Une classe en lutte dans les Yvelines !
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
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La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, dénonce l’« inertie » des autorités et des conditions de rétention « gravement attentatoires à la dignité et aux droits fondamentaux ».
…
Les observations de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ont été transmises le 19 mai à la première ministre, Elisabeth Borne, ainsi qu’aux ministres de l’intérieur et de la santé, Gérald Darmanin et François Braun. Sans réponse depuis.
Au sommaire : Versailles, Bois d’Arcy, Mantes-la-Jolie
Une classe en lutte dans les Yvelines !
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Au sommaire : centrale de Porcheville, maltraitances, déshumanisation, mobilisation contre les bombardements turcs au Kurdistan, prison de Magnanville, etc.
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Nous étions une trentaine de personnes aux profils très diversifiés ce mercredi 2 février 2022, à l’appel de l’Union Syndicale Solidaire, à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, pour discuter de la prison et du modèle de société qu’elle représente : des militant.es qui luttent contre le système carcéral, des anciens détenus, des personnes qui interviennent auprès des prisonniers, des curieux, et beaucoup d’habitant.es du Mantois qui refusent la construction d’une prison de Magnanville.
Au cours de cette rencontre, Nadia Menenger, autrice de deux livres sur la prison (“A ceux qui se croient libres” et “La liberté ne se mendie pas”, éditions l’Insomniaque) et Alex, membre du journal l’Envolée (porte voix des prisonniers en lutte, qui a édité le livre “La peine de mort n’a jamais été abolie”), ont pu donner un état des lieux actuel de la prison : 70 000 personnes sont détenues en France aujourd’hui, nombre qui ne fait qu’augmenter ces dernières années du fait de l’alourdissement des peines, des prolongements de détention pour contestation des conditions de (sur)vie carcérale, et que les programmes de construction pénitentiaires n’ont en rien amélioré. Plus on construit de prisons plus on enferme.
Les intervenants ont aussi insisté sur la composition sociale de la population carcérale : ce sont en très grosse majorité les pauvres, les exclus, les sans-papiers, les chômeurs que l’on enferme. L’image du prisonnier ultra-violent, asocial et inarrêtable ne sert qu’à renforcer l’adhésion de la population à un système carcéral qui maintient l’ordre économique injuste et inégalitaire imposé par cette société.
Les différentes réformes, de droite comme de gauche, n’ont pas infléchi cette tendance et les auteurs ont souligné l’hypocrisie de l’abolition de la peine de mort (la France étant la dernière à l’avoir votée en Europe !) alors que l’on enferme parfois jusqu’à la mort, avec des peines qui n’en finissent plus.
Enfin, avant un échange riche avec la salle, où chacun.e a pu exprimer soit un témoignage de détention particulièrement violent et injuste, soit un désaccord, soit une question ou un prolongement sur un aspect de la discussion, nous sommes revenus sur les luttes de prisonniers contre le sort qui leur est fait et sur les solidarités possibles avec l’extérieur. La prison étant un pilier de cette société capitaliste, au même titre que la police et la justice, lutter contre la prison c’est aussi lutter pour des hausses de salaires, contre le chômage, pour le lien social, la santé et l’éducation et contre l’exclusion, l’autoritarisme et le tout sécuritaire.
Toujours est-il que l’opposition au projet de prison de Magnanville nous rassemble, et que nous avons affûté nos armes théoriques pour combattre ce projet, et tous les autres !
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons un montage de cette rencontre
Les ouvrages de cette soirée :
À ceux qui se croient libres – Thierry Chatbi, 1955-2006, Nadia Menenger, L’Insomniaque
La liberté ne se mendie pas, L’Envolée, 2001-2008, Olivier Cuelo, Nadia Menenger, L’Insomniaque.
La Peine de mort n’a jamais été abolie, Dits et écrits de prison choisis par L’Envolée
Les moyens actuellement mis en œuvre pour accueillir celles et ceux qui fuient l’horreur de la guerre en Ukraine démontrent chaque jour que les arguments jusqu’alors utilisés contre l’accueil inconditionnel étaient faux économiquement. Ces arguments ne servaient qu’à justifier les mesures qui amplifient monstrueusement le racisme et les inégalités sociales.
A l’occasion des journées internationales contre le racisme (21 mars) et contre les violences policières (15 mars) la Campagne Antiracisme et Solidarité et le Réseau d’Entraide Vérité et Justice organisent ensemble une grande manifestation nationale contre le racisme et les violences policières et pénitentiaires le 19 mars à 14h place du Châtelet.
⇒ Billet de la Marche des Solidarités à diffuser : 19 mars le Grand Soulèvement
“Ils et elles prétendent parler en notre nom. Mais ça parle mal de nous. Et ça dégouline de haine et de racisme. Il ne s’agit pas seulement de discours car ça tue aux frontières et dans nos quartiers, ça mutile. Jusqu’où ? Non ! Pas en notre nom ! Arrêtons cette machine de mort. Tout ça n’a rien à voir avec nos besoins, notre réalité, nos désirs.”
⇒ Appel de la campagne : D’où que l’on vienne, où que l’on soit né.e, notre pays s’appelle Solidarité https://antiracisme-solidarite.org
⇒ Rejoignez les 369 organisations locales et nationales qui ont signé l’appel : https://appel.antiracisme-solidarite.org
⇒ Relayez la campagne sur vos réseaux sociaux
Montrez que « notre pays s’appelle solidarité
Annoncez les événements que vous organisez sur l’agenda : https://appel.antiracisme-solidarite.org/declaration-evenement.php
Utilisez le logo de la campagne https://antiracisme-solidarite.org/nos-visuels/
Recouvrez les murs : utilisez les visuels de la campagne pour « occuper » les murs de vos quartiers.
Financez la campagne
⇒ depuis le site internet : https://antiracisme-solidarite.org/faire-un-don/
⇒ par chèque, à l’ordre de Attac France, en mentionnant au dos “solidarité antiracisme” ; les chèques sont à envoyer à Attac France / 21 ter, rue Voltaire – 75011 Paris
⇒ par virement, en indiquant “solidarité antiracisme” dans l’objet du virement. Bénéficiaire : « Attac France » / Banque : Crédit coopératif Paris Nation / 252, Boulevard Voltaire / 75011 Paris. IBAN : FR76 4255 9100 0008 0134 9343 353 / BIC : CCOPFRPPXXX
Construisez la manifestation nationale du 19 mars
⇒ Affiches disponibles en région parisienne à :
Solidaires Paris, 31 rue de la Grange aux Belles, Métro Colonel Fabien (Paris 10)
UL CGT 18, 42 rue de Clignancourt, Métro Château-rouge (Paris 18)
Fasti, 58 rue des Amandiers, Métro Père Lachaise (Paris 20)
Librairie La Brèche, 27 rue Taine, Métro Daumesnil (Paris 12)
AERI, 57 rue Etienne Marcel, Métro Croix de Chavaux (Montreuil)
Pour les autres régions, contactez une organisation signataire ou envoyez mail à la Campagne pour organiser des envois !
Nous étions une trentaine aux profils très diversifiés ce mercredi 2 février, à l’appel de notre Union Syndicale, à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, pour discuter de la prison et du modèle de société qu’elle représente : des militant.es qui luttent contre le système carcéral, des anciens détenus, des personnes qui interviennent auprès des prisonniers, des curieux, et beaucoup d’habitant.es du Mantois qui refusent la construction d’une prison de Magnanville.
Au cours de cette rencontre, Nadia Menenger, autrice de deux livres sur la prison (“A ceux qui se croient libres” et “La liberté ne se mendie pas”, éditions l’Insomniaque) et Alex, membre du journal l’Envolée (porte voix des prisonniers en lutte, qui a édité le livre “La peine de mort n’a jamais été abolie”), ont pu donner un état des lieux actuel de la prison : 70 000 personnes sont détenues en France aujourd’hui, nombre qui ne fait qu’augmenter ces dernières années du fait de l’alourdissement des peines, des prolongements de détention pour contestation des conditions de (sur)vie carcérale, et que les programmes de construction pénitentiaires n’ont en rien amélioré. Plus on construit de prisons plus on enferme.
Les intervenants ont aussi insisté sur la composition sociale de la population carcérale : ce sont en très grosse majorité les pauvres, les exclus, les sans-papiers, les chômeurs que l’on enferme. L’image du prisonnier ultra-violent, asocial et inarrêtable ne sert qu’à renforcer l’adhésion de la population à un système carcéral qui maintient l’ordre économique injuste et inégalitaire imposé par cette société. Les différentes réformes, de droite comme de gauche, n’ont pas infléchi cette tendance, et les auteurs ont souligné l’hypocrisie de l’abolition de la peine de mort (la France étant la dernière à l’avoir votée en Europe !) alors que l’on enferme parfois jusqu’à la mort, avec des peines qui n’en finissent plus.
Enfin, avant un échange riche avec la salle, où chacun.e a pu exprimer soit un témoignage de détention particulièrement violent et injuste, soit un désaccord, soit une question ou un prolongement sur un aspect de la discussion, nous sommes revenus sur les luttes de prisonniers contre le sort qui leur est fait et sur les solidarités possibles avec l’extérieur. La prison étant un pilier de cette société capitaliste, au même titre que la police et la justice, lutter contre la prison c’est aussi lutter pour des hausses de salaires, contre le chômage, pour le lien social, la santé et l’éducation et contre l’exclusion, l’autoritarisme et le tout sécuritaire.
Toujours est-il que l’opposition au projet de prison de Magnanville nous rassemble, et que nous avons affûté nos armes théoriques pour combattre ce projet, et tous les autres !
Pour lutter contre la prison et le monde capitaliste qui en a besoin, rejoignez nous !
Solidaires Yvelines organise avec la Librairie La Nouvelle Réserve et le journal l’Envolée une rencontre publique sur le thème “Des prisons, pour quoi faire ?” le mercredi 2 février à 19h à Limay.
Nous avons déjà expliqué les raisons qui nous poussent à nous opposer au projet de construction d’une nouvelle prison à Magnanville : http://solidaires78.org/2021/10/17/non-a-la-construction-de-nouvelles-prisons-a-magnanville-comme-partout-ailleurs/
Au-delà de notre opposition à ce projet, nous souhaitons plus largement que les habitants, les travailleurs, les syndicalistes de la région, puissent venir échanger avec des militants qui s’interrogent sur la place de la prison dans notre société et qui luttent contre l’ordre carcéral qui y règne.
Contre la prison de Magnanville, et contre toutes les autres.
Nous espérons vous voir nombreuses et nombreux pour construire ensemble un discours et des pratiques vers une société humaine et sans prison.
En préparation de la rencontre organisée par Solidaires 78 sur les prisons, le mercredi 2 février, nous poursuivons la publication de lettres de prisonnier·es.
Nous vous invitons également à écouter cette émission de radio sur la pauvreté en prison.
Se trouver confronté au monde carcéral du jour au lendemain est irréel ; seuls ceux qui y sont confrontés peuvent le comprendre. On croit que l’on fait un cauchemar et qu’on va se réveiller ; mais le problème, c’est que c’est la réalité. Eh ouais : la prison, c’est l’absence, l’impuissance, le manque, l’éloignement, la « détresse ». Et c’est cette dernière qui peut engendrer le suicide. De plus, l’administration tente de déstructurer l’individu, elle lui montre dans tous les sens du terme qu’à ses yeux il n’a pas le droit, pas le choix, il n’a pas le pouvoir de décider ; en fait, il doit obéir. Excusez-moi, mais on n’est pas vos chiens, OK ? On le crie
haut et fort ! Il y a des choses inacceptables et intolérables.
On tombe dans la haine simple puis, progressivement mais sûrement, dans la haine de la société. En bref, on est là car la société ne veut plus de nous pendant un « certain temps », bien sûr, mais ce qu’ils ne savent pas c’est qu’avant de rentrer en prison on était « innocent », mais en sortant, la prison aura fait de nous des témoins, des victimes de cette société carcérale, soi-disant « développée » vue de l’extérieur, mais terriblement
arriérée vue de l’intérieur. Le temps fait réfléchir, et moi
j’ai le choix entre deux chemins : soit le « suicide », soit me « battre ».
J’ai choisi de me battre et j’en suis fière. Je remercie certaines détenues de Fresnes d’avoir été et d’être là (elles se reconnaîtront), avec qui j’ai pu discuter de tout et de rien, qui m’ont remonté le moral quand cela n’allait pas bien, qui m’ont fait rire à en pleurer, qui pendant quelques minutes m’ont fait oublier où je me trouvais.
À toutes les détenues et tous les détenus : le suicide n’est pas une solution, profitez de la vie au maximum même en prison ; car même incarcéré, on apprend énormément sur soi, sur les autres et sur cette société avec sa justice à moitié pourrie. La vie nous expose à des situations difficiles qu’il convient de régler ; alors courage, car tout a une fin, tout passe, à la fin, il n’y a que la prison qui restera à sa place.
Sonia
Solidaires Yvelines organise avec la librairie La Nouvelle Réserve avec des membres du journal l’Envolée, porte voix des prisonniers qui résistent au sort qui leur est fait, et Nadia Menenger, autrice de plusieurs livres sur la prison,une rencontre sur le thème
“Des prisons, pour quoi faire ?” mercredi 2 février 19h à Limay.
De nombreuses raisons nous poussent à nous opposer au projet de construction d’une nouvelle prison à Magnanville :
– Le problème de la surpopulation carcérale et des conditions de détention reste entier, et cela ferait la 4ème prison dans les Yvelines.
Depuis 30 ans le nombre de détenus en France a doublé : 70 000, avec un taux d’occupation en moyenne de 142% en maisons d’arrêt et quartiers de maisons d’arrêt et des conditions de survie toujours aussi déplorables et indignes.
→ Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est d’abord refuser qu’une partie de la population puisse être privée d’humanité par le traitement qui leur est imposé dans un modèle de société étouffant et inadapté aux enjeux actuels.
– Les 700 emplois directs promis en lien avec la construction ne sont ni démontrés ni alléchants pour les jeunes du coin. Alors que 17 postes d’enseignants sont supprimés à la rentrée 2021 dans les Yvelines, manque de 89 équivalents temps plein à l’hôpital de Meulan-Les Mureaux, Renault supprime 2000 postes dans l’ingénierie, un maire local se vante des emplois associés à une prison ?
→ Enfin, une prison construite sur des champs, contribuerait àbétonner encore plus de terres agricoles, en régression de 20 % depuis 1950 entraînant l’effondrement du nombre de paysans.
→ La prison est un mode de gestion et d’exclusion des populations pauvres, précaires et marginalisées (en majorité) dont un tiers pour des délits minimes et sans l’exercice d’une justice impartiale. Personne n’ira en prison pour avoir détourné des millions d’argent public, vendu des engins de mort à des dictatures !
Il urgent d’éradiquer les causes sociales du système qui produit la prison : il faut augmenter les salaires, revaloriser l’allocation chômage et les retraites, créer les postes nécessaires dans la santé et l’éducation, lancer une refonte complète du système judiciaire, qui ne saurait exister sans une refonte du système économique.
Au-delà de notre opposition à ce projet, nous souhaitons plus largement que les habitants, les travailleurs, les syndicalistes de la région, puissent venir échanger avec des militant.es qui s’interrogent sur la place de la prison dans notre société et qui luttent contre l’ordre carcéral qui y règne.