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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Conditions de travail Précarité

RSA conditionnel : c’est toujours non !

Alors que près d’une allocation RSA sur 3 ne trouve pas preneur·se en France, la réforme qui durcit encore l’accès au Revenu de Solidarité Active est généralisée à tout le territoire depuis le 1er janvier dernier. Bien qu’aucun bilan qualitatif contradictoire n’ait été tiré de sa phase d’expérimentation, le directeur de France Travail se félicite d’une mesure à même selon lui de ramener vers l’emploi un public qui figure parmi les plus éloignés. Il est bien le seul. Il demeure d’ailleurs bien conscient que sans moyens supplémentaires, il a peu de chances de parvenir à « accompagner » ce nouveau public de plusieurs millions de personnes. Et dont pour beaucoup le quotidien est consacré à la survie, pas vraiment celui de trouver un emploi qui a en plus toutes les chances d’être rare, déclassé, mal payé, aux horaires impossibles…

Plus prudent, le médiateur de France Travail estime nécessaire ne pas sanctionner les allocataires ne satisfaisant pas aux 15h d’activités hebdomadaires, au moins pas avant l’été 2025. Car malgré les dénis du gouvernement, il y a bien obligation de 15h d’activités sous peine de sanctions. C’est même la raison d’être du dispositif : obliger à occuper des emplois, à commencer par ceux dont personne ne veut. Peu importe la volonté de l’allocataire qui, si il ou elle veut survivre sera tenté·e d’accepter n’importe quoi. Rappelons une nouvelle fois que ces emplois dégradés dits « en tension » sont au nombre de quelques centaines de milliers en comparaison du nombre de chômeur·ses qui est lui de plusieurs millions. Soit un rapport d’un emploi « disponible » pour 10 ! D’une manière générale, l’emploi est rare : selon l’INSEE, en 2023, seuls 158 000 emplois (1,3 million depuis 2019) ont été créés. Loin, très loin d’occuper les millions de chômeur·ses !

Après que le Secours catholique, Aequitaz et ATD Quart Monde aient dans un rapport1 au vitriol appelé solennellement à abandonner la réforme, la CNCDH a déclaré pour sa part le 19 décembre dernier que subordonner des heures d’activités, en réalité de travail, à l’obtention du RSA était contraire aux droits humains. Enfin un rapport du Ministère du Travail alertait en novembre dernier sur ses piètres résultats en termes d’emplois.

En ce début 2025, les résultats s’étalent donc sous nos yeux : ce RSA conditionné à un minimum de 15h à 20h hebdomadaires d’activités est une trappe à emploi gratuit, notamment pour des collectivités exsangues financièrement qui y voient l’occasion de sous-traiter gratuitement leurs travaux. Et au lieu d’y recourir, les allocataires se détournent de plus en plus du RSA, rebuté·es par le flicage (1,5 million de contrôles prévus en 2027 !) et les algorithmes de tri et de suivi mis en place. Et pour quel résultat en termes d’emplois ? Selon les estimations, moins d’1 allocataire du RSA sur 5 a trouvé en moyenne un emploi durable (3,6 % pour ceux considéré·es comme les plus « éloigné·es » de l’emploi), soit peu ou prou le même nombre qu’avant la réforme ! Tout ça pour ça !

Plus que jamais, l’Union syndicale Solidaires revendique la fin immédiate de ce dispositif catastrophique. Elle revendique un véritable service public de l’emploi doté des personnels en nombre suffisant et bien formés. Solidaires revendique une véritable politique de l’emploi assise sur la réduction du temps de travail à 32h sans perte de salaire, des embauches massives dans les services publics et des créations dans les secteurs écologiques et correspondant aux besoins sociaux. Elle exige l’interdiction des licenciements dans les entreprises réalisant des profits avec continuité du salaire et des droits sociaux entre deux emplois. Solidaires réclame une hausse massive des salaires et des minimas sociaux qui ne sauraient être inférieurs au SMIC.

Il est temps d’instaurer la justice sociale.

1.https://www.secours-catholique.org/sites/default/files/03-Documents/Premier%20bilan%20des%20expe%CC%81rimentations%20RSA%20-%20SCCF%20ATD%20AequitaZ%20-%2010%202024.pdf

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antifascisme antiracisme

Communiqué Visa : Le Pen est mort, pas ses idées

8 janvier 2025

Après Boulanger, Maurras et Pétain, un autre antisémite et raciste notoire est mort ce 7 janvier, Le Pen.

Ironie ou petit détail de l’histoire, la mort du fondateur du FN / RN, ce parti toujours contre-révolutionnaire, raciste, antisémite, poujadiste et clairement néofasciste, est survenue 10 ans jour pour
SD jour après le massacre des journalistes de Charlie Hebdo qui ont sans relâche
action syndicale combattu le militaire tortionnaire en Algérie, et ses idées.

Pour VISA, le combat contre les idées et les pratiques de l’extrême droite n’en demeure pas moins d’une actualité brûlante.

Preuve en est d’une part la déclaration de Bardella en hommage au fondateur du FN / RN : « Il a toujours servi la France. Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », a écrit le président du FN / RN, parti à la flamme cofondé par Jean-Marie Le Pen en 1972.

D’autre part, même si la Marine nationaliste, en voyage de propagande indécente à Mayotte, a appris la mort de son père non pas par sa famille mais par les journalistes, il n’en demeure pas moins que ses propos sur l’île dévastée sont dans la continuité de sa lignée parentale et idéologique.

En effet, le discours historique du FN / RN refait rapidement surface : « Sans régler le problème de l’immigration clandestine, rien ne sera utile » a-t-elle déclaré. Dans les années 70 son père disait « un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés », rien n’a changé chez les Le Pen.

Ravier, le sénateur des Bouches-du-Rhône, dit ce 7 janvier avoir perdu un « père politique ». Cela a le mérite d’être clair, tout comme pour Ciotti, qui adresse ses condoléances à la famille Le Pen dans un communiqué où « Il regrette la mort d’un politique profondément français, qui aimait passionnément la France et l’avait servie. »

Quant à Chenu, il déplore la « disparition d’un immense patriote. C’est aussi la disparition d’un Homme d’une immense culture, qui a porté l’espoir de millions de Français ».

Enfin, pour l’abject Zemmour, « Ce que nous retiendrons de lui dans les prochaines décennies, c’est qu’il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient ».

Rien n’est donc fini dans le combat contre les idées du FN / RN.

Comme elle le fait depuis bientôt 30 ans, l’association VISA continuera sans relâche d’aider les syndicats et leurs militant·es à lutter contre le poison que demeure le FN / RN.

Par ses analyses et ses formations unitaires, par ses initiatives et avec ses antennes locales, VISA continuera plus que jamais à alerter sur les dangers de l’extrême droite et à la combattre sur et hors les lieux de travail.

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Éducation Répression Seule la lutte paie !

Victoire ! Le tribunal annule la mutation « dans l’intérêt du service » de notre camarade Kai Terada

Ce communiqué a été publié le 09/01/2025

Par une décision datée du 9 janvier 2025, le tribunal administratif de Versailles a annulé la mutation « dans l’intérêt du service » qui visait notre camarade Kai Terada et a enjoint le rectorat de Versailles à le réintégrer sur son poste au lycée Joliot-Curie de Nanterre (92) dans un délai de 6 mois. En outre, le Rectorat est condamné à lui verser une somme de 1800 euros.

La situation de Kai Terada est symptomatique de la répression menée par l’Éducation nationale, sous forme de sanctions déguisées.

Le tribunal reconnaît que Kai Terada a été privé de moyens de défense par l’absence constante des rapports d’audition dans toutes les étapes de la procédure.

Sur le fond, les allégations non étayées du rectorat sont contredites par les très nombreux témoignages qui ont été déposés en faveur de notre camarade.

Cette victoire prend sa source dans l’élan spontané et collectif qui s’est déclenché au lycée Joliot-Curie dès l’annonce de sa suspension et qui a été relayé de manière intersyndicale.

SUD éducation se félicite de cette victoire mais la lutte continue car la situation de Kai Terada n’est malheureusement pas une situation isolée.

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Éducation En grève ! Précarité

Jeudi 16 janvier – Appel à la grève : AESH, des personnels précarisés, sacrifiés et invisibilisés  !

Alors que l’Éducation nationale s’apprête à accueillir un ou une sixième ministre en l’espace de deux ans, de nombreux personnels attendent toujours des engagements forts pour améliorer leurs conditions d’emploi et bénéficier d’une meilleure reconnaissance professionnelle. C’est le cas des AESH.

La valse à la tête des ministères et l’absence d’engagement politique concret ont mis un coup d’arrêt à tout espoir d’amélioration significative de la situation. En réponse à l’indifférence et au mépris institutionnels, ces personnels sont de plus en plus nombreux à faire le choix de renoncer à leur métier plutôt que d’attendre en vain des mesures qui ne viendront jamais.

Nos organisations syndicales ont alerté à plusieurs reprises sur les conditions indignes dans lesquelles sont maintenus les AESH. Les temps incomplets imposés maintiennent ces agents de la Fonction publique –majoritairement des femmes – dans la précarité, souvent sous le seuil de pauvreté.

Depuis la mise en place des PIAL, les conditions de travail se sont détériorées avec une augmentation du nombre d’élèves à accompagner, des affectations sur plusieurs établissements scolaires, des emplois du temps éclatés et parfois modifiés à la dernière minute, des situations liées au handicap de plus en plus en complexes… Et ce, sans qu’il n’ait été possible d’engager des discussions sur la base d’un bilan de ce fonctionnement.

Ces personnels restent encore soumis à des décisions arbitraires qui mettent à mal leurs droits (jours de fractionnement, indemnisation des déplacements, temps d’activités connexes, formation…), ce qui n’est plus acceptable.

A cela s’ajoute la nouvelle disposition sur l’accompagnement sur la pause méridienne, présentée par le ministère comme une solution aux temps incomplets subies par les AESH : elle a créé le désordre et s’est parfois soldée par une perte de revenus.

Il est urgent d’engager dès à présent un processus permettant de sortir les AESH de la précarité. Les ministères de l’Éducation nationale, de l’agriculture et chargé de la mer doivent enfin respecter les AESH !

C’est pourquoi nos organisations syndicales FSU, CGT Educ’action, SNALC et SUD éducation ont décidé d’appeler à une journée de mobilisation et de grève le jeudi 16 janvier 2025 pour exiger :
– la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B dans la Fonction publique d’État, pour reconnaître le métier d’AESH ;
– une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière ;
– la reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire ;
– l’abandon des PIAL, des PAS et de la politique de mutualisation des moyens ;
– un recrutement d’AESH à hauteur des besoins.

L’intersyndicale appelle à une large participation à cette journée de mobilisation et de grève pour obliger le ministère à prendre des mesures immédiates pour les AESH. Elle appelle les personnels à se réunir pour préparer sa réussite et à discuter des suites du mouvement.
Ensemble, toutes et tous dans la mobilisation pour gagner des avancées pour les AESH !

Paris, le 16 décembre 2024

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Ruralité

On vous écrit dès janvier…

Publié le 7 janvier 2025 par SUD Rural-Territoires

SUD Rural Territoires toujours plus rapide
que les sinistres qui nous gouvernent :

nos vœux pour 2025

Compte tenu du contexte actuel, l’adresse des vœux n’est pas une tâche aisée. Surtout quand on ne manie pas la langue de bois, chère à nos gouvernant·e·s et haut·e·s fonctionnaires. Difficile, en effet, de transmettre un message résolument positif par les temps qui courent…

Au plan national, la « saga gouvernementale », fin 2024, nous a laissé un goût amer dans la bouche. Un spectacle pitoyable, où l’on a pu observer celles et ceux qui devraient servir l’intérêt général, se plier en quatre pour conserver leurs privilèges, y accéder ou les retrouver enfin, selon les cas de figure. D’ailleurs, ce nouveau gouvernement, fraîchement nommé au seul service de ses intérêts et de ceux des nantis, ne risque pas de nous rassurer. Cela a quand même été l’occasion d’assister à un beau tour de passe-passe, avec des sinistres qui disparaissent, d’autres qui réapparaissent, à l’image d’Annie Genevard, qui reprend les commandes du Ministère de l’agriculture et de la phytopharmacie (mais plus de la forêt), pour la plus grande joie des agriculteurs productivistes et gros industriels qui nous emmènent dans le mur à toute vitesse. Bon, on ne va pas énumérer les noms de tous les troisièmes couteaux de cette nouvelle mouture gouvernementale.

Reconnaissons-le, leur absence de scrupules est manifeste, avec une mention spéciale pour le Ministère de la fonction publique et de la simplification… Simplification, un nom commun qui résume bien leur programme : moins de règles, moins de normes, moins de fonctionnaires d’un côté, le nôtre et celui des usagers ; plus de profits de l’autre côté, le leur et celui de celles et ceux qu’ils servent. Les résultats sont éloquents. La situation à Mayotte en est un exemple tragique et bien réel. Avec la casse des services publics, savamment orchestrée depuis des décennies, ce département ultramarin est aujourd’hui dans une situation qui n’a rien à envier à certains pays du Sud. Et ce ne sont pas les beaux faux discours et les visites éclair de nos politiques, responsables de l’incurie généralisée, qui nous feront croire que cette catastrophe humanitaire les touche

Arrêtons-nous là ! Passons même sous silence l’actualité internationale, avec son cortège de guerres, de catastrophes environnementales et son lot de « leaders » qui constituent une menace permanente pour le vivant…

Pas très riant comme tableau, nous direz-vous. Et pourtant, ici et là, des événements ont lieu, qui sont comme des éclaircies dans un ciel plombé.

Ainsi, nous envoyons toutes nos ondes positives et solidaires à l’outarde canepetière de Sainte-Soline, menacée d’extinction, laquelle se voit offrir un répit, la justice jugeant illégales quatre méga bassines.

Nous adressons également nos salutations solidaires à nos camarades de la Confédération Paysanne qui ont eu raison du géant malfaisant Lactalis et l’ont obligé à sortir 475 millions d’euros de son portefeuille…

Et plus généralement, tous nos vœux sincères et combatifs, à toutes celles et à tous ceux qui, à la hauteur de leurs moyens, seul·e·s ou collectivement, luttent pour un monde meilleur. Un monde de paix, de justice, d’égalité et de liberté, respectueux de la biodiversité, indispensable à notre survie.

Alors, ne lâchons rien !
En 2025, la lutte continue,

un autre monde est possible et nécessaire !

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Éducation En grève ! Précarité

jeudi 16 janvier 2025 Appel à la grève AED : Vies scolaires à l’arrêt Communiqué SUD éducation – CGT éduc’action

Ce communiqué a été publié le 17/12/2024

Pour des augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail.

Pour la pérennisation des emplois et un vrai statut de fonctionnaire pour les personnels AED

Les Assistant.es d’Education assurent des missions essentielles pour le fonctionnement des établissements scolaires. Pourtant, ils et elles sont parmi les personnels les plus précaires et les moins reconnus au sein de l’Education Nationale.

La rémunération est insuffisante : Un salaire au niveau du SMIC sans perspective d’évolution avant 9 ans d’ancienneté, et une éventuelle augmentation liée à un entretien avec la direction de son établissement. Une possibilité des plus opaques et des plus arbitraires. Pour la rémunération des assistant.es d’Education, nous revendiquons :

Une grille de salaire commune avec AESH ;

Une augmentation de 400 euros net par mois

Le versement de la Prime REP/REP+ complète avec rétroactivité depuis 2015.

Le quotidien des assistant.es d’Education, c’est avant tout la précarité et l’inquiétude. Chaque fin de contrat peut être l’occasion d’un non-renouvellement sans réel motif, et l’accès au CDI reste soumis au bon vouloir des chef.fes d’établissement et du rectorat. Ce métier continue d’être perçu comme un « job étudiant » alors que 70% des AED ne sont ni en formation, ni en études ! Pour lutter contre la précarité, nous revendiquons :

La généralisation de contrats C.D.D d’une durée de 3 ans

La transparence sur l’accès au CDI et un véritable droit au CDI au bout des 6 ans

La gestion des personnels AED par les services académiques.

Au-delà des avancées immédiates, nous revendiquons pour ce métier un statut de fonctionnaire de catégorie B, ainsi qu’un statut d’étudiant∙es/salarié∙es avec un temps de décharge accru pour les personnes en étude ou en formation.

Les conditions de travail sont difficiles : l’accroissement de la charge de travail ces dernières années, dans un contexte de stagnation, voire de réduction du nombre de postes d’AED dans les établissements, pèse sur leurs conditions de travail. A ce titre, nous réclamons :

Des créations de poste d’AED

Une baisse du temps de travail avec 32h semaine pour un temps plein

Que les heures d’internat soient comptabilisées en totalité, en remplacement du forfait nuit

Pour se faire entendre et obtenir ces avancées, les personnels AED doivent se mobiliser. Construisons une première journée de grève forte dans les vies scolaires, en prenant appui sur la mobilisation des AESH, autres grandes oublié∙es de l’Education nationale

Le jeudi 16 janvier 2025, mettons nos vies scolaires à l’arrêt !

Le communiqué en pdf

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Actu Solidaires 78 La Poste Services publics

Intervention de Solidaires 78 au rassemblement contre la fermeture du bureau de Poste de Gassicourt du 11 janvier 2025

Solidaires 78 s’associe à la défense des services publics, en défendant à la fois leurs salariés et leurs usagers.

Les services publics sont en quelque sorte du salaire redistribué, notamment pour les plus précaires. C’est le parachute de ceux qui n’ont rien. Il ne s’agit pas que la Poste, mais aussi des écoles, de l’hôpital, du rail, des télécoms… même si leur démantèlement est bien avancé.

Il faut rappeler que la logique du service public est de remplir un service, une mission, et pas rechercher un profit, même si la propagande s’évertue à nous marteler le contraire. Cette idée recule, et on cherche à faire croire que les services publics coûtent cher, alors qu’en réalité cela n’est pas un problème.

Force est de constater que les services publics reculent, à l’hôpital les lits ferment, dans les écoles les classes ferment, dans le rail des lignes ferment, et partout les tarifs augmentent : forfait urgences à l’hôpital, + 10 euros du pass Navigo en janvier, etc.

Alors, pour défendre le service public, même si nous nous félicitons d’être là aujourd’hui, pourquoi ne sommes nous pas plus nombreux ? On peut avancer plusieurs hypothèses :
– les service publics ont muté vers plus de numérique, et sont rendus de fait moins accessibles, moins palpables par beaucoup d’usagers. À la Poste, le recul du courrier papier se fait sentir, et les livraisons de colis par d’autres entreprises ou canaux sont nombreux.
– le bureau de Poste de Gassicourt est davantage utilisé par des personnes âgées du quartier, et malheureusement, ces personnes se mobilisent peu, alors que ce sont les plus concernées. Les jeunes à qui on peut en parler ne se sentent pas très concernés.
– parfois, les services publics se retournent contre les usagers et les travailleurs, ressemblant à des sévices publics. On a connu la vague de suicides à France Télécom, les tarifs exorbitants du rail freinent les déplacements des moins fortunés, à l’école le tri social fait des ravages… Il devient parfois difficile de s’identifier aux services publics…

C’est pourquoi nous nous battons non seulement pour le maintien et l’extension des services publics, mais aussi pour leur appropriation par les usagers, pour l’avenir de leur quartier. Nous voulons nous approprier notre territoire, grâce aux services publics, sous la direction de ceux qui en bénéficient et de ceux qui les font tourner.

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Histoire Luttes féministes

17 janvier 1975 – 17 janvier 2025 : la loi sur l’interruption volontaire de grossesse a 50 ans, un grand pas pour les droits des femmes

Publié le 8 janvier 2025

17 janvier 1975 : une loi est enfin votée. Une loi qui n’aurait jamais vu le jour si le MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et la Contraception) n’avait pas porté ce combat. Ce combat des femmes qui en avaient assez de voir leur vie gâchée par de multiples grossesses ou de devoir avorter dans de sordides conditions et parfois au péril de leur vie.

Ce combat, ce fut des avortements clandestins réalisés dans de bonnes conditions sanitaires, ce fut des départs collectifs et revendiqués en Angleterre, aux Pays Bas et en Suisse, ce furent de nombreuses manifestations.

Nous , mouvement féministe, soutenu par des médecins et par une large part de la société, avons lutté, agi, écrit, publié, filmé, dans l’illégalité et la légalité avant 1975 pour conquérir enfin ce droit fondamental.

C’est poussé par cette mobilisation importante que le gouvernement et des parlementaires ont accepté la pratique de l’avortement en France sous conditions strictes et restrictives, à l’essai, pour éviter que des femmes continuent à mourir dans la clandestinité et pour que l’« ordre public» soit rétabli. Simone Veil a porté la loi à l’Assemblée nationale avec beaucoup de courage contre les réactionnaires et fascistes de tous poils mais seule, elle n’aurait rien pu faire.

1975 a été une victoire des forces féministes et de progrès visant l’égalité entre les femmes et les hommes dans notre société. Et ces mêmes forces féministes ont dû lutter pour acquérir de nouveaux droits, faire évoluer la loi pour qu’elle réponde vraiment aux droits des femmes.

A l’heure actuelle, sont à l’œuvre au niveau national et international, des forces traditionalistes, d’extrême droite, soutenues par des religieux comme le pape. Elles pervertissent les mots liberté, vie et même féminisme. Aux USA, les juges de la Cour Suprême nommés par Trump ont rendu l’avortement impossible au niveau fédéral et de nombreux États en ont supprimé l’accès. En Argentine, le président Milei veut faire de même. Constitutionnalisation ou pas, rien n’est jamais acquis définitivement. De nombreux pays refusent toujours le droit à l’avortement.

De nombreux pays refusent toujours le droit à l’avortement. En Pologne ou dans certains états des USA, toute complication de la grossesse (arrêt spontané foetal par exemple) ou toute grossesse pathologique nécessitant une interruption peuvent passer pour un avortement que les médecins refusent alors de faire. Des femmes meurent par absence de soins.

Nous n’oublions pas ces générations de femmes en France à qui la société refusait ce droit. Nous voulons que nous et les générations futures, partout dans le monde, puissions choisir librement d’être enceintes ou pas, d’être mère ou pas, dans des conditions sanitaires dignes et protectrices.

Toutes concernées, nous « célébrons » la loi de 1975 sur l’avortement.


Le programme de la soirée :



Plusieurs événements auront lieux sur l’ensemble du territoire autour de cette date là. N’hésitez à nous les communiqués à contact@solidaires.org

Les inscriptions sont obligatoires : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScADJuziaLNmcj9jQKtY4wSdYD8aNfCMuq_zGAH4XioePe1fA/viewform?usp=header

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antiracisme Défense de nos libertés Éducation

Retailleau : encore une honteuse sortie de piste raciste !

Ce communiqué a été publié le 09/01/2025

Dans une interview au Parisien publiée le lundi 6 janvier, Bruno Retailleau s’illustre encore une fois par ses propos racistes et islamophobes. En déclarant que les mères accompagnatrices des sorties scolaires “n’ont pas à être voilées”, le ministre de l’intérieur réaffirme son appartenance à l’extrême-droite.

SUD éducation dénonce une récupération idéologique et condamne une déclaration stigmatisante pour de nombreuses mères d’élèves. Elles prennent sur leur temps libre pour accompagner les classes; sans leur participation, les enseignant·es ne peuvent organiser de sorties scolaires.

Par ailleurs, Bruno Retailleau invoque la loi de 2004 qui interdit aux élèves de manifester ostensiblement une appartenance religieuse. Comme à chaque fois, cette loi, est utilisée à des fins islamophobes et sexistes qui vise toujours les femmes musulmanes faisant le choix de porter le voile. La loi de 2004 ne s’applique pas aux parents d’élèves. Les parents ne sont pas soumis à la neutralité religieuse comme l’a précisé le Conseil d’Etat en 2013.  Cette idée n’est pas nouvelle à droite. Julien Odoul, alors conseiller régional de Bourgogne en 2019, avait exhorté, avec mépris, à une mère accompagnatrice d’une classe à retirer son voile. 

Dans cette même interview, Bruno Retailleau s’est par ailleurs dit “favorable à l’interdiction du port du voile à l’université”.  Une proposition du ministre de l’intérieur que le ministre auprès d’Élisabeth Borne, chargé de l’ESR, Philippe Baptiste, a heureusement contredit rappelant le droit aux étudiantes d’exprimer leurs convictions personnelles, y compris religieuses, au sein des établissements du supérieur. Pour SUD éducation, la liberté qu’ont aujourd’hui les femmes de porter ou ne pas porter le voile à l’université, en France comme dans la majorité des universités dans le monde, doit être défendue sans réserve. 

Rappelons que cette attitude va même à l’encontre de la laïcité pensée par loi loi de 1905 qui impose à l’État la neutralité religieuse et permet à chaque citoyen·ne de pratiquer ou non un culte religieux. Le projet de Retailleau est fondamentalement opposé à la laïcité. De la neutralité de celles et ceux qui exercent un service public, il dérive vers la “neutralité de l’espace public” pour finalement proposer la neutralité “du public”. Bref, un projet totalitaire et réactionnaire. Bruno Retailleau semble par ailleurs avoir une conception de la laïcité à géométrie variable puisqu’il n’hésite pas à défendre la place de crèches dans les bâtiments publics, déclarant : “Je suis pour une laïcité ouverte et tolérante. Je ne suis pas pour cet intégrisme laïcard.”

En évoquant ce sujet dans une interview à l’occasion des dix ans des attentats de Charlie Hebdo, le ministre de l’intérieur procède à un amalgame honteux entre le port du voile et le terrorisme. Ainsi les personnes musulmanes continuent d’être stigmatisées à des fins politiques racistes, xénophobes et islamophobes. Bruno Retailleau cherche par cet article à inquiéter en faisant référence à une soit disante guerre des civilisations, invoquant “les conquêtes de l’occident”. Enfin, il est aberrant qu’un ministre d’extrême droite instrumentalise “l’égalité hommes-femmes” alors qu’on connaît notamment son opposition conservatrice aux programmes de l’EVARS ; en témoignent ses accointances avec l’organisation de parents d’élèves SOS éducation, sortie des rangs de la “Manif pour tous”, qui a plus d’une fois prouvé son idéologie, sexiste, lgbtiphobe, raciste et nationaliste. La lutte contre le sexisme n’a pas à être instrumentalisée à des fins islamophobes.   Les déclarations du ministre s’inscrivent dans une tradition patriarcale de contrôle des corps et des tenues des femmes contre laquelle SUD éducation lutte sans relâche.

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