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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Féminicides des séniores : l’horreur continue

Publié le 4 mars 2025 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Pour le 8 mars, tract Unirs sur les féminicides et tract des 9 organisations de retraité·e·s

Féminicides des séniores : l’horreur continue

Sur 136 féminicides en 2023, 16 victimes avaient plus de 60 ans. En 2024, c’est encore pire : sur plus de 130 féminicides, 32 victimes avaient plus de 60 ans, soit près de 25% (et 14, plus de 75 ans, invisibles dans les statistiques, qui s’arrêtent à cet âge). Laissée agonisante, abattue par une arme à feu (le plus fréquent), étranglée, asphyxiée, battue à mort, poignardée, électrocutée, égorgée, brûlée dans l’incendie volontaire de l’appartement conjugal … Voilà pour les modalités. En 15 ans, de 2008 à 2023, 340 femmes de plus de 70 ans ont été tuées par leur compagnon de vie.

QUI EN PARLE ?

Si les études, rapports, statistiques et autres communications gouvernementales sur la question des violences sexistes se multiplient, les uns et les autres ne semblent pas avoir grand effet sur les partenaires de couples violents. Le nombre de féminicides ne diminue pas, quel que soit l’âge des coupables ou des victimes.

La férocité des actes commis par d’autres n’a pas d’effet sur les hommes âgés violents et ne les fait pas renoncer à leur crime. Pas de procès retentissant, d’investigation spectaculaire, d’émissions choc sur les principales chaînes d’information aux heures de grande écoute … C’est sûrement que ce n’est pas si grave !

LA HONTE, ICI, N’A TOUJOURS PAS CHANGÉ DE CAMP !

Les féminicides qui concernent les femmes âgées n’intéressent guère les médias, et ne suscitent donc pas de débats d’opinion. Pourtant, à l’heure où un débat sur la fin de vie doit avoir lieu, il serait pertinent d’évoquer le problème de ces maris, « épuisés » par l’aide qu’ils doivent apporter à leur épouse dépendante (alors qu’ils avaient l’habitude d’être servis par elle depuis toujours), qui les achèvent, littéralement.

En 2022, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, plus de 50% des femmes de 70 ans victimes de féminicides ont été tuées en fonction de leur maladie, de leur vieillesse, ou de celle de leur auteur.

Où est l’empathie qui devrait présider aux relations d’un couple lorsque la femme est malade ou dépendante ? Dans le cas inverse, on n’entend guère que des femmes, rompues de fatigue par des soins incessants à leur conjoint, s’en débarrassent en les laissant agoniser ou en les abattant.

Contrairement aux plus jeunes femmes, plus fréquemment sensibilisées dès leur plus jeune âge aux questions du sexisme, les femmes de plus de 70 ans aujourd’hui ont été conditionnées : obéissance au mari, omerta, soumission. Toute une ambiance qui incite à ne pas se plaindre, ni avoir recours à la justice, car ce sera sur elle que reposera la honte, pour les coups reçus – pas sur le conjoint qui les inflige. De plus, la justice est très lente, et l’âge des victimes et des coupables comporte le risque de voir les affaires classées sans suite. Le meurtre est alors assimilé à une euthanasie ou à un suicide altruiste.

Féminicides et violences sexuelles sont fondamentalement une question de santé publique. Pourtant, aucune campagne de prévention sérieuse n’est mise en place pour mettre en garde de potentiels conjoints violents, informer les potentielles victimes sur leurs droits, et l’accueil dont elles devraient pouvoir bénéficier dans les services hospitaliers ou judiciaires.

Pourtant, on a su faire, il y a de nombreuses années, des campagnes contre l’alcoolisme ou la tabagie – mais là, beaucoup d’hommes risquent d’être les victimes de ces addictions, cela explique peut-être que les violences sexuelles, dont les femmes sont majoritairement les cibles, intéressent moins les responsables politiques.

Qui plus est, en 2024, le budget de la mission « égalité hommes-femmes » a été amputé de 10% – on n’ose imaginer ce qui en adviendra au budget 2025, avec les économies programmées dans la fonction publique. En outre, les engagements pris en 2019, à la suite du Grenelle des violences sexuelles, sur la création de 100 centres de psychotroma pour prendre en charge les femmes en danger, avant le dépôt de plainte, n’ont pas été tenus : début 2024, seuls 15 centres ont été ouverts. La grande cause du Président Macron – comme tout le reste, d’ailleurs – a fait pschitt !

Pourtant, les féminicides qui touchent les femmes âgées ne sont pas différents, sur le fonds, des autres féminicides : il s’agit du droit de tuer qu’estime avoir le conjoint sur son épouse. Contrairement à la manière dont sont parfois présentés ces crimes, il ne s’agit pas d’un drame de la vieillesse – qui en l’occurrence consiste à devenir dépendant, ou malade. Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on a le droit de tuer sa femme. Cela montre toutefois qu’un homme qui vieillit n’est pas moins dangereux, et qu’il est urgent d’alerter les familles qui ont connaissance de violence dans le couple chez leurs parents, d’être attentifs, car l’épouse dépendante est à la merci de son bourreau.

COMMENT PROTÉGER LES FEMMES ÂGÉES EN DANGER de FÉMINICIDE ?

Il faut faciliter le dépôt de plainte dans les commissariats ou les gendarmeries, afin que les victimes ne renoncent pas à se protéger. Les policier·e·s doivent être formé·e·s systématiquement à ces cas spécifiques, où la victime a honte de parler et culpabilise. Porter plainte ne suffit pas toujours à protéger les femmes : il faut que les services compétents s’assurent que les conjoints violents respectent bien les mesures prises à leur encontre.

Il faut simplifier les procédures de justice, et réduire le délai entre la plainte et le jugement.

Il faut mettre en place des campagnes de prévention, par voie de presse, d’affichage, de médias ou réseaux sociaux sur les violences conjugales. Publier des messages qui montrent bien les responsabilités des uns et des autres, et qui nomment clairement ce que sont les violences sexuelles : des crimes. Il faut assurer que les criminels seront poursuivis et punis, et qu’aucun homme n’a droit de vie et de mort sur sa compagne – cela ne semble toujours pas bien clair pour certains ! Protéger après coup ne suffit pas.

Il est impératif d’éloigner immédiatement le conjoint violent (à ses frais) du domicile conjugal. Dans le même temps, il faut imposer aux conjoints violents la participation à des stages de sensibilisation sur les conséquences de leurs actes sur leur épouse et leur famille.

Il faut proposer des solutions d’hébergement adaptées à l’âge de la victime, lorsque son état de santé nécessite une prise en charge de la perte de dépendance – et pas à ses seuls dépens.

Plus sordide encore : il faut exiger que le « nettoyage de la scène de crime » ne soit plus à la charge des familles (comme c’est encore le cas régulièrement), mais soit fait par des services spécialisés.

Responsables politiques, élu·e·s, juges, policiers : qu’attendez-vous ?

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Tract : 64 ans c’est toujours non ! (4 pages)

Retraites : 64 ans c’est toujours non !

Deux ans après notre mobilisation historique de 2023 avec des millions de manifestant·es dans les rues et plusieurs mois de grèves, le gouvernement est contraint de rouvrir le dossier de la réforme des retraites de 2023. Rien n’est joué et nous pouvons encore obtenir l’abrogation de cette réforme injuste !

Une réforme injuste, inutile et impopulaire

Une réforme qui augmente les inégalités :

Nous ne sommes pas égales et égaux face à la retraite. Les salarié·es les moins aisé·es ont moins épargné et touchent de plus petites retraites. Dans ces conditions, partir avec une décote est extrêmement pénalisant. De plus, reculer l’âge de départ et allonger la durée de cotisation pénalise les femmes qui ont plus de carrières incomplètes et touchaient déjà des pensions inférieures en moyenne de 38% à celles des hommes en 2022. Un chiffre qui s’aggraverait si la réforme était maintenue.

Une réforme qui ne résout rien :

Le récent rapport de la Cour des comptes confirme que la réforme de 2023 ne résorbera pas le déficit des retraites à horizon 2030 et nous indique que les mesures d’âges sont peu efficaces sur le long terme. C’est donc pénaliser les travailleurs et travailleuses en les forçant à partir plus tard et/ou avec de plus petites retraites pour ne rien régler, par pure obsession idéologique alors qu’il est possible de financer la retraite à 60 ans !

Une réforme qui coûte cher :

reculer l’âge de départ c’est aussi dégrader d’autres comptes financiers : assurance maladie, assurance chômage.. En effet, reculer l’âge de départ c’est mécaniquement augmenter le nombre d’arrêts maladies et d’accidents du travail, tout particulièrement dans les métiers pénibles, et plus de chômage. Ainsi, depuis l’entrée en vigueur de la réforme de 2023, le nombre d’inscrit·es agé·es de 62 ans à France Travail a progressé de 46,5%. Dans le même temps, le gouvernement a cyniquement durci les règles d’indemnisation de l’Assurance chômage.

Un régime de retraite en faillite ?

Il n’existe pas un mais plusieurs régimes de retraite. Ces dernières années, loin de la faillite, ils ont généré un excédent (8,5 milliards d’euros en 2023). De plus, les complémentaires sont aussi excédentaires de plusieurs milliards chaque année et les réserves de l’Agirc-Arco sont de 125 milliards. Un magot sur lequel lorgne l’État qui a plusieurs fois tenté de le ponctionner.

Si la Cour des comptes indique bien une trajectoire en déficit à l’horizon 2030, il faut relativiser, par exemple au regard des exonérations de cotisations accordées par l’État aux entreprises et qui sont un manque à gagner direct pour les caisses de retraites.

Le problème, ce n’est pas le système par répartition ou les dépenses mais l’interventionnisme de l’Etat qui prétend instaurer une règle d’or budgétaire sur un système dont le dépenses évoluent naturellement avec le ratio retraité·es/actifs·ves mais qui surtout prive les retraites de nombreuses recettes qui sont censées financer le système.

Travailler moins longtemps, c’est possible !

Une situation financière dégradée par la politique du gouvernement

Dans la Fonction publique hospitalière et territoriale :

Si la CNRACL est une caisse en déficit c’est notamment à cause du déséquilibre entre cotisant·es et retraité·es ! La politique de réduction des postes de fonctionnaires menée par les gouvernements successifs a un effet direct sur les recettes. En recrutant à hauteur des besoins, par exemple dans notre système hospitalier à bout de souffle, on rétablirait un ratio actifs/retraités à même de financer le système par répartition.

Le refus d’indexer les salaires sur l’inflation :

Les pensions de retraites sont indexées sur l’inflation. Chaque année elles augmentent donc proportionnellement en période d’inflation. À l’inverse, les salaires ne suivent pas automatiquement l’inflation. Pire, la loi interdit l’indexation automatique des salaires sur l’inflation. Solidaires revendique une échelle mobile des salaires. Cela a le double avantage d’empêcher l’appauvrissement des actifs en période d’inflation et de maintenir un équilibre entre les cotisations prélevées sur les salaires et les pensions versées.

Les exonérations de cotisation :

Depuis 2004, la part des impôts et taxes affectés au financement des retraite a doublé (de 7 à 14%). C’est très largement la conséquence des exonérations de cotisation offertes par les gouvernements successifs aux entreprises. Chaque année c’est 80 milliards d’exonérations de cotisations dont environ 16 milliards de manque à gagner pour le financement des retraites.

Des solutions pour financer des retraites de haut niveau !

L’égalité femmes/hommes ça profite à toutes et tous !

Aujourd’hui les écarts de salaire entre les hommes et les femmes sont de 23,5% tandis qu’elles touchent des pensions en moyenne inférieures de 38% à celles des hommes. En payant les femmes autant que les hommes, ce serait non seulement une mesure de justice mais cela générerait en plus 6 milliards de cotisations supplémentaires chaque année !

Augmenter les cotisations patronales :

Augmenter d’un point les cotisations patronales rapporterait 6,2 milliards d’euros par an. Soit le coût d’avancer d’un an l’âge de départ!

Augmenter les salaires :

Des salaires plus élevés, ce sont plus de cotisations pour financer les retraites. Il y a donc d’autant plus urgence à augmenter les salaires dans cette période d’inflation.

Augmenter les taux d’emploi :

Plus il y a de salarié·es, moins de chômeur-ses et plus il y a de cotisations. Une réelle politique de réduction du chômage basée sur le partage du temps de travail avec le passage aux 32h sans perte de salaire profiterait ainsi aux régimes de retraites.

Mobiliser le fonds de réserve retraites (FRR).

Actuellement doté de plus de 20 milliards d’euros, ce fonds mis en place sous Jospin devait servir à financer les ajustements pour permettre l’équilibre du régime. L’Etat s’en est servi depuis pour rembourser la dette sociale (CADES), loin de son but initial. Il s’agit désormais de mobiliser les fonds pour ce à quoi il a été réellement prévu !

Lutter contre le travail dissimulé :

La fraude aux cotisations représente 6 à 7,8 milliards d’euros par an en moins dans les caisses de retraite.

Se mobiliser pour imposer d’autres choix

Pour Solidaires, c’est bien la mobilisation de 2023 qui permet que la réforme de 2023 soit toujours en débat 2 ans plus tard. Mais ce n’est pas dans le simulacre de négociations ouvertes par F. Bayrou que nous pourrons obtenir l’abrogation. Loin de discuter “sans totems, ni tabous”, le Premier Ministre a en fait fixé un cadre extrêmement contraint : il faut un régime à l’équilibre à horizon 2030, ne pas occasionner de dépenses supplémentaires pour les finances publiques et ne pas augmenter les cotisations patronales…

On peut donc discuter de tout mais pas de nouvelles dépenses ni de nouvelles recettes prélevées sur le capital. En somme, ce serait encore aux travailleurs et travailleuses de supporter les efforts.

Si nous n’attendons rien du “conclave”, le sujet des retraites est toujours sur la table. C’est que cette réforme inutile, injuste et impopulaire est illégitime. Rien n’est joué et nous pouvons encore obtenir son abrogation.

Pour cela, il faut mettre en place un rapport de force. Solidaires s’est adressé à l’intersyndicale pour construire des mobilisations.

Sans attendre, nous appelons à discuter dans les collectifs de travail, s’organiser et se préparer à se mobiliser !

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Retraites

Argumentaire sur la situation des retraité·es

Publié le 7 mars 2025 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Les personnes en retraite sont souvent l’objet de critiques, parfois virulentes, contre ces vieux improductifs, oisifs, plus riches que la moyenne de la population, qui coûtent cher, notamment à la Sécurité sociale (pensions, maladie) … tout cela pour opposer les uns aux autres et préparer l’absence de la revalorisation des pensions ou leur sous-indexation … ou la suppression de la déduction de 10 % dans le calcul de l’impôt sur le revenu, ou l’augmentation du taux de CSG pour le porter au niveau de celui des actifs.

Les 9 organisations de retraité·e·s ont mis en commun leurs réflexions et arguments pour les mettre à disposition des équipes. Voici le document issu de ce travail.

Le niveau de vie

C’est ce qui revient le plus souvent, les retraité·e·s, alors qu’ils ne produisent rien, auraient un niveau de vie supérieur à celui des personnes qui travaillent. C’est faux !

Les commentateurs malhonnêtes mélangent les actifs (c’est-à-dire statistiquement les personnes qui travaillent ou qui sont au chômage) avec la population qui, selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui a réalisé le graphique en annexe, comprend « les inactifs non retraités (enfants, étudiants, femmes au foyer, personnes handicapées ou invalides, etc.) qui ont un niveau de vie relativement faible », ce qui fait baisser la moyenne.

La réalité, c’est :

– Une augmentation du niveau de vie entre 1970 et 1996.

– Un niveau de vie comparable à celui des actifs depuis.

– La programmation de la baisse du niveau de vie, jusqu’à 83 % de celui des actifs en 2070 !

Pour en savoir plus sur le niveau de vie…

Selon le COR, le niveau de vie moyen des retraité·es est désormais inférieur à celui de l’ensemble de la population et à celui des actifs. Sur le graphique, le niveau de vie des retraité·e·s est supérieur à celui de la population lorsque la courbe est au-dessus de 100 % (ça, c’était avant) et inférieur en dessous c’est maintenant et c’est de pire en pire).

Dans le passé, le niveau de vie des retraité·es a augmenté. Le début du graphique du COR, entre 1970 et 1996, montre que les pouvoirs publics ont mis en place une politique d’augmentation de leur niveau de vie jusqu’à un niveau comparable à celui de l’ensemble de la population. Les retraité·e·s ont profité de l’augmentation générale du pouvoir d’achat : les pensions de droit direct ont progressé de 20 % en moyenne entre les générations 1930 et 1950, les générations les plus récentes ont eu des carrières plus favorables, les niveaux de qualification et de salaire s’étant accrus au fil des générations (diminution progressive du non-salariat notamment agricole, généralisation des régimes complémentaires).

Un niveau de vie comparable est normal, d’autant plus que le niveau de vie :

Comprend les revenus (dont les pensions) ET le patrimoine qui, selon toute logique, s’acquiert et s’accumule tout au long de la vie, est supérieur en fin de vie à celui de la naissance. Le patrimoine représente 9,3 % des revenus pour l’ensemble de la population et 14,9 % de ceux des retraités.

Se mesure par ménage en tenant compte du nombre d’enfants à charge : « L’indicateur de niveau de vie tient compte des différences de structure des ménages. En effet, bien que les ménages de retraités aient des revenus en moyenne plus faibles que l’ensemble de la population, leur niveau de vie est en moyenne plus élevé, car ils ont plus rarement des enfants à charge ».

Ce niveau de vie ne prend pas en compte certaines dépenses plus élevées pour les personnes en retraite, notamment la santé avec la complémentaire que le retraité paie plus chère car le tarif augmente avec l’âge et qu’il paie seul sans l’aide d’une entreprise (ce qui est le cas dans le privé avec l’ANI). Ce niveau de vie ne tient pas compte des prestations dont bénéficient certain·es salarié·es : le chèque déjeuner ou chèque repas pour l’alimentation, le chèque vacances, les activités sociales de quelques CSE, …

Inquiétant, le niveau de vie va chuter. La baisse a commencé : le niveau de vie des retraité·e·s, qui était légèrement supérieur à celui de la population, est déjà légèrement inférieur (98,7 % en 2021) et va chuter à 83 % en 2070.

Cette baisse historique est la conséquence du cumul de toutes les régressions sociales : calcul de la pension sur les 25 (et non plus 10) meilleures années pour les salarié·es du privé, indexation des salaires portés au compte sur l’inflation (et non plus sur le salaire moyen qui augmente plus), indexation des pensions sur l’inflation hors tabac (quand il n’y a pas gel ou sous-indexation) et non plus sur le salaire moyen, augmentation de la durée de cotisation, décote, suppression de la demi-part pour les veuves, fiscalisation du supplément de 10 % de la pension pour 3 enfants, mise en place d’une nouvelle contribution sociale (CASA en 2013), création puis augmentation de la CRDS et de la CSG, non déductibilité de la CSG, …

Ces régressions ont et auront d’autres conséquences dramatiques

Le taux de remplacement est le montant de la première pension par rapport au salaire pris en compte dans le calcul de la pension, il était environ de 75 %.

Le graphique du COR montre l’évolution du taux de remplacement net à la liquidation du non-cadre du secteur privé (départ à la retraite au taux plein au régime général sans décote ni surcote).

La pension représente 75 % de l’ancien salaire. Sous l’effet des « réformes », le taux de remplacement de la pension ne sera plus que de 66 % pour la génération 2000.

La pension moyenne augmenterait en euros constants (corrigés de l’inflation), mais moins que les revenus d’activité moyens à cause de l’indexation des pensions sur les seuls prix et des mesures qui diminuent le rendement du régime Agirc-Arrco.

La pension est déjà inférieure au revenu d’activité et elle augmenterait moins.

La suppression de l’abattement de 10% sur les pensions

Périodiquement, cette menace revient dans l’actualité. Début 2025, Gilbert Cette, président du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) annonce que « à titre personnel » il suggère la suppression de l’abattement de 10 % sur l’impôt sur le revenu dont bénéficient les retraités pour lutter contre le déficit du régime général des retraites.

Le Président du MEDEF, Patrick Martin, l’appuie aussitôt et juge « aberrant » et « contre-nature » l’abattement pour frais professionnels qui coûte 4,5 milliards d’euros par an. Il préconise la suppression de cet abattement pour ne pas augmenter les cotisations du travail.

Pour tenter de justifier cette suppression, le Président du Medef fait semblant de confondre deux dispositifs bien différents :

La déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels réservée aux traitements et salaires des salarié·es : c’est l’article 83, 3° du Code Général des Impôts (CGI).

L’abattement de 10 % sur les pensions et rentes viagères avec un minimum et un plafond : c’est l’article 158, 5-a, alinéas 2 et 3 du CGI. Cet abattement a été instauré dans par l’article 3 – I de la loi de finances pour 1978 (loi n° 77-1467 du 30 décembre 1977, JO du 31 décembre 1977 p. 6316).

Quelques détails sur la fiscalité

Cet abattement de 10 % est le résultat de choix politiques opérés en fonction du système fiscal qui est déclaratif et des capacités à frauder des uns et des autres. Destiné à alléger la charge fiscale des titulaires de pensions, de retraites et de rentes viagères, il a été accordé et maintenu par souci d’équité, compte tenu du fait que seuls les retraité·es étaient pénalisé·es par les modifications successives apportées dans le cadre du calcul de l’impôt, (dont les grands bénéficiaires étaient les contribuables autres que les retraités et les salariés) cet abattement est la contrepartie du fait que les revenus des retraités avaient été et continuaient d’être déclarés par des tiers sans participation à la fraude fiscale.

Il faut préciser que ces 10 % représentent un abattement plafonné et non pas une déduction forfaitaire pour frais. Ils ne correspondent pas à des frais professionnels, ce qui effectivement constituerait une aberration.

L’abattement fiscal est une réduction légale de la base d’imposition, c’est-à-dire de l’ensemble des revenus retenus pour calculer le montant de l’impôt. Il peut être fixe ou proportionnel. L’abattement visé à l’article 158, 5-a, al. 2 et 3, est proportionnel (10 %).

L’abattement et la déduction ne sont pas de même nature, d’un point de vue fiscal.

Cependant cet abattement est souvent considéré comme une niche fiscale que, lors de l’élaboration annuelle du Projet de loi de Finances, certains députés tentent de remettre régulièrement en cause… afin de proposer des économies budgétaires sur les retraités … ! Le Projet de Loi de Finances (PLF) et le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sont de natures différentes, tant et si bien qu’ils sont examinés et votés séparément. Annoncer et laisser accroire que les gains réalisés par l’impôt réduiraient les déficits du régime des retraites est une aberration.

La suppression des 10% conduirait à majorer fortement le taux d’imposition à l’impôt sur le revenu des personnes retraitées et à rendre imposables des personnes retraitées qui, au préalable, ne l’étaient pas. Qui plus est, cela touche plus fortement les personnes aux pensions les plus modestes car l’abattement de 10 % actuel, est plafonné à 4 321 euros pour les revenus de 2023 imposables en 2024, ce qui correspond à un revenu de 3 600 euros mensuels par foyer fiscal ; seront particulièrement touchés les retraité·es qui seuls, ou à deux perçoivent moins de 3 600 euros par mois.

Nous vivons dans un monde où l’on déplore le dévoiement du débat public sous le flot continu des fausses nouvelles, des approximations. Nous vivons dans un pays, certes sous tension, mais dans lequel les citoyens que nous sommes, éduqués à la chose publique, soutenons la démocratie, participons aux élections, mais exigeons aussi sincérité et écoute de la part des leurs élus. Nous ne tolérons donc pas une telle manipulation de l’opinion.

L’augmentation de la CSG des personnes en retraite

Le Président du MEDEF, Patrick Martin, dans la même expression sur BFM, ajoute une couche aux menaces, il fait remarquer que le taux de CSG « plafonne à 8,3 % pour les retraités et atteint 9,2 % pour les salaires ». Il s’interroge, « Pourquoi les retraités bénéficient-ils de cet abattement ? » puis dénonce une inégalité face aux efforts fiscaux.

Le MEDEF trouve aberrant de permettre aux retraité·es un soi-disant abattement sur les revenus, mais ne trouve pas aberrant de faire cotiser les personnes en retraite au même niveau que les salarié·es pour le risque de se retrouver au chômage … En effet, dans la cotisation des salarié·es de 9,2 %, figure 1,47 % pour le risque chômage… Le Medef confirme qu’il s’exprime sur des sujets qu’il ne connait pas, notamment la fiscalité.

La contribution économique et sociale de la participation sociale des retraité·es

La participation sociale des retraité·es se distingue de celle de la population générale par le fait qu’elle ne peut plus prendre pleinement appui sur les lieux de socialisation que sont le monde du travail ou celui de la parentalité.

Cependant, par leurs activités et les services rendus, les retraité·es sont producteurs de richesse. La meilleure connaissance de la participation des seniors et la valorisation économique et sociale de leur contribution présente un intérêt en soi, mais peut également constituer un appui pour combattre certains préjugés sur la « charge nette » qu’ils représenteraient pour notre pays.

La participation sociale s’entend ainsi, dans son acception large, comme « être actif et participer à des activités civiques, ainsi qu’à des activités de loisirs et de divertissement », sans oublier les relations interpersonnelles.

Un rôle de représentation affirmé

Les mandats politiques et associatifs :

  • Présidents d’associations 48 %
  • Assemblée nationale 18,5 %
  • Sénat 41,1 %
  • Conseillers régionaux et territoriaux 28,4 %
  • Maires 61,1 %

Les effets des réformes des retraites

  • Le taux d’activité des personnes âgées de 60 à 64 ans atteindrait 61 % en 2030 et 71 % en 2070.
  • La réforme de 2023, est susceptible d’avoir une incidence sur le potentiel de seniors s’investissant socialement pour la collectivité.

État des lieux des retraites et des personnes en retraite

Combien de personnes en retraite ? Quelle évolution des pensions ? Quel âge de départ en retraite ? Quels minima sociaux ? … Ces éléments reviennent souvent dans les débats, ils sont bons à connaître.

La DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, dépendant de l’administration centrale des ministères sociaux) publie chaque année un rapport (incontesté) permettant de connaître la situation réelle des personnes en retraite, en prenant en compte l’ensemble des régimes de retraite. Le rapport 2024 porte sur les données de 2022 : voir « Panorama 2024 : les retraités et les retraites DREES » en cliquant ici https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse-documents-de-reference/panoramas-de-la-drees/241030_Retraites_2024

En voici les données essentielles.

Les masses financières des pensions de retraite : 353 milliards d’euros, soit 13,4 % du produit intérieur brut et 41,5 % des prestations de protection sociale.

Les retraités de droit direct sont 17 millions (+0,9 % en moyenne par an depuis 2020, soit 150 000 personnes, rythme comparable à celui de 1 % par an observé entre 2010 et 2020, c’était 2,6 % entre 2005 et 2010). Leur âge médian est de 72 ans et 5 mois (73 ans et 2 mois fin 2021). Il est de 72 ans et 11 mois pour les femmes et de 71 ans et 8 mois pour les hommes. La classe d’âge comportant le plus grand nombre de bénéficiaires d’une pension de droit direct est celle des 70-74 ans (23 %, premières générations du baby-boom). Entre 2004 et 2022, la part des femmes est passée de 50,8 % à 53,1 %.

Les nouveaux retraités de droit direct sont 789 000 (+6,3 % par rapport à 2021). Après une baisse due à la réforme de 2010, on retrouve les 778 000 de moyenne par an entre 2005 et 2010.

Les effectifs de retraités de droit dérivé (réversion) sont de 4,4 millions (soit une hausse de 2 % en dix ans) dont 914 000 ne touchent que la pension de droit dérivé. Ils sont en moyenne plus âgés (79 ans et 5 mois d’âge médian) que les retraités percevant une pension de droit direct (72 ans 5 mois d’âge médian). Les femmes représentent 88 % des bénéficiaires. 83,1 % des femmes âgées de 60 ans ou plus possèdent un droit propre à la retraite (82,7 % en 2004) et 94,4 % des 67 ans ou plus (87,1 % en 2004).

La revalorisation des pensions individuelles : en euros constants (corrigés de l’inflation), le pouvoir d’achat des pensions des personnes en retraite a baissé, en moyenne par an, de 0,6 % entre 2012 et 2022, de 0,9 % entre 2017 et 2022. Depuis 2012, la pension brute moyenne a augmenté de 0,8 % car les nouveaux retraités ont des pensions supérieures aux retraités décédés. Mais la pension nette n’a « augmenté » que de 0,1 %, à cause de l’augmentation des cotisations (CASA, CSG pour certains).

En vingt-cinq ans (durée de vie moyenne à la retraite), la pension brute tous régimes d’un ancien salarié non-cadre diminue de 8,4 % en euros constants et sa pension nette diminue de 9,1 % ; pour un ancien salarié cadre, la pension baisse de 8,8 % et la pension nette de 11,1 %.

Le niveau des pensions : la pension mensuelle moyenne de droit direct s’élève à 1 626 euros bruts, soit 1 512 euros nets des prélèvements sociaux. Elle a diminué en euros constants entre 2017 et 2022, que l’on considère la pension brute (-2,6 %) ou nette (-3,2 %), Les femmes perçoivent 38 % de moins que les hommes (50 % en 2004). En tenant compte de la pension de réversion, cette différence se réduit à 26 %.

Les écarts de pensions de droit direct entre générations : la pension moyenne de droit direct augmente de 24 % entre les générations nées en 1930 et en 1953, les retraités récents ayant eu des carrières plus favorables que leurs aînés. Cette tendance s’infléchit à partir des générations nées à la fin des années 1940.

Le graphique ci-après indique les montants bruts mensuels moyens de la pension de droit direct corrigées de l’évolution de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac). La rupture entre 2017 et 2020 est due à la Lura (liquidation unique au sein des régimes).

Le graphique montre le changement de tendance, la lente augmentation de la pension a laissé place à une baisse forte.

Les bénéficiaires d’un minimum de pension sont 37 % des retraités de droit direct fin 2020. Ce pourcentage diminue pour les nouveaux retraité·es depuis 2012. Ainsi, au régime général, une pension sur six environ (18 %) liquidée en 2021 était portée au minimum contributif contre 40 % avant 2012.

Le niveau de vie médian des retraités est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population : leur pension est moins élevée que les revenus des actifs, mais ils ont plus rarement des enfants à charge. Le taux de pauvreté des retraités (10 %) est plus faible que celui de l’ensemble de la population (14,5 %). Il serait de 13,1 % sans la redistribution fiscale et sociale.

L’âge moyen de départ à la retraite s’élève à 62 ans et 8 mois pour les retraités de droit direct (63 ans et 5 mois au régime général). Il a augmenté de 2 ans et 2 mois depuis 2010, année de la réforme des retraites.

Entre les générations 1949 et 1961, la part des personnes déjà retraitées à 61 ans est passée de 75 % à 24 %.

L’âge moyen de départ à la retraite baisse au fil des générations nées entre 1926 et 1949 puis augmente de 1 an et 2 mois entre les générations nées en 1949 et en 1955. La durée moyenne passée à la retraite augmente entre les générations 1926 et 1950, puis diminue ensuite. La durée de retraite espérée pour la génération 1955 est de 24 années et 8 mois (26 années et 4 mois pour les femmes, 23 années pour les hommes), ce qui correspond quasiment au niveau de la génération 1940.

La diversité des âges de départ à la retraite : 33 % des personnes âgées de 62 ans ont liquidé un premier droit à pension au cours de l’année, et 11 % des 60 ans. Les départs anticipés ont lieu pour l’essentiel à 60 et 61 ans, dans le privé au titre de la carrière longue. Parmi la génération 1953, un départ à la retraite sur sept a eu lieu avant 60 ans, et un sur sept a eu lieu à l’âge de 60 ans (fonctionnaires et régimes spéciaux).

Les conditions de liquidation de la retraite : au sein de la génération 1953, 89 % ont liquidé leur pension de retraite au taux plein, dont 60 % au titre de la durée et 15 % au titre de de l’invalidité ou de l’inaptitude, 15 % ont eu une surcote et 11 % une décote. La part des personnes partant avec une décote augmente à partir des générations nées après la fin des années 1940, surtout chez les femmes. Un nouveau liquidant sur cinq, part de manière anticipée au titre de la carrière longue au régime général.

La situation en fin de carrière : près de sept nouveaux retraités sur dix passent directement de l’emploi à la retraite, mais quatre personnes sur dix connaissent au moins une année de non-emploi entre 50 et 67 ans et 28,3 % des plus de 60 ans ne sont ni en emploi ni en retraite.

Le cumul emploi-retraite concerne 541 000 personnes (de plus en plus de femmes), dont 25 000 sont en retraite progressive. 15 % des retraités de 67 ans (13,6 % en 2016) ont cumulé une pension avec un emploi au moins une fois depuis leur départ à la retraite.

La pension d’invalidité concerne 843 000 retraités de droit direct, dont 105 000 nouveaux bénéficiaires d’un âge moyen de 52 ans. Le montant versé s’échelonne de 600 euros à 2 020 euros. La dépense annuelle s’élève à 8,5 milliards d’euros. Ce chiffre a tendance à augmenter notamment chez les femmes (étude du HCFEA 2024).

Le minimum vieillesse, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et l’allocation supplémentaire du minimum vieillesse (ASV) concernent 691 210 personnes. (+ 66 690 soit +11 % en un an). Les carrières sont plus souvent incomplètes, marquées par l’invalidité ou par l’inaptitude au travail.

Les dépenses relatives à l’ASV et à l’ASPA, 3,8 milliards d’euros, augmentent en 2022 (+6,1 %, après +1,9 % en 2021). À partir de 2018, avec le plan de revalorisations exceptionnelles du minimum vieillesse pendant trois ans, les effectifs de nouveaux bénéficiaires augmentent (+19 % en 2018, +38 % en 2019, +8 % en 2020, +25 % en 2021 et +11 % en 2022).

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Bulletin international de l’UNIRS n°12 de février 2025

UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Au sommaire du n°12 du bulletin En retraite et internationalistes ! de l’UNIRS :

  • Ukraine : les retraités de Tchernobyl manifestent.
  • Grande-Bretagne : les retraité⸳es ont froid et sautent des repas.
  • Argentine : les retraité⸳es aussi ont manifesté le 1er février.
  • Serbie : les retraité⸳es soutiennent les étudiants.
  • Italie : Pensionati Uniti, numéro de janvier.
  • Etat espagnol : nouvelle remise en cause du droit à la retraite.

Ukraine : les retraités de Tchernobyl manifestent

Le 14 janvier, à 10 heures du matin, les retraité⸳es de Tchernobyl se sont rassemblé⸳es sous les murs du bâtiment du conseil municipal de Korosten, pour exiger le respect des décisions de justice établissant la légalité des compléments de retraite de Tchernobyl. « Le groupe d’initiative Ovruch propose d’écrire une déclaration au bureau du procureur, au bureau principal, pour signaler le crime commis par la Caisse de retraite de l’Ukraine et l’État », a déclaré au public Tetyana Mostivenko, représentante du groupe d’initiative des retraité⸳es de Tchernobyl. Nina Khodakivska, une résidente locale, raconte : « Nous sommes venu⸳es au bureau des retraites. Depuis le 10, la pension n’a pas été payée. Ils ont dit que nous avions besoin d’un certificat […] »

En octobre 2024 à Korosten, des retraité⸳es de Tchernobyl avaient participé à des rassemblements pour défendre leurs droits. La raison du début des protestations était l’adoption de la loi ukrainienne sur le budget de l’État 2025, le 19 novembre 2024, justifiée par la nécessité d’économiser de l’argent. En décembre 2024, six personnes retraitées avaient débuté une grève de la faim. Les habitants et habitantes de la communauté ont adressé leurs revendications aux représentants des autorités locales et centrales. Après deux semaines de grève de la faim, les six ont recommencé à manger.

Grande-Bretagne : les retraité·es ont froid et sautent des repas

Depuis des mois, le syndicat Unite mène la lutte contre la réduction de l’allocation, décidée par le gouvernement travailliste : « Au lieu de prendre dans la poche des retraitées, le gouvernement devrait envisager un impôt sur la fortune ciblant les plus riches de la société. » Des études menées par le syndicat ont révélé que plus des deux tiers de ses membres retraité·es ont dû baisser le chauffage cette année, tandis qu’un tiers prennent moins de bains et de douches. Dans un sondage mené auprès d’environ 6 000 retraité·es, 63 % ont déclaré qu’ils et elles avaient eu froid plus souvent cet hiver par rapport aux années précédentes, et 16 % ont même déclaré qu’ils et elles avaient dû réduire leurs repas.

Argentine : les retraité·es aussi ont manifesté le 1er février

En réponse aux propos outrageusement réactionnaires de Milei, qui a notamment assimilé l’homosexualité à la pédophilie, les personnes retraitées aussi étaient dans la rue le 1er février. Le mouvement syndical argentin y a également pris toute sa place, CTA-A et CTA-T faisant même cortège commun. Cette marche de la fierté antifasciste est un évènement important pour le mouvement social argentin.

Serbie : les retraité·es soutiennent les étudiants

Les retraité·es se sont rassemblé·es, mercredi 5 février sur la place de la République à Belgrade, pour soutenir les étudiant·es et leurs efforts pour persévérer dans la lutte pour satisfaire leurs revendications. L’Association des syndicats des militaires retraités de Serbie (USPVLS), en coopération avec l’Association des syndicats des soldats retraités de Serbie (USPS) et le syndicat des soldats retraités Nezavisnost, organisaient ce rassemblement. Avec les étudiant·es, ils et elles ont rendu hommage aux personnes tuées à la gare de Novi Sad et lors de l’incendie de la maison de retraite Ivanović à Barajevo.

« Depuis des jours, nous suivons et soutenons la lutte gigantesque des étudiant⸳es dans les rues, pour leur propre avenir et l’avenir de la Serbie… Pour nous, qui avons été contraint⸳es de défendre les droits et la dignité légalement acquis des retraité⸳es dans les rues pendant des années, il n’y a pas de plus grande joie que de savoir que la jeunesse de Serbie s’est soulevée pour défendre les valeurs d’une société démocratique, soucieuse de la dignité des retraité·es », a déclaré Jovan Tamburić, président de l’USPVLS.

Les organisations de retraité·es appellent à soutenir et à assister les étudiant⸳es de la manière qui convient le mieux, en fonction des capacités physiques, de santé, financières et autres, de chacune et chacun.

Italie : Pensionati Uniti, numéro de janvier

Le numéro de janvier de Pensionati Uniti, comme le précédent, est disponible pour les camarades de l’UNIRS qui souhaitent recevoir le PDF (les articles sont bien entendu en italien). Il porte le numéro 1, car la numérotation est annuelle.

Au sommaire : Pour les retraites publiques, pour la santé publique – Le droit selon les néofascistes – L’Italie, paradis fiscal en puissance – Impôts : les pauvres les paient ; les riches ne les paient pas ! – Propositions pour un mouvement unitaire en faveur des retraites et de la santé publiques – Accident ferroviaire de Crevalcore du 7 janvier 2005 – Santé : les besoins des personnes âgées – Les panthères grises sont nées – Coordination pour la défense de la santé et des personnes dépendantes de Turin – 7 avril, journée mondiale pour la santé.

Etat espagnol : nouvelle remise en cause du droit à la retraite

La Coordinadora Estatal por la Defensa del Sistema Público de Pensionese indique que le 22 janvier, le décret-loi 11/2024 a été adopté avec le soutien du PSOE, de Sumar, du PP, de Vox, du PNV, de l’ERC, de Coalición Canaria, de Junts et de l’UPN. Il prévoit la privatisation des soins de santé et des tests de diagnostic ; l’extension de la retraite à 72 ans dans de nombreux secteurs précaires, notamment pour les femmes : la réduction progressive des pensions publiques, appauvrissant les futur⸳es retraité⸳es. ; l’allongement du temps de travail et le report de l’âge de la retraite, rendant difficile l’accès à une retraite décente et réduisant le montant des pensions publiques.

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Retraites

Note mensuelle de l’UNIRS janvier 2025

Publié le 30 janvier 2025 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Au sommaire de cette note mensuelle :

  • Réunion des 9 organisations de retraité·es
  • La suppression de l’abattement de 10% sur les pensions
  • Hausse de la CSG des retraité·es
  • État des lieux des retraites et des personnes en retraite
  • La complémentaire santé solidaire (C2S) de la Sécurité sociale

Réunion des 9 organisations de retraité·es

Le G9, le groupe des 9 organisations de retraité·es, s’est réuni le 24 janvier 2025 dans les locaux de la CGT, de 9 h 30 à 12 h, en présence de toutes les organisations, sauf FO et Ensemble & Solidaires excusées. FO absente ne se retrouve pas dans un relevé de décisions d’une réunion à laquelle elle n’a pas assisté. FO n’a pas donné son accord pour la date du 20 mars

Décisions du G9 :

  • Sur la menace de supprimer l’abattement de 10 % sur les pensions dans le calcul de l’impôt sur le revenu, le communiqué de presse et la lettre aux parlementaires ont été bien accueillis nationalement. Nous souhaitons que chaque département s’adresse à la presse locale (envoi du communiqué ou/et conférence de presse) et écrive à ses parlementaires, voire demande une audience. Il faut s’exprimer fortement sur cette question pour éviter qu’une mauvaise décision ne soit prise dans le PLF 2025.
  • Une journée d’action nationale santé (qui englobe donc l’accès financier) est décidée pour le 20 mars. Elle s’inscrit dans le vote du PLFSS 2025 et dans un contexte d’attaques aggravées contre notre système de santé publique et la Sécurité sociale. La proposition est de manifester devant les ARS en prenant comme cadre géographique les anciennes régions. Pour ce faire, il est souhaité que les équipes unitaires dans les régions se contactent rapidement. À Paris, le rassemblement à proximité du ministère de la Santé permettra d’envoyer une délégation au ministère de la Santé où un·e responsable par organisation pourrait être reçu·e par Madame la ministre, et d’aller aussi en cortège à Matignon pour qu’une délégation soit reçue par le Premier ministre. Les modalités de cette action seront rapidement précisées lors de la prochaine réunion, le 18 février. La CGT prépare un projet de communiqué de presse annonçant cette mobilisation à soumettre au G9, et notamment aux deux organisations absentes ce 24 janvier (FO et Ensemble & Solidaires).
  • Une expression du G9 sera envoyée pour le 8 mars. La FSU envoie un projet de tract et de communiqué de presse.
  • Argumentaire contre les prétendus « avantages et privilèges » des personnes retraitées : le projet de Solidaires est adopté, il sera finalisé et envoyé aux équipes.
  • Place des retraité·es : le projet de la FGR-FP sera retravaillé par chaque organisation du G9 puis discuté de nouveau lors d’une prochaine réunion. Il nous semble important de montrer notre insertion dans le monde des salarié·es, de réaffirmer les droits acquis par nos cotisations, de montrer l’apport des retraité·es à la société en utilisant notamment les travaux du Haut Conseil de l’Âge.
  • Sécurité sociale, le 100 % Sécu ou la Sécu intégrale : il est décidé de commencer par la constitution d’un dossier. La FSU centralise les contributions que les organisations vont lui envoyer. L’objectif pourrait être de constituer une fiche du G9 sur cette question qui pourrait être mise en discussion lors d’une journée de travail fin mai/début juin à la Bourse du Travail de Paris. Ce serait notre inscription dans les mobilisations pour les 80 ans de la Sécurité sociale.
  • Prochaine réunion : mardi 18 février à 14 h dans les locaux de la CGT.

La suppression de l’abattement de 10% sur les pensions

Périodiquement, cette menace revient dans l’actualité. Début 2025, Gilbert Cette, président du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) annonce que « à titre personnel » il suggère la suppression de l’abattement de 10 % sur l’impôt sur le revenu dont bénéficient les retraités pour lutter contre le déficit du régime général des retraites.

Le Président du MEDEF, Patrick Martin, l’appuie aussitôt et juge « aberrant » et « contre-nature » l’abattement pour frais professionnels qui coûte 4,5 milliards d’euros par an. Il préconise la suppression de cet abattement pour ne pas augmenter les cotisations du travail.

Pour tenter de justifier cette suppression, le Président du Medef et le Président du COR font semblant de confondre deux dispositifs bien différents :

La déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels réservée aux traitements et salaires des salarié·es : c’est l’article 83, 3° du Code Général des Impôts (CGI).

L’abattement de 10 % sur les pensions et rentes viagères avec un minimum et un plafond : c’est l’article 158, 5-a, alinéas 2 et 3 du CGI. Cet abattement a été instauré par l’article 3 – I de la loi de finances pour 1978 (loi n° 77-1467 du 30 décembre 1977, JO du 31 décembre 1977 p. 6316). Cet abattement de 10 % est le résultat de choix politiques opérés en fonction du système fiscal qui est déclaratif et des capacités à frauder des uns et des autres. Destiné à alléger la charge fiscale des titulaires de pensions, de retraites et de rentes viagères, il a été accordé par souci d’équité, compte tenu du fait que seuls les retraité·es étaient pénalisés par les modifications successives apportées dans le cadre du calcul de l’impôt, (dont les grands bénéficiaires étaient les contribuables autres que les retraités et les salariés) cet abattement est la contrepartie du fait que les revenus des retraités avaient été et continuaient d’être déclarés par des tiers sans participation à la fraude fiscale.

Il faut préciser que ces 10 % représentent un abattement plafonné et non pas une déduction forfaitaire pour frais. Ils ne correspondent pas à des frais professionnels, ce qui effectivement constituerait une aberration.

L’abattement fiscal est une réduction légale de la base d’imposition, c’est-à-dire de l’ensemble des revenus retenus pour calculer le montant de l’impôt. Il peut être fixe ou proportionnel. L’abattement visé à l’article 158, 5-a, al. 2 et 3, est proportionnel (10%).

L’abattement et la déduction ne sont pas de même nature, d’un point de vue fiscal.

Cependant cet abattement est souvent considéré comme une niche fiscale que, lors de l’élaboration annuelle du Projet de loi de Finances, certains députés tentent de remettre régulièrement en cause… afin de proposer des économies budgétaires sur les retraités … ! Le Projet de Loi de Finances (PLF) et le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sont de natures différentes, tant et si bien qu’ils sont examinés et votés séparément. Annoncer et laisser accroire que les gains réalisés par l’impôt réduiraient les déficits du régime des retraites est une aberration.

La suppression des 10% conduirait à majorer fortement le taux d’imposition à l’impôt sur le revenu des personnes retraitées et à rendre imposables des personnes retraitées qui, au préalable, ne l’étaient pas. Qui plus est, cela touche plus fortement les personnes aux pensions les plus modestes car l’abattement de 10 % actuel, est plafonné à 4 321 euros pour les revenus de 2023 imposables en 2024, ce qui correspond à un revenu de 3 600 euros mensuels par foyer fiscal ; seront particulièrement touchés les retraité·es qui seuls, ou à deux perçoivent moins de 3 600 euros par mois.

Nous vivons dans un monde où l’on déplore le dévoiement du débat public sous le flot continu des fausses nouvelles, des approximations. Nous vivons dans un pays, certes sous tension, mais dans lequel les citoyens que nous sommes, éduqués à la chose publique, soutenons la démocratie, participons aux élections, mais exigeons aussi sincérité et écoute de la part des leurs élus. Nous ne tolérons donc pas une telle manipulation de l’opinion.

L’augmentation de la CSG des personnes en retraite

Le Président du MEDEF, Patrick Martin, dans la même expression sur BFM, ajoute une couche aux menaces : il fait remarquer que le taux de CSG « plafonne à 8,3 % pour les retraités et atteint 9,2 % pour les salaires ». Il s’interroge, « Pourquoi les retraités bénéficient-ils de cet abattement ? » puis dénonce une inégalité face aux efforts fiscaux.

Le MEDEF trouve aberrant de permettre aux retraité·es un soi-disant abattement sur les revenus, mais ne trouve pas aberrant de faire cotiser les personnes en retraite au même niveau que les salarié·es pour le risque de se retrouver au chômage … En effet, dans la cotisation des salarié·es de 9,2 %, figure 1,47 % pour le risque chômage… Le Medef confirme qu’il s’exprime sur des sujets qu’il ne connait pas, notamment la fiscalité.

État des lieux des retraites et des personnes en retraite

La DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, dépendant de l’administration centrale des ministères sociaux) publie chaque année un rapport permettant de connaître la situation réelle des personnes en retraite, en prenant en compte l’ensemble des régimes de retraite. Le rapport 2024 porte sur les données de 2022.

Les retraités de droit direct sont 17 millions (+0,9 % en moyenne par an depuis 2020, soit 150 000 personnes, rythme comparable à celui de 1 % par an observé entre 2010 et 2020, c’était 2,6 % entre 2005 et 2010). Leur âge médian est de 72 ans et 5 mois (73 ans et 2 mois fin 2021). Il est de 72 ans et 11 mois pour les femmes et de 71 ans et 8 mois pour les hommes. La classe d’âge comportant le plus grand nombre de bénéficiaires d’une pension de droit direct est celle des 70-74 ans (23 %, premières générations du baby-boom). Entre 2004 et 2022, la part des femmes est passée de 50,8 % à 53,1 %.

Les nouveaux retraités de droit direct sont 789 000 (+6,3 % par rapport à 2021). Après une baisse due à la réforme de 2010, on retrouve les 778 000 de moyenne par an entre 2005 et 2010.

Les effectifs de retraités de droit dérivé (réversion) sont de 4,4 millions (soit une hausse de 2 % en dix ans) dont 914 000 ne touchent que la pension de droit dérivé. Ils sont en moyenne plus âgés (79 ans et 5 mois d’âge médian) que les retraités percevant une pension de droit direct (72 ans 5 mois d’âge médian). Les femmes représentent 88 % des bénéficiaires. 83,1 % des femmes âgées de 60 ans ou plus possèdent un droit propre à la retraite (82,7 % en 2004) et 94,4 % des 67 ans ou plus (87,1 % en 2004).

La revalorisation des pensions individuelles : en euros constants (corrigés de l’inflation), le pouvoir d’achat des pensions des personnes en retraite a baissé, en moyenne par an, de 0,6 % entre 2012 et 2022, de 0,9 % entre 2017 et 2022. Depuis 2012, la pension brute moyenne a augmenté de 0,8 % car les nouveaux retraités ont des pensions supérieures aux retraités décédés. Mais la pension nette n’a « augmenté » que de 0,1 %, à cause de l’augmentation des cotisations (CASA, CSG pour certains).

En vingt-cinq ans (durée de vie moyenne à la retraite), la pension brute tous régimes d’un ancien salarié non-cadre diminue de 8,4 % en euros constants et sa pension nette diminue de 9,1 % ; pour un ancien salarié cadre, la pension baisse de 8,8 % et la pension nette de 11,1 %.

Le niveau des pensions : la pension mensuelle moyenne de droit direct s’élève à 1 626 euros bruts, soit 1 512 euros nets des prélèvements sociaux. Elle a diminué en euros constants entre 2017 et 2022, que l’on considère la pension brute (-2,6 %) ou nette (-3,2 %), Les femmes perçoivent 38 % de moins que les hommes (50 % en 2004). En tenant compte de la pension de réversion, cette différence se réduit à 26 %.

Les écarts de pensions de droit direct entre générations : la pension moyenne de droit direct augmente de 24 % entre les générations nées en 1930 et en 1953, les retraités récents ayant eu des carrières plus favorables que leurs aînés. Cette tendance s’infléchit à partir des générations nées à la fin des années 1940.

Les bénéficiaires d’un minimum de pension sont 37 % des retraités de droit direct. Au régime général, 18 % liquidée en 2021 est portée au minimum contributif, 25 % en 2015 et plus de 40 % avant 2012.

Le niveau de vie médian des retraités est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population : leur pension est moins élevée que les revenus des actifs, mais ils ont plus rarement des enfants à charge. Le taux de pauvreté des retraités (10 %) est plus faible que celui de l’ensemble de la population (14,5 %). Il serait de 13,1 % sans la redistribution fiscale et sociale.

Les masses financières des pensions de retraite : 353 milliards d’euros, soit 13,4 % du produit intérieur brut et 41,5 % des prestations de protection sociale.

L’âge moyen de départ à la retraite s’élève à 62 ans et 8 mois pour les retraités de droit direct (63 ans et 5 mois au régime général). Il a augmenté de 2 ans et 2 mois depuis 2010, année de la réforme des retraites.

Entre les générations 1949 et 1961, la part des personnes déjà retraitées à 61 ans est passée de 75 % à 24 %.

L’âge moyen de départ à la retraite baisse au fil des générations nées entre 1926 et 1949 puis augmente de 1 an et 2 mois entre les générations nées en 1949 et en 1955. La durée moyenne passée à la retraite augmente entre les générations 1926 et 1950, puis diminue ensuite. La durée de retraite espérée pour la génération 1955 est de 24 années et 8 mois (26 années et 4 mois pour les femmes, 23 années pour les hommes), ce qui correspond quasiment au niveau de la génération 1940.

La diversité des âges de départ à la retraite : 33 % des personnes âgées de 62 ans ont liquidé un premier droit à pension au cours de l’année, et 11 % des 60 ans. Les départs anticipés ont lieu pour l’essentiel à 60 et 61 ans, dans le privé au titre de la carrière longue. Parmi la génération 1953, un départ à la retraite sur sept a eu lieu avant 60 ans, et un sur sept a eu lieu à l’âge de 60 ans (fonctionnaires et régimes spéciaux).

Les conditions de liquidation de la retraite : au sein de la génération 1953, 89 % ont liquidé leur pension de retraite au taux plein, dont 60 % au titre de la durée et 15 % au titre de de l’invalidité ou de l’inaptitude, 15 % ont eu une surcote et 11 % une décote. La part des personnes partant avec une décote augmente à partir des générations nées après la fin des années 1940. Un nouveau liquidant sur cinq part en retraite de manière anticipée au titre de la carrière longue au régime général.

La situation en fin de carrière : près de sept nouveaux retraités sur dix passent directement de l’emploi à la retraite, mais après 50 ans, quatre personnes sur dix connaissent au moins une année de non-emploi.

Le cumul emploi-retraite concerne 541 000 personnes, dont 25 000 sont en retraite progressive. 15 % des retraités de 67 ans (13,6 % en 2016) ont cumulé une pension avec un emploi au moins une fois depuis leur départ à la retraite.

La pension d’invalidité concerne 843 000 retraités de droit direct, dont 105 000 nouveaux bénéficiaires d’un âge moyen de 52 ans. Le montant versé s’échelonne de 600 euros à 2 020 euros. La dépense annuelle s’élève à 8,5 milliards d’euros.

Le minimum vieillesse, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et l’allocation supplémentaire du minimum vieillesse (ASV) concernent 691 210 personnes. (+ 66 690 soit +11 % en un an). Les carrières sont plus souvent incomplètes, marquées par l’invalidité ou par l’inaptitude au travail.

Les dépenses relatives à l’ASV et à l’ASPA, 3,8 milliards d’euros, augmentent en 2022 (+6,1 %, après +1,9 % en 2021). À partir de 2018, avec le plan de revalorisations exceptionnelles du minimum vieillesse pendant trois ans, les effectifs de nouveaux bénéficiaires augmentent (+19 % en 2018, +38 % en 2019, +8 % en 2020, +25 % en 2021 et +11 % en 2022).

La complémentaire santé solidaire (C2S) de la Sécurité sociale, une solution pour les petits budgets

Beaucoup de personnes l’ignorent, mais il existe une mutuelle solidaire à la CPAM pour les personnes qui ont des ressources modestes. Cette couverture santé, gratuite ou avec une faible participation selon les revenus, offre une protection élargie sans reste à charge. Avec cette mutuelle, et selon vos ressources, vous ne payez pas le médecin, le dentiste, l’infirmier, le kinésithérapeute, l’hôpital. Vous ne payez pas vos médicaments en pharmacie, les dispositifs médicaux, comme les cannes ou les fauteuils roulants. Vous ne payez pas la plupart des lunettes, des prothèses dentaires ou auditives. Vos frais médicaux sont payés par les organismes d’assurance maladie obligatoire et la complémentaire santé solidaire.

Pour certains, elle est entièrement gratuite, pour d’autres, il y a une participation financière. Le droit à la complémentaire santé solidaire dépend des ressources que vous et les membres de votre foyer avez perçues pendant les 12 mois civils précédant l’avant-dernier mois de votre demande.

Les formulaires peuvent être retirés à la CPAM ou sur le site :

https://www.ameli.fr/assure/droits-demarches/difficultes-acces-droits-soins/complementaire-sante/complementaire-sante-beneficiaires

Selon son rapport annuel 2024, à voir en cliquant ici : https://www.complementaire-sante-solidaire.gouv.fr/actualites/rapports/publication-du-rapport-annuel-de-la-c2s-2024,

La complémentaire santé solidaire (C2S) continue de progresser, avec près de 7,7 millions de bénéficiaires à fin juillet 2024, soit une augmentation de 4,5 % en un an (+3,5 % hors Mayotte). Le rapport souligne son importance croissante, dans un contexte d’inflation affectant les dépenses de santé des personnes à faible revenu.

L’année 2024 a vu plusieurs avancées majeures : l’extension de la C2S à Mayotte, la simplification des démarches pour les bénéficiaires de l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) et le renouvellement d’une campagne de communication grand public. Le compte Ameli est devenu le principal canal de demande, représentant 57,5 % des demandes à fin juillet 2024, témoignant de la montée en charge des démarches dématérialisées.

La lutte contre le non-recours reste une priorité, avec un accent mis sur la simplification des démarches, particulièrement pour les personnes les plus vulnérables.

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Réforme des retraites : mobilisons-nous pour l’abrogation !

Publié le 23 janvier 2025

Il y a deux ans débutait un mouvement massif et historique de contestation de la réforme des retraites : des mois de grèves et des millions de manifestant·es pour dire non à la retraite à 64 ans. Aujourd’hui, ce refus est toujours d’actualité et cette réforme est toujours au premier plan de l’actualité sociale.

Si ce dossier est toujours sur la table, c’est bien grâce à cette mobilisation historique. Et nous ne sommes pas dupes : nous n’obtiendrons pas son abrogation sans une nouvelle mobilisation.

En faisant miroiter un recul sur l’âge de départ désormais à 64 ans, à condition de trouver un nouveau financement d’ici fin mai entre les syndicats et le patronat, François Bayrou cherche à gagner du temps pour son gouvernement. Ce n’est pas notre agenda qui est celui de la défense des travailleurs et travailleuses.

La petite musique du déficit et de la dette revient à chaque débat sur notre système de retraite. Pourtant, le financement n’est pas un problème. François Bayrou avance des chiffres fantaisistes issus de calculs spécieux dans lesquels il additionne les poireaux et les courgettes, mélangeant financement des retraites du public et du privé. Même le COR, dont les hypothèses sont basées sur des scénari pessimistes, est loin de dresser un tel tableau. Surtout, plutôt que de jouer sur les dépenses, il est possible d’augmenter les recettes ! Et certainement pas de taxer les pensions au-delà de 2000 voire 2500 € ou encore instaurer une nouvelle journée de travail gratuit.

Pour financer nos retraites, Solidaires revendique :

d’augmenter les salaires en brut et en net (et donc les cotisations aux caisses de retraite).

– de supprimer les exonérations de cotisations sociales. Ce sont près de 80 milliards qui ne rentrent pas dans les caisses sociales (Chômage, sécu, retraite).

– d’augmenter les cotisations patronales (ainsi 0,8 % de hausse rapporterait 12 milliards d’euros en 2027).

– de mettre en place une cotisation sociale sur les dividendes.

– l’égalité salariale Femmes/Hommes. Elle passe par une augmentation conséquente des salaires des métiers fortement féminisés (infirmières, aides-soignantes, assistantes sociales, AESH etc) ce qui améliorerait les rentrées de cotisations sociales.

– d’augmenter le taux d’emploi des femmes à hauteur de celui des hommes, ce qui ferait 1,5 million de cotisantes en plus.

– d’exiger la fin des temps partiels imposés par les employeurs par une surcotisation pesant sur ces derniers, ce qui permettrait de rapporter 1,5 milliards supplémentaires.

– d’intégrer les régimes complémentaires de retraite dans le régime de base, cela contribuerait aussi à un financement sain et équilibré du système de retraite.

-de partager le travail sur la base de 32H sans perte de salaire, ni flexibilité. Le taux d’emploi des 60-64 ans est de 33% selon le COR., le report de l’âge n’est donc pas une solution de financement pour améliorer les rentrées de cotisations sociales mais allonge le temps passé en inactivité.

-de mener une politique de l’emploi déterminée : des embauches dans les services publics (éducation, santé, social, perte d’autonomie, petite enfance…) et secteurs utiles pour la bifurcation écologique.

Deux ans plus tard, cette réforme confirme ses effets néfastes tandis que les conditions de travail continuent de se dégrader et que les plans de licenciements se multiplient. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 62 ans a augmenté de moitié quand dans le même temps les règles d’indemnisation de l’Assurance chômage étaient durcies.

Obtenir son abrogation est possible. L’Union syndicale Solidaires appelle à se réunir sur les lieux de travail pour préparer la mobilisation et le 2e round !

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Déclaration du Comité national – L’abrogation de la réforme des retraites maintenant !

Publié le 15 janvier 2025

Lors de son discours de politique générale, François Bayrou s’est inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs immédiats. Il a choisi de mettre en œuvre une politique au service des riches, et de poursuivre le démantèlement de l’État social alors que les entreprises du Cac 40 ont versé un montant record, près de 100 milliards d’euros, à leurs actionnaires en 2024. Le discours de F. Bayrou sur l’immigration reprend les poncifs réactionnaires et continue de légitimer les idées rances de l’extrême droite. Les catastrophes naturelles causées par le dérèglement climatique n’ont pas davantage incité le Premier ministre à infléchir cette obsession de préserver les profits en prenant à bras le corps la question de la bifurcation écologique et sociale. Au contraire, cette question centrale est complètement laissée de côté.

Au-delà des déclarations d’intentions qui ne semblent présager d’aucune mesure concrète, le Premier ministre a montré le peu de considération qu’il a pour le monde du travail qui s’est massivement mobilisé contre la réforme des retraites.

Il a annoncé en particulier son intention de rediscuter avec les organisations patronales et syndicales cette réforme qui continuerait de s’appliquer. Il exige également que la négociation ait lieu à l’aune de son idéologie libérale :

  • aucune augmentation réelle des recettes, alors que les gouvernements successifs ont imposé des limitations et exonérations de cotisations sociales qui pèsent lourdement sur le financement des retraites,
  • l’impératif de l’équilibre financier à court terme, sans prendre en compte d’autres paramètres.

Dans son discours, F. Bayrou semble paver la voie dans son discours à une nouvelle contre-réforme des retraites aboutissant encore à une dégradation des droits des salarié·es.

Pour Solidaires, l’abrogation de cette réforme rejetée par la population doit être un préalable indispensable à toute ouverture de négociations sur un meilleur financement par le patronat et l’amélioration du régime de retraites par répartition. Solidaires s’adressera en ce sens aux autres organisations de l’intersyndicale.

C’est par la construction d’une mobilisation et la grève que les travailleurs et travailleuses obtiendront cette abrogation.

Le 15 janvier 2025

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Retraites

Concertation sur les retraites : pas de discussions sans abrogation !

Le nouveau cycle de discussion sur la réforme des retraites qui démarre aujourd’hui autour de François Bayrou se fera sans l’Union syndicale Solidaires.

Sur la forme, le cadre des discussions semble choisi sur mesure par le gouvernement. Il préfère interroger la Cour des comptes plutôt que le Conseil d’orientation des retraites pour le diagnostic. Il ne tient compte d’aucun critère objectif en ne conviant pas les 8 organisations de l’intersyndicale qui ont mené le combat contre la réforme, et intègre une organisation patronale agricole.

Sur le fond, surtout, ces discussions ne sont que de la poudre aux yeux. François Bayrou veut s’acheter du temps. Mais le cadre fixé est extrêmement contraignant, verrouillé budgétairement, loin de la discussion “sans totems et sans tabous” annoncée.

Le Premier ministre conditionne les négociations à un accord entre les organisations syndicales et patronales. Or le refus du patronat de contribuer davantage à l’équilibre du système rend vaines toutes les discussions sur l’abrogation de la réforme.

Pour l’Union syndicale Solidaires, le minimum c’est le renoncement au recul de l’âge de départ à 64 ans et l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 comme première étape vers la retraite à 60 ans et les 37,5 années de cotisation.

L’ouverture de ces discussions confirme qu’il y a un problème majeur avec cette réforme injuste, rejetée clairement par la population, et adoptée sans vote du Parlement.

Avec son entrée en vigueur, le nombre d’inscrit·es agé·es de 62 ans à France Travail a progressé de 46,5%. Dans le même temps, le gouvernement a cyniquement durci les règles d’indemnisation de l’Assurance chômage.

Ce ne sont pas les dépenses qui sont le problème des retraites et de la sécurité sociale, c’est le manque de recettes. Et pour l’Union syndicale Solidaires les leviers sont très nombreux : en augmentant le taux d’emploi des femmes par exemple, celui des « seniors » et donc en réduisant le chômage par la réduction du temps de travail à 32h sans perte de salaire. En embauchant massivement dans les services publics et les secteurs écologiques. En augmentant les salaires, en pratiquant l’égalité salariale femmes/hommes. En augmentant le taux de cotisation patronal… En mobilisant les milliards du fonds de réserve retraites, en luttant contre le travail illégal qui assèche les caisses de sécurité sociale, en revisitant l’ensemble des niches d’exonération des cotisations sociales… Les pistes sont nombreuses pour financer le progrès social. Cela nécessite d’engager le rapport de force.

L’Union syndicale Solidaires travaille à construire des mobilisations pour obtenir son abrogation définitive.

Deux ans après, l’heure est au second round!

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Retraites

Note mensuelle de l’UNIRS décembre 2024

Publié le 30 décembre 2024 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Réunion du CA de l’UNIRS le 10 décembre

Le Conseil d’Administration de l’UNIRS Solidaires Retraité·e·s s’est réuni le mardi 10 décembre 2024, de 10 h à 16 h au siège de l’Union syndicale Solidaires avec 19 personnes, 8 femmes et 11 hommes.

Ce CA a commencé à réfléchir sur une sécurité sociale de l’alimentation, à partir d’un texte envoyé à l’avance et figurant en annexe du compte-rendu de la réunion (à voir en cliquant ici : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/sectorielles/reunion-du-ca-unirs-le-10-decembre/). Il a aussi discuté de l’actualité des débats parlementaires sur le PLF 2025 et le PLFSS 2025 et du changement de gouvernement, et a commencé à travailler sur la dette.

Les actions des retraité·es ont été abordées lors du bilan de la journée d’action du 3 décembre des 9 organisations de retraité·es, et des suites à donner à ces mobilisations sur la santé et sur le pouvoir d’achat.

Le CA a préparé l’AG annuelle de l’Unirs qui aura lieu le 28 janvier 2025 pour examiner l’année 2024 et préparer 2025 : les inscriptions (une cinquantaine pour le moment), l’état des adhésions des structures à l’Unirs, l’actualisation du rapport d’activité, les amendements à la motion d’orientation, l’examen des trois dossiers revendicatifs qui seront soumis au vote de l’AG : « Des transports accessibles et adaptés aux besoins des sénior·e·s à tout âge » ; « Pour une fin de vie digne qui respecte les souhaits de la personne » ; « L’aide active à mourir, un droit essentiel de l’UDIRS Calvados ».

Solidaires apporte son soutien à l’ensemble de la population de Mayotte

Mayotte a été dévastée le 14 décembre par le cyclone le plus destructeur depuis plus de 90 ans. L’ensemble de l’île a été ravagé. Les infrastructures déjà très précaires ont été détruites et le bilan humain déjà lourd risque de continuer de s’alourdir au fil des jours. Une nouvelle fois, cette catastrophe climatique montre l’urgence à faire des choix radicaux et engager une véritable bifurcation écologique.

Solidaires apporte tout son soutien à l’ensemble de la population de Mayotte victime de ces intempéries destructrices.

L’État doit mettre tout en œuvre afin d’aider la population : rétablir au plus vite les infrastructures de base telle que l’accès à l’eau, à l’électricité, assurer un accès aux soins pour soigner les blessé·es et éviter toute épidémie et bien entendu que chacun·e puisse avoir accès à des distributions de nourriture.

L’Union syndicale Solidaires ainsi que toutes les structures implantées à Mayotte ont ouvert une cagnotte en ligne où chacun·e peut verser : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/cagnotte-de-solidarite-avec-mayotte/

Réunion des 9 organisations de retraité·es

La réunion du groupe des 9 organisations de retraité·es (G9) du 16 décembre 2024 s’est tenue dans les locaux de FO, de 10 h 30 à 12 h, en présence de toutes les organisations, sauf LSR excusée. Le G9 a décidé :

  • Un communiqué de bilan du 3 décembre qui se félicite des mobilisations qui ont permis d’obtenir 2,2 % de revalorisation des pensions, soit bien plus que le 0,8 % prévu par gouvernement. Le communiqué sera envoyé début janvier, lorsque nous serons sûrs de ce 2,2 %.
  • Une action Santé fin mars 2025 (date à préciser) visera les ARS en mobilisant sur les éléments locaux. La reconquête des principes de la sécurité sociale s’appuiera sur le 80e anniversaire de sa création, qui représente l’occasion de rappeler les fondamentaux de la Sécu de façon claire.
  • Une déclaration dénonce la création de la Conférence Nationale de l’Autonomie (CNA) qui comprend de très nombreux institutionnels et aucun représentant des syndicats et des associations représentant les retraité·es alors que le discours officiel appelle les syndicats à un « sursaut citoyen », CNA qui ne se réunira que tous les 3 ans ce qui rend impossible un suivi, qui dessaisit le HCFEA et la CNSA de leurs rôles.

Prochaine réunion du G9 : lundi 13 janvier 2025, à 14 heures, à FO.

Pour voir le relevé officiel des décisions adopté par les organisations présentes, le compte-rendu interne de l’Unirs Solidaires, le communiqué du G9 le lendemain de la journée d’action du 3 décembre, le compte-rendu de l’audience à Matignon, la déclaration commune au Haut Conseil de l’Âge sur le scandale de la création d’une nouvelle instance, sans les syndicats, pour les court-circuiter, cliquer ici : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/sectorielles/decisions-des-9-organisations-de-retraitees-le-16-decembre/

Forte hausse des tarifs des mutuelles

La Mutualité Française annonce pour 2025, après une hausse moyenne de 8,1 % en 2024, des hausses moyennes de l’ordre de 6 %. Les contrats collectifs (d’entreprises) obligatoires augmenteraient de 7,3 % (9,9 %, en 2024) et les contrats individuels de 5,3 % (7,3 % en 2024). Ces hausses sont le résultat d’une enquête menée auprès de 41 mutuelles couvrant 10,9 millions de personnes. Sur les dix années antérieures, la hausse n’était que de 2,6 % en moyenne chaque année.

Ces hausses sont expliquées par :

  • L’augmentation des dépenses de santé (+5,2 % en 2023 contre +4 % l’année précédente) dans une période de vieillissement de la population et de meilleure reconnaissance des métiers de santé.
  • De nouveaux remboursements, comme la prise en charge des nouveaux traitements contre la bronchiolite ou l’engagement dans la prévention bucco-dentaire, sur les caries notamment (2 millions d’euros en 2025 pour les complémentaires).
  • Le transfert de charges de la Sécu, en confiant par exemple aux complémentaires le remboursement à 100 % du dentaire, de l’optique, et de l’audiologie. Les complémentaires santé assument désormais 40 % des frais dentaires, contre 30 % avant 2023.
  • Des transferts de l’Assurance Maladie vers les complémentaires ont été anticipés mais non appliqués en l’absence d’un vote sur le budget de la Sécu. Le gouvernement Barnier voulait une augmentation des tickets modérateurs sur les médicaments et les consultations médicales, avec un impact financier de 1,1 milliard d’euros. Ces mesures pourraient revenir…

Solidaires revendique le 100 % santé à la Sécu, avec intégration à la Sécu des mutuelles. Il coûterait moins cher à l’assuré d’augmenter sa cotisation à la Sécu qui assurerait tout, que de subir la hausse des complémentaires qui ne remboursent qu’au niveau déterminé par le tarif choisi et qui fait payer plus cher pour compenser ses frais de fonctionnement plus élevés.

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Bulletin international de l’UNIRS n°11 de janvier 2025

Publié le 1 janvier 2025 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Pour bien commencer l’année 2025, voici le numéro 11 du bulletin international de l’Union interprofessionnelle des retraité·es Solidaires (UNIRS).

Au sommaire :

  • État espagnol : perte de pouvoir d’achat des pensions
  • Brésil : austérité pour les pensions
  • Grande-Bretagne : campagne pour la prime de chauffage
  • Belgique : des conditions plus strictes pour la pension minimale
  • Balkans : une déclaration commune de syndicats de retraité·es
  • Maroc : manifestations de retraité·es

Etat espagnol : perte de pouvoir d’achat des pensions

Plusieurs organisations de pensionné·es de l’Etat espagnol ont publié un document relatif à l’évolution des pensions depuis la contre-réforme de 2011[1]. Il en ressort une perte de 3,82 points, au regard de l’évolution de l’Índice de Precios al Consumo (IPC). Mais comme le notent ces collectifs de retraité⸳es, la réalité est plus dégradée : dans l’Etat espagnol comme ailleurs, les plus pauvres dépensent proportionnellement une plus grande part de leurs faibles revenus pour les besoins les plus basiques. Or, entre décembre 2019 et août 2024, les prix de l’alimentation ont augmenté de 30,7 points, tandis que l’indice moyen, l’IPC, n’a grimpé « que » de 17,9 points. Celles et ceux qui touchent les pensions les moins élevées ont donc perdu plus de pouvoir d’achat que les 3,82 points déjà inadmissibles. Bien sûr, là-bas aussi, les capitalistes et leurs serviteurs expliquent qu’il faut « faire des économies » ; mais nos camarades donnent quelques chiffres qui confirment que, partout, « les capitalistes nous coûtent cher » : en 2024, les entreprises de l’IBEX[2] ont cumulé plus de 61 milliards d’euros de bénéfices ; l’argent placé par celles-ci dans les paradis fiscaux représente 160 milliards, soit 11% du Produit intérieur brut ; entre 2018 et 2023, les marges des entreprises ont crû de 63,8 points, les salaires de 29,8.

Brésil : austérité pour les pensions

A la veille des vacances de fin d’année, le gouvernement Lula a approuvé, au sein du Congrès, son programme d’ajustement fiscal prévoyant de sévères réductions des dépenses, estimées à environ 11 milliards d’euros. Les camarades de la CSP Conlutas décryptent les conséquences pour la classe populaire, et notamment les personnes retraitées aux plus faibles revenus : l’augmentation des pensions sera drastiquement encadrée, la priorité budgétaire allant au remboursement de la dette, réclamée par les institutions financières et politiques capitalistes !

Grande-Bretagne : campagne pour la prime de chauffage

Monica Taylor, présidente du Comité des retraités du syndicat Unite a déclaré « Unite est le fer de lance de la demande de rétablissement de la prime de chauffage pour l’hiver. Nous demandons des comptes au parti travailliste sur la question du chauffage hivernal. Les gens ont besoin de voir leur vie s’améliorer. Retirer de l’argent aux retraité⸳es qui gagnent à peine 220 livres par semaine, alors que les 50 familles les plus riches de Grande-Bretagne possèdent ensemble 500 milliards de livres, ne va pas dans ce sens. Nous ne reculerons pas. »

Belgique : des conditions plus strictes pour la pension minimale

A compter du 1er janvier 2025, l’accès à la pension minimale garantie (1 773,35 euros par mois pour une carrière complète, montant pour une personne seule) deviendra plus strict. Outre l’exigence actuelle de 30 années de carrière, une condition supplémentaire de 20 années d’« emploi effectif » est introduite (5 000 jours dans le « critère strict », 3 120 jours dans le « critère flexible »). Cette nouvelle condition sera introduite progressivement et ne sera pleinement effective que pour les personnes nées en 1970 ou après. La définition de « l’emploi effectif » est cruciale. Ainsi, si la plupart des congés pour soins sont pris en compte, le crédit-temps pour s’occuper d’un enfant (non handicapé), lui, ne l’est pas. Les périodes de chômage et le travail à temps partiel involontaire (avec maintien) en sont également exclus. [Infos FGTB]

Balkans : une déclaration commune de syndicats de retraité·es

Plusieurs syndicats de retraitées de Slovénie, de Croatie, de Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, de Macédoine du Nord, du Monténégro et de Serbie ont publié un « appel pour les droits sociaux et l’élargissement de l’Union européenne », prônant notamment « une réforme des systèmes de protection sociale avec un accès universel est urgente, afin de les rendre plus justes, durables, inclusifs, efficaces et capables de répondre aux besoins des populations. Dans ce sens, la discussion sur la faisabilité d’introduire une pension garantie devrait être relancée au niveau européen et dans chaque pays ».

Maroc : manifestations de retraité·es

Le 1er octobre, puis le 30 novembre, les retraité·s marocains ont manifesté, à Rabat, à l’appel du Réseau Marocain des Organismes de Retraités (RéMOR). La raison ? Un quart de siècle de dévalorisation des pensions.

« Le RéMOR critique vivement l’inaction du gouvernement, exigeant une revalorisation des pensions et une gestion plus efficace des régimes de retraite (RCAR, CMR, CIMR). Il dénonce également des prélèvements injustifiés sur les pensions, la corruption et le gaspillage des fonds publics. »

Le gouvernement a annoncé des mesures de fiscalisation des pensions … qui ne concerneront pas 90% des personnes retraitées dont les revenus très bas les exonèrent de l’impôt sur le revenu.

[1] Document réalisé par l’ASJUBI40 (Asociación Jubilación Anticipada sin Penalizar), la COESPE (Coordinadora Estatal por la Defensa del Sistema Público de Pensiones), l’EHPM (Movimiento de Pensionistas de Euskal Herria), le MADPP (Movimiento Andaluz en Defensa das Pensións Públicas), le MODEPEN (Movemento Galego en Defensa das Pensións e os Servizos Públicos), UNIDAD COESPE et las plataformas de pensionistas de Badajoz et Móstoles.

[2] Equivalent du CAC 40 français.

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