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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Industrie

Toutes et tous en soutien aux salariés de chez VALÉO Rassemblement le 17 septembre 11H30 à PARIS

Les salariés de 3 sites valéo sont en lutte depuis maintenant 4
mois environ, ils ont décidé de monter au siège de VALEO à
Paris afin de montrer à la direction que les salariés ne lâcherons
rien !

100 rue de Courcelles à Paris
17ème à 11H30


Les syndicats SUD Industrie 38-42-69 et SUD industrie
Francilien seront en soutient aux salariés menacés par un
patronat qui se goinfre de nos impôts et de notre savoir faire !
Ne les laissons plus piller nos richesses.
Nous appelons l’ensemble des militant-e-s à nous rejoindre au
Après avoir pillé les richesses de milliers de salariés ils sont jetés
dehors !

Droit de veto des CSE !
Socialisons les moyens de production !


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Actu Solidaires 78 Automobile Industrie

Tavarès, L’homme qui valait 36 millions ? [vidéo]

Suite à l’annonce de l’augmentation record du PDG de leur PDG, deux interventions de nos camarades de SUD Stellantis

Ce ne sont pas les salaires qui coûtent chers mais Tavares et les actionnaires

Soutien aux grévistes, notre patron est responsable à 100%

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Actu Solidaires 78 En grève ! Industrie

SUD Industrie : grève illimitée à la station d’épuration de Saint-Cyr l’école – Caisse de grève en ligne…

À l’approche de la station d’épuration de Saint-Cyr-l’École (Yvelines), ce jeudi 18 avril 2024, ils sont déjà là. Les grévistes agitent des banderoles. Depuis le mardi 16 avril 2024, douze des vingt-deux employés de l’usine Carré de réunion, qui traite les eaux usées de quatorze communes de la plaine de Versailles, sont mobilisés. Ils promettent une grève illimitée. Une caisse de grève a été mise en place pour tenir la distance.


Description

https://actu.fr/ile-de-france/saint-cyr-l-ecole_78545/yvelines-dans-cette-station-depuration-le-climat-au-travail-est-pollue_60966331.html

Les grévistes de CDR reconduisent la grève !

Au cours de la journée les salariés de la maintenance ont été rejoint par ceux de l’exploitation.

Sébastien a été entendu avec la menace de sanction. On lui a fait des reproches qui ne méritent pas une telle menace.

Les problèmes annoncés existent depuis de longs mois.
L’expertise RPS a montré à quel point le management avait un impact négatif sur la santé des agents. Le fonctionnement et l’organisation humaine en ont pris aussi un sacré coup.

Les salariés ne peuvent plus le supporter.

Nous demandons toujours l’arrêt de toute sanction contre Sébastien.
Et, le respect de notre santé.

Demain nous continuons la grève.
Nous réclamons toujours des conditions de travail digne.
Jeux olympiques ou pas, nous ne travaillerons plus comme ça !

La cagnotte en ligne :

https://www.leetchi.com/fr/c/soutien-aux-grevistes-de-la-sevesc-a-la-station-depuration-de-saint-cyr-lecole-1849017?utm_source=native&utm_medium=social_sharing&fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR35Jt5A5eHRImALnaI03THoSDsQ7bi8qiBn8kK1sztgJ9GK2Fo8I1iB6xA_aem_AejOqsOhTi7ChHLJp4cWqV5cF2_nB9YhMtAWkykCZ30GeNQ6lyw4OJygM42Tf9akemDS3a1YNvODhkXY63AHEgPL

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Conditions de travail Industrie

Conditions et environnements de travail, vie syndicale dans le milieu industriel

Dans les réflexions et les évolutions à mener au sujet des structures syndicales, la question des conditions de travail fait partie des priorités.

On parle ici des conditions de travail au sein d’un collectif de salarié·es, au sein d’une « communauté » de travail. Mais cet élément a aussi un effet déterminant pour la vie syndicale, c’est-à-dire l’ensemble des tâches de la structure syndicale du lieu de travail (section syndicale ou syndicat), non seulement d’organisation (trésorerie, formation syndicale des adhérent·es, etc.), mais aussi de démocratie syndicale, des rapports entre la représentation syndicale (section ou syndicat) et les salarié·es, ainsi qu’avec les représentant·es du personnel élu·es sur liste du syndicat, les rapports avec la fédération professionnelle mais aussi les structures interprofessionnelles (union départementale et union locale).

On déplore souvent la tendance à l’enfermement des militant·es syndicalistes sur leur lieu de travail, mais aussi celle du syndicat à se résumer à un collectif d’élue·es du personnel.

De nombreux facteurs, généraux ou locaux, expliquent ces tendances négatives. Il apparaît que, pour tenter d’y remédier, la question des conditions et des environnements de travail n’est pas suffisamment abordée. En premier lieu, ce qui influence fortement les possibilités et les conditions des rapports entre les salarié.es entre elles et eux : à quelles occasions, où et comment, ils et elles sont en contact pour pouvoir échanger ? En second lieu, dans quelles conditions la démocratie syndicale (ou vie syndicale) peut-elle alors s’exercer ?

Il faudrait, à chaque situation, faire une analyse fine de ce qui, dans les conditions de travail et les environnements de travail, a un impact sur les manières de militer, la qualité des rapports avec les salarié·es, la vie syndicale démocratique, etc. Cela est très important notamment lorsqu’une nouvelle implantation syndicale arrive dans une entreprise ou un lieu de travail. Car c’est là, dès le démarrage de l’activité syndicale, que les tendances négatives citées plus haut doivent être combattues. Et que la vie syndicale démocratique doit être la priorité, avant les ordres du jour aux CSE…

Ne parait-il pas évident alors que les manières de militer, etc. sont très différentes entre une activité syndicale dans l’aide à domicile et celle du milieu industriel, c’est-à-dire un environnement d’usine ? Personne ne dira le contraire. Bien. Mais alors, quelles conséquences en tire-t-on ?

Pourquoi ne pas tenter (si ce n’est déjà fait, et alors il serait très intéressant d’avoir des comptes-rendus de ces expériences), au niveau d’un territoire comme une union locale (ou un département de taille pas trop importante), de créer un « collectif industrie » dont le premier objectif serait le thème de la vie syndicale ?

Que l’on fabrique des produits alimentaires, des climatiseurs, des panneaux de bois, etc., il s’agit là d’un environnement usinier. Qu’y trouve-t-on de commun ? Des salarié·es qui travaillent en équipe (2×8, 3×8, 5×8), d’autres en équipe de journées, sur des lignes de production ; un état d’esprit en général qui oppose « la production » et « les bureaux », qui est présent aussi lors des élections professionnelles avec la problématique des collèges 2 et 3 pour les syndicats de lutte ; des salarié·es en sous-traitance (comme le nettoyage, parfois la maintenance, ou la restauration pour les plus grandes unités) ou en intérim, etc.

Des sections syndicales, ou des syndicats, ont réussi à résoudre certaines difficultés, ou au contraire, utilisé certaines conditions favorables, pour assurer une meilleure démocratie syndicale, et de meilleurs contacts avec les salarié·es dans cet environnement. Ce sont ces équipes syndicales de terrain qui ont ce savoir, construit par leur militantisme. Et c’est ce savoir qu’il s’agit de valoriser et de transmettre à d’autres. De la même entreprise, du même lieu de travail, pour assurer la continuité militante. Mais aussi à d’autres équipes d’autres entreprises et lieux de travail, plus en difficulté, ou qui démarrent lorsqu’une nouvelle implantation apparaît.

Le premier objectif de ces « collectifs d’industrie » serait celui-ci : analyser, renforcer et transmettre ce précieux savoir, sans lequel aucune organisation syndicale de lutte ne peut perdurer sérieusement, d’autant plus dans la période actuelle, où la répression va aller s’accentuant.

Alors, encore un nouveau machin, après l’UL, l’UD, l’union des syndicats de la fédération, etc. ? Au sein de la CGT, par exemple, pour le milieu industriel, il n y’a guère que la fédération de la métallurgie qui dispose d’une structure de proximité, les unions de syndicats des travailleurs et travailleuses de la métallurgie. Et bien oui, ici, il s’agirait de quelque chose de plus. Mais un « machin » qui servirait à d’autres, et où l’on devrait aussi apprendre d’autres. C’est bien l’un des objectifs du syndicalisme, non ?

Et puis si ce « collectif industrie » fonctionne sur la vie/démocratie syndicale, pourquoi ne s’élargirait-il pas ensuite, une fois son fonctionnement bien installé, sur des questions revendicatives, comme les salaires par exemple ? Il serait comme le « camp de base » sur un territoire où les équipes syndicales et les salarié·es de l’industrie agiraient de concert pour des luttes et négociations salariales coordonnées. Ce qui permettrait plus facilement à de plus petits syndicats ou sections syndicales, où ceux qui débutent, à prendre confiance grâce à l’appui des autres.

Mais cela n’aurait un sens que si l’état d’esprit, décloisonné de sa propre entreprise, ne s’arrête pas à celui des syndicats de l’industrie. Ce collectif doit impérativement agir au sein de l’union locale. Que des équipes militantes consacrent une partie de leur temps, et notamment des heures de délégation, à faire exister ce collectif au sein de l’union locale, ce sera déjà un énorme pas en avant réalisé. Ce serait prendre en charge une tâche syndicale de l’union locale elle-même. Il deviendrait alors normal que les accords éventuels suite à des négociations soient mis à la connaissance de l’union locale et donc de l’union départementale. Et pas seulement des fédérations… alors que c’est aujourd’hui loin d’être systématiquement le cas.

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Actu Solidaires 78 antiracisme Automobile Industrie Lecture Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es Podcast

“Des vies pour l’égalité, mémoires d’ouvriers immigrés” Podcast de la rencontre à La Nouvelle Réserve

Le mardi 10 octobre 2023, l’Union syndicale Solidaires 78 et Attac 78 Nord organisaient une rencontre à la librairie La Nouvelle Réserve autour du livre Des Vies pour l’égalité – mémoires d’ouvriers immigrés en présence des auteurs Vincent Gay & Abdallah Moubine.

Nous vous proposons ici l’enregistrement de cette rencontre.

Immigrés marocains arrivés en France à la fin des années 60 et au début des années 70, Abdellah Fraygui et Abdallah Moubine découvrent les usines françaises, le travail à la chaîne,

la répression contre les syndicalistes, le racisme… Mais également des opportunités pour revendiquer, se battre pour sa dignité, dans les usines et dans leurs quartiers.

Des vies de luttes qu’ils livrent ici dans un récit à deux voix. 

Vincent Gay est militant de la gauche radicale et collaborateur des éditions Syllepse.

https://www.syllepse.net/syllepse_images/produits/une-des-vies-pour-l-egalite.jpg?2

Librairie coopérative La Nouvelle Réserve, 5, rue du maréchal Foch, 78520 Limay

Tél : 09.72.48.11.55

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Accidents du travail Actu Solidaires 78 Automobile Collectivités territoriales Conditions de travail Dans les Yvelines, une classe en lutte... En grève ! Industrie Internationalisme Lecture Licenciements Palestine Revue de presse Transport

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 61

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org






Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr
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Histoire Industrie Seule la lutte paie !

En mémoire de Charles Piaget

Charles Piaget nous a quittés ce samedi 4 novembre, à 95 ans. L’Union syndicale Solidaires veut ici dire sa profonde tristesse de cette perte et saluer la mémoire d’un militant d’une grande intégrité. Nous apportons nos condoléances à sa famille, à ses proches, à celles et ceux avec qui il a milité et s’est battu.


Syndiqué depuis 1946 à la CFTC devenue CFDT, il a été l’une des figures marquantes de la lutte des ouvrières et ouvriers de Lip à Besançon en 1973. Une lutte contre leur licenciement programmé qui les vit relancer la production en autogestion pour s’assurer une « paie ouvrière ». S’affranchir de la légalité capitaliste ne posa pas de cas de conscience, ni à Charles Piaget, ni à ses camarades : c’était ce qu’il fallait faire et c’était préparer la voie à une société débarrassée de l’exploitation.
Mis en avant lors de cette grève emblématique, il mettait toutefois en garde contre une personnalisation excessive, rappelant toujours ce que la lutte devait au collectif. Sincèrement attaché à l’auto-organisation, il était attentif aux « formes nouvelles » de lutte : l’Assemblée générale, le Comité d’action n’étaient pas pour lui en concurrence avec l’action syndicale.


Cette pratique syndicale, radicalement démocratique, est encore la nôtre aujourd’hui et la lutte des Lip est de celles qui continuent de nous inspirer.
Par ailleurs membre du Parti socialiste unifié (PSU), Charles Piaget était animé d’une profonde éthique de l’engagement qu’il puisait au cœur de ses combats : parmi les Lip mais aussi dans les années 1950 contre le colonialisme et la guerre d’Algérie. En 1993, il reprenait encore du service pour participer au lancement de l’antenne d’Agir ensemble contre le chômage (AC!) de Besançon.

Les militantes et militants des jeunes syndicats SUD puis de l’Union syndicale Solidaires l’ont alors régulièrement côtoyé dans les mobilisations bisontines jusqu’à très récemment lors de celle des Gilets Jaunes ou en défense de nos retraites.
Tant qu’il le put, tant que ses forces le lui permirent, Charles Piaget fut de toutes les manifestations. Il a été notre camarade et nous pensons à lui et aux combats qu’il a incarnés. Avec respect, émotion et amitié.


Union syndicale Solidaires, le 5 novembre 2023


Les deux interventions lues en hommage à Charles Piaget pour l’Union syndicale Solidaires et Solidaires 25.

« On te doit beaucoup », l’hommage de l’Union syndicale Solidaires à Charles Piaget Vendredi 10 novembre, un hommage était rendu à Charles Piaget au Grand Kursaal de Besançon. Le syndicaliste de Lip, le militant ouvrier, le socialiste autogestionnaire, l’anticolonialiste, celui qui refusait le chômage… c’est à toi Charles, que l’Union syndicale Solidaires a rendu hommage. Avec respect, émotion, amitié. Nous continuons tes combats. Le texte de nos interventions lues ce jour-là.

Je voudrai peut-être commencer par évoquer une séquence d’un court documentaire qui m’a marqué. C’est un échange, capté par la cinéaste Carole Roussopoulos, sans doute à la fin de la Marche du 29 septembre 1973, celle des 100 000 de Besançon, où on voit Charles parler avec un groupe de personnes, où se mêlent sans doute des soutiens et des travailleuses, des travailleurs, des camarades de Lip. Il parle avec elles, avec eux, de l’importance de la démocratie dans l’action, et voilà ce qu’il dit : « une section syndicale elle doit être sans arrêt en train de se remettre en cause, de ne pas bloquer les initiatives. Tu as besoin d’une organisation. Mais à tout moment, l’organisation elle a une tendance bureaucratique, une tendance de repli sur soi-même, de tourner en rond. Et donc il faut combattre ça. Et c’est la base qui le combat le mieux. Et si jamais tu te rends compte de ça, alors tu as la capacité d’écouter la base et de te laisser remettre en cause. Ou alors il n’y a plus rien à faire. » Et en l’occurrence n’avoir plus rien à faire, ça n’était visiblement pas son genre. Et c’est ça qui m’a marqué. Cette volonté de remise en question pour être utile au collectif, à ce « grand collectif » qu’il mettait toujours en avant.

Un autre exemple, il racontait comment, comme délégué syndical, il avait fini par se rendre compte, puisque Lip était pour plus de moitié une usine d’ouvrières, que ce n’était pas vraiment à eux les délégués hommes d’établir les revendications qui concernaient directement les ouvrières, mais à elles, les femmes. Il lui avait sans doute fallu du temps, il était l’homme qu’il était. Mais il avait fini par s’en rendre compte. Et il parlait sans problème des erreurs qu’on fait dans l’action collective, inévitablement. Il parlait des difficultés qu’il y a à trouver les leviers qui font collectif justement, qui nous permettent de combattre ce qu’il appelait « l’amputation de la matière cérébrale », causée par l’aliénation de la société et du travail capitaliste. Mais aussi, parce qu’il avait aussi cette fibre autogestionnaire, des difficultés comme de la nécessité de déborder, comme il le disait encore, ce « foutu poids de la hiérarchie qui nous bouffe la tête ».

Pour lui, il fallait d’abord écouter les autres, s’écouter toutes et tous, pour mieux penser et agir ensemble, même si parfois ça peut vouloir dire aller contre ses inclinaisons premières. Parce que le syndicalisme est une activité humaine, profondément humaine. C’est la leçon de Lip, de toutes et tous les Lip, c’est celle de Charles. Du sens du collectif et du goût de la démocratie qu’il avait et qui sont aussi les nôtres.

Ça a été dit, Charles était également membre du Parti socialiste unifié, le PSU. Il y était venu par refus du colonialisme et de la guerre d’Algérie. Là aussi ça a un sens, celui de l’engagement qui pour lui se construisait avant tout dans et par les combats menés concrètement, effectivement. Et à propos d’engagement, Charles avait eu une formule pour en parler, un peu après la lutte de 1973, en disant que le socialisme, ça se jouait « tous les jours ». Une formule qui lui ressemble.

Parce que c’est ce qu’il faut faire : c’est l’action, c’est la démarche militante même, celle qui l’a animé tant d’années pour tant de luttes, qui le faisait encore battre le pavé de Besançon, jusqu’au bout, tant qu’il en a eu les forces. Et puis c’est aussi une forme d’éthique de l’engagement en lui-même : qui nous dit qu’il doit être sincère, intègre, qu’il ne s’agit pas de se contenter de postures ou de beaux discours. Et bien on gagnerait vraiment aujourd’hui toutes et tous à s’en inspirer, et à s’en inspirer grandement.

Avec vous toutes, avec sa famille, ses proches, avec celles et ceux avec qui il a milité et s’est battu, celles et ceux qui aimaient échanger avec lui – parce que sa porte était toujours ouverte, nous pensons à toi Charles et à cette belle sincérité qui était la tienne.

On te doit beaucoup Charles. Et je ne le dis pas seulement en mon nom mais en celui de toute l’Union syndicale Solidaires, on pense à toi avec respect, avec émotion, avec amitié.

**

Cher Charles, notre bien aimé camarade, ami, compagnon de lutte, comment te dire tout ce que nous te devons, nous, les syndicalistes, les militantes et les militants des organisations à qui tu as transmis, inlassablement, ton expérience acquise durant toute une vie de combat pour la justice sociale et la conquête de droits pour les sans-droits ?

Nous voilà définitivement orphelins de notre plus cher représentant de cette génération qui, dès la fin de la guerre, s’est engagée dans les luttes ouvrières et la construction d’un syndicalisme émancipé de la tutelle des partis et des bureaucraties et, de ce fait, émancipateur. Oui, car, comme tu ne manquais pas de le rappeler dans les formations syndicales auxquelles t’invitaient les syndicats Sud, la grève des Lip de 1973 est le fruit de dizaines d’années de labeur syndical et de labour d’un monde du travail où règne en maître un patronat autocrate et autoritaire, relayé par des agents de maîtrise zélés et arrogants, que le vent de la Révolte de Mai 68 n’a pas encore fait vaciller.

Il t’en a fallu, à toi et à tes camarades de syndicat, de la patience, de la ténacité, de la détermination face aux pressions, aux intimidations, au fatalisme ambiant aussi, pour construire pas à pas cet outil qui allait se révéler d’une efficacité redoutable au moment de contrer des plans de liquidation qui ne s’embarrassaient pas des conséquences humaines de centaines de licenciements.

Mais tu es un esprit libre, Charles, tu conquiers ta liberté de penser en agissant avec les autres, en définissant avec eux une stratégie commune, car vous, l’esprit de Mai, vous n’êtes pas passés à côté : l’émancipation des travailleuses et des travailleurs de Lip sera leur œuvre-même. Et par ta droiture, ton sens de la justice, la finesse de tes analyses, parce que tu veux faire éclater les cadres anciens, parce que tu es capable, sans emportement, de forcer ta nature réservée et d’exprimer tout haut ce que d’autres hésitent à dire, tu deviens force d’entraînement, tu agglomères autour de toi les énergies et les courages, tu fais d’individus isolés dans l’usine aliénante un collectif qui prend conscience de sa puissance et qui se bat jusqu’à la subversion de l’ordre immuable. Tu creuses et tu tisses, vieille taupe ouvrière !

Beaucoup d’entre nous sommes trop jeunes pour avoir vécu l’expérience autogestionnaire des Lip, celle de la vie qui s’invente une utopie, mais celles et ceux qui t’ont vu à l’œuvre plus tard, Charles, dans le mouvement des chômeurs de la fin des années 90, savent de quoi, à 70 ans passés, tu étais toujours capable.

Avec toi, nous avons fait nos 400 coups de l’action sociale directe : une porte close ne résistait pas longtemps à ta trousse à outils et tu démontrais facilement qu’il n’y avait pas eu d’effraction. Feu l’ANPE de la rue de la République s’en rappelle encore… Aucune forteresse institutionnelle ne t’impressionnait : à la Chambre de Commerce et d’Industrie, fleuron du patronat local, les travailleuses et les travailleurs privés d’emploi étaient chez eux et, puisqu’on ne les entendait pas, elles et ils allaient s’installer pour passer la nuit. Et il faudrait des pinces coupantes aux agents de la maréchaussée, le lendemain, pour sectionner les chaînes avec lesquelles vous vous étiez attachés aux grilles, Bibi et toi, en signe de protestation. C’était l’époque de l’aventure d’Agir ensemble contre le chômage et de la multiplication des syndicats Sud. L’époque où toi, l’homme modeste, ni césar ni tribun, remettais les mains dans le cambouis des luttes parce que toujours animé de ce courage qui porte à faire ce que l’on doit pour se mettre en conformité avec ce que l’on pense.

Et durant ces 25 ans où les luttes sociales n’ont jamais cessé d’occuper la rue et les équipes militantes, tout en consacrant ton énergie et ta clairvoyance à la construction d’AC !, tu as soutenu tous les combats qui ont rempli nos vies : des Sans-Papiers aux Gilets Jaunes, des Droits des Femmes à la défense des Retraites, rien n’échappait à ta conscience de classe, à l’exercice de ton analyse si éclairante de la réalité crue du capitalisme.

Tu croisais et retissais encore le passé et le présent, et ta présence amicale, ton sourire tranquille réchauffaient nos rassemblements et nos manifestations. Nous te cherchions du regard, nous demandions à Françoise… Ces jours passés encore, dans cet hôpital où ta vie a pris fin, tu t’inquiétais du sort fait aux Palestiniens…

Aujourd’hui, bien au-delà de cette assemblée réunie ici, des milliers de syndicalistes, de militants, de travailleurs, femmes et hommes de tous âges, partagent avec nous la peine et le souvenir.

Ta place, Charles, dans nos cœurs attristés et honorés de t’avoir connu, fiers d’avoir combattu à tes côtés, restera unique.

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antimilitarisme Industrie

Communiqué du secteur Armement de SUD INDUSTRIE

Répression partout, massacres à Gaza ou ailleurs !
Les actionnaires charognards de l’industrie de l’armement avec l’aval des gouvernements font du profit sur les cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants !
Par exemple, la filiale Thales-UK du groupe français Thales participe à la construction des drones Hermes 900 et 450 que l’armée israélienne utilise au large de Gaza en Palestine en
commettant des crimes de guerre pour faire fuir la population (l’une des raisons du déclenchement maintenant de ce nettoyage ethnique c’est que Netanyahou convoite le champ de gaz Marine en face de Gaza). Cette implication d’actionnaires français dans les crimes commis par l’armée israélienne ne date pas d’aujourd’hui. Rappelons qu’historiquement, l’aviation militaire (Dassault) et la centrale nucléaire (utilisée à des fins militaires)
israéliennes ont été montées par la France, qui comptait se servir d’Israël pour soutenir sa propre politique coloniale (par exemple : l’envoi de tirailleurs israéliens pendant l’invasion franco-britannique ratée de l’Egypte en 1956 pour le contrôle du canal de Suez).


Être salarié-e dans le domaine de l’armement, c’est bien souvent se mettre des œillères sur l’utilisation concrète des armes que nous participons à produire. Cette attitude qu’on peut avoir à ne pas vouloir voir la réalité en face pour s’éviter toute mauvaise conscience. “Ce sont des armes de défense et non d’attaque”. “Elle ne seront pas utilisées mais seulement là pour dissuader” ou enfin “si ce n’est pas nous, quelqu’un d’autre les produira”. Et bien évidemment nos entreprises font tout pour nous laisser dans cette bulle hypocrite.
Mais l’actualité projette continuellement une lumière crue sur leur utilisation réelle, on voit alors l’impact de notre travail sur les femmes et les hommes : ces armes mutilent, tuent ou aident à le faire, et nous y avons participé. Que ce soit à Gaza, en Ukraine, en Afrique, au Yemen ou ailleurs, ces armes gagneront le beau label “éprouvé en situations réelles de combat” qui permettra de rajouter des arguments de vente sur leurs brochures commerciales, sans rappeler que cela s’est fait au prix de nombreuses vies ou mutilations humaines.
Ainsi par exemple, SHERPA et deux autres ONG ont porté plainte pour “éventuelle complicité dans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés au Yémen” contre MBDA, Dassault Aviation et THALES au sujet de leurs ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Les actionnaires charognards de ces entreprises sont donc loin d’en être à leur premier méfait.


Des véhicules blindés MIDS et Sherpa ARQUUS ont servi à la répression sanglante en Egypte.
C’est ce genre de choses que l’on nous présente comme de la “Défense nationale”! En France, THALES et ses partenaires (dont IER) développent la technologie d’intelligence artificielle et
de reconnaissance faciale à des fins de répression et pour empêcher la liberté de circulation.
De plus, les armes des forces de l’ordre ont servi à éborgner et tuer (Rémi Fraisse, tué par un gendarme à Sivens, Zineb Redouane, octogénaire tuée à sa fenêtre par une grenade
lacrymogène pendant le mouvement des Gilets Jaunes à Marseille, Nahel, tué par un policier à Nanterre) pour réprimer les mouvements sociaux et les quartiers ouvriers ! Rappelons aussi
que l’armée française a fait elle-même bien pire que l’armée israélienne à Gaza (encadrement du génocide au Rwanda en 1994 par exemple, plus de 800 000 morts en 3 mois).
En tant que salarié-e-s des entreprises d’armement, nous subissons pour le moment les choix des patrons et de leurs actionnaires. Nous subissons leurs décisions de produire des armes alors que nos métiers et l’outil industriel pourraient être reconvertis pour une finalité bénéfique, utile, ou tout du moins non mortifère. Nous subissons leurs décisions de vendre toujours plus d’armes, toujours plus destructrices, et à destination de n’importe quel pays, tout cela avec le blanc-seing du gouvernement, premier VRP de l’armement qui accorde
l’autorisation d’exportation. Nous en avons assez d’être contraint-e-s à la complicité de crimes pour pouvoir manger à notre faim ! Nous devons prendre conscience que le résultat de l’esprit
d’entreprise est mortifère en général (plus de 3 morts par jour au travail en France), et plus encore dans l’armement, que les salarié-e-s de l’armement ou d’ailleurs ont tout intérêt à se
battre pour que la donne change !


Non aux ventes d’armes à des pays qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité !
Condamnation lourde des profiteurs de guerre !
Taxation à 100% des profits de l’armement !
Dans l’armement comme ailleurs, préparons-nous à nous donner le pouvoir de décider de ce que l’on produit !

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Automobile Idées, débats, cultures Industrie Lecture Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Mardi 10 octobre Limay 19h30 Rencontre dédicace , “Des vies pour l’égalité, mémoires d’ouvriers immigrés” à La Nouvelle Réserve

MARDI 10 OCTOBRE  2023   à 19H30  

À LA LIBRAIRIE La Nouvelle Réserve  – Limay 78

Entrée libre

RENCONTRE-DÉDICACE 

 “DES VIES POUR L’ÉGALITÉ – MÉMOIRES D’OUVRIERS IMMIGRÉS” 

En présence des auteurs Vincent Gay, Abdellah Fraygui & Abdallah Moubine 

Soirée organisée en partenariat avec SOLIDAIRES 78 & ATTAC 78 Nord

Immigrés marocains arrivés en France à la fin des années 60 et au début des années 70, Abdellah Fraygui et Abdallah Moubine découvrent les usines françaises, le travail à la chaîne,

la répression contre les syndicalistes, le racisme… Mais également des opportunités pour revendiquer, se battre pour sa dignité, dans les usines et dans leurs quartiers.

Des vies de luttes qu’ils livrent ici dans un récit à deux voix. 

Vincent Gay est militant de la gauche radicale et collaborateur des éditions Syllepse.

https://www.syllepse.net/syllepse_images/produits/une-des-vies-pour-l-egalite.jpg?2

Librairie coopérative La Nouvelle Réserve, 5, rue du maréchal Foch, 78520 Limay

Tél : 09.72.48.11.55



		
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