Le droit à l’avortement, durement conquis, est menacé aujourd’hui dans de nombreux pays. En France, l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) est légalisée depuis 1975 et la liberté d’avorter est inscrite dans la Constitution depuis le mois de mars 2024. Mais l’accès à ce droit fondamental reste difficile pour de nombreuses femmes. Les attaques conservatrices ne cessent de remettre en question ces acquis. Avec plus de 140 sièges pour le Rassemblement National et ses alliés à l’Assemblée Nationale ainsi qu’un 1er ministre qui avait voté contre le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale, nous devons être plus vigilant-es que jamais !
Un droit attaqué à travers le monde
Dans 21 pays, l’avortement est criminalisé, exposant des millions de femmes à des risques de grossesses forcées et à des sanctions pénales sévères pour celles qui cherchent à avorter et à celles et ceux qui les aident. En Argentine, aux États-Unis, en Hongrie ou en Italie, des gouvernements conservateurs ou d’extrême droite s’efforcent de restreindre ce droit, remettant en cause le droit des femmes à disposer de leur corps.
En France, l’accès à l’avortement se restreint !
Fermetures de centres IVG : La restructuration des hôpitaux et des services publics de santé entraîne des fermetures de maternités et de centres IVG, notamment en zones rurales. Chaque année, entre 5 et 10 maternités ferment, réduisant l’accès à l’IVG pour de nombreuses personnes.
Diminution des subventions publiques aux associations, affaiblissant des structures comme le Planning Familial.
Double clause de conscience : Les professionnel·les de santé peuvent refuser de pratiquer des avortements en invoquant leur clause de conscience. Cela crée des obstacles considérables, d’autant plus que cette clause spécifique à l’IVG s’ajoute à la clause de conscience générale dont bénéficie déjà tout le personnel médical.
Matériel inadapté et manque de personnel formé : Dans certains hôpitaux, les équipements ne sont pas adaptés aux nouvelles conditions liées à l’allongement des délais légaux, obligeant parfois les femmes à subir des méthodes plus lourdes et intrusives.
Culpabilisation et désinformation : L’extrême droite et les mouvements conservateurs diffusent des messages culpabilisants et réactionnaires. Des militants anti-choix harcèlent les femmes aux abords des centres IVG, diffusent des informations trompeuses et attaquent les droits reproductifs.
Solidaires revendique :
Un accès garanti et égalitaire à l’avortement sur tout le territoire, avec le maintien et la réouverture des centres IVG de proximité.
La suppression de la double clause de conscience spécifique à l’IVG, et une stricte application des lois pénalisant le délit d’entrave.
Des moyens financiers et humains accrus pour les services publics de santé et pour les associations œuvrant pour les droits des femmes et des minorités de genre.
Une véritable éducation sexuelle pour toutes et tous dans les établissements scolaires, comme le prévoient déjà les lois de 2001.
Un congé rémunéré totalement en cas d’IVG, d’au moins 3 jours sans justificatif pour les personnes concernées et/ou accompagnantes.
Une grande campagne nationale et internationale pour sensibiliser sur l’importance des droits reproductifs et l’accès à des soins sûrs et gratuits.
L’inscription du droit à l’IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux, pour que ce droit soit protégé et respecté partout en Europe.
Le 28 septembre : dans la rue pour défendre nos droits !
Le droit à l’avortement est un acquis fragile. Ne laissons pas des gouvernements conservateurs et misogynes décider pour nous. Mobilisons-nous pour que chaque femme et chaque personne susceptible d’avorter ait accès à un avortement sûr, légal et gratuit, en France comme à l’international.
Reprenons le contrôle de nos corps et de nos vies !
My Voice, My Choice: Pour un avortement sans danger et accessible, signez la petition :
Solidaires a toujours combattu l’extrême droite et ses discours racistes, sexistes, LGBTQIphobes… L’extrême droite porte une vision où “La” femme est mythifiée, ou alors ramenée à sa condition de mère, et reste à protéger (en particulier des immigrés) et s’oppose systématiquement à l’émancipation des femmes et minorités de genre. Notre syndicalisme est féministe et LGBTQIA+, et combat toutes les discriminations et dominations.
Quel sont les positionnements et les pratiques de l’extrême droite ?
Même si l’extrême-droite a édulcoré son programme, ses votes, ses pratiques, et ses paroles expriment bien ses idées contre les droits des femmes, des personnes LGBTQIA+, les personnes racisées, etc.
Natalité : Caroline Parmentier, désormais députée dans le même département que Marine Le Pen. À l’époque où celle-ci officiait au sein du journal d’extrême droite, Présent, elle avait écrit ceci en 2018 : « Après avoir ’génocidé’ les enfants français à raison de 200 000 par an, on doit maintenant les remplacer à tour de bras par les migrants ». Le chiffre 200 000 correspondait au nombre annuel d’avortements, ainsi comparé à un « génocide ». Ou encore “Les bébés de 2023 sont les cotisants de 2043”, disaient l’ensemble des cadres du RN durant les débats sur la réforme des retraites, avançant la nécessité de relancer la natalité pour des raisons économiques et démographiques ( cf. livret consacré à la famille sur le site du Rassemblement national: “Notre modèle social, à commencer par notre système des retraites par répartition repose sur deux piliers: l’emploi et la démographie”).
Avortement : En février 2022, les élu·es RN on déposé un amendement contre l’allongement du délai d’IVG de douze à quatorze semaines. En novembre 2020, puis en 2021, les 23 eurodéputé·es du parlement européen ont voté contre une résolution qui condamne les restrictions drastiques du droit à l’IVG en Pologne, considérant que le texte porte atteinte à la « souveraineté de la Pologne ». Quand la Cour suprême des Etats-Unis supprime la protection constitutionnelle du droit à l’avortement, les mêmes eurodéputé·ers sont absent·es en juillet 2022 lors de l’adoption d’une résolution pour affirmer la nécessité de protégéer ce droit.
Sur le salaire “maternel” : par exemple la député RN Jocelyn Dessigny (déjà sanctionné pour propos sexistes à l’Assemblée Nationales en septembre 2023) a déclaré lors des débats sur la loi Plein-emploi conditionnant les aides sociales à des heures d’activité et à la préférence nationale pour les aides sociales « Nous partons du principe qu’une mère au foyer, elle est peut être mieux à la maison à s’occuper des enfants »
préférence nationale pour les aides sociales : Toutes les allocations, allocation de soutien familial et aides sociales seront « reservées, exclusivement, aux familles dont au moins l’un des deux parents est Français » (programme du RN). Quid des femmes étrangères qui élèvent seules leurs enfants et dont les pères français sont démissionnaires, absents, voire violents ?
Violences sexistes et sexuelles : Alice Cordier, cofondatrice du Collectif Némésis, a affirmé en avril 2024, que «20 % des violences sexuelles sur majeurs sont le fait d’étrangers» tout comme Eric Zemmour (lui même accusé par 8 femmes de violences sexuelles) “Les violences sexuelles, on sait quels sont les principaux responsables. On sait que ça a explosé à cause de l’immigration”. Ainsi l’extrême droite développe des fausses informations sur les auteurs des violences sexistes et sexuelles pour diffuser leur haine raciste et xénophobe. Or, 87% des viols sont commis par des auteurs de nationalité française en 2023 ; dans 45% des situations, l’auteur des faits est le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime (chiffres du ministère de l’Intérieur). Dans son programme en 2022, le RN annonçait que les conjoints ou ex violents seraient jugés dans des délais très brefs et promettait des mesures de protection efficaces. Pourtant en 2018, sur la loi visant à renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles les député·es RN s’étaient abstenus.
LGBTQIA+ : Alors que la Russie harcèle sa population LGBTI+, Marine Le Pen a toujours entretenu des liens avec ce pays (son parti ayant été grandement financé par Moscou) et loué les qualités de Vladimir Poutine. « Les grandes lignes politiques que je défends sont celles qui sont défendues par M. Trump et M. Poutine », clamait-elle en 2017. L’accession du RN au sommet du pouvoir en France renforcerait l’impéralisme russe en Ukraine, dans l’Est de l’Europe et assombrirait les perspectives des résistances intérieures, notamment libertaires, féministes et queers.
Baisses de subventions aux associations féministes et LGBTQIA+ : « Pas question de leur verser un sou » Marion Maréchal-Le Pen disait elle en 2017 à propos des plannings familiaux et des associations de défense des droits des personnes LGBT
Pressions, censures et menaces : l’extrême droite n’hésite pas à mener des campagnes diffamatoires sur les établissements culturels et scolaires en matière de représentation LGBTI+ (contre les ateliers de conte animés par des drags queens en bibliothèques menacées, contre “la théorie du genre” avec les JRE, etc.), de programmes scolaires, d’agenda culturel, de prévention sexuelle ou encore de sensibilisation au consentement. Les mairies RN sucrent aussi les budgets des établissements culturels récalcitrants.
L’extrême droite a voté contre / s’oppose à :
Mars 2018 : le RN vote contre l’interdiction des thérapies de conversion à l’Union Européenne
24/10/2019 : les eurodéputé.es RN s’abstiennent sur la résolution contre la condamnation à mort de l’homosexualité en Ouganda
18/12/2019 : les eurodéputé.es RN s’opposent à la résolution contre les discours de haine envers les personnes LGBTI en Europe
30/01/2020 : le RN s’oppose à la réduction des écarts de salaire femme/homme dans l’Union Europénne
En 2021, c’est un vote contre une résolution prévoyant des formations contre le harcèlement sexuel dans les institutions de l’Union européenne (UE). L’eurodéputée RN Annika Bruna justifie sa position en soulignant que « les hommes ne sont pas tous des coupables en puissance nécessitant d’être rééduqués par les féministes ». Source Le Rassemblement national contre les droits des femmes | Alternatives Economiques (alternatives-economiques.fr)
11/03/2021, les eurodéputé·es RN refusaient de déclarer l’UE« zone de liberté LGBTIQ » en réaction au recul des droits des minorités sexuelles en Hongrie et en Pologne.
29/06/2021 : le RN vote contre l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires
24/06/2021 : le RN s’oppose à l’accès à l’IVG gratuite et légale en Union Européenne
14/09/2021 : les eurodéputé.es RN votent contre la résolution pour les droits personnes LGBTQI dans l’Union Européenne
16/09/2021 : le RN vote contre un rapport condamnant les violences envers les femmes
10/05/2023 : le RN s’abstient de ratifier la Convention d’Istanbul sur la lutte contre les violences envers les femmes et notamment les violences conjugales.
11/04/2024 : Proposition de loi contre la possibilité de transition pour les mineur-es trans
11/04/2024 : iels se sont abstenu·es sur l’introduction du droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux
On n’a jamais essayé ?
En France, les mairies d’extrême droite réduisent ou suppriment les subventions aux associations féministes et LGBTQIA+. Dans les pays où l’extrême-droite est passé au pouvoir, les premières attaques ont ciblé la communauté LGBTQIA+ (à commencer par les personnes trans) et les femmes.
en Italie : en avril 2024, le gouvernement de permet aux militants d’associations d’entrer à l’intérieur des centres de conseil pour obtenir de la part d’un médecin un certificat attestant de leur requête, étape nécessaire pour avoir accès à une interruption volontaire de grossesse. Nul besoin d’interdire l’IVG ou de modifier la loi : pour de nombreuses femmes, en Italie, avorter commence déjà à devenir quelque chose d’irréalisable. Le parti Fratelli d’Italia est à l’origine du vote, en avril 2023, d’un fonds de 400 000 euros accordé par la région du Piémont à des associations pro-vie. Le 13 juin 2024, Meloni faisait sauter du communiqué du G7 une mention d’engagement à «l’accès sûr» à l’avortement.
en Pologne : Le 27 octobre 2021, une décision de la Cour constitutionnelle de Pologne a interdit presque totalement l’accès à l’avortement, en supprimant les motifs « de malformation grave et irréversible du fœtus ou de maladie incurable menaçant la vie du fœtus » permettant l’avortement. L’accès à l’avortement reste limité et les personnes enceintes sont en danger, car les hôpitaux ne pratiquent pas d’interruptions volontaires de grossesse même dans des situations de péril vital. Au moins une femme serait décédée après s’être vu refuser des services d’avortement. La police a harcelé des femmes soupçonnées d’avoir avorté. Une habitante de Cracovie a été soumise à une fouille corporelle et ses appareils électroniques ont été saisis par des fonctionnaires de police après qu’elle a déclaré à une médecin consultée pour un autre motif qu’elle avait avorté la semaine précédente.
en Hongrie : En septembre 2022, il est désormais obligatoire pour chaque femme souhaitant pratiquer un avortement d’écouter les battements de coeur du foetus avant d’y avoir recours. En 2021 une loi interdisait « la promotion et la représentation de l’homosexualité et du changement de genre » dans les services de médias linéaires. Dans son évaluation périodique de la Hongrie, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes [ONU] a fait état de sa vive inquiétude concernant les droits reproductifs dans le pays, soulignant que l’accès aux avortements sûrs et légaux était limité et que le gouvernement renforçait les stéréotypes de genre. La Hongrie n’avait toujours pas ratifié la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), qu’elle avait signée en 2014. Selon l’indice d’égalité des genres 2023, publié par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, la Hongrie était classée à la 26e place sur les 27 États membres de l’UE pour ses performances globales, et à la dernière place dans le domaine du pouvoir.
en Espagne : l’extrême droite nie la violence de genre ce qui a comme conséquence la réduction des droits des femmes victimes de violence de genre aux aides à l’emploi, comme à Valencia où il y a un gouvernement d’extrême droite.
en Argentine : 6 mois après son arrivée au pouvoir, l’extrême-droite a supprimé le Ministère des femmes, des genres et des diversités et le secrétariat contre la violence de genre
Pour protéger nos droits et conquis sociaux, contre les discriminations LGBTQIphobes et sexistes, les violences de genre, l’Union syndicale Solidaires appelle à combattre l’extrême-droite et ses idées partout et tout le temps. C’est en amplifiant nos luttes féministes et LGBTQIA+, en imposant nos revendications pour l’égalité, la liberté et l’émancipation de toutes et tous, sur nos lieux de travail, d’étude et dans la rue que nous ferons reculer l’extrême droite et ses idées.
FACE À L’EXTRÊME DROITE, COMMENT S’ORGANISER ? CONTRE LES DANGERS DE L’EXTRÊME DROITE, NE RESTONS PAS SEUL·E : – syndiquons-nous sur notre lieu de travail et/ou dans notre ville ou département – construisons des assemblées générales pour construire une mobilisation d’ampleur -renforçons les associations, collectifs militants et les autres contre-pouvoirs pour combattre l’extrême droite – rejoignons les manifestations, rassemblements et l’ensemble des initiatives antifascistes qui se dérouleront dans les jours et semaines à venir
Il est temps d’assurer l’inclusion et la visibilité de toutes les personnes LGBTQIA+, tout en assurant leur protection : c’est le mot d’ordre des marches des fiertés 2024. Elles sont de plus en plus nombreuses sur notre territoire d’avril à octobre, mais leur réussite nécessite un maximum de participant·es. Aussi notre intersyndicale de l’éducation invite tous et toutes les syndiqué·es qu’iels soient LGBTQIA+, proches, ou citoyen·nes à participer aux marches des fiertés en masse partout dans le pays.
Les démonstrations festives de la diversité sont autant de résistances à la grave dégradation du débat public sur la diversité, aux actes et aux idéologies violentes et discriminatoires contre les personnes LGBTQIA+. Ce sont autant de moments de visibilité essentiels pour rappeler que nous sommes toutes et tous égaux et égales, pour permettre à tout·e personne LGBTQIA+ de s’identifier à un groupe inclusif et de faire face à ces trop nombreuses attaques.
C’est particulièrement sensible pour toutes et tous et singulièrement les personnels de l’éducation parce que :
l’actualité est marquée par une augmentation des actes LGBTIphobes de plus en plus violents, et des offensives transphobes, guidées en premier lieu par la droite et l’extrême droite.
La loi de la honte votée par le Sénat, avec la lâcheté du Gouvernement se limitant à émettre un avis de sagesse, remet en cause les droits des mineur·es trans et leur accompagnement médical. Cette focalisation du débat sur l’infime partie des enfants trans pris en charge conduira inévitablement à les mettre en danger, en plus de continuer à oublier la large majorité non prise en charge.
Depuis le mois de janvier, notre société a pris conscience des manquements importants d’établissements privés sous contrat en matière d’éducation à la vie affective et sexuelle, et dans l’application de la circulaire de septembre 2021 sur l’accueil des élèves trans. Cela contribue aussi à mettre en danger des enfants et des jeunes, en laissant libre cours à des discours et pratiques LGBTIphobes.
Les deux premiers lieux de discrimination pour les personnes LGBTQIA+ sont, de manière constante, le milieu scolaire et universitaire et celui du travail.
Nous, féministes, dénonçons fermement la campagne transphobe en cours menée par la droite et l’extrême-droite. Nous condamnons la proposition de loi portée par les Républicains, dont le seul objectif est de stigmatiser les personnes trans. Ces dernières, et en particulier les femmes trans, sont déjà confrontées à des violences verbales et même physiques fortes. 70% des femmes trans déclarent avoir subi des discriminations dans les douze derniers mois. Les attaques réactionnaires actuelles ne font que favoriser la multiplication des discours haineux, des discriminations et des actes violents à l’encontre des personnes trans et les condamnent à des conditions de vie précaires, à un accès difficile à la santé, au logement et au travail, voire à une exclusion du travail.
Nous, féministes, savons que ceux qui s’en prennent aujourd’hui violemment aux personnes trans sont les mêmes que ceux qui s’opposent aux avancées pour les droits des femmes et stigmatisent les lesbiennes et les gays. Nous savons également que les violences que subissent les personnes trans sont la conséquence de l’hétéropatriarcat. En tant que féministes, nous sommes solidaires de celles et ceux qui subissent des violences et discriminations, nous devons être partie prenante des mobilisations de défense des droits des personnes trans. Nous dénonçons l’obsession anti-trans nauséabonde de Dora Moutot et Marguerite Stern, anciennes militantes féministes, et leur alliance avec la droite et l’extrême-droite. Nous affirmons que la lutte féministe doit être menée avec et non pas contre les personnes trans.
Nous, féministes, appelons à rejoindre la mobilisation du 26 mai organisée par plusieurs associations de défense des personnes trans pour lutter contre cette offensive transphobe d’une ampleur sans précédent.
Signataires :
ATTAC, Collectif National pour les Droits des Femmes, CGT, Las Rojas, Les Effrontées, Les Écologistes, Ensemble, FAGE, Les FEMEN, Femmes Égalité, Fondation Copernic, France Insoumise, FSU, Gauche Ecosocialiste, Jeunes Générations, Le Mouvement de la Paix, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Planning Familial, NPA-l’Anticapitaliste, Organisation de Solidarité Trans (OST), Le Parti de Gauche, Stop VOG, Union Communiste Libertaire, Union Étudiante, UNEF, Union Syndicale Solidaires
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MeTooHôpital, les agresseurs ne doivent pas devenir docteurs
Le Festi’Fffrac, c’est la première édition d’un festival féministe, local & inclusif qui s’adresse à tou.te.s. Le festi ‘Fffrac est à l’initiative de la collective Forte Fière Féministes et Radicale implantée dans le Mantois (78) depuis 2020. Le Festi’Fffrac propose, sur une après-midi et une soirée, des activités pluridisciplinaires, à la fois artistiques (danse, théâtre, concert..etc) des activités tournées vers la réflexion (conférence & table ronde) et des ateliers créatifs !
avec le soutien de la librairie La Nouvelle Réserve
vous proposent
UNE RENCONTRE-DÉBAT
AUTOUR DE LA REEDITION DU MANIFESTE
“LE FÉMINISME OU LA MORT”
DE FRANÇOISE D’EAUBONNE
Dans ce manifeste devenu un classique, Françoise d’Eaubonne offre de nouvelles perspectives au mouvement féministe et à la lutte écologiste.
Résistante, féministe, anticolonialiste, Françoise d’Eaubonne est l’une des premières défenseuses de la cause homosexuelle, de l’abolition de la peine de mort et de l’écologie. Cofondatrice du MLF puis du FAHR, Françoise d’Eaubonne est aussi à l’origine du concept d’éco-féminisme.
À l’occasion de sa parution en poche, l’ouvrage “Le féminisme ou la mort”, considéré comme le premier manifeste écoféministe, sera présenté par Vincent d’Eaubonne, fils de Françoise d’Eaubonne.
Partis politiques – LR, RN et Reconquête en tête -, médias d’extrême droite, maisons d’édition, député·es et sénateur·ices, les attaques envers les personnes trans explosent de toutes parts ces derniers temps. Marguerite Stern et Dora Moutot publient leur livre Transmania aux éditions d’extrême-droite Magnus et dans le même temps la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio lance l’offensive anti-trans au Sénat en voulant interdire la transition des personnes mineures.
Les personnes trans et le transféminisme1 “dérangent”. Les réactionnaires prennent peur et s’organisent pour conserver leur idéal patriarcal d’une société fondée sur la famille nucléaire hétérosexuelle et des personnes exploitées et dominées. Ces dernières années, les attaques envers les mouvements LGBTQI+, et notamment envers les personnes trans, se sont multipliées : appels à la fin des subventions du planning familial, attaques de manifestations féministes et LGBTQI+, attaques de centres LGBTQI+, agressions physiques, campagnes de harcèlement envers les militant·es féministes et LGBTQI+, infiltrations d’associations trans par des médias d’extrême-droite, la liste est encore (trop) longue.
Les forces réactionnaires cherchent à diviser les opprimé·es en créant sans cesse de nouveaux boucs émissaires.
Face à leur haine, la solidarité est notre force.
Aujourd’hui, les personnes trans rencontrent de nombreuses difficultés pour accéder à l’emploi, subissent de nombreuses discriminations sur leur lieu de travail, sont contraintes de vivre de l’économie informelle en dehors du droit du travail, notamment les personnes transféminines et sans papiers. Selon une étude réalisée par l’IFOP et l’association l’Autre Cercle, 37% des personnes trans interrogées ont dit avoir subi une agression sur leur lieu de travail. La destruction des services publics, notamment de santé, entrave d’autant plus un accès aux soins déjà précaire. Les attaques envers l’école, portées par le gouvernement ou des organisations d’extrême-droite comme Parents Vigilants, génèrent un climat particulièrement hostile pour les élèves trans.
Ainsi, un grand nombre de personnes trans subissent de plein fouet les discriminations au travail et la précarité et l’ensemble du mouvement social, syndicats en particulier doivent se montrer solidaires des luttes transféministes et des personnes trans. En tant que syndicalistes, nous nous devons de défendre l’ensemble des travailleur·ses, et notamment les plus opprimé·es.
C’est pour toutes ces raisons que l’Union Syndicale Solidaires appelle l’ensemble de ses structures à se rapprocher des associations Trans et LGBTQI+ et à participer aux mobilisations prévues le 5 mai.
Solidaires se tient également à disposition des travailleur·ses trans pour les accompagner dans le respect de leurs droits. Si vous faites face à des discriminations sur votre lieu de travail, vous pouvez nous contacter via contact@solidaires.org et vous rapprocher de votre union locale ou section syndicale la plus proche de votre lieu de travail.
Plus largement, nous réclamons :
Le respect du prénom et des pronoms d’usage partout, dans les entreprises comme dans les administrations.
La possibilité de changement d’état civil libre et gratuit par simple déclaration devant un officier d’état civil en mairie, sans intervention des pouvoirs médicaux et judiciaires.
Une transition dépsychiatrisée, libre et gratuite.
Le remboursement à 100 % des frais médicaux de transition sans condition, y compris à l’étranger lorsqu’elles ne peuvent pas être réalisées en France.
L’accès à la PMA pour toutes les personnes trans.
La fin des mutilations, stérilisations, traitements hormonaux non consentis sur des personnes intersexes quel que soit leur âge.
Des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception.
Une réelle formation des travailleurs·es de l’éducation, de la santé et des collectivités territoriales à l’accueil des personnes trans.
Des financements à la hauteur des besoins des associations trans et un respect des libertés associatives de plus en plus souvent attaquées.
Le droit d’asile automatique pour toutes les personnes LGBTQI+.
1Le transféminisme, issue des luttes féministes et LGBTQI, défend l’émancipation des personnes trans. Il part de la situation des personnes trans pour lutter contre l’ensemble des systèmes d’oppression.