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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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antifascisme antiracisme Internationalisme Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Retraites

RN : ses promesses et mensonges, ses votes

Publié le 24 mai 2024 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

NON le Rassemblement National n’est pas une organisation politique comme une autre !

OUI le Rassemblement National – et toute l’Extrême droite – est liberticide, raciste, sexiste, réactionnaire en termes de droits de l’homme et du travail, d’écologie et de progrès social !

Les lois que votent ou que rejettent ses parlementaires le prouvent !

Le sujet est complexe, tant ce parti politique avance masqué sur de nombreux sujets (le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, notamment). Il est brûlant parce que cette organisation se présente, mais est aussi présentée comme totalement intégrée dans le paysage politique français, par un certain nombre de médias et de chroniqueurs et chroniqueuses (inconscient·e·s ?).

Voici le tract en 4 pages, sa synthèse en 2 pages, et l’analyse des votes du RN en 43 pages. Ci-dessous, le texte du tract en 2 pages.

NOS VALEURS, NOS LUTTES

LEURS PROMESSES, LEURS MENSONGES, LEURS VOTES

Le ministre de l’Économie l’a clairement annoncé : l’État Providence, c’est terminé ! Dommage qu’il n’explique pas ce qu’est l’État Providence tant critiqué par les libéraux : c’est à dire la redistribution de nos cotisations sociales et de nos impôts – le ruissellement, en quelque sorte – au profit des personnes les plus modestes ou en difficulté (chômeurs et chômeuses, précaires, retraité·e·s, handicapé·e·s), et pour le fonctionnement des institutions : Écoles, Hôpitaux, Justice, Services Publics … Ce n’est donc pas de l’argent qui vient de la générosité de quelques mécènes, mais c’est notre argent, à tous et toutes – enfin presque. Presque, en effet, puisque les cadeaux fiscaux faits aux entreprises, c’est plus de 30% de pertes pour le budget de l’État chaque année, et les cadeaux fiscaux faits aux plus riches (notamment par Macron dès son arrivée en 2017 : plafonnement de l’imposition des dividendes et suppression de l’ISF) coûtent environ 8 milliards d’euros dans le budget 2024. Alors qu’au même moment, on demande 800 millions d’économies à l’Hôpital, et 1 milliard de sacrifices aux chômeurs et chômeuses.

L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité·e·s Solidaires, ce sont des syndicalistes qui, face aux multiples attaques dont les retraité·e·s sont l’objet, ont décidé de continuer la lutte syndicale afin d’améliorer les conditions de vie des retraité·e·s : montant minimum des pensions, augmentation des retraites, augmentation et élargissement des minima sociaux, développement des services d’aide à la personne, lutte contre l’explosion des restes à charge et dépassements d’honoraires dans la santé, mesures contre la fracture numérique, facilitation de la mobilité … Nous avons des revendications progressistes, et des propositions qui peuvent permettre d’y accéder : réforme des impôts, pour une fiscalité progressive, suppression des exonérations de cotisations non justifiées aux entreprises, instauration de cotisations sociales sur tous les revenus créés par le travail (salaires, dividendes, actions), lutte contre la fraude fiscale…

Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais la volonté politique de faire contribuer les plus aisé·e·s, et de répartir le budget autrement. Le ruissellement de Macron et de ses prédécesseurs, c’est des pauvres vers les riches : entre 2000 et 2020, les dividendes distribués aux actionnaires du CAC40 ont augmenté de 269 %. Pendant ce temps, entre 2004 et 2020, le montant moyen des pensions a augmenté de 35% ; entre 1996 et 2022, le salaire moyen dans le privé a augmenté de 14%.

En cette période de campagne électorale, nous allons être assailli·e·s de discours, de promesses, de slogans. Nous avons tout intérêt à bien lire ce qui nous est proposé, avant de voter, et de confronter les promesses aux actes, et tout particulièrement à ce que votent les élu·e·s des formations qui se présentent aux Élections Européennes. La démagogie sans complexes est de mise, et certain·e·s de ceux et celles qui se disent « candidat·e·s du peuple », très présent·e·s dans les médias, votent régulièrement, aux Parlements Européen et Français des mesures anti-sociales qui dégradent la vie des citoyen·ne·s « du peuple », justement : refus d’augmenter les salaires et les petites retraites, attaques contre la protection sociale, rejet des mesures à prendre pour protéger la planète et réduire la pollution, désaveu du soutien à l’Ukraine et de la condamnation de la guerre…

Salaires : L’arrivée de Macron à l’Élysée n’a pas amélioré la situation des « gens qui ne sont rien », des fainéant·e·s qui n’auraient qu’à « traverser la rue » pour trouver un job. Entre 2018 et 2023, le SMIC n’a augmenté que de 209 € bruts, soit environ 34€ par an (2,90€ par mois). Mais le parti présidentiel n’est pas seul à la manoeuvre, et le RN n’est pas en reste, qui rejette l’augmentation générale des salaires, et propose, en guise d’augmentation du pouvoir d’achat de 10%, d’exonérer les salaires de cotisations sociales jusqu’à 3 fois le SMIC. Ce que les salarié·e·s auront ainsi gagné de revenus, ils et elles devront supporter des baisses de remboursement santé et l’augmentation des assurances complémentaires (mutuelles).

Retraites : la lutte, en 2023, contre la réforme des retraites et le recul de l’âge de départ à 64 ans n’a pas mobilisé, à l’Assemblée nationale, un large éventail de député·e·s – et ceux et celles-ci étaient peu nombreux et nombreuses à faire « leur travail » de représentant·e·s des citoyen·ne·s et à les défendre. Le refus de débat du gouvernement, sa surdité face à la rue et à l’opinion et le passage de la loi par décret n’ont pas mécontenté tout le monde, voire même, par exemple, et malgré sa prétendue opposition à la réforme, le RN – qui n’a fourni aucun travail parlementaire, n’a proposé que quatre amendements – anti immigré·e·s – sur le sujet – a vu satisfaire sa revendication de retraite à 60 ans … après 40 années de cotisations ; c’est à dire, plus concrètement, le passage de l’âge de départ, au mieux à 64 ans – voire beaucoup plus, lorsque l’on sait que la moyenne d’âge d’entrée dans la vie active est à 25 ans.

Protection Sociale : La Sécurité Sociale est attaquée depuis bien des années, et ses ressources ne cessent de baisser, alors que la richesse du pays augmente. Les exonérations de cotisations pour les entreprises, le chômage de masse, la précarité, le blocage des salaires et des pensions : toutes ces mesures contribuent à affaiblir les finances de la Sécu. Les seules mesures que propose le gouvernement, c’est non pas d’accroître les recettes, mais de diminuer les remboursements en augmentant les franchises sur les médicaments, les transports, les actes médicaux … Ceci en complet accord avec les élu·e·s d’extrême droite qui votent avec les macronistes, en juillet 2022, des déductions supplémentaires de cotisations sociales.

Écologie : Le changement climatique, la pollution atmosphérique et la préservation de la planète sont devenus, à juste titre, la préoccupation de citoyen·ne·s de plus en plus nombreux et nombreuses. Pourtant, à l’Assemblée Nationale, le RN, « parti du peuple » a voté contre toutes les mesures visant à réduire la pollution due au transport routier, à favoriser l’installation de panneaux voltaïques sur les parkings, à stopper l’artificialisation des terres (constructions de bâtiments),à obliger les entreprises à produire un bilan carbone, à protéger les fonds marins contre l’exploitation minière, et a proposé la suppression d’un amendement sur les vols en jet privé, 5 à 14 fois plus polluants que les vols commerciaux.

Démocratie : Répression civile en Russie et Guerre déclenchée contre l’Ukraine. Nous, syndicalistes, sommes pour le respect des droits fondamentaux des peuples et des citoyen·ne·s, de la démocratie, de la liberté d’expression, et soutenons la lutte des Ukrainien·ne·s contre la guerre d’annexion menée par la Russie. Mais la défense de la démocratie, ici ou ailleurs, n’est pas une priorité pour tout le monde, et nous n’oublions pas que systématiquement les élu·e·s RN ont voté contre toutes les mesures prises contre la Russie de Poutine, contre la condamnation de la guerre et de la répression des civil·e·s russes et ukrainien·ne·s.

Ne nous y trompons pas : les projets des capitalistes et du patronat pour les années à venir ne sont pas en faveur des plus démuni·e·s. Les annonces faites pour 2024 et 2025 par le gouvernement vont engendrer de nouveaux reculs sociaux, et ces décisions sont souvent approuvées par des parlementaires qui font surtout du bruit et des discours, mais ne s’y opposent pas concrètement, et laissent faire (49% des textes proposés par le gouvernement depuis 2022 ont été votés par le RN).

DÉFENDONS LE PROGRÈS SOCIAL ET UN MEILLEUR AVENIR POUR TOU·TE·S !

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(re)Penser notre syndicalisme

Construire une section syndicale

La section syndicale est la structure de base et d’action du syndicat dans l’entreprise. Elle regroupe les adhérent·es et parmi elles et eux les militant·es, dont les représentant·es du personnel.

C’est le lieu où se traitent les problèmes des salarié·es de l’entreprise et de l’établissement.

La section syndicale a en charge le lien avec les salarié·es, l’animation, la coordination des actions, la collecte des cotisations et de la syndicalisation, l’élaboration des revendi- cations en cohérence avec les aspirations des salarié·es et la politique définie par le syn- dicat, la présence dans les institutions représentatives du personnel, les informations aux salarié·es, la communication interne, les relations avec les autres structures syndicales (en particulier avec le syndicat et l’union interprofessionnelle locale).

Disponible sur le site dans l’espace formateur·trices et en version papier en passant commande au Cefi

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antifascisme Luttes féministes

Féministes unies contre l’offensive anti-trans

Nous, féministes, dénonçons fermement la campagne transphobe en cours menée par la droite et l’extrême-droite. Nous condamnons la proposition de loi portée par les Républicains, dont le seul objectif est de stigmatiser les personnes trans. Ces dernières, et en particulier les femmes trans, sont déjà confrontées à des violences verbales et même physiques fortes. 70% des femmes trans déclarent avoir subi des discriminations dans les douze derniers mois. Les attaques réactionnaires actuelles ne font que favoriser la multiplication des discours haineux, des discriminations et des actes violents à l’encontre des personnes trans et les condamnent à des conditions de vie précaires, à un accès difficile à la santé, au logement et au travail, voire à une exclusion du travail.

Nous, féministes, savons que ceux qui s’en prennent aujourd’hui violemment aux personnes trans sont les mêmes que ceux qui s’opposent aux avancées pour les droits des femmes et stigmatisent les lesbiennes et les gays. Nous savons également que les violences que subissent les personnes trans sont la conséquence de l’hétéropatriarcat. En tant que féministes, nous sommes solidaires de celles et ceux qui subissent des violences et discriminations, nous devons être partie prenante des mobilisations de défense des droits des personnes trans. Nous dénonçons l’obsession anti-trans nauséabonde de Dora Moutot et Marguerite Stern, anciennes militantes féministes, et leur alliance avec la droite et l’extrême-droite. Nous affirmons que la lutte féministe doit être menée avec et non pas contre les personnes trans.

Nous, féministes, appelons à rejoindre la mobilisation du 26 mai organisée par plusieurs associations de défense des personnes trans pour lutter contre cette offensive transphobe d’une ampleur sans précédent.

Signataires :

ATTAC, Collectif National pour les Droits des Femmes, CGT, Las Rojas, Les Effrontées, Les Écologistes, Ensemble, FAGE, Les FEMEN, Femmes Égalité, Fondation Copernic, France Insoumise, FSU, Gauche Ecosocialiste, Jeunes Générations, Le Mouvement de la Paix, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Planning Familial, NPA-l’Anticapitaliste, Organisation de Solidarité Trans (OST), Le Parti de Gauche, Stop VOG, Union Communiste Libertaire, Union Étudiante, UNEF, Union Syndicale Solidaires

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antifascisme

Les dernières infos de Visa (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)

Les articles parus sur VISA en mai.
MACRON-ATTAL / LE PEN-BARDELLA : BONNET BLANC / BLANC-BONNET ? CERTAINEMENT PAS !
preview Malgré une résistance massive pendant plusieurs mois, notre camp social a été battu en 2023 par le macronisme et sa contre- réforme des retraites. Depuis, ce gouvernement pousse les feux en multipliant les mauvais coups : casse de l’assurance chômage, loi scélérate sur l’immigration, volonté de réformer l’aide médicale d’État… la liste est longue et… afficher en ligne.
Reportage FranceInfo sur VISA
preview “On peut se retrouver face à des collègues qui ont des idées du RN” : des syndicats lancent des formations pour contrer le discours de l’extrême droite Face à la montée en puissance du RN, notamment chez des salariés parfois membres de syndicats, ces derniers ont décidé de riposter. Ils proposent des sessions de formation pour… afficher en ligne.
VISA 76 : Syndicalistes donc antifascistes L’extrême droite milite contre les intérêts des travailleurs∙euses
preview À quelques semaines d’une séquence électorale européenne (9 juin) dont le Rassemblement National devrait pouvoir tirer un certain bénéfice en termes de visibilité et de pourcentage de votes, le parti d’extrême droite dirigé par le tandem Bardella-Le Pen se présente à tort, comme le parti de la défense des classes populaires, du monde agricole…L’extrême droite… afficher en ligne.
Intersyndicale Var : Pour la justice sociale,pas une voix pour l’extrême droite !
preview A l’approche des élections européennes, les partis d’extrême droite semblent avoir le vent en poupe. Ces partis pourraient devenir des acteurs fortement présents dans les institutions européennes. Les conséquences seraient alors lourdes pour les travailleuses et les travailleurs des États membres. L’extrême droite, c’est la perspective d’un dangereux repli sur soi, et une menace pour… afficher en ligne.
Prise de parole de VISA au 9ème Congrès de Solidaires
preview Mercredi 24 avril 2024 Pour commencer nous souhaitons remercier chaleureusement l’union syndicale Solidaires pour son accueil lors de ce 9ème congrès. Nous souhaitons aussi saluer la mémoire de Chantal Aumeran de Solidaires Finances Publiques qui a nous a quitté récemment et qui a largement participé à la fondation de VISA. Depuis bientôt 30 ans, l’association… afficher en ligne.
Projection débat IHS CGT 14 : “AIRAN PRINTEMPS 42” Vendredi 31 mai 2024 à Caen
preview En cette période de la commémoration du 80ème anniversaire de la Bataille de Normandie, la CGT a souhaité rappeler l’apport indispensable de ses militantes et militants, des travailleuses et travailleurs, à la Libération dans le cadre des actions menées par la Résistance dans le département du Calvados.  Les deux déraillements d’Airan des trains Maastricht-Cherbourg en… afficher en ligne.
Communiqué intersyndical : 17 mai, au travail comme ailleurs, luttons contre les LGBTIphobie
preview Les attaques contre les personnes LGBTQIA+ se multiplient : appels à couper les financements du planning familial, attaques de centres LGBTQIA+, agressions physiques, campagnes de harcèlement envers les militant·es féministes et LGBTQIA+, infiltrations d’associations trans par des médias d’extrême-droite, publication du Transmania de Marguerite Stern et Dora Moutot aux éditions d’extrême-droite Magnus et dans le… afficher en ligne.
Communiqué unitaire : Sans papiers mais pas sans droits !
preview Publié le 29 mai 2024 Plusieurs associations et syndicats ont participé à l’élaboration d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), visant à faire juger que le fait de priver les travailleur.euses sans papiers du bénéfice de l’aide juridictionnelle était contraire à la Constitution, et plus particulièrement au principe d’égalité devant la loi et la justice ainsi… afficher en ligne.
Morbihan : Rassemblement contre l’extrême droite à Lanester
preview Dimanche 26 mai 2024 – 14h – Parvis du quai 9, Lanester La Bretagne est une terre d’accueil pour toutes et tous… MAIS PAS POUR L’EXTRÊME DROITE ! afficher en ligne.
Albi : Halte à la récupération raciste – Patria Albigés, hors de nos vies !
Ce dimanche 05 mai, le groupe d’extrême droite Patria Albigés organise à Albi un rassemblement « pour Matisse », jeune garçon assassiné à Châteauroux le samedi 27 avril. Comme en novembre dernier lors de la mort de Thomas à Crepol, Patria Albigés instrumentalise à nouveau un drame et détourne le deuil qui devrait s’imposer pour… afficher en ligne.
Déclaration de l’intersyndicale Biterroise
preview Deux adhérents de Solidaires Etudiant-e-es et précaires qui n’ont commis aucune violence, ont été interpellé-es lors de la manifestation du 23 avril pour nos libertés et nos droits contre les idées d’extrême droite. Nous dénonçons l’intervention violente et irresponsable de la police au milieu du cortège syndical qui aurait pu, sans le sang-froid des manifestants,… afficher en ligne.
Tract CGT 87 : Visage social à la télé, vote antisocial à s’assemblée…
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SUD Travail Affaires Sociales : Place nette, merci mais non merci
preview L’inspection du travail est chargée d’appliquer le Code du Travail, en toute indépendance vis-à-vis d’influences extérieures indues, afin que la teneur de ses interventions ne soit pas influencée par l’importance économique ou politique de l’employeur contrôlé, les règles devant être appliquées de manière identique aux différents employeurs. Elle a pour mission de garantir les droits… afficher en ligne.
Festival “ST BRÉVIN TERRE D’ACCUEIL”
preview Spectacle, musique, danses, buvette et grignotageAu programme :Fal Mares, poète malienLibre expression, danseGD Duo, musiqueRemi tone musicLes gens d’en faceSEROFIMusique ukrainienneChorale éphèmèreDéfilé de mode africainet peut-être un peu de magie Et surtout une ambiance fraternelleAvec un pic nic apporté et à partager C’est gratuit, Parc du Pointeau de 11h30 à 19hLe collectif des Brevinois Attentifs… afficher en ligne.
UNIRS : RN : SES PROMESSES ET MENSONGES, SES VOTES
preview NON le Rassemblement National n’est pas une organisation politique comme une autre ! OUI le Rassemblement National – et toute l’Extrême droite – est liberticide, raciste, sexiste, réactionnaire en terme de droits de l’homme et du travail, d’écologie et de progrès social ! Les lois que votent ou que rejettent ses parlementaires le prouvent !… afficher en ligne.
Manifestation en hommage à Clément Méric le 1er juin 2024
preview Il y a onze ans, Clément Méric, militant antifasciste et syndical, était assassiné par des néo-nazis, en plein Paris. Aujourd’hui, onze ans après sa mort, le combat que menait Clément est toujours aussi nécessaire. Onze ans après avoir rejoint la longue liste des victimes du fascisme, cette même extrême droite néofasciste peut toujours parader, visages… afficher en ligne.
LE RN DÉFENSEUR DES DROITS DES FEMMES ? NOUS NESOMMES PAS DUPES !
https://www.grevefeministe.fr/le-rn-defenseur-des-droits-des-femmes-nous-ne-sommes-dupes Le RN est donné régulièrement vainqueur des élections européennes en France. La stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen semble avoir porté ses fruits et ce même auprès des femmes qui désormais votent autant RN que les hommes, sauf chez les plus jeunes. Alors que l’extrême droite s’est toujours opposée historiquement à l’avortement,… afficher en ligne.
Article VISA – Bilan des député·es FN/RN au Parlement Européen : Peu de travail, stratégie médiatique et votes antisociaux.
preview Alors que le scrutin pour les élections européennes approche à grands pas, le FN/RN ne cesse de se maintenir en tête des sondages et intentions de vote. Pourtant, si l’on regarde de près le « travail » de leurs membres élu·es au sein du Parlement européen lors de la mandature 2019-2024, on se rend compte… afficher en ligne.
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Internationalisme Palestine

Reconnaître l’État palestinien, oui, mais un État sans droits ne sert à rien

L’Union syndicale Solidaires se réjouit du débat qui s’ouvre sur la reconnaissance d’un État palestinien. C’est un pas vers la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, dans les modalités qu’il décidera le moment venu. Comme nous le disions dans notre revendicatif publié en septembre 2023, « c’est aux Palestiniens et Palestiniennes de décider si leurs exigences et revendications doivent toujours déboucher sur une revendication étatique, et quelle devrait être sa formulation.(1) » Ce constat résultait du rejet de plus en plus fort de la solution à deux Etats proposée dans le cadre du « processus d’Oslo », rejet que nous avions constaté sur place, tant la situation était dégradée du fait de l’approfondissement de la colonisation et des mesures de blocus à Gaza et ce, bien avant le 7 octobre. 

En effet, de quelle reconnaissance parle-t-on si l’État en question est fragmenté et en ruine, s’il est occupé militairement, si sa capitale Jérusalem n’est pas reconnue, si son autorité décrédibilisée est remise en question, s’il n’a de souveraineté ni sur ses frontières, ni sur sa monnaie, ni sur sa sécurité ? Un État sans droits ne sert à rien.

De plus, cette revendication ne doit pas être le prétexte pour éviter de prendre des mesures plus tangibles, et pour solder les droits imprescriptibles de tou·tes les Palestinien·nes, y compris celles et ceux qui ont été expulsé·es en 1948 et leurs descendant·es. Parmi ces droits, celui du retour dans leurs foyers, et l’égalité pleine et entière avec tou·tes les citoyen·nes de la région, leurs sont toujours refusés.

Le seul geste à même d’ouvrir un horizon politique consiste à demander à ce que l’État israélien soit traité comme n’importe quel autre État, et qu’il soit soumis à de sévères sanctions pour toutes ses infractions au droit international, au droit humanitaire et aux injonctions de la Cour internationale de justice. Il en va de la préservation de la crédibilité des instances internationales nées de la seconde guerre mondiale.

L’Union syndicale Solidaires réitère en particulier la demande de rupture de tous les accords bilatéraux entre la France et Israël, mais aussi entre l’Europe et Israël, et à l’instauration d’un embargo strict dans les deux sens sur les armes, sur tous les composants et sur toutes les recherches pouvant servir à l’armée israélienne. Nous soutenons ainsi l’appel des syndicats palestiniens repris dans la campagne Stop Arming Israel (2), qui a conduit à bannir les entreprises israéliennes du salon Eurosatory de défense.

Nous demandons aussi aux entreprises de retirer leurs investissements en Israël, et à toutes et tous de boycotter les marchandises et institutions israéliennes, ainsi que les entreprises complices comme Carrefour, Axa ou HP, afin que ces pressions conduisent Israël à respecter ses obligations, à commencer par mettre fin au génocide en cours. C’est l’esprit de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions dans laquelle s’inscrit Solidaires (3).

L’Union syndicale Solidaires aspire au respect du droit international, seul cadre qui permettra de discuter de l’autodétermination du peuple palestinien et, peut-être, d’un État palestinien souverain, dont nous nous réjouirons enfin.

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https://solidaires.org/sinformer-et-agir/les-journaux-et-bulletins/solidaires-et-internationalistes/n120-special-palestine/
https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/non-a-la-cooperation-militaire-avec-israel/
https://www.bdsfrance.org/
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(re)Penser notre syndicalisme

Que peut une UD Solidaires en Seine-Saint-Denis ?

Les émeutes de juillet 2023 l’ont rappelé – sans qu’il y en ait besoin pourtant : les quartiers populaires sont en très grandes souffrances. En tant que syndicalistes, cela doit nous inquiéter. Or nous sommes toujours en peine d’une stratégie qui permettent de syndiquer de façon significative les habitant·es (travailleurs et travailleuses, chômeuses et chômeurs, étudiants et étudiantes, au minima sociaux, au foyer) mais aussi celles et ceux qui travaillent dans ces quartiers. Solidaires 93 a, à ce titre, un travail particulier à faire.

Si tous les quartiers populaires du pays ont des traits communs, qui recoupent aussi parfois des problèmes des territoires ruraux, la Seine-Saint-Denis a la particularité d’être le département de métropole qui connaît tous les problèmes sociaux et territoriaux dans une concentration sans équivalent ! Or non seulement l’État n’y fait rien, mais on peut même affirmer qu’il y a largement contribué. La Seine-Saint-Denis représente 40 villes (de 10 000 à 130 000 habitant·es), soit plus d’un million et demi de personnes, sans compter des centaines de milliers de personnes qui y travaillent. Les habitant·es et les travailleur·ses ne sont pas, pour une large partie, les mêmes personnes. Du point de vue de la structuration syndicale, ces données compliquent la donne. Elles sont le résultat de l’histoire de la constitution du département, en lien avec le centre de Paris. Une histoire souvent méconnue, qui se double d’une méprise et d’un mépris sur l’histoire sociale de ce territoire. Comme si rien n’avait jamais existé…

L’histoire de Solidaires, syndicat qui a toujours été ouvert sur les luttes sociales et sociétales constitue un point d’appui pour construire un syndicalisme ancré dans le territoire. La complexité de la Seine-Saint-Denis vient cependant du fait qu’en sus d’un discours et d’une histoire imposée par le centre, Solidaires se heurte aussi à ce qui a été construit dans le département par le « monde communiste », relayé dans l’espace syndical par la CGT. Cette deuxième histoire est aussi écrasée par l’histoire du centre. C’est donc un tissage complexe pour Solidaires que de frayer sa route tout en intégrant des pans d’histoire sociale du département.

Éléments de socio-histoire du 93

Quand on parle du 93 pour pouvoir essayer de s’organiser, tout détonne. En 2020, une enquête de l’INSEE amenait le Parisien à qualifier le département de « département de tous les records ». En effet, concernant les habitant·es, le taux de chômage y est autour de 10 % des actifs et actives, le nombre de personnes au RSA, autour de 80 000, soit près de 12 % des actifs et actives. Le département polarise ses emplois entre une augmentation des professions de cadres promises à une population peu issue du territoire et des professions d’employé·es et d’ouvrier·es souvent mal payé·es. Parmi les éléments les plus frappants, il y a ceux liés à la répartition emplois/habitant·es. En 2010, « Moins d’un actif résident sur deux (46 %) travaille en Seine-Saint-Denis » [1]. Pas sûr que ça ait beaucoup changé. Par ailleurs, « plus de 70 % de ces emplois hautement qualifiés sont occupés par des non-résidents, soit le plus fort taux de France métropolitaine. »

Ainsi du point de vue du travail, l’organisation de la Seine-Saint-Denis est un vrai casse-tête. On y nomme les néo-fonctionnaires, souvent averti·es qu’ils et elles arrivent dans une jungle, on laisse les habitant·es du département à des postes « bas », et on pousse les plus diplômé·es à partir, le plus souvent sous prétexte d’éviter toute forme de « favoritisme ». Ces distinctions recoupent aussi les origines des travailleurs et travailleuses ainsi que leur couleur de peau. Cela pousse les habitant·es qui veulent monter dans la hiérarchie à partir, et même à haïr le département où ils/elles ont grandi. Cette organisation économique n’est pas qu’un enjeu géographique, elle touche à la possibilité même d’une conscience de groupe, et évidemment d’une conscience de classe. Elle permet à l’État de construire un 93 contre le 93 en excluant les habitant·es des processus sociaux, politiques et économiques du département. L’État fait ainsi ce qu’il veut du territoire, sans possibilité pour les « locaux » de résister. Par ailleurs, il existe un réel syndrome du 93, notamment chez les militant·es syndicaux et politiques qui arrivent. Si ceux-ci et celles-ci peuvent être attiré·es par le caractère explosif du département, ils/elles se trouvent vite confronter à une violence sociale qu’ils/elles ne peuvent supporter. Cela entraîne deux attitudes. Une première attitude prend la forme d’un mépris contre le département, ce qui fait des militant·es dont l’objectif principal est de partir. Ils et elles se désintéressent de la lutte sur le territoire, pour se concentrer sur des intérêts corporatistes. D’autres se transforment au contraire en « sauveur ». Le 93 est notamment touché par un phénomène de militant·es qui ne cherche pas à connaître l’histoire des lieux, et agissent aussi inconsciemment avec l’idée d’« aider » charitablement un département – et ses pauvres cosmopolites – délaissé. Beaucoup de départs font suite à des dépressions et un immense sentiment d’impuissance. L’État consomme ceux et celles qui luttent ici et il y faut beaucoup d’énergie et de piliers sur lesquels s’appuyer pour tenir.

Il y a un vrai enjeu syndical pour tenir sur les revendications d’égalité de droits, souvent tellement basiques qu’on ne les met plus en avant. Solidaires 93 et les syndicats qui en font partie ont ainsi, à plusieurs reprises, tenté d’impulser des campagnes sur des thématiques de base :

  • Des milliards pour le service public.
  • Des médecins dans les écoles.
  • Des investissements dans les hôpitaux.
  • Une vraie couverture du territoire de l’inspection du travail.
  • Des transports décents (certaines zones d’un département parmi les plus urbanisés de France ne sont desservis par aucun transport).

On ne le rappelle pas assez mais ce dont nous avons besoin c’est d’une égalité de droits, pas d’une charité militante. Cela passe par une reconnaissance comme territoires de luttes, pas par des cours sur comment on doit lutter ! À ce titre, il est important de rappeler qu’à sa création, en 1968, le département a dû lutter pour récupérer l’essentiel des prérogatives détenues par Paris. Il a fallu arracher des hôpitaux, arracher des lycées, arracher le transfert de la gestion des logements sociaux par les municipalités et le département, arracher la création de vrais tribunaux. Tout cela a été obtenu par des luttes des habitant·es et des travailleur·ses (notamment du monde communiste). Chaque station de métro sortie de terre, chaque nouvelle ligne de tramway a 30 ans de luttes derrière elle.

La Seine-Saint-Denis a une histoire de luttes…

Sans doute faut-il ajouter… « mais une histoire CGTiste ». L’implantation de Solidaires 93, autour de 1999, s’est faite à un période charnière pour le mouvement social français. Solidaires débarquait dans un département encore emprunt de son histoire communiste mais déjà grignoté par la fin des sociabilités politiques forgées durant le XXe siècle. Terre rouge parmi les terres rouges, et ce dès la fin du XIXe siècle, les villes qui composent la Seine-Saint-Denis ont été maltraitées, discriminées, reléguées, exploitées et oppressées. Face à cela, c’est plus d’un siècle de luttes qui fait l’histoire de ces villes, regroupées dans le département du 93, à la suite de la réforme territoriale de 1964. L’identité du 93 a ensuite été forgé par le Parti communiste, via des figures comme George Valbon, qui fut le premier président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, mais aussi le maire de Bobigny, la préfecture du nouveau département. À cette identité communiste se sont ajoutées des identités liées aux nombreuses catégories qui y furent reléguées : Algériens et pieds noirs arrivés dans la foulée de 1962, Antillais pris au pays pour faire tourner les services publics régionaux, « jeunes des cités »… jusqu’aux identités politiques contemporaines contre les violences policières, les luttes pour l’éducation prioritaire… Longtemps, tout se faisait en fonction du PCF et de la CGT, sans compter toutes les associations amies ou affiliées. En pour ou en contre, mais en fonction de… Cela était un problème du point de vue de la pluralité politique et syndicale, mais c’était aussi une protection. Une identité forte permettait de forger des solidarités d’ampleur dans les villes, et entre villes, du département.

Le département reste très marqué par cette empreinte communiste et cégétiste. Les locaux confédéraux de la CGT sont d’ailleurs installés à Montreuil. La CGT continue à être présente dans tous les secteurs d’activité et elle progresse dans de nouveaux secteurs comme l’enseignement. Elle est ainsi une composante historique et actuelle majeure du département. La Seine-Saint-Denis s’est forgée au fil des luttes autour de 1936 déjà, puis 1968, sans compter l’après-guerre, mais aussi les luttes d’usines de métallurgie ou d’automobile comme celle des Mécano de La Courneuve en 1976, Alsthom à Saint-Ouen en 1979… Ou enfin les luttes pour les services publics, en particulier le service public d’éducation comme lors de la grande grève de 1998. Le département s’est aussi construit au fil des luttes internationales en soutien aux Espagnol·es, aux Algérien·nes, aux Vietnamien·nes, aux Chilien·nes [2], aux Sud-Africain·nes [3], aux Palestinien·ens… autant d’éléments dont il porte les traces. Sans compter les plus de 190 langues qui y sont parlées.

Bien entendu, cette identité forte en a effacé d’autres, plus marginales, plus fragiles, mais tout aussi importantes. Ce sont les luttes pour l’égalité des droits des immigrés, notamment dans les foyers de travailleurs étrangers (1975-1979). Ce sont les luttes des locataires des grands ensembles (Les Courtillières en 1969, les 4000 en 1980, etc.), ou aujourd’hui les luttes contre les violences policières, qui prennent de l’ampleur depuis 2005 et l’assassinat de Zyed et Bouna, deux jeunes garçons de Clichy-sous-Bois. Ce sont aussi les luttes écologistes pour faire émerger des parcs (dans un territoire qui était encore une immense plaine agricole à la fin du XIXe siècle). La défense des jardins ouvriers ne date pas de la lutte contre les Jeux olympiques de 2024, elle commence dès l’après Seconde Guerre mondiale.

En tant que syndicat plus récent – même si déjà âgé de presque 25 ans – se pose pour nous la question d’assimiler ces histoires, pour les faire nôtres et s’appuyer sur elles pour construire les luttes d’aujourd’hui. Position d’autant plus difficile que nous avons été les témoins et les « victimes » des velléités hégémoniques de la CGT. Nous sommes aussi les témoins de la volonté des autres syndicats de nous ostraciser. Contre cela, les réactions ont souvent été dures. Solidaires a même récupéré des sections CGT, au demeurant pas toujours très propres. Mais sur un territoire victime d’une colonisation permanente et d’un effacement autoritaire, faire avec, c’est aussi accepter d’intégrer l’histoire des autres, de ceux et celles qui ont précédé, qui ont lutté avant et pour nous. Si nous voulons stopper la violence sociale qui s’exerce sur le département, il est nécessaire de ne pas faire comme l’État, en niant l’existence d’un tissu social existant. Nous devons intégrer ce tissu social. Dans des territoires qui sont à ce point écrasés par l’État, nous nous devons d’être exemplaires en matière d’unité à tous les niveaux. À ce titre, le travail en interprofessionnel est une réponse sans commune mesure !

L’interprofessionnel comme territoire

On a parfois le sentiment que le mot d’interprofessionnel recouvre un grand vide, beaucoup estimant qu’il y a « leur secteur » et l’interprofessionnel. Dans un même mouvement, les difficultés actuelles du syndicalisme sur le lieu de travail tendent à attirer les militant·es vers l’interprofessionnel, mais l’interprofessionnel est faible sans les syndicats. Il semble pourtant certain que l’interprofessionnel – entendu comme une rencontre de plusieurs secteurs égaux entre eux et qui souhaitent débattre ensemble – est l’une des pistes majeures pour aborder le territoire dans sa complexité et son ensemble. Le syndicat interprofessionnel est tout simplement un lieu magique pour appréhender la complexité d’un monde et d’un territoire. De façon simple, l’interprofessionnel est le meilleur lieu de rencontre d’un territoire et de confrontation des situations. Les différences de composition des syndicats permettent de faire se rencontrer des catégories sociales très différentes les unes des autres, de se croiser entre personnes aux origines différentes. Un jeune enseignant arrivé d’une ville moyenne, lointaine et plutôt blanche, pourra ainsi rencontrer une hospitalière ayant fait toute sa carrière dans un hôpital du coin ou un trentenaire maintenu catégorie C dans une collectivité territoriale. Ce sont aussi des rencontres entre des agents sociaux et des chômeurs (que Solidaires 93 peut syndiquer directement). Un travailleur de la culture pourra se confronter au fait que sa profession sert à gentrifier telle ou telle quartier… L’interprofessionnel doit pouvoir transcender les groupes et les barrières. C’est un espace qui peut à la fois servir de lieu d’accueil, de lieu de superposition des histoires (celles qui nous précèdent et celles qui nous font aujourd’hui). Le syndicat doit pouvoir se constituer comme une protection mais aussi une entrée dans le territoire.

Se structurer de façon départementale !

Tous ces éléments un peu théoriques en tête, reste à savoir comment organiser l’interprofessionnel, qui plus est sur l’ensemble du département. Le 93 a l’avantage et le désavantage de ne pas avoir de centre. Cela évite de se polariser autour d’une ville ou d’un secteur, mais cela rend aussi plus difficile le fait de se voir.

L’outil Union locale. Les UL sont une réponse à cette situation mais aussi une réponse à la complexité sociale et historique du territoire. Les Unions locales dépendent toutes de l’Union départementale, qui en valident l’existence puis les laissent fonctionner. Chaque UL développe ainsi son propre fonctionnement en lien avec son territoire. Certaines couvrent une ville, d’autres un ensemble de villes. Ces UL naissent et meurent d’ailleurs régulièrement en lien avec les militant·es qui les font vivre. C’est avec le mouvement de 2016 que nous avons connu une apogée des UL avec six existantes : Montreuil-Bagnolet, Saint-Denis et alentours, Aubervilliers-Pantin, Aulnay-Sevran-Tremblay, Bondy et Bobigny-Drancy. Aujourd’hui trois UL sont stabilisées :

  • Une UL Montreuil, la plus ancienne, qui fait beaucoup d’accompagnements juridiques, et a transmis son savoir-faire en la matière vers Aubervilliers, et désormais Saint-Denis.
  • Une UL Saint-Denis, la plus diverse et la plus dynamique sur les luttes sociales.
  • Une UL Aubervilliers-Pantin-La Courneuve.
    Une nouvelle UL est en construction à Bagnolet – Les Lilas – Romainville, à la suite du mouvement contre la retraite à 64 ans. Quant aux ex-UL Bobigny, Noisy-le-Grand et Aulnay, elles permettent de maintenir de petits réseaux sur les lieux en question, mais elles n’ont plus de réalité. L’UL Bondy a de son côté une trajectoire particulière. C’est une ancienne UL CGT, qui s’est avérée une véritable épine dans le pied de l’UD. Elle a fini par être dissoute en 2017 par suite de pratiques douteuses. Elle rappelle les difficultés à s’implanter des petites villes du département où la politique est souvent réduite à une expression clientéliste.

Malgré toutes ces difficultés, ces UL constituent une UD vivante. Elles sont une véritable force. Notamment par une capacité de réaction assez forte dans les villes où elles existent. Mais aussi par le fait que les UL peuvent – plus que l’UD – de bousculer les syndicats. Occupant une place de choix sur le terrain, elles permettent souvent une confrontation fructueuse sur les questions démocratiques. Ainsi l’UL Saint-Denis est très active sur les questions de violences sexistes et sexuelles. Elle est un lieu d’accueil pour les militantes, qui n’ont pas nécessairement l’oreille attentive de leur syndicat. Les UL peuvent aussi se retrouver à prendre en charge des situations juridiques, mal gérée par une équipe syndicale, qui serait, par exemple, trop proche d’une direction ou travailler à accompagner une équipe dans une boite. Ces UL renforcent donc notre implantation tout en permettant une forme d’unité des syndicats Solidaires. Elles offrent aussi une meilleure présence des syndicats. Ainsi les camarades du Rail – et plus largement les camarades des transports – concentrés le long des lignes (deux réseaux ferrés traversent le département) se connectent plus facilement à leur UL qu’à une UD souvent lointaine. Les camarades étudiant ?es sont aussi plus enclins à suivre les UL que l’UD. L’UL Saint-Denis a longtemps accompagné une section isolée dans le commerce… Dans les syndicats présents sur tout le territoire, cela permet à des camarades qui n’ont pas de mandats départementaux de s’investir dans l’interprofessionnel au quotidien. Les forces sont ainsi multipliées au moment d’organiser des formations, des manifestations, etc. Ces UL permettent enfin de prendre en charge les nombreuses situations de précarité du département. Elles peuvent suivre à la fois les questions de logement, de papiers ou encore les différends avec Pôle emploi.

Mais si les UL s’adaptent au territoire, l’UD doit en être la coordination. Il s’agit précisément de faire vivre tout un territoire, et non de remorceler, voir de développer des concurrences. Nous restons ainsi attentifs et attentives à ce que tout le monde reste le plus possible en dialogue. C’est pour le coup le rôle du secrétariat de créer du lien entre des militant·es d’UL et de syndicats différents pour qu’ils et elles avancent ensemble, s’entraident, etc. Un planning permanent de toutes les actions est d’ailleurs disponible sur notre site. Il est issu d’un outil similaire que nous animions durant la grève et reprenait, ville par ville, secteur par secteur, chaque action, rassemblement, discussion, AG.

Vers une organisation sans centre. Du fait du développement des UL, l’UD apprend aussi à se décentraliser. Longtemps polarisée sur Saint-Denis, en lien avec la composition du bureau de l’UD mais aussi de l’existence d’une très belle Bourse du travail, l’UD a entamé un travail de rééquilibrage du territoire. Désormais, les réunions se font à tour de rôle sur les quatre pôles importants de notre activité du département : Saint-Denis, Montreuil, Aubervilliers et Bobigny [4]. Et nous restons ouvert·es à un élargissement en lien avec les évolutions à venir. L’autre élément est le renforcement d’une mise en lien entre syndicats qui a toujours peiné à se faire. En 2016, nous avions lancé une grande campagne « 4 milliards pour les services publics », qui avait constitué un premier élément de rencontre entre des syndicats qui ne se parlaient pas. Si la campagne n’a pas eu un grand succès, elle a permis de vraies rencontres entre des secteurs de la fonction publique qui ne se connaissaient pas. Par la suite, des rassemblements devant les hôpitaux ont ramené des camarades des autres secteurs. En 2019, était décidé la constitution d’une liste d’échanges de tout le département. En 2021, la brochure sur les JO 2024 a été diffusé par tous les secteurs et dans toutes les villes. En 2022, la campagne en soutien à une comédienne licenciée par un théâtre local de la ville de Stains a été co-portée par l’UD et SUD Culture, avec l’idée de mêler questions du travail et discriminations territoriales. SUD collectivités territoriales Stains apporta d’ailleurs son soutien, y compris en s’attaquant à la non-réaction de la mairie vis-à-vis d’une structure massivement subventionnée. Par ailleurs, depuis 2021, Solidaires 93 organise ses propres formations, à côté de celles proposées par le CEFI-Solidaires d’Île-de-France. Cela permet de réfléchir à des formations spécifiques, qui partent des problèmes particuliers rencontrés par les équipes syndicales ou les UL.

Un autre élément important est le retour à la mise en place de manifestations, AG, etc. sur les villes. Depuis 2016, notre UD soutient, impulse et visibilise les actions dans toutes les villes. En 2019, les militant·es ont réussi à mettre en place de nombreuses AG interprofessionnelles, qui ont structuré un mouvement contre la réforme de la retraite à points. Plusieurs manifestations départementales ont aussi été organisées, malgré les réticences, au départ, de la CGT. Le mouvement de 2023 a, de nouveau, été l’occasion de mettre en place des manifestations sur tout le département. Ainsi, près de 30 villes sur 40 ont vu passer une manifestation ou marche aux flambeaux. Ces frémissements sont très clairement le début d’un travail d’une reconquête du territoire qui se fait. La mémoire des anciens et anciennes rappelle qu’en 1936 comme en 1968, ce sont les lieux de travail dans les villes mêmes qui étaient occupés, cela a permis l’explosion des luttes ensuite sur le logement, la santé, etc. via des réseaux formés pendant les occupations. Il est évident que les choses évoluent et qu’une nouvelle occupation territoriale est en train de se mettre en place. Il y a la naissance – pour la première une fois – d’une intersyndicale regroupant tout le monde lors des grèves de 2023 ; mais aussi un travail CGT-FSU-Solidaires renforcé, avec aussi la volonté commune de se lier avec des associations à l’occasion de la marche du 23 septembre et par la suite, la proposition de faire des temps féministes communs autour du 25 novembre et du 8 mars, le tout dans des villes différentes. Tout ceci montre un vrai dynamisme. Sans compter que Solidaires 93 développe ses propres rencontres, comme cela a été le cas pour préparer la grève contre la réforme des retraites en 2023.

Il reste du travail, mais l’une des principales qualités des habitant·es du département, c’est leur patience… alors rien ne sert de courir… il faut construire à point. Et faire avec le terrain tel qu’il est. [5]


[1Insee IDF no 340, juillet 2010.

[2] Par exemple Salvador Allende « possède » à lui seul au moins deux cités HLM à Saint-Denis et Villetaneuse, une PMI à Villepinte, une maison de retraite à Stains, un centre de santé à La Courneuve, une place à Pierrefitte ou une avenue à Montreuil…

[3] Nelson Mandela a au moins un collège au Blanc Mesnil, des stades à Saint-Denis et La Courneuve, un espace culturel à Épinay et à Bondy, un centre de loisir au Pré Saint-Gervais ou encore un centre social à Romainville…

[4] Villes où les UL ou l’UD a obtenu des locaux dans les Bourses du travail.

[5] Ce texte a été rédigé pour la revue Les Utopiques (numéro 24, « syndicalisme et territoires », hiver 2024). Anouk Colombani est membre de SUD Culture Solidaires et de l’Union départementale Solidaires Seine-Saint-Denis (93) dont elle est co-secrétaire. Elle est également une des animatrices du site Rue de la Commune et des activités liées.

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Défense de nos libertés

Interdire à un syndicat de se présenter à une élection n’est pas acceptable !

L’Union syndicale Solidaires a pris connaissance de la décision du Tribunal judiciaire de Paris, le 24 mai 2024, interdisant au Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC) de se présenter aux élections TPE/TPA, du 25 novembre au 9 décembre 2024.

En 2016, CFDT, CGT, FO et CFTC avaient tenté d’interdire au STC de se présenter[1] ; vainement. En 2020, le STC s’est présenté aux élections TPE/TPA dans les mêmes conditions que cette année.

La décision prise à la demande de FO revient à interdire la candidature d’une organisation syndicale.

Pour Solidaires ceci n’est pas acceptable. Qui plus est, c’est interdire la candidature d’un syndicat qui est la première force syndicale sur un des territoires concernés par cette élection, la Corse.

L’Union syndicale Solidaires, invitée aux 40 ans du STC il y a quelques semaines, connaît l’activité syndicale des militantes et militants du STC.

La contester et leur interdire la possibilité de se présenter est une atteinte à la démocratie.

Nous espérons que le pourvoi en cassation du STC sera positif, reconnaîtra la pluralité syndicale et le droit des travailleurs-euses à pouvoir choisir le syndicat qui les représente et les défend au plus près de leurs aspirations.

[1] Voir : https://www.lesutopiques.org/recourir-aux-tribunaux-pour-sattaquer-aux-droits-des-syndicats-cest-critiquable-utiliser-nimporte-quel-argument-cest-dangereux/

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antiracisme Conditions de travail Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es

Pas de papiers, pas d’avocat ? C’est terminé : nous avons mené au bout notre action unitaire

Le Conseil constitutionnel a rendu son jugement : les travailleur-euses sans-papier·es vont pouvoir bénéficier de l’aide juridictionnelle pour faire valoir leurs droits devant les Prud’hommes !

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Écologie Rail Transport

Retour sur la manifestation des cheminotes et cheminots du 28 mai

Intervention de Solidaires à la mobilisation pour défendre un service public du fret ferroviaire

Pour l’Union syndicale Solidaires, la mobilisation contre la liquidation de Fret SNCF est une mobilisation interprofessionnelle, qui nous concerne toutes et tous, et qui est emblématique de ce qu’on cherche à construire au sein de l’Alliance écologique et sociale.
La lutte pour le fret ferroviaire public démontre que le combat social et le combat écologique sont aujourd’hui indissociables.

Sans moratoire sur la liquidation de Fret SNCF, ce sont 500 emplois qui risquent d’être supprimés, des emplois dont nous avons besoin pour réussir une reconversion écologique de notre économie.

Sans moratoire, on observera un report massif du transport de marchandise vers la route, alors que c’est tout le contraire qu’il faudrait faire pour répondre aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne et de la France.

C’est tout le contraire qu’il faudrait faire parce que le transport est un levier essentiel pour lutter contre le dérèglement climatique. Nous avons besoin d’un grand service public du transport ferroviaire de marchandises, d’investissements publics à la hauteur de la crise environnementale, sans laisser à des entreprises privées des choix politiques qui nous concernent toutes et tous.

Il en va de même pour le transport de passagers, et à Solidaires nous revendiquons la gratuité des transports en commun.

La mobilisation de l’intersyndicale cheminote, avec l’Alliance écologique et sociale, est emblématique des combats que nous menons partout en France, où les travailleurs et travailleuses, les syndicats et les mouvements écologistes s’allient pour la justice sociale et environnementale : contre l’A69, contre le TGV Lyon-Turin, contre les méga-bassines, contre les polluants éternels dans la vallée de la chimie.

Et c’est le même combat qui est mené contre Greendock à Genevilliers. Ce week-end, 2000 personnes ont manifesté contre un projet d’entrepôt logistique géant sur les bords de Seine, qui menace une zone Natura 2000. 50 ont été arrêtées de façon particulièrement violente. La mobilisation contre Greendock, comme la mobilisation pour le fret ferroviaire, s’est construite avec les collectifs et associations écologistes, non pas contre l’emploi, non pas contre les travailleurs, mais avec les unions départementales Solidaires et CGT du secteur.

Quand nous nous opposons à Greendock, nous luttons pour préserver l’environnement en banlieue nord, mais aussi pour la qualité des emplois dans la logistique, pour un transport de marchandises respectueux de l’environnement, pour un contrôle démocratique de ce qu’on produit, de ce qu’on consomme, de ce qu’on transporte.

Dans tous ces combats, nous construisons pas à pas un grand mouvement social pour la justice sociale et environnementale.

Nous démontrons que c’est le mouvement social, ce sont les organisations syndicales et écologistes qui portent les alternatives dont nous avons besoin pour sortir de la crise sociale, politique, environnementale.
La politique du gouvernement contre Fret SNCF nous convainc qu’il n’y aura pas de reconversion écologique si elle n’est pas imposée, si elle n’est pas faite par les travailleurs et travailleuses eux-mêmes.

Nous devons gagner le moratoire contre la liquidation de Fret SNCF.

Nous devons gagner cette bataille, qui sera le point d’appui pour d’autres victoires.

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