Le gouvernement de M. Bayrou, et en premier lieu son ministre de l’intérieur, s’emploie à multiplier les gages donnés à l’extrême droite.
Ainsi, M. Retailleau s’est dit dernièrement très proche du combat du groupe identitaire pseudo féministe Némesis, qui attribue le monopole des violences sexuelles aux “étrangers”, instrumentalisant honteusement cette lutte pour faire passer ses idées racistes. Devant les broncas que cela a suscité, il a relativisé ses propos en arguant de sa méconnaissance dudit groupe…un comble pour un ministre de l’intérieur à la tête des services de renseignements !
Pire, son annonce de l’abrogation de la circulaire Valls va restreindre drastiquement les possibilités de régularisation des personnes sans-papiers qui travaillent, vivent et cotisent ici. Elle s’inscrit dans les idées de l’extrême-droite, qui font des étranger-es les boucs émissaires des dysfonctionnements économiques et sociaux.
Dans la même veine, il pointe l’immigration comme responsable du narcotrafic.
Et loin de se cantonner aux ministres ayant été identifiés pour leur proximités idéologiques avec l’extrême droite, l’ouverture à l’extrême droite a été validée par Bayrou, se déclarant “totalement en phase avec Retailleau”.
Il a même enfoncé le clou, dans une interview télé, par des mots directement empruntés à Jean-Marie Le Pen, en parlant de “sentiment de submersion” quant à l’immigration, et la situation de certains départements métropolitains ou de Mayotte.
Il a ensuite validé ces propos qui font la part belle au racisme et à la xénophobie devant l’Assemblée nationale le lendemain, sous les acclamations du RN et de la droite, nouvelle manifestation selon eux de leur “victoire idéologique”.
Que ces propos soient le fruit d’un calcul ou d’une conviction n’est pas le propos. Ils viennent nourrir le racisme et le préjugés.
Pour Solidaires, ces idées et leurs diffusions ne feront qu’accentuer le racisme, la haine de l’autre, les violences à l’égard des personnes immigrées et/ou sans-papiers, l’islamophobie.
L’extrême droite et ses idées vont à l’encontre d’une société de justice et d’égalité, à l’encontre de l’intérêt des travailleurs-euses et de nos valeurs d’humanité.
Ce gouvernement, en masquant les vraies responsabilités de la situation sociale, la politique ultralibérale pratiquée depuis des décennies, en attisant ces idées de haine, a une lourde responsabilité dans le basculement toujours plus important vers l’extrême droite.
Solidaires continue à se battre contre tous ceux ou celles porteur-euses de ces idées nauséabondes et pour des valeurs d’égalité et de justice sociale.
Aujourd’hui, le 27 janvier 2025, nous nous réunissons pour commémorer les 80 ans de la libération d’Auschwitz, ce lieu tragique, symbole indélébile de la barbarie humaine. Là, plus d’un million de femmes, d’hommes et d’enfants ont été exterminés simplement parce qu’ils et elles étaient juifs, tziganes, résistants, ou considérés comme des ennemis par une idéologie fondée sur la haine. La Shoah, la tentative systématique d’anéantir tout un peuple, nous rappelle la capacité de l’humanité à sombrer dans l’horreur. Auschwitz, symbole de cette barbarie, est un lieu où l’horreur a pris forme, où des vies ont été fauchées au nom de la haine et de l’intolérance.
Mais les persécutions n’ont pas touché seulement les juifs et les tziganes. Les lesbiennes et les homosexuels, considérés comme des « ennemis » de l’idéologie nazie, ont également été persécutés, emprisonnés et envoyés dans des camps de concentration, où beaucoup ont perdu la vie.
Des centaines de milliers de personnes handicapées ont aussi été stérilisées de forces et exterminées au prétexte de “vies indignes d’être vécues” et de politiques eugénistes pour “purifier la race”.
Auschwitz est inscrit dans notre mémoire collective, non seulement comme un témoin du pire de l’humanité, mais aussi comme un appel à la vigilance. Un appel qui résonne fort et clair : Plus jamais ça.
Cependant, honorer la mémoire des victimes de la Shoah et d’Auschwitz ne doit pas nous faire détourner des réalités du présent. Les mécanismes qui ont alimenté la barbarie nazie, bien qu’ils aient pris de nouvelles formes, sont toujours présents. Racisme, antisémitisme, islamophobie, homophobie, discours de haine et intolérance sont encore trop visibles aujourd’hui, souvent encouragés par des figures influentes.
Parmi laquelle, l’élection récente de Donald Trump à la présidence des États-Unis constitue un tournant inquiétant. Son ascension au pouvoir a été marquée par des discours populistes et nationalistes, qui ont ravivé les tensions raciales et permis à l’extrême droite de se manifester ouvertement. En légitimant la xénophobie, le racisme, l’islamophobie et l’homophobie, Trump a nourri un climat de division au sein de la société américaine et au-delà. Ses propos sur les immigré·es, ses attaques contre les minorités, et sa politique de “retour aux valeurs américaines” ont profondément marqué un changement dans la manière dont les idéologies de haine sont perçues. Sous son influence, les droits des personnes LGBTQ+ sont menacés, notamment par des tentatives de limiter l’accès aux droits fondamentaux et par des soutiens à des politiques de division et d’exclusion.
Mais Trump n’est pas seul dans cette dérive. D’autres figures, comme Elon Musk, ont également alimenté ce climat. Le récent geste interprété comme un salut nazi de Musk ne doit pas être sous-estimé. Quel que soit le contexte, un tel geste est une banalisation de la haine et un signe inquiétant de la normalisation des symboles de l’extrême droite dans notre société. Ce genre de comportement rappelle des moments sombres de l’histoire et ne doit en aucun cas être toléré.
Et cette montée des idéologies extrémistes ne se limite pas aux États-Unis. En Europe, nous assistons à une ascension inquiétante des partis et mouvements d’extrême droite. Des groupes politiques qui prônent des idées nationalistes, xénophobes, homophobes et anti-immigrés prennent de plus en plus de place dans de nombreux pays, du Royaume-Uni à la France, de l’Allemagne à la Suède. L’Europe fait face à une recrudescence de discours de haine, de violences racistes et d’intolérance à l’encontre des minorités. Ces groupes, en profitant de la crise économique et des tensions sociales, cherchent à diviser les peuples et à renier les valeurs de solidarité, de justice sociale et d’égalité.
Dans le monde entier, la montée des extrêmes droite et des régimes autoritaires va de pair avec une montée de l’intolérance et de la haine. Des régimes qui n’hésitent pas à revendiquer des politiques discriminatoires, à réprimer les droits humains et à ériger des murs de séparation entre les peuples. Pour l’Union syndicale Solidaires, il est plus que jamais nécessaire de rester vigilants et vigilantes et de lutter contre ces idéologies qui menacent les principes mêmes de nos sociétés démocratiques.
L’extrême droite, encouragée par des figures comme Trump et Musk, cherche à diviser nos sociétés, à semer la peur et à rejeter ceux qui ne correspondent pas à leurs idéaux. Les Juifs, les musulmans, les migrants, les réfugiés et les personnes LGBTQ+, les femmes deviennent des boucs émissaires dans cette stratégie de division. Il est plus que jamais urgent de lutter contre cette montée de l’intolérance et de défendre les valeurs de solidarité, de respect et de dignité humaine.
Nous ne devons pas rester passifs face à cette menace grandissante. Chaque discours de haine, chaque geste révisionniste, chaque tentative de division doit être combattu. La mémoire des victimes de la Shoah, d’Auschwitz et des millions d’autres victimes de la haine doit être un guide pour notre action. Nous avons la responsabilité de ne pas laisser l’histoire se répéter.
Préserver cette mémoire, c’est agir aujourd’hui, c’est défendre une société plus juste, plus solidaire, et plus humaine. C’est aussi réaffirmer sans relâche que Plus jamais ça n’est pas une simple formule, mais un engagement à refuser la haine sous toutes ses formes.
Publié le 30 janvier 2025 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires
Au sommaire de cette note mensuelle :
Réunion des 9 organisations de retraité·es
La suppression de l’abattement de 10% sur les pensions
Hausse de la CSG des retraité·es
État des lieux des retraites et des personnes en retraite
La complémentaire santé solidaire (C2S) de la Sécurité sociale
Réunion des 9 organisations de retraité·es
Le G9, le groupe des 9 organisations de retraité·es, s’est réuni le 24 janvier 2025 dans les locaux de la CGT, de 9 h 30 à 12 h, en présence de toutes les organisations, sauf FO et Ensemble & Solidaires excusées. FO absente ne se retrouve pas dans un relevé de décisions d’une réunion à laquelle elle n’a pas assisté. FO n’a pas donné son accord pour la date du 20 mars
Décisions du G9 :
Sur la menace de supprimer l’abattement de 10 % sur les pensions dans le calcul de l’impôt sur le revenu, le communiqué de presse et la lettre aux parlementaires ont été bien accueillis nationalement. Nous souhaitons que chaque département s’adresse à la presse locale (envoi du communiqué ou/et conférence de presse) et écrive à ses parlementaires, voire demande une audience. Il faut s’exprimer fortement sur cette question pour éviter qu’une mauvaise décision ne soit prise dans le PLF 2025.
Une journée d’action nationale santé (qui englobe donc l’accès financier) est décidée pour le 20 mars. Elle s’inscrit dans le vote du PLFSS 2025 et dans un contexte d’attaques aggravées contre notre système de santé publique et la Sécurité sociale. La proposition est de manifester devant les ARS en prenant comme cadre géographique les anciennes régions. Pour ce faire, il est souhaité que les équipes unitaires dans les régions se contactent rapidement. À Paris, le rassemblement à proximité du ministère de la Santé permettra d’envoyer une délégation au ministère de la Santé où un·e responsable par organisation pourrait être reçu·e par Madame la ministre, et d’aller aussi en cortège à Matignon pour qu’une délégation soit reçue par le Premier ministre. Les modalités de cette action seront rapidement précisées lors de la prochaine réunion, le 18 février. La CGT prépare un projet de communiqué de presse annonçant cette mobilisation à soumettre au G9, et notamment aux deux organisations absentes ce 24 janvier (FO et Ensemble & Solidaires).
Une expression du G9 sera envoyée pour le 8 mars. La FSU envoie un projet de tract et de communiqué de presse.
Argumentaire contre les prétendus « avantages et privilèges » des personnes retraitées : le projet de Solidaires est adopté, il sera finalisé et envoyé aux équipes.
Place des retraité·es : le projet de la FGR-FP sera retravaillé par chaque organisation du G9 puis discuté de nouveau lors d’une prochaine réunion. Il nous semble important de montrer notre insertion dans le monde des salarié·es, de réaffirmer les droits acquis par nos cotisations, de montrer l’apport des retraité·es à la société en utilisant notamment les travaux du Haut Conseil de l’Âge.
Sécurité sociale, le 100 % Sécu ou la Sécu intégrale : il est décidé de commencer par la constitution d’un dossier. La FSU centralise les contributions que les organisations vont lui envoyer. L’objectif pourrait être de constituer une fiche du G9 sur cette question qui pourrait être mise en discussion lors d’une journée de travail fin mai/début juin à la Bourse du Travail de Paris. Ce serait notre inscription dans les mobilisations pour les 80 ans de la Sécurité sociale.
– Prochaine réunion : mardi 18 février à 14 h dans les locaux de la CGT.
La suppression de l’abattement de 10% sur les pensions
Périodiquement, cette menace revient dans l’actualité. Début 2025, Gilbert Cette, président du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) annonce que « à titre personnel » il suggère la suppression de l’abattement de 10 % sur l’impôt sur le revenu dont bénéficient les retraités pour lutter contre le déficit du régime général des retraites.
Le Président du MEDEF, Patrick Martin, l’appuie aussitôt et juge « aberrant » et « contre-nature » l’abattement pour frais professionnels qui coûte 4,5 milliards d’euros par an. Il préconise la suppression de cet abattement pour ne pas augmenter les cotisations du travail.
Pour tenter de justifier cette suppression, le Président du Medef et le Président du COR font semblant de confondre deux dispositifs bien différents :
–La déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels réservée aux traitements et salaires des salarié·es : c’est l’article 83, 3° du Code Général des Impôts (CGI).
–L’abattement de 10 % sur les pensions et rentes viagères avec un minimum et un plafond : c’est l’article 158, 5-a, alinéas 2 et 3 du CGI. Cet abattement a été instauré par l’article 3 – I de la loi de finances pour 1978 (loi n° 77-1467 du 30 décembre 1977, JO du 31 décembre 1977 p. 6316). Cet abattement de 10 % est le résultat de choix politiques opérés en fonction du système fiscal qui est déclaratif et des capacités à frauder des uns et des autres. Destiné à alléger la charge fiscale des titulaires de pensions, de retraites et de rentes viagères, il a été accordé par souci d’équité, compte tenu du fait que seuls les retraité·es étaient pénalisés par les modifications successives apportées dans le cadre du calcul de l’impôt, (dont les grands bénéficiaires étaient les contribuables autres que les retraités et les salariés) cet abattement est la contrepartie du fait que les revenus des retraités avaient été et continuaient d’être déclarés par des tiers sans participation à la fraude fiscale.
Il faut préciser que ces 10 % représentent un abattement plafonné et non pas une déduction forfaitaire pour frais. Ils ne correspondent pas à des frais professionnels, ce qui effectivement constituerait une aberration.
L’abattement fiscal est une réduction légale de la base d’imposition, c’est-à-dire de l’ensemble des revenus retenus pour calculer le montant de l’impôt. Il peut être fixe ou proportionnel. L’abattement visé à l’article 158, 5-a, al. 2 et 3, est proportionnel (10%).
L’abattement et la déduction ne sont pas de même nature, d’un point de vue fiscal.
Cependant cet abattement est souvent considéré comme une niche fiscale que, lors de l’élaboration annuelle du Projet de loi de Finances, certains députés tentent de remettre régulièrement en cause… afin de proposer des économies budgétaires sur les retraités … ! Le Projet de Loi de Finances (PLF) et le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sont de natures différentes, tant et si bien qu’ils sont examinés et votés séparément. Annoncer et laisser accroire que les gains réalisés par l’impôt réduiraient les déficits du régime des retraites est une aberration.
La suppression des 10% conduirait à majorer fortement le taux d’imposition à l’impôt sur le revenu des personnes retraitées et à rendre imposables des personnes retraitées qui, au préalable, ne l’étaient pas. Qui plus est, cela touche plus fortement les personnes aux pensions les plus modestes car l’abattement de 10 % actuel, est plafonné à 4 321 euros pour les revenus de 2023 imposables en 2024, ce qui correspond à un revenu de 3 600 euros mensuels par foyer fiscal ; seront particulièrement touchés les retraité·es qui seuls, ou à deux perçoivent moins de 3 600 euros par mois.
Nous vivons dans un monde où l’on déplore le dévoiement du débat public sous le flot continu des fausses nouvelles, des approximations. Nous vivons dans un pays, certes sous tension, mais dans lequel les citoyens que nous sommes, éduqués à la chose publique, soutenons la démocratie, participons aux élections, mais exigeons aussi sincérité et écoute de la part des leurs élus. Nous ne tolérons donc pas une telle manipulation de l’opinion.
L’augmentation de la CSG des personnes en retraite
Le Président du MEDEF, Patrick Martin, dans la même expression sur BFM, ajoute une couche aux menaces : il fait remarquer que le taux de CSG « plafonne à 8,3 % pour les retraités et atteint 9,2 % pour les salaires ». Il s’interroge, « Pourquoi les retraités bénéficient-ils de cet abattement ? » puis dénonce une inégalité face aux efforts fiscaux.
Le MEDEF trouve aberrant de permettre aux retraité·es un soi-disant abattement sur les revenus, mais ne trouve pas aberrant de faire cotiser les personnes en retraite au même niveau que les salarié·es pour le risque de se retrouver au chômage … En effet, dans la cotisation des salarié·es de 9,2 %, figure 1,47 % pour le risque chômage… Le Medef confirme qu’il s’exprime sur des sujets qu’il ne connait pas, notamment la fiscalité.
État des lieux des retraites et des personnes en retraite
La DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, dépendant de l’administration centrale des ministères sociaux) publie chaque année un rapport permettant de connaître la situation réelle des personnes en retraite, en prenant en compte l’ensemble des régimes de retraite. Le rapport 2024 porte sur les données de 2022.
Les retraités de droit direct sont 17 millions (+0,9 % en moyenne par an depuis 2020, soit 150 000 personnes, rythme comparable à celui de 1 % par an observé entre 2010 et 2020, c’était 2,6 % entre 2005 et 2010). Leur âge médian est de 72 ans et 5 mois (73 ans et 2 mois fin 2021). Il est de 72 ans et 11 mois pour les femmes et de 71 ans et 8 mois pour les hommes. La classe d’âge comportant le plus grand nombre de bénéficiaires d’une pension de droit direct est celle des 70-74 ans (23 %, premières générations du baby-boom). Entre 2004 et 2022, la part des femmes est passée de 50,8 % à 53,1 %.
Les nouveaux retraités de droit direct sont 789 000 (+6,3 % par rapport à 2021). Après une baisse due à la réforme de 2010, on retrouve les 778 000 de moyenne par an entre 2005 et 2010.
Les effectifs de retraités de droit dérivé (réversion) sont de 4,4 millions (soit une hausse de 2 % en dix ans) dont 914 000 ne touchent que la pension de droit dérivé. Ils sont en moyenne plus âgés (79 ans et 5 mois d’âge médian) que les retraités percevant une pension de droit direct (72 ans 5 mois d’âge médian). Les femmes représentent 88 % des bénéficiaires. 83,1 % des femmes âgées de 60 ans ou plus possèdent un droit propre à la retraite (82,7 % en 2004) et 94,4 % des 67 ans ou plus (87,1 % en 2004).
La revalorisation des pensions individuelles : en euros constants (corrigés de l’inflation), le pouvoir d’achat des pensions des personnes en retraite a baissé, en moyenne par an, de 0,6 % entre 2012 et 2022, de 0,9 % entre 2017 et 2022. Depuis 2012, la pension brute moyenne a augmenté de 0,8 % car les nouveaux retraités ont des pensions supérieures aux retraités décédés. Mais la pension nette n’a « augmenté » que de 0,1 %, à cause de l’augmentation des cotisations (CASA, CSG pour certains).
En vingt-cinq ans (durée de vie moyenne à la retraite), la pension brute tous régimes d’un ancien salarié non-cadre diminue de 8,4 % en euros constants et sa pension nette diminue de 9,1 % ; pour un ancien salarié cadre, la pension baisse de 8,8 % et la pension nette de 11,1 %.
Le niveau des pensions : la pension mensuelle moyenne de droit direct s’élève à 1 626 euros bruts, soit 1 512 euros nets des prélèvements sociaux. Elle a diminué en euros constants entre 2017 et 2022, que l’on considère la pension brute (-2,6 %) ou nette (-3,2 %), Les femmes perçoivent 38 % de moins que les hommes (50 % en 2004). En tenant compte de la pension de réversion, cette différence se réduit à 26 %.
Les écarts de pensions de droit direct entre générations : la pension moyenne de droit direct augmente de 24 % entre les générations nées en 1930 et en 1953, les retraités récents ayant eu des carrières plus favorables que leurs aînés. Cette tendance s’infléchit à partir des générations nées à la fin des années 1940.
Les bénéficiaires d’un minimum de pension sont 37 % des retraités de droit direct. Au régime général, 18 % liquidée en 2021 est portée au minimum contributif, 25 % en 2015 et plus de 40 % avant 2012.
Le niveau de vie médian des retraités est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population : leur pension est moins élevée que les revenus des actifs, mais ils ont plus rarement des enfants à charge. Le taux de pauvreté des retraités (10 %) est plus faible que celui de l’ensemble de la population (14,5 %). Il serait de 13,1 % sans la redistribution fiscale et sociale.
Les masses financières des pensions de retraite : 353 milliards d’euros, soit 13,4 % du produit intérieur brut et 41,5 % des prestations de protection sociale.
L’âge moyen de départ à la retraite s’élève à 62 ans et 8 mois pour les retraités de droit direct (63 ans et 5 mois au régime général). Il a augmenté de 2 ans et 2 mois depuis 2010, année de la réforme des retraites.
Entre les générations 1949 et 1961, la part des personnes déjà retraitées à 61 ans est passée de 75 % à 24 %.
L’âge moyen de départ à la retraite baisse au fil des générations nées entre 1926 et 1949 puis augmente de 1 an et 2 mois entre les générations nées en 1949 et en 1955. La durée moyenne passée à la retraite augmente entre les générations 1926 et 1950, puis diminue ensuite. La durée de retraite espérée pour la génération 1955 est de 24 années et 8 mois (26 années et 4 mois pour les femmes, 23 années pour les hommes), ce qui correspond quasiment au niveau de la génération 1940.
La diversité des âges de départ à la retraite : 33 % des personnes âgées de 62 ans ont liquidé un premier droit à pension au cours de l’année, et 11 % des 60 ans. Les départs anticipés ont lieu pour l’essentiel à 60 et 61 ans, dans le privé au titre de la carrière longue. Parmi la génération 1953, un départ à la retraite sur sept a eu lieu avant 60 ans, et un sur sept a eu lieu à l’âge de 60 ans (fonctionnaires et régimes spéciaux).
Les conditions de liquidation de la retraite : au sein de la génération 1953, 89 % ont liquidé leur pension de retraite au taux plein, dont 60 % au titre de la durée et 15 % au titre de de l’invalidité ou de l’inaptitude, 15 % ont eu une surcote et 11 % une décote. La part des personnes partant avec une décote augmente à partir des générations nées après la fin des années 1940. Un nouveau liquidant sur cinq part en retraite de manière anticipée au titre de la carrière longue au régime général.
La situation en fin de carrière : près de sept nouveaux retraités sur dix passent directement de l’emploi à la retraite, mais après 50 ans, quatre personnes sur dix connaissent au moins une année de non-emploi.
Le cumul emploi-retraite concerne 541 000 personnes, dont 25 000 sont en retraite progressive. 15 % des retraités de 67 ans (13,6 % en 2016) ont cumulé une pension avec un emploi au moins une fois depuis leur départ à la retraite.
La pension d’invalidité concerne 843 000 retraités de droit direct, dont 105 000 nouveaux bénéficiaires d’un âge moyen de 52 ans. Le montant versé s’échelonne de 600 euros à 2 020 euros. La dépense annuelle s’élève à 8,5 milliards d’euros.
Le minimum vieillesse, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et l’allocation supplémentaire du minimum vieillesse (ASV) concernent 691 210 personnes. (+ 66 690 soit +11 % en un an). Les carrières sont plus souvent incomplètes, marquées par l’invalidité ou par l’inaptitude au travail.
Les dépenses relatives à l’ASV et à l’ASPA, 3,8 milliards d’euros, augmentent en 2022 (+6,1 %, après +1,9 % en 2021). À partir de 2018, avec le plan de revalorisations exceptionnelles du minimum vieillesse pendant trois ans, les effectifs de nouveaux bénéficiaires augmentent (+19 % en 2018, +38 % en 2019, +8 % en 2020, +25 % en 2021 et +11 % en 2022).
La complémentaire santé solidaire (C2S) de la Sécurité sociale, une solution pour les petits budgets
Beaucoup de personnes l’ignorent, mais il existe une mutuelle solidaire à la CPAM pour les personnes qui ont des ressources modestes. Cette couverture santé, gratuite ou avec une faible participation selon les revenus, offre une protection élargie sans reste à charge. Avec cette mutuelle, et selon vos ressources, vous ne payez pas le médecin, le dentiste, l’infirmier, le kinésithérapeute, l’hôpital. Vous ne payez pas vos médicaments en pharmacie, les dispositifs médicaux, comme les cannes ou les fauteuils roulants. Vous ne payez pas la plupart des lunettes, des prothèses dentaires ou auditives. Vos frais médicaux sont payés par les organismes d’assurance maladie obligatoire et la complémentaire santé solidaire.
Pour certains, elle est entièrement gratuite, pour d’autres, il y a une participation financière. Le droit à la complémentaire santé solidaire dépend des ressources que vous et les membres de votre foyer avez perçues pendant les 12 mois civils précédant l’avant-dernier mois de votre demande.
Les formulaires peuvent être retirés à la CPAM ou sur le site :
La complémentaire santé solidaire (C2S) continue de progresser, avec près de 7,7 millions de bénéficiaires à fin juillet 2024, soit une augmentation de 4,5 % en un an (+3,5 % hors Mayotte). Le rapport souligne son importance croissante, dans un contexte d’inflation affectant les dépenses de santé des personnes à faible revenu.
L’année 2024 a vu plusieurs avancées majeures : l’extension de la C2S à Mayotte, la simplification des démarches pour les bénéficiaires de l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) et le renouvellement d’une campagne de communication grand public. Le compte Ameli est devenu le principal canal de demande, représentant 57,5 % des demandes à fin juillet 2024, témoignant de la montée en charge des démarches dématérialisées.
La lutte contre le non-recours reste une priorité, avec un accent mis sur la simplification des démarches, particulièrement pour les personnes les plus vulnérables.
Les déclarations du président de l’Argentine, devant l’auditoire de Davos, contre les politiques de genre non binaires, la diversité sexuelle, associant l’homosexualité à la pédophilie, expriment un recul des droits humains, sociaux et individuels. Le discours de Milei, comme celui de l’extrême droite partout dans le monde, nie l’existence de l’inégalité de genre, de la violence machiste, diabolise les féminismes, remet en cause le droit à l’avortement et rejette la notion de féminicide.
Face à ce discours de haine et aux mesures économiques criminelles, nos camarades des organisations LGBTQI+ et féministes, soutenu·es par les 3 centrales syndicales CTA-A, CTA-T et CGT, organisent une manifestation “LGBTQI+ contre le fascisme” le 1er février partout en Argentine.
L’Union syndicale Solidaires exprime son soutien total et inconditionnel à la manifestation “LGBTQI+ contre le fascisme” et salue le courage de nos camarades qui face à l’extrême droite déclarent :
“Nous sommes partout, nous ne sommes jamais parti·es et nous n’avons pas peur d’eux. S’ils nous cherchent, ils nous trouveront. Debout, répondant à leur cruauté avec plus d’organisation, de solidarité et de lutte”.
L’Union syndicale Solidaires se félicite de la décision de la Cour de Cassation du 21 janvier dernier, soit l’épilogue de l’affaire France Télécom. La Cour a en effet rejeté les pourvois des dirigeants de France Télécom entre 2006 et 2010 dont Didier Lombard : ceux-ci ont été définitivement condamnés à une peine de prison allant jusqu’à un an et à plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende. La justice a au final reconnu que les victimes du plan « Next » de suppression de 22 000 emplois de la société pour les faire sortir « par la fenêtre ou par la porte » et qui a abouti au suicide de plusieurs dizaines d’entre eux était bien la conséquence d’un « harcèlement moral institutionnel » mis en place par les dirigeants de l’entreprise. Ce harcèlement pour briser l’humain est donc un délit selon la Cour de Cassation et doit être proscrit et réprimé comme tel.
Cette victoire récompense plus de 15 années d’un combat syndical et judiciaire difficile, courageux et lucide sur les transformations du monde du travail, porté en premier lieu par le syndicat de notre Union, SUD PTT. Elle fera date comme la confirmation d’un levier d’action puissant pour permettre de lutter contre ce système de management violent qui a fait école partout depuis. Non tout n’est pas possible dans le monde du travail et ces pratiques constituent un interdit majeur de notre société.
Cette décision renforce par conséquent l’Union syndicale Solidaires dans sa détermination à mettre à bas les logiques mortifères et prédatrices d’un système capitaliste qui est la négation de l’humain et à porter encore plus fort nos revendications sur les conditions de travail et la justice sociale.
Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, multiplie depuis des mois les déclarations visant à supprimer les possibilités d’accueil et de régularisation des personnes migrantes. Sur fond de racisme décomplexé inspiré par l’extrême droite, le ministre passe aujourd’hui de la parole aux actes. Il vient de publier une circulaire qui abroge la circulaire Valls de 2012, et donne aux préfets des consignes fermes de non-régularisation des personnes étrangères vivant en France sans titre de séjour.
Dans la continuité de la loi Darmanin de janvier 2024, cette circulaire met à bas les possibilités de régularisation exceptionnelle des étrangers au titre de la situation familiale ou du travail, telle que pratiquées jusqu’alors en application de la circulaire Valls.
Elle augmente la durée de séjour requise sur le territoire à 7 ans au lieu de 5 ans précédemment, voire 3 ans au titre du travail, pour pouvoir solliciter une régularisation à titre exceptionnel.
Elle rend quasi-impossible la régularisation d’une personne ayant subi une OQTF, exécutée ou pas, même datant de plusieurs années.
Elle impose des critères de maîtrise du français et de « respect des valeurs républicaines » qui permettent un total arbitraire de la part des préfectures dans l’examen des dossiers de demande de régularisation.
Alors même que la liste des métiers en tension, des plus restrictives et établies selon les seuls critères du patronat, n’est toujours pas actualisée, cette circulaire ferme la porte à toute possibilité de régularisation à des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs sans-papiers qui font tourner des secteurs entiers de l’économie du pays, comme dans la logistique, le nettoyage, la restauration, le BTP, l’aide à la personne et bien d’autres.
La première conséquence de cette circulaire sera l’exploitation de ces personnes, contraintes à une clandestinité et donc une précarité renforcée, exclues de tous droits sociaux, de toutes les protections accordées aux autres salariées, et donc à la merci d’un patronat qui, de toutes façons, trouve son intérêt et ses profits dans l’exploitation des travailleurs-euses sans-titre.
L’Union syndicale Solidaires dénonce avec force cette déclaration de guerre à l’immigration du gouvernement Bayrou/Retailleau/Darmanin.
Elle continue d’exiger la régularisation de tous les sans papier, à commencer par nos camarades de Chronopost en lutte depuis plus de 3 ans.
Elle appelle à se mobiliser aux côtés des autres organisations syndicales, des associations d’aide aux migrants-tes, des collectifs de sans-papiers pour soutenir et participer à toutes les actions en cours et en préparation pour s’opposer à l’application à ces mesures scélérates, et en obtenir l’abrogation !
Il y a deux ans débutait un mouvement massif et historique de contestation de la réforme des retraites : des mois de grèves et des millions de manifestant·es pour dire non à la retraite à 64 ans. Aujourd’hui, ce refus est toujours d’actualité et cette réforme est toujours au premier plan de l’actualité sociale.
Si ce dossier est toujours sur la table, c’est bien grâce à cette mobilisation historique. Et nous ne sommes pas dupes : nous n’obtiendrons pas son abrogation sans une nouvelle mobilisation.
En faisant miroiter un recul sur l’âge de départ désormais à 64 ans, à condition de trouver un nouveau financement d’ici fin mai entre les syndicats et le patronat, François Bayrou cherche à gagner du temps pour son gouvernement. Ce n’est pas notre agenda qui est celui de la défense des travailleurs et travailleuses.
La petite musique du déficit et de la dette revient à chaque débat sur notre système de retraite. Pourtant, le financement n’est pas un problème. François Bayrou avance des chiffres fantaisistes issus de calculs spécieux dans lesquels il additionne les poireaux et les courgettes, mélangeant financement des retraites du public et du privé. Même le COR, dont les hypothèses sont basées sur des scénari pessimistes, est loin de dresser un tel tableau. Surtout, plutôt que de jouer sur les dépenses, il est possible d’augmenter les recettes ! Et certainement pas de taxer les pensions au-delà de 2000 voire 2500 € ou encore instaurer une nouvelle journée de travail gratuit.
Pour financer nos retraites, Solidaires revendique :
– d’augmenter les salaires en brut et en net (et donc les cotisations aux caisses de retraite).
– de supprimer les exonérations de cotisations sociales. Ce sont près de 80 milliards qui ne rentrent pas dans les caisses sociales (Chômage, sécu, retraite).
– d’augmenter les cotisations patronales (ainsi 0,8 % de hausse rapporterait 12 milliards d’euros en 2027).
– de mettre en place une cotisation sociale sur les dividendes.
– l’égalité salariale Femmes/Hommes. Elle passe par une augmentation conséquente des salaires des métiers fortement féminisés (infirmières, aides-soignantes, assistantes sociales, AESH etc) ce qui améliorerait les rentrées de cotisations sociales.
– d’augmenter le taux d’emploi des femmes à hauteur de celui des hommes, ce qui ferait 1,5 million de cotisantes en plus.
– d’exiger la fin des temps partiels imposés par les employeurs par une surcotisation pesant sur ces derniers, ce qui permettrait de rapporter 1,5 milliards supplémentaires.
– d’intégrer les régimes complémentaires de retraite dans le régime de base, cela contribuerait aussi à un financement sain et équilibré du système de retraite.
-de partager le travail sur la base de 32H sans perte de salaire, ni flexibilité. Le taux d’emploi des 60-64 ans est de 33% selon le COR., le report de l’âge n’est donc pas une solution de financement pour améliorer les rentrées de cotisations sociales mais allonge le temps passé en inactivité.
-de mener une politique de l’emploi déterminée : des embauches dans les services publics (éducation, santé, social, perte d’autonomie, petite enfance…) et secteurs utiles pour la bifurcation écologique.
Deux ans plus tard, cette réforme confirme ses effets néfastes tandis que les conditions de travail continuent de se dégrader et que les plans de licenciements se multiplient. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 62 ans a augmenté de moitié quand dans le même temps les règles d’indemnisation de l’Assurance chômage étaient durcies.
Obtenir son abrogation est possible. L’Union syndicale Solidaires appelle à se réunir sur les lieux de travail pour préparer la mobilisation et le 2e round !
Le travail, on l’aime ou on le déteste, mais c’est toujours du travail. Du temps et de l’énergie qu’on échange contre un salaire. C’est une réalité que nous sommes une grosse majorité à vivre et, de plus en plus, à subir.
Nous produisons à manger, nous soignons, nous nous occupons des enfants, des personnes dépendantes, nous transportons des gens, nous construisons des bâtiments, nous livrons… Pourtant, alors que nous faisons tourner la société, rares sont les moments où on entend notre parole de travailleurs et travailleuses.
C’est de cette réalité, celle du travail, partagée et pourtant silencieuse, que nous vous invitons à discuter. Celle qui occupe chaque jour nos corps et nos esprits, qui tour à tour nous fait plier, nous rend fiers, nous révolte, nous blesse, et parfois nous tue…
À partir d’une enquête ouvrière, les travailleurs du groupe militant La Mouette enragée ont récolté des témoignages de salariés de différents secteurs professionnels pour interroger le travail aujourd’hui, rassemblés dans le livre « Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier,n ». Qu’est-ce qu’un travail ouvrier en 2025 ? Les PME sont-elles différentes des grosses boîtes ? Que cache l’ubérisation ? Comment résister sur son lieu de travail ?
Nous vous invitons à en discuter le vendredi 7 février 2025 à 19h la Librairie La Nouvelle Réserve à Limay. Entrée libre et gratuite