Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
Défense de nos libertés Écologie Répression Violences policières

Soutien aux 17 personnes arrêtées par la police anti-terroriste à Rouen suite aux journées d’action contre le béton

Ce lundi 8 avril, 17 personnes ont été arrêtées en Normandie et Ile de France dans une opération menée par la Sous-Direction-Anti-Terroriste. Une partie d’entre elles a été emmenée dans les locaux de Levallois-Perret et pourrait y rester 96 heures.

Ces arrestations font suite à la campagne d’actions contre Lafarge et le monde du béton initiée par plus de 200 organisations écologistes, syndicales, luttes locales contre l’artificialisation des terres et comités locaux des Soulèvements de la terre (appel et listes des signataires :

https://journeescontrelebeton.noblogs.org/post/2023/10/29/du-9-au-12-decembre-2023-appel-international-a-des-journees-dactions-contre-lafarge-et-le-monde-du-beton/).

Cette campagne avait mobilisé des milliers de personnes et abouti du 9 au 12 décembre 2023 à une cinquantaine d’actions simultanées. Des occupations, blocages, happenings, rassemblements, désarmements sur des dizaines de sites Lafarge et autres centrales à béton sont survenus majoritairement en France mais aussi en Suisse, en Belgique ou en Allemagne

(https://journeescontrelebeton.noblogs.org/post/2023/12/12/4-jours-de-tourbillon-contre-le-beton-retour-sur-plus-de-40-actions-pour-couler-lafarge-et-son-monde-dans-le-bilan-de-fin/).

Un soutien fort avait été marqué à cette occasion aux personnes mises en cause, elles aussi par l’anti-terrorisme, dans le désarmement de l’usine Lafarge Bouc-Bel-Air près de Marseille.

La vague d’arrestations d’aujourd’hui vise l’intervention, durant une dizaine de minutes, d’une centaine de personnes sur un site Lafarge à Val-de-Reuil avec de la peinture et de la mousse expansive. La police anti-terroriste était intervenue sur les lieux sous prétexte d’une soi-disant « séquestration » expresse d’un agent de sécurité. Ce story telling répressif s’était rapidement dégonflé par la suite. (communiqué publié sur l’action ici :

https://journeescontrelebeton.noblogs.org/mobilisations-passees-en-cours-10-12/val-de-reuil/)

Nous voyons néanmoins ici l’entêtement du gouvernement à écraser par la force l’essor des mouvements écologistes, ainsi que les résistances qu’il ne parvient pas à canaliser face à l’exploitation économique. L’usage récurrent des moyens de l’anti-terrorisme pour diaboliser spécifiquement les mobilisations qui menacent les intérêts des lobbys industriels est frappant. Elle marque à quel point ce gouvernement leur est inféodé. L’expansion des moyens de surveillance débridée sur un large ensemble de militant.es est particulièrement inquiétante. La SDAT se met aujourd’hui de nouveau au service d’une des entreprises les plus toxiques du monde. Rappelons qu’en plus d’impacter la santé de ses employé.es, de bétonner les terres, d’être une source majeure de production de CO2 et de pollution de l’air, la multinationale Lafarge-Holcim est toujours poursuivie pour complicité de crime l’humanité et financement du terrorisme au vu et au su de l’État français.

Nous appelons à soutenir les personnes arrêtées et mises en cause aujourd’hui pour leur participation à la campagne nationale d’action contre Lafarge et le monde du béton.
Nous appelons à continuer à nous mobiliser pour défendre les terres et l’eau.

Déjà trois rassemblements de soutien sont organisés : à Rouen mardi à 18h devant le palais de justice ainsi qu’à Levallois-Perret devant les locaux de la SDAT et à Caen devant la préfecture. Mais, iels méritent d’être soutenu·es extrêmement largement. Organisons des rassemblements et des manifestations de soutien partout en France et dans le monde. Nous étions des milliers à participer à la campagne d’action de décembre, soyons encore plus nombreu·ses cette semaine.

Pour recenser tous les rassemblements, nous avons créé une carte qui se trouve ici https://soutien-repression-beton.gogocarto.fr/map#/carte/@46.42,3.43,6z?cat=all

Si vous organisez un rassemblement, vous pouvez l’inscrire à cette adresse https://soutien-repression-beton.gogocarto.fr/elements/add

Merci de faire tourner ce message aussi largement que possible dans vos comités, organisations et groupes affinitaires

Premier-es signataires

Attac France

Les Soulèvements de la terre

Union syndicale Solidaires

Terres de luttes

Riposte Alimentaire

NPA

Groupe parlementaire de la France insoumise – NUPES

Fédération SUD-Rail

Confédération Paysanne 76

Extinction Rebellion Rouen

Les Amis de la Terre Rouen

Collages Féministes de Rouen

Alternatiba Rouen

ANV COP21 Rouen

NPA 27

EELV Normandie

PCF 76

Les Jeunes Écologistes Normandie

La France Insoumise 27

Greenpeace Rouen

SUD Rail Normandie

Solidaires Calvados

La Bande Fleurie (Meuse/Haute-Marne)

Les Soulèvements de la terre Ile de France

La France Insoumise 76

Vous N’êtes Pas Seuls

Comité local des Soulèvements de la Terre Lyon et environs

Extinction Rébellion Le Havre

Comité local SdlT Sud Grésivaudan

Comité Soulèvements de la Terre Royans-Vercors

Comité soulèvements de la Terra Centre Ardèche

Non à l’autoroute

NON A133-A134

les soulèvements de la terre 65

Pyrene est des terres

Extinction Rebellion Auxerre

Extinction Rébellion Rennes

Assemblée Populaire Auxerre

Lyon Antifasciste

Les souleveMonts et coteaux du lyonnais

Comité du 89 de soutien aux Soulèvements de la terre

faucheusesvolontaires29

Comité Affaires Sensibles (lyon)

Collectif animalier du 06

Soulevement de la Terre Angers

Comité Local des Soulèvements de Lille

Union proletarienne ml

Les Jardins des Vaîtes – Besançon (25)

Comité local des Slts du Pays de Redon

Jardins joyeux Rouen

Comité Sud-Vendée des Soulèvements de la terre

Comité 61 des soulèvements de la terre

Comité vannetais des Soulèvements de la Terre

Bibliothèque Fahrenheit 451

Comité Saumurois des Soulèvements de la Terre

Comité local les soulèvements de Savoie

Comité local des Soulèvements de la Terre Montpellier

Comité local ⏚ Quimperlé-Concarneau

Comité local des Soulèvements

Cholet Vendée Nord

Comité local des Soulèvements de la Terre Bruxelles

Comité local des Soulevements de la Terre 13

Comité local Soulèvements de la Terre Paris Sud

Comité Grenoblois des Soulèvements

Comité Bas Vivarais-Le Vent Se Lève

Comité La Montagne Ardéchoise

Extinction Rebellion Paris

Comité local des Soulèvements de la Terre – Paris Est

UN’Yon Étudiante

Groupe d’action Circuits Courts des insoumis.es mêlois.es

Attac Landes Côte Sud

Les collectifs en lutte contre l’A69

Gauche écosocialiste 34

Révolution Ecologiste pour le Vivant

La France Insoumise 14

Comité des Soulèvements de la Terre 66

Comité local des Soulèvements de la Terre Compiègne

Plaine Tempête – Comité Local SDT 93 Nord

Bureau 122 (Bonny-sur-Loire)

Non au Pont d’Achères (Collectif contre l’A104Bis)

Extinction Rébellion Chambéry

Les soulèvements de la Terre 08-51

Tours Antifasciste

Comité Soulèvements Morvan des Lacs

Comite Soulèvements 79 sud

Alternatiba Caen

Les Soulèvements du Layon – 49

Comité local des Soulèvements sèvre niortaise

Les grebes castagneux comites des soulèvements Chinon et environs

Les Soulèvements de la Terre La Rochelle

Comité des Soulèvements de la Terre Nantes

Les Soulèvements de la Terre du Tarn – SDLT Tarn

Extinction Rebellion Lille

Catégories
Écologie

Communiqué inter-orga : Un an après sainte-soline, un front paysan, écologiste et syndical plus déterminé que jamais à défendre les terres et l’eau !

La manifestation de Sainte-Soline a été un moment historique dans les mobilisations paysannes et écologistes de ces dernières années. Elle a marqué autant par les dizaines de milliers de personnes qui y ont participé que par sa détermination à mettre fin aux chantiers de bassines.

Communiqué commun de BNM 79 / 86, Confédération Paysanne, Soulèvements de la terre, Solidaires, CGT 79, FSU 79

Après le 25 mars, tout le monde dans ce pays avait entendu parler des méga-bassines et de la manière dont elles accaparent l’eau des nappes souterraines. Un an après, il est devenu impossible de cacher que ces infrastructures sont une maladaptation au changement climatique qui bénéficie à une infime minorité d’agriculteur•rices, aux dépens de la majorité des autres paysan•nes, du reste de la population et des écosystèmes. Depuis le 25 mars dernier, nul•le ne peut ignorer que ces bassines servent à maintenir un modèle destructeur et qu’elles repoussent la mise en oeuvre des transformations agro-écologiques nécessaires pour protéger les paysan•nes, l’eau et la terre dont l’agriculture dépend, pour garantir la production d’une alimentation saine et la préservation de la biodiversité.

L’ampleur de la mobilisation de Sainte-Soline a résulté d’une suite de mobilisations populaires qui ont redonné espoir dans la capacité collective à défendre les biens communs. C’est pourquoi le gouvernement a fait le choix délibéré de brutaliser ce mouvement. Le 25 mars 2023 a marqué le passage d’un seuil dans la violence que l’État est prêt à déployer face à des manifestations paysannes et écologistes. Elle a révélé jusqu’où il était prêt à aller pour protéger les profits des patron•nes de l’agro-industrie aux dépens de la population. Le 25 mars, de manière préméditée, le gouvernement a fait le choix d’étouffer le mouvement de défense de l’eau par la terreur armée. Dans les semaines et mois qui ont suivi, il a grossièrement menti pour camoufler ses fautes. Il a employé tous les moyens pour criminaliser les manifestant•es comme les organisations et pour les faire condamner par la justice. Il a tenté de dissoudre ce qui lui faisait face, tout en en préparant le terreau pour de nouvelles lois liberticides.

Mais, la neutralisation des luttes paysannes et écologistes n’a pas eu lieu. Bien au contraire !

La solidarité après Sainte-soline a été sans faille. Les observateur•rices de la LDH ont démontré que le gouvernement avait délibérément fait le choix d’envoyer deux personnes dans le coma et d’en mutiler des dizaines d’autres pour défendre un cratère “coûte que coûte”, en assumant le risque de tuer des manifestant•es. Les rapporteur•rices de l’ONU ont dénoncé le fait que la France soit le seul pays d’Europe à faire usage d'”armes de guerre contre des manifestants écologistes”. Des rassemblements ont eu lieu partout en France et dans de nombreux pays du monde en soutien aux blessé•es de Sainte-Soline.

Les Soulèvements de la Terre n’ont pas été dissous mais se sont démultipliés. De nouvelles actions massives et déterminées se sont déployées à travers le pays contre l’autoroute A69, les extensions de carrières Lafarge, l’artificialisation de terres agricoles… Pendant ce temps, en Deux-Sèvres, les habitant•es en lutte ont plusieurs fois fait de nouveau tomber les grilles des chantiers de bassines.

De nouvelles études scientifiques ont démontré l’impact nocif des bassines. Même le BRGM reconnait n’avoir pas pris en compte le changement climatique dans le rapport qui avait servi à justifier la construction de ces infrastructures financées par l’argent public. C’est aujourd’hui la Cour des Comptes qui remet en cause leur viabilité. Le tribunal de Poitiers a fait annuler en septembre 15 nouveaux projets de bassines en estimant qu’elles étaient trop dommageables pour les milieux naturels. Une quinzaine d’autres, dont bon nombre de constructions illégales, ont été désamorcées. À ce jour, seul un chantier de bassine, transformé en forteresse ultra-sécurisée, a abouti à Mauzé-sur-le-Mignon. Mais trois chantiers sont encore en cours dans les Deux-sèvres, dont celui-de Sainte-Soline. D’autres menacent de démarrer dans divers autres départements si nous ne leur faisons pas barrage à temps.

L’État et les entreprises qui portent les projets de bassines (Coop de l’eau 79,SCAG dans le 86…) refusent d’entendre la contestation populaire. Ils rejettent l’ouverture d’un réel dialogue sur un juste partage de l’eau. Ils continuent de passer en force sans légitimité démocratique : il nous faut donc obtenir le moratoire sur les bassines nous-mêmes. Malgré les pressions politiques et judiciaires, de nouvelles mobilisations pour le partage de l’eau et contre le système des méga-bassines sont donc appelées par de larges coalitions, d’associations, syndicats et ONG.

En Auvergne, une Rando festive et déterminée pour la défense de l’eau aura lieu le 11 mai contre les 2 giga-bassines du géant semencier Limagrain. Dans le Poitou, un village international de l’eau et des manifestations massives auront lieu du 15 au 21 juillet.

Un an après Sainte-Soline, nous – paysan•nes, écologistes et syndicalistes – sommes plus que jamais uni•es pour faire concrètement obstacle au ravage social et environnemental, et préserver les communs.

Nous n’oublierons jamais les blessé•es du 25 mars 2023 et la nécessité de nous protéger collectivement des violences policières. Nous ne cesserons pas pour autant de manifester et d’agir.

No Bassaran !

Catégories
Agriculture Écologie

Droit à l’eau – Appel planétaire à converger du 14 au 21/07 en France pour le partage de l’eau

Appel planétaire à converger du 14 au 21/07 en France pour le partage de l’eau

Ces communautés de vie, pour le moment, nous les appelons des « pays dans le pays ». Ce sont des espaces territoriaux toujours en lien avec un ruisseau, une rivière, un fleuve. Instaurer des « pays » à partir de bassins versants permet de faire d’un enjeu vital, l’eau, un espace politique. Bien sûr, l’eau bénéficie déjà d’une gestion politique – il existe des politiques de l’eau dont une multitude d’acteurs se préoccupent – mais l’eau n’est pas un espace politique. On ne gouverne pas un bassin versant comme on gouverne une municipalité, une ville, une région, un Etat. Nous proposons de le faire. Et de redessiner à partir
de l’eau une géographie démocratique.

En même temps, nous n’inventons rien. D’autres que nous ont pensé ces pays depuis longtemps comme les peuples premiers qui ont réussi à rester en relation avec leur territoire. Cette idée forte, combattue par des siècles de colonialisme et d’extractivisme, nous proposons de la prendre avec nous.

Mais cette proposition de faire pays sait aussi qu’elle n’est pas seule au monde et que le monde est fait de fascismes, de capitalisme et de brutalités. Elle n’est pas déconnectée de ce qui se passe autour. Elle sait ce qu’elle doit défendre et dans quel temps et quel contexte elle vit. Cette proposition sait qu’elle n’est pas seule et qu’elle ne peut pas aller seule. Si elle entend construire, elle n’oublie pas pour autant tout ce qui détruit. Et tout ce qu’elle peut défendre. Et tout ce qu’elle doit combattre.

Faire pays localement en ne cédant rien aux contraintes géopolitiques ni aux politiques nationales, cela suppose aussi de nous relier, de nous fédérer, de nous sentir rassemblés, de nous soutenir aussi, de mettre ensemble nos pratiques, nos idées et nos moyens. C’est pourquoi il nous faut trouver aussi une forme qui nous permette de converger durablement, pourquoi pas de façon planétaire.

Rendez-vous du 15 au 21 juillet 2024 en France

Catégories
Écologie Rail

On veut du FRET ferroviaire (Campagne AES, Alternatiba Paris, SUD Rail)

Depuis quelques mois, l’Alliance écologique et sociale se mobilise fortement aux côtés de SUD Rail pour le maintien de Fret SNCF, l’acteur public du transport de marchandise par train. En effet, celui-ci est menacé de liquidation par le gouvernement. Si rien n’est fait, Fret SNCF pourrait disparaitre dès la fin de l’année 2024, supprimant des emplois et augmentant le nombre de camions sur les routes.

Aujourd’hui, nous lançons donc une campagne avec un message clair “On veut du FRET ferroviaire”.

Pour tout comprendre au sujet, vous pouvez retrouver un article détaillé sur le site de l’AES.

Pour aider à propulser ce sujet complexe mais central dans la transition écologique, nous avons réalisé un clip et une pétition.

Si vous voulez nous aider, vous pouvez dès à présent :
1) Signer la pétition


2) Relayer le clip sur différents réseaux sociaux.
Vous le retrouverez sur facebook. Sur instagram. Sur twitter. Et enfin sur youtube.

Catégories
Agriculture Écologie

(Alliance écologique et sociale) Agriculture: il est urgent de changer de modèle !

Les récentes manifestations d’agriculteurs montrent le malaise profond du monde agricole que les pouvoirs publics et la société toute entière doivent entendre. Celui-ci est principalement lié aux difficultés qu’ont les agricultrices et agriculteurs à vivre décemment de leur travail.

Cette situation est la conséquence directe du modèle de développement ultra-libéral mené par la France et l’Union Européenne, privilégiant l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution qui dégagent de grosses marges et accentuent l’inflation. Et ce sont les paysan⋅nes, captifs et captives de ce système concurrentiel, qui doivent produire toujours plus et toujours moins cher pour survivre, en remboursant les emprunts de financement (matériel, terres, produits chimiques…), dans un cercle infernal qui mène de trop nombreuses fois au suicide. Après celle des Gilets jaunes, cette crise met une nouvelle fois en exergue un partage des richesses de plus en plus injuste qui précarise et appauvrit.

La revendication de certaines organisations, dont la FNSEA, de s’attaquer aux normes environnementales et sanitaires au nom de la compétitivité va dans le sens d’une mise en concurrence des paysan·nes du monde entier. Ce serait une fuite en avant destructrice, car les normes, lorsqu’elles sont bien pensées pour accompagner les paysan⋅nes à les mettre en œuvre, peuvent être aussi protectrices, pour la santé publique, l’environnement et le revenu des paysan⋅nes. La concurrence « libre et non faussée » sur un marché mondialisé ne profite qu’aux actionnaires des grandes multinationales et affaiblit toujours plus le monde paysan. L’agriculture ne peut et ne doit pas être un business comme les autres soumis aux pressions de la financiarisation.

Pour l’Alliance écologique et sociale, qui a exposé dès 2021 des propositions dans son Plan de Rupture, les solutions ne résident pas dans le maintien d’une agriculture productiviste, surendettant les paysan⋅nes et mortifère pour la biodiversité, la ressource en eau et la santé. Les annonces du 24 janvier du Premier Ministre ne suffiront pas à garantir un revenu digne aux paysan⋅nes et ne font qu’aggraver les problèmes à long terme, en facilitant par exemple la création de méga-bassines aux effets délétères sur l’environnement et par conséquent aussi sur les futures productions agricoles.

Face à l’urgence sociale et écologique, il faut sortir des accords de libre échange qui mettent en péril l’agriculture paysanne. Il faut prendre des mesures fortes pour la création de centaines de milliers d’emplois dans le monde paysan, pour assurer un revenu permettant aux agricultrices et agriculteurs de vivre dignement de leur travail, tout en répondant aux enjeux environnementaux majeurs :

  • fonds de  mutualisation des risques climatiques, aide au développement de l’agriculture biologique, relocalisation de productions agricoles sur le modèle d’une agriculture paysanne;
  • instauration de prix minimum d’entrée sur le territoire national, régulation  des marchés (dont interdiction d’achat de produits agricoles en  dessous de leur prix de production), lutte contre la spéculation et toutes les formes d’accaparement du foncier, partage équitable  des ressources nécessaires à l’agriculture (eau, terres,…),  création de nouveaux droits sociaux pour les agricultrices et  agriculteurs (droit au repos,…);
  • priorité absolue à l’installation-transmission pour le renouvellement des générations, moyens pour un enseignement agricole public de qualité pour former les paysan⋅nes dont le pays a besoin. 

Il faut également orienter la Politique agricole commune et l’ensemble des normes vers ces objectifs. De cette crise doit naître un autre modèle, respectueux des conditions de vie des agricultrices et agriculteurs et de l’environnement. 

Par ailleurs, l’Alliance écologique et sociale constate avec plaisir que le ministre de l’Intérieur ne veut pas envoyer les CRS à des gens qui manifestent parce qu’ils souffrent et sont en colère. Elle escompte que cela constituera désormais la doctrine du ministre lors des prochaines manifestations portant sur des revendications sociales ou de protection de l’environnement, qui souffre lui aussi des ravages du modèle « toujours plus de dividendes ». Nous affirmons que c’est une seule et même colère.

Catégories
Agriculture Écologie En grève !

Salarié·es, paysan·nes, convergeons ! NOUS VOULONS VIVRE DIGNEMENT DE NOTRE TRAVAIL

La crise actuelle dans le monde agricole révèle l’impasse du mode de production capitaliste qui broie les humains et détruit notre environnement. Le modèle de développement ultra-libéral centré sur l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution dégagent de grosses marges, accentuent l’inflation et écrasent les agricultrices et agriculteurs, captifs et captives de ce système concurrentiel, qui doivent produire toujours plus pour survivre.

Ces questions nous concernent toutes et tous : la production de nourriture et de produits alimentaires est essentielle à nos vies !

Dans cette mobilisation, Solidaires est aux côtés de la Confédération paysanne. Ne nous trompons pas de cibles : ce ne sont pas les salarié·es des banques, de la sécurité sociale agricole, des préfectures ou des finances publiques qui sont responsables de la situation des paysan·nes. Ce ne sont pas les “normes” nécessaires – et encore insuffisantes – pour les droits des salarié·es, la santé, les conditions de travail ou l’environnement qui doivent diminuer.

Les réponses prévues du gouvernement, main dans la main avec la FNSEA, ne font globalement que renforcer la fuite en avant productiviste comme extractiviste avec les mégabassines, loin des préoccupations sociales et écologistes.

L’urgence, c’est le partage des richesses produites et de pouvoir vivre dignement de son travail. Pendant que les actionnaires du CAC 40 se partagent presque 100 milliards d’euros de dividendes, que le nombre de millionnaires croît et que la richesse des milliardaires explose, de plus en plus de travailleuses et travailleurs se retrouvent dans une situation précaire, face à l’inflation. Nous rappelons également que les femmes ont toujours, en moyenne, des salaires inférieurs de 20% à ceux des hommes.

Les paysan·nes ne sont pas les seul·es à se mobiliser sur la question des rémunérations : lundi 29 janvier les agent·es des finances publiques sont appelé·es à la grève, tout comme dans l’énergie le mardi 30. La grève dans l’éducation nationale le 1er février est axée notamment sur la question des salaires. Dans le rail, le 6 février marque le début d’une grève reconductible dans les technicentres sur ce sujet.La crise sociale est réelle et profonde.

L’Union syndicale Solidaires appelle, partout où c’est possible à échanger, se regrouper, converger, en restant clair·es sur nos valeurs : l’extrême-droite est l’ennemie des travailleuses et des travailleurs.

Créons les conditions d’un grand “toutes et tous ensemble” pour construire, par nos mobilisations, le rapport de force nécessaire pour imposer des hausses de salaires, pensions de retraites, minima sociaux et assurer un revenu agricole supérieur aux coûts de production. Nous n’aurons que ce que nous irons chercher ensemble.

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/salariees-paysannes-convergeons/

Catégories
Défense de nos libertés Écologie Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Violences policières

Les Jeux Olympiques Paris 2024 : chronique d’un durcissement annoncé

Comme les dossiers de candidature aux JO sont des fictions bonnes à survendre l’évènement, tout ce qui a été promis est trahi et toutes les trahisons se réalisent. Point d’étape sur une escroquerie par une petite mise-à-jour des données les plus scandaleuses disponibles sur les JO en ce début 2024 – rassurez-vous, la réalité sera pire.

Point d’étape en ce début 2024

Le budget

Vendu et survendu comme étant sobre, mince et dans les rails, tout indique qu’il est en train d’exploser, comme à chaque édition. Certes, nous n’atteignons pas les chiffres stratosphériques de la Chine, de la Russie ou du Japon, mais le gouvernement engage la France sur une pente dangereuse, sans l’avouer.

Plusieurs données mettent la puce à l’oreille.

Au point de départ, le budget public était censé se « limiter » à un peu plus d’un milliards d’euros. Or, le Parlement a voté, lors du projet de loi de finances 2022, une garantie de 3 milliards d’euros au Cojop. Donc, cela veut dire que cette somme est largement atteignable, ce qu’a confirmé devant le Sénat le président de la Cour des comptes le 10/01/2023, après « prise en compte des dépenses fiscales, des dépenses de sécurité, sanitaires, de transports »… Actuellement ce coût est de « 2,4 milliards d’euros (1,3 md EUR pour l’État et 1,1 md EUR pour les collectivités locales », selon lui.

Par ailleurs, un article du Monde confirme le « dérapage » financier pour le JO 2024.

Ainsi, la Cour des comptes qui ne manque pourtant jamais de faire connaître son attachement à la « réussite des Jeux » s’impatiente de n’être toujours pas « en mesure d’évaluer le coût global » des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) et de « l’impact final » qu’ils auront sur les finances publiques en général, Etat et collectivités territoriales confondus. « La Cour réitère sa recommandation visant à ce que, au-delà de la maquette financière de la Solideo [Société de livraison des ouvrages olympiques, la société chargée de la construction des sites olympiques] et du budget du Cojop [le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques], l’ensemble des coûts en investissement et en fonctionnement engagés pour les Jeux et à l’occasion des Jeux soient consolidés »,dans son rapport.

Le simple fait que la sécurité ne soit pas incluse dans cette recension officielle montre que le budget initial, déjà officiellement dépassé, le sera encore davantage puisque, au bas mot, la sécurité se chiffrera au minimum à un milliard d’euros. En effet, les JO de Londres ont déjà pratiquement atteint ce chiffre. Vue la situation actuelle et la fantaisie de la France d’organiser une cérémonie d’ouverture spectaculaire et mobilisant des forces de sécurité considérables, il n’y a aucune raison que ce soit moins.

Par ailleurs, relevons dans les chiffres officiels un certain nombres d’approximations et d’absences. Ainsi, la « santé » n’est pas prise en compte ou simplement dans le cadre du budget « Impact 2024″ qui comprend  » des projets en faveur du bien-être et de la santé, de la réussite éducative et citoyenne, ainsi que de l’inclusion, la solidarité et l’égalité par le sport. » Étonnement, le gouvernement oublie la loi olympique n°2 qui dans ses articles 1 à 5 créé un centre médical avec imagerie médicale et nucléaire à l’usage des participants (athlètes et autres membres de délégations) entièrement gratuit, financé par la sécurité sociale, charge finale pour l’État. Les médicaments seront aussi fournis. Les personnels médicaux et para-médicaux des équipes sont autorisés à exercer. Tout cela se fera directement aux frais de l’État.

Rien n’est dit non plus sur les dépassements budgétaires concernant les infrastructures de transports imputées au budget du Grand Paris. Ces dépassements sont expliqués par une accélération des travaux pour terminer en 2024. Le plus grand flou règne là-dessus. On serait sur un surcoût global de 7 milliards du budget du Grand Paris pour l’instant sans qu’à aucun moment celui découlant des chantiers directement liés aux JO ne soit officiellement précisé par la société du Grand Paris. En général, quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. Il faut s’attendre à plusieurs milliards qui ont vocation à être absorbés par l’argent public, d’une manière ou d’une autre.

Quelques approximations : le gouvernement donne les dépenses d’État stricto sensu (et donc pas toutes), pas celles d’autres organismes publics qui concourent au financement des JO. Ainsi les Olympiades culturelles (par exemple), c’est 31,9 millions, pas 20. Il est vrai qu’on n’est pas à 12 millions près quand il s’agit d’argent public.

En somme, les paris sont ouverts concernant le dépassement. Plus d’un milliard, c’est certain, mais le doublement du budget est possible. Rappelons que la récente loi étrillant les chômeurs et chômeuses a été faite pour économiser sur leur dos 2 milliards et que le pays a été malmené pour une réforme des retraites qui racle 2 milliards par an sur les ayants-droits.

La légende de JOP socialement inclusifs a fait long feu

Le prix des places a explosé : en dépit d’un système au demeurant assez complexe de quota de places abordables, il faudra débourser 200 euros pour les meilleures places des qualifications de la gymnastique rythmique et jusqu’à 690 euros lors des sessions d’athlétisme.

Les meilleures places lors de la cérémonie d’ouverture coûtent 2700 euros, la moins chère 250 euros (inutile de se précipiter sur celles-ci, il n’y en a plus et de toutes façons, ce sont des places debout). Pour les jeux paralympiques, c’est moins cher : de 450 à 700 euros seulement.

Concernant le coût des hôtels, l’UfC Que Choisir constate qu’il atteint « 1 033 euros, prix moyen pratiqué pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024»

Les étudiants qui verront leur logement Crous réquisitionné durant les Jeux olympiques de Paris recevront une indemnité de « 100 euros » et « deux places » offertes pour assister à des « épreuves olympiques », a annoncé la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, jeudi 26 octobre. A l’occasion des Jeux olympiques de Paris, plus de 2 000 étudiants vont, en effet, devoir être relogés, car leur logement Crous, organisme qui gère notamment les résidences étudiantes, sera réquisitionné pour loger les pompiers, soignants, forces de l’ordre et de la sécurité civile.

Concernant le coût du passage de la Flamme olympique, il est de 180 000 euros pour la collectivité locale concernée. Ce chiffre a entraîné un certain nombre de refus : les Vosges, la Meurthe-et-Moselle, l’Indre-et-Loire, le Lot-et-Garonne, la Creuse, la Haute-Loire et la Haute-Vienne, la Loire-Atlantique, les Côtes-d’Armor et l’Orne n’en veulent pas à cause du chèque demandé par les organisateurs.

Enfin, le ticket de métro double (passant à 4€ le ticket pendant les Jeux), et le PassNavigo à 70€, la promesse initiale étant celle de la gratuité des transports en commun pendant les JO, essentiellement au nom de l’écologie.

Toujours pour illustrer le caractère socialement inclusif des JO, certains n’hésitent pas à parler de nettoyage social  à l’approche des JO : intensification du harcèlement policier contre les SDF et migrants entre les stations de métro La Chapelle et République avec des pratiques brutales de destructions d’habitats précaires ou de gazages pour les rendre inutilisables. Par ailleurs, la préfecture de Paris a annoncé que certaines « zones rouges » autour des sites olympiques ne seraient pas accessibles à la circulation des personnes sans-abri pendant les JO – le parc de La Villette en fait partie où se réfugient des personnes sans abri.

Plus de 3000 places d’hôtel sociaux ont fermés au cours de l’année en prévision de l’accueil des touristes pendant les JO. En avril dernier, le squat Unibéton, où vivaient 500 personnes sur l’Île-Saint-Denis a été détruit pour devenir un lieu de construction du village olympique. Deux autres squats de sans-papiers ont été expulsés cet été.

Pour héberger celles et ceux qui sont expulsés des campements ou des squats, une dizaine de centres d’accueil temporaires ont été ouverts dans plusieurs régions françaises depuis le mois d’avril 2023. Les migrants sont envoyés trois semaines en région pour que leur situation soit évaluée. S’ils ne répondent pas aux critères de demandes d’asile, ils retournent à la rue. Jusqu’ici, 1 600 migrants ont été évacués de Paris vers d’autres régions, selon le ministère du logement, par le biais des « Sas d’accueil régionaux ». En province, les migrants, trop pauvres, trop colorés, seront moins visibles et agaceront moins l’œil du touriste énamouré d’exploits olympiques.

La sécurité

Concernant la sécurité, nous avons déjà donné les éléments de la loi olympiques n°2 qui est une loi de sécurité globale prévoyant le développement de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) par l’installation de cette quincaillerie à de nombreux endroits ainsi que leur embarquement possible sur drones, eux-mêmes par ailleurs généralisés pour la surveillance d’événements publics depuis peu. Nous avons déjà indiqué en quoi la VSA est un pas de plus de la surveillance de l’espace public, des comportements individuels et collectifs et qu’elle préfigure la reconnaissance faciale. Le déploiement « à titre expérimental » de cette technologie ne trompe par ailleurs que celles et ceux qui veulent l’être.Voir nos camarades de La Quadrature du Net

Par ailleurs, l’AFP a confirmé de 23 octobre 2023 la militarisation de l’espace public, apanage de toutes les éditions JO, par l’annonce du gouverneur militaire de Paris de 15000 militaires pour l’évènement.

Quelque 5.000 d’entre eux seront logés sous des tentes en plein Paris, sur la pelouse de Reuilly, pendant la durée des Jeux olympiques.

Ces nombres annoncés ne tiennent pas compte d’une éventuelle défaillance du côté de la sécurité privée, un secteur d’activité dont les difficultés font craindre au Comité d’organisation (Cojo) et à l’État de ne pas pouvoir réunir assez d’agents privés. Pour la seule sécurisation des sites de compétition, qui relève de la responsabilité du Cojo, il faut entre 17.000 et 22.000 agents de sécurité.

Dans une lettre écrite par le préfet d’Île-de-France au ministre des Transports en décembre 2023, celui-ci écrit : « À certains endroits, le plan de transport ne permet d’acheminer les spectateurs que si tous les autres voyageurs ou presque étaient dissuadés de prendre le métro, le RER ou le bus ».

D’ores et déjà, certaines entreprises envisagent la fermeture et le chômage technique pour la période des JO, car il sera quasiment impossible d’accéder à certaines zones de la capitale. Quant au Gouvernement, il encourage tous les Franciliens à reprendre le chemin du télétravail ou des vacances.

À chaque édition des JO on constate un gaspillage d’argent public accompagné de mensonges  visant à masquer la politique du fait accompli, un mépris social éhonté allant de pair avec un recul des libertés publiques et d’atteintes graves aux droits fondamentaux, un nettoyage social marquant un pas de plus dans la guerre que mènent au long cours les pouvoirs publics contre les migrants et les plus pauvres. L’édition des JO 2024 à Paris confirme que, pas plus que dans aucun autre domaine, il n’y a pas d’exception française.

Source saccage2024

Catégories
Écologie

Expressions Solidaires, numéro spécial 25 ans de luttes : écologie

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/les-journaux-et-bulletins/expressions-solidaires/expressions-solidaires-n109-special-25-ans/ecologie/

Du congrès de 2008 en passant par la cop15 à Copenhague jusqu’au lutte d’aujourd’hui : la transformation écologique et sociale de la société que nous défendons est une urgence absolue !

À la suite de la création de la commission écologie au congrès de 2008, les mobilisations autour de la CoP15 (Conférence des Parties) en décembre 2009 à Copenhague marquent concrètement l’engagement écologique de l’Union syndicale Solidaires.Le collectif Urgence Climatique Justice Sociale se joint à l’initiative du collectif belge « Climat et Justice Sociale ». Celui-ci affrète « Un Train pour Copenhague » qui transportera depuis Bruxelles près de 800 militant·es dont une délégation Solidaires jusqu’à Copenhague pour se joindre aux mobilisations.Suite à cet événement à l’initiative de la FSU et de Solidaires, des militant·es syndicaux débattent toute la journée sur le thème « la crise écologique, une question syndicale ».


Et aujourd’hui où en sommes-nous ?

Nous avons été à l’initiative du collectif Plus jamais ça début 2020 renommé Alliance écologiques et sociales par la suite. Avec d’autres syndicats et ONG nous avons construit un plan de sortie de crise. Une autre planète vivable ne peut se faire qu’avec la participation des travailleuses et travailleurs.Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte et la reconversion écologique est aujourd’hui une urgence absolue pour beaucoup de structure de Solidaires! Qu’il s’agisse de la mobilisation contre le projet d’autoroute A69 entre Castre et Toulouse, contre les méga bassines, contre le Lyon-Turin ou contre l’implantation d’un site Rockwool de fabrication de laine de roche hautement polluant, les Solidaires locaux sont très impliqués dans ces luttes contre les projets écocides. Face à ces projets destructeurs nous proposons des projets alternatifs à l’image de SUD Rail avec tout une plateforme sur le développement des transports publics et du fret ferroviaire. Ces quelques exemples montrent l’implication grandissante des équipes Solidaires pour aller concrètement vers la transformation écologique et sociale de la société que nous défendons.


Didier Aubé, secrétaire national de Solidaires et membre de la Fédération SUD PTT et Julie Ferrua, secrétaire nationale de Solidaires et membre de la Fédération SUD Santé Sociaux

Catégories
Agriculture Écologie

SUD Rural-Territoires : Je vous écris depuis le congrès…

49 à Mainsat…

Rien à voir avec l’article 49.3, le préféré de nos oligarques nationaux.

Mainsat, charmant village de Creuse, a ouvert ses portes aux camarades de SUD Rural Territoires, le temps d’un congrès.

Venu·e·s de toute la France, de Marseille à Quimper, de Saint Omer à Perpignan, de Dax à Dijon, des ambassadeurs et ambassadrices, engagé·e·s, enragé·e·s et mobilisé·e·s, ont pris les routes de l’hexagone pour partager ce temps fort de notre vie syndicale.

Échanges formels et informels, dans une ambiance conviviale, nous ont permis de faire le bilan des années précédentes et de définir nos orientations pour les années à venir. Les réunions se sont enchaînées, les débats en plénière ou en commissions, ont été riches, fruits de cogitations individuelles et collectives.

Malheureusement, les constats sont les mêmes dans tous les services représentés : casse de nos missions de services publics par des voyous en costard, technocrates au service des plus riches et qui n’hésitent pas à collaborer de manière éhontée avec celles et ceux qui vendent des armes, détruisent nos forêts, artificialisent nos sols. En bref, nombre de cadres de nos ministères, nous le savons malheureusement, pactisent sans sourciller avec le diable. Ça c’est pour le côté obscur de la force.

Mais ce congrès, c’est aussi l’espoir. Tout d’abord parce qu’on est encore là et qu’on ne lâche pas le morceau. Vous savez, l’histoire du grain de sable dans l’engrenage, du petit caillou dans la chaussure… Autre motif de satisfaction, pas mal de nouvelles têtes, ce renouvellement met du baume au cœur et on se dit que rien n’est perdu. Enfin, des camarades qui s’engagent en décidant de participer aux instances et au bureau syndical. La relève est assurée. L’occasion pour nous de saluer les camarades qui quittent le bureau national et de les remercier pour le travail qu’elles et ils ont abattu (ils et elles se reconnaîtront).

Côté vie nocturne creusoise, des soirées animées et festives, culturelles aussi. Spéciale dédicace à Vlad et Gilles, musiciens locaux, grâce auxquels nous nous sommes trémoussé·e·s et avons appris que nos enfants sont de droite ; à Paco et sa librairie itinérante et contestataire, La Limou’Zine ; à Klem (SUD Rural canal historique) pour sa micro-conférence gesticulée, son atelier de réalisation de bombes de graines et son animation du jeudi après-midi.

Enfin, avant de clore le chapitre, un grand merci à nos intervenant·e·s de jeudi après-midi, qui sont venu·e·s enrichir nos débats autour de la transition agro-écologique (T.A.E) : Thomas de la Conf’, Étienne d’un comité qui n’a pas été dissout, Justine pour le réseau AB du département, Arnaud maraîcher bio et Antoine, représentant de la société civile creusoise. Leur participation et le partage de leurs connaissances et expériences nous ont permis de construire une réflexion intéressante sur ce concept de T.A.E., de nous questionner et de nous emparer de problématiques contemporaines.

Au moment de tourner la page, on regarde par la fenêtre : pas de loup, pas d’ours. Tant pis, ça aurait fait plaisir à un camarade qui se reconnaîtra…

Allez, on vous laisse, on vous dit à bientôt et on ne lâche rien !

Vigilance et Résistance !

Catégories
Agriculture Écologie En grève ! Lecture Transport

Syndicalisme et territoires… nouveau numéro de la revue Les Utopiques

Syndicalisme et territoires … vaste programme ! On ne manquera pas de relever que le territoire premier du syndicalisme, c’est l’entreprise, le service, le lieu de travail. De plus en plus, celui-ci n’est pas circonscrit à un périmètre restreint et définitif. Il y a longtemps que les portes de l’usine ne sont pas son seul horizon. D’ailleurs, l’ont-elles été, du moins pour le syndicalisme dont nous nous revendiquons, dès lors que celui-ci concerne aussi les chômeurs et chômeuses, les personnes en retraite, les jeunes en formation, etc. ? Comment la transformation sociale, la rupture avec la société capitaliste, patriarcale et destructrice de la planète serait-elle envisageable sans intervenir dans les villes, les quartiers, les villages ?

Depuis longtemps, le syndicalisme a créé un outil pour répondre à ces enjeux : ce sont les unions interprofessionnelles locales. Nous ne revenons pas ici sur leur filiation avec les Bourses du travail, déjà évoquée au fil de précédents numéros des Utopiques[1]. De Seine-Saint-Denis pour l’une, des Vosges pour l’autre, de Solidaires pour la première et de la CGT pour le second, Anouk Colombani et Michel Tommasini nous donnent deux éclairages complémentaires : sur les unions locales CGT dans le 93 d’une part, sur l’importance des unions locales d’autre part, à partir d’un état des lieux précis dans la CGT. Manuel Guyader et Anouk Colombani offrent un zoom sur les forces et contradictions d’une union locale, celle d’Aubervilliers.

Les territoires sont des enjeux politiques et économiques ; leur statut, fruit de l’histoire et donc de rapport de force, n’est pas toujours celui auquel aspirent les peuples qui y vivent. Guillaume nous livre un aperçu fort documenté de l’émergence d’un syndicalisme anticolonial en Corse, de la CFDT au STC. A propos de colonies, Verveine Angeli et Jean-Paul Dessaux explique ce que nous dit le chlordécone des territoires de la Martinique et de la Guadeloupe. Restons dans le domaine international : Nara Cladera a recueilli les propos de Nathaniel Clavijo, du PIT-CNT, sur la crise de l’eau en Uruguay ; ce n’est pas une sécheresse mais un saccage environnemental, nous dit-il.

D’un territoire à un autre, il faut des transports. A travers les actions de la Convergence nationale rail, Didier Le Reste illustre en quoi le rail est un outil de désertification du territoire. Jullien Troccaz explique pourquoi SUD-Rail, pour le ferroviaire et l’écologie, refuse la nouvelle ligne Lyon/Turin. L’union départementale Solidaires de Seine-Saint-Denis traite du saccage du territoire dû aux Jeux olympiques et paralympiques. Contre les déserts médicaux, la solution c’est la démocratie nous dit le Syndicat de la médecine générale. Deux articles reviennent sur les activités d’unions départementales Solidaires dans des territoires ruraux : Baptiste David nous parle de l’implication de l’UD des Deux-Sèvres dans la lutte contre les mégabassines ; Yannick Baraban, John Doutre et Alexandra Nagy de celle de l’UD de la Meuse dans les rencontres transnationales des luttes paysannes et rurales.

Les territoires sont aussi des lieux d’alternatives. Richard Neuville nous présente Ardelaine, une coopérative de territoire. Kamel Guemari raconte l’Après M, une expérience sociale menée pour et par la population locale. Christian Mahieux interviewe l’équipe de L’empaillé, exemple parmi d’autres d’une presse libre ancrée dans les territoires. Métropoles, métropolisation, démétropolisation : Makan Rafatdjou nous livre une analyse pointue. Nous avons aussi transcrit un débat, organisée par l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs, à propos de la nouvelle question foncière. Enfin, tandis que Denise Milbergue et Patrick Velard nous font découvrir l’activité de Solidaires dans un CESER, le SUPFEN Solidaires relate une lutte pour la sauvegarde de la forêt.

Le numéro se complète se cinq articles hors dossier : Jérôme Massin et Francky Poiriez rappelle, à partir de l’expérience de SUD Industrie, en quoi les salaires sont une bataille centrale pour le syndicalisme. Edy Zhilman du syndicat suisse Unia nous dresse un panorama des luttes syndicales et sociales dans ce pays. Lina Cardenas traite des formations aux enquêtes militantes en santé au travail au sein de l’Union syndicale Solidaires, alors que Nicolas Latteur propose une critique populaire de l’exploitation, à partir d’une centaine d’entretiens menés auprès de salarié∙es, en Belgique et en France. Pour finir, Ernesto Herrera analyse l’échec du mouvement ouvrier lors du coup d’Etat militaire en Uruguay, il y a 50 ans, en juin 1973.


[1] De même, le mouvement des Gilets jaunes, très lié à cette question des territoires, a fait l’objet du dossier de numéro 11.

RSS
Follow by Email