Que ce soit dans les raffineries, l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et nucléaire, les organismes sociaux, les banque-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie… les salarié.e.s de très nombreux secteurs professionnels se mobilisent depuis des mois dans leurs entreprises ou leurs services pour revendiquer et gagner de légitimes augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité. Les jeunes se mobilisent aussi, pour leurs conditions de vie et d’études ainsi que pour une réforme des bourses ambitieuse.
Le mouvement des lycées professionnels, d’ores et déjà décidé pour le 18 octobre, s’inscrit dans cette dynamique.
Pourtant et alors qu’elles réalisent d’énormes profits, les entreprises de la branche Pétrole, en particulier Total ou Exxon, refusent d’accéder, aux exigences des salarié.e.s massivement mobilisés par l’ouverture immédiate d’une négociation sérieuse. Ces dernier.e.s réclament avant tout le rattrapage de l’inflation et une meilleure répartition des richesses créées par les travailleuses et travailleurs, alors que des milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires.
C’est cette situation de blocage patronal qui crée aujourd’hui la pénurie de carburants. Mardi dernier, une limite a été franchie par le gouvernement, annonçant faire procéder aux réquisitions des salarié.e.s des raffineries et dépôts par les préfectures. Elles sont en cours depuis hier. Cette procédure déjà condamnée par l’OIT constitue une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales.
La mobilisation gagne des secteurs de plus en plus nombreux dans le privé comme dans le public. Elles et ils obtiennent par leurs actions avec leurs organisations syndicales l’ouverture de nouvelles négociations et des avancées salariales significatives. C’est aujourd’hui qu’il faut se mobiliser dans tous les secteurs professionnels, public comme privé.
C’est pourquoi les organisations syndicales et les organisations de jeunesse signataires décident d’appeler ensemble les travailleuses et travailleurs et la jeunesse à la mobilisation y compris par la grève le mardi 18 octobre pour l’augmentation des salaires, des pensions et minima sociaux, et l’amélioration des conditions de vie et d’études.
Elles appellent également les salarié.e.s, les retraité.e.s, les privé.e.s d’emploi et la jeunesse à se mobiliser pour la défense du droit de grève en participant aux rassemblements organisés devant les préfectures et sous-préfectures.
Le 18 octobre, elles s’engagent à organiser partout avec les jeunes et les salarié.e.s des différents secteurs professionnels des mobilisations et actions, dans les entreprises et les services.
Faut-il obliger le patronat à augmenter les salaires ou plutôt casser les grèves ? Ce gouvernement a visiblement choisi la deuxième solution : la première ministre a annoncé aujourd’hui la réquisition de personnels dans les raffineries dont les salarié·es font grève depuis deux semaines à Exxon et Total Energies.
Les ministres se succèdent dans les médias tantôt pour se féliciter d’un accord bancal (CFDT-CFE-CGC), considéré comme insuffisant par les personnels (Exxon), tantôt pour considérer une grève non légitime, car “en amont” de négociations qui ont franchement tardé à seulement s’ouvrir (Total Energies).
Pour Solidaires, un gouvernement n’a pas à s’ériger en arbitre de la légitimité d’une grève, ni à se transformer en casseur de grève ! Rappelons, s’il le fallait, que les premier·es touché·es par la grève sont les salarié·es qui se privent de leurs salaires ! Que la colère sociale est plus que légitime alors que les actionnaires des groupes pétroliers se gavent de dividendes tandis que les travailleurs et travailleuses peinent à obtenir 5 ou 6 % d’augmentation de salaires alors que tout augmente.
La grève a un impact et peut transformer le quotidien (le principe du blocage est un levier puissant des grèves. C’est le patronat, en refusant d’augmenter les salaires, qui est responsable des désagréments sur le quotidien.
Ces travailleurs·euses donnent un seul signal : c’est par la lutte collective qu’on peut faire plier toutes celles et ceux qui tous les jours assoient leur richesse et leur puissance sur le dos de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement a clairement choisi son camp depuis longtemps, celui des riches et du patronat.
Solidaires apporte son soutien total aux grévistes
L’Union appelle à aider concrètement les grévistes menacé·es de réquisition dans les Bouches du Rhône, le Rhône et en Seine Maritime et à organiser des rassemblements unitaires de soutien le plus rapidement possible sur tout le territoire.
Sud éducation 78, comme la majorité des syndicats du secteur, dénonce la réforme de l’enseignement professionnel annoncée par le président. Celle-ci vise à détruire purement et simplement le Lycée professionnel. C’est une atteinte au droit à l’éducation pour les élèves de la voie pro.
La réforme Blanquer de 2018 avait déjà supprimé 300 à 400 heures de cours en Bac Pro, 200 heures en CAP. Augmenter les périodes de stage de 50 % c’est faire encore pire. Les risques concrets et immédiats ? Pour les personnels : reconversions forcées, mutations impossibles, suppressions de postes et licenciements de contractuels. Pour les élèves : pertes massives d’heures de cours, soumission accrue aux patronats locaux.
Macron a annoncé que son projet s’appliquerait établissement par établissement avec la « liberté » d’adapter les heures de cours. Les entreprises pèseraient dans les choix. C’est le service public subordonné aux intérêts privés. C’est la fin des horaires disciplinaires identiques partout, donc de l’égalité de traitement des personnels et d’un même droit à l’éducation pour les élèves.
Macron veut aller vite. Les premiers décrets réglementaires seraient publiés dès janvier 2023, son projet s’appliquerait dès la rentrée de septembre 2023. Nous aussi nous devons agir ! L’intersyndicale qui appelle à la grève le 18 octobre est très large : elle doit se traduire par une riposte forte et déterminée des personnels, dès maintenant.
SUD éducation 78 appelle les personnels des LP à se saisir massivement de la journée de grève du 18 octobre et surtout à se réunir en Assemblées générales pour décider des suites, dès novembre.
Sud éducation 78 sera présent, aux côtés de Kai, des camarades du 92 et de toutes celles et tous ceux qui se rendront devant le ministère pour dénoncer la répression syndicale et appuyer la saisine de la défenseure des droits par Sud éducation pour mettre en lumière la discrimination syndicale dont notre organisation est victime.
Mardi 11 octobre : rassemblement à Nanterre, en face du lycée Joliot-Curie, de 11h30 à 13h00
Mardi 11 octobre : rassemblement à Paris, devant le Ministère de l’Education nationale (Angle : rue de Grenelle/boulevard Raspail – Métro Rue du Bac) 14h30
Notre camarade Kai Terada, co-secrétaire départemental de SUD éducation 92, fait actuellement l’objet d’une procédure de répression anti-syndicale. Il s’est vu notifier le jeudi 22 septembre, le lendemain d’une mobilisation très réussie devant le ministère, une mutation dans un lycée des Yvelines. Le rectorat justifie cette mesure en évoquant nommément son activité syndicale. Le ministre a écrit à Kai jeudi 29 septembre pour lui signifier qu’il levait sa suspension : c’est absurde puisqu’il est affecté dans un nouvel établissement, mais cela montre que le dossier est sur la table du ministre.
En effet, la répression dont Kai fait l’objet est la dernière d’une longue suite de répressions depuis plusieurs années, dans deux vagues principales. La première est la répression suite aux mobilisations contre les E3C, dans une logique typique de l’autoritarisme de Blanquer. Cela a été le cas au lycée de Melle (79), au lycée Mauriac de Bordeaux (33), au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (63), à Dole (39) ou à Cahors (46) par exemple.
La seconde, peut-être plus inquiétante encore, concerne des personnels victimes de “mutations dans l’intérêt du service”. Dans ces situations, des syndicalistes font l’objet de décisions administrative de mutation qui ne font l’objet d’aucune procédure contradictoire, puisque depuis la loi de transformation de la Fonction publique en 2018 il n’est plus besoin de les présenter en commission paritaire. C’est tout simplement le fait du prince, qui n’est pas acceptable dans un État de droit. Cela a été le cas au collège République de Bobigny (93), à l’école Marie Curie de Bobigny (93), ou encore à l’école Pasteur de Saint-Denis (93). C’est le cas maintenant de Kai Terada.
Dans une majorité de ces situations, ce sont des personnels de SUD éducation qui sont visés : en effet, notre syndicat, dont les équipes sont toujours en première ligne des mobilisations, est dans le viseur du ministère depuis Blanquer.
Il faut mettre un coup d’arrêt à la politique ministérielle ! Obtenir la réintégration de Kai, ce serait une victoire pour le syndicalisme dans son ensemble, et au-delà pour le droit des personnels à se mobiliser en défense du service public d’éducation.
Pour SUD éducation, il est temps de passer à la vitesse supérieure pour gagner !
Pour cela, SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à construire une grande journée d’action en soutien à Kai et à tou·tes les victimes de la répression anti-syndicale le 11 octobre :
par la grève
par des rassemblements dans les territoires
SUD éducation prendra contact avec les intersyndicales aux différents niveaux pour faire de cette journée une réussite dans les territoires. SUD éducation invite les personnels à s’emparer de cette journée de mobilisation pour protester contre toutes les situations de répression anti-syndicales qui existent localement.
Au sommaire : manifestation Salaires et retraites à Mantes-la-Jolie, transports à Limay, rencontre-exposition procès Lombard à Limay
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Témoignage. Un salarié du Technocentre raconte ce qui l’a amené à se syndiquer récemment à SUD.
Alors que j’étais étudiant en Chimie à l’IUT de Rennes, nous avions dans la dernière année scolaire une session d’une demi-année d’initiation au Droit et au Juridique.
Je me souviens très bien de notre professeur de Droit. Bien que donnant normalement des cours à des élèves appelés à devenir juge ou avocat, il se mettait à notre niveau pour nous expliquer des principes parfois complexes. Ses cours étaient très intéressants.
Il nous a un jour parlé du syndicalisme. Et il nous a dit que c’était alors que nous étions jeunes qu’il fallait adhérer à un syndicat. Il se doutait que peu d’entre nous le ferait et que cela était dommage.
J’avais alors 21 ans. Et c’est il y a 3 ans, à l’âge de 53 ans, que je me suis syndiqué !
Pour moi se syndiquer est une façon, à mon niveau, de faire partie de la vie sociale de notre pays. C’est un acte civique comme de voter.
C’est aussi participer à la vie de l’entreprise.
Et c’est aussi, bien sûr, mieux connaitre ses droits, et les faire respecter.
Je ne vais pas vous faire un couplet sur le long passé du Droit du travail et du combat de nos ainés. Mais néanmoins, lorsqu’on regarde autour de nous dans le monde, et même en Europe et en France, on voit le recul de certains acquis sociaux et sociétaux. Il y a toujours un risque de voir la situation reculer dans le mauvais sens.
Alors votez en novembre prochain ! Cela donnera plus de poids aux syndicats pour vous représenter et vous défendre. Et pensez aussi à la possibilité d’adhérer à un syndicat, ce qui ne peut que lui donner plus de possibilités d’action.
Et pourquoi SUD ?
Je me suis syndiqué à SUD parce que je connaissais une ancienne collègue qui y était déjà adhérente. Et parce que je pense que SUD défend bien le droit des salariés, qu’ils soient APR, ETAM ou cadres.
SUD n’hésite pas à s’engager, à défendre les salariés et à négocier dans leurs intérêts. SUD est peut-être encore petit, mais surement costaud !
Grace à leur motivation sans faille, la grève des employé·e·s de PEI travaillant sur le Technocentre Renault basé à Guyancourt dans les Yvelines (nommé TCR dans cet article) s’est soldée par une victoire le 3 juin. Retour sur un mois de mai mouvementé.
Menacé·e·s de perdre au mieux 20% de leur salaire, au pire leur emploi, 80 salarié·e·s du nettoyage se sont opposé·e·s à la multinationale Renault et à PEI, une société du groupe T2MC qui figure au Top 10 des entreprises de propreté françaises. Le 3 juin 2022, après un mois de grève totale et active, les représentant·e·s des grévistes et la direction de PEI ont signé un protocole de fin de conflit qui donne satisfaction à une grande partie des revendications des grévistes. Ce protocole comprend entre-autres les points suivants :
Un plan de départ volontaire du TCR réclamé par les salarié·e·s éreinté·e·s par des années de dur labeur et souvent exposé·e·s à des produits très nocifs. Ces départs pouvant s’effectuer dans le cadre d’une Rupture Conventionnelle Collective (RCC) avec indemnité supra-légale de 20% ou d’une mutation au volontariat sur la région parisienne (rapprochement de son domicile, changement pour une meilleure adaptation de son temps de travail…)
Une répartition des heures de travail pour les salariés qui resteront au TCR permettant d’éviter le recours au chômage partiel et la perte de salaire correspondante.
L’ouverture de négociations pour améliorer les conditions de travail et ajuster la charge de travail par un renforcement des effectifs si nécessaire.
Une nouvelle organisation du travail pour les salariés de PEI qui travaillent à Renault Lardy (Essonne) permettant de mettre fin au chômage partiel et à leur obligation de travailler sur plusieurs sites.
La fin du chômage partiel pour les salariés de PEI qui travaillent dans les usines Renault.
Le paiement des jours de grève.
L’engagement qu’il n’y aurait aucune sanction pour fait de grève.
Pas mal non ? Pendant ce mois de lutte, les grévistes de PEI nous ont donné une sacrée leçon de courage et de détermination ! Les directions de Renault, de PEI, mais aussi de certains syndicats de Renault ont tellement de mépris pour ces travailleuses et travailleurs de l’ombre issu·e·s à 100% de l’immigration qu’elles sont convaincues que les grévistes ont été manipulé·e·s. Ces costards-cravates sont incapables d’imaginer que les personnes qui nettoient leur merde sans broncher, s’exposent aux risques de contamination au covid dans l’indifférence quasi générale ont la niaque et la force de les faire plier. Cette victoire leur a montré, nous a montré qu’il n’y a pas que dans l’ancien testament ou chez Disney que les petit·e·s gagnent contre les gros·se·s.
La lutte des salarié·e·s de PEI du TCR en quelques dates :
Mars 2020: 1er confinement et début du chômage partiel.
La direction de PEI, probablement à la demande de Renault, a imposé le chômage partiel à 80% des salarié·e·s. Alors que les agents de PEI payé·e·s au Smic horaire avaient déjà du mal à boucler les fins de mois avant la crise du covid, ce chômage partiel auquel s’ajoute la diminution des primes comme la « prime panier » réduit significativement les montants perçus en fin de mois. La grogne au sein du personnel de PEI a commencé à ce moment-là.
Lundi 11 avril 2022 : Le démantèlement annoncé du TCR… Et une autre bonne nouvelle.
Présentation en CSSCT (Commission santé, sécurité et conditions de travail) du projet de cession avant fin 2022 de l’immobilier du TCR qui appartient au Groupe Renault par l’intermédiaire de sa filiale, la Société Civile Immobilière Plateau de Guyancourt. Ainsi, malgré un vote défavorable de 100% des élu·e·s lors du CSE du 14/04 (fait extrêmement rare), dès le début 2023, Renault deviendra locataire de ces locaux qu’elle a fait sortir de terre en 1998. Le projet mentionne que Renaut ne louerait plus que 76% des locaux au 1er janvier 2025, les 24% restants seront loués à d’autres sociétés… Avec ce changement de propriétaire et la désaffection des locaux, que vont devenir les salarié·e·s des entreprises de prestation de services PEI, Elior, Vestalia, Docaposte, Samsic, Penelope etc. ? En fin de réunion, comme si c’était un point de détail, la direction de Renault annonce aux représentant·e·s du personnel qu’elle a décidé de « mettre en veille » certains locaux du Technocentre tous les vendredis. Outre les répercussions sur pour les salarié·e·s Renault, la conséquence directe est la réduction du nombre d’heures de travail – et donc de salaire – pour les sociétés de prestation, principalement PEI pour le nettoyage et Elior pour les selfs (4 selfs sur les 5 encore en activité seront fermés les vendredis). Évidemment cette décision est unilatérale et ne fait pas l’objet d’une consultation des élu·e·s. De toutes façons, comme on l’a vu plus haut, le vote dans ce type d’instance n’a aucune valeur.
Jeudi 14 avril : Mépris pour les prestataires.
Communiqué interne officiel de la directrice des établissements Renault d’Ile de France : « Afin d’adapter les frais de fonctionnement des installations à la baisse de fréquentation des sites et au contexte économique, les zones tertiaires de certains bâtiments du site du Technocentre seront mises en veille les vendredis. […] Je suis consciente que ces fermetures pourront engendrer certains désagréments mais elles sont importantes pour contribuer au plan d’économie nécessaire au redressement du Groupe. » Traduction : une fois de plus, les prestataires servent de variable d’ajustement pour optimiser la trésorerie de Renault… Les « désagréments » pour les salariées de PEI et Elior, c’est juste la perte d’approximativement 20% de leurs salaires déjà bien maigres… Mais cela ne compte pas pour cette sabreuse.
Lundi 25 avril : C’est parti !
Premier jour de grève à l’appel des syndicats de PEI (FO, CFDT, CGT et SUD) soutenus par SUD Renault. Après 2 jours de joyeux tintamarre dans les couloirs et bureaux du TCR, les grévistes suspendent leur mouvement quand leur direction affirme qu’elle répondrait favorablement à leurs revendications.
Lundi 2 mai : Fête de la rupture du jeûne (Aïd el-Fitr).
On ne commence pas une grève un jour de fête… Eh oui, c’est aussi ça la réalité du secteur du nettoyage…
Mardi 3 mai : La direction de PEI a trahi ses engagements, la lutte reprend.
La direction étant revenue sur ses promesses de la semaine précédente lors du CSE (Comité Social et Economique), les salarié·e·s réuni·e·s en AG décident la reprise de la grève illimitée. À cette date, l’accès au site est encore possible aux grévistes mais interdit aux élu·e·s PEI exterieur·e·s au site, ce qui constitue une atteinte incontestable aux droits syndicaux. Pendant trois jours, les grévistes ont à nouveau animé le TCR en circulant, joyeux·ses mais déterminé·e·s, dans les bâtiments et les selfs à l’heure du repas, en occupant l’accueil principal etc… Elles et ils ont aussi un peu dérangé la visite protocolaire de M. Senard, le président du conseil d’administration de Renault. Alors que l’intégrité physique de ce môssieur n’était pas en danger, il a été exfiltré vite fait… Cachez cette plèbe que je ne saurais voir. À cette occasion, les grévistes de PEI ont pénétré dans le Saint des saints, à savoir le Design… Ce qu’aucun syndicat Renault n’a jamais fait (leçon numéro 1). Chaque jour, la poursuite de la grève est soumise au vote lors d’assemblées générales des grévistes plus ou moins assimilables à un comité de grève – le Délégué Syndical Central (DSC) FO de PEI demeurant l’animateur principal de ce mouvement.
Jeudi 5 mai : Les grévistes bloqué·e·s.
1er jour de désactivation des badges des salarié·e·s de PEI, y compris de certain·e·s non-grévistes. Les grévistes sont un peu pris·e·s de court, ne pouvant plus s’adresser aux occupant·e·s du TCR, dans l’ensemble assez bienveillant·e·s face à ce mouvement, ni poursuivre leur grève active sur le terrain. Elles et ils se rassemblent sur le parvis, face à l’accueil principal qui est encore ouvert pour les visiteurs et visiteuses.
Vendredi 6 mai : La « guerre de position » commence.
La direction a fait installer des barrières 20 mètres devant l’accueil principal. La présence des huissiers et gros bras sollicités par la direction de Renault commence à s’étoffer. Apparaissent un maître-chien et des cow-boys autres que ceux habituellement présents sur le TCR ; ces derniers étant peut-être jugés trop proches des grévistes car eux-mêmes craignent pour la pérennité de leurs emplois. Les grévistes partent en cortège sur la rocade qui ceinture le TCR, ce qu’aucun syndicat Renault n’a jamais fait (leçon numéro 2).
Lundi 9 mai : La « guerre de position » s’installe.
La première échauffourée entre les grévistes et la sécurité se solde par la reprise de l’esplanade où le premier « Tchep de grève » est partagé dans la joie. Ce repas convivial où nous découvrirons des saveurs jusqu’alors inconnues de nos palais aseptisés sera le premier d’une longue série. Première tentative d’intimidation par la police appelée par Renault. Étonnamment ils recherchent le secrétaire de SUD Renault TCR… Mais qui a bien pu leur donner son nom ? À cette date, le syndicat SM-TE du TCR sort un tract de soutien aux grévistes. À part SUD Renault qui a intégralement et activement soutenu la grève et la CGT, ce sera la seule autre expression de solidarité des syndicats Renault. Édifiant.
Mardi 10 mai : Début de la guerre de mouvement qui durera jusqu’à la fin de la grève.
Pas facile pour 80 grévistes de bloquer 19 entrées piétons et au moins 4 entrées véhicules réparties sur 150 hectares de terrain. Il s’engage donc un jeu du chat et de la souris pour empêcher les camions de pénétrer sur le site. On bloque une entrée, ils en ouvrent une autre… Des plans avec « itinéraires bis » sont distribués aux camionneurs pour contourner les piquets de grève pourtant maigres. A 80, les grévistes de PEI ont quand-même bien donné du fil à retordre à Renault sur ce site où travaillent approximativement 11000 salarié·e·s Renault et prestataires (leçon numéro 3).
Mercredi 11 mai : La direction de PEI rencontre une délégation de grévistes.
Ces dernièr·e·s demandent : « Pas de mutation, pas de licenciement, pas de perte de salaire, un plan de départ volontaire. » La direction répond en rappelant le diktat imposé par Renault : Réduction de 3 942 heures de nettoyage par mois sur le TCR, soit 27,6% du volume actuel. Il en résulterait 30 suppressions d’emplois (22 salarié·e·s à temps complet et 8 à temps partiel sur un effectif de 130). Avec les personnes qui bossent sur d’autres établissements concernés par les suppressions de postes, ce serait au total entre 60 et 80 salarié·e·s de PEI travaillant sur des sites Renault d’Ile-de-France qui risquent de perdre leur emploi.
Jeudi 12 mai : Coucou, c’est la maréchaussée!
3 cognes débarquent sur le piquet en tenue d’apparat (gilet pare-balles et tout le toutim). Appelés par la direction de Renault, on comprend de qui cette dernière veut la peau quand les condés demandent à nouveau à parler au secrétaire de SUD Renault TCR dont le nom leur a été opportunément communiqué et qui s’est vu gratifié du statut de « référent »… Bref, la direction de Renault, après avoir condamné l’entrée des poids-lourds (appelée PC4) de peur que les méchant·e·s grévistes pénètrent sur le TCR le couteau entre les dents, a demandé à la police de faire dégager cette entrée qui est devenue le point de ralliement des salarié·e·s en lutte de PEI. Pour que les poids-lourds puissent à nouveau entrer sur le site, la police menace de faire intervenir les CRS… Ça se tend. AG immédiate des grévistes qui, après des prises de paroles mémorables de salariées très déterminées, décident unanimement de ne pas céder. « On lâche rien ! » Les CRS ne sont jamais venus, zaï zaï zaï zaï…
Vendredi 13 mai : CSE extraordinaire de PEI : Larmes de crocodile.
Pour la direction de PEI, c’est Renault les méchants dans l’affaire… Ce n’est pas tout-à-fait faux mais quand les patrons s’opposent à toutes les demandes de la délégation arguant des millions d’euros à rembourser sur 9 ans, outre le fait qu’on connait bien cette vieille ficelle, on est en droit de rappeler l’appartenance de PEI à T2MC qui se targue d’être au TOP 10 des entreprises de propreté et dont le patron, M. Mohamed Tandert, roule en Maserati… Donc du fric, il y en a ! Par ailleurs, il faudrait nous expliquer comment une boîte qui n’a que très peu de frais fixes puisque son cœur de métier est le nettoyage de locaux dont elle n’a pas la charge et qui ne fait aucun investissement peut avoir un tel gouffre dans sa comptabilité… Que les ronds-de-cuir fassent des micmacs de comptabilité (comme graisser abondamment la patte de l’acheteur Renault en charge de la prestation de nettoyage – authentique !) ce n’est pas une nouveauté, mais ce n’est pas aux travailleuses et travailleurs de base d’en faire les frais !
Mardi 17 mai : Salarié·e·s Renault, Salarié·e·s PEI, du TCR ou de Lardy, toutes et tous uni·e·s!
Rassemblement sur le site Renault de Lardy (Essonne) à l’initiative des syndicats CGT et de SUD Renault qui se battent pour la pérennité des emplois sur ce site à l’avenir incertain à cause des « choix stratégiques » de la direction de Renault. Forte présence et prises de parole des grévistes de PEI. Sur le TCR des grévistes maintiennent le piquet de grève devant le PC4.
Lundi 23 mai: À Boulogne comme au TCR, la sécurisé se fait déborder.
Les grévistes de PEI réussissent à pénétrer dans le siège social de Renault situé Quai Le Gallo à Boulogne Billancourt, ce qu’aucun syndicat Renault n’a jamais fait (leçon numéro 4). Elles et ils ont mis de la couleur et de la joie dans ce triste bâtiment où se joue l’avenir de milliers de travailleuses et travailleurs. Il n’est pas certain que cette action très symbolique ait influencée la direction de Renault en quoi que ce soit mais cette nouvelle gageure a encore rapproché les grévistes certain·e·s d’avoir réalisé un véritable coup de force. Renault aurait porté plainte contre cette intrusion impromptue. Évidemment, qui le commissariat de Boulogne veut-il « entendre » ? le secrétaire de SUD Renault TCR pardi. C’est de l’acharnement. Merci la direction de Renault. Au TCR, les grévistes ont également réussi à pénétrer sur le site et fait un petit tour, histoire de rappeler aux salarié·e·s Renault qu’ils et elles sont toujours là et déterminées.
Mardi 24 mai : À l’usine de Cléon, les petits chefs jouent les gros bras.
Une quinzaine de grévistes de PEI ont fait le trajet jusqu’à l’usine Renault de Cléon (Seine Maritime) où PEI est également présente. Ils et elles ont pu pénétrer dans l’usine et ont été accueilli·e·s amicalement par la CGT Renault du site qui a l’habitude de soutenir les prestataires emmerdé·e·s par leur hiérarchie. Moins amicale a été la réception des petits chefs Renault qui se sont crus investis de la mission de protéger le self où les grévistes de PEI voulaient rencontrer les personnes travaillant dans cette usine… Ces garde-chiourmes zélés ont été responsable d’une bousculade qui s’est soldée par une camarade gréviste aux urgences de l’hôpital de Rouen. Rien de tel pour resserrer encore plus les liens entre les grévistes. Une attaque contre l’un·e d’entre nous, c’est une attaque contre tou·te·s ! Fait rarissime, 5 camions de CRS ont pénétré dans l’enceinte de l’usine. La direction devait vraiment chier dans son froc.
Suite à cette action, la CFE-CGC de Cléon a distribué un tract particulièrement nauséabond dénonçant « un 1er échelon de violence inquiétant » et assurant son « soutien à l’ensemble des salariés qui ont essayé d’éviter que des personnes extérieures à l’établissement avec des intentions non déterminées ne rentrent dans les ateliers ». Bien entendu, la violence que dénoncent ces les chiens de garde de la direction n’est pas celle des patrons voyous ni celle des petits chefs qui ont fait le coup de poing contre des grévistes pacifiques majoritairement féminines.
Mercredi 25 mai : Les PEI à l’assemblée générale des actionnaires.
Nos camarades n’ont pas été convié·e·s mais elles et ils se sont invité·e·s. Évidemment, comme les prolos en lutte ça fait peur (surtout quand ce ne sont pas des descendant·e·s directes de Clovis), il y avait le déploiement policier ad ’hoc pour protéger la petite sauterie de ces braves gens qui vivent sur le dos des travailleuses et travailleurs. Les grévistes sont resté·e·s sur le trottoir, ce qui a donné lieu à de nouvelles prises de paroles mémorable de salariées grévistes.
Lundi 30 mai : Au tour de la direction de PEI de chier dans son froc.
Celle-là, ils ne l’ont pas vue venir : La descente des grévistes au siège social de PEI à Morangis (Essonne). One more time : Sono tonitruante, déambulations colorées et joyeuses dans les locaux de la direction et « Tchep de grève ». Même si ce bâtiment n’est ni un site client, ni un lieu de production, il semblerait bien que la visite intempestive des grévistes ait marqué un tournant dans la lutte car c’est au cours de cette semaine que la direction de PEI a fini par accepter de s’atteler à un protocole de fin de conflit tenant compte des revendications légitimes des grévistes.
Mardi 31 mai: La direction de PEI fait rentrer des intérimaires de Adecco.
Évidemment c’est illégal mais, bien que la direction de Renault ait tenté de faire croire que cette grève n’a aucun impact sur le nettoyage des locaux, les photos prises dans les bâtiments prouvent le contraire… Il y a fort à parier que Renault, constatant les nombreuses lacunes sur l’hygiène et la propreté a imposé à PEI de faire ce qu’il fallait pour invisibiliser l’impact de la grève.
Mercredi 1er juin : Un CSSCT extraordinaire, enfin, après 3 relances de SUD.
La direction de Renault affirme qu’il y aurait 50 non-grévistes sur 120 salariés de PEI du Technocentre, ce à quoi le RS de SUD rétorque que PEI a fait rentrer des salarié·e·s d’autres sites (Plessis, Boulogne.) et des intérimaires d’Adecco. Tout en reconnaissant que l’état de propreté du Technocentre s’est dégradé, la direction de Renault affirme que le nombre de non-grévistes permettrait d’assurer un service minimum. Elle refuse de négocier directement avec les grévistes arguant que la grève est uniquement « la faute de la direction de PEI qui ne sait pas gérer son personnel ». La possibilité que Renault réduise le nombre de salarié·e·s de PEI sur le Technocentre serait prévue dans le contrat commercial passé entre Renault et PEI, donc le constructeur considère ne rien avoir à se reprocher.
Jeudi 2 et vendredi 3 juin : La direction de PEI craque, ça se précipite.
Jeudi, réunion de négociation entre la direction de PEI et les représentant·e·s des grévistes. Le protocole de fin de conflit obtenu est présenté aux grévistes et soumis au vote lors de l’AG de vendredi matin. Le protocole est accepté et la grève suspendue. Suspension de courte durée car la direction de PEI se dédie à nouveau et refuse de payer les jours de grève. Ni une ni deux, les salarié·e·s en lutte se remettent illico en mouvement, trompent la vigilance des gardiens, pénètrent tou·te·s sur le site, vont mettre de l’ambiance dans le seul self ouvert et s’installent dans le hall principal déterminé·e·s à occuper le terrain le temps qu’il faudra. On ne sait pas si c’est Renault qui a sonné la fin de la partie et imposé à la direction de PEI de faire ce qu’il fallait pour que cette occupation cesse ; quoi qu’il en soit, en milieu d’après-midi, la direction de PEI signifie au DSC FO de PEI qu’elle respectera les termes du protocole proposé la veille. C’est la victoire ! Les grévistes quittent le site en cortège au son de l’internationale, le sourire aux lèvres et le poing tendu. Le soir même, le protocole de fin de conflit est signé.
Mardi 7 juin : Tête haute et larmes de joie.
Un grand moment d’émotion que ce retour à un travail pourtant épuisant. Pour les grévistes de PEI, cette reprise marque la fin victorieuse d’une lutte exemplaire, la fin d’une parenthèse pendant laquelle elles et ils ont partagé les AG, les décisions soumises aux votes, les blocages, les occupations, les cortèges, les diffusions de tracts, les collectes, les repas conviviaux, mais aussi les frictions avec les Cerbères, les moments de doutes, de crispation et parfois de démotivation… Mais cette reprise marque également le début d’une amitié indéfectible, de celles qui lient les camarades de lutte qui ont tant partagé. A leur arrivée sur leurs lieux de travail, plusieurs militant·e·s de PEI ont été congratulé·e·s, voir ovationné·e·s par des salarié·e·s Renault et d’autres prestataires. Il serait injuste de ne pas citer les nombreuses marques de solidarité comme les versements à la caisse de grève, la distribution de bouteilles d’eau etc… Mention spéciale aux salarié·e·s de Vestalia dont le lieu de travail (le magasin) est situé à coté du PC4 où se tenait le piquet de grève et qui ont manifesté leur soutien aux grévistes, entre autres en mettant généreusement la main à la poche… Il faut dire qu’ils et elles ont mené plusieurs combats dont une grève assez dure en février 2020 car, comme les agents de PEI, ils et elles font les métiers les plus accidentogènes dont Renault s’est débarrassé, bossent dans des conditions déplorables et subissent le mépris de leur direction et de celle de Renault.
Solidaires 78 remarque et se réjouit des pratiques de cette lutte : Autogestion, comité de grève, démocratie directe, assemblée générale souveraine… Ici, des esprits chagrins pourront critiquer le rôle occupé par le DSC FO de PEI et les élu·e·s de PEI « hors sol », affirmer que « ce n’est pas un véritable comité de grève » etc… Cependant, l’AG quotidienne a été mise en place dès le début de la grève et les décisions étaient prises collégialement, y compris la signature du protocole de fin de confit. Dont acte. Cette lutte d’un mois a rapproché les salarié·e·s de PEI qui se connaissaient peu et se rencontraient rarement du fait de leurs horaires décalés et de l’éparpillement de leurs lieux de travail sur ce site immense. Le seul regret est que ce mouvement n’ait pas fait tache d’huile et que les employé·e·s des sociétés de prestation citées plus haut ne se sont pas raccroché·e·s au mouvement alors qu’ils et elles devraient se sentir concerné·e·s. Mais tout n’est pas perdu car les grévistes de PEI ont prouvé qu’on peut encore gagner face à des patrons voyous. Une graine a été plantée, espérons qu’elle portera ses fruits.
D’après un article initialement paru dans Courant Alternatif n° 322, signé « O Cangaceiro », le 30 juin 2022
Le lycée professionnel est de nouveau dans le viseur du ministère. SUD éducation est, avec les personnels des lycées professionnels, prêt à se mobiliser pour mettre un coup d’arrêt à cette politique de casse de l’enseignement professionnel.
Le projet Macron/Grandjean vise à détruire purement et simplement le Lycée professionnel. C’est une attaque frontale contre les personnels. C’est une atteinte au droit à l’éducation pour les élèves de la voie pro. Aujourd’hui il faut une riposte d’ampleur : seule la grève le permet.
Les tracts de SUD éducation à diffuser à vos collèges !
L’annonce de l’augmentation de 50% des périodes de stage en entreprise en lycées professionnels est désormais actée par la présidence et le gouvernement, et ce dès la rentrée 2023. Elle s’accompagne d’une mise en place locale des formations et des volumes d’enseignement, à la carte, lycée par lycée. Et met au cœur du réacteur le « monde de l’entreprise ».
Le verdict du procès en appel France Telecom est tombé… À cette occasion, l’Union syndicale Solidaires 78 organise une série d’événements autour de cette affaire…
Le 05/10 rencontre, projection (Les Impactés), débat, lectures et repas partagé (à la librairie La Nouvelle Réserve, Limay, de 18 h à 22 h)
Du 27/09 au 11/10 : exposition des dessins de Claire Robert sur le procès (à la librairie La Nouvelle Réserve, Limay, de 10 h à 19 h)
La journée interprofessionnelle de grève pour nos salaires a débuté à Mantes dès 11 heures avec un rassemblement devant la gare.
Certain·es grévistes ont ensuite rejoint la manifestation parisienne pendant que d’autres se retrouvaient à Limay pour un repas partagé suivi d’un moment d’éducation populaire sur le décryptage de nos fiches de paie.
Une belle journée qui visait aussi à ancrer les mouvements nationaux dans le local…
Abondance mon cul ! Tract distribué le 29 septembre par les grévistes
La fin de l’abondance nous est annoncée depuis un palais cossu, mais de quelle abondance parle-t-on ?
Non au mépris de ceux qui veulent nous faire choisir entre nous chauffer et manger correctement.
Non au mépris de ceux qui nous donnent des conseils pratiques pour nous faire porter des cols roulés plutôt que d’allumer le chauffage, ou d’éteindre le WiFi pour faire des économies d’énergie.
Non au mépris de ceux qui nous expliquent depuis leur fauteuil doré qu’il n’y a plus d’argent et qu’on coûte trop cher par rapport à nos voisins.
Non au mépris de ceux qui nous disent qu’on est déjà gâtés parce qu’il y une ristourne de quelques centimes sur l’essence et des augmentations de pacotilles, qui sont loin de compenser l’inflation.
C’est le mépris d’une classe, celle des riches et des puissants, qui sont d’autant plus gras à mesure que nous galérons. Quand certains s’enrichissent alors que d’autres s’appauvrissent, est-ce vraiment une coïncidence ?
Il faut aussi remettre les pendules à l’heure : qui prend la population en otage ? Ce serait nous, les grévistes, qui nous battons pour une vie digne pour tous ? Ou les patrons et l’État qui nous maintiennent dans la galère avec le blocage des salaires, du chômage et des pensions ?
Alors, pour gagner des augmentations de salaire, il est trop tard pour demander gentiment. Nous sommes en grève, parce que nous n’aurons que ce que nous prendrons. Nous appelons à s’organiser pour la généralisation de la grève, notamment contre les prochaines attaquées qui nous sont annoncées.