Combattrele racismesur nos lieux de travail une responsabilitécollective
Des discriminations massives
Dans les entreprises, dans les administrations, danslesservicespublicsetmêmedanslesassociations, lesdiscriminationsracistesnesontpasdesexceptions.
Celles et ceux qui ont une apparence, une origine, une religion ou un nom associés à des groupes stigmatisés sont moins embauché·es, moins payé·es, moins promu·es, plus contrôlé·es, plus sanctionné·es. Sur leur lieu de travail, le quotidien des personnes qui subissent le racisme est souvent oppressif, fait de brimades, d’humiliations et d’insultes. C’est même parfois insupportable.
Une responsabilité collective
Face aux inégalités et à l’oppression raciste, nous avons toutes et tous le devoir d’agir !
En premier lieu, les employeurs ont des obligations qu’il faut souvent leur rappeler… et leur imposer de respecter. Il y a donc une responsabilité collective des personnels. Leurs représentant·es et les organisations syndicales doivent être des soutiens pour cette action. Face à l’injustice, il y a toujours quelque chose à faire, une action collective à entreprendre. Plus encore, au jour le jour, chacun, chacune d’entre nous a un rôle à jouer dans la lutte contre le racisme au travail et partout ailleurs.
Le racisme opprime ceux qui le subissent et divise les salarié·es, agissons ensemble pour l’égalité !
La loi interdit et sanctionne certaines expressions du racisme
attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés.
comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…).
violences physiques.
fonctionnements qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination.
discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres.
Au travail, des délits racistes définis par le code pénal peuvent être lourdement sanctionnés
Pour faire respecter le droit sur nos lieux de travail il existe des outils et des recours juridiques: les représentant·es du personnel, l’inspection du travail, le Défenseur des droits, des associations spécialisées, des instances, des tribunaux, des avocat·es…
Mais notre meilleure arme est la solidarité et l’action collective, contre le racisme comme pour défendre l’ensemble des droits des travailleurs et travailleuses. Dans tous les cas, les syndicats membres de Solidaires sont là pour vous accompagner et vous défendre.
Ne restez pas seul·es ! N’acceptons pas l’injustice !
Refusons la banalisation du racisme
Le combat contre le racisme au travail ne peut pas se limiter à faire respecter la loi.
Parce que beaucoup de comportements racistes ne peuvent pas donner lieu à des poursuites légales. Parce que la loi est mal appliquée. Et parce que toute une partie des décisions politiques s’inscrivent dans une vision raciste du monde.
Il faut donc mener à la fois un combat quotidien contre les manifestations du racisme et une lutte collective contre les politiques et l’organisation de la société qui reposent sur le racisme, et qui en amplifient les effets.
Les discours racistes envahissent l’espace médiatique et politique. Les politiques racistes ont le vent en poupe et accompagnent la progression du fascisme. Il faut d’urgence un sursaut général pour refuser la banalisation du racisme.
Combattre l’extrême droite
L’extrême droite est l’ennemie des travailleurs et travailleuses, le racisme est un de ses principaux piliers.
Solidaires est une organisation syndicale indépendante des partis politiques. A Solidaires, défendre nos valeurs et les intérêts des travailleurs/ses nous impose de combattre l’extrême droite. Derrière les discours de l’extrême droite sur l’identité ou la sécurité se cache une obsession raciste : faire des personnes immigrées, musulmanes, noires, arabes, maghrébines, juives ou roms les boucs émissaires des problèmes de la société. La préférence nationale, élément programmatique central, hier du FN et aujourd’hui du RN, ne sert qu’à diviser les travailleurs et travailleuses et affaiblir nos luttes sociales. Le programme de l’extrême droite, avec des milliardaires qui sont derrière, c’est l’inégalité des droits, la casse des conquis sociaux des salarié-e-s, la fermeture des frontières, la répression des quartiers populaires, l’attaque contre les solidarités, les libertés publiques et les droits syndicaux.
et toutes les idées racistes
Mais les idées racistes ne sont pas portées uniquement par l’extrême droite.
Elles traversent toute la société et servent directement les intérêts des capitalistes. Une partie croissante du champ politique, médiatique et patronal reprend les thématiques de l’extrême droite, voire ses propositions. Les discours sur «-l’assistanat-», la remise en cause du droit du sol, la criminalisation des solidarités, la suspicion généralisée envers les musulman·es ou les sans-papiers sont devenus monnaie courante, jusqu’au sommet de l’État. Répandre ces idées dans le débat public et dans les politiques gouvernementales contribue à légitimer l’extrême droite et à préparer le terrain à sa prise de pouvoir.
Un combat quotidien
Refuser le racisme, c’est aussi le combattre dans ses formes les plus banalisées, au quotidien : remarques déplacées, soupçons systématiques, moqueries, surveillance excessive, humiliations… Ces micro-agressions, souvent minimisées, souvent présentées comme des plaisanteries, ne sont pas anodines.
Elles marquent les corps, brisent les parcours, rongent l’estime de soi et sont des rappels permanents du statut d’infériorité de certain·es et une façon de les délégitimer.
En les laissant passer, on participe à leur normalisation, on rend le racisme tolérable, on ouvre la voie à des violences plus massives — médiatiques, policières, institutionnelles, physiques.
Refuser, dénoncer, visibiliser ces agressions, c’est refuser la banalisation du racisme, et défendre concrètement l’égalité et la dignité pour toutes et tous.
Victime ou témoin d’un comportement raciste? Victime : Conservez les preuves, écrivez et datez les faits ; cherchez des alliés, sur votre lieu de travail ou en dehors ; contactez Solidaires, le syndicat vous accompagnera selon vos attentes. et respectera strictement à chaque étape vos choix. il est important de «rassurer» les victimes et faire savoir que ce sont elles qui maîtrisent leurs réactions. Témoin : Ne laissez pas la victime isolée, même si elle-même ne réagit pas. Faiteslui savoir que ce qui s’est passé n’est pas normal, que vous êtes disposé à l’écouter et à l’accompagner. Respectez toujours ses choix de réactions.
Le complotisme, cheval de Troie de l’extrême droite et du racisme
Face au rouleau compresseur du capitalisme et aux désordres du monde, on peut être tenté·e par une vision des choses qui attribue à des groupes stigmatisés la responsabilité de ce qui va mal. Les théories complotistes sont souvent lancées par l’extrême droite. Les groupes qu’elles accusent de tirer les ficelles sont toujours, quand on creuse un peu, des catégories ciblées par le racisme.
L’antisémitisme et l’islamophobie ont en commun d’être deux formes complotistes de racisme. Dans beaucoup de médias et au plus haut sommet de l’État, l’islam fait l’objet d’une lecture conspirationniste qui entraîne des violences et un harcèlement administratif. Les musulman·es sont présenté·es comme un corps étranger, une menace manipulant des institutions, imposant une « islamisation » fantasmée. Comme si tou·tes les musulman·es avaient un projet commun, même à leur insu ― alors qu’il y a une grande diversité de pratiques, de positionnements politiques, de modes de vie. L’antisémitisme porte l’idée que les Juifs et Juives formeraient un groupe tout-puissant, agissant dans l’ombre pour contrôler le monde, la finance et les médias. C’est évidemment faux. Les personnes juives ne forment pas un groupe qui aurait plus de pouvoir que le reste de la population.
Cette approche dangereuse mène à une impasse. Le complotisme nie les réalités sociales et masque les vrais rapports de pouvoir. Ce qui dirige le monde, c’est le système capitaliste et la bourgeoisie qui en tire profit.
Pour construire l’unité, lutter contre les inégalités
Cela saute aux yeux : il y a une division raciste du travail.
Les salarié·es appartenant à des groupes stigmatisés sont sur-représenté·es dans les emplois les plus précaires, mal payés, pénibles ou surexposés (nettoyage, sécurité, livraison, sous-traitance, soins des personnes dépendantes…). Les discriminations à l’embauche, dans l’accès au logement, à la formation ou aux soins renforcent ces inégalités. Construire l’unité des travailleurs et des travailleuses est indispensable si on veut changer les rapports de force. Mais cette unité se fera à condition de reconnaître les inégalités existantes et en les combattant. Dans nos revendications comme dans nos pratiques, il faut tenir compte des différentes oppressions.
Par exemple, revendiquer des hausses de salaire en pourcentage peut laisser intactes, voire renforcer, les inégalités liées au racisme et au sexisme. C’est pourquoi il faut exiger la suppression des écarts de salaire en même temps que des augmentations générales.
Face au racisme et aux inégalités, l’Union syndicale Solidaires se bat :
Pour l’égalité réelle des droits, quelle que soit l’origine, la nationalité ou la religion
Contre les discriminations au travail, à l’école, à l’embauche, au logement, dans les services publics et partout dans la société
Pour la régularisation de toutes les personnes privées de droits administratifs, l’accueil digne des exilé·es, la liberté de circulation et d’installation
Contre les lois et pratiques racistes du patronat et de l’État comme le harcèlement policier et les contrôles au faciès
Pour la justice pour toutes les victimes de violences policières
Dans Solidaires et égales : Solidaires et Egales n°43 – septembre 2025
Les annonces budgétaires de Bayrou à la mi-juillet auront réussi à réveiller la colère en cette rentrée sociale.
Les annonces sont particulièrement délétères pour les plus précaires, déremboursements de médicaments, gel des salaires dans la fonction publique, des aides sociales, des pensions, jours fériés en moins pour tout le monde, jours de carence…
A chaque fois que l’on s’attaque au monde du travail, ce sont les femmes qui trinquent particulièrement notamment du fait des inégalités au travail persistantes : elles sont majoritaires dans la fonction publique donc à voir leurs revenus stagner depuis des années, les pensions de retraites des femmes sont toujours de 40 % de moins que celles des hommes.
Le 10 septembre, les formes de mobilisations seront bien sûr la grève, comme l’appel de Solidaires, mais comment ne pas voir aussi une inspiration de la grève féministe lorsque le mouvement « Bloquons-tout » parle aussi de grève de la consommation !
Soyons dans les AG, portons les revendications féministes qui tirent l’ensemble de la société vers plus de droits !
Pour autant, lorsque la situation sociale est délétère il est encore plus primordial de se mobiliser pour les droits des femmes, tant les deux sont liées lorsque les régimes régressifs et fascisants se mettent en place pour faire perdurer un système capitalisme qui nous emmène dans le mur.
Le 28 septembre la mobilisation pour le droit à l’avortement, symbole de cette liberté des femmes sur leur corps durement acquise, doit être à cette mesure. Le 11 octobre le collectif Grève féministe appelle à une mobilisation internationale et féministe d’ampleur pour rejeter la guerre et les oppressions faites aux femmes qui se multiplient partout dans le monde. Le 25 novembre doit aussi être un coup de tonnerre pour nos gouvernements, ras le bol qu’un budget fasse l’impasse sur les 3 milliards nécessaire à la lutte contre les violences faites aux femmes !
Avec 250 000 participant∙es, le 10 septembre a été un succès. Il a montré la détermination très forte pour obtenir un budget de justice sociale, fiscale et environnementale. Et maintenant, soyons encore plus nombreux et nombreuses dans l’action le 18 septembre !
Des blocages partout…
Des blocages ont eu lieu dans de nombreuses localités : 100 lycées bloqués, plusieurs universités (à Montpellier, Rennes, Grenoble, Lyon…), des blocages de supermarchés (Carrefour), de centres commerciaux, d’axes routiers, de péages, de ronds-points, de dépôts de bus ou de trams, d’entrepôts logistiques, d’une direction de la SNCF (34), d’une usine d’armement en soutien à la Palestine (13). Les personnes mobilisées se sont retrouvées pour des pique-niques et des cantines, dans des « villages des indigné∙es ».
… notamment par la grève !
Notre premier outil, c’est la grève ! Faire grève, c’est bloquer son lieu de travail, comme dans la culture qui est en lutte depuis le budget 2025 et ses coupes dramatiques pour le secteur ou contre la mainmise de Bolloré. Le 10 de nombreux sites étaient fermés ou fortement impactés : le Louvre, l’Orangerie, le musée Moreau, l’Inha, le Trianon, Versailles, Orsay, le Grand Palais, la BNF Richelieu occupée, la Basilique de Saint-Denis, l’Opéra Bastille, l’Opéra Garnier, le Conservatoire national de Paris. Des salarié∙es étaient en grève dans de nombreuses salles de spectacles vivant et à Radio France. Une cinquantaine de librairies étaient fermées. Plusieurs groupes de l’édition, grands (Hachette, Bayard, Madrigall, Mediaparticipation) ou petits, ont eu des grévistes. Le pavillon Villette (Paris) a été occupé par 400 personnes en fin de journée.
Il y a eu près de 30% de grévistes à la SNCF, 34,7% chez Mvélo+ (dans l’Isère), 6,8% dans la fonction publique hospitalière (20% au CH Le Mas Careiron à Uzès !), 6,49% dans l’Education nationale (mais 10% dans les vies scolaires), 6% à La Poste, 4,77% à l’INRAE (recherche), 4,20% dans la fonction publique territoriale. Des salarié∙es d’Amazon étaient également en grève.
Dans plusieurs secteurs, des Assemblées Générales organisent la grève, comme les travailleurs et travailleuses de la culture ou encore de l’informatique d’Île-de-France qui se réunissent à la Bourse du travail de Paris par centaines.
Des manifestations fournies
Les manifestations, notamment syndicales ou intersyndicales, ont été un succès parce qu’elles ont permis à toutes et tous de se réunir après les blocages. La participation a été très forte à Montpellier (30 000 personnes), Grenoble (30 000), Toulouse (25 000), Lille (20 000), Bordeaux (15 000), Rennes (15 000), Marseille (15 000), Strasbourg (10 000), Caen (10 000), Lyon (8 000), Dijon (5 000), Nantes (5 000), Amiens (4 000), Perpignan (3 000), Mulhouse (2 500), Le Havre (2 000), Alès (2 000) ou Uzès (2 000).
Des manifestations ont pris des formes variées dans les villes de plus petite taille, comme à Saint-Denis, où elle n’était pas prévue (500 personnes), ou une manif sauvage à Carcassonne (300). 600 à Blois, 500 à Fécamp, 300 à Abbeville, 300 à Vendôme, 300 à Aurillac, 200 à Romorantin, 200 à Aubervilliers, 150 à Bar-le-Duc…
Leur seule réponse : la répression !
L’ampleur du dispositif policier déployé révèle les craintes d’un exécutif qui se sait illégitime et qui ne connaît que l’entrave aux libertés d’expression et de manifestation. De nombreuses interpellations ont eu lieu. Des manifestant∙es ont été blessé∙es, dont une camarade de SUD Collectivités territoriales à Rennes et un camarade de Solidaires-Etudiant∙es à Tours.
Et maintenant le 18 septembre !
Les appels à la grève pour le jeudi 18 septembre commencent à se multiplier.
Faire grève c’est ne pas aller travailler une heure, deux heures, une journée… En cas de grève nationale, ce sont les syndicats qui couvrent les salarié-e-s et agent-e-s en grève.
Dans le privé, un appel à la grève national suffit à vous couvrir. Le Jour J, vous n’allez pas au travail.
Dans le public, des préavis de grève sont déposés auprès des ministères pour couvrir les agent-e-s. Dans certains métiers, il faut vous déclarer en avance (comme les professeurs des écoles ou les animateurs des mairies.)
Le déploiement annoncé de 80 000 forces de l’ordre pour une participation initialement jaugée par le Ministère de l’Intérieur à 100 000 personnes n’aura pas empêché la réussite de cette journée née de la colère sociale de “bloquons tout”.
Dans les jours précédents le 10 septembre, des tentatives d’intimidation par la police ont eu lieu comme lors de simples collages d’affiches par des militant·es de Solidaires qui se sont soldées par des arrestations.
Mais la réussite de la journée du 10 septembre 2025 a été émaillée de plus de 500 arrestations, particulièrement de jeunes, et notamment de militant·es syndical·es participant·es aux diverses manifestations et blocages prévus, de nassages, de gazages, y compris sur des lieux en présence d’enfants ou de passant-es.
La procureure de Paris a même signalé une surreprésentation de femmes arrêtées sur Paris, qui questionne.
Un des porte-parole de Solidaires a été interpellé en pleine interview radio.
Plus grave, l’usage d’un canon à eau à Montpellier a fait un blessé grave. D’autres participant·es ont été blessé·e, dont une camarade de Solidaires à Rennes et un camarade à Tours. Nombre de militant·es témoignent de la violence gratuite des forces de l’ordre qui auraient pu occasionner beaucoup plus de blessé·es.
Encore une fois, la réponse à la colère sociale, ce sont les violences policières et la répression. C’est une entrave très grave à la liberté de manifester, mais également à la liberté de réunion, puisqu’à présent ce sont même les assemblées de personnes mobilisées qui sont prises pour cible.
L’Union syndicale Solidaires condamne fermement l’usage de la force par les forces de l’ordre contre les participant·es aux manifestations et actions lors de la journée du 10 septembre. La répression ne sera jamais une réponse à nos revendications. Seule la justice sociale pourra satisfaire et donc calmer la colère des travailleurs et des travailleuses. Stop à la répression !
Le Premier Ministre Sébastien Lecornu a annoncé ce 13 septembre renoncer à la suppression de deux jours fériés dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances.
Cette annonce survient trois jours après la réussite de la journée de grève et de blocages “Bloquons tout” du 10 septembre à laquelle l’Union syndicale Solidaires appelait à participer. Ce premier recul témoigne de la force des travailleurs et travailleuses en grève, aussi bien que de la faiblesse du Premier ministre et du Président de la République. Sous la pression de la mobilisation, ces derniers devront accepter de voir disparaître l’intégralité des mesures qui visent à organiser la confiscation de la production des richesses au profit des capitalistes et des grandes entreprises.
Partout, construisons la grève sur les lieux de travail pour mettre le pays à l’arrêt le 18 septembre. Imposons par la grève et l’action la justice fiscale, sociale, et écologique.
L’Union Syndicale SUD – Solidaires 78, syndicat de luttes et de transformation sociale, s’est réunie le 3 septembre et a décidé de s’inscrire dans ce mouvement populaire qu’est l’appel à mobilisation du 10 septembre, suite aux annonces faites par le gouvernement Bayrou.
Les syndicats de notre Union Syndicale départementale (Santé, Industrie, éducation, Télécoms, etc.) appellent tous·tes les salarié·es à se mettre massivement en grève dès le 10 et au-delà.
Notre Union syndicale départementale pense qu’elle a toute sa place dans ce mouvement et entend mettre à disposition du mouvement, suivant ses besoins, un soutien logistique (sono, impressions de tracts, locaux, assistance juridique, etc.) et son expérience de lutte dans et en-dehors des entreprises et des services publics, afin de le soutenir dans la mesure de ses moyens.
François Bayrou tente de nous imposer un budget d’austérité. Sous prétexte de « faire des économies » pour « maîtriser les dépenses publiques », il propose un plan d’austérité qui n’a qu’une seule ligne directrice : faire payer la crise aux travailleurs et travailleuses, aux retraité·es, aux jeunes, aux plus précaires, aux privé·es d’emploi, aux étudiant·es… C’est non ! Face à l’immense colère populaire, il tente un coup de poker avec un vote de confiance le 8 septembre. Mais le problème, ce n’est pas le nom du ministre, c’est sa politique. Nous devons censurer ce budget par la grève et imposer d’autres choix.
Toujours moins pour nous
Coupes dans les budgets des hôpitaux, des écoles, de la justice, des transports : c’est la casse du service public qui s’organise. Les suppressions de postes s’enchaînent. Les salaires stagnent. Les retraites sont rabotées. Les allocations, notamment celles du chômage sont attaquées.
Toujours plus pour les patrons
Pendant qu’on nous demande de « faire des efforts », le patronat continue de se gaver. Au moins 211 milliards d’euros d’aides publiques sont distribués chaque année aux entreprises, sans conditions, sans contrôle, sans contreparties. Ces aides finissent trop souvent… en dividendes. En 2024, ce sont 97 milliards d’euros qui ont été reversés aux actionnaires du CAC 40 tandis que ces grandes entreprises réalisent des profits records (131 milliards d’euros en 2024). De l’argent, il y en a !
Vraiment plus pour les patrons
Et comme si cela ne suffisait pas, F. Bayrou a annoncé une nouvelle réforme du Code du travail. Alors qu’il souhaite offrir des journées de travail gratuit au patronat par la suppression de deux jours fériés, il a également annoncé vouloir passer une étape supplémentaire dans la destruction des protections offertes par le Code du travail et les accords collectifs.
Réduire le délai de contestation d’un licenciement, faciliter le renouvellement des périodes d’essai, faciliter le recours aux CDD et à l’intérim, augmenter le temps de travail, créer de nouveaux jours de carence… Voilà quelques pistes pour “moderniser le marché du travail”. C’est plutôt le grand retour en arrière !
L’austérité n’est pas une fatalité
Couper dans les services publics, c’est un choix. Ne pas taxer les ultra-riches, c’est un choix. Refuser d’imposer les grandes entreprises, c’est un choix. Casser le Code du travail, c’est un choix. Précariser les salarié·es et les allocataires, c’est encore un choix. Faire croire qu’il n’est pas possible de faire autrement, c’est tenter d’éviter le débat sur la société dont nous voulons.
Imposons la censure populaire
Gouvernement et patronat ne comprennent qu’un langage : le rapport de force. Les avancées sociales n’ont jamais été offertes. Elles ont été gagnées par la lutte. C’est par les grèves, les manifestations, l’organisation collective, que nous pourrons bloquer ce projet de budget et imposer d’autres choix. Quel que soit le gouvernement, nous devons nous mobiliser et maintenir la pression pour que ce ne soit pas que le casting qui change mais aussi la politique menée.
Un autre choix de société est possible
Ce que nous défendons, ce sont des vies dignes. Des écoles qui accueillent toutes et tous les enfants dans de bonnes conditions. Des hôpitaux qui soignent sans délai et des soignant·es dont les conditions de travail sont respectées. Des transports accessibles et écologiques. Des services publics accessibles sur tout le territoire. Des retraites et des allocations chômage décentes. Des salaires qui permettent de vivre et non survivre. L’argent existe pour financer tout cela. Il est dans les caisses du patronat et dans les poches des actionnaires.
Face aux mesures qu’on nous impose dont seuls les plus riches sortent gagnants nous exigeons :
La suppression des aides publiques aux entreprises sans condition sociale ni écologique.
Une fiscalité plus juste : taxer les super-profits, les dividendes et les grandes fortunes.
Une protection sociale à hauteur des besoins sociaux en mettant notamment fin aux 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales patronales.
Des investissements massifs dans les services publics, les salaires, l’emploi, la transition écologique.
Ce budget d’austérité est l’arbre qui cache la forêt d’un modèle à bout de souffle. Nous n’acceptons pas une société fondée sur l’exploitation, l’injustice et les inégalités. Nous portons un autre projet : solidaire, écologique, féministe, antiraciste. Cela passe par une répartition radicalement différente des richesses.
Lutter, s’organiser, gagner
Face à des gouvernements au service des puissants, notre force, c’est notre nombre. L’Union syndicale Solidaires appelle à construire, partout, des mobilisations.Toutes et tous en grève dès le 10 septembre. Organisons-nous en Assemblées générales. Discutons des suites.
Pas d’économies sur nos vies.
De l’argent, il y en a. Allons le chercher ensemble.
Rétablir la vérité sur la dette !
Lors de sa présentation du budget envisagé pour 2026, François Bayrou n’a eu de cesse d’invoquer la dette publique pour justifier les attaques contre notre modèle social. La dette publique et la dette des ménages sont deux choses distinctes et absolument pas comparables : un ménage ne peut pas émettre des titres pour se financer, il ne peut pas emprunter pour rembourser son emprunt, le coût des intérêts lui est bien moins favorable etc. Cette comparaison n’est évidemment pas anodine, c’est un choix idéologique.
Cela permet de présenter l’État comme étant inconsidérément dépensier pour discréditer son action pour l’intérêt général et justifier ainsi la réduction des dépenses publiques.Des mensonges pour casser notre modèle social : Les dépenses publiques ne sont pas responsables de l’augmentation de la dette !
Selon le gouvernement, nous serions « accros » aux dépenses publiques et c’est pour cela que la dette ne cesserait d’augmenter. Or, quoiqu’en dise le gouvernement, celles-ci restent stables depuis 2017.
Si ces dernières années, la dette publique a augmenté c’est parce que le déficit a été creusé par la baisse des recettes. Cette baisse de recettes provient essentiellement des politiques fiscales mises en place depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron,qui ont systématiquement favorisé les plus fortunés et les grandes entreprises en baisse d’impôts, exonérations et cadeaux fiscaux. Des mensonges pour nous faire payer ! Ne nous laissons pas avoir ! Toutes les contre-vérités avancées par François Bayrou ne servent qu’à une chose : nous faire peur et nous faire accepter que c’est aux salarié·es, fonctionnaires, malades et retraité·es de payer l’addition.