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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Seule la lutte paie !

Nouveau gouvernement : un mauvais signal qui ne répond pas aux urgences sociales et écologiques

Après de longs atermoiements, le nouveau gouvernement vient d’être nommé.

Sa composition confirme le choix d’Emmanuel Macron de poursuivre envers et contre tout sa politique antisociale, combattue par de nombreuses grèves et largement minoritaire dans les urnes.

Ce choix abîme un peu plus la démocratie. Il incarne la confiscation du pouvoir par une élite au service des intérêts du capital qu’il faut défendre à tout prix et risque de renforcer l’extrême droite dans les urnes. Il ne répond ni aux très nombreuses urgences sociales et écologiques, ni à l’intérêt général.

Ce gouvernement va accentuer la politique menée depuis plusieurs années qui accentue les inégalités et constitue un grave danger pour la protection sociale, les services publics et la planète.

Pour l’Union syndicale Solidaires, l’urgence est à l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires, la justice fiscale, des investissements dans les services publics et la transition écologique. Ce sont ces exigences que nous porterons.

Face à cette provocation et ce déni de démocratie, il n’y a qu’une seule réponse possible.

L’union syndicale Solidaires appelle à la grève et la manifestation le 1er octobre.

L’urgence est à la mobilisation des travailleurs et des travailleuses pour abroger la réforme des retraites, reconstruire des services publics à hauteur des besoins sociaux et pour de véritables augmentations de salaire.

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Les Solidaires en actions

Dans Expressions Solidaires : N°110

Publié le 12 avril 2024

L’Union départementale Solidaires 93 est riche d’une histoire de 25 années d’existence. Elle vise d’ailleurs à verser ses premières archives dans des fonds publics. Il faut dire que ses activités, qui continuent à se développer et à s’adapter aux réalités d’un territoire qui poursuit sa désindustrialisation au profit du développement du tertiaire et des entrepôts logistiques, ont besoin de place.

Rien que depuis 2016, Solidaires 93 a pris part à de nombreux combats. Des combats collectifs et sociétaux comme dans les hôpitaux du département ou les Ehpad, dans les mairies, les universités ou les établissements scolaires. Mais aussi dans des combats juridiques aux côtés des équipes de la piscine municipale de Saint-Denis sur leur convention collective, celui de Jamila, comédienne licenciée en raison de sa grossesse à Stains, des travailleurs sans papiers d’une école privée, renvoyée pour fait grève, à Aubervilliers, les salariés à HM liquidés au Bourget, les salariés maltraités d’une association de réinsertion à La Courneuve… Ce sont les aussi les centaines de sans papiers accueillis dans les permanences de l’Union locale de Montreuil. Et bien sûr l’UD a porté les luttes nationales interprofessionnelles sur son territoire comme les deux grèves comme les retraites ou les injustices issues de la crise COVID. Mais aussi les luttes récentes contre la loi dégueulasse Darmanin contre les immigrés (nombreux dans le département) ou l’exigence d’un cessez-le-feu à Gaza.

De ces luttes du territoire, Solidaires 93 tente d’en faire des luttes communes, portées par l’interprofessionnelle en soutien aux syndicats et de les visibiliser au mieux, notamment via son site internet fourni. Mais aussi en visant le développement d’Unions locales qui permettent aux militants de différents secteurs de se rencontrer.

Ces dernières années, le syndicat poursuit un travail de longue haleine, notamment sur les questions écologiques et du travail en s’opposant aux JOs/JOPs ou au futur grand centre logistique de l’Ile de Saint-Denis. Il s’oppose aussi aux recompositions du territoire en refusant les refontes des fonctionnements scolaires qui renforcent les inégalités, la fusion de territoire (comme celle des villes de Saint-Denis et Pierrefitte) ou la suppression d’hôpitaux (comme la maternité des Lilas). Plus largement, depuis sa campagne de 2016 demandant 4 milliards pour les services publics, le syndicat n’a de cesse de documenter et de s’opposer à la disparition de ces services sur son territoire, le plus pauvre de France métropolitaine. La dernière grande campagne concerne l’éducation avec la revendication d’un Plan d’urgence pour le département !

Si vous passez par là, n’hésitez pas à les contacter, d’Aulnay à Bobigny en passant par Noisy le Grand ou Pantin, il y a toujours une AG quelque part…

contact@solidaires93.org

www.solidaires93.org

Et pour une histoire plus longue, lire l’article Que peut une UD en Seine-Saint-Denis paru dans le numéro 23 des Utopiques.

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Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 64

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : actu.fr

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Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 63

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : actu.fr

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En mémoire de Charles Piaget

Charles Piaget nous a quittés ce samedi 4 novembre, à 95 ans. L’Union syndicale Solidaires veut ici dire sa profonde tristesse de cette perte et saluer la mémoire d’un militant d’une grande intégrité. Nous apportons nos condoléances à sa famille, à ses proches, à celles et ceux avec qui il a milité et s’est battu.


Syndiqué depuis 1946 à la CFTC devenue CFDT, il a été l’une des figures marquantes de la lutte des ouvrières et ouvriers de Lip à Besançon en 1973. Une lutte contre leur licenciement programmé qui les vit relancer la production en autogestion pour s’assurer une « paie ouvrière ». S’affranchir de la légalité capitaliste ne posa pas de cas de conscience, ni à Charles Piaget, ni à ses camarades : c’était ce qu’il fallait faire et c’était préparer la voie à une société débarrassée de l’exploitation.
Mis en avant lors de cette grève emblématique, il mettait toutefois en garde contre une personnalisation excessive, rappelant toujours ce que la lutte devait au collectif. Sincèrement attaché à l’auto-organisation, il était attentif aux « formes nouvelles » de lutte : l’Assemblée générale, le Comité d’action n’étaient pas pour lui en concurrence avec l’action syndicale.


Cette pratique syndicale, radicalement démocratique, est encore la nôtre aujourd’hui et la lutte des Lip est de celles qui continuent de nous inspirer.
Par ailleurs membre du Parti socialiste unifié (PSU), Charles Piaget était animé d’une profonde éthique de l’engagement qu’il puisait au cœur de ses combats : parmi les Lip mais aussi dans les années 1950 contre le colonialisme et la guerre d’Algérie. En 1993, il reprenait encore du service pour participer au lancement de l’antenne d’Agir ensemble contre le chômage (AC!) de Besançon.

Les militantes et militants des jeunes syndicats SUD puis de l’Union syndicale Solidaires l’ont alors régulièrement côtoyé dans les mobilisations bisontines jusqu’à très récemment lors de celle des Gilets Jaunes ou en défense de nos retraites.
Tant qu’il le put, tant que ses forces le lui permirent, Charles Piaget fut de toutes les manifestations. Il a été notre camarade et nous pensons à lui et aux combats qu’il a incarnés. Avec respect, émotion et amitié.


Union syndicale Solidaires, le 5 novembre 2023


Les deux interventions lues en hommage à Charles Piaget pour l’Union syndicale Solidaires et Solidaires 25.

« On te doit beaucoup », l’hommage de l’Union syndicale Solidaires à Charles Piaget Vendredi 10 novembre, un hommage était rendu à Charles Piaget au Grand Kursaal de Besançon. Le syndicaliste de Lip, le militant ouvrier, le socialiste autogestionnaire, l’anticolonialiste, celui qui refusait le chômage… c’est à toi Charles, que l’Union syndicale Solidaires a rendu hommage. Avec respect, émotion, amitié. Nous continuons tes combats. Le texte de nos interventions lues ce jour-là.

Je voudrai peut-être commencer par évoquer une séquence d’un court documentaire qui m’a marqué. C’est un échange, capté par la cinéaste Carole Roussopoulos, sans doute à la fin de la Marche du 29 septembre 1973, celle des 100 000 de Besançon, où on voit Charles parler avec un groupe de personnes, où se mêlent sans doute des soutiens et des travailleuses, des travailleurs, des camarades de Lip. Il parle avec elles, avec eux, de l’importance de la démocratie dans l’action, et voilà ce qu’il dit : « une section syndicale elle doit être sans arrêt en train de se remettre en cause, de ne pas bloquer les initiatives. Tu as besoin d’une organisation. Mais à tout moment, l’organisation elle a une tendance bureaucratique, une tendance de repli sur soi-même, de tourner en rond. Et donc il faut combattre ça. Et c’est la base qui le combat le mieux. Et si jamais tu te rends compte de ça, alors tu as la capacité d’écouter la base et de te laisser remettre en cause. Ou alors il n’y a plus rien à faire. » Et en l’occurrence n’avoir plus rien à faire, ça n’était visiblement pas son genre. Et c’est ça qui m’a marqué. Cette volonté de remise en question pour être utile au collectif, à ce « grand collectif » qu’il mettait toujours en avant.

Un autre exemple, il racontait comment, comme délégué syndical, il avait fini par se rendre compte, puisque Lip était pour plus de moitié une usine d’ouvrières, que ce n’était pas vraiment à eux les délégués hommes d’établir les revendications qui concernaient directement les ouvrières, mais à elles, les femmes. Il lui avait sans doute fallu du temps, il était l’homme qu’il était. Mais il avait fini par s’en rendre compte. Et il parlait sans problème des erreurs qu’on fait dans l’action collective, inévitablement. Il parlait des difficultés qu’il y a à trouver les leviers qui font collectif justement, qui nous permettent de combattre ce qu’il appelait « l’amputation de la matière cérébrale », causée par l’aliénation de la société et du travail capitaliste. Mais aussi, parce qu’il avait aussi cette fibre autogestionnaire, des difficultés comme de la nécessité de déborder, comme il le disait encore, ce « foutu poids de la hiérarchie qui nous bouffe la tête ».

Pour lui, il fallait d’abord écouter les autres, s’écouter toutes et tous, pour mieux penser et agir ensemble, même si parfois ça peut vouloir dire aller contre ses inclinaisons premières. Parce que le syndicalisme est une activité humaine, profondément humaine. C’est la leçon de Lip, de toutes et tous les Lip, c’est celle de Charles. Du sens du collectif et du goût de la démocratie qu’il avait et qui sont aussi les nôtres.

Ça a été dit, Charles était également membre du Parti socialiste unifié, le PSU. Il y était venu par refus du colonialisme et de la guerre d’Algérie. Là aussi ça a un sens, celui de l’engagement qui pour lui se construisait avant tout dans et par les combats menés concrètement, effectivement. Et à propos d’engagement, Charles avait eu une formule pour en parler, un peu après la lutte de 1973, en disant que le socialisme, ça se jouait « tous les jours ». Une formule qui lui ressemble.

Parce que c’est ce qu’il faut faire : c’est l’action, c’est la démarche militante même, celle qui l’a animé tant d’années pour tant de luttes, qui le faisait encore battre le pavé de Besançon, jusqu’au bout, tant qu’il en a eu les forces. Et puis c’est aussi une forme d’éthique de l’engagement en lui-même : qui nous dit qu’il doit être sincère, intègre, qu’il ne s’agit pas de se contenter de postures ou de beaux discours. Et bien on gagnerait vraiment aujourd’hui toutes et tous à s’en inspirer, et à s’en inspirer grandement.

Avec vous toutes, avec sa famille, ses proches, avec celles et ceux avec qui il a milité et s’est battu, celles et ceux qui aimaient échanger avec lui – parce que sa porte était toujours ouverte, nous pensons à toi Charles et à cette belle sincérité qui était la tienne.

On te doit beaucoup Charles. Et je ne le dis pas seulement en mon nom mais en celui de toute l’Union syndicale Solidaires, on pense à toi avec respect, avec émotion, avec amitié.

**

Cher Charles, notre bien aimé camarade, ami, compagnon de lutte, comment te dire tout ce que nous te devons, nous, les syndicalistes, les militantes et les militants des organisations à qui tu as transmis, inlassablement, ton expérience acquise durant toute une vie de combat pour la justice sociale et la conquête de droits pour les sans-droits ?

Nous voilà définitivement orphelins de notre plus cher représentant de cette génération qui, dès la fin de la guerre, s’est engagée dans les luttes ouvrières et la construction d’un syndicalisme émancipé de la tutelle des partis et des bureaucraties et, de ce fait, émancipateur. Oui, car, comme tu ne manquais pas de le rappeler dans les formations syndicales auxquelles t’invitaient les syndicats Sud, la grève des Lip de 1973 est le fruit de dizaines d’années de labeur syndical et de labour d’un monde du travail où règne en maître un patronat autocrate et autoritaire, relayé par des agents de maîtrise zélés et arrogants, que le vent de la Révolte de Mai 68 n’a pas encore fait vaciller.

Il t’en a fallu, à toi et à tes camarades de syndicat, de la patience, de la ténacité, de la détermination face aux pressions, aux intimidations, au fatalisme ambiant aussi, pour construire pas à pas cet outil qui allait se révéler d’une efficacité redoutable au moment de contrer des plans de liquidation qui ne s’embarrassaient pas des conséquences humaines de centaines de licenciements.

Mais tu es un esprit libre, Charles, tu conquiers ta liberté de penser en agissant avec les autres, en définissant avec eux une stratégie commune, car vous, l’esprit de Mai, vous n’êtes pas passés à côté : l’émancipation des travailleuses et des travailleurs de Lip sera leur œuvre-même. Et par ta droiture, ton sens de la justice, la finesse de tes analyses, parce que tu veux faire éclater les cadres anciens, parce que tu es capable, sans emportement, de forcer ta nature réservée et d’exprimer tout haut ce que d’autres hésitent à dire, tu deviens force d’entraînement, tu agglomères autour de toi les énergies et les courages, tu fais d’individus isolés dans l’usine aliénante un collectif qui prend conscience de sa puissance et qui se bat jusqu’à la subversion de l’ordre immuable. Tu creuses et tu tisses, vieille taupe ouvrière !

Beaucoup d’entre nous sommes trop jeunes pour avoir vécu l’expérience autogestionnaire des Lip, celle de la vie qui s’invente une utopie, mais celles et ceux qui t’ont vu à l’œuvre plus tard, Charles, dans le mouvement des chômeurs de la fin des années 90, savent de quoi, à 70 ans passés, tu étais toujours capable.

Avec toi, nous avons fait nos 400 coups de l’action sociale directe : une porte close ne résistait pas longtemps à ta trousse à outils et tu démontrais facilement qu’il n’y avait pas eu d’effraction. Feu l’ANPE de la rue de la République s’en rappelle encore… Aucune forteresse institutionnelle ne t’impressionnait : à la Chambre de Commerce et d’Industrie, fleuron du patronat local, les travailleuses et les travailleurs privés d’emploi étaient chez eux et, puisqu’on ne les entendait pas, elles et ils allaient s’installer pour passer la nuit. Et il faudrait des pinces coupantes aux agents de la maréchaussée, le lendemain, pour sectionner les chaînes avec lesquelles vous vous étiez attachés aux grilles, Bibi et toi, en signe de protestation. C’était l’époque de l’aventure d’Agir ensemble contre le chômage et de la multiplication des syndicats Sud. L’époque où toi, l’homme modeste, ni césar ni tribun, remettais les mains dans le cambouis des luttes parce que toujours animé de ce courage qui porte à faire ce que l’on doit pour se mettre en conformité avec ce que l’on pense.

Et durant ces 25 ans où les luttes sociales n’ont jamais cessé d’occuper la rue et les équipes militantes, tout en consacrant ton énergie et ta clairvoyance à la construction d’AC !, tu as soutenu tous les combats qui ont rempli nos vies : des Sans-Papiers aux Gilets Jaunes, des Droits des Femmes à la défense des Retraites, rien n’échappait à ta conscience de classe, à l’exercice de ton analyse si éclairante de la réalité crue du capitalisme.

Tu croisais et retissais encore le passé et le présent, et ta présence amicale, ton sourire tranquille réchauffaient nos rassemblements et nos manifestations. Nous te cherchions du regard, nous demandions à Françoise… Ces jours passés encore, dans cet hôpital où ta vie a pris fin, tu t’inquiétais du sort fait aux Palestiniens…

Aujourd’hui, bien au-delà de cette assemblée réunie ici, des milliers de syndicalistes, de militants, de travailleurs, femmes et hommes de tous âges, partagent avec nous la peine et le souvenir.

Ta place, Charles, dans nos cœurs attristés et honorés de t’avoir connu, fiers d’avoir combattu à tes côtés, restera unique.

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Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 58

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source: Le Parisien

Source : Le Parisien
Source : 78actu.fr

Source : 78actu.fr

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Source : Le Parisien

Source : Le Parisien

Source : Le Parisien

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Le conseil lecture de la semaine Seule la lutte paie !

Une belle grève de femmes

Les Penn Sardin, Douarnenez 1924.

Douarnenez (Finistère), l’hiver 1924.
Dans les vingt conserveries de sardines, deux mille « filles d’usine » œuvrent nuit et jour, au gré des arrivages, à emboîter au plus vite ce poisson fragile. Elles sont là entre dix et quatorze heures d’affilée pour une paye minuscule versée par des industriels – dont même le ministre du Travail dit qu’ils sont « des brutes et des sauvages ».
Le 21 novembre, un patron refuse de recevoir des ouvrières exténuées. Les femmes de toutes les « fritures » descendent dans la rue. Le maire de la ville, un communiste, est à leurs côtés, et les marins-pêcheurs – leurs maris – aussi.
Bientôt, toute la France suit dans les journaux le détail de cette « grève de la misère » devenue un feuilleton national. La solidarité s’organise. Le patronat aussi. Des mercenaires armés arrivent de Paris.
Les Penn sardin auraient dû perdre ; la pauvreté leur commandait chaque jour de reprendre le travail. Après plus de six semaines à battre le pavé en sabots, elles ont pourtant gagné.
Récit d’une grève victorieuse.

L’autrice

Anne Crignon est journaliste à L’Obs et à Siné-Mensuel. Elle a rédigé l’article sur les Gilets jaunes dans Feu ! Abécédaire des féminismes présents (Libertalia, 2021). Originaire de Bretagne, elle s’est prise de passion pour l’épique lutte des sardinières de Douarnenez.

Parution : 26 mai 2023
Cahier couleur 16 pages
168 pages — 10 €

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Podcast Ressources juridiques Seule la lutte paie !

Comment articuler recours au droit et pratiques de lutte ? [Podcast]

Une émission qui fait réfléchir 

PAR LA LUTTE C’EST CLASSE

Ce troisième épisode du podcast “La lutte c’est classe” porte sur l’articulation entre pratiques syndicales du droit et pratiques de lutte. Comment expliquer que certains des secteurs les plus combatifs en terme de grèves soient également parmi les plus actifs au niveau juridique ? A quelles conditions les recours au droit peuvent-ils servir une stratégie de mobilisation ? Comment stimuler l’auto-activité des salarié.es et limiter les phénomènes de délégation ?

Pour répondre à ces questions, nous avons réuni cinq intervenants dans une nouvelle table ronde : Tiziri Kandi (CGT HPE, impliquée dans la grève de l’hôtel Ibis Batignolles), Simon Piccou (inspecteur du travail, et militant à la CGT), Saphia Doumenc (sociologue, dont la thèse porte sur les mobilisations de femmes de chambre et sur la CNT-SO), Xavier Chiarelli et Gaël Quirante (SUD Poste 92, animateurs de nombreuses grèves longues).

L’émission est en deux volets : #5 et #6 .https://spectremedia.org/la-lutte-cest-classe/

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En grève ! Énergie Seule la lutte paie !

Victoire pour les salarié-es des stockages souterrains de gaz naturel Storengy France

Commencée le 28 juin, à la veille des congés scolaires, la lutte a impliqué les salarié-es de l’ensemble des 10 sites de stockage Storengy du pays, dont 2 dans les Yvelines : Beynes et St Illiers.

Ce sont les propositions indécentes du patronat de la branche qui ont mis le feu aux poudres : 0,5 % en ouverture de négociations, alors que la perte de pouvoir d’achat est estimée à 15 % sur les 10 dernières années et que le contexte inflationniste va perdurer avec 6 % prévu pour l’année 2022. Dans le même temps les entreprises distribuent des dividendes records à leur actionnaires (par exemple Engie, 20 milliards d’euros sur 15 ans)

La détermination a payé !

Grève reconductible, piquet de grève, filtrage des entreprises, influence sur le remplissage des réservoirs, front commun des 4 fédérations syndicales qui refusaient les miettes proposées, rassemblement de soutien à l’entrée des sites. Les agents en luttes ont tenu bon, malgré la période estivale et les congés, malgré les pressions des directions et les menaces par constats d’huissier. Victoire Entrant dans leur 4éme semaine de lutte, les grévistes font craquer les patrons. Lors de la réunion de négociations du lundi 18 juillet avec la direction de STORENGY France et la DRH d’Engie, les patrons concèdent :

– Des mesures de revalorisations des salaires inférieurs à 2200 euros, ce qui représente pour les agents concernés une augmentation de 4,6 %

– Pour les salaires intermédiaires entre 2260 et 3035 euros sont obtenus 2,3% d’augmentation.

– Des mesures complémentaires en 2023 en cas d’évolution insuffisante du salaire de base dans la branche dans les IEG (Industries Électriques et Gazières)

– Maintien des volumes annuels des mesures d’avancements individuels initialement prévus (NAO), donc il n’y aura pas de coup de rabot ailleurs et cela ne se fera pas au détriment des déroulés de carrières d’autres agents.

– En octobre 2022 : Versement d’une prime transport de 310 euros en moyenne et d’une prime pouvoir d’achat de 400 euros, suivie d’une prime performance de 250 euros en décembre.

– Possibilité de remplacer la moitié des heures de grève par divers absences, heures d’assemblée générale renouvelées, et garantie de destruction de tous les constats nominatifs par huissier et aucunes poursuites envers les grévistes.

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