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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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SUD Rail : refus de faire campagne dans nos gares pour l’Extrême Droite

Stoppons la campagne massive de Bardella dans nos gares

Pour Jean-Pierre Farandou, Président-directeur général de la SNCF et à Marlène Dolveck, directrice générale de Gare et Connexion.

Dès le mois prochain, le visage de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, pourrait envahir les gares de France pour une campagne de promotion massive de son livre.

Il est aidé en cela par Vincent Bolloré qui s’est non seulement offert une centaine de maisons d’édition (dont celles du groupe Hachette) pour y propager ses idées, mais possède désormais les points de vente Relay dans les gares.

Parce que cette privatisation de l’espace public par l’extrême-droite est inacceptable, nous demandons à Jean-Pierre Farandou, Président-directeur général de la SNCF et à Marlène Dolveck, directrice générale de Gare et Connexion de s’opposer à cette campagne de communication qui touchera plus d’une centaine de gares pendant 3 semaines. Nous rappelons que le Rassemblement national n’est pas un parti comme les autres, héritier des collaborateurs de la Waffen-SS, des tortionnaires d’Algérie, à l’opposé de nos valeurs républicaines et, nous l’espérons, de celles de la SNCF. 

Si la campagne d’affichage devait être maintenue, la SNCF participerait de fait à la promotion du président d’un parti politique ayant comme membres nombre de personnes condamnées pour des injures raciales et tout ce qui va avec : l’exclusion, la discrimination, la violence et le repli sur soi. La promotion des idées d’extrême droite n’est pas une chose à sous-estimer ou à normaliser, ces 581 panneaux seront chacun l’outil d’un endoctrinement qui ne dit pas son nom, normalisant l’idéologie d’extrême-droite. 

En agissant pour le retrait de cette campagne, nous envoyons le message que notre espace public n’est pas à vendre aux discours de haine et de division. Empêcher Bardella et le RN d’occuper nos gares, nos rues, nos esprits c’est aussi faire en sorte que des victoires populaires soient possibles contre les promoteurs des idées réactionnaires. 

Cette publicité pour un responsable d’extrême droite dans nos lieux communs crée un dangereux précédent, nous nous refusons à la normalisation de ces idées et nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous pour faire front contre son programme mortifère et ses représentants.


Cette pétition est lancée à l’initiative de Sud Rail et ~ Le Mouvement


~ Le Mouvement s’est engagé dès sa création contre l’extrême droite en organisant la mobilisation pour la fermeture des moyens de financement de Génération Identitaire ou plus récemment en portant une campagne contre le renouvellement de l’agrément de CNEWS et C8

La Fédération SUD-Rail a toujours combattu l’extrême droite, ses idées racistes, xénophobes et anti-démocratiques.

Nos gares ne sont et ne seront jamais un lieu où le Rassemblement National pourra faire campagne.


Monsieur Jean-Pierre Farandou Président Directeur Général du Groupe SNCF

Mme Marlène Dolveck Directrice Générale de Gares et Connexion

2 Place aux Etoiles 93 200 St Denis

St Denis, le 16 octobre 2024

Madame, Monsieur,

Nous apprenons ce jour le plan de communication de la maison d’édition Fayard pour le prochain livre du président du Rassemblement National Jordan Bardella qui fait état d’une campagne massive d’affichage dans de nombreuses gares SNCF (67 gares à Paris et en IDF et 43 grandes gares dans les autres régions) du 11 au 17 décembre prochain.

A l’heure où le Conseil d’Etat a confirmé le positionnement à l’extrême droite d’un parti – qui, nous le rappelons, a été créé par des Waffen-SS, des collaborateurs du régime de Vichy et des membres de l’OAS – la fédération SUD-Rail souhaite vous interpeller pour rappeler l’opposition totale des “valeurs” d’extrême droite de ce parti réactionnaire avec celles de notre syndicat et, nous l’espérons, du groupe SNCF.

En début d’année, la régie publicitaire de la RATP et de la SNCF Mediatransports n’a pas eu de problème pour retirer les affiches de l’humoriste Waly Dia et interrompre la campagne pourtant validée dans un premier temps au motif que celle-ci « présente un caractère politique incompatible avec le devoir de neutralité qui s’impose dans les transports publics et pourrait être considérée comme diffamatoire ou injurieuse », alors qu’il s’agissait d’un simple spectacle humoristique et, s’il ne nous appartient pas de juger de la qualité de celui-ci, cela pose la question de la liberté d’expression et de critique du pouvoir en place.

Mais cela ne poserait pas de problème à Gares et Connexion et à l’ensemble du groupe SNCF de participer à la promotion du président d’un parti reconnu et condamné pour des propos racistes et ce qui va avec ; l’oppression, la discrimination, la surexploitation et les violences. Nul besoin d’avoir lu le livre à paraître de Jordan Bardella pour savoir que celui-ci lui servira de programme politique. Le milliardaire Bolloré met son empire médiatique au service de l’extrême droite, après avoir tout misé sur Zemmour et Reconquête lors des présidentielles de 2022.

Avec force et gravité, la fédération SUD-Rail vous interpelle et exige que Gares et Connexion via sa régie publicitaire refuse cette campagne d’affichage au service d’un parti politique d’extrême droite.

Dans l’attente d’un retour rapide de votre part, veuillez recevoir nos salutations syndicales et antifascistes.

Pour la fédération SUD-Rail

Erik Meyer Julien Troccaz

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antifascisme antiracisme Luttes migrant·es

Marche des solidarités – Podcasts et déclarations

Plusieurs enregistrements de présentations faites lors du weekend de discussions des 28 et 29 septembre sont désormais accessibles en ligne, écoutez-les, partagez-les !

– Construire un Front de lutte contre le racisme et contre le fascisme : Les 4 interventions qui ont introduit le week-end et la discussion du samedi matin
Anzoumane Sissoko de la CSP75 : https://youtu.be/a4dlHmiQMzs
Christine du Front Commun Antifasciste 22 : https://youtu.be/Wa14pI4CVwU
Mimosa du collectif Les Inverti.e.s : https://youtu.be/aNKZKU5fEVw
Kahina, soutien des mineur.e.s isolé.e.s en lutte du collectif des jeunes du parc de Belleville : https://youtu.be/PtJaRJC2w8c

– Renforcer les luttes pour l’égalité des droits, luttes pour les papiers, logement, éducation : Présentation par Abdoulaye, délégué du collectif des jeunes du parc de Belleville, du collectif et de la lutte qu’ils et elles mènent depuis septembre 2023 en introduction de la discussion : https://youtu.be/yhDgj1B5z78

– Situation internationale et développement de la lutte internationale contre le racisme et le fascisme et la perspective d’une journée mondiale de manifestations contre le racisme et le fascisme le 22 mars 2025 : avec des interventions de Stand Up to Racism (Grande-Bretagne), Keerfa (Grèce), CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrant·e·s), Urgence Palestine et Alarm Phone (enregistré et monté par nos camarades d’Actualité des Luttes) : https://youtu.be/NI_f2uHtU3w

Le 2024-10-04 12:38, Marche des Solidarités a écrit :

Agir et construire la solidarité contre le racisme et le fascisme !

Riposte face aux récupérations racistes du féminicide de Philippine par les fascistes, soutien face à la répression du mouvement Palestine, solidarité face à un gouvernement qui s’attaque aux immigré.e.s : Les résultats de l’assemblée de la MARCHE DES SOLIDARITÉS des 28 et 29 septembre montrent ce qu’il y a à construire pour agir et s’organiser localement, nationalement et internationalement.

Sur le blog : https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/041024/agir-et-construire-la-solidarite-contre-le-racisme-et-le-fascisme
Sur le site : https://antiracisme-solidarite.org/

*****

La MARCHE DES SOLIDARITÉS a organisé en région parisienne un week-end de discussions qui a rassemblé, samedi 28 et dimanche 29 septembre, 200 personnes représentant différents collectifs, réseaux et organisations de Paris et sa région, de Marseille, Rennes, St Brieuc, Brest, Blois, Lille, Dieppe, Besançon et Clermont-Ferrand. Des collectifs de Nantes et Montpellier ont également exprimé leur intérêt mais n’ont pas pu participer.

Collectifs de sans-papiers et de mineur.e.s isolé.e.s en lutte, collectifs antiracistes et antifascistes, collectifs féministes et LGBTQI+, collectifs engagés contre le réchauffement et le dérèglement climatique, syndicalistes des secteurs de l’éducation, de la santé, du travail social et de la culture se sont rassemblés pour échanger sur la situation et déterminer ensemble des modalités d’organisation pour agir localement, nationalement et internationalement contre le racisme et le fascisme.

Ci-dessous les décisions prises par cette assemblée qui se réunira de nouveau en région parisienne au mois de Janvier 2025. Les dates exactes seront prochainement communiquées.

1/ Deux communiqués pour renforcer la solidarité antiraciste et riposter face aux fascistes

Nous avons rédigé ensemble deux communiqués que vous pouvez retrouver en intégralité sur notre site (à cette page) et à la fin de ce texte.

Contre l’instrumentalisation raciste du féminicide de Philippine et pour appeler à se mobiliser contre les rassemblements fascistes dans la rue (Format image et Format pdf)

En solidarité avec Elias d’Imzalène, militant du mouvement de Solidarité avec la Palestine, pour exiger la levée immédiate de son contrôle judiciaire et la relaxe de toutes les charges portées par le ministère de l’intérieur (Format image et Format pdf).

2/ Une plateforme commune pour agir et se coordonner

Nous nous sommes accordés sur un texte qui présente la plateforme de la MARCHE DES SOLIDARITÉS, qui nous rassemble dans nos revendications, nos objectifs et nos moyens d’organisation.
Ce texte est disponible sur notre site internet (à cette page) et à la suite de ces points de décisions (Format image et Format pdf).

Tous les collectifs, assemblées, organisations, cadres unitaires, associations, syndicats et sections syndicales qui veulent s’affilier à la MARCHE DES SOLIDARITÉS peuvent le faire et s’en revendiquer sur la base de la plateforme en envoyant un mail à marche-des-solidarites@riseup.net

3/ Partager les expériences et construire les prochaines mobilisations nationales

Nous organiserons une fois par mois une réunion en visio-conférence afin de partager les informations de mobilisations locales et d’organiser ensemble les mobilisations nationales décidées ensemble en premier celles du 18 décembre 2024 pour la journée internationale des migrant.e.s et du 22 mars 2025 pour la journée internationale contre le racisme et contre le fascisme.
Nous organiserons un nouveau week-end de discussions et d’organisations ouvert à toutes et tous en Janvier 2025.


Communiqué de la MARCHE DES SOLIDARITÉS – Contre l’instrumentalisation raciste du féminicide de Philippine
(Format image et Format pdf)

MEURTRE ET VIOL DE PHILIPPINE – AUCUNE PLACE POUR LES FASCISTES !
LUTTONS CONTRE LE RACISME ET LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES

Le meurtre et le viol de Philippine nous révoltent.
Leur instrumentalisation raciste par les fascistes nous révolte.
Les viols et les féminicides sont le produit d’un système sexiste. Ils n’ont rien avoir avec l’origine ou la nationalité des agresseurs et meurtriers.

Il s’agit du 104e féminicide décompté depuis le début de l’année. Si les personnalités politiques et les fascistes n’ont pas parlé des 103 féminicides précédents, c’est qu’ils n’avaient rien de raciste à en dire.
Les féministes réagissent déjà dans de nombreuses villes aux violences sexistes, sans attendre un cas particulier.

L’instrumentalisation raciste de ce meurtre et de ce viol paralyse les luttes contre les causes réelles, la lutte contre la culture du viol et le sexisme.

Nous ne laisserons pas les fascistes utiliser des drames pour se développer, à l’image de ce qu’il s’est passé cet été en Grande-Bretagne, où les fascistes ont utilisé le meurtre de deux filles à Southport pour appeler à des émeutes racistes en diffusant une rumeur sur l’origine du meurtrier.

Appel à rejoindre toute initiative qui s’opposera à la présence des fascistes dans la rue, et contre les violences sexistes et sexuelles.

QUE VIVENT LES SOLIDARITÉS ANTIRACISTE ET ANTISEXISTE !

Paris, le 28 septembre 2024


Communiqué de la MARCHE DES SOLIDARITÉS – Nous sommes Elias !
 (Format image et Format pdf)

NOUS SOMMES ELIAS

Réuni.es en Assemblée pour organiser la lutte contre le racisme et le fascisme à l’appel de la MARCHE DES SOLIDARITÉS,
– de différents collectifs, réseaux et organisations
– de Paris et sa région, Marseille, Rennes, St Brieuc, Brest, Blois, Lille, Dieppe, Besançon, Clermont-Ferrand

Nous disons :
– Nous sommes les peuples qui se soulèvent
– Nous sommes aux côtés des peuples palestiniens et libanais en intifada
– Nous sommes les quartiers qui se soulèvent contre les violences policières, le racisme et l’islamophobie, le fascisme et le colonialisme
– Nous sommes toutes et tous Elias d’Imzalène

Nous apportons notre soutien à Elias et exigeons la levée immédiate de son contrôle judiciaire et la relaxe de toutes les charges portées par le ministère de l’intérieur.

Paris, le 28 septembre 2024


PLATE-FORME de la MARCHE DES SOLIDARITÉS
(Format image et Format pdf)

La MARCHE DES SOLIDARITÉS se bat contre le racisme et les discriminations sous toutes leurs formes, contre le colonialisme et combat le fascisme. Elle défend l’égalité des droits de toutes et tous sans différence d’origine, de nationalité ou de religion. Elle revendique la régularisation de tous et toutes les sans-papiers, la liberté de circulation et d’installation, l’accès sans condition à l’éducation, au logement et à la santé, la fermeture des centres de rétention, la fin des violences policières.

La MARCHE DES SOLIDARITÉS repose sur l’implication centrale des personnes immigré.es et racisé.es et de leurs formes d’auto-organisation (notamment les collectifs de sans-papiers et de mineur.e.s isolé.e.s en lutte). Elle cherche à construire l’unité de toutes et tous sur les lieux de travail, les lieux de vie et les quartiers, la lutte collective et la solidarité.

La MARCHE DES SOLIDARITÉS regroupe toutes les formes d’organisation nationale ou locale (collectifs, coordinations, assemblées, lieux culturels, clubs sportifs, associations, syndicats et/ou sections syndicales, organisations politiques…) et individus qui le souhaitent et qui partagent ces objectifs.

Elle initie ou participe à des campagnes et actions qui permettent de rendre visible tous ces objectifs ou certains d’entre eux et de développer des luttes concrètes pour les atteindre.Les collectifs de la MARCHE DES SOLIDARITÉS
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MOTION – Face à la propagation des idées de l’extrême droite, le SNJ rappelle ses valeurs

Intervention du collectif Visa lors du Congrès du SNJ

Face à la progression de l’extrême droite, le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, réaffirme le rôle fondamental des journalistes pour préserver la démocratie. Il est crucial de porter haut nos valeurs inscrites dans la charte d’éthique professionnelle des journalistes (1918-38-2011).
L’extrême droite c’est l’extrême droite. Les mots disent le réel. Malgré ses tentatives de ripolinage, le Rassemblement national (RN) garde son ADN xénophobe contraire à la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité.

Refusons les injonctions de ce parti à ne plus utiliser l’expression « extrême droite » pour les désigner. Luttons contre l’extrême droitisation des esprits, qui s’exprime par l’utilisation de plus en plus fréquente des mots et concepts forgés par cette mouvance politique (« préférence nationale », « grand remplacement », « réinformation », « remigration », « ensauvagement », etc.).

Le SNJ encourage les journalistes à se former sur les discours et les pratiques de l’extrême droite, en utilisant par exemple les outils développés par Visa, Solidaires ou Acrimed. Le souci de la rigueur est un antidote à la contamination des esprits. L’extrême droite s’installe et prospère là où il n’y a plus de journalistes. Il est essentiel de réinvestir les zones rurales et périurbaines, parfois devenues des déserts de l’information, et de retisser des liens avec les citoyennes et citoyens.

Les entreprises de presse doivent recruter et permettre aux journalistes de renouer avec le terrain pour documenter les conséquences des politiques du RN à l’échelon local et national, et déconstruire son argumentaire. En clair, sortir des plans com’ des élus et les confronter à leurs promesses de campagne. Les directions doivent dégager du temps et des moyens pour nous permettre de faire correctement notre travail : contextualisation, vérification, croisement des sources…

Le SNJ appelle à plus de diversité dans les rédactions et à la solidarité de la profession envers nos confrères et consœurs – notamment les plus précaires – attaqués par des militants d’extrême droite ou boycottés par le RN. Les directions doivent jouer leur rôle de soutien à leurs équipes en cas de harcèlement par la fachosphère, qui cible en particulier les journalistes racisés et LGBTQIA+.

Luttons contre la prise de contrôle des médias par une poignée de milliardaires, en mesure de mettre au pas des rédactions pour imposer leur agenda politique ultra-réactionnaire. Contre la tentation d’entrisme de l’extrême droite dans les médias, nous appelons les directions d’entreprises de presse à la vigilance quant au recrutement de diplômés issus d’écoles financées par ce mouvement. 

Enfin, poursuivons la réflexion collective au sein de la profession afin de réaffirmer le rôle du journalisme au service du progrès humain. Une société démocratique nécessite une presse libre. Nancy Vendredi 18 octobre 2024

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antifascisme Éducation Internationalisme Palestine

Défense des libertés académiques et de la solidarité avec la Palestine

e communiqué a été publié le 04/10/2024SUD éducation exprime son opposition ferme au communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du 4 octobre 2024, qui stigmatise les prises de position des étudiant·e·s concernant le conflit en Palestine et au Liban.

En invoquant les principes de laïcité et de neutralité, le ministère tente de restreindre la liberté d’expression légitime des étudiant·e·s et personnels sur des sujets de justice et de solidarité internationale. SUD éducation dénonce cette tentative de museler la solidarité avec le peuple palestinien et affirme que l’université doit rester un lieu où s’expriment librement l’esprit critique et la réflexion sur les conflits internationaux. La liberté académique inclut la possibilité de s’engager sur des questions politiques et sociales, y compris la défense des droits des peuples opprimés.

En réprimant ces voix, le ministère compromet les principes mêmes qu’il prétend défendre : ceux d’un enseignement supérieur indépendant, critique et ancré dans la réalité du monde. La volonté de contrôle idéologique des universités exprimée par le ministre n’est pas acceptable.  SUD éducation rappelle également que la répression de la solidarité avec la Palestine s’inscrit dans un contexte plus large de criminalisation des mouvements sociaux.

Nous appelons les directions d’universités à ne pas céder à ces injonctions répressives et à garantir la liberté d’expression et de réunion au sein de leurs établissements.
SUD éducation restera aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent pour une paix juste et durable entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s, paix qui ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien. 

Aussi, SUD éducation appelle à manifester les 5 et 6 octobre 2024 partout en France en soutien au peuple palestinien et au peuple libanais.

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Les articles parus sur VISA en septembre.

Dossier VISA n° 14
preview ÉDITO : PAS DE PAUSE POUR L’ANTIFASCISME p2 LE DANGER FASCISTE EST TOUJOURS PRÉSENT p3 JORDAN BARDELLA : FILS A PAPA, APPARATCHIK ET MILLIONNAIRE p11 FN/RN EN 2024 RIEN NE CHANGE : TOUJOURS DES PROPOS ET ACTES FASCISTES DES CANDIDAT.ES p16 L’EXTRÊME DROITE C’EST LA VIOLENCE p30 4 POINTS QUI MONTRENT QUE LE FN/RN EST… afficher en ligne.
Sud Éducation 95 : La lutte antifasciste est une lutte syndicale !
preview 15 septembre 2024 2002, 2017, 2022, 2024… La France s’inscrit pleinement dans un contexte international de renforcement de l’extrême-droite. Rien que cet été, en Europe, le RN a obtenu 142 députés à l’Assemblée nationale (dont un dans le Val d’Oise !), en Allemagne, l’Afd est bien placée voire première dans plusieurs Länder d’ex-RDA et des… afficher en ligne.
Soirée unitaire : Lutter contre les idées d’extrême droite
preview Ce débat, organisé par l’association Le Poire Autrement a pour objectif de mettre en évidence le danger, pour notre démocratie, du développement des idées portées par l’extrême droite. Comment résister à la diffusion de fake-news et au développement de réseaux d’influenceurs opérés par les mouvements d’extrême droite ? Comment démasquer les arguments idéologiques de l’extrême… afficher en ligne.
CODEX 83 : Le Rassemblement National pourfendeur de l’antisémitisme ?
preview 2024-09-10 – comm presse Codex 83 propos de Schreck Fin août 2024 Monsieur le député Schreck, Rassemblement National, de la 8ème circonscription du Var, réagissait sur les réseaux sociaux à l’attentat de la Grande Motte en pointant « … ceux qui tous les samedis, comme à Draguignan, manifestent leur haine des juifs [ ] ont… afficher en ligne.
Solidaires et internationalistes, contre l’extrême droite nationaliste et xénophobe
preview Le socle idéologique du Rassemblement national et de toute l’extrême droite sont le nationalisme, le racisme (voir le 4 pages « Racisé·es et étrangèr·es ») et le patriarcat (voir le 4 pages « Femmes et minorités de genre »). Le RN a un projet fondamentalement nationaliste et xénophobe qui s’oppose à notre syndicalisme de transformation sociale et internationaliste.Le Rassemblement national… afficher en ligne.
LA VIE OUVRIÈRE – Comment combattre l’extrême droite ?
preview La CGT organisait une journée de réflexion sur la progression des forces d’extrême droite pour mieux les combattre lors de son comité confédéral national le 27 août 2024.Devant un parterre de dirigeants de fédérations, d’unions départementales et de la commission exécutive confédérale représentant son comité confédéral national (CCN), le « parlement » de la CGT,… afficher en ligne.
Dossier VISA n°14
preview ÉDITO : PAS DE PAUSE POUR L’ANTIFASCISME p2 LE DANGER FASCISTE EST TOUJOURS PRÉSENT p3 JORDAN BARDELLA : FILS A PAPA, APPARATCHIK ET MILLIONNAIRE p11 FN/RN EN 2024 RIEN NE CHANGE : TOUJOURS DES PROPOS ET ACTES FASCISTES DES CANDIDAT.ES p16 L’EXTRÊME DROITE C’EST LA VIOLENCE p30 4 POINTS QUI MONTRENT QUE LE FN/RN EST… afficher en ligne.
VISA à la fête de l’Humanité les 13, 14 et 15 septembre 2024
preview Pour la quinzième année, les militant-es de VISA vous accueillent sur leur stand au village du livre pendant les 3 jours de la fête de l’Humanité.Depuis 3 ans, elle se déroule au Plessis-Pâté, base 217, dans l’Essonne. Après une séquence électorale où le FN / RN augmente encore ses scores, aux Européennes et aux législatives,… afficher en ligne.
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antifascisme Internationalisme

Italie : une loi liberticide, esclavagiste et policière, qu’il faut absolument arrêter !

Nous relayons l’appel lancé par les camarades du Réseau Libre de lutter, en Italie. Le projet de loi liberticide du gouvernement Meloni, en soi, mérite un soutien international à celles et ceux qui s’y opposent. Mais comme l’expliquent nos camarades du Réseau Libre de lutter, le rôle d’avant garde joué par nombre de mesures des gouvernements italiens, en matière de mesures racistes, discriminatoires, liberticides, réactionnaires, impose d’autant plus une réponse internationaliste. Le faire connaître est un premier pas en ce sens.

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Nous appelons les camarades d’autres pays à prendre au sérieux ce qui se passe en Italie ces jours-ci : la Chambre des députés a approuvé, mercredi 18 septembre, un projet de loi du gouvernement Meloni qui frappe sévèrement toute forme de protestation de masse et de résistance, même passive, contre les interventions policières contre les manifestations et à l’intérieur des centres de détention pour migrants et des prisons. Bientôt, cette loi liberticide, d’État policier est censée être définitivement approuvée par le Sénat et entrer en vigueur.

À notre avis, il s’agit d’un saut quantitatif et qualitatif dans la répression étatique, organiquement fixé dans un ensemble de normes juridiques qui introduisent de nouveaux crimes et de nouvelles peines aggravantes, qui ne concerne pas seulement la situation italienne, mais peut devenir un modèle pour d’autres pays européens et non européens.

Il ne faut pas oublier qu’au cours des vingt dernières années, l’Italie a été – en Europe – à l’avant-garde du racisme d’État contre les populations immigrées, et en particulier contre les travailleurs immigrés. Ni qu’il y a un siècle, elle était la patrie du fascisme, une forme particulièrement féroce d’agression capitaliste contre le mouvement prolétarien.

C’est pourquoi nous attendons des camarades d’autres pays qu’ils diffusent notre dénonciation et les initiatives de lutte du Réseau Libre de Lutter. […]

DDL 1660 (Disegno de legge – Projet de loi) : une loi liberticide, esclavagiste et policière, qu’il faut absolument arrêter !

Depuis de nombreuses années, sous les prétextes les plus divers, des gouvernements de différentes couleurs ont mis en place des lois visant à restreindre la liberté de faire grève, de lutter, de manifester.

Le gouvernement Meloni est déterminé à poursuivre cette opération en faisant faire à la répression étatique des luttes et de la contestation elle-même un saut qualitatif et quantitatif par le biais du projet de loi 1660, qui se trouve depuis le 10 septembre à la Chambre des députés pour y être discuté et approuvé très rapidement.

Avec cette « loi matraque », le gouvernement veut régler les comptes avec toutes les réalités et les expériences de la lutte en cours et créer les instruments juridiques nécessaires pour prévenir et étouffer dans l’œuf les futurs conflits sociaux inévitables. La tendance croissante à la guerre sur le front extérieur nécessite un contexte social pacifié sur le front intérieur, et tous les appareils d’État « travaillent » dans ce sens.

En introduisant de nouveaux délits et de nouvelles majorations de peines, le DDL 1660 frappe à la fois les manifestations contre les guerres, à commencer par celles contre le génocide des Palestiniens de Gaza, et celles contre la construction de nouvelles colonies militaires ; les piquets de travailleurs ; les protestations contre les « grands travaux », les catastrophes écologiques, la spéculation énergétique ; les formes de lutte que ces mouvements adoptent pour accroître leur efficacité comme les blocages de routes et de voies ferrées ; les occupations de logements vacants. La loi contient également des dispositions très sévères contre toute forme de protestation et de résistance, même passive, dans les prisons et les Centres de détention des immigrés sans permis de séjour, même contre les protestations des membres de leur famille et des sympathisants qui les soutiennent.

La DDL 1660 va même jusqu’à sanctionner le « terrorisme de la parole », c’est-à-dire la détention d’écrits qui font l’apologie de la lutte – car derrière le recours à la catégorie « terrorisme », utilisée à dessein pour créer la peur, il n’y a rien d’autre que la lutte des classes, la lutte contre le colonialisme et les luttes sociales et écologiques.

Le revers de la médaille, c’est un ensemble de règlements qui assurent, outre l’accroissement de leurs pouvoirs, l’impunité totale de la police, la déchargeant de toute responsabilité pour son comportement, y compris les cas de plus en plus fréquents d’« abus d’uniforme », punissant sévèrement toute forme de résistance à ses actions, et lui donnant le droit de porter des armes même en dehors de son service.

Examinons les nouveaux règlements en détail.

1. Des règles draconiennes contre les manifestations et les piquets de grève des travailleurs

La plus lourde de toutes est celle qui prévoit jusqu’à 20 ans d’emprisonnement pour quiconque manifeste de manière « menaçante ou violente » pour empêcher la réalisation d’un « ouvrage public » ou d’une « infrastructure stratégique » (civile ou militaire) – dans ce cas, les circonstances atténuantes ne peuvent pas s’appliquer. Les manifestations contre la TAV, le Pont du détroit de Messine, les nouvelles bases militaires, la plantation d’éoliennes, etc. entrent toutes dans ce champ d’application. Mais même s’il ne s’agit pas de ce type de travaux, la nouvelle peine pour résistance, violence ou menace (même la simple menace !) à l’encontre d’un fonctionnaire (même un seul), ou d’un organe de l’État, lors d’une manifestation, n’importe quelle manifestation de rue – contre la guerre ou contre la fermeture d’une usine ou pour la liberté des camarades arrêtés – va d’un minimum de 3 à un maximum de 15 ans d’emprisonnement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître à ceux qui sont épris de démocratie, il s’agit de règles répressives plus sévères que celles contenues dans le code fasciste Rocco, qui stipulait que la résistance à un fonctionnaire public dans le cadre de protestations collectives était une circonstance atténuante.

Le blocage des routes ou des voies ferrées, moyen de lutte efficace utilisé dans les manifestations les plus déterminées, redevient un délit (maintenant un délit administratif) et est puni d’une peine allant de 6 mois à 2 ans. Le fait de commettre une infraction à proximité d’une installation ferroviaire constitue une circonstance aggravante.

Le DDL 1660 aggrave également la sanction pour ceux qui « dégradent » ou « détériorent » des biens meubles et immeubles « utilisés dans l’exercice de fonctions publiques » : peine d’emprisonnement de 6 mois à 1 an, pouvant aller jusqu’à 3 ans en cas de récidive (pour avoir écrit sur des murs !).

L’extension de la Divieto di Accedere alle manifestazioni SPOrtive (DASPO) aux abords des chemins de fer et des ports a également une fonction évidente de dissuasion contre la participation aux manifestations (nous avons tous à l’esprit l’occupation de la gare de Bologne ou les manifestations pour la Palestine dans les ports de Gênes, Salerne et Marghera). Le décret-Caivano, qui a renforcé la répression à l’encontre des mineurs, le prévoit déjà, en donnant au juge le pouvoir d’ordonner aux mineurs de ne pas participer à des manifestations politiques ou à des protestations.

De cette manière, la militarisation des territoires réalisée ces dernières années par les « Fogli di via » (assignation à résidence)), les signatures forcées, les Daspo, les interdictions de manifester et les interventions policières de plus en plus fréquentes et dures contre les manifestations et les protestations, fait un saut qualitatif.

2. De lourdes sanctions contre les occupants de logements vacants et les sympathisants

L’occupation « non autorisée » de logements vides, effectuée avec « violence ou menace » (mais la violence contre les biens est le simple cassage d’une serrure), par des familles ou des individus sans abri est punie de peines allant de 2 à 7 ans – et la réintégration rapide du propriétaire dans la possession du bien occupé devient la responsabilité de la police, qui peut le faire sans attendre une quelconque enquête judiciaire sur les circonstances spécifiques qui ont conduit à l’occupation. La sanction s’étend également aux individus ou collectifs qui apportent leur soutien (« ceux qui coopèrent »), alors que l’on est exonéré si l’on coopère activement avec les forces de police pour expulser ou dénoncer les occupants ou les sympathisants.

L’aggravation des peines pour la mendicité participe également de cette criminalisation de la précarité et de la marginalité sociale.

3. Le « terrorisme de la parole » est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 6 ans !

La DDL introduit deux nouvelles infractions commises, la première par quiconque « se procure ou détient de la documentation préparatoire à la réalisation d’attentats terroristes et de sabotages », la seconde par quiconque « distribue, diffuse, dissémine ou fait connaître par quelque moyen que ce soit du matériel contenant des instructions sur la préparation ou l’utilisation de matières explosives ou [note bien] sur toute autre technique ou méthode en vue de réaliser un ou plusieurs délits non fautifs contre la sécurité publique, puni d’un maximum d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».

Compte tenu de l’extrême élasticité et de l’arbitraire du concept de « terrorisme » – les terroristes sont, selon l’État italien, les organisations palestiniennes qui luttent pour la libération de leur peuple contre l’État colonial, raciste et génocidaire d’Israël, tandis que l’État d’Israël, tout en commettant un génocide par des moyens terroristes, ne fait que se « défendre » – il est évident que quiconque possède du matériel provenant de ces organisations, ou, par exemple, du matériel utile à la lutte contre les grands travaux (comme des instructions sur la manière de franchir une clôture), est passible, dans le premier cas, d’une peine de 2 à 6 ans, dans le second, d’une peine de 6 mois à 4 ans.

4. Les mesures contre les immigrés et les prisonniers sont parmi les plus brutales et les plus haineuses

Toutes les mesures pénales décrites jusqu’à présent touchent également les immigrés (il suffit de penser aux piquets de grève des travailleurs, qui, ces dernières années, ont été tenus presque exclusivement par des porteurs et des chauffeurs logistiques immigrés, ou à l’occupation de maisons), mais certaines mesures particulièrement odieuses les touchent spécifiquement et aggravent la législation spéciale déjà existante contre les immigrés, mise en place au cours des trente dernières années sous la bannière du racisme d’État.

Tout d’abord, un nouveau crime est introduit, qui frappe avec une extrême violence toute personne qui « promeut, organise ou dirige une émeute » dans un centre de rétention, un hotspot ou même dans un « centre d’accueil » normal – la peine est de 1 à 6 ans (pour ceux qui y participent, elle est de 1 à 4 ans), et peut aller jusqu’à 20 ans si un membre des forces de police ou du personnel du centre subit des blessures graves ou très graves. Mais qu’est-ce qu’une émeute ? Comme pour le terme « terrorisme », le flou et l’arbitraire de la notion servent à élargir le nombre d’auteurs punissables et à alourdir les peines – déjà aujourd’hui, la « violence », la « menace » ou la « résistance active » peuvent être punies, mais avec la nouvelle loi, il sera facile de « construire » l’hypothèse d’une émeute.

Deuxièmement, les immigrés enfermés dans les centres de rétention, les hotspots et les centres d’accueil peuvent être lourdement sanctionnés en cas de « résistance passive » aux « ordres donnés » (qui ne doivent même pas être légitimes) non seulement par les policiers, mais aussi par le personnel des centres qui n’appartient pas aux forces de l’ordre de l’État – une règle destinée à éduquer les personnes enfermées dans les centres de rétention, les hotspots et les centres d’accueil à la soumission absolue.

Troisièmement, le délai pendant lequel l’État peut révoquer « la citoyenneté accordée à un « étranger » pour des condamnations liées au « terrorisme » est porté à 10 ans (contre 2 actuellement).

Enfin, pour disposer d’un téléphone portable, l’immigré originaire d’un pays non européen doit être en possession d’un permis de séjour, que la législation de l’État rend très difficile à obtenir afin de préserver une zone d’immigration sans permis de séjour à surexploiter. Compte tenu de l’importance des téléphones portables pour tout type de communication aujourd’hui, il s’agit d’une grave amputation de la socialité des nouveaux immigrants et d’un obstacle majeur à leur processus de régularisation. Cette règle a été insérée au dernier moment et démontre qu’en l’absence d’une forte mobilisation publique et de masse, le processus parlementaire ne fera qu’exacerber la charge répressive de ce DDL.

Dans le même temps, le nouveau délit de révolte pénitentiaire ou carcérale tombe comme un couperet sur le dos des prisonniers (dont 32% sont des immigrés) – dans ce cas, quiconque « promeut, organise ou dirige une révolte » est puni d’une peine d’emprisonnement de 2 à 8 ans, pour ceux qui y participent la peine est de 1 à 5 ans, mais avec des circonstances aggravantes (utilisation d’armes, blessés ou morts) la peine s’élève jusqu’à 20 ans ! La résistance passive aux ordres des gardiens de prison est également punie.

Si cela ne suffit pas, une circonstance aggravante spéciale est introduite pour le délit d’incitation à la désobéissance aux lois, s’il est commis en prison ou par le biais d’écrits ou de communications destinés aux détenus.

5. Il ne pouvait manquer une disposition spécifique à l’égard des femmes

Et c’est bien le cas. Jusqu’à présent, le report de l’exécution de la peine pour les femmes enceintes ou les mères d’enfants de moins d’un an était obligatoire ; avec la DDL 1660, il devient facultatif, comme il l’est aujourd’hui pour les mères d’enfants de 1 à 3 ans.

L’autre face du DDL 1660 est l’énorme augmentation des pouvoirs et des protections des forces de police

Leurs pouvoirs sont accrus directement lors du dégagement des maisons occupées et par le droit de porter en dehors du service, même sans permis, des armes non réglementaires ; indirectement par l’augmentation généralisée des peines pour toute forme de résistance, même passive, à leurs ordres et pour toute forme d’atteinte, même très légère, à leur corps – qui est punie d’office par des peines de 2 à 5 ans, contrairement aux atteintes aux citoyens ordinaires, qui ne sont punies que sur plainte et avec des peines plus légères. Le seuil de 5 ans est important car il permet à la justice de mettre l’auteur présumé en prison par le biais de la détention préventive. Policiers, carabiniers, gardiens de prison deviennent ainsi des corps sacrés, comme l’ordre du capital au service duquel ils se trouvent.

C’est pourquoi ce DDL liberticide, esclavagiste et policier, rédigé sous la dictée des commandements militaires et pour les besoins de la course à la nouvelle guerre mondiale, doit être dénoncé et stoppé !

Nous le rejetons dans son intégralité, parce qu’il frappe toutes les luttes et formes de protestation en cours, et parce qu’il sert à imposer dans les usines, les entrepôts, les écoles, les prisons, l’ensemble de la société, une économie de guerre et une discipline de guerre qui retombent avec leurs terribles coûts matériels et humains sur les classes laborieuses, qui constituent l’écrasante majorité de la société.

Ces réglementations d’État policier rappellent de plus en plus la structure classique des lois martiales promulguées en temps de guerre. C’est précisément pour cette raison qu’une mobilisation extraordinaire est nécessaire contre le DDL 1660, capable de s’opposer à la fois à son caractère odieusement répressif et vindicatif et au contexte de guerre dont il s’inspire.

Rete Liberi/e di lottare – Fermiamo insieme il DDL 1660

(Réseau Libre de lutter – Arrêtons ensemble le DDL 1660)

La loi a été votée à la Chambre des député.es le 18 septembre ; elle doit encore passer au Sénat.

prime adesioni (in ordine alfabetico)

Assemblea in solidarietà con la resistenza palestinese, Trento – Associazione Libertade, Sardegna – Blocchi precari metropolitani, Roma – Brescia anticapitalista – Cagliari Social Forum – Casa del popolo, Teramo – Centro Handala Ali – 22 comitati sardi contro la speculazione energetica (*) – Comitato 23 settembre – Comitato No Tav di Trento – Comitato permanente contro le guerre e il razzismo, Marghera – Coordinamento dei Comitati di lotta di Roma e Viterbo – Cpa Firenze Sud – Cub Pisa – CUB Rail – “Dobbiamo vivere” / Lavoratori disoccupati e precari, Torino – Gpi / Giovani Palestinesi d’Italia – International Migration Alliance / sez. Italia – Laboratorio politico Iskra – Liberare tutt*, coordinamento contro la repressione e il carcere – Madri contro la repressione – Movimento di lotta per il lavoro 7 novembre, Napoli – Movimento No Tav – Osservatorio Repressione – Panetteria occupata, Milano – SI Cobas – Sbm / sindacato di base multicategoriale, Trento – Verona per la Palestina – Tendenza internazionalista rivoluzionaria – Udap / Unione Democratica Arabo-Palestinese – Ultima generazione – Usb sociale Sardegna

Nuove adesioni (in ordine alfabetico)

Associazione culturale La credenza, Bussoleno – Associazione marxista rivoluzionaria Controvento – Associazione Yairaiha onlus – Associazione politico-culturale Notti rosse Casalgrande (Reggio Emilia) – Attac Italia – Cobas Cagliari – Cobas Pubblico Impiego, Lombardia – Collettivo radiofonico Radio Grad, Pisa – Collettivo studentesco Liceo B. Croce, Palermo – Comitato anti-razzista 5 luglio, Fermo – Comitato Piazza Carlo Giuliani Odv, Genova – Giovani comunisti/e – Laboratorio politico perUnaltracittà, Firenze – Mamme in piazza per la libertà di dissenso, Torino – Movimento Nonviolento Sardegna – No Camp Derby, Pisa – Parallelo Palestina – Rifondazione comunista – Pcl – Terra e Libertà, Calabria.

Ulteriori adesioni

Collettivo femminista di inchiesta sociale Ipazia, Napoli – Collettivo Hurriya, Pisa – Centro sociale Foa Boccaccio, Monza – Comitato Besta, Bologna – Comitato internazionalista, Como – Csoa ex-Snia, Roma – Carc – Melitea – Odissea, giornale di Milano – Plat, Bologna – Rete ambientalista/Movimento di lotta per la salute G. Maccacaro – Rosa rossa, blog anticapitalista – Soccorso Rosso Internazionale (Torino, Roma) – Pcmli – Uds della Campania – Coordinamento di solidarietà con il popolo palestinese, Roma

Ultime adesioni

Campagna Lasciatecientrare/MaipiuCie, Gruppo anarchico Bakunin (Roma e Lazio), Cub Trento, Bilocale Popolare di Sferracavallo (Orvieto), Presidio No Inceneritori No Aeroporto (Firenze), Collettivo transfemminista FuoriGenere (l’Aquila), Rete Jin – nodo di Milano, Collettivo Controtendenza (Piacenza), Ambulatorio medico popolare, Milano – Casematte (L’Aquila), Genova antifascista, Nuova Resistenza, Unione degli studenti (a livello nazionale), Mezzoradaria (Radio Città Fujiko), Link – coordinamento universitario, Rete della conoscenza, Rete Mai più Lager No ai Cpr, Cantiere sociale Cienfuegos (Firenze), Laboratorio politico Alberone (Roma), Futura società, Circolo Prc Di Vittorio/Lenin (Torino), Risorgimento socialista, Collettivo Caracol (Palermo), Fuori da Nato e guerre (Ravenna), Forum nazionale Salviamo il paesaggio Difendiamo i territori

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antifascisme antiracisme Dans les Yvelines, une classe en lutte...

Craft Beer Lab & Cocorico : des repères à fachos versaillais

Un dossier de nos camarades de l’AFA 78 en ligne ici

Deux établissements, un patron : un boulevard pour l’extrême droite à Versailles

Après avoir réalisé un travail d’enquête sur le groupe néo-fasciste versaillais Auctorum, l’Action Antifasciste Yvelines a décidé de s’intéresser à deux établissements qui ont pignon sur rue à Versailles et qui n’ont cessé depuis leur création d’accueillir l’extrême droite sous toutes ses formes. C’est donc sur les cas du Craft Beer Lab et du Cocorico que nous allons nous pencher, deux bars qui appartiennent au même propriétaire.

Le Craft Beer Lab (CBL) et le Cocorico, ce sont avant tout l’histoire du patron, Alexey Negin. En 2014, il crée avec un associé l’entreprise Lamengin, grâce à laquelle ils rachètent le bar/restaurant « La Gueuze », Rue Soufflot à Paris, à 300 mètres du Panthéon. Le business semble plutôt bien fonctionner puisque quatre ans après, l’entreprise Lamengin rachète une laverie située juste à côté de « L’Académie de la Bière », institution parisienne, et y installe à l’été 2018 « Vape&Beer », aussi connue comme la cave de l’Académie. Quant au deuxième associé de l’entreprise Lamengin, il crée une seconde entreprise afin de racheter l’Académie de la Bière en 2020. 
C’est dans cette cave à bière qu’Alexey Negin se fait la main. Avec son employé, il crée WCB France en 2019, entreprise de commerce de bières en gros et au détail qui permet à Alexey de contribuer à son commerce au sein de la cave de l’Académie mais surtout, de préparer l’ouverture de sa future cave à bières à Versailles, le Craft Beer Lab.

Alexey Negin, patron du Craft Beer Lab, avec une croix celtique juste à côté de sa tête taguée sur le mur derrière le comptoir.

Quand il pose ses valises à Versailles en février 2020, Alexey Negin a donc une bonne expérience du commerce de la bière et des fonds qui lui permettent d’obtenir des locaux bien placés, 6 rue des Récollets, aux pieds du château de Versailles. La période COVID rend compliquée l’ouverture du Craft Beer Lab, qui fonctionne en vente en ligne ou à emporter jusqu’à l’été 2020. Par ailleurs, l’ouverture au public du bar ne dure que quelques mois avant la deuxième vague COVID qui oblige le bar à fermer à nouveau ses portes jusqu’à l’été 2021 et à repasser en vente en ligne. Malgré tout, ces quelques mois d’ouverture ont permis au CBL de se faire un petit public local, des riverain·e·s mais surtout beaucoup d’étudiant·e·s des écoles et universités voisines (ENSA-V, UVSQ, prépas, etc). Parmi ce jeune public, on trouve aussi les néo-fascistes d’Auctorum dont l’existence reste encore confidentielle mais pour qui le patron comme l’équipe du CBL se prennent vite d’affection.

Stickers Action Française, appelant à la remigration, anti-antifa crew, Auctorum recouvert par Virage Auteuil (à gauche) et stickers Génération Identitaire, OKLM Squad (le O étant remplacé par une croix celtique), Zemmour etc (à droite) aux abords du CBL.

En plus des stickers Auctorum, Action Française, Dissidence Française et autres groupes fascistes qui fleurissent autour du bar, on peut observer plusieurs références fascistes dans la déco intérieure du CBL. Alors qu’en septembre 2020, des dessins viennent couvrir les murs de l’établissement, des croix celtiques mais aussi des références à l’Espagne franquiste (« Vive la Mort » écrits à plusieurs endroits) apparaissent. Pire encore, un bel espace est réservé juste au dessus du présentoir à bières du bar pour un tag « Tommie Lindh présent », accompagné d’une croix celtique. Le tag a été effacé quelques mois après pour laisser la place à d’autres gribouillages mais une chose est sûre, ce tag est en lien direct avec l’hommage rendu à Tommi Lindh devant le château de Versailles en mai 2021 par les groupes Auctorum, Luminis et Paris Nationaliste (émanation des Nationalistes, ex-Œuvre Française). On retrouve même sur le Facebook du bar, une photo du patron avec une croix celtique taguée sur le mur derrière le comptoir. Beaucoup de ces inscriptions ont désormais disparu mais on en retrouvait encore en 2023, notamment un « Vive la France et son armée ! » juste au dessus du comptoir du bar. Drôle d’ambiance.

Tag en hommage à Tommie Lindh au CBL en juillet 2021 (à gauche), tag croix celtique, « si omnes, ego non » (devise de la maison de Clermont-Tonnerre appréciée par les catho-tradi), « Vive Louis… » (Croix-V-bâton ?) en juin 2022 (à droite).

C’est en 2022 que cette collaboration entre le Craft Beer Lab et Auctorum s’officialise, avec l’organisation par Auctorum d’un concert du groupe de rock fasciste Franc-Tireurs Patriotes au CBL1, groupe dont le concert prévu un an plus tard à Lille sera interdit par la préfecture (annulation notamment justifiée par la présence des membres de FTP au concert néo-nazi organisé par le GUD à Saint-Cyr l’Ecole le 9 mai 20232). Non content d’accueillir un concert faf dans son bar, le patron n’hésite pas à suivre Auctorum et d’autres pages d’extrême droite et à mettre des likes sur leurs photos d’entraînement de boxe. Il poste même sur la page officielle de son bar les photos du concert, avec le drapeau d’Auctorum tendu au dessus de la « scène » mais également des gros plans sur des t-shirts dont les logos et slogans semblent décidément familiers de ce bar, comme « Viva la morte », la croix celtique ou encore le valknut3, symbole nordique détourné en symbole suprémaciste par l’extrême droite. On retrouve aussi un certain nombre de polo Fred Perry noirs à liseret jaune dans la foule, modèle de polo choisi par le groupe suprémaciste américain Proud Boys pour se démarquer et qui force même la marque à retirer de la vente ce modèle4.

Affiche du concert (à gauche), dans la foule, un t-shirt faisant référence au franquisme (et avec drapeau nazi détournée sur la manche), un t-shirt avec valknut sur la nuque et deux Fred Perry type Proud Boys (à droite).

2022, c’est également l’année pendant laquelle le patron du CBL fait l’acquisition d’un deuxième local commercial, le Cocorico, situé au 7 passage Saint-Pierre, toujours à Versailles. Ce local est destiné à accueillir un deuxième débit de boisson plus classy, avec une pièce principale plus grande et un étage privatisable. Mais avant l’ouverture, il faut faire des travaux. C’est ainsi qu’Alexey Negin fait appel à Thibault Bonnaud, alors trésorier d’Auctorum (devenu aujourd’hui chef du groupe), pour des travaux de carrelage et de maçonnerie. Par ailleurs, à la même période, Thibault travaille comme barman au Craft Beer Lab en parallèle de ses études. On observe donc un copinage plus que consommé entre le gérant d’un, et bientôt deux établissements sur Versailles et un groupe néo-fasciste dont les membres sont visés par plusieurs affaires judiciaires pour faits de violence.

Un événement inquiétant illustre parfaitement cela. 
Le 12 janvier 2023 vers 19h, alors que des membres du Cercle de Silence de Versailles (action publique non-violente pour le respect des droits et de la dignité des étrangers sans-papiers) plient bagage, iels sont pris·es à parti et insulté·e·s par trois individus habillés, casquettés et masqués de noir, provenant du Passage Saint-Pierre. Des propos racistes tels que « l’insécurité vient des immigrés », « ce sont des violeurs comme cet érythréen… des délinquants », mais aussi des menaces (dont certaines sexistes) telles que « La prochaine fois on vous fera danser » ou «c’est votre génération qui les a fait venir, heureusement que dans dix ans vous serez morts » sont prononcés5. Parmi eux, Thibault (encore lui…) et Victor (autre pilier d’Auctorum), fraîchement rentrés d’un weekend à Rome chez les néo-fascistes de Casapound6. La raison de cette virée en Italie était l’hommage annuel des fascistes italiens à trois de leurs membres assassinés devant les anciens locaux du MSI, parti néo-fasciste fondé à l’après-guerre et dont le logo en forme de flamme tricolore a inspiré celui du Front National.

Alexey Negin a donc offert un certain nombre de moyens logistiques et économiques à Auctorum, que ce soit par l’accueil d’un concert faf, l’emploi de membres d’Auctorum au sein de son entreprise ou même tout simplement, le fait de leur offrir un espace où ils sont « chez eux ». Car c’est bien là que tout a commencé à se jouer. En laissant des militants d’extrême droite s’installer dans son bar, en faire leur repère, dessiner des croix celtiques sur les murs et recouvrir les gouttières du bar avec des stickers fascistes, le patron du Craft Beer Lab a offert à Auctorum et à l’extrême droite en général un espace où se rencontrer, créer du lien et se développer. Et aux dernière nouvelles, ces liens ne sont pas moins forts aujourd’hui, puisqu’Auctorum publiait en novembre 2023 pour ses quatre ans d’existence une photo de Paul Pichon, son désormais ex-chef, accoudé au comptoir du CBL avec un t-shirt floqué d’une citation du collabo et antisémite Brasillach.

Paul Pichon, ex-chef d’Auctorum, fête les quatre ans de son groupe fasciste au CBL, avec un t-shirt rendant hommage au collaborationniste Brasillach (novembre 2023).

Nous l’avons vu, le patron du Craft Beer Lab et du Cocorico entretient de très bonnes relations avec le groupe néo-fasciste versaillais Auctorum. Cependant, ses sympathies ne semblent pas s’arrêter là mais concernent toutes les composantes de l’extrême droite et notamment les partis politiques et syndicats étudiants.

C’est auprès de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, qu’Alexey Negin se montre le plus concilient. En 2021, c’est au Craft Beer Lab que les militant·e·s de Génération Zemmour 78 célèbrent le lancement de campagne de leur candidat. A cette soirée, on retrouve notamment Alexandre de Carbonnières (cadre Gen Z 78), Hubert Vonderscher (petit frère de Vianney Vonderscher, responsable RNJ 78 et attaché parlementaire RN mais aussi ancien président de la Cocarde7) ou encore Aodrenn Thibault (proche d’Auctorum). Iels vont même jusqu’à déployer une grande banderole « Zemmour 2022 » devant le bar pour le Nouvel an. Les Gen Z ont également le droit de s’organiser des « Zapéro » Zemmour au CBL, avec diffusion des passages sur CNews de Zemmour sur la télé du bar. Ce champ libre que laisse le patron du Craft Beer Lab ne semble d’ailleurs pas s’être limité aux campagnes électorales de 2022 puisqu’encore dernièrement pour la campagne des Européennes 2024, les responsables locaux ET nationaux donnaient rendez-vous au Craft Beer Lab pour des soirées de recrutement.

Les Gen Z 78 devant le CBL, rue des Récollets (à gauche), les Gen Z 78 sont comme chez eux au CBL (à droite).

Le 18 avril 2023, soit deux semaine seulement après l’ouverture du Cocorico, Alexey Negin y accueille Philippe Vardon (ex-membre du groupe de RAC Fraction, membre fondateur du Bloc Identitaire et cadre de Reconquête), Laurence Trochu (candidate locale récemment élue députée européenne sous l’étiquette Reconquête) et Oliver Le Coq (délégué département Reconquête 78) pour une conférence. Il y avait tant d’autres endroits pour organiser une telle conférence, plutôt qu’un bar tout récemment ouvert et encore peu connu mais c’est bien le Cocorico qui a donc presque inauguré son bar en accueillant la crème du parti pétainiste Reconquête. Il est à noter que cette invitation intervient deux semaines après la venue de Zemmour au Palais des Congrès de Versailles pour la présentation de son dernier torchon. Cette même journée, une vingtaine de membres d’Auctorum et d’élèves du lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole étaient venus attaquer un blocus au Lycée La Bruyère de Versailles, dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Un climat qui là encore, est justifié par le soutien apporté aux néo-fascistes versaillais et autres partis d’extrême droite par des chefs d’entreprise comme le patron du CBL et du Cocorico qui leur offre un boulevard.

Laurence Trochu, Olivier Le Coq et Philippe Vardon remercient le Cocorico pour son accueil chaleureux.

On peut évoquer brièvement l’UNI UVSQ qui, brillant par son inexistence sur les campus de la fac, trouve tout de même le temps de préparer les campagnes électorales étudiantes au CBL. Leur apéro de rentrée 2023/2024 s’y est d’ailleurs tenu le 3 octobre dernier. Dommage pour ce syndicat fantomatique, on ne les a plus entendus ni vus de l’année, pas même au CBL. Enfin, presque. Un de leurs militants a fini par se faire embaucher et travaille désormais comme barman du CBL. Ce même barman qui, comme un heureux hasard, like et suit aussi les pages Facebook et comptes Instagram d’Auctorum, de Luminis et du GUD.

Il y a également le « groupe de chant » facho-tradi Canto Versailles, renommé récemment en Chantons Versailles qui organise régulièrement des apéros chantants dans les établissements d’Alexey Negin ou sur la place publique à Versailles et qui est une émanation du Projet Canto, dont Libération et La Horde ont déjà dressé le portrait8. Projet au départ centré sur le développement d’une application mobile pour inciter les utilisateur·ice·s à chanter des chansons traditionnelles (comme l’hymne officiel de la dictature franquiste Cara Al Sol), le Projet Canto s’est décliné après la période COVID en des apéros chantants bien français aux quatre coins de la France. Derrière le côté « franchouillard » et gentillet de ces soirées, c’est l’occasion pour la jeunesse de droite de se retrouver, que ce soit les milieux tradi, les lycéens militaires de Saint-Cyr, les nazillons d’Auctorum ou d’autres bourgeois qui regrettent leurs années en école de commerce. Ainsi, iels créent du lien, se rencontrent, échangent et copinent, sans avoir besoin cette fois-ci de fonctionner via un événement privé et de se terrer dans un lieu annoncé à la dernière minute, comme c’est le cas pour les conférences d’Auctorum (voir nos posts sur ce sujet).

Au centre de l’image, de gauche à droite, Thibault Bonnaud, Tugdual Guéry, Anthony « Frontchov » Jacob et Eugénie Fornal, toustes membres principaux d’Auctorum, présent·e·s au Cocorico pour un événement Canto Versailles en septembre 2023

Ce dernier point est important puisqu’il se rapporte au combat culturel mené par l’extrême droite ces dernières décennies. Ces événements ne sont pas que de simples soirées franchouillardes faites de chants autour de quelques verres de bière, de saucisson et de fromage. Ces apéros organisés par Chantons Versailles font partie intégrante du modèle identitaire et de la culture traditionaliste qu’il diffuse, celle d’une France profonde, attachée aux produits bien de chez nous, aux chants bien de chez nous, aux gens bien de chez nous. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Chantons Versailles sont allés se montrer au Salon de l’agriculture mais bien pour revendiquer leur attachement au monde agricole et aux « terroirs », le monde paysan ayant toujours été dragué par l’extrême droite, tout particulièrement en temps de crise (comme ce fut le cas cette année au Salon).

Depuis plusieurs années, des entreprises privées et associations menées par des militant·e·s d’extrême droite accroissent leur influence tant dans le domaine de l’agroalimentaire ou de l’artisanat que de l’événementiel. Ainsi, de plus en plus de bourgeois·es né·e·s de bonne famille se lancent dans l’élevage porcin, l’apiculture, le travail du bois mais aussi organisent de grands banquets chantants qui rassemblent des dizaines de militant·e·s d’extrême droite comme le Canon Français9, la Grande Ripaille10 ou encore tout simplement, la chaîne de restauration Gueuleton11. Cette chaîne, qui possède 21 établissements dont la quasi-totalité accueille le Projet Canto/Chants de France, a vu passer dans certains de ses établissements des militants néo-fascistes comme Erwan Deshais, membre d’Auctorum et qui a travaillé au Gueuleton Nantes pendant l’été 2023.

Cet intérêt pour de vieux chants français, une certaine culture culinaire française et surtout un folklore vieille France ne sont pas inoffensifs et constituent les éléments les plus accessibles au grand public pour mener la bataille culturelle, dont Antonio Gramsci disait que son hégémonie était mère de toutes les batailles. Gramsci, fondateur du Parti communiste italien, militant antifasciste de la première heure à qui il en coûtera la vie, est ironiquement devenu une des principales références de l’extrême droite et tout particulièrement des milieux néo-nazis, ou « nationalistes révolutionnaires ». Aujourd’hui, cette bataille culturelle a quitté les obscures revues et cercles de réflexion fascistes pour prendre forme à travers des banquets, des sessions de chants, et l’actualité politique tend à montrer que l’extrême droite est en train de la remporter.

En accueillant les petits chanteurs de chez Chantons Versailles dans ses établissements, Alexey Negin contribue à la victoire de l’extrême droite dans cette bataille culturelle, lui qui accueille également à bras ouverts chaque formation locale d’extrême droite, sans oublier son amitié et l’aide précieuse qu’il a apporté au groupe néo-fasciste Versaillais Auctorum.

Etudiant·e·s, zythologues, riverain·e·s ou touristes, vous savez désormais quels bars éviter pour ne pas financer la vermine fasciste locale, qu’elle soit groupusculaire, institutionnelle ou associative. Nous vous invitons également à partager à un maximum de contacts ces informations afin que les client·e·s du Craft Beer Lab et du Cocorico ne se fassent plus tromper sur la marchandise.

Pas de fachos dans nos bistrots !

1. https://lahorde.info/Francs-Tireurs-Patriotes-FTP-le-retour-des-morts-vivants
2. Arrêté portant interdiction du concert Francs Tireurs Patriotes (FTP) du 9 juin 2023, émis le 7 juin par le Préfet du Nord Georges-François Leclerc
3. https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/qu-est-ce-que-le-symbole-valknut-photographie-sur-des-bras-de-policiers-a-lille-7900272543
4. https://help.fredperry.com/hc/fr/articles/360013596117-Proud-Boys-Statement
5. Propos recueillis auprès des personnes agressées, membres du Cercle de Silence Versailles.
6. https://actionantifasciste78.noblogs.org/post/2024/04/26/ii-auctorum-et-ses-liens-avec-dautres-forces-dextreme-droite/#attachment_108
7. https://www.streetpress.com/sujet/1701278537-rassemblement-national-rn-radicaux-identitaires-monarchistes-neonazis-le-pen-bardella
8. https://www.liberation.fr/politique/canto-lappli-subventionnee-qui-fait-chanter-lextreme-droite-20221019_GYCGIJKF6JBHNNGW5K7SK7VGRE/ & https://lahorde.info/Canto-l-app-qui-fait-chanter-les-fachos
9. https://www.ladepeche.fr/2024/05/28/on-ne-fait-pas-de-politique-le-canon-francais-organise-un-immense-banquet-ambiance-fete-de-village-au-min-toulouse-11977321.php
10. https://www.courrier-picard.fr/id519660/article/2024-05-04/compiegne-environ-80-personnes-se-sont-reunies-pour-la-grande-ripaille-dans-les
11. https://www.liberation.fr/lifestyle/gastronomie/restaurants-gueuleton-est-ce-que-tout-est-vraiment-bon-dans-le-cochon-20240502_WMWLM4DBQJGRTI7RAUDA4356KI/

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Actu Solidaires 78 antifascisme antiracisme

À Chatou comme partout : stop à la banalisation des actes racistes

Suite aux tracts racistes et haineux diffusés à Chatou (78)*, des militant·es de l’AFA 78 et de Solidaires 78 ont organisé une distribution de tracts le samedi 13 juillet 2024 à Chatou…

Dans les Yvelines comme ailleurs, les racistes nous trouverons toujours sur leur chemin !


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Actu Solidaires 78 antifascisme antiracisme

Après les élections : gagner les revendications !

Les élections législatives sont passées mais rien n’est réglé. Notre syndicat a fait campagne contre l’extrême droite incarnée par le Rassemblement national, car son projet est contraire à nos valeurs d’égalité, d’antiracisme, de féminisme, de solidarité, de justice et parce qu’il est un danger pour nos libertés.

Pour autant, tout reste à faire. Si le Rassemblement national ne gouverne pas, nous ne pouvons nous en contenter. Passé le temps des élections, c’est maintenant le temps des revendications.

Les urgences sociales demeurent : les salaires n’ont pas suivi l’inflation, les coupes budgétaires et les mesures d’austérité sont toujours à l’ordre du jour. Elles mettent toujours plus en péril les services publics : bureaux de poste, arrêt de bus, gare, France Travail, hôpitaux… . Les fermetures éloignent les services publics de la population. Ceux qui perdurent se trouvent dégradés par les suppressions de postes et les baisses de moyens : tout est bon pour justifier des privatisations qui ne sont rien d’autre qu’une gigantesque braderie de nos biens communs.

Rien ne se profile pour améliorer la situation de l’immense majorité de la population tandis que la patronat continue à s’enrichir avec des profits records.

L’Union syndicale Solidaires appelle à se réunir sur les lieux de travail et à préparer la mobilisation pour :

  • l’augmentation des salaires : +400 euros pour toutes et tous dans le public et le privé
  • le SMIC à 2000 euros nets
  • l’indexation des salaires sur l’inflation
  • l’abrogation de la réforme des retraites avec en perspective une retraite à 60 ans et 37,5 annuités de cotisation.

Pour faire entendre et gagner les revendications du monde du travail, nous devons reprendre l’offensive quel que soit le gouvernement en place. Nous ne pouvons compter que sur nous mêmes.

L’Union syndicale Solidaires travaille à la construction d’une mobilisation unitaire, pour gagner par la lutte, l’abrogation de la réforme retraite et le retour de la retraite à 60 ans.

On se syndique, on se mobilise, on va chercher le retrait de la réforme des retraites !

L’Union syndicale Solidaires est un syndicat qui couvre tous les départements, et des secteurs professionnels très divers. Nous sommes présents dans le public comme le privé ainsi que chez les étudiant·es, les chômeur-ses et les retraité·es. Nous menons un syndicalisme de lutte, sans concessions avec le patronat. Notre force est notre nombre, alors rejoins-nous !


Syndique-toi !

Catégories
antifascisme antiracisme

Appel unitaire : Pour que le pire évité aujourd’hui n’arrive pas demain Construisons des territoires en résistance !

Le pire est évité. Après une campagne éclair marquée par la banalisation du Rassemblement National, c’est finalement le Nouveau Front Populaire qui devient la première force politique de France. Le RN lui, s’il n’est pas aussi haut qu’annoncé, fait tout de même un score historique.

Oui le pire est évité, mais il n’est pas parti bien loin. L’extrême droite a obtenu encore plus de 10 millions de voix au second tour et entre à l’Assemblée avec 143 député-e-s, contre 89 en 2022. Qui sait ce qu’il en sera dans un an à une éventuelle nouvelle dissolution, dans 2 ans aux municipales ou 3 ans pour la présidentielle ?

Nous, organisations variées de la société civile, devons maintenant profiter de ce répit pour nous organiser sérieusement, et faire en sorte que la haine, le racisme, et la peur n’accèdent jamais au pouvoir.

Et si nous avons une ou plusieurs années tant mieux, car nous n’atteindrons pas cet objectif rapidement ni facilement. Nous le voyons, nous faisons face à des idées qui sont désormais massivement implantées et cultivées par nombre des médias. Elles le sont d’autant plus dans de nombreux territoires ruraux où la gauche et les écologistes sont souvent absents, les services publics détériorés et le tissu associatif souvent moins dense.

Alors il est temps de contre-attaquer : de faire front partout et dans la durée, de recréer un dialogue trop longtemps rompu et de préparer stratégiquement nos territoires à affronter sous peu une nouvelle offensive d’extrême droite.

Nous devons endiguer cette progression des idées xénophobes et autoritaires dans les esprits et notamment dans la jeunesse. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies, de nous rassembler, de mettre en commun du matériel et des moyens, et ce au local, ancré•es dans la réalité de nos territoires et de leurs besoins.

Pour être à la hauteur sur le long terme de cette adversité qui reviendra : nous appelons à renforcer et construire des pouvoirs populaires partout dans le pays, et à former, ensemble, un front uni des territoires en résistance.

Nous appelons à former ces résistances depuis tout ce que nous sommes : collectifs de quartiers populaires, de luttes rurales, d’accueil des personnes exilé-es, syndicalistes, associations écologistes, féministes, pour les droits et libertés, réseaux de solidarité, acteurs de la démocratie réelle, lieux militants, syndicats habitants et bien d’autres encore.

Nous savons que l’extrême droite est l’ennemie de tout cela, de ce que nous sommes ou représentons, et que c’est la possibilité même de vivre en paix et de militer à l’avenir qui est menacée.

Nous nous devons de composer plus largement nos fronts, rassembler des acteur•rices avec lesquelles nous ne nous organisons pas toujours, pris dans les urgences quotidiennes de nos combats.

Nous avons fait masse dans les rues, partout où cela est possible, nous avons rencontré celles et ceux qui proche de chez nous hésitaient sur leur vote. Nous devrons nous organiser, lancer des regroupements, réunions, assemblées, ou apéros qui rassemblent largement pour résister et s’organiser ensemble, pas seulement pour obtenir ce que le NFP a pu promettre à court terme mais bien pour les années qui viennent, pour ancrer réellement nos territoires dans les valeurs qui nous rassemblent. Car nous le savons, les mobilisations électorales seules ne suffiront jamais.

Montons ensemble des actions concrètes et en accord avec nos territoires. Assurons une veille de l’extrême droite en exposant sur nos territoires ses affaires et doubles discours, mais aussi en démontant dès maintenant les sujets où ce parti se pense solution. Décrédibilisons les bases des groupes fascistes dans nos territoires ainsi que le système Bolloré qui partout les cautionne.

Constituons et renforçons les réseaux de solidarités concrètes sur nos territoires. A nous de trouver des manières collectives de répondre à nos besoins de subsistance pour construire notre résilience et retisser des liens sociaux délités. Cantines populaires, fermes paysannes, syndicats de locataires, gardes partagées, réseaux de récup’ et de redistribution… Traduisons en acte la société que nous voulons voir advenir et défaisons la guerre de tous contre tous alimentée constamment par l’extrême droite.

Préparons et renforçons partout des groupes d’autoformation, nos dynamiques d’éducation populaire et des fronts anti-répression : pour partager des expériences de résistances locales qui fleurissent sur nos territoires et pour renouer du dialogue dès maintenant ..et pour se protéger et soutenir toutes les personnes qui risquent un jour d’être en première ligne.

Structurons nos alliances de manière large et diverse, des réseaux de travailleur euses jusqu’au sein des institutions, avec les mairies, les fonctionnaires, qui voudront bien nous rejoindre, afin de surtout mettre en œuvre les politiques qui sur le terrain changent la donne et en empêchant le RN de s’incruster encore plus profondément dans nos quotidiens et nos administrations.

Construisons l’autonomie, matérielle, énergétique, alimentaire, mettons en commun des ressources tant pour nos manifs que notre organisation politique – et rallions par là même tou·tes celles et ceux qui peuvent contribuer, par des coups de main, des idées, des bons plans au service d’une dynamique de résistance.

En particulier, constituons des maisons du peuple, des bases, des locaux de résistances, bar, commerces et fermes allié s, … où se retrouver facilement sera clef pour s’organiser localement.

La crise sociale et écologique s’accélère déjà. Nous n’avons pas le temps d’attendre que les institutions y répondent. C’est à nous de poser dans le paysage, les solidarités concrètes, les droits nouveaux, les alternatives réelles au système qui nous oppresse.

Des résistances locales existent dans de nombreux territoires, nous allons les rendre visibles, les rejoindre, et ensemble les renforcer et les multiplier. Nous aurons besoin de tout ça quel que soit le scénario dans les prochaines années car nous ne pouvons plus construire l’alternative à bas bruit mais devons la clamer ensemble pour faire boule de neige.

Cet été, de nombreux temps militants pour partager nos expériences, nos discussions et nos alliances sont prévus : dans les Deux-Sèvres contre les méga-bassines, dans les universités et les camps d’été, à Bure, dans les assemblées de quartier. Profitons-en pour nous y retrouver et déjàconstruire ensemble les bases de nos résistances collectives.

Faisons savoir que nous ancrons nos territoires dans des perspectives nouvelles, de lien, d’éducation populaire, d’autonomie et d’auto-défense.Partout, pour les années à venir, faisons entrer nos territoires en résistance !

Pour signer l’appel c’est ici
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