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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Écologie

Expressions Solidaires, numéro spécial 25 ans de luttes : écologie

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/les-journaux-et-bulletins/expressions-solidaires/expressions-solidaires-n109-special-25-ans/ecologie/

Du congrès de 2008 en passant par la cop15 à Copenhague jusqu’au lutte d’aujourd’hui : la transformation écologique et sociale de la société que nous défendons est une urgence absolue !

À la suite de la création de la commission écologie au congrès de 2008, les mobilisations autour de la CoP15 (Conférence des Parties) en décembre 2009 à Copenhague marquent concrètement l’engagement écologique de l’Union syndicale Solidaires.Le collectif Urgence Climatique Justice Sociale se joint à l’initiative du collectif belge « Climat et Justice Sociale ». Celui-ci affrète « Un Train pour Copenhague » qui transportera depuis Bruxelles près de 800 militant·es dont une délégation Solidaires jusqu’à Copenhague pour se joindre aux mobilisations.Suite à cet événement à l’initiative de la FSU et de Solidaires, des militant·es syndicaux débattent toute la journée sur le thème « la crise écologique, une question syndicale ».


Et aujourd’hui où en sommes-nous ?

Nous avons été à l’initiative du collectif Plus jamais ça début 2020 renommé Alliance écologiques et sociales par la suite. Avec d’autres syndicats et ONG nous avons construit un plan de sortie de crise. Une autre planète vivable ne peut se faire qu’avec la participation des travailleuses et travailleurs.Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte et la reconversion écologique est aujourd’hui une urgence absolue pour beaucoup de structure de Solidaires! Qu’il s’agisse de la mobilisation contre le projet d’autoroute A69 entre Castre et Toulouse, contre les méga bassines, contre le Lyon-Turin ou contre l’implantation d’un site Rockwool de fabrication de laine de roche hautement polluant, les Solidaires locaux sont très impliqués dans ces luttes contre les projets écocides. Face à ces projets destructeurs nous proposons des projets alternatifs à l’image de SUD Rail avec tout une plateforme sur le développement des transports publics et du fret ferroviaire. Ces quelques exemples montrent l’implication grandissante des équipes Solidaires pour aller concrètement vers la transformation écologique et sociale de la société que nous défendons.


Didier Aubé, secrétaire national de Solidaires et membre de la Fédération SUD PTT et Julie Ferrua, secrétaire nationale de Solidaires et membre de la Fédération SUD Santé Sociaux

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Agriculture Écologie

SUD Rural-Territoires : Je vous écris depuis le congrès…

49 à Mainsat…

Rien à voir avec l’article 49.3, le préféré de nos oligarques nationaux.

Mainsat, charmant village de Creuse, a ouvert ses portes aux camarades de SUD Rural Territoires, le temps d’un congrès.

Venu·e·s de toute la France, de Marseille à Quimper, de Saint Omer à Perpignan, de Dax à Dijon, des ambassadeurs et ambassadrices, engagé·e·s, enragé·e·s et mobilisé·e·s, ont pris les routes de l’hexagone pour partager ce temps fort de notre vie syndicale.

Échanges formels et informels, dans une ambiance conviviale, nous ont permis de faire le bilan des années précédentes et de définir nos orientations pour les années à venir. Les réunions se sont enchaînées, les débats en plénière ou en commissions, ont été riches, fruits de cogitations individuelles et collectives.

Malheureusement, les constats sont les mêmes dans tous les services représentés : casse de nos missions de services publics par des voyous en costard, technocrates au service des plus riches et qui n’hésitent pas à collaborer de manière éhontée avec celles et ceux qui vendent des armes, détruisent nos forêts, artificialisent nos sols. En bref, nombre de cadres de nos ministères, nous le savons malheureusement, pactisent sans sourciller avec le diable. Ça c’est pour le côté obscur de la force.

Mais ce congrès, c’est aussi l’espoir. Tout d’abord parce qu’on est encore là et qu’on ne lâche pas le morceau. Vous savez, l’histoire du grain de sable dans l’engrenage, du petit caillou dans la chaussure… Autre motif de satisfaction, pas mal de nouvelles têtes, ce renouvellement met du baume au cœur et on se dit que rien n’est perdu. Enfin, des camarades qui s’engagent en décidant de participer aux instances et au bureau syndical. La relève est assurée. L’occasion pour nous de saluer les camarades qui quittent le bureau national et de les remercier pour le travail qu’elles et ils ont abattu (ils et elles se reconnaîtront).

Côté vie nocturne creusoise, des soirées animées et festives, culturelles aussi. Spéciale dédicace à Vlad et Gilles, musiciens locaux, grâce auxquels nous nous sommes trémoussé·e·s et avons appris que nos enfants sont de droite ; à Paco et sa librairie itinérante et contestataire, La Limou’Zine ; à Klem (SUD Rural canal historique) pour sa micro-conférence gesticulée, son atelier de réalisation de bombes de graines et son animation du jeudi après-midi.

Enfin, avant de clore le chapitre, un grand merci à nos intervenant·e·s de jeudi après-midi, qui sont venu·e·s enrichir nos débats autour de la transition agro-écologique (T.A.E) : Thomas de la Conf’, Étienne d’un comité qui n’a pas été dissout, Justine pour le réseau AB du département, Arnaud maraîcher bio et Antoine, représentant de la société civile creusoise. Leur participation et le partage de leurs connaissances et expériences nous ont permis de construire une réflexion intéressante sur ce concept de T.A.E., de nous questionner et de nous emparer de problématiques contemporaines.

Au moment de tourner la page, on regarde par la fenêtre : pas de loup, pas d’ours. Tant pis, ça aurait fait plaisir à un camarade qui se reconnaîtra…

Allez, on vous laisse, on vous dit à bientôt et on ne lâche rien !

Vigilance et Résistance !

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Agriculture Écologie En grève ! Lecture Transport

Syndicalisme et territoires… nouveau numéro de la revue Les Utopiques

Syndicalisme et territoires … vaste programme ! On ne manquera pas de relever que le territoire premier du syndicalisme, c’est l’entreprise, le service, le lieu de travail. De plus en plus, celui-ci n’est pas circonscrit à un périmètre restreint et définitif. Il y a longtemps que les portes de l’usine ne sont pas son seul horizon. D’ailleurs, l’ont-elles été, du moins pour le syndicalisme dont nous nous revendiquons, dès lors que celui-ci concerne aussi les chômeurs et chômeuses, les personnes en retraite, les jeunes en formation, etc. ? Comment la transformation sociale, la rupture avec la société capitaliste, patriarcale et destructrice de la planète serait-elle envisageable sans intervenir dans les villes, les quartiers, les villages ?

Depuis longtemps, le syndicalisme a créé un outil pour répondre à ces enjeux : ce sont les unions interprofessionnelles locales. Nous ne revenons pas ici sur leur filiation avec les Bourses du travail, déjà évoquée au fil de précédents numéros des Utopiques[1]. De Seine-Saint-Denis pour l’une, des Vosges pour l’autre, de Solidaires pour la première et de la CGT pour le second, Anouk Colombani et Michel Tommasini nous donnent deux éclairages complémentaires : sur les unions locales CGT dans le 93 d’une part, sur l’importance des unions locales d’autre part, à partir d’un état des lieux précis dans la CGT. Manuel Guyader et Anouk Colombani offrent un zoom sur les forces et contradictions d’une union locale, celle d’Aubervilliers.

Les territoires sont des enjeux politiques et économiques ; leur statut, fruit de l’histoire et donc de rapport de force, n’est pas toujours celui auquel aspirent les peuples qui y vivent. Guillaume nous livre un aperçu fort documenté de l’émergence d’un syndicalisme anticolonial en Corse, de la CFDT au STC. A propos de colonies, Verveine Angeli et Jean-Paul Dessaux explique ce que nous dit le chlordécone des territoires de la Martinique et de la Guadeloupe. Restons dans le domaine international : Nara Cladera a recueilli les propos de Nathaniel Clavijo, du PIT-CNT, sur la crise de l’eau en Uruguay ; ce n’est pas une sécheresse mais un saccage environnemental, nous dit-il.

D’un territoire à un autre, il faut des transports. A travers les actions de la Convergence nationale rail, Didier Le Reste illustre en quoi le rail est un outil de désertification du territoire. Jullien Troccaz explique pourquoi SUD-Rail, pour le ferroviaire et l’écologie, refuse la nouvelle ligne Lyon/Turin. L’union départementale Solidaires de Seine-Saint-Denis traite du saccage du territoire dû aux Jeux olympiques et paralympiques. Contre les déserts médicaux, la solution c’est la démocratie nous dit le Syndicat de la médecine générale. Deux articles reviennent sur les activités d’unions départementales Solidaires dans des territoires ruraux : Baptiste David nous parle de l’implication de l’UD des Deux-Sèvres dans la lutte contre les mégabassines ; Yannick Baraban, John Doutre et Alexandra Nagy de celle de l’UD de la Meuse dans les rencontres transnationales des luttes paysannes et rurales.

Les territoires sont aussi des lieux d’alternatives. Richard Neuville nous présente Ardelaine, une coopérative de territoire. Kamel Guemari raconte l’Après M, une expérience sociale menée pour et par la population locale. Christian Mahieux interviewe l’équipe de L’empaillé, exemple parmi d’autres d’une presse libre ancrée dans les territoires. Métropoles, métropolisation, démétropolisation : Makan Rafatdjou nous livre une analyse pointue. Nous avons aussi transcrit un débat, organisée par l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs, à propos de la nouvelle question foncière. Enfin, tandis que Denise Milbergue et Patrick Velard nous font découvrir l’activité de Solidaires dans un CESER, le SUPFEN Solidaires relate une lutte pour la sauvegarde de la forêt.

Le numéro se complète se cinq articles hors dossier : Jérôme Massin et Francky Poiriez rappelle, à partir de l’expérience de SUD Industrie, en quoi les salaires sont une bataille centrale pour le syndicalisme. Edy Zhilman du syndicat suisse Unia nous dresse un panorama des luttes syndicales et sociales dans ce pays. Lina Cardenas traite des formations aux enquêtes militantes en santé au travail au sein de l’Union syndicale Solidaires, alors que Nicolas Latteur propose une critique populaire de l’exploitation, à partir d’une centaine d’entretiens menés auprès de salarié∙es, en Belgique et en France. Pour finir, Ernesto Herrera analyse l’échec du mouvement ouvrier lors du coup d’Etat militaire en Uruguay, il y a 50 ans, en juin 1973.


[1] De même, le mouvement des Gilets jaunes, très lié à cette question des territoires, a fait l’objet du dossier de numéro 11.

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Écologie Idées, débats, cultures

Samedi 25 nov. Après midi auto-formation aux monnaies alternatives (Trappes)

Le groupe local SSA* Saclay Versailles SQY propose une après midi auto-formation aux monnaies alternatives.

Lieu : Salle La Boissière à Trappes
28 rue du centre
Date : 25/11/2023 14h – 17h


Programme :

1ère partie de l’après midi (14h – 15h30) : Formation
– Présentation des fonctionnements des monnaies alternatives
– Présentation de la Blockchain et des cryptomonnaies
– Présentation des initiatives locales SSA basées sur les monnaies locales

15h30 : goûter partagé

2ème partie de l’après midi (16h – 17h) :
– Application de la monnaie alternative pour le déploiement d’une initiative SSA au niveau local
                 Groupe de travail de 4-5 personnes
                 Restitution commune des travaux

*SSA : sécurité sociale de l’alimentation

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Défense de nos libertés Écologie Répression

Prise de parole de Solidaires au rassemblement contre la dissolution des Soulèvements de la terre

L’union syndicale Solidaires est partie intervenante dans le recours contre la dissolution des Soulèvements de la terre.

Pour l’union syndicale Solidaires les luttes écologistes ne sont pas l’accessoire des luttes sociales. Elles sont toutes les deux intimement liées : lutter contre l’accaparement des richesses de ce capitalisme qui appauvrit, aggrave les inégalités ne peut se réfléchir désormais sans lutter contre l’accaparement des ressources naturelles, et anticiper les crises sociales, économiques, migratoires qui vont accompagner la crise climatique majeure en cours.

De même que lutter pour une autre planète vivable ne peut se faire qu’avec la participation des travailleuses et travailleurs. Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte et la reconversion écologique est aujourd’hui une urgence absolue !

Gouvernements et patronat sont prêts à tout pour empêcher une véritable reconversion écologique de la société. Leur objectif est de préserver les intérêts de quelques très riches, et de maintenir un modèle économique fondé sur l’accumulation du capital et une croissance infinie, impossible dans une planète aux ressources limitées.

Ainsi le ministère de l’Intérieur préfère s’attaquer aux résistant·es au glyphosate plutôt qu’aux pollueurs, aux paysan·nes solidaires plutôt qu’au système productiviste destructeur de la nature, au Soulèvement de la terre plutôt qu’aux voleurs d’eau.

La violence de la répression ne lui suffisant pas, il fait le choix d’interdire toute expression de celles et ceux qui défendent la planète contre les profits en demandant la dissolution des Soulèvements de la terre.

Pour l’Union syndicale Solidaires ce qui se joue lors de cette audience va bien au delà d’une dissolution dont la simple évocation est déjà insupportable pour toutes celles et ceux qui s’engagent au quotidien pour préserver la planète, et pour toutes celles et ceux qui luttent contre les causes à l’origine du dérèglement climatique. Car au-delà, il s’agit aussi de préserver les droits démocratiques de s’organiser et de porter un projet de société tout simplement respectueux de la nature et de la biodiversité.

Nous sommes la terre qui se défend !

Nous sommes toustes les Soulèvements de la terre !

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Écologie

Chlordécone : intervention de Solidaires au rassemblement du 28 octobre 2023 à Paris

L’Union syndicale Solidaires condamne fermement l’inaction des gouvernements précédents et de l’actuel face à la gestion scandaleuse de cette catastrophe sanitaire qu’est le chlordécone. Le gouvernement ne peut plus fermer les yeux. Il se doit de réagir et de prendre toutes les mesures nécessaires en commençant par répondre aux revendications et demandes de la population antillaise.

Les coupables de cet empoisonnement doivent être condamné-es, qu’il s’agisse des pouvoirs publics mais aussi du lobby de la mono-culture de la banane coupable de pressions multiples pour proroger l’utilisation du Chlordécone, au moins jusqu’en 1993.

En effet, le chlordécone est un pesticide coriace non biodégradable qui n’est pas près de disparaître. Considéré comme extrêmement nocif, ce pesticide n’a plus été utilisé aux États-Unis dès 1976. Il aura fallu attendre 1990 pour qu’il soit interdit dans l’Hexagone. Mais par dérogation ministérielle et sur pression des planteurs békés antillais, il a continué d’être utilisé en Guadeloupe et en Martinique 3 années supplémentaires.

Ce pesticide a donc été utilisé sur les bananiers dans les Antilles françaises entre 1972 et 1993, au minimum 17 années de trop.

Bien que le chlordécone ne soit plus utilisé depuis 1993, les antillaises et les antillais restent exposé-es et, ce, pour plusieurs siècles. Ce pesticide très nocif qui circule dans le sang provoque ainsi des maladies très graves comme des cancers et, de fait, occasionne des décès. Les surfaces agricoles, les sous-sols, les rivières et les mers côtières sont toujours pollués par le chlordécone et le seront encore durant des siècles si rien n’est fait. Les conséquences sur la santé de générations entières des Antilles sont bien réelles et ne peuvent plus perdurer.
Les chiffres ont de quoi affoler ! Plus de 90 % de la population actuelle est toujours exposée aux contaminations contenues dans les sols et la mer aujourd’hui encore et ce pour des siècles. Cette inertie de la part des gouvernements successifs est inacceptable.

Les Guadeloupéen-nes et les Martiniquais-es se battent depuis de nombreuses années pour que l’Etat mette fin à ce scandale sanitaire et reconnaisse son entière responsabilité. Aujourd’hui même, une très grande manifestation va avoir lieu en Martinique, manifestation qui ponctue une semaine de sensibilisation. D’où ce rassemblement à Paris de notre part, ville symbole du pouvoir !

Des plaintes ont déjà été déposées en 2006 pour mise en danger de la vie d’autrui et empoisonnement. La population des Antilles attendait réparation des préjudices subis et qu’elle subit encore aujourd’hui et pour longtemps.

Le 2 janvier 2023, deux juges d’instruction ont prononcé un non-lieu dans ce scandale sanitaire de l’insecticide. La population antillaise aurait dû être entendue et reconnue par la justice en tant que victime.

Cette décision de non-lieu scandalise les victimes tout comme notre Union. Localement, le combat judiciaire continue et l’Union syndicales Solidaires soutient et soutiendra cette lutte.

La justice doit dédommager toutes les victimes et condamner les coupables, à savoir les gouvernements successifs et les maîtres d’une économie de plantation, à caractère colonial. Des mesures concrètes doivent être prises pour que cesse cet interminable scandale sanitaire qui n’a que trop duré.

Pour obtenir justice et réparation, tout comme aux Antilles, nos organisations syndicales, associations et collectifs ne lâcheront rien face à ce massacre sanitaire et environnemental ! Il faut maintenant prendre des décisions à la hauteur des problèmes, soit :

  • créer un fonds d’indemnisation mais qui soit ouvert à toutes les populations et cela pour tous les préjudices : de santé mais aussi tous les préjudices professionnels,
  • construire un réseau d’eau potable est une urgence vitale, le seul traitement de l’eau polluée par du charbon ne peut pas être une solution pour les siècles qui viennent… Par ailleurs, le niveau des fuites dans le réseau de la Guadeloupe justifie déjà une telle mesure !
  • lancer un programme visant à remplacer la terre en cas de besoin, en priorisant l’agriculture de production locale à destination des populations ultra-marines… Il est en effet temps de construire un autre modèle agricole pour aller vers l’autosuffisance alimentaire
  • organiser une coopération européenne voire mondiale dans le secteur de la recherche, car de nombreux pesticides proches de la Chlordécone ont aussi été utilisés dans certains pays. Cette demande date de 2009 et était soutenue par de nombreux parlementaires ; demande qui n’a jamais été suivie d’effets !
Voici les principaux sujets qui nous paraissent prioritaires et que nous proposons à l’ensemble des acteurs sociaux.
Tous ces sujets, et bien d’autres, pourraient être débattus dans une future Commission « Vérité et Réparations » et aussi inscrites dans un projet de loi, à même de fermer la porte à la menace d’une prescription.
Nous aurons donc de nouveau rendez-vous très bientôt !
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Écologie Santé-Social

Incendie de deux immeubles à Rouen, il y a urgence à prendre des mesures de protection vis-à-vis du risque amiante

Communiqué de presse (collectif unitaire Lubrizol Bolloré)

Dans la soirée d’hier, un terrible incendie a abouti à la destruction de deux immeubles dits « verre et acier » dont la conception les rendait particulièrement dangereux vis-à-vis du risque incendie. Ces deux bâtiments, comme de nombreux autres, construits avant 1997 contenaient de nombreux matériaux amiantés notamment dans les cloisons et le faux plafond qui sont partis en fumée.

Comme pour l’incendie de Lubrizol, des morceaux de débris amiantés sont retombés dans plusieurs quartiers de Rouen et de Petit-Quevilly. Comme le souligne à juste titre la mairie de Rouen, ces morceaux amiantés sont dangereux car ils ont perdu, du fait du sinistre, leur cohérence et leur cohésion structurelle et doivent uniquement être ramassés par des travailleur.e.s formé.e.s et équipé.e.s appartenant à des entreprises certifiées.

Mais ces morceaux ne constituent que la partie visible de la pollution, car un nombre très important de fibres d’amiante s’est libéré dans l’air du fait de l’incendie. A titre d’exemple, l’expert mandaté par le CHSCT du SDIS 76 à la suite de l’incendie de LUBRIZOL a estimé à 2,5 milliards de milliard le nombre de fibres d’amiante dispersées ensupposant que seulement 10% du toit ait brûlé.

Dans le cadre de la transparence nécessaire, il est nécessaire que le propriétaire des autres bâtiments « verre et acier », préalablement désamiantés avant leur démolition, indique le tonnage d’amiante retiré, ce qui permettra d’apprécier la quantité d’amiante parti dans l’atmosphère.

Ces milliards de fibres, a minima, vont finir par retomber sur les sols de l’agglomération, ce qui peut prendre plusieurs jours, dans les maisons, appartements où un simple mini courant d’air va les remettre en suspension avec un risque d’inhalation par la population.

Si le ramassage des débris par une société spécialisée est indispensable, elle n’est pas suffisante face à cette pollution invisible. En effet, une fibre d’amiante est environ 500 fois plus fine qu’un cheveux, invisible à l’œil nu, inodore…. Si le site de la mairie de Rouen donne des consignes sur « comment nettoyer son logement », il ne traite que de la questions des suies sans indiquer qu’elles sont par nature cancérigènes ! 

Comme pour Lubrizol, les pouvoirs publics minimisent le risque spécifique lié à l’amiante !

 Rappelons qu’une seule fibre d’amiante peut induire l’apparition d’un mésothéliome 15 à 40 ans plus tard chez la personne l’ayant inhalée, puisqu’il n’existe pas de seuil inférieur au-dessous duquel le risque serait inexistant, contrairement au toxiques classiques pour lesquels un tel seuil existe.

Il est nécessaire que les autorités fassent réaliser régulièrement, au frais de l’assureur de Rouen Habitat, des prélèvements surfaciques (tests lingettes) dans tous les locaux de travail et d’habitation qui ont pu être pollués pour permettre de déterminer la présence d’amiante sur les sols, les meubles et un nettoyage par une entreprise certifiée en cas de présence de fibres.

Concernant le site des deux immeubles, il conviendra dès que possible de construire une bulle étanche avant d’entreprendre les travaux de nettoyage et de dépollution, seule solution permettant d’éviter le risque de remise en suspension des fibres tueuses, l’arrosage pendant les travaux s’avérant insuffisant au regard des résultats recensés sur la base scolamiante.

Par ailleurs, il est nécessaire que la justice se saisisse du dossier, notamment par la désignation sans délai d’un.e juge d’instruction, afin de déterminer pourquoi ces immeubles, qui devaient obligatoirement être désamiantés avant leur démolition ne l’avaient pas encore été alors que le risque incendie était connu.

Le collectif unitaire Lubrizol Bolloré and Co revendique :

– La publication sur le site de la préfecture et de la mairie de l’ensemble des mesures effectuées (SDIS, sociétés mandatés pour les mesures amiante…) ;

– La publication du tonnage d’amiante retiré des immeubles verre et acier similaires ;

– La mise en œuvre d’une campagne de détection des fibres d’amiante dans l’ensemble des locaux exposés aux retombés des fibres ;

– La construction, le plus tôt possible, d’une bulle étanche entourant les débris pour que les travaux de nettoyage et de dépollution puissent se faire sans risque pour les riverains

– La désignation immédiate d’un.e juge d’instruction

– L’obligation pour les propriétaires de désamianter les habitations et locaux de travail dans lesquelles le risque incendie est présent

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Solidarité avec Serge, blessé à la manifestation antibassines à Sainte-Soline

Campagne de soutien impulsée par Jean-Marc Rochette, auteur de BD (Le Transperceneige), destinée à récolter des fonds pour Serge, un militant révolutionnaire blessé gravement à Sainte-Soline, le 25 mars 2023, qui n’est toujours pas sorti d’affaire.

Il s’agit d’une jolie affiche qu’il a réalisée, avec une explication de la démarche.
Pour commander l’affiche, vous pouvez écrire à : richardcheese@riseup.net

Affiche 35x50cm

Papier woodstock betulla 260gr

Prix libre (l’entièreté des bénéfices sera reversée à la caisse de solidarité mise en place par les camarades de Serge) frais de port : 6 euros

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Écologie Répression Violences policières

Communiqué des camarades du S

Communiqués des camarades du S

Communiqué n°6 : un bilan d’étape de la situation du S

Serge a été grièvement blessé le 25 mars 2023 à Sainte Soline. Six mois après les faits, voici où nous en sommes. Passé le soulagement après le temps de l’incertitude du réveil, de nouveaux champs d’incertitudes sont apparus, sur ce que notre camarade allait pouvoir récupérer, comment, en combien de temps etc. Nous avons eu la joie de le retrouver, lui et ses souvenirs, ses convictions et sa détermination.  Pourtant, chaque jour, l’étendue des dommages s‘est révélée à petits bruits. Le choc cérébral, qui a a entrainé le retrait d’une partie de sa boîte crânienne pour maîtriser un œdème qui lui aurait été fatal, a laissé des traces importantes. Le traumatisme crânien a causé une paralysie faciale et des difficultés de mobilité des membres, des troubles importants de la vision qui fragilisent sa capacité à se déplacer seul sans risquer l’accident, des difficultés de concentration et une fatigue chronique. La grenade qui l’a percuté a détruit une oreille interne, mettant à mal son équilibre et provoquant une surdité définitive de l’oreille impactée ainsi qu’une baisse de vision. Nous ne sommes pas en mesure de dresser un constat définitif. Il a fait des progrès notables grâce à la rééducation et nous espérons qu’il parviendra à récupérer ce qui n’est pas définitivement perdu. Il a récemment subi une opération visant à reconstituer sa boite crânienne (pose d’une prothèse appelée volet), une opération cruciale pour estomper tout risque de dommage cérébral supplémentaire. Malheureusement, cette opération a échoué.  En effet, après un mois d’infection, de fièvre, de galères de cicatrisation, d’antibiotiques, d’entraves dûes à des cathéters et d’ennui, le volet a dû lui être retiré. Il est aujourd’hui encore gardé sous surveillance et nous espérons qu’il pourra sortir rapidement pour reprendre le travail de rééducation. Il devra subir à nouveau cette opération chirurgicale dans quelques mois, sans garantie de réussite.  En définitive, depuis sa sortie du coma, Serge n’aura connu que 3 semaines hors de l’institution hospitalière. Nous y avons donc passé suffisamment de temps pour constater à quel point ici comme ailleur le capitalisme poursuit son écrasement en quête de marge financière et les patients comme les travailleuses et travailleurs du soin en sont la variable d’ajustement. Malgré la bienveillance du personnel hospitalier, l’hospitalisation reste une situation d’enfermement, avec son lot de dépossession, d’entrave et d’isolement, qui s’ajoute au traumatisme de la blessure initiale.

Y faire face n’est pas toujours facile et le soutien est une ressource primordiale. Nous tenons à remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées et se mobilisent encore : concerts de soutien, visites quotidiennes à l’hôpital, compils de soutien, tags, banderoles, actions, les logements prêtés, les affiches, les collectes de thunes, les dons, qui permettent notamment d‘assumer sereinement les frais médicaux (hospitalisation, prothèses auditives) et les aménagements nécessaires à la vie quotidienne, mais aussi d‘amortir l’impact financier pour Serge et ses proches. 

Merci aussi à toutes celles et ceux qui, 2 fois par jour depuis 5 mois, préparent des repas pour Serge et lui apportent à l’hosto. Merci à ceux qui l’ont accompagné marcher, à tous ceux qui ont été présents pour le soutien moral. Merci à ses collègues, qui lui envoient quotidiennement des photos, lui rappelant une partie de sa vie d’avant. Merci pour les messages de soutien, les chansons, les vidéos, qui donnent de la force.  Cette solidarité est exemplaire. Nous avons conscience d’être bien lotis, comparés à toutes celles et ceux qui subissent seuls la répression , à l’ombre des chaumières, sans force collective pour contrecarrer toutes les misères qu’elle charrie. Parce que nous pensons qu’il est primordial de prendre collectivement en charge la répression qui s’abat sur les mouvements révolutionnaires, nous proposerons bientôt un retour sur notre expérience propre autour de la blessure de Serge. Nous y présenterons les différentes questions logistiques et politiques auxquelles nous avons été confrontés et comment nous avons su ou non y répondre. Ce bilan n’est qu’un bilan d’étape, dans la mesure où nous sommes bien loin d’en avoir fini et où aucun retour à la normale ne se pointe à l’horizon. Et ce n’est certainement pas le règlement judiciaire de l’affaire, quelle que soit l’issue de la plainte qui vise l’action de l’Etat à Sainte Soline, qui y mettra un terme.


Depuis que l’Etat existe, sa police mate, fracasse, tue, en un mot terrorise. Un seuil a probablement été franchi en France au moment où les blindés des forces spéciales ont tenté de prendre le contrôle de la rue sans hésiter à tirer sur la foule au petit malheur la chance pour éteindre la révolte déclenchée par le meurtre de Nahel. Ainsi, depuis les émeutes de 2005, combien d’yeux crevés, de membres fracassés, de cas de surdité, d’assassinats plus ou moins légaux, de viols, de vies réduites en miettes au nom du maintien – coûte que coûte – d’un monde d’exploitation ? Combien de séquelles et d’années de rééducation reste-t-il une fois que les médias ont fait leurs choux gras ?


La solidarité doit se poursuivre pour que les blessés et enfermés de nos luttes se relèvent de la meilleure des manières et pour que nos morts ne se soient pas fait tuer pour rien. Les capitalistes n’ont qu’un objectif : faire du fric en nous abîmant, en nous detruisant et en détruisant tout ce qui est viable sur le globe. Plus que jamais, la lutte des prolétaires du monde entier est vitale pour trouver le chemin de ce foutu monde meilleur. 

Les camarades du S

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