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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Internationalisme Palestine

Appel urgent des syndicats européens : suspendre l’Accord d’Association avec Israël

Bruxelles, le 2 avril 2024

Présidente Ursula von der Leyen

Vice-président exécutif Valdis Dombrovskis

Commission européenne

Monsieur Charles Michel

Président du Conseil européen

Mme Roberta Metsola

Présidente du Parlement européen

Premier ministre Alexander De Croo

Présidence du Conseil de l’Union européenne

M. Josep Borrell

Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Premiers ministres de tous les États membres de l’UE,

M. Jonas Gahr Støre

Premier ministre de la Norvège,

Mesdames et Messieurs,

Nous, syndicats européens soussignés, demandons à l’UE et aux pays européens de suspendre l’Accord d’Association avec Israël ainsi que les traités bilatéraux à la lumière des graves violations des droits de l’homme commises par le gouvernement israélien, en violation de l’article 2 de l’Accord d’Association UE-Israël.

Le conflit à Gaza et les restrictions supplémentaires sévères imposées par le gouvernement israélien en Cisjordanie ont eu un impact dévastateur sur les travailleurs palestiniens et ceux qu’ils soutiennent. L’OIT a indiqué en décembre que 66 % des emplois à Gaza et 32 % des emplois en Cisjordanie ont été perdus depuis le 7 octobre.

Le vendredi 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé qu’il était plausible que les actes d’Israël puissent constituer un génocide à l’encontre de 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza occupée et assiégée. La CIJ a également pris six mesures provisoires, ordonnant à Israël d’empêcher les actes de génocide à Gaza.

Au moment de la décision de la CIJ, plusieurs pays européens ont décidé de suspendre leur financement à l’UNRWA, suite à des accusations qui n’ont pas encore été prouvées, ce qui complique encore la fourniture de l’aide humanitaire à la population de Gaza. Nous demandons que cette aide soit rétablie, afin d’éviter d’autres morts dues au manque de ressources d’assistance pour la population civile.

Depuis que les juges ont rendu leur décision, la situation s’est encore détériorée. Plus de 30 000 Palestiniens sont morts, 1,7 million de personnes ont été déplacées et 93 % d’entre elles souffrent de la faim. La dévastation est indéniable. L’arrêt de la CIJ a des implications plus larges pour tous les États, car tous ont l’obligation de s’abstenir de commettre un génocide, de le prévenir et de le punir où qu’il se produise. Nous rappelons à tous les États parties à la Convention qu’ils ont l’obligation légale d’assurer la mise en œuvre des « mesures provisoires », de prévenir le génocide et de s’assurer qu’ils ne sont pas complices d’un génocide.

En février 2023, l’Irlande et l’Espagne ont appelé à une « révision urgente » de l’Accord d’Association UE-Israël – et à une action s’il s’avère qu’Israël a violé ses obligations en matière de « respect des droits de l’homme et des principes démocratiques » qui « constituent la base même de l’association ».

La mutilation et le meurtre de dizaines de milliers de civils, la famine délibérée de la population et la destruction de tous les moyens de vie suggèrent en effet qu’Israël pourrait ne pas respecter strictement les droits de l’homme et les normes démocratiques à Gaza.

L’UE est le plus grand partenaire commercial d’Israël, avec des échanges s’élevant à plus de 46 milliards d’euros en 2023. Les échanges sont régis par l’accord d’association UE-Israël, qui comprend une clause relative aux droits de l’homme. Cela signifie que chaque partie peut suspendre unilatéralement l’accord en cas de violations graves des droits de l’homme.

Israël participe également au programme Horizon Europe, dans le cadre duquel les institutions israéliennes peuvent demander un financement au titre de ce programme de recherche et d’innovation d’une valeur de 95 milliards d’euros. L’accès à ce programme lucratif devrait également être immédiatement suspendu jusqu’à ce qu’Israël garantisse le respect de ses obligations en vertu du droit international.

Le 23 février, un groupe d’experts de l’ONU a lancé un appel urgent à l’arrêt immédiat des exportations d’armes vers Israël. En outre, le 12 février 2024, la cour d’appel néerlandaise a ordonné aux Pays-Bas de mettre fin à l’exportation de pièces d’avions de chasse F-35 vers Israël. La cour a estimé qu’il existait un « risque évident » que les pièces soient utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire, car « il existe de nombreux indices selon lesquels Israël a violé le droit humanitaire de la guerre dans un nombre non négligeable de cas ».

Nous soutenons ces déclarations et appelons l’UE et les pays européens à imposer un embargo militaire et à mettre un terme aux transferts d’armes via leurs pays, comme le demandent les syndicats palestiniens.

VERSION PDF (english)

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Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées,

Réseau syndical européen pour la justice en Palestine

Co-signé par :

ACV-CSC (Belgique)

Pancyprian Federation of Labour PEO (Chypre)

Union Syndicale Solidaires (France)

Irish Congress of Trade Unions (Irlande)

La Centrale Générale-FGTB (Belgique)

Métallos-FGTB (Belgique)

CNE-CSC (Belgique)

ACV Puls (Belgique)

CGSP-ALR Bruxelles / ACOD-LRB Brussel (Belgique)

CGT-FNSCBA (France)

CGT-FDSP (France)

Fédération Syndicale Unitaire (France)

Fórsa (Irlande)

Communication Workers Union (Irlande)

Irish National Teachers Organisation (Irlande)

Teachers’ Union of Ireland (Irlande)

Mandate Trade Union (Irlande)

UNISON (Irlande du Nord)

NIPSA (Irlande du Nord)

Fagforbundet (Norvège)

Industri Energi (Norvège)

CGT – Confederación General del Trabajo (Espagne)

ELA (Pays Basque)

Solidaritat Obrera (Catalogne)

IAC-Intersindical alternativa de Catalunya (Catalogne)

Confederación Intersindical Galega (CIG) (Galice)

Intersindical Valenciana (Pays valencien)

SAT-PDI-US (Espagne)

Craigavon Trades Council (Irlande)

Dundee Trades Union Council (Ecosse)

Cork Council of Trade Unions (Irlande)

NUJ Dundee Branch (Ecosse)

Unite Retired Members Branch Dundee (Écosse/Royaume-Uni)

Dublin Council of Trade Unions (Irlande)

Fédération CGT des Services Publics (France)

CGT FDSP (France)

Syndicat CGT retraités de Morsang sur Orge UCR CGT (France)

Comité des syndicats CGT ville de Paris (France)

CGT Territoriaux Strasbourg Eurométropole (France)

CGT Territoriaux de Saint-Nazaire (France)

Coordination Syndicale Départementale CGT des Services Publics de Seine Maritime (France)

Section retraités service public ville de Tarbes et TLP (France)

UFICT CGT TX IVRY (France)

Source : Initiative syndicale européenne pour la justice en Palestine

Traduction ED pour l’Agence Média Palestine

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Internationalisme Palestine Répression

La solidarité avec les palestinien-nes n’est pas un crime

Depuis plusieurs mois, la série de convocations par les services de lutte contre le terrorisme de plusieurs de nos militant·es ou de collègues syndiqué·es, en raison de leur engagement envers la cause palestinienne, nous sidère et nous inquiète fortement.

Le mouvement de solidarité qui s’est exprimé depuis la France connait une répression particulièrement brutale : interdictions de manifester, plaintes pour apologie du terrorisme, amendes et gardes à vue pour des personnes pour le simple fait de brandir un drapeau palestinien. Leur soutien public au peuple palestinien est assimilé à une apologie du terrorisme, les exposant ainsi à des poursuites pénales, voire à une inscription sur la liste des auteurs et autrices de crimes terroristes, tout cela pour l’expression de positions politiques alignées sur le droit international. L’accélération de ces convocations s’inscrit dans un climat de répression global du mouvement social, toujours plus criminalisé, illégitimé et ici dans le but évident de faire taire toute forme de contestation envers un Etat colonisateur qui multiplie les crimes de guerre.

L’Union syndicale Solidaires dénonce fermement cette utilisation abusive des lois antiterroristes visant à réduire au silence toute voix dissidente, tout comme nous condamnons la loi séparatisme et son contrat d’engagement républicain qui sert à museler des associations du mouvement social ne plaisant pas au pouvoir.

L’Union syndicale Solidaires, internationaliste et membre du collectif pour une Paix Juste et Durable entre palestiniens et israëlien, condamne les massacres de civils du 7 octobre et tous les crimes de guerre. Elle tient à rappeler que le droit international sanctionne, depuis plus de 75 ans, les actions de l’État d’Israël. Il reconnait aussi ce dernier comme une puissance occupante, et condamne l’apartheid et d’autres crimes de guerre commis par celui-ci. Le génocide en cours à Gaza doit cesser.

L’Union syndicale Solidaires exprime son soutien aux camarades de Solidaires étudiant·es EHESS poursuivis actuellement et à toutes les personnes mises en cause abusivement en raison de leur soutien au peuple palestinien. Nos libertés syndicales et politiques, y compris le droit d’exprimer des positions anticoloniales, ne sont pas négociables dans une démocratie.

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Rail Transport

Manutention ferroviaire : les oublié·es des JO !

Les JOP approchent mais le patronat de la manutention et du nettoyage ferroviaires n’a annoncé aucune mesure pendant cette période pour les 7 500 salarié-es de cette branche.

Pour SUD-Rail, qui représente 25% des voix dans cette branche et qui organise l’ensemble des travailleurs et travailleuses du rail, des mesures doivent être prises dans ce secteur où la SNCF est donneuse d’ordre.

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Actu Solidaires 78 Conditions de travail Éducation

7 mai – Stage Syndical – Découvrir et militer à SUD éducation !

Découvrir et militer à SUD éducation !

Vous nous avez forcément croisé·es dans vos établissements, en formation mais aussi dans les différentes mobilisations éduc et sociales.
Mais vous ne connaissez pas forcément ni les valeurs des SUD éducation, ni son fonctionnement démocratique, basé sur l’horizontalité et l’égalité entre toutes les personnes, quels que soient leurs statuts.

SUD éducation 78 a décidé d’organiser cette formation pour permettre aux adhérent·es et aux personnes sympathisantes de mieux comprendre et s’approprier son syndicalisme. Quelques questions qui y seront abordées :

🔥 Quelles sont les valeurs de SUD éducation ?

🔥 Un syndicat intercatégoriel (qui syndique toutes les catégories de personnels… sauf les chef·fes !), qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que cela implique ?

🔥 Militer, qu’est-ce que ça veut dire ?

🔥 Dans nos établissements, comment agir aux côtés de nos collègues ?

Ce stage syndical est ouvert à toutes et tous, adhérent·es ou non, fraîchement syndiqué·es ou non, en instance de le devenir ou encore en réflexion, vous êtes les bienvenu·es !

Tou·tes les personnels ont droit à 12 jours de congés pour formation syndicale par an, sur temps de travail et rémunérés.

La date limite d’inscription est le 7 avril ( il suffit d’écrire à sudeducation78@ouvaton.org et de déposer ta demande d’autorisation d’absence pour stage syndical auprès de ta hiérarchie – voir le document ci-dessous)

En pièce jointe, vous trouverez les différents modèles de demande d’autorisation d’absence pour stage tous statuts.

En espérant vous retrouver nombreuses et nombreux !

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Luttes contre les discriminations Santé-Social

26 avril – Atelier / Conférence /Échange / Repas “Pour une Sécurité Sociale de l’Alimentation” à Mantes la Jolie

Vendredi 26 avril 2024 à 19 heures – Espace Guy Mainière 64 rue Maurice Braustein 78200 Mantes la Jolie

(entrée libre et gratuite)     

Pensez à apporter à boire et à manger pour le repas partagé.
L’Université Populaire du Mantois invite Kévin Certenais auteur (avec Laura Petersell) de Régime Général – Pour une sécurité sociale de l’alimentation (EditionsSyndicalistes) pour réfléchir,échanger,agir et…. manger ensemble autour du thème de l’alimentation.

(Kévin Certenais et Laura Petersell sont militant·e.s et membres de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat qui milite pour un salaire à la qualification personnelle appelé plus communément salaire à vie).

Le système alimentaire actuel, ravagé et dominé par l’industrie agroalimentaire et l’agriculture intensive nous tue.Alors qu’il produit de quoi nourrir 12 milliards d’êtres humains à travers le monde, plus d’un milliard d’entre nous souffrent de famine et de malnutrition. Ce système empoisonne nos corps et notre planète. Les multinationales agricoles, de la transformation alimentaire et de la grande distribution, bâties sur l’impérialisme capitaliste et colonial, sont parmi les responsables des dérèglements climatiques que nous connaissons.
L’alimentation est aussi une question de santé publique : les pesticides, herbicides et insecticides utilisés par l’agro-industrie ont une influence considérable sur la santé humaine et celle de l’ensemble des êtres vivants sur Terre. La cupidité de quelques-uns est la cause de maladies et de mort chez beaucoup d’autres, par exemple l’usage du chlordécone dans les bananeraies des Antilles françaises ou la propagation des algues vertes sur le littoral breton.
L’organisation du travail dans l’ensemble de la filière alimentation engendre des accidents et des maladies professionnelles en masse : suicides des agriculteurs (un tous les trois jours en France), souffrance psychique et troubles musculosquelettiques dans les abattoirs ou sur les chaines de l’industrie agroalimentaire, épuisement des travailleuses de la filière, dans l’emploi et au foyer puisque c’est sur les femmes que pèse la responsabilité de nourrir les autres. Elles ont la charge de penser les menus, faire les courses, la cuisine, la vaisselle et sont surreprésentées parmi les plus exploitées de la filière professionnelle : ouvrières agricoles, ouvrières sur les chaines industrielles, caissières, serveuses, cantinières… Autant de métiers pénibles et dévalorisés qui entrainent des conditions matérielles de vie dégradées et une altération de la santé physique et psychique. Le système alimentaire repose également sur l’exploitation coloniale ; si l’esclavage est devenu illégal, il n’a pas pour autant disparu des champs et des bateaux de pêche notamment. La main-d’œuvre immigrée travaille dans des conditions scandaleuses qui rendent ces travailleurs et travailleuses particulièrement vulnérables aux maladies professionnelles et accidents du travail, y compris mortels.
Les évolutions de l’exploitation de la force de travail dans la filière alimentation vont de pair avec une mise en danger accrue des travailleuses et travailleurs. Ainsi, les Uber Eats et autres services de livraison de repas à domicile sont le cheval de Troie de la casse sociale et de la maltraitance au travail.
La malbouffe nous tue.

Les principales maladies cardiaques, le diabète, l’obésité et les morts qu’ils entraînent sont dus à nos régimes alimentaires et ne frappent pas au hasard : la manière dont on se nourrit est politique. Ce que nous mangeons, ou ne mangeons pas, n’est pas une question de choix individuel, mais plutôt le maillon ultime d’une chaine qui nous contraint. Le système alimentaire est à la botte de multinationales de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution qui contrôlent la chaine alimentaire, le marketing, le lobbying afin de nous vendre leurs produits ultra-transformés mauvais pour la santé. Leurs produits à l’achat sont jusqu’à 60 % moins chers que les produits frais et remplissent en priorité nos caddies, en particulier ceux des classes sociales les plus paupérisées et racisées. Les antagonismes de classe se rejouent violemment autour de l’accès à l’alimentation : qui a accès à de la nourriture de qualité ? Qui dépend de l’aide alimentaire ? La place de l’alimentation dans nos budgets est souvent la variable d’ajustement face à d’autres postes de dépenses contraintes qui ne cessent d’augmenter ces dernières années : loyer, énergie notamment.
Ces constats dramatiques ne sont pas une fatalité, mais le fruit d’une organisation du monde déshumanisée, dictée par la recherche de profit.
Lutter contre les causes.

Une sécurité sociale de l’alimentation inspirée du régime général de Sécurité sociale mis en place en 1946 en France par Ambroise Croizat(ministre du Travail)permettrait l’instauration d’un système alimentaire sain, sur lequel nous aurions la main.
La santé et l’alimentation sont étroitement liées, et un changement de système ne peut se résumer à la partie « consommation ».Les quatre pans du système alimentaire – production, transformation, distribution et consommation – sont imbriqués les uns aux autres et c’est bien tout le système qui est à changer pour un impact sur notre santé.Nous faisons le pari que si la population, c’est-à-dire nous, a le pouvoir de décider comment produire, transformer et distribuer les denrées alimentaires, alors nous consommerons autrement.
Nous voulons la création d’une nouvelle cotisation sociale, assise sur la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises qui permettra d’instaurer une filière alimentation conventionnée par des caisses de sécurité sociale de l’alimentation fédérées en réseau. Ces caisses décideront de critères de conventionnement qui concerneront des collectifs de travail organisés en autogestion où les personnes salariées seront titulaires d’un salaire à vie, copropriétaires d’usage de leurs outils de travail. Grâce à l’investissement par subvention, les caisses auront la main sur le déploiement de ces coopératives autogérées. Elles seront également garantes du versement d’une allocation mensuelle à l’ensemble de la population qui sera dépensée auprès de ces coopératives. Aussi, elles impulseront la multiplication des espaces de restauration collective gratuits, ou cantines.
Cette proposition s’appuie sur une analyse du système actuel dans tous ses méfaits et des déjà-là subversifs qui dessinent un horizon désirable, socialisé et démocratique.

 * Le travail est au cœur de l’activité humaine, c’est par notre travail en commun que nous faisons société. La reconnaissance économique du travail est une décision politique qui, en système capitaliste et patriarcal, valorise une partie de l’activité et déprécie ou invisibilise la majorité des activités humaines indispensables au bien commun. Un salaire à vie est un salaire attaché à la personne et non pas à son poste de travail. Il participe de cette reconnaissance que le travail existe bien au-delà des emplois encadrés par le marché du travail ou du marché des biens et services. Il ne peut pas nous être retiré. Puisque l’alimentation est vitale, alors, comme pour la santé, il est nécessaire que les travailleuses et travailleurs de l’ensemble de la filière soient titulaires d’un salaire attaché à la personne. Les « déjà-là » existent avec le statut de fonctionnaire ou à travers les cotisations sociales qui accordent aux soignantes et soignants, aux chômeuses et chômeurs et aux personnes retraitées un salaire, donc la reconnaissance du statut de travailleur et de travailleuse.
    * Afin que l’activité professionnelle dédiée à l’alimentation soit tournée vers l’intérêt général donc, entre autres, une nourriture respectueuse de notre santé, nous devons sortir les entreprises de la propriété privée lucrative et mettre l’outil de travail entre les mains des travailleuses et travailleurs sous forme de coopérative en propriété d’usage. Ainsi, les conditions de travail ne seront plus dictées par la pression économique de générer encore et toujours plus de profit ou rembourser la dette contractée auprès d’une banque pour avoir pu lancer son activité professionnelle.
    * La garantie d’un salaire à vie et la propriété collective et d’usage rendront les métiers de l’ensemble de la filière attirants et l’installation de nouvelles coopératives envisageable. Pour promouvoir cette production alimentaire saine et orienter l’économie, les caisses de sécurité sociale de l’alimentation auront recours à l’investissement par subvention, comme ce fut le cas pour les centres hospitaliers universitaires en France. Dans les années 1960, la hausse conséquente du taux de cotisation sociale a permis leur création et un accès à des soins de qualité pour toutes et tous.
    * Les caisses locales de sécurité sociale de l’alimentation auront, entre autres responsabilités, celles de déterminer des critères de conventionnement que les coopératives autogérées devront respecter pour intégrer cette filière alimentation conventionnée. Ce mécanisme existe déjà avec les professionnels de santé qui ne sont pas toutes et tous conventionnés par l’assurance maladie, seulement, en matière de santé, nous sommes dépossédés du pouvoir de décision sur le conventionnement. Contrairement à la mécanique à l’œuvre en matière de politique agricole commune, la prise de décision sur ces critères de conventionnement sera réalisée par les habitants et collectifs de travail conventionnés. Nous définirons ces critères de conventionnement dans un intérêt commun, soucieux de notre bien-être, notre santé. Il est plausible d’imaginer que l’interdiction des néonicotinoïdes et des organismes génétiquement modifiés (OGM) par exemple deviendra la règle.
    * Des millions de personnes pourront intégrer des coopératives autogérées (fermes, ateliers de transformation, épiceries, cantines) en ayant la garantie d’un salaire, dans le cadre d’une filière alimentaire débarrassée des objectifs lucratifs. Il sera possible de produire des aliments sains, dans des conditions de travail respectueuses de notre santé, puisque décidées collectivement. Modifier la filière alimentation pour supprimer les impacts nocifs en matière de santé publique et permettre à l’ensemble de la population d’accéder à des aliments sains est aussi une manière de prendre soin de notre système de santé.

Un enjeu systémique.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Ainsi, la santé ne s’arrête pas sur la question du « bien manger », à ce que nous consommons. Pourtant, les « conseils nutritionnels » assénés par les politiques publiques font peser toute la responsabilité sur nos comportements individuels au lieu d’analyser nos conditions matérielles de vie et les chaines d’approvisionnement.
Les initiatives de distribution de paniers solidaires ne changent rien aux écarts croissants de richesse et à la paupérisation galopante de franges entières de la population. Si le seul angle de vue adopté est celui de la réforme de l’aide alimentaire, alors battons-nous pour une revalorisation conséquente des salaires et des minima sociaux, pour le gel des loyers, la mise en place d’un service public de l’énergie et la gratuité des transports en commun. Ainsi nous aurons une part suffisante de nos budgets à consacrer à une alimentation saine.
Manger ensemble est au cœur du lien social. Une grande part de nos repas sont collectifs : les cantines scolaires, de la crèche à l’université, les restaurants d’entreprise, les cantines de maison de retraite, d’hôpitaux, de quartier… Or, ces espaces de restauration collective sont aussi une manière d’accéder à de la nourriture cuisinée, à des repas équilibrés. Par exemple, pour beaucoup d’enfants parmi les familles paupérisées, la cantine scolaire est le seul repas complet de la journée. Des espaces de restauration collective gratuits où le travail sera rémunéré permettront à tout le monde d’accéder à la même nourriture de qualité puisque ces lieux s’approvisionneront auprès des coopératives conventionnées par les caisses de sécurité sociale de l’alimentation. Ces espaces seront aussi un moyen de sortir du foyer une partie du travail ménager, invisible et gratuit, qui repose essentiellement sur les femmes et participe de leur épuisement. Les personnes qui travailleront dans ces cantines seront rémunérées sous la forme d’un salaire à vie et, en tant que copropriétaires de leur outil de travail, pourront s’auto-organiser, dans l’esprit de ce qui existe déjà au niveau des centres de santé communautaire.

Cette sécurité sociale de l’alimentation telle que nous l’envisageons s’inscrira dans un bouleversement global pour prendre la main sur l’ensemble de l’économie afin de réellement décider de notre santé, de nos vies.

LIENS
https://www.editionssyndicalistes.fr/
https://www.reseau-salariat.info/ 

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève !

Contre le choc des savoirs – Rassemblement le 2 avril à 10h, gare de Mantes-la-Jolie

Contre le choc des savoirs et les réformes réactionnaires du gouvernement ! Rassemblement à 10h
le 2 avril
à la gare de Mantes-la-Jolie


NON au Choc des savoirs, OUI à l’école publique et au Choc des salaires !

Les personnels se sont massivement mobilisés pour exprimer leur refus de la réforme Choc des savoirs par des pétitions, des motions, des rassemblements et des journées de grève très bien suivies… Pour imposer sa réforme dénoncée par l’ensemble de la communauté éducative, Gabriel Attal a choisi la stratégie de l’attente : il a laissé passer les mois de janvier et de février où les moyens pour l’année à venir sont communiqués aux personnels et il a suspendu les discussions sur l’organisation concrète de la rentrée à la publication des textes de la réforme. Néanmoins le rejet, par les personnels, des groupes de niveau est resté intact.

Les textes publiés au JO ont tous fait l’objet d’un avis défavorable voire d’un avis unanimement défavorable en Conseil supérieur de l’éducation.

Les personnels sont fortement mobilisés depuis l’annonce de cette réforme dont ils réclament l’abandon. Mais les personnels en grève, parfois reconductible dans certains départements, revendiquent aussi avec le soutien fort des parents d’élèves un Choc des moyens car il n’est plus possible de faire vivre le service public d’éducation dans les conditions dégradées que nous connaissons. Notre école manque de tout.

SUD éducation soutient les mobilisations des personnels et appelle à les amplifier.

 La mobilisation du 1er février a permis de faire reculer le ministère sur l’usage du terme de « niveau » pour constituer les groupes, enfonçons le clou le 2 avril avec une journée de grève massive pour l’abandon du Choc des savoirs et pour de vrais moyens pour l’école publique.

En grève le 2 avril et en assemblée générale pour décider des suites.

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antifascisme antiracisme Défense de nos libertés

Forum de la coalition pour la défense des libertés publiques et contre le racisme systémique le 4 avril à 18h30, Bourse du Travail à Paris

Face à la remise en cause permanente des libertés publiques, à la persistance d’un racisme systémique, une coalition regroupant des organisations syndicales, associatives, des collectifs militants des quartiers populaires ainsi que des juristes et chercheurs en sciences sociales s’est constituée. Attac participe à ce cadre. Une première initiative aura lieu jeudi 4 avril à 18h30 à la Bourse du travail, salle Henaff, 29 boulevard du Temple, Paris 11.Forum coalition

Les lois liberticides se cumulent. L’étau sur nos droits se resserre, la restriction s’opérant de façon cumulative par touches successives. Les règles de l’état d’exception ont été transposées dans la loi ordinaire.
Résultat : des assignations à résidence, des manifestations interdites, des perquisitions abusives, des interpellations préventives, des arrestations arbitraires, la liberté d’expression – notamment des associations – étouffée, voire pire des dissolutions. Tout cela à l’encontre d’une population révoltée par les injustices sociales et l’inaction écologique.

De plus en plus de syndicalistes sont interdit-es d’exercer et renvoyé-es devant les tribunaux. Des journalistes empêché·es d’exercer. Alors que règne une crise du logement, le gouvernement ne trouve pas mieux à faire qu’à s’attaquer aux sans-logis et au logement social. La chasse aux migrant·es continue et va même s’amplifier suite à l’inique loi Immigration. Les jeunes perçu·es comme arabes, noir·es, roms, gitan·es subissent sans raison des contrôles au faciès répétés et d’autres violences policières pouvant aller jusqu’au meurtre.

C’est aussi la logique du soupçon envers les personnes de religion musulmane, ou renvoyées à cette assignation, qui est devenue l’une des obsessions des gouvernements successifs. Un racisme systémique est à l’œuvre et les constats des organismes protecteurs des droits sont invariablement méprisés. Dans cette situation, où l’extrême droite attend patiemment son heure, il nous faut inventer des outils communs, une structure en commun. Avec notre diversité d’idées et de combats, uni·es il nous faut réagir !

Avec la participation de juristes, de chercheurs en sciences sociales, de militant-es des quartiers populaires et des organisations comme la CGT, la FSU, Solidaires, l’Union Syndicale Lycéenne, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des Avocats de France, La marche du 21, Droit au Logement, Attac, la Fondation Copernic, Coudes à Coudes, le Collectif de défense des quartiers populaires, le Collectif Peuple révolté, les Soulèvements de la terre, les Effrontées, le Collectif LPRS, Droits et mouvement sociaux, etc.

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