Catégorie : Histoire locale
Après une première rencontre autour de la projection de Fernand Pelloutier et les Bourses du travail (mardi 14 mai), 2e volet de cette initiative…
VENDREDI 31 MAI 2024 à 19H
~ à la Maison des Syndicats ~
19, rue de la Vaucouleurs, Mantes-la-Ville
L’Université Populaire du Mantois
en partenariat avec SUD Education 78 et La Maison des Syndicats
vous proposent
Une Histoire de la Bourse du Travail de Mantes la Jolie
présentée par Roger Colombier
Auguste Goust, maire de Mantes-la-Jolie, lors de l’inauguration de la Bourse du travail Place de Lorraine, affirmait qu’établie en ce lieu central de l’agglomération mantaise, elle offrait “aux travailleurs et à leurs syndicats tous les dégagements nécessaires et évitait de trop longs trajets pour s’y rendre”.
Puis le temps a passé … et les choses ont changé …
ENTRÉE LIBRE
MARDI 14 MAI 2024 de 17 H à 19 H
~ à la librairie La Nouvelle Réserve ~
5 rue du Maréchal Foch à Limay
L’Union syndicale Solidaires 78 et l’Université Populaire du Mantois
avec le partenariat de la librairie La Nouvelle Réserve
vous proposent
DES PREMIERS ÉCHANGES
AUTOUR DES BOURSES DU TRAVAIL
à partir du film documentaire de Patrice Spadoni. 59 mn.
Fernand Pelloutier, syndicaliste, poète, anarchiste, mort en 1901 à l’âge de 33 ans, fut l’un des principaux artisans d’une expérience hors du commun, celle des Bourses du Travail. Le film met en lumière la richesse de cette grande oeuvre collective, à travers la biographie d’un des acteurs majeurs du syndicalisme naissant.
VENDREDI 31 MAI 2024 à 19H
~ à la Maison des Syndicats ~
19 rue de la Vaucouleurs à Mantes-la-Ville
L’Université Populaire du Mantois
en partenariat avec SUD Education 78 et La Maison des Syndicats
vous proposent
Une Histoire de la Bourse du Travail de Mantes la Jolie
présentée par Roger Colombier
Auguste Goust, maire de Mantes-la-Jolie, lors de l’inauguration de la Bourse du travail Place de Lorraine, affirmait qu’établie en ce lieu central de l’agglomération mantaise, elle offrait “aux travailleurs et à leurs syndicats tous les dégagements nécessaires et évitait de trop longs trajets pour s’y rendre”.
Puis le temps a passé … et les choses ont changé …
ENTRÉE LIBRE
Dans sa dernière édition, Le Courrier de Mantes revient sur l’histoire de la centrale de Porcheville et sur les luttes qui s’y sont menées à travers le témoignage de militants.
Un article à lire et un sujet sur lequel nous reviendrons prochainement
C’est la deuxième usine historique de Renault, après celle de Billancourt fermée en 1992. Jusqu’à 20 000 salariés y ont travaillé dans les années 1970. Aujourd’hui sur un site, considérablement réduit, elle n’emploie plus que 2 400 salariés dont 1 877 « Renault ».
À croire que les patrons tirent plus les leçons des luttes précédentes que le mouvement ouvrier lui-même. À Flins, la direction de Renault a choisi la lente asphyxie et a annoncé il y a trois ans son intention d’y arrêter la production d’automobiles en 2024, alors que l’usine n’employait déjà plus que 2 600 salariéEs.
Une fermeture programmée
Pendant plusieurs années, la plus vendue des voitures électriques en France, la Renault Zoe, y a été produite. Patatras ! Les ventes de la Zoe se sont effondrées en même temps que la direction de Renault décidait de produire ses nouvelles voitures électriques autour de Douai dans le Nord de la France, sacrifiant délibérément la fin de vie de la Zoe, outils de fabrication, et bien sûr salariés. Et Renault envisage maintenant de produire. en Slovénie en partage avec une autre firme, une petite voiture électrique baptisée Twingo.
Pour la direction, finie la voiture électrique à Flins, c’est maintenant le tour de « l’économie circulaire », aujourd’hui pas plus de 147 emplois maintenant déplacés vers une nouvelle filiale baptisée « The future is neutral ». Ah, si Di Meo savait créer autant d’emplois que de titres marketing pour attirer un « bon business profitable » ! Le secrétaire du syndicat CGT Renault Flins indique : « Sur l’activité de l’usine de Choisy (qui a fermé en 2022), 294 personnes étaient prévues. Aujourd’hui, on est à 147. Sur la Factory VO (le nom donné par la direction à l’entité de réparation et de reconditionnement de voitures d’occasion), on devait réparer 45 000 véhicules par an. On est à peine à 20 000 pour le moment. L’effectif devait être de 210 personnes sur trois équipes. Il n’y a que deux équipes et 179 salariés ».
L’économie circulaire est un terme emprunté à l’écologie qui vise à ne pas gaspiller les ressources naturelles. Pour la direction de Renault, le nom choisi n’est qu’un enfumage pour un nouveau business, une véritable arnaque qui ne compensera pas les emplois supprimés par l’arrêt de la fabrication de la Zoe.
Faire face au démantèlement
À Flins, comme dans les autres établissements Renault, s’ajoute la mise place au premier janvier 2024 d’une nouvelle grille de classifications de la métallurgie. Ce sera aussi l’envol des nouvelles filiales qui organisent le démantèlement de l’ancien Renault au profit d’entités appelant de nouveaux capitaux aux quatre coins de la planète des spéculateurs. Les résistances quotidiennes sont bien sûr nécessairement à l’ordre du jour avec des gains et victoires possibles.
Mercredi 15 novembre, à l’appel de la CGT, 250 personnes dont environ une centaine de salariéEs de l’usine ont participé à un rassemblement devant l’usine de Flins avec notamment le secrétaire du syndicat de l’usine Ali Kaya et la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Cette initiative renforce l’action dans l’usine elle-même. Mais, au regard des enjeux, le compte n’y est pas. Le déplacement de la secrétaire générale de la CGT et l’action sans concessions du syndicat CGT de l’usine ne sont pas aujourd’hui suffisants pour bloquer les agressions patronales.
Il est plus crédible d’affirmer que seul un mouvement d’ensemble permettrait de renverser le rapport des forces. Pas d’illusions : les Renault ne sont pas en mesure de l’imposer à eux seuls. Leur résistance doit être aujourd’hui soutenue.
Par Jean-Claude Vessillier pour L’Anticapitaliste
Une classe en lutte dans les Yvelines !
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
L’Établi de Mathias Gokalp, inspiré du formidable livre du même titre de Robert Linhart, publié en 1978, racontant son année d’établissement à l’usine automobile Citroen de Choisy dès septembre 1968.
Un récit très fort où il décrit admirablement le si pénible travail à la chaîne, les brimades de la maîtrise, le racisme et la discrimination envers les travailleurs immigrés, le machisme envers les rares femmes, mais surtout la construction collective et fraternelle de la grève sur plusieurs jours, son joyeux déploiement malgré un triste dénouement, à la mesure de l’inhumanité récurrente des patrons. Voilà un film qui tombe à pic en ces mois de mouvement social très fort, où la question du travail et de la grève en entreprise est constamment posée, sachant aussi que nous ne sommes plus dans la même période.
L’établi est magistralement incarné par l’acteur Swann Arlaud, accompagné d’autres formidables acteurs et actrices, jouant les rôles d’ouvriers et ouvrières de plusieurs nationalités. De fait, un peu avant 1968 et après, des milliers de jeunes militant.es révolutionnaires maoïstes ou d’autres tendances, pas forcement de milieux aisés, avaient choisi d’aller en usine surtout après la plus grande grève du pays en mai -juin 1968, forte de 10 millions de grévistes. Un énorme mouvement social, initié aussi par la jeunesse étudiante et lycéenne.
Notre région à l’époque très industrialisée, a connu cette révolte dans sa chair, suite aux nombreux affrontements avec les CRS, censés aider à la reprise du travail après les accords de Grenelle, début juin à Renault Flins. On se souvient avec effroi du jeune lycéen maoïste, Gilles Tautin mort noyé dans la Seine. Dans notre région, il y eut aussi des établi.es pendant des années, ayant intégré les syndicats de lutte, car ouvriers et ouvrières. Certain.es s sont encore présent.es aussi dans les luttes locales !
Allez voir ce film, lisez le livre, parlez-en, organisez ou participez à des débats, car c’est notre histoire !
L’annonce de la démolition des cheminées de la centrale de Porcheville fait grand bruit dans la région mantaise. Plantées depuis plus de 50 ans avec leur 220m, « ces 2 tours » comme les nomment certains-nes, sont devenues un emblème de l’agglomération. Un brasseur récemment installé à Mantes les a même imprimées sur les étiquettes d’une de ses bières où elles sont représentées crachant du houblon. Une mise en bière prémonitoire !
Pour de nombreux militants CGT comme moi, y ayant travaillé et lutté, il faudrait ajouter à leurs sommets 2 poings serrés symboles des bagarres sociales menées. En défense du service public aujourd’hui détruit par la privatisation et l’ouverture à la concurrence avec l’envolée des prix de l’énergie. Luttes solidaires en défense des droits des sous traitants comme les femmes de ménage ou aux cotés des chaudronniers polonais payés 2 euros de l’heure en 2006 lors de la rénovation. Pour la santé collective en exigeant les protections nécessaires contre l’amiante ce poison qui a tué notre pote Serge à 53 ans, poison que j’ai également respiré dans la cheminée. Luttes contre le harcèlement moral et sexuel subis par plusieurs copines, ayant abouti à la condamnation d’EDF aux Prud’hommes et du cadre harceleur en correctionnelle. Luttes nombreuses pour la défense des retraites et toujours d’actualité…
Même rasées leurs empreintes, faites de nos luttes, de nos joies, de nos pleurs de nos tourments et aussi de nos espoirs graveront notre région. Peut être resteront – elles (avec leurs chaudières et turbines en coupe) dans les pages d’un fameux dictionnaire illustré à la page «centrale thermique » pour représenter le fonctionnement de ce type d’installation de production d’électricité ? Pour finir, à quelques jours de Noël cette évocation des cheminées me rappelle une blague qui circulait à la centrale à cette période : « N’oublies pas de déposer tes chaussures de sécurité en bas des cheminées des fois que tu y trouves une augmentation de salaires ! »
Philippe Morice
Ce samedi 1er octobre, Fabienne Lauret et Philippe Guillaume sont venu·es, à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, présenter le roman graphique Une féministe révolutionnaire à l’atelier, l’envers de Renault Flins(La Boite à bulles).
Une rencontre passionnante qui a débuté par un rappel des liens entre la librairie La Réserve (l’ancêtre de la Nouvelle réserve) et l’établissement en usine de militant·es révolutionnaires dans les années 70. Puis ce fut une présentation de la genèse de l’ouvrage, un projet qui a vu le jour ici, dans le Mantois.
Dans la continuité du livre de Fabienne, L’Envers de Flins, cette BD en est à la fois et une synthèse et un prolongement avec l’évocation de nouveaux aspects des engagements de notre camarade.
Un livre à se procurer d’urgence !
Revue de presse…
Une belle BD sociale avec Une féministe révolutionnaire à l’atelier : L’envers de Renault Flins aux éditions La Boîte à Bulles, sortie le 14 septembre 2022
Par Stanislas Claude – 3 septembre 2022
L’auteur Philippe Guillaume raconte avec Fabienne Lauret une histoire d’hommes et de femmes au coeur de la France industrielle. La jeune Fabienne a débuté en 1972 son travail à l’usine Renault de Flins, haut lieu du syndicalisme et des luttes pour protéger les droits des ouvriers. La lutte a aussi concerné les droits des travailleurs immigrés et des femmes alors que les élections ne donnaient jamais les forces de gauche en tête des élections, jusqu’en 1981 et l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir. Le trait et les bulles sont hyper dynamiques pour raconter l’histoire de la lutte des ouvriers au XXe siècle, une passionnante histoire.
La lutte des classes par le menu
L’envie de défendre ses camarades a très tôt animé Fabienne Lauret. Les 144 pages de la BD livrent un récit vibrant d’une vie passée à défendre les camarades et à se confronter à toutes les luttes du quotidien. Face aux tentatives de déstabilisations du partenariat, aux réflexes souvent machistes des ouvriers et aux difficultés de la vie, la syndicaliste CFDT fait face, apportant son soutien à ceux qui en ont besoin. L’histoire est vibrante d’implication, jamais démentie malgré les coups du sort personnels et la dureté des journées de travail dans les usines. Les dessins d‘Elena Vieillard sont à mi-chemin entre la BD belge et le manga, donnant une énergie considérable aux récits et aux dialogues.
Les 144 pages se lisent sans effort, pour une plongée sans fard dans le quotidien de la classe ouvrière tout le long du XXe siècle. Un très beau moment de lecture.
Synopsis:
Comme d’autres « établis » – démarche amorcée à la suite de mai 1968 et visant à faire entrer des militants révolutionnaires dans les usines – Fabienne Lauret se fait embaucher à l’usine Renault-Flins, dans les Yvelines, le 3 mai 1972.
Son engagement pour la cause ouvrière, à l’instar de nombreux établis, deviendra très vite la trajectoire de toute une vie. Elle passera ainsi plus de trente-six ans à l’atelier de couture et au comité d’entreprise de l’usine.
Dans cette BD coscénarisée par Philippe Guillaume, Fabienne Lauret retrace une vie de luttes syndicales et féministes, de l’obtention du samedi comme jour de congé au droit à des conditions de travail et salaires décents. Véritable journal d’usine des années 1970 à 1990, ce témoignage raconte la condition ouvrière et les discriminations sexistes qui révoltaient Fabienne, sans oublier le racisme omniprésent envers les nombreux immigrés qui occupaient les postes les plus pénibles.
Un témoignage tout à la fois personnel, intime, sociologique et historique, à l’heure où la menace d’une fermeture plane sur Renault Flins…
Préface de l’historienne Ludivine Bantigny. »
Auteur: Philippe Guillaume & Fabienne Lauret (scénario), Elena Vieillard (dessin), Ludivine Bantigny (préface)
Editeur: La Boite à Bulles
Nombre de pages / Prix: 144 pages / 19 euros
Une féministe révolutionnaire à l’atelier : l’envers de Renault Flins
Alors autant vous le dire tout de suite, vous n’êtes pas prêts. Non vous n’êtes pas prêts à lire ce titre à moins d’avoir vécu comme l’auteure. Cette plongée dans le monde ouvrier, dans le milieu syndical révolutionnaire et dans l’atmosphère de la lutte féministe des années 70… c’est d’une violence morale voir physique…. assez dingue.
Ce titre bibliographie de Fabienne Lauret qui va volontairement se faire embaucher dans l’usine Renault Flins pour défendre la cause des ouvriers est dépoussiérant. Car oui on a tous vu aux actus les grèves de ces entreprises, on a tous entendu la revendication des acquis sociaux obtenus au bout des jours, mois, années de grêves mais non, on ne se rend pas bien compte de ce que ça veut dire derrière.
Grêve générale.
Derrière cela il y a donc Fabienne et tant d’autres personnes qui ont patiemment expliqué, pris parti, pris en pleine tête (aussi) qu’un autre monde était possible. On découvre les magouilles des patrons mais aussi et surtout des syndicats entre eux et entre partis. Effarant. On découvre les cadances infernales, les taux de rendements, les accidents de travail, tout un univers ouvrier qui est peu connu et encore moins reconnu.
On salut le dessin en noir en blanc très simple, et il le fallait vu le nombre d’infos qu’on doit digérer. Le rouge vient reveiller tout cela, le rouge symbole de la lutte. On se perd parfois un petit peu dans les prénoms des collègues syndicalistes et dans les dates des grèves, mais l’important n’est pas là.
Tu es toute seule Fabienne.
Enfin Fabienne a défendu les causes feministes, autant dire que dans un milieu d’hommes ça n’a pas été chose simple. Sans oublier l’accès à la culture, qui est percu comme un luxe. Bref, je n’étais pas prête pour cette plongée en eaux sombres et on ressort forcement un peu changé.
https://bd.krinein.com/bd-boite-a-bulles-feministe-revolutionnaire-atelier-envers-renault-flins/
Le 14 septembre sortira Une féministe révolutionnaire à l’atelier, l’adaptation en BD du livre de notre camarade Fabienne Lauret L’envers de Flins (déjà disponible en pré-commande sur le site de l’éditeur, La boîte à bulles).
Fabienne Lauret et Philippe Guillaume nous présenteront cet ouvrage le samedi 1er octobre à la librairie La Nouvelle Réserve (Limay) à 15 heures.
La vie d’engagement social et féministe d’une “établie” – ces militants révolutionnaires ayant choisi de travailler en usine après mai 68 – ouvrière à Renault Flins.
Scénario : Philippe Guillaume, Fabienne Lauret
Dessin : Elena Vieillard
Préface : Ludivine Bantigny
Comme d’autres “établis” – démarche amorcée à la suite de mai 1968 et visant à faire entrer des militants révolutionnaires dans les usines – Fabienne Lauret se fait embaucher à l’usine Renault-Flins, dans les Yvelines, le 3 mai 1972.
Son engagement pour la cause ouvrière, à l’instar de nombreux établis, deviendra très vite la trajectoire de toute une vie. Elle passera ainsi plus de trente-six ans à l’atelier de couture et au comité d’entreprise de l’usine.
Dans cette BD coscénarisée par Philippe Guillaume, Fabienne Lauret retrace une vie de luttes syndicales et féministes, de l’obtention du samedi comme jour de congé au droit à des conditions de travail et salaires décents. Véritable journal d’usine des années 1970 à 1990, ce témoignage raconte la condition ouvrière et les discriminations sexistes qui révoltaient Fabienne, sans oublier le racisme omniprésent envers les nombreux immigrés qui occupaient les postes les plus pénibles.
Un témoignage tout à la fois personnel, intime, sociologique et historique, à l’heure où la menace d’une fermeture plane sur Renault Flins…
Préface de l’historienne Ludivine Bantigny.