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Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 54

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : La Gazette en Yvelines

Source : Le Courrier de Mantes

Source : Le Parisien

Source : Le Parisien

Source : Le Parisen

Source : Le Parisien

Source : Le Parisien

Source : 78actu.fr

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Histoire

(appel unitaire) 50 ans après, que nous dit aujourd’hui la lutte des Lip ?

« On fabrique, on vend, on se paye ». C’est ce qu’ont fait les grévistes de Lip en 1973, il y a cinquante ans. Ouvrières et ouvriers de l’horlogerie à Besançon, elles et ils ont défié l’ordre et la légalité capitaliste des mois durant. Parce qu’elle a incarné l’insubordination ouvrière des années 68 et la convergence des combats de cette période, notamment avec celui du Larzac ; Parce qu’elle a rendu vivante, en pratique, l’idée d’autogestion avec la remise en route de la production de montres et le versement de « payes sauvages » pour financer la grève ; Parce qu’elle a été traversée, percutée, par l’affirmation féministe ; Parce qu’elle a été une importante lutte contre les licenciements en ces premiers temps de montée au chômage de masse :

La grève des Lip porte en elle les aspirations d’égalité et d’émancipation qui nous animent, elle nous parle, elle nous inspire, elle est notre patrimoine commun.

Nous souhaitons faire vivre la mémoire de cette grève et l’interroger au présent, au travers de nos résistances, de nos luttes et de nos espoirs d’aujourd’hui. Et nous n’en manquons pas à l’heure des imposantes et décisives mobilisations pour la défense du droit à la retraite. Nous proposons que des initiatives soient prises nationalement, en lien avec celles existant à Besançon. Nous invitons à deux temps forts pour ce cinquantenaire : Les samedi 17 et dimanche 18 juin 2023 : parce que la date du 18 juin 1973 est celle de l’AG des grévistes de Lip qui décida de la relance de la production. Les samedi 30 septembre et dimanche 1er octobre 2023 : en écho à la manifestation nationale du 29 septembre 1973 à Besançon de 100 000 personnes en solidarité avec les Lip.

Hier comme aujourd’hui : Lip, Lip, Lip, hourra !


Les premiers signataires de l’appel :

  • Alternative ESS
  • Amis de Tribune socialiste
  • Association Autogestion
  • Ateliers Travail et Démocratie
  • Attac
  • Cerises, la coopérative
  • Confédération paysanne
  • Contretemps, revue de critique communiste
  • Éditions Syllepse
  • FSU
  • Institut Tribune socialiste
  • Politis
  • Réseau AAAEF
  • Réseau féministe « Ruptures »
  • La Révolution prolétarienne
  • Syndicollectif
  • Union syndicale Solidaires
  • Les Utopiques
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Histoire Idées, débats, cultures Podcast

Radio Lorraine Coeur d’Acier

À écouter ou réécouter une série de 3 émissions sur l’aventure de la radio libre Lorraine Coeur d’acier avec des témoignages d’ouvriers qui parlent de syndicalisme, de lutte mais aussi de poésie…


En 1982, dans une série de trois émissions, Jean-Claude Bringuier s’entretient avec Marcel Donati, ouvrier sidérurgiste qui raconte l’aventure de la radio pirate “Lorraine Cœur d’Acier” à Longwy en 1979. Une initiative de la CGT pour accompagner la mobilisation ouvrière de la sidérurgie.

En 1982, l’émission “Nous tous chacun” propose une rencontre en trois épisodes avec Marcel, ouvrier sidérurgiste et militant syndicaliste, qui raconte l’aventure de la radio pirate “Lorraine Cœur d’Acier” en 1979. Cette année-là, pour accompagner la mobilisation ouvrière contre le démantèlement de la sidérurgie lorraine, la CGT avait décidé de lancer à Longwy, pour quelques semaines seulement, une radio pirate dont elle confiait la production à Marcel Trillat et Jacques Dupont.

“Lorraine Coeur d’Acier”, l’histoire d’une radio pirate qui défie le pouvoir en 1979

“Lorraine Cœur d’Acier” était née et avec elle l’une des plus belles aventures de l’histoire des radios libres. Une aventure qui dura des mois, et non quelques semaines, jusqu’à ce que la centrale syndicale reprenne les choses en mains, en débarquant les deux journalistes en juillet 1980, coupables de s’être écartés de la ligne qu’ils étaient censés devoir suivre.

Une sélection d’archives proposée par Albane Penaranda.

  • Par Jean-Claude Bringuier – Réalisation : Jacques Taroni
  • Nous tous chacun – Marcel Donati raconte Lorraine Cœur d’Acier – 3 épisodes – (1ère diffusion du 17/11/1982 au 19/11/1982)
  • Edition web : Sandrine England, Documentation de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

En 1982, au micro de Jean-Claude Bringuier, Marcel Donati, ouvrier sidérurgiste et militant syndicaliste, raconte son expérience avec la radio “Lorraine Cœur d’Acier”, la radio pirate créée à Longwy en 1979 par la CGT. Une radio dont la direction du syndicat confie l’animation à Marcel Trillat et Jacques Dupont, avec pour mission de la faire vivre quelques semaines. Mais les deux journalistes mènent l’antenne durant seize mois, jusqu’à ce que la centrale syndicale, qui ne voyait pas d’un bon œil le contenu qu’ils avaient donnés à cette trop libre radio, ne décide de les débarquer.

Marcel Donati : “On parlait librement il n’y avait plus rien de tabou”

Grâce à une archive de “LCA”, un ouvrier témoigne : “On est comme des bêtes ici dans les usines, on a honte de montrer à nos femmes les conditions de travail, comment on est traités, comment on accepte d’être traités”. Le style de la radio “Lorraine Cœur d’Acier” ressemble à une improvisation à peine mise en forme et toujours en direct. On y parle absolument de tout.

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Actu Solidaires 78 Conditions de travail Histoire Histoire locale

Un film à voir et à discuter : L’Etabli

L’Établi de Mathias Gokalp, inspiré du formidable livre du même titre de Robert Linhart, publié en 1978, racontant son année d’établissement à l’usine automobile Citroen de Choisy dès septembre 1968.

Un récit très fort où il décrit admirablement le si pénible travail à la chaîne, les brimades de la maîtrise, le racisme et la discrimination  envers les travailleurs immigrés, le machisme envers les rares femmes, mais surtout la construction collective et fraternelle de la grève sur plusieurs jours, son joyeux déploiement malgré un triste dénouement, à la mesure de l’inhumanité récurrente des patrons. Voilà un film qui tombe à pic en ces mois de mouvement social très fort, où la question du travail et de la grève en entreprise est constamment posée, sachant aussi que nous ne sommes plus dans la même période.

L’établi est magistralement incarné par l’acteur Swann Arlaud, accompagné d’autres formidables acteurs et actrices, jouant les rôles d’ouvriers et ouvrières de plusieurs nationalités. De fait, un peu avant 1968 et après, des milliers de jeunes militant.es révolutionnaires maoïstes ou d’autres tendances, pas forcement de milieux aisés, avaient choisi d’aller en usine surtout après la plus grande grève du pays en mai -juin 1968, forte de 10 millions de grévistes. Un énorme mouvement social, initié aussi par la jeunesse étudiante et lycéenne. 

Notre région à l’époque très industrialisée, a connu cette révolte dans sa chair, suite aux nombreux affrontements avec les CRS, censés aider à la reprise du travail après les accords de Grenelle, début juin à Renault Flins. On se souvient avec effroi du jeune lycéen maoïste, Gilles Tautin mort noyé dans la Seine. Dans notre région, il y eut aussi des établi.es pendant des années, ayant intégré les syndicats de lutte, car ouvriers et ouvrières. Certain.es s sont encore présent.es aussi dans les luttes locales !

Allez voir ce film, lisez le livre, parlez-en, organisez ou participez à des débats, car c’est notre histoire !

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Écologie Énergie Histoire Idées, débats, cultures Industrie Répression

Mercredi 8 mars – Ciné débat La Syndicaliste aux Mureaux

CINE-DEBAT

Journée internationale pour   les droits des femmes

Mercredi 8 mars 2023 – 20h

Séance unique – entrée gratuite

La syndicaliste, film de Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert

                                                                                                                                Cinéma Frédéric Dard Les Mureaux

A l’occasion du 8 Mars 2023, présenter ce combat courageux d’une syndicaliste et lanceuse d’alerte est particulièrement d’actualité. Car il y a de plus en plus de judiciarisation des actes militants, de femmes malmenées parce que femmes (inégalités de salaire, projet de loi Retraites etc..), mise en avant de l’énergie nucléaire sans débat …

La Syndicaliste rappelle une histoire vraie de 2012 rapidement étouffée : celle de Maureen Kearney, syndicaliste à Areva, retrouvée chez elle ligotée à une chaise, la lettre A scarifiée sur le ventre. Engagée dans un combat contre sa direction pour dénoncer des transferts de technologie nucléaire entre la France et la Chine via EDF… elle porte plainte, mais tout un système économique, politique et judiciaire semble vouloir sa perte : de victime de viol, elle devient inculpée !

Adapté du livre-enquête éponyme de Caroline Michel-Aguirre, le réalisateur le reprend point par point, dans un montage d’une belle intelligence. Tout est vrai dans cet exemplaire thriller qui tient en haleine !

De quoi être convaincu.es que nous devons continuer à défendre nos droits et nos vies, sans relâche. Collectivement nous sommes plus fort.es !

Soirée co-organisée par la municipalité des Mureaux et Attac 78 Nord pour le débat.

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Dans les Yvelines, une classe en lutte... Énergie Histoire Histoire locale Industrie

N’Autre histoire – Sur les cheminées de Porcheville…

L’annonce de la démolition des cheminées de la centrale de Porcheville fait grand bruit dans la région mantaise. Plantées depuis plus de 50 ans avec leur 220m, « ces 2 tours » comme les nomment certains-nes, sont devenues un emblème de l’agglomération. Un brasseur récemment installé à Mantes les a même imprimées sur les étiquettes d’une de ses bières où elles sont représentées crachant du houblon. Une mise en bière prémonitoire !

Pour de nombreux militants CGT comme moi, y ayant travaillé et lutté, il faudrait ajouter à leurs sommets 2 poings serrés symboles des bagarres sociales menées. En défense du service public aujourd’hui détruit par la privatisation et l’ouverture à la concurrence avec l’envolée des prix de l’énergie. Luttes solidaires en défense des droits des sous traitants comme les femmes de ménage ou aux cotés des chaudronniers polonais payés 2 euros de l’heure en 2006 lors de la rénovation. Pour la santé collective en exigeant les protections nécessaires contre l’amiante ce poison qui a tué notre pote Serge à 53 ans, poison que j’ai également respiré dans la cheminée. Luttes contre le harcèlement moral et sexuel subis par plusieurs copines, ayant abouti à la condamnation d’EDF aux Prud’hommes et du cadre harceleur en correctionnelle. Luttes nombreuses pour la défense des retraites et toujours d’actualité…

Même rasées leurs empreintes, faites de nos luttes, de nos joies, de nos pleurs de nos tourments et aussi de nos espoirs graveront notre région. Peut être resteront – elles (avec leurs chaudières et turbines en coupe) dans les pages d’un fameux dictionnaire illustré à la page «centrale thermique » pour représenter le fonctionnement de ce type d’installation de production d’électricité ? Pour finir, à quelques jours de Noël cette évocation des cheminées me rappelle une blague qui circulait à la centrale à cette période : « N’oublies pas de déposer tes chaussures de sécurité en bas des cheminées des fois que tu y trouves une augmentation de salaires ! »

Philippe Morice

https://actu.fr/ile-de-france/porcheville_78501/porcheville-les-cheminees-de-la-centrale-electrique-vont-bientot-disparaitre_55367384.html

https://actu.fr/ile-de-france/porcheville_78501/porcheville-la-disparition-des-cheminees-de-la-centrale-electrique-fait-debat_55715246.html

https://actu.fr/ile-de-france/mantes-la-jolie_78361/mantes-la-jolie-la-brasserie-artisanale-gardera-les-cheminees-de-la-centrale-de-porcheville-sur-ses-etiquettes_55718767.html

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Histoire Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es

Les gueules noires du Maroc, oubliées de l’histoire de France

Dans les années 1960 et 1970, la France a recruté 80 000 Marocains pour travailler à bas coût dans les mines du Nord et de la Lorraine. La sociologue Mariame Tighanimine, fille d’un de ces mineurs, et la journaliste Ariane Chemin braquent les projecteurs sur cette histoire absente des manuels scolaires. 

Rachida El Azzouzi

9 décembre 2022 à 19h43

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Histoire Le conseil lecture de la semaine Luttes féministes

Féministes ! Luttes de femmes, lutte de classes [livre]

Sortie du livre Féministes ! Luttes de femmes, lutte de classes aux Editions  Syllepse.

Une trentaine de témoignages et analyses de féministes de terrain, de groupes femmes dans les entreprises, d’universitaires, des années 1970 à nos jours ( 50 ans), mais aussi la création de la Maison des femmes à Paris, le CNDF, les combats internationaux,  la marche mondiale des femmes, les batailles pour  le droit à l’avortement, contre le viol et le racisme… un ouvrage écrit à plusieurs mains, mis en page par Suzy Rojtman. 

Une histoire passionnante et actuelle qui a emprunté plusieurs  voies.


Présentation

Le mouvement féministe contemporain en France a plus de cinquante ans, un temps d’histoire, histoire d’un enthousiasme fou de se retrouver ensemble, émaillé de victoires décisives, mais jalonné de difficultés face à un patriarcat qui se défend bec et ongles.
Dans cette histoire, on oublie souvent une des actrices essentielles : la « tendance lutte de classes » comme elle s’est définie elle-même, après Mai 68, dans les années 1970.
Restituer cette histoire occultée, c’est le but de ce livre, réalisé à partir de trois colloques organisés par le Collectif national pour les droits des femmes.
Il aborde l’histoire pionnière du MLF et de toutes ses tendances : celle des groupes femmes créés dans les entreprises et les quartiers, celle des militantes d’extrême gauche, de gauche, des syndicalistes, qui, impliquées avec conviction, ont bataillé dans leurs organisations respectives.
L’histoire des luttes ouvrières où les femmes ont dû s’affirmer (Lip, Renault, banques, Chèques postaux). L’histoire méconnue des groupes de femmes immigrées ou dans les populations colonisées. L’histoire des luttes pour la visibilisation et l’affirmation des lesbiennes.
C’est aussi celle de la conquête du droit à l’avortement et son remboursement, celle de la création de collectifs féministes : contre le viol et contre le racisme ; de l’unité avec la création de la Maison des femmes de Paris, d’Elles sont pour et du Collectif national pour les droits des femmes, des combats internationaux avec la Marche mondiale des femmes.
C’est la parole de ses actrices elles-mêmes qui donne corps et vie à cette histoire.

Ce sont les contributions de 28 autrices qui donnent corps à ce livre, illustré avec des documents d’époque.

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Histoire Idées, débats, cultures Lecture

De Mai 68 au Mouvement de Libération des Femmes (MLF)

Nous avons le plaisir de vous annoncer la publication du livre de : « De Mai 68 au Mouvement de Libération des Femmes (MLF) » sous la direction de Monique Dental et Marie-Josée Salmon aux Editions du Croquant.

Il est issu des trois tables rondes organisées en mai 2008 par le Réseau Féministe « Ruptures » :

  • 1968 : La prise de conscience : des féministes à l’œuvre
  • 1970-1980 : La révolution féministe et ses conquêtes
  • 2008 : 40 ans après. Quel héritage ? Quelles transmissions générationnelles ? Pour quels engagements féministes ?

A travers des témoignages et des analyses, ce livre nous fait vivre – ou revivre – l’avènement et l’essor du Mouvement de Libération des Femmes (MLF). Mai 68, en effet, a été la brèche par laquelle le mouvement féministe a ressurgi, contestataire, joyeux, mais aussi constructif. Pour autant, cette brèche ne s’est pas refermée : en irriguant la société, il a contraint les partis politiques et les syndicats à le prendre en compte. Une histoire souvent houleuse faite d’avancées et de reculs.

Ce qu’on appelle les acquis du féminisme sont le résultat de luttes opiniâtres et c’est pourquoi il importait de mettre en valeur les actrices souvent oubliées ou effacées de l’histoire. En mai 68, en opérant une « révolution » dans la révolution, elles se constituent comme sujets en partant de leur vécu. Plus tard, les féminismes diront dans les manifestations : le féminisme a changé ma vie. Il apparait clairement que le mouvement féministe n’a rien de monolithique, qu’il se caractérise par la diversité des parcours de ses militantes et par la pluralité des courants.

Nous avons aussi souhaité marquer l’évolution du mouvement féministe : ses avancées, ses reculs, ses stagnations. Parfois on le croit mort et il ressurgit quand on ne s’y attend pas, comme aujourd’hui où il revit avec MeToo.  
Connaître le passé éclaire le présent pour mieux penser l’avenir.  

Nous espérons qu’il retiendra votre attention et vous remercions de diffuser l’information à vos contacts et réseaux.
Vous pouvez vous procurer « De Mai 68 au Mouvement de Libération des Femmes (MLF) » en librairie où il se trouve depuis la semaine dernière, ou bien le commander chez votre librairie, et, également, auprès de nous en nous envoyant un chèque de 16.- euros (12.- euros + 4.- euros de frais de port) libellé à l’ordre du Réseau Féministe « Ruptures » à nous adresser 38 rue Polonceau 75018 Paris.

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Une féministe révolutionnaire à l’usine

Ce samedi 1er octobre, Fabienne Lauret et Philippe Guillaume sont venu·es, à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, présenter le roman graphique Une féministe révolutionnaire à l’atelier, l’envers de Renault Flins(La Boite à bulles).

Une rencontre passionnante qui a débuté par un rappel des liens entre la librairie La Réserve (l’ancêtre de la Nouvelle réserve) et l’établissement en usine de militant·es révolutionnaires dans les années 70. Puis ce fut une présentation de la genèse de l’ouvrage, un projet qui a vu le jour ici, dans le Mantois.

Dans la continuité du livre de Fabienne, L’Envers de Flins, cette BD en est à la fois et une synthèse et un prolongement avec l’évocation de nouveaux aspects des engagements de notre camarade.

Un livre à se procurer d’urgence !




Extrait de la préface de Ludivine Bantigny

Revue de presse…

Une belle BD sociale avec Une féministe révolutionnaire à l’atelier : L’envers de Renault Flins aux éditions La Boîte à Bulles, sortie le 14 septembre 2022

Par Stanislas Claude – 3 septembre 2022

L’auteur Philippe Guillaume raconte avec Fabienne Lauret une histoire d’hommes et de femmes au coeur de la France industrielle. La jeune Fabienne a débuté en 1972 son travail à l’usine Renault de Flins, haut lieu du syndicalisme et des luttes pour protéger les droits des ouvriers. La lutte a aussi concerné les droits des travailleurs immigrés et des femmes alors que les élections ne donnaient jamais les forces de gauche en tête des élections, jusqu’en 1981 et l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir. Le trait et les bulles sont hyper dynamiques pour raconter l’histoire de la lutte des ouvriers au XXe siècle, une passionnante histoire.

La lutte des classes par le menu

L’envie de défendre ses camarades a très tôt animé Fabienne Lauret. Les 144 pages de la BD livrent un récit vibrant d’une vie passée à défendre les camarades et à se confronter à toutes les luttes du quotidien. Face aux tentatives de déstabilisations du partenariat, aux réflexes souvent machistes des ouvriers et aux difficultés de la vie, la syndicaliste CFDT fait face, apportant son soutien à ceux qui en ont besoin. L’histoire est vibrante d’implication, jamais démentie malgré les coups du sort personnels et la dureté des journées de travail dans les usines. Les dessins d‘Elena Vieillard sont à mi-chemin entre la BD belge et le manga, donnant une énergie considérable aux récits et aux dialogues.

Les 144 pages se lisent sans effort, pour une plongée sans fard dans le quotidien de la classe ouvrière tout le long du XXe siècle. Un très beau moment de lecture.

Synopsis:

Comme d’autres « établis » – démarche amorcée à la suite de mai 1968 et visant à faire entrer des militants révolutionnaires dans les usines – Fabienne Lauret se fait embaucher à l’usine Renault-Flins, dans les Yvelines, le 3 mai 1972.

Son engagement pour la cause ouvrière, à l’instar de nombreux établis, deviendra très vite la trajectoire de toute une vie. Elle passera ainsi plus de trente-six ans à l’atelier de couture et au comité d’entreprise de l’usine.

Dans cette BD coscénarisée par Philippe Guillaume, Fabienne Lauret retrace une vie de luttes syndicales et féministes, de l’obtention du samedi comme jour de congé au droit à des conditions de travail et salaires décents. Véritable journal d’usine des années 1970 à 1990, ce témoignage raconte la condition ouvrière et les discriminations sexistes qui révoltaient Fabienne, sans oublier le racisme omniprésent envers les nombreux immigrés qui occupaient les postes les plus pénibles.

Un témoignage tout à la fois personnel, intime, sociologique et historique, à l’heure où la menace d’une fermeture plane sur Renault Flins…

Préface de l’historienne Ludivine Bantigny. »

Auteur: Philippe Guillaume & Fabienne Lauret (scénario), Elena Vieillard (dessin), Ludivine Bantigny (préface)

Editeur: La Boite à Bulles

Nombre de pages / Prix: 144 pages / 19 euros


Une féministe révolutionnaire à l’atelier  : l’envers de Renault Flins

Alors autant vous le dire tout de suite, vous n’êtes pas prêts. Non vous n’êtes pas prêts à lire ce titre à moins d’avoir vécu comme l’auteure. Cette plongée dans le monde ouvrier, dans le milieu syndical révolutionnaire et dans l’atmosphère de la lutte féministe des années 70… c’est d’une violence morale voir physique…. assez dingue.

Ce titre bibliographie de Fabienne Lauret qui va volontairement se faire embaucher dans l’usine Renault Flins pour défendre la cause des ouvriers est dépoussiérant. Car oui on a tous vu aux actus les grèves de ces entreprises, on a tous entendu la revendication des acquis sociaux obtenus au bout des jours, mois, années de grêves mais non, on ne se rend pas bien compte de ce que ça veut dire derrière.
Grêve générale.

Derrière cela il y a donc Fabienne et tant d’autres personnes qui ont patiemment expliqué, pris parti, pris en pleine tête (aussi) qu’un autre monde était possible. On découvre les magouilles des patrons mais aussi et surtout des syndicats entre eux et entre partis. Effarant. On découvre les cadances infernales, les taux de rendements, les accidents de travail, tout un univers ouvrier qui est peu connu et encore moins reconnu.

On salut le dessin en noir en blanc très simple, et il le fallait vu le nombre d’infos qu’on doit digérer. Le rouge vient reveiller tout cela, le rouge symbole de la lutte. On se perd parfois un petit peu dans les prénoms des collègues syndicalistes et dans les dates des grèves, mais l’important n’est pas là.
Tu es toute seule Fabienne.

Enfin Fabienne a défendu les causes feministes, autant dire que dans un milieu d’hommes ça n’a pas été chose simple. Sans oublier l’accès à la culture, qui est percu comme un luxe. Bref, je n’étais pas prête pour cette plongée en eaux sombres et on ressort forcement un peu changé.

https://bd.krinein.com/bd-boite-a-bulles-feministe-revolutionnaire-atelier-envers-renault-flins/