Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
Luttes féministes Poste / Télécom

SUD PTT : signez la votation en ligne pour le congé et le confort menstruels à La Poste

La fédération Sud PTT considère qu’il est grand temps pour une grande entreprise comme La Poste de résoudre le sujet de la santé et de l’hygiène menstruelles au travail.

En effet, à la mesure de la diversité des métiers de l’entreprise, les postes et horaires de travail des femmes doivent être adaptés.
C‘est la mise en œuvre d’un congé menstruel, l‘utilisation plus fréquente du télé-travail lorsque cela est possible ou nécessaire, l‘aménagement et l‘équipement des sanitaires des femmes…

Une revendication de base dans l‘entreprise

Ajoutons une injonction de cacher son état, la peur d‘être stigmatisée avec la charge émotionnelle que cela induit, sachant que suivant une étude IFOP de 2021 pas moins de 48% des femmes souffrent de règles douloureuses. Nous avons donc été le seul syndicat à proposer dans le cadre de l’accord égalité professionnelle 2022 de La Poste, l’inclusion de mesures prenant en compte la santé et l’hygiène menstruelles des femmes au travail. Avec 52,8% des effectifs de la maison mère fin 2022, les postières sont en particulier majoritaires chez les employé-es et cadres. Il s‘agissait d‘aménager un congé hormonal et d‘équiper tous les sanitaires de distributeurs de protections hygiéniques, une pratique courante dans non nombre de pays, voire même dans des entreprises françaises.

Réagir face à l‘indifférence de la direction… et de l‘Etat

Nous avons essuyé un refus net de la direction de La Poste d‘aborder le sujet, avec un argument sur la „stigmatisation“ des femmes qui envisageraient de faire une pause dans leur travail. On a écrit au ministère de l‘économie, la réponse a été rapide : „ Sur les sujets que vous mettez en avant, les partenaires sociaux ont fait le choix de maintenir le dispositif actuel de prise en charge des situations de harcèlement et de ne pas retenir l‘idée d‘un congé menstruel.“
Nous avons donc décidé de nous en remettre à votre avis et lançons une votation à l‘attention des postier·es et de leur entourage pour peser dans les Négociations Annuelles Obligatoires de 2023. Un vrai sujet d‘égalité
dans la plus grande entreprise publique de France.
Marre de jouer la comédie quand on souffre, marre de prioriser le travail sur la santé, il est grand temps que le sentiment de honte change de camp.

Votation :

«Je soutiens la mise en place d’un congé menstruel à La Poste SA sous forme d’Autorisation Spéciale d’Absence, la pose de distributeurs de protections hygiéniques et de lavabos dans les sanitaires femmes. Tous les lieux de travail devront par ailleurs prévoir une salle de détente et des pauses adaptées aux besoins des personnes qui ont leurs règles.»

Pour voter, clique : ICI

sud ptt travaillerDansLaDouleurNov2023_5f586

Catégories
En grève ! Luttes féministes

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, faisons la grève féministe !

Faisons la grève au travail, la grève dans nos foyers (des tâches ménagères, des courses…), dans les écoles et les universités ! Interrompons toute activité productive et reproductive, formelle et informelle, rétribuée et gratuite. Participons partout aux actions et manifestations. Réapproprions-nous tous les espaces publics !

Dix raisons (et pas limitatives…) de faire la grève féministe le 8 mars :

  • Les inégalités salariales persistent et les inégalités au travail restent légions : temps partiels, congés parentaux essentiellement pris par les femmes, carrières moindres, métiers féminisés dévalorisés avec les salaires les plus bas…
  • Les inégalités à la retraite s’aggravent au fil des réformes régressives… et le gouvernement envisage de nouvelles réformes sur les droits familiaux et conjugaux ! Vers la fin des mesures compensatoires et les pensions de réversion ?
  • Pour le droit à choisir d’avoir un enfant ou pas : l’avortement est menacé de par le monde, et en dégradant les services publics, en publiant un décret contraignant pour les sages-femmes qui veulent pratiquer des IVG instrumentales, ce gouvernement limite de fait l’accès à l’IVG. Dans le même temps il nous parle de « réarmement démographique »… Au lieu de politique nataliste au relent vichyste, le gouvernement devrait prendre à bras le corps la question des inégalités femmes/hommes, et des manques de crèches !
  • Stop aux injonctions contradictoires sur les corps des femmes ! Trop couvertes ou pas assez, trop minces, grosses, grandes, etc., c’est le contrôle permanent !
  • Au quotidien, les femmes et minorités de genre subissent les violences sexistes et sexuelles en plus des violences économiques. Les doubles discours sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles continuent (cause nationale… et soutien d’agresseurs sexuels).
  • Les femmes sans papiers sont confrontées à la surexploitation et aux discriminations, épuisées par les conditions de travail dans lesquelles elles exercent leurs métiers et la loi immigration va considérablement aggraver leur situation.
  • Les femmes handicapées subissent d’autant plus toutes ces violences et inégalités.
  • Les femmes doivent souvent « souffrir » en silence… avec des traitements médicaux inadaptés et un vide sur la recherche médicale quant au genre.
  • Les discours de l’extrême droite et réactionnaires gagnent du terrain : discours de haine qui pointent les étrangers comme boucs émissaires des violences faites aux femmes, une petite musique sur le retour des femmes au foyer.
  • Des groupes réactionnaires stigmatisent toutes les tentatives d’éducation non sexiste et/ou à la sexualité, seule manière de combattre le patriarcat à la base !

Solidaires revendique !

  • Une augmentation immédiate des salaires privés et dans le public et la revalorisation dans tous les métiers féminisés : éducation, santé, soins, commerce, nettoyage, etc., des moyens et des sanctions réelles pour les entreprises et administrations qui ne réduisent pas ces inégalités !
  • Un partage du congé parental mais qui soit mieux rémunéré et d’une durée suffisante plutôt qu’un congé de naissance !
  • La suppression des dernières réformes des retraites, particulièrement régressives pour les femmes et un retour à la retraite à 60 ans et 37,5 annuités.
  • Le droit à disposer de nos corps et de faire des enfants ou pas !
  • La constitutionnalisation de l’avortement mais avec de vrais moyens pour y accéder et sans culpabilisation des personnes qui avortent.
  • Un vrai service public de la petite enfance et de prises en charge de la dépendance !
  • Le droit d’être libres de nos choix vestimentaires, de nos corps, à vivre nos identités de genre et nos sexualités
  • 3 milliards pour se donner les moyens d’une vraie lutte contre les harcèlements sexuels, les féminicides, et toutes les autres violences faites aux femmes au travail et partout !
  • L’abrogation de la loi immigration !
  • D’intégrer le prisme du genre, comme celui du handicap à toutes les politiques publiques.
  • De nouveaux droits : d’avoir des traitements et une recherche médicale propre aux femmes, des droits nouveaux en termes de congés hormonaux pour toutes les femmes.
  • Une éducation non sexiste et qui pointe les discriminations de toute nature !

POUR SOLIDAIRES, SEULE LA GRÈVE FÉMINISTE PEUT CONSTRUIRE ET AMPLIFIER LE RAPPORT DE FORCE INDISPENSABLE POUR CHANGER DE CAP !
POUR LE DROIT DES FEMMES ET L’ÉGALITÉ !

Catégories
Actu Solidaires 78 En grève ! Luttes féministes

8 mars grève féministe ! Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête.

Retrouvez sur cette page tout le matériel et toutes les infos pour les mobilisations du 8 mars. Faisons la grève au travail, la grève dans nos foyers (des tâches ménagères, des courses…), dans les écoles et les universités ! Interrompons toute activité productive et reproductive, formelle et informelle, rétribuée et gratuite. Participons partout aux actions et manifestations. Réapproprions-nous tous les espaces publics !


Le tract national

Le tract national Solidaires pour le 8 mars, avec une version personnalisable, est ici : /sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/nationales/le-8-mars-journee-internationale-de-lutte-pour-les-droits-des-femmes-faisons-la-greve-feminisite/


Le bulletin Solidaires et égales


Plusieurs syndicats de l’Union appellent à la grève


Appel intersyndical à la grève

Un appel intersyndical à la grève avec la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’Unsa sera publié le lundi 19 février, vous pourrez le retrouver sur notre site internet. https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/nationales/pour-legalite-reelle-toutes-et-tous-mobilisees-pour-le-8-mars-appel-intersyndical-a-la-greve-le-8-mars/

De son côté l’intersyndicale interpelle le gouvernement pour lui rappeller que l’égalité entre les femmes et les hommes, y compris au travail, est un enjeu de justice sociale majeur qu’il faut faire aboutir, ici et maintenant, et pour obliger le gouvernement et le patronat à respecter la loi et mettre en œuvre l’égalité réelle : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/nationales/8-mars-journee-internationale-des-droits-des-femmes-exigeons-legalite-professionnelle-entre-les-femmes-et-les-hommes-appel-unitaire-intersyndical/


Le collectif #GrèveFéministe

Le collectif #GrèveFéministe, regroupant des associations féministes et syndicats (dont l’Union syndicale Solidaires), avec le soutien d’organisations politiques, appelle à une grève féministe d’ampleur ce 8 mars et à des manifestations massives partout en France.

L’appel est à retrouver ici : https://www.grevefeministe.fr/8-mars-2024/

N’hésitez pas à vous abonner et à relayer ses réseaux sociaux :


Les visuels

grrreve-feministe2
grrreve-feministe-affiche-A1

Nous contacter

Union syndicale Solidaires
31 rue de la Grange aux Belles – 75 010 Paris
01 58 39 30 20
contact@solidaires.org

Catégories
Éducation En grève ! Luttes féministes

8 mars : Journée internationale pour les droits des femmes – SUD éducation

SUD éducation appelle les personnels de l’Éducation nationale à se mettre massivement en grève et à participer aux mobilisations dans les départements !

En 2024, les droits des femmes sont loin d’être effectifs et sont de plus en plus menacés. Les nouvelles révélations de violences sexuelles et la défense des agresseurs par une partie du monde médiatique et politique montrent la nécessité de croire et de se mobiliser auprès des victimes encore et toujours.  De même, le refus de la France d’inscrire le consentement dans la définition européenne du viol et les annonces du président qui souhaite “un réarmement démographique”, passant par un contrôle des corps et des utérus à des fins natalistes, montrent que les droits des femmes et des minorités de genre sont perpétuellement remis en question. Il reste encore beaucoup à gagner face au patriarcat.

Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits. C’est pourquoi la journée du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « journée de la femme» mais bien celle de lutte pour les droits des femmes !

Violences sexistes et sexuelles : des chiffres qui ne faiblissent pas

Tous les jours, les femmes et les personnes discriminées par leur genre  subissent des violences verbales, psychologiques, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Malgré ce qu’affirme le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti, le nombre de féminicides ne diminue pas en France puisque 134 femmes ont été assassinées en 2023. Les violences sexistes et sexuelles constituent des rappels constant à l’ordre patriarcal.  Les chiffres parlent d’eux mêmes : une femme sur deux a déjà subi des violences sexuelles, 85% des personnes trans sont agressées au cours de leur vie, 75% des agressions islamophobes visent des femmes. Les femmes et minorités de genre qui sont la cible  du racisme, du validisme, du classisme et des lgbtphobies  sont encore plus vulnérables et exposées aux violences sexistes et sexuelles.

Ces violences sexistes et sexuelles s’exercent dans l’intimité, dans l’espace public mais aussi au travail et à l’école. Au moins 1 femme sur 5 affirme avoir subi des violences au travail.  Ces violences comprennent insultes, discriminations, harcèlement, menaces, chantage, mais aussi les agressions physiques et sexuelles. L’employeur et les hiérarchies sont responsables de la prévention des violences sexistes et sexuelles, de la protection et de l’accompagnement des victimes comme l’indiquent notamment la circulaire du 9 mars 2018 ou l’accord Égalité entre les hommes et les femmes dans la Fonction publique. Cependant, les collègues qui dénoncent les violences subies ne bénéficient souvent ni de protection ni d’accompagnement convenables. Ces manquements constituent une violence institutionnelle qui accentue les risques psycho-sociaux qui pèsent sur les victimes. De même, la prise en charge des violences sexuelles dont sont victimes les élèves est rarement à la hauteur des enjeux. L’école ne peut et ne doit pas être le lieu où les élèves apprennent que les victimes ne sont pas crues et que les agresseurs sont protégés.

Les violences sexistes et sexuelles, quelque soit l’espace où elles s’exercent, sont dénoncées  et font l’objet de mobilisations massives. Dans l’Éducation nationale et l’institution scolaire, l’omerta sur les violences sexistes et sexuelles doit être levée et les pouvoirs publics doivent mettre en place des mesures adéquates.

Éducation à la sexualité : un droit pour toutes et tous

Ces derniers mois, les attaques contre les projets d’éducation à la vie affective et sexuelle mis en place dans les établissements scolaires se sont multipliées en Belgique comme en France.  « Parents vigilants”, « mamans louves » portent une véritable campagne de désinformation à destination de l’opinion publique, et font pression sur la communauté éducative…

Nous devons préserver ce droit et le faire connaître.

L’article L312-16 du Code de l’éducation en définit les enjeux et prescrit le nombre de séances qui doivent y être consacrées :

Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes. Elles contribuent à l’apprentissage du respect dû au corps humain et sensibilisent aux violences sexistes ou sexuelles ainsi qu’aux mutilations sexuelles féminines. Elles peuvent associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements mentionnés au premier alinéa de l’article L. 2212-4 du code de la santé publique ainsi que d’autres intervenants extérieurs conformément à l’article 9 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d’enseignement. Des élèves formés par un organisme agréé par le ministère de la santé peuvent également y être associés.

… car il n’est pas respecté

Dans la réalité, ces séances sont très inégalement tenues sur le territoire. On attend les résultats effectifs de la proposition de l’ancien ministre de l’Éducation Ndiaye qui avait prévu de produire avec le Conseil supérieur des programmes, une proposition de programme pour chaque niveau d’enseignement, du CP à la terminale. Ces programmes d’éducation à la sexualité ne sont toujours pas publiés !

Le droit au congé menstruel

Avec un taux de féminisation de plus de 70 %, il est grand temps pour le ministère de l’Éducation Nationale, mais aussi pour l’Enseignement Supérieur, de prendre des mesures concrètes. L’invisibilisation au travail des douleurs menstruelles et de l’endométriose conduit à la normalisation des douleurs, à nous rendre silencieuses face à la douleur et à perpétuer le tabou des règles. Les douleurs menstruelles sont minimisées, invisibilisées ou considérées comme normales. Pourtant, elles pèsent sur la rémunération des personnes menstruées qui subissent le jour de carence lorsque la douleur les empêche d’aller travailler.

SUD éducation revendique le droit à prendre un congé menstruel sous la forme d’ASA , sans jour de carence, sans justificatif à fournir à l’administration, la reconnaissance de l’endométriose comme affection longue durée , la mise à disposition d’une salle de détente et des pauses adaptées aux besoins des personnes qui ont leurs règles, la mise à disposition de protections périodiques dans tous les établissements, un recrutement massif de médecins du travail, formé·es en santé au travail ;

le bénéfice de la visite médicale annuelle pour l’ensemble des personnels.

Mais attention, aux potentielles discriminations : le congé menstruel ne doit pas devenir, par un effet pervers, un frein à la carrière des femmes. Levons le tabou des règles pour améliorer les conditions de travail de tou·tes !

Le droit à l’IVG : un droit malmené par les pouvoirs publics

Partout dans le monde, le droit à l’avortement est attaqué par le système patriarcal. En France, même  s’ il a été proposé d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution, ce droit effectif est malmené car les pouvoirs publics diminuent drastiquement les moyens : des centres IVG ferment, créant de grandes inégalités dans l’accès à l’IVG, des pilules abortives subissent des pénuries répétées.

Un droit menacé par la clause de conscience spécifique sur l’avortement

Il existe déjà une clause de conscience générale qui dit qu’un médecin a le droit de refuser des soins pour raisons professionnelles ou personnelles sauf en cas d’urgence ou d’ « humanité » mais il existe aussi une clause de conscience spécifique sur l’avortement instaurée par la loi de 1975 : l’article L2212-8 du Code de la Santé Publique stipule qu’« un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse, mais il doit informer, sans délai, l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention ” . L’IVG est un acte médical au même titre qu’un autre donc la clause de conscience spécifique n’a pas lieu d’être. Elle représente une discrimination dans l’accès aux actes médicaux et une stigmatisation par le corps médical.

Un droit menacé aussi par l’extrême droite

Par ailleurs, l’extrême droite menace partout les droits des femmes et minorités de genres traitant par exemple, l’IVG de « génocide anti-français » ou proposant même de le dérembourser.  En 2022, le RN s’est opposé à l’allongement des délais pour avorter. Ces positions fémonationalistes instrumentalisent le féminisme à des fins électorales, homophobes, transphobes et racistes.

Il faut donc rester très vigilant⋅es et contrer ces manœuvres qui visent à cantonner les femmes à une fonction procréatrice et au service de leur famille.

L’école, lieu de construction du sexisme

Le dernier rapport du Haut Commissariat à l’égalité souligne que l’école est le lieu de cristallisation du sexisme en France. Une personne sur deux considère qu’en France les femmes et les hommes ne connaissent pas le même traitement. Les filles subissent des discriminations quotidiennes qui s’illustrent notamment dans le temps de parole  qui leur est accordé (30% de moins que les garçons), le partage de l’espace ou encore l’orientation (74% des femmes déclarent ne jamais avoir envisagé leur carrière professionnelle dans les domaines techniques ou scientifiques). Ces inégalités et discriminations sont liées à des carences dans l’éducation. Le rapport souligne que les situations de sexisme ne sont pas prises en charge. L’enseignement à la vie sexuelle et affective n’est pas enseigné comme il le devrait également(2/3 des personnes interrogées n’ont jamais suivi une seule séance d’EVAS). Pour finir, les femmes et les minorités de genre restent sous-représentés dans les contenus scolaires. L’école joue donc un rôle central dans la perpétuation des inégalités et des discriminations dont les filles et les femmes.

Le rapport pointe également les injonctions vestimentaires dont sont victimes les jeunes filles à l’école.

Depuis la rentrée 2023, le port de l’abaya est interdit dans les écoles, transformant un peu plus les établissements publics d’éducation en lieux de répression et de discrimination sexiste et raciste. Cette interdiction s’inscrit dans la continuité des offensives racistes et islamophobes mises en place, sous-couvert de laïcité, depuis la loi de 2004.

Cette nouvelle restriction ouvre un peu plus la porte à l’intolérance et à l’arbitraire. Est-ce à l’institution scolaire de décider et de contrôler les tenues des filles et si une tenue est religieuse ou pas ? Un vêtement peut-il être une menace ? Comment faire la différence entre une robe longue autorisée et une robe longue interdite, si ce n’est en fonction de la personne qui la porte ? Le seul fait de se poser la question est une discrimination. Cette nouvelle injonction traduit une suspicion généralisée à l’égard des élèves musulman·es ou perçu·es comme tel·les. Imposer l’interdiction de l’abaya revient à réduire les élèves au silence, à refuser leur apparence, et leur appartenance culturelle. Refuser à des élèves d’assister à des cours à cause de leur tenue constitue une violation de leur droit à l’éducation.

Cette nouvelle mesure engendre des pratiques discriminatoires racistes, mais aussi sexistes. Les crispations sur les tenues vestimentaires à l’école concernent avant tout les filles, elles entravent leurs libertés. En décrétant comment les filles peuvent s’habiller, l’État véhicule des stéréotypes sexistes, racistes et coloniaux. Il faut apprendre aux filles que leur corps leur appartient et que leurs choix vestimentaires ne sont ni des menaces ni des invitations. Cette stigmatisation des filles et plus particulièrement des élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es fait le jeu des discours islamophobes.  Dans la tradition patriarcale, elle s’ajoute aux nombreuses prescriptions sexistes visant à contrôler le corps et les vêtements des filles et des femmes.

   SUD éducation appelle à se mettre en grève le 8 mars et à participer massivement  à toutes les initiatives et mobilisations.

SUD éducation revendique :

  •     Une organisation du travail revue au prisme de la vie globale des agentes – notamment avec la tenue de réunions et d’instances d’établissements sur le temps de travail, et une réduction du temps de travail pour éviter les recours au temps partiel ;
  •     Une revalorisation des salaires et des carrières pour les métiers féminisés en application de la loi « travail de valeur égale, salaire égal » et des moyens spécifiques pour mettre en œuvre des mesures immédiates de rattrapage salarial ;
  •     l’application pleine et entière de la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique; 
  •     Le bénéfice systématique de la protection fonctionnelle par le protocole Égalité pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles au travail et les violences conjugales avec, par ailleurs, l’abrogation du jour de carence pour toutes et tous;
  •  La fin des injonctions sexistes et des violences racistes, sexistes, et lgbtphobes  à l’encontre les élèves à l’école;
  • la mise à disposition de protections périodiques dans tous les établissements;
  •     L’effectivité des séances d’éducation à la sexualité prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans le programme de ces séances d’une perspective non hétérocentrée et cisgenre, qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ;
  •     La suppression de la clause de conscience spécifique des professionnelles de santé et l’allongement des délais légaux pour avorter;
  •     Des moyens financiers pour permettre l’accès à l’IVG sur tous les territoires et la garantie de la production des pilules abortives afin d’empêcher toute pénurie
  •     La mise en œuvre d’un congé menstruel sous la forme d’ASA (Autorisation Spéciale d’Absence), à raison de vingt jours par an sans  justificatif, et sera sans jour de carence ni délai.
  •     La reconnaissance de l’endométriose comme affection longue durée en tant qu’ALD 30 (prise en charge à 100 % des soins conventionnés et des déplacements sans avance de frais, congés maladies sans jour de carence, aménagement du temps de travail…)
Catégories
Luttes féministes Rail

8 mars : appel de la fédération SUD-Rail

La fédération SUD-Rail appelle à construire une grève féministe d’ampleur au côté des associations féministes et d’une intersyndicale élargie qui appellera à la grève.

La grève féministe c’est à la fois la grève du travail rémunéré mais aussi de tout le travail invisible des femmes pour le fonctionnement de la société. Alors portons cette mobilisation partout : sur nos lieux de travail, sur nos lieux d’études, dans nos espaces militants, et dans l’ensemble de la société.

Le 8 mars, grève féministe !

Catégories
Actu Solidaires 78 Luttes féministes

8 mars 2024 : face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent ! Grève féministe ! (appel unitaire)

8 MARS : journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent !

Grève féministe !

Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité.

Solidarité avec les femmes du monde entier !

Le 8 mars, nous serons en grève en solidarité avec nos sœurs confrontées aux guerres qui sévissent dans le monde.

En solidarité avec celles qui font face à des bombardements massifs, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et elles-mêmes.

En solidarité avec toutes celles qui se défendent farouchement pour recouvrer leur liberté et leurs droits.

NON à la réaction, NON à l’extrême droite

Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, la LGBTQIAphobie, remportent des succès électoraux partout dans le monde, se banalisent. En France, le gouvernement et la droite en reprennent à leur compte.

La loi immigration votée en décembre dernier en est un exemple. Même si un tiers des dispositions, comme celles instituant la préférence nationale ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, cette loi raciste s’attaque au droit d’asile et à tou·te·s les sans papiers.

Nous réclamons l’abrogation de la loi immigration et la régularisation de tou·te·s les sans-papiers.

Nous voulons vivre et pas survivre !

Les inégalités salariales, les bas salaires et désormais l’inflation dégradent les conditions de vie. Les femmes représentent 62% des personnes payées au SMIC et 70% des bénéficiaires des banques alimentaires. Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. 300 000 personnes dont 3000 enfants vivent dans la rue. Certaines en meurent.

Nous demandons la hausse des salaires, la revalorisation des minimas sociaux, la construction massive de logements sociaux.

Du travail et des salaires décents

Les femmes, notamment les mères isolées, sont particulièrement impactées par la vie chère, elles occupent des emplois mal rémunérés, sont souvent percutées par la précarité et le temps partiel imposé et touchent un salaire en moyenne ¼ inférieur à celui des hommes. Les femmes, dont les retraites sont 40% inférieures à celles des hommes, sont encore plus impactées par la dernière réforme.

Nous réclamons l’abrogation de la réforme Macron des retraites, des lois qui pénalisent les chômeurs·euses et les bénéficiaires du RSA. Nous réclamons la revalorisation des métiers féminisés (éducation, soin, nettoyage…), l’égalité salariale, l’interdiction du temps partiel imposé, la transformation des CDD en CDI. Nous voulons la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.

Des services publics au service de nos besoins

L’idéologie libérale vise à casser et à privatiser les services publics : hôpital, école, EHPAD, logement. Ce sont les femmes qui compensent cette carence auprès des enfants comme des plus âgé·e·s, des malades, au détriment de leur carrière, de leur autonomie financière, de leur santé.

Elles assument la grande majorité des tâches domestiques et d’éducation des enfants. Elles portent une charge mentale les obligeant à devoir constamment tout planifier.

Nous voulons des services publics de qualité et réclamons la création de services publics de la petite enfance et de la perte d’autonomie.

Nous voulons du temps pour vivre, un partage égal des tâches, une réduction du temps de travail pour toutes et tous.

Notre corps nous appartient

Le droit à l’avortement est un droit fondamental

Nous réclamons la réouverture de tous les centres d’interruption volontaires de grossesse fermés. Nous voulons inscrire dans la Constitution le droit à l’avortement de façon réellement protectrice.

Macron appelle à un “réarmement démographique », aux relents pétainistes et natalistes, comme si le désir d’enfant dépendait de l’injonction politique et nous prépare un congé de naissance tout en pointant du doigt des parents «défaillants».

LGBTQIA, nous voulons pouvoir faire nos choix de vie, vivre librement notre orientation sexuelle, nos identités.

Handicapées, nous subissons toutes les violences.

Nous sommes privées de nos droits à l’autonomie, à l’éducation, à l’emploi, aux soins, et à la procréation. Nous voulons notre indépendance économique, l’accessibilité universelle à l’ensemble de l’espace public et à tous les lieux et bâtiments.

Stop aux violences sexistes et sexuelles

#MeToo est partout, dans tous les milieux. L’impunité persiste, 1% des viols sont condamnés.Macron se permet d’ apporter son soutien à Depardieu, mis en examen pour viol et se porte ainsi garant de tout un schéma d’oppression. Les violences obstétricales et gynécologiques (VOG) sont systémiques et impunies. 9% des femmes se disent victimes de brutalités dans le soin selon le Haut Conseil à l’Égalité. Ce dernier insiste sur la persistance du sexisme chez les plus jeunes.
Quand 56% des victimes de violences sexuelles sont des mineur·e·s et 160 000 enfants victimes par an, Macron décapite la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants et fait silence sur les 30 000 témoignages recueillis.

Alors que la France accueillera cet été les Jeux Olympiques et Paralympiques, nous demandons la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles, protéger les victimes et combattre les réseaux de traite prostitutionnelle et de proxénétisme

Nous voulons restaurer la CIIVISE dans son but initial et suivre ses recommandations. Nous réclamons trois milliards pour lutter contre les violences, l’application des lois existantes, le vote d’une loi-cadre contre les violences masculines à l’encontre des femmes, des enfants et des minorités de genre.

Éduquer à l’égalité, un enjeu majeur

Une éducation à l’égalité doit permettre aux enfants de comprendre les mécanismes de domination s’exerçant dans notre société.

Nous voulons une éducation non sexiste, la mise en place effective d’une éducation à la vie affective et sexuelle qui intègre les notions de désir et de plaisir, d’une éducation au consentement et à l’égalité.

Le 8 mars, nous serons en grève contre le patriarcat et ce gouvernement. Nous montrerons le rôle fondamental des femmes dans la société : quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête.

Le 8 mars : grève féministe !

Toutes dans la rue en manifestation !

Premières signataires de l’appel : 
Africa 93, Assemblée des femmes, Attac, CGT, Collectif CIVG Tenon, Collectif National pour les Droits des Femmes, Coordination des associations pour le Droit à l’avortement et la contraception, Coordination française pour le lobby européen des femmes , Diplomatie Féministe Femmes d’Avenir, les Effronté-es, Femen,  Femmes contre les précarités, le chômage et les discriminations, Femmes Egalité, Femmes Solidaires, Fondation Copernic, FSU,  Las Rojas, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil, Marche Mondiale des Femmes France, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des Femmes Kurdes en France-TJK-F, Mouvement du Nid, Organisation de Solidarité Trans, Osez le Féminisme, Planning Familial, Réseau féministe Ruptures, SKB ( Union des Femmes Socialistes Turquie), Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques, Union étudiante, Union nationale des étudiants de France, Union Nationale des Familles de Féminicides, Union syndicale Solidaires, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes
En soutien : 
Les Écologistes, Ensemble !, France Insoumise, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Ecosocialiste, Génération.s, Jeunes Génération.s, Jeunes socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, NPA-Nouveau Parti Anticapitaliste Jeunes, Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Place Publique, Pour l’Ecologie Populaire et Sociale, Rejoignons-nous, Union Communiste Libertaire

Catégories
Luttes féministes

Fffrac – Rassemblement le 8 mars prochain à Mantes la Jolie

“Le 8 mars, nous crierons “NON” à l’affaiblissement des services publics, aux réformes qui impactent nos droits humains, comme par exemple le droit à disposer de notre corps, le droit au logement et le droit à l’asile. Ces mesures précarisent encore les femmes et les personnes LGBTQIA+.

Rendez-vous le vendredi 8 mars de 17h à 18h devant la gare de Mantes-la-Jolie

Ensemble pour une grève féministe le 8 mars 2024

POURQUOI ?

  • Pour une réelle égalité salariale et professionnelle
  • Pour une réelle lutte contre les violences sexistes, sexuelles, gynécologiques et un accompagnement des victimes
  • Pour une revalorisation des métiers féminisés
  • Pour un rééquilibrage des pensions
  • Pour une éducation féministe et égalitaire à l’école
  • Pour l’inscription du droit à avorter dans la constitution
  • Pour une solidarité internationale
  • Pour un accueil, un traitement à égalité, une reconnaissance de toutes les femmes migrantes et/ou rendues invisibles
  • Pour la paix à Gaza et partout dans le monde

Luttons ensemble pour ce monde égalitaire que nous voulons construire !

Fffrac tant qu’il le faudra”

Communiqué des Fffrac

Catégories
Finances publiques Luttes féministes

Égalité salariale, en ce 8 mars 2024, le compte n’y est toujours pas !

Les inégalités salariales persistent et les inégalités au travail restent légions : temps partiels, congés parentaux essentiellement pris par les femmes, carrières moindres, métiers féminisés dévalorisés avec les salaires les plus bas…

 A la DGFiP, en 2022, les femmes sont toujours en tête pour le congé parental (94,7%), la disponibilité et le congé sans traitement par exemple.

En matière de promotion, les femmes sont largement majoritaires dans ces voies d’évolution de carrière que sont les concours internes et examens professionnels (62,4%), listes d’aptitude (60,3%), tableaux d’avancement (59,2%) pour les changements de grade.

Selon le dernier rapport annuel sur l’état de la Fonction Publique (édition 2023 / données 2021), à la Fonction Publique de l’État, l’écart de salaire en équivalent temps plein entre les femmes et les hommes est de 13,4 %. Aux Ministères Économiques et Financiers, en 2021, l’écart en défaveur des femmes est de 8,10 %.

A la DGFiP, l’écart est de 6,2 % (rémunération mensuelle moyenne par ETP) : -6 % sont dus à l’effet « ségrégation des corps », -0,7 % sont dus à l’effet primes et le tout est modéré à raison de +0,5 % par un effet démographique favorable aux femmes.

4 facteurs permettent d’expliquer et de mesurer les écarts de rémunération existants : l’effet temps partiel, l’effet ségrégation : écart lié, en présence de plusieurs corps, à une différence de proportion femmes – hommes dans chaque corps en fonction du niveau de rémunération de ces corps (s’il est négatif, les femmes sont sous-représentées), l’effet démographique : au sein de chaque corps, écart lié à des proportions différentes de femmes et d’hommes dans les grades et échelons et enfin l’effet primes (à corps-grade-échelon identique, il s’agit de l’écart de primes).

La DGFiP reconnaît elle-même les différences de rémunération liées aux postes occupés et aux évolutions de carrière. Mais ensuite ?

L’étude des Bilans Sociaux remplacés par les Rapports Sociaux Uniques, qui se sont succédés, montre qu’au-delà du constat partagé des inégalités de rémunération existantes, de façon exponentielle en montant en catégorie et grade, leur résorption pour arriver enfin à « fonction égale, rémunération égale » n’est toujours pas d’actualité.

La prime au mérite, pour enfoncer le clou sur les inégalités salariales femmes-hommes à la DGFiP ?

Le RSU 2022 indique que les hommes touchent déjà plus de primes et indemnités que les femmes (32,84% contre 31,33% dans la rémunération globale). A cela, s’ajoute le développement exponentiel des recrutements et des affectations avec le mécanisme des postes au choix ; la tentation peut être grande pour le recruteur ou la recruteuse de choisir un homme plutôt qu’une femme pour diverses raisons liées au genre. 

Le processus de sélection qui sera imposé à nos supérieurs pour déterminer qui mérite cette prime sera complexe, très subjectif et source de conflits. Tout comme pour nos précédentes expériences d’avancements différenciés, tout le monde ne bénéficiera pas de ces primes, tout sera organisé pour créer la concurrence. Et qui seront les plus perdant·es ?

Dans cet état de fait, alors que les femmes sont encore freinées dans leur déroulé de carrière parce qu’elles font notamment passer les considérations familiales avant elles, alors que l’État employeur ne fournit pas les infrastructures nécessaires pour mieux concilier vie personnelle et vie familiale telles des places en crèches correspondantes aux besoins, le risque est grand que ce soit elles les perdantes. Encore une fois.

Alors…

Encore et toujours, tant qu’il le faudra, luttons ensemble pour les droits des femmes !

En ce 8 mars 2024, soyons toutes et tous ensemble dans l’action !

RSS
Follow by Email