Dans un contexte marqué par le décès de 2 collègues cheminots, l’un au technicentre de Bischheim et l’autre à l’Infrapôle BFC, la SNCF vient de publier son bilan annuel des accidents du travail et des maladies professionnelles, il est édifiant ! Accidents mortels à la SNCF et chez ses sous-traitants, le constat est terrible, chaque année il y a toujours plus de morts dans le ferroviaire.
2019 : 0 morts / 2020 : 3 morts / 2021 : 4 morts / 2022 : 1 mort / 2023 : 6 morts
Catégorie : Accidents du travail
La santé au travail concerne tou·te·s les travailleur.es. Quel que soit notre statut (salarié·es, fonctionnaires, précaires, auto-entrepreneur….) nous sommes exposé·es à des risques professionnels et des conditions de travail se traduisant par des accidents du travail, des maladies professionnelles, de la souffrance, de l’usure souvent non reconnue. Le mal-être au travail, les atteintes à la dignité et autre comportements managériaux ont un impact sur le travail mais aussi sur la vie entière. Chaque année des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs sont licencié·es pour inaptitude par refus des employeurs d’aménager les postes de travail, dans l’indifférence générale. C’est la double peine !
Une émission de France Culture à réécouter en Podcast
Les Français seraient-ils retors à l’effort, comme le laissent entendre les mesures visant à stigmatiser les chômeurs ? Et si le nombre de démissions, les chiffres des accidents et des arrêts de travail étaient plutôt le signe de conditions de travail délétères.
Jeté dans une concurrence accrue du fait d’un management personnalisé, évalué et soumis à la culture froide du chiffre, des baisses budgétaires, le travailleur du XXIe siècle est placé sous une pression inédite…
L’étude de 2019 de la Darès (Ministère du Travail) nous apprend que 37% des travailleurs.ses interrogés se disent incapables de poursuivre leur activité jusqu’à la retraite. Que l’on soit hôtesse de caisse (Laurence) ou magistrat (Jean-Pierre), tous témoignent de la dégradation de leurs conditions de travail et de l’impact que ces dégradations peuvent avoir sur notre santé comme l’explique le psychanalyste Christophe Dejours : “Il n’y a pas de neutralité du travail vis-à-vis de la santé mentale. Grâce au travail, votre identité s’accroît, votre amour de soi s’accroît, votre santé mentale s’accroît, votre résistance à la maladie s’accroît. C’est extraordinaire la santé par le travail. Mais si on vous empêche de faire du travail de qualité, alors là, la chose risque de très mal tourner.”
Pourtant, la quête de sens est plus que jamais au cœur des revendications, particulièrement chez les jeunes. Aussi, plutôt que de parler de la semaine de quatre jours ou de développer une sociabilité contrainte au travail, ne serait-il pas temps d’améliorer son organisation, d’investir dans les métiers du « soin » afin de renforcer le lien social ?
Enfin, la crise environnementale n’est-elle pas l’occasion de réinventer le travail, loin du cycle infernal production/ consommation comme le pense la sociologue Dominique Méda : “Je crois beaucoup à la reconversion écologique. Il faut prendre au sérieux la contrainte écologique comme moyen à la fois de créer des emplois, comme le montrent les études, mais aussi une possibilité de changer radicalement le travail en profondeur.”
Un documentaire de Stéphane Bonnefoi réalisé par Anne Perez.
Avec :
Danièle Linhart, sociologue du travail et directrice de recherche émérite au CNRS.
Dominique Méda , sociologue, Professeure des universités Paris Dauphine
Thomas Coutrot, Statisticien, économiste et militant associatif, aujourd’hui chercheur associé à l’Ires (Institut de recherches économiques et sociales)
Christophe Dejours , Psychiatre et psychanalyste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) où il dirige l’équipe de recherche « Psychodynamique du travail et de l’action ».
et les témoignages de Laurence, aide à domicile et Jean-Pierre Bandiera, ancien président du tribunal correctionnel de Nîmes
Merci à Sophie Vouteau et Raphaël.
Prise de son : Yann Fressy – Documentaliste : Annelise Signoret et Antoine Vuilloz – Mixage : Pierre Henry
Bibliographie :
* Thomas Coutrot et Coralie Perez, Redonner du sens au travail, Seuil
* Danièle Linhart, La comédie humaine du travail, Erès
* Dominique Méda, Une autre voie est possible, Champs Flammarion
* Sophie Vouteau, Ma vie d’auto-entrepreneur, éditions du Rocher
* Christophe Dejours, Situation du travail, Seuil * Matthieu B. Crawford, Eloge du carburateur , La découverte
Liens :
- Quels facteurs influencent la capacité des salariés à faire le même travail jusqu’à la retraite ? enquête de la Dares, 2019.
- « La logique de rentabilité financière a tué l’engagement en entreprise » : entretien avec Violaine des Courières à propos de son livres Le management totalitaire (Albin Michel) à lire dans Welcome to the Jungle, mars 2023.
- Site de l’association Souffrance et travail.
- Elodie Chevallier, Crise du travail ou crise de sens ? in Revue Projet, vol. 381, n°2, 2021.
- Réinventer le travail : fiche de lecture du livre de Dominique Méda et Patricia Vendramin, publié sur le site du Laboratoire interdisciplinaire de recherches en sciences de l’action du Cnam, 2014.
Une classe en lutte dans les Yvelines !
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Mardi 14 novembre : travail sur les Que faire ? de Solidaires 78 (souffrance au travail, accident de travail / de service) de 17 à 19 h.
Entrée libre et gratuite
Librairie La Nouvelle réserve, 5 rue du Maréchal Foch, 78520 Limay.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception/interception-du-dimanche-29-octobre-2023-9184102Une émission sur les accidents du travail (France Inter – dimanche 29 octobre).
C’est un chantier titanesque, qui a démarré il y a sept ans déjà. Un chantier en ébullition à l’approche des Jeux Olympiques. Sur ce chantier du Grand Paris Express, où l’on construit 200 kilomètres de nouvelles lignes de métro, cinq ouvriers ont perdu la vie en trois ans.
Maxime Wagner, 37 ans, percuté à la tête par le tuyau d’un tunnelier. Abdoulaye Soumahoro, 41 ans, tombé dans un malaxeur à béton. Joao Baptista Miranda, 61 ans, victime d’une chute de plaque métallique. Franck Michel, 58 ans, percuté par des palettes. Seydou Fofana, 22 ans, écrasé par un bloc de béton. Tous les cinq sont morts, sur les chantiers du Grand Paris Express, entre 2020 et 2023. Seydou Fofana est la cinquième et la plus jeune des victimes. Il était encore apprenti sur le chantier. Avant lui, un autre stagiaire, Jérémy Wasson, avait succombé sur un chantier connexe, celui de RER E, à Pantin.
Sur le chantier titanesque du Grand Paris Express, l’un des plus grands d’Europe, des milliers d’ouvriers travaillent jour et nuit depuis 2016. Ils creusent les tunnels du nouveau métro qui entourera la capitale : deux cents kilomètres de lignes et des dizaines de nouvelles gares. Très médiatisé, ce chantier est particulièrement surveillé. La société du Grand Paris, qui a la maîtrise de l’ouvrage, assure que la sécurité est une préoccupation permanente, qu’elle est même sa priorité absolue. Publicité
Mais en France, chaque jour, sur des chantiers moins importants, plus discrets, des accidents du travail font des dizaines de morts et de mutilés. Selon les chiffres officiels de 2021, deux personnes meurent tous les jours sur leur lieu de travail. Une centaine sont blessés. Et le secteur du bâtiment est l’un des plus touchés.
L’organisme professionnel de prévention dans le bâtiment et les travaux publics -l’OPPBTP- souligne que des progrès sont faits pour prévenir les accidents sur les chantiers. Il estime aussi que trop de risques restent pris.
De leur côté, les inspecteurs du travail ne sont qu’un millier en France, désespérément trop peu nombreux pour contrôler toutes les entreprises actives sur le territoire.
Le gouvernement tenté de s’emparer du sujet, avec une vaste campagne de prévention qui passe notamment par des spots télé et radio.
“Grand Paris, petits chantiers : quel coût humain ?”
C’est un reportage de Sophie Parmentier, qui nous emmène d’abord dans la nouvelle gare de St Denis Pleyel, au nord de Paris, avec Raymond Albouy à la prise de son.
Réalisation : Charles de Cillia, assisté de Martine Meyssonnier et de Pierre Chabert.
Mixage : Tahar Bouklifa
Quelques liens annexes :
Le site du Grand Paris Express
https://www.societedugrandparis.fr/
Grand Paris : à Saclay, ils disent non au béton et à la répression
https://reporterre.net/Grand-Paris-a-Saclay-ils-disent-non-au-beton-et-a-la-repression
Reporterre, 15/05/2023
« Silence, des ouvriers meurent » : sur les chantiers du Grand Paris, des accidents de travail à répétition
https://basta.media/Accidents-du-travail-chantiers-Grands-Paris-Jeux-Olympiques-silence-des-ouvriers-meurent-interim-inspection-du-travail
Basta, 07/03/2022
Transports, urbanisation… Qu’est-ce que le projet du Grand Paris ?,
https://reporterre.net/Transports-urbanisation-Qu-est-ce-que-le-projet-du-Grand-Paris
Reporterre, 29/06/2021
Programme prévisionnel des accueils Solidaires 78, tous les mardis de novembre à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, sur d’autres sites en décembre
(sous réserve de modifications liés à l’actualité)
Mardi 7 novembre : Enquête ouvrière suivi d’une rencontre pour la sortie du livre Quand l’extrême droite rêve de faire école, une bataille culturelle et sociale (avec pot/buffet) – Entrée libre et gratuite, ouvert à tou·tes. (couv. ci-dessous)
Mardi 14 novembre : travail sur les Que faire ? de Solidaires 78 (souffrance au travail, accident de travail / de service)
Mardi 21 novembre : lecture en arpentage du livre 10 questions sur l’antifascisme, La Horde, Libertalia.
Vendredi 24 novembre : rencontre à la librairie Féministes, luttes de femmes, luttes de classes.
Mardi 28 novembre : Débats – échanges “Quel syndicalisme dans le Mantois après la mobilisation contre la réforme des retraites ?”
Mardi 5 décembre (attention changement de lieu, la librairie ne pouvant nous accueillir en décembre) :
Au 64, rue Maurice-Braunstein, salle Guy Mainière
https://www.openstreetmap.org/#map=19/48.99785/1.70525&layers=N
Rencontre puboique Souffrances au travail
Mardi 12 décembre :
Rencontre intersyndicale Quel bilan d ela lutte contre la réforme des retraites dans le Mantois
Au 64, rue Maurice-Braunstein, salle Guy Mainière
Mardi 19 décembre (lieu à définir) : Repas partagé de fin d’année
Au 64, rue Maurice-Braunstein, salle Guy Mainière
Une veille sanitaire qui fait autorité
Poussée par la médiatisation des suicides de l’été 2009 à France Télécom, la direction, sous « la période Lombard », avait a été contrainte d’instaurer une veille sanitaire, consistant en une enquête triennale par questionnaire sur les « risques psychosociaux » (RPS). Cette enquête est fondée essentiellement sur 6 indicateurs qui font aujourd’hui autorité : les « facteurs psychosociaux de risque au travail » du rapport GOLLAC de 2011.
Une enquête qui met à mal deux mesures phares des politiques d’entreprise.
Pour la première fois, l’enquête de 2021 a permis de mettre en évidence des liens statistiquement significatifs entre politique d’entreprise et dégradation de certains facteurs de risque : 1° « recours à la sous-traitance » et « conflits de valeurs » ; 2° « baisse des effectifs » et « intensification du travail ». Les conséquences sur la santé des salarié.es sont désormais bien documentées : pathologies anxio-dépressives, maladies cardio-vasculaires et troubles musculo- squelettiques (TMS).
Manœuvres grossières
Lors du dernier Comité national de prévention du stress (CNPS)2 consacré au renouvellement de l’appel d’offres en vue de l’enquête de 2024, la direction d’Orange a usé d’une manœuvre grossière pour tenter d’évincer le cabinet agréé qui avait réalisé l’enquête de 2021, en proposant l’institut de sondage BVA, nullement agréé santé et conditions de travail. Une manière de se débarrasser des indicateurs GOLLAC reconnus par les DRIEETS (ministère du travail), et d’avancer des facteurs de stress externes tels que ceux évoqués récemment par Christel Heydeman lors du suivi du dispositif d’indemnisation et de réparation du harcèlement moral institutionnel de la période Lombard : les guerres, le climat, l’inflation…
Autre stratagème employé par la direction : multiplier les « sondages flash » sur le « bien-être au travail » ou la « QVT » (Qualité de Vie au Travail), considérations managériales qui n’ont aucune valeur scientifique, pour dégoûter les salarié.es des questionnaires et décrédibiliser l’enquête du CNPS.
Une veille pour la santé et les conditions de travail qui inquiète le capitalisme financiarisé
Pour SUD, ces mystifications éhontées résultent d’un lobbying patronal qui vise à se soustraire à ses obligations de santé, de sécurité et de prévention au travail pour satisfaire les intérêts de la finance. Elles ont le vent en poupe et opèrent la casse du Code du Travail et de ses jurisprudences, à l’instar de l’article 39 du PLFSS 2024 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), qui ferme la possibilité aux travailleur-se-s d’une meilleure indemnisation en cas notamment de Faute Inexcusable de l’Employeur.
Tous les subterfuges du patronat, comme cette dernière tentative d’Orange visant à échapper à ses responsabilités civiles et pénales, devraient alerter et engager l’ensemble des organisations syndicales ainsi que tous les autres acteurs de la santé publique.
Tribune publiée dans Le Monde
“En Europe, la France fait partie des pays où l’on meurt le plus au travail, avec 3,32 accidents mortels pour 100 000 personnes en activité (données Eurostat). Deux morts par jour, plus de 600 000 accidents du travail par an. Le constat est terrible.
Mais derrière ces chiffres, il y a des vies perdues ou blessées à jamais. Il y a aussi les vies brisées de familles laissées souvent seules face aux enquêtes, à la justice, aux institutions.
Les mobilisations du 28 avril, Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, ont permis de visibiliser et d’informer, encore timidement, sur cette « hécatombe invisible » des accidents du travail. Avec les organisations syndicales de salariés, nous y participons de toutes nos forces.
Mais il faut faire plus et plus vite. Nous défendons l’urgence d’affirmer et de mettre en œuvre une politique « zéro mort au travail ».
Le ministre du travail Olivier Dussopt a annoncé pour la fin septembre « une grande campagne de sensibilisation » sur les accidents du travail via des spots visibles sur différents supports (télévision, radio, affiches, réseaux sociaux). Personne ne peut trouver à y redire. Mais il serait faux de croire qu’une opération de communication permettra d’apporter, sur le terrain, une réponse suffisante et pérenne à la lutte contre les accidents du travail si elle n’est pas accompagnée de mesures d’urgence et d’un plan sur le long terme.
Des mesures d’urgence d’abord, en donnant aux familles dès le début des procédures une information et un droit d’accès aux éléments de l’enquête et en indemnisant de façon complète les victimes d’accidents et leurs ayants droit. Il faut aussi (re)construire un droit pénal du travail, actuel parent pauvre des tribunaux, en pénalisant fortement le non-respect des principes de prévention du code du travail, en n’hésitant pas à dire qu’un employeur qui ne respecte pas les lois du travail est un « délinquant », voire pire encore.
Les comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) doivent être restaurés dans les entreprises, eux qui ont été supprimés par les « ordonnances Macron » de 2017, et qui manquent tant dans la lutte contre les accidents du travail.
Enfin, il faut renforcer les prérogatives des inspectrices et des inspecteurs du travail en étendant (aux situations de dangers graves et imminents, aux expositions à des fortes chaleurs…) le champ des dispositifs d’arrêt d’activité permettant de retirer un salarié d’une situation dangereuse, comme cela existe en cas de risque de chute de hauteur dans le BTP.
Des mesures sur le long terme doivent être mises en place ensuite, en faisant de la prévention des risques et de l’éducation à la santé, à la sécurité et à l’amélioration des conditions de travail un élément déterminant de la relation de travail dès l’apprentissage, dès l’école où des stages en entreprise s’organisent en classe de 3e.
C’est un travail essentiel pour sortir des stéréotypes selon lesquels l’accident du travail serait « la faute à pas de chance » ou, pire, la faute de la victime. Bien qu’obligatoire depuis 1992, l’évaluation des risques professionnels reste souvent considérée en entreprise comme une « formalité administrative de plus », alors qu’en 2021 on a décompté 105 000 accidents du travail chez les moins de 25 ans, dont 12 094 pour les apprentis, selon la Caisse nationale d’assurance-maladie.
Le long terme, ce sont aussi des moyens pour tous les services qui concourent à la prévention des risques au travail tels que la médecine du travail, les services de prévention des Caisses d’assurance-retraite et de santé au travail (Carsat), l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP)…
L’indigence doit aussi cesser à l’inspection du travail pour permettre d’atteindre à terme 4 000 agents sur le terrain, contre moins de 1 700 aujourd’hui, et alors qu’un quart des secteurs de contrôle en France (446 sur 2018) sont actuellement vides de tout inspecteur titulaire. Il est temps d’agir.
Fabienne Bérard et Caroline Dilly sont coprésidentes de l’association Collectif familles : Stop à la mort au travail ;
Matthieu Lépine est professeur d’histoire et géographie, auteur de « L’Hécatombe invisible. Enquête sur les morts au travail » (Seuil, 224 p., 19 €) ;
Anthony Smith, responsable syndical au ministère du travail, auteur de « 918 jours. Le combat d’un inspecteur du travail » (Arcane 17, 140 p., 13 €).”
https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/27/accidents-du-travail-pour-une-politique-zero-mort_6191247_3232.html
ARTE, deux minutes, c’est court sur le sujet:
https://www.arte.tv/fr/videos/116939-000-A/les-accidents-du-travail-font-deux-morts-par-jour-en-france
Les accidents du travail font deux morts par jour en France
Plus de 3000 personnes décèdent chaque année en Europe d’un accident du travail, dont près de 700 en France. Une situation qui place la France à la 4 ème position, du nombre d’accidents mortels, pour 100 000 travailleurs. Très loin devant les meilleurs élèves que sont l’Allemagne et les Pays-Bas. Le ministère du Travail a décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation.
Combien y a-t-il vraiment d’accidents du travail en France ?
Le gouvernement a lancé le 25 septembre une campagne de prévention des accidents du travail graves. Pour Philippe Saunier, syndicaliste CGT, une première chose à faire serait déjà de vraiment comptabiliser la totalité des accidents, sans camouflage.
https://basta.media/combien-y-a-t-il-vraiment-d-accidents-du-travail-en-france Philippe Saunier ,Syndicaliste CGT, ex-opérateur à la raffinerie Total de Gonfreville, auteur du livre Santé au travail et lutte des classes (Syllepse, 2023).
https://www.syllepse.net/sante-au-travail-et-luttes-de-classes-_r_46_i_1029.html
« On serre les dents, parfois ça casse » : ces accidents du travail non déclarés dans le BTP
La production du documentaire « Par la fenêtre ou par la porte » est terminée
La sortie nationale dans les salles est fixée au 8 novembre au cinéma Espace Saint Michel à Paris.
Des « AVANT-PREMIERE » peuvent avoir lieu dans des salles avant cette date.
La liste des associations et organisations nationales qui soutiennent le film : ASD Pro, ATTAC, la CFDT F3C Orange, la CFE CGC Orange, la CGT des Aéroport de Paris, la CGT FAPT Orange, la CGT retraités des Aéroport de Paris, la CFTC Orange, l’association Coudes à Coudes, la FNATH, la Fondation Copernic, la fédération FO Com d’Orange, la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat de la Magistrature, le journal Politis, le SNPST, l’Union syndicale Solidaires, SUD Culture, SUD Energie Région Parisienne, SUD INTER, SUD PTT, SUD TAS, le SUNDEP de Paris, l’UNSA Orange.
La bande annonce version longue sur le site YouTube de Par la fenêtre ou par la porte :
Synopsis
Septembre 2004, l’État privatise son fleuron historique France Télécom. Le cours de l’action devient primordial et le nouveau Pdg Didier Lombard décide de pousser 22 000 agent·es au départ “volontaire” : ce sera le plan NExT, le management piloté par les chiffres. Le 30 septembre 2022 se clôt en appel « l’Affaire des suicides de France TélécomOrange », la première condamnation pénale de dirigeants du CAC 40 pour harcèlement moral institutionnel. Derrière ce coup de tonnerre juridique, ce film retrace l’histoire d’un long combat syndical, inventif et ouvert sur la société, raconté par celles et ceux qui ont mené la lutte.
« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange, racontée pour la première fois par celles et ceux, syndicalistes, salarié·es, agents du service public, qui ont lutté sans relâche pour la dignité au travail dans cette entreprise.
Le film retrace des décennies de combat, d’abord contre une privatisation rampante, puis contre des dirigeants dont l’unique boussole était le cours de l’action, n’hésitant pas à pousser dehors en un temps record 22 000 personnes « par la fenêtre ou par la porte » selon les mots de Didier Lombard, l’ancien président.
Un personnel en état de choc, de nombreux suicides, deux procès, avec à la clé des peines de prison pour les dirigeants, du jamais vu pour une entreprise du CAC 40. Et la consécration d’une nouvelle arme de droit, primordiale pour les syndicalistes : le harcèlement moral institutionnel, qui ouvre une brèche importante dans un pouvoir de direction jusqu’alors inexpugnable.
À travers de nombreux témoignages, le film retrace les difficultés du syndicalisme face à l’individualisation du travail, à la tragédie des suicides, mais aussi son inventivité pour faire de son combat une question d’intérêt général et l’ouvrir à toutes les composantes de la société.
En résonance avec le débat qui s’impose depuis la puissante mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, il questionne le travail lui-même – son sens, son utilité sociale, les conditions dans lesquelles il s’exerce. Ce film renouvelle l’image de l’univers syndical et contribuera – c’est le souhait de ses auteurs et autrices – à le rapprocher des citoyen·nes.