Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
(re)Penser notre syndicalisme Agenda militant Cycle autogestion

4 novembre : un cycle sur l’autogestion à l’accueil syndical Solidaires 78

Mardi 23 septembre a débuté un cycle de travail sur l’autogestion dans le cadre de l’accueil syndical de Solidaires 78 à Limay.

Cette première séance avait pour but de déterminer des questionnements communs et des axes de réflexion pour l’année à venir.

Un débat… à l’écrit !

Pour cela, les participantEs se sont appuyéEs sur une pratique d’éducation populaire de débat : les nappes tournantes.

Chaque personne a eu une feuille sur laquelle écrire. Dans un 1er temps, nous avons chacunE noté ce que le mot « autogestion » évoquait, ce que nous savions dessus, les questions que cela nous posait, les critiques et limites que nous voulions formuler, etc.

Il était possible d’écrire des phrases, des mots, de dessiner. Pas de normes imposées.

Au bout de 3-4 minutes, nous avons tourné : chacunE a récupéré la feuille de la voisine ou du voisin pour la lire, y réagir, commenter ou ajouter des éléments.

Nous avons tourné ainsi plusieurs fois afin d’avoir la réaction de tout le groupe sur chacune des nappes tournantes. C’est à partir de ces écrits à plusieurs mains que nous avons pu faire émerger des questionnements et des envies collectives autour de l’autogestion.

Ici, pas de prise de parole interminables de quelques-uns, pas de participation dominante avec toujours les mêmes qui s’imposent par leurs expériences, leurs habitudes militantes, leur « aura ». Chacune et chacun a pu prendre le temps de mûrir sa réflexion, de se confronter à celles des autres, d’y prêter attention, de voir comment ça fait bouger – ou non – ses propres représentations.

C’est une pratique qui permet de se décentrer un peu de soi, de se rendre compte des questionnements et des besoins qui émergent du collectif sur un thème donné.

Nous avons également pu évoquer comment chacunE a rencontré la problématique de l’autogestion, dans le cadre du travail ou du militantisme, par exemple.

Quels questionnements communs ? Quelles orientations pour un travail syndical sur l’autogestion ?

– est-ce que ça marche ? Quelles expériences d’autogestion ? Plusieurs films ont été évoqués, avec l’idée d’organiser des projections.

– quels sont outils de l’autogestion ?

– c’est quoi un mandat ? quels sont les types de mandats ? Faut-il les contrôler ? Si oui, comment les contrôler ?

– autogestion, anti-hiérarchie : comment tenir sur le long terme face au conditionnement social et politique à vouloir se donner ou être des chef-fes ?

– l’autogestion, c’est pas facile ! Quelles sont les difficultés ? Comment y faire face ?

– travailler sur l’histoire de l’autogestion : d’où ça vient, comment ça s’est traduit dans les mouvements de lutte, dans les entreprises, dans la vie de tous les jours ?

– peut-on tout autogérer ?

– la part individuelle et la part collective dans l’autogestion ; quelle part de responsabilité des individus et du collectif ?

– comment aborder la question du partage des tâches dans l’autogestion ?

– comment mettre en avant la joie et l’enthousiasme qui peuvent naître de l’autogestion ?

Prochaine séance le 4 novembre : on s’y retrouve ?

Catégories
En grève !

2 octobre : toutes et tous en grève

350 000 manifestant·es le 10 septembre, 1 million le 18 septembre : la mobilisation s’amplifie. Sébastien Lecornu, le nouveau Premier ministre, a reçu l’intersyndicale qui lui avait fixé un ultimatum. Alors que celui-ci a expiré, il n’a pas répondu aux revendications. Elles sont pourtant largement majoritaires dans le pays. Pour imposer la rupture, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 2 octobre.

Un projet de budget injuste toujours sur la table

Le projet de budget Bayrou n’est toujours pas définitivement enterré. Lecornu n’a toujours pas indiqué travailler à un budget de justice fiscale qui mettrait à contribution les plus hauts revenus au lieu de présenter la facture aux travailleurs et travailleuses. De plus, il refuse de dire qu’il renonce à l’année blanche. L’année blanche c’est, en euros constants, la baisse des salaires dans la Fonction publique et la diminution des prestations sociales (pensions de retraites, APL, RSA, AAH…).

Il faut augmenter les salaires

Depuis 2000, le coût de la vie a augmenté de 52%. Avec l’inflation, tout augmente sauf nos salaires. Pourtant les bénéfices des grandes entreprises explosent et jamais autant d’argent public n’a été versé aux entreprises. Mais plus on les subventionne, moins les salaires augmentent. En effet, la politique d’exonération du gouvernement incite les entreprises à privilégier les bas salaires. Il y a urgence à changer de politique et augmenter tous les salires en commençant par le SMIC.

La réforme des retraites doit être abrogée

L’importante mobilisation engagée le 10 septembre et amplifiée le 18 s’inscrit dans les suites de la mobilisation historique contre la réforme des retraites. Il est toujours temps de revenir sur cette réforme injuste et impopulaire comme le réclame l’intersyndicale.

Nous pouvons gagner

Le gouvernement n’a jamais été aussi faible tandis que le patronat est sur la défensive, menaçant de se mobiliser pour défendre ses privilèges. Toutes et tous ensemble, nous pouvons gagner ! Organisons-nous sur nos lieux de travail, discutons avec nos collègues, organisons des assemblées générales, votons la grève, participons aux actions et aux manifestations…

Le 2 octobre : toutes et tous en grève et dans la rue !

Catégories
antiracisme Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es

France Travail offre une tribune à Frontex pour de la « chasse » aux migrant·es

Communiqué du Gisti

Début septembre, France Travail a organisé une réunion d’information avec l’agence européenne Frontex, dont le contenu a récemment été révélé par StreetPress. L’un des représentants de l’agence y a présenté le métier de garde-frontière comme une activité de « chasse », vantée auprès de « jeunes hommes » en quête d’action.

Ces propos ne relèvent pas d’un simple dérapage. Ils s’inscrivent dans un discours désormais banalisé qui déshumanise les personnes migrantes, les réduit à des cibles et promeut une vision viriliste de la force et du contrôle. Que ce registre soit employé par Frontex [1], déjà accusée à de multiples reprises de violations des droits humains (pushbacks illégaux, violences aux frontières), n’étonne guère. Mais qu’il trouve une tribune au sein de France Travail, service public censé accompagner toutes les personnes qui résident sur le territoire vers l’emploi – y compris les personnes migrantes, est particulièrement alarmant.

Cette dérive n’est pas isolée. Aux États-Unis, l’agence ICE (Immigration and Customs Enforcement) recrute massivement pour mettre en œuvre les expulsions promises par Donald Trump. Certes, les propos tenus lors de la réunion hébergée par France Travail n’ont pas atteint le degré outrancier des campagnes américaines, qui appellent ouvertement les futures recrues à expulser les « criminels et prédateurs » qui auraient « envahi » les États-Unis. Mais les points communs sont frappants : un recrutement massif au détriment de la formation (Frontex a abaissé son niveau d’études requis de bac +3 au baccalauréat, ICE a réduit ses formations de cinq à deux mois) ; le ciblage d’anciens militaires, recyclés dans le contrôle armé des migrations (la réunion France Travail était organisée avec Défense Mobilité, le service de reconversion du ministère des Armées) ; et plus largement, la banalisation de la violence aux frontières, présentée comme un défi exaltant.

Si France Travail a condamné les propos tenus lors de cette réunion, Frontex, elle, n’a rien désavoué.

Nous dénonçons la normalisation d’un vocabulaire et de pratiques contraires aux droits humains. Les frontières ne sont pas des terrains de chasse. Paris, le 26 septembre 2025

[1] « Frontex, agent intouchable du renseignement migratoire », Anna Sibley, Plein droit, n°145, juin 2025.


www.gisti.org/article7591

Le Gisti est une petite association qui mène de multiples actions en faveur des droits des étrangers.
L’autofinancement de ses activités, garantie de son indépendance, demeure un objectif prioritaire. À ce titre, votre soutien est essentiel.

Pour soutenir notre action, n’hésitez pas à faire un don ! (déductible à 66%)

Catégories
antifascisme Histoire

L’histoire de France mise en spectacle par les réacs

Une enquête de Annabelle Martella et Sindbad Hammache
(dossier de Basta !)

Ce 27 septembre, au Palais des Congrès de Paris, plusieurs milliers de personnes sont attendues pour assister au spectacle La Dame de pierre. Une reconstitution de l’histoire de Notre-Dame de Paris, dont Europe 1 (radio du groupe Bolloré) est partenaire, ainsi que les sapeurs-pompiers de Paris. Le Pass culture financé par l’État permettra aux plus jeunes d’avoir leur place. Mais ce spectacle, soutenu notamment par Éric Zemmour et Philippe de Villiers, est financé en partie par Pierre-Édouard Stérin, le milliardaire catholique d’extrême droite et mis en scène par Corentin Stemler, proche de l’Action française, mouvement royaliste d’extrême droite. Derrière plusieurs spectacles « historiques » à succès, qui glorifient un certain roman national d’une France éternelle, blanche et catholique, on retrouve des figures issues de la sphère catholique traditionaliste et de l’extrême droite.
C’est ce que révèle une enquête en trois volets signée Annabelle Martella et Sindbad Hammache, soutenue par le Fonds pour une presse libre (FPL), publiée ce jeudi 25 septembre sur Basta!

  ­ Lire le grand format ­  

1️⃣ Ces spectacles « historiques » devenus des chevaux de Troie culturels de l’extrême droite 
2️⃣ William Blanc : pour les metteurs en scène d’extrême droite, « la nostalgie est un produit commercial »
3️⃣ À paraître lundi 29 septembre 

Pour compléter : une enquête de Pierre Isnard-Dupuy sur Rocher Mistral, un « Puy du Fou provençal » qui réécrit l’histoire et fait fi des lois, publié le 1er juin 2023.  ­ ­ ­ ­

Les menaces de l’extrême droite ne nous empêcheront pas d’enquêter. 
Depuis plus de quinze ans, nos journalistes débunkent les fausses informations véhiculées par les politiques d’extrême droite, décryptent leurs doubles discours et révèlent leurs liens avec la « fachosphère ». Pour poursuivre ce travail essentiel dans le contexte actuel, votre soutien est primordial. 

Basta ! ne vit que par vos dons. Si vous le pouvez, n’hésitez pas à mettre en place dès aujourd’hui un don mensuel de 5, 8, 10 euros ou plus.
Merci ! 🙏 ­ ­ ­ ­ ­ Je fais un don

Les leçons de cette enquête Dans les coulisses de plusieurs spectacles prétendument historiques qui se multiplient en France, se cache un combat idéologique : Ainsi le spectacle, La Dame de pierre, a été mis en scène par Corentin Stemler, lié à l’Action française. Son association, Symphonia Productions, est financée notamment par le milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin.Les recettes d’un autre spectacle mis en scène par Corentin Stemler, Le Dernier secret d’Athos, joué en juillet dans la petite commune de La Fère, dans l’Aisne, ont servi à financer un réseau d’écoles privées catholiques hors contrat, Excellence ruralités, également financé par Pierre-Édouard Stérin.Un autre spectacle, Murmures de la cité, mis en scène par l’organisateur d’une université d’été identitaire, avait défrayé la chronique en août avec ses croix gammées affichées sur les murs de Moulins, dans l’Allier.Et ce ne sont pas les seuls : Souviens-toi Cornilly en Sologne, Le Choix des armes dans le Maine-et-Loire… produits par l’association Recordatio, également liée à l’extrême droite. Dans la lignée du Puy du Fou, tous ces spectacles sont liés à cette nébuleuse catholique traditionaliste et d’extrême droite, participent d’un même microcosme économique et idéologique, et instrumentalisent l’histoire pour servir une croisade identitaire. Leur modèle économique interroge aussi : Plusieurs de ces spectacles s’appuient principalement sur le recours massif au bénévolat. C’est notamment le cas du Serment du vigneron, mis en scène par Corentin Stemler et joué en juillet dans un château et domaine viticole du Beaujolais, propriété d’une vieille famille de la noblesse française.Basta ! s’est rendu sur place et a constaté que les bénévoles sont partout : sur scène, au parking, à la technique, à la billetterie et même à la vente de bières, de frites, de goodies, d’épées en bois (fabriquées là aussi bénévolement) et des incontournables bouteilles de beaujolais des châtelains… Les spectateurs payent une entrée à 35 euros pour l’événement.En complément des financements liés à Pierre-Édouard Stérin, plusieurs de ces spectacles reçoivent des subventions publiques de régions, de départements ou de communes. 
🔎 Lire le grand format 
Les coulisses de l’enquête Nos ami·es journalistes du collectif Hors-cadre avaient identifié depuis presque un an cette nébuleuse d’associations allègrement financée par le milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin – qui a en partie bâti sa richesse sur le succès des Smartbox et met sa fortune au service des droites extrêmes. Est donc né le projet d’enquêter sur cette « galaxie Stérin » : à quoi servent ses associations et quels sont leurs projets ? Quels sont leurs liens éventuels avec l’extrême droite ? S’inscrivent-elles dans une vision idéologique commune ?

Treize sujets d’enquête ont été définis, publiés par plusieurs médias indépendants : aux côtés de Basta !, on compte Arrêt sur images, le Bondy Blog, et d’autres enquêtes à venir pour Reporterre, Médiacités, Le Poulpe ou La Déferlante. Le projet a recueilli le soutien du Fonds pour une presse libre début 2025. C’était parti pour des semaines d’enquête, de recherches, de recueil de témoignages, de reportages, de réunions en visioconférence pour faire le point, avant de raconter, vérifier, et faire relire par des avocats.  Les dernières infos Outre le 3e épisode de cette enquête sur les spectacles historiques, à venir le 29 septembre, Basta ! va publier dans les jours qui viennent une autre enquête sur Excellence Ruralités : un réseau d’écoles privées catholiques hors contrat, qui s’implante en milieu rural, qui est financé par Stérin et la cathosphère traditionaliste, et dont l’enseignement est mis au service des valeurs réactionnaires.

Vous pouvez également lire une autre enquête sur la manière dont le milliardaire s’est construit son empire financier chez nos partenaires et amis de l’Observatoire des multinationales.   
Basta! est 100 % indépendant, sans pub, en accès libre et financé par ses lecteur·ices.
Entrez dans la communauté de nos soutiens grâce à un don (défiscalisable à 66 %).
Je soutiens !
Catégories
Collectivités territoriales Santé-Social

PERSONNES AGÉES = POMPES À FRIC !

Nos ainé.es et leur famille ne sont là que pour payer :
Privé 3500 euros
Public hospitalier 2600 euros
Public territorial 2000 euros

Mais pour quels services rendus en retour ?

  • Réduction des portions repas quotidiens pour y ajouter des crèmes protéinées remboursées par la sécu.
  • Diminution de la dotation quotidienne des protections
  • Budget loisirs revu à la baisse, il faut remettre la main au porte monnaie pour y participer.
  • Dépassement d’honoraires, de nouveau la main au porte monnaie. ET VOUS SOIGNANT·ES ON VOUS MET OÙ DANS TOUT ÇA ?
  • Dégradation de vos conditions de travail
  • Travail en mode dégradé et dégradant
  • Personnel non formé sans accompagnement
  • Augmentation des tâches,on vous en demande toujours plus ! VIVE LA MALTRAITANCE INSTITUTIONNELLE !

Voici comment votre nouveau premier ministre vous considère :

“Le problème des finances publiques c’est parce qu’on a décidé de mettre beaucoup d’argent dans l’hôpital, c’est vrai pour la rémunération, le Ségur de la santé et le Ségur médico-social”

SUD CT, SUD SANTÉ SOCIAUX ET LA CDMT ONT BESOIN DE VOUS ET VOTRE MOYEN D’ACTION C’EST LA GRÈVE

Catégories
Éducation

Rentrée 2025 : une école toujours en crise

Motion d’actualité de SUD éducation

En cette rentrée scolaire 2025, le compte n’y est toujours pas pour le Ministère de l’Éducation nationale. Il manquait au 1er septembre plus de 2500 professeur·es. De nombreux établissements font à nouveau face à des classes surchargées et manquent d’AESH et d’AED. Une autre politique doit être mise en place pour pallier les lacunes d’un ministère moribond depuis plusieurs années. En cette rentrée, SUD éducation revendique plus que jamais : l’amélioration des conditions de travail par la baisse des effectifs en classe et l’augmentation des salaires, la titularisation de tou·tes les enseignant·es contractuel·les, la création d’un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED, le recrutement massif de personnels, la rénovation et le désamiantage du bâti. Le déploiement des PAS (pôles d’appui à la scolarité) à marche forcée et avec peu de moyens, nous fait craindre des dérives dans sa mise en œuvre et des conséquences sur les conditions de travail des personnels.  Par ailleurs, l’école reste une machine à trier et à ségréguer les élèves. Les établissements des quartiers populaires et des zones rurales défavorisées ont les moins bonnes conditions d’étude. La politique du ministère ne cesse de creuser les inégalités sociales en continuant de subventionner le privé. Nous sommes d’ailleurs inquiet·es et en colère face au détournement du programme d’Enseignement à la vie affective relationnelle et sexuelle (EVARS) par l’enseignement catholique qui réaffirme la binarité de genre, la complémentarité femme-homme et ainsi se positionne comme sexiste et lgbtiphobe. De plus, externaliser l’enseignement de l’EVARS à une association anti-avortement est totalement en opposition avec les objectifs premiers de ces programmes. Ajoutons à cela les propos tenus par le secrétaire général de l’enseignement catholique redonnant « clairement le droit à un·e enseignant·e de faire une prière avec des élèves ». Le contrat d’association entre l’école privée sous contrat et l’État est pleinement rompu. Plus un euro pour les écoles privées ! A contrario l’Éducation prioritaire est démantelée et effacée petit à petit derrière une multiplicité de dispositifs illisibles (cité éducative, CLA, établissement à aider…). Les élèves à besoins éducatifs particuliers pâtissent également du manque de moyens chroniques comme ielles pâtissent de l’orientation néolibérale des politiques éducatives.

L’austérité budgétaire touche aussi la culture et a des conséquences directes dans l’Éducation Nationale. Les coupes drastiques du pass culture privent les élèves issu·es des familles les plus précarisées de l’accès à une éducation artistique et culturelle nécessaire. Elles mettent en péril l’émancipation de tou·tes.

C’est avec tristesse et colère que nous avons appris le décès de notre collègue Caroline Grandjean, professeure et directrice de l’école de Moussages dans le Cantal. Victime de lesbophobie et de menaces de mort, elle a mis fin à ses jours le 1er septembre, jour de rentrée. Cette collègue est restée isolée et a été très peu soutenue par la mairie et ses supérieur·es hiérarchiques, sa mort nous rappelle la nécessité de combattre les LGBTIphobies dans toute la société et en particulier à l’école. SUD éducation demande au Ministère de faire la lumière sur cette disparition tragique, d’assumer complètement sa part de  responsabilité et d’en tirer les conséquences. Son décès vient raviver le souvenir de Christine Renon et nous interroge sur le nombre de personnels qui mettent fin à leurs jours en raison de leurs conditions de travail ou de l’absence de soutien de l’administration face aux menaces, aux intimidations et aux difficultés rencontrées. SUD éducation demande au ministère de communiquer un bilan réel des suicides et tentatives de suicide parmi les personnels, de mettre en place toutes les mesures de protection et de prévention qui s’imposent.

Faut-il des morts pour susciter une réaction de l’institution ? Comme pour Dinah en 2021, une élève nantaise qui s’était suicidée après des mois de harcèlement. Leur mort nous rappelle que les LGBTIphobies sont structurelles au sein de l’Éducation nationale qui n’agit qu’après les drames. SUD éducation demande un soutien explicite et franc de la hiérarchie quand on est victime de LGBTIphobies.

Nous tenons également à soutenir la collègue agressée à Benfeld, dans le Bas Rhin. Cet acte de violence est le résultat d’un service public défaillant. SUD éducation réaffirme la nécessité d’allouer des moyens pour la santé mentale des élèves et des professionnel·les afin que tout le monde puisse enseigner et apprendre dans de bonnes conditions.

La répression anti-syndicale fait rage en cette rentrée scolaire. Christine Gorce et Frédéric Salvy, muté·es dans l’intérêt du service, ne réintégreront pas leur poste au lycée Victor Hugo de Marseille cette année malgré leur victoire au tribunal administratif. En effet, le Ministère s’obstine et fait appel. Comme à son habitude la hiérarchie continue donc de réprimer le droit syndical. Partout les personnels perdent leurs libertés. La parole syndicale et politique est de plus en plus contrainte, comme l’illustre bien le projet de règlement intérieur imposé à l’université de Nantes. Celui-ci vise à restreindre fortement la liberté de réunion et d’information syndicale des personnels et des étudiant.es

La répression s’intensifie également dans le premier degré : certain·es DASEN n’hésitent pas à convoquer des collègues pour motif RH lorsque des équipes les alertent pour manque de moyens.

C’est maintenant ! En grève pour la censure populaire ! 

Les mobilisations des 10 et 18 septembre ont été un succès : de très grosses manifestations dans plusieurs villes, des actions de blocages économiques, de très nombreux points de rassemblements de travailleurs·euses, une irruption de la jeunesse, des AG de secteurs… Cependant, sur les lieux de travail, la grève et l’auto-organisation ne sont pas encore au niveau pour augmenter le rapport de force face au gouvernement afin qu’il retire son projet de loi de finances. Il nous semble nécessaire d’abandonner la stratégie des grèves perlées qui a montré son inutilité. Nous nous devons d’être à la hauteur de la situation et d’appeler à une grève reconductible. 

Dans nos secteurs de l’Education nationale et de l’ESR, l’enjeu pour les syndicats et les militant·es de SUD éducation est de construire auprès des collègues la suite de la grève et de lui permettre de se prolonger. Pour cela, il faut favoriser les cadres d’auto-organisation et de décision qui permettent de discuter de la reconduction, de mettre en mouvement nos collègues au delà des milieux militants, de faire écrire des tracts par toutes et tous, faire des banderoles, des actions, de se lier aux usager·ères (lycéen·nes, étudiant·es, parents). 

Nos mots d’ordres doivent permettre de fédérer et solidifier le mouvement : 

  • après le départ de Bayrou et la nomination d’un fidèle macroniste à Matignon, c’est désormais la politique d’austérité et toutes les propositions injustes de ce projet de budget qu’il faut balayer ;
  • pour nos conditions de travail, du fric pour l’école publique, pas pour l’enseignement privé. Alors que l’on nous promet austérité et rigueur pour le public, l’Etat et les collectivités territoriales financent et subventionnent à hauteur de plusieurs milliards l’enseignement privé confessionnel ;
  • contre la paupérisation des personnels, augmenter les salaires ;
  • l’austérité n’est pas une fatalité : ce n’est pas aux travailleurs·euses et aux services publics de payer, c’est au patronat en prenant sur les dividendes et en récupérant les centaines de milliards d’aides publiques.

C’est par la grève, les manifestations, l’organisation collective, que nous pourrons bloquer ce projet de budget et imposer d’autres choix. Quel que soit le gouvernement, nous appelons l’ensemble des personnels à se mobiliser par la grève reconductible dès le 2 octobre et à maintenir la pression pour que ce ne soit pas que le casting qui change mais aussi la politique menée. 

A l’école comme dans la société : contre le racisme, les discriminations et les guerres, solidarité !

A cette politique austéritaire s’ajoute une montée en puissance du racisme et de la xénophobie. Dans l’Éducation nationale, cette politique s’illustre notamment par un dévoiement de la laïcité à des fins islamophobes et par des attaques répétées contre les enfants, les parents et personnels étranger·ères. Les actes racistes et islamophobes se multiplient. À Puget-sur-Argens, dans le Var, Hichem Miraoui a été assassiné parce qu’il était arabe. Son meurtrier a revendiqué son acte et sa haine raciste sur les réseaux sociaux. La nuit du 14 juillet, à Garges-lès-Gonesse, quatre policiers ont enlevé, humilié et tabassé Aly, un jeune homme de 17 ans sans défense, puis l’ont abandonné dans la nature. La police réprime la jeunesse dans la rue et à l’école. À Bobigny, un bâtiment municipal renommé Danièle Djamila Amrane-Minne, une militante algérienne pour l’indépendance, a été incendié. 

Rappelons que la police tue. Souvenons-nous de Zyed Benna, Bounna Traoré, Malik Oussekine ou des Algérien·nes noyé·es dans la Seine le 17 octobre 1961. Nous devons lutter au quotidien sur nos lieux de travail contre les violences racistes, notamment grâce à la campagne menée par l’union syndicale Solidaires.

Partout, l’extrême droite avance ses pions pour imposer sa vision du monde : dans l’Éducation nationale, cela se traduit notamment par le quasi-monopole de Bolloré sur les manuels scolaires, mais aussi par les attaques contre l’EVARS.

En cette rentrée scolaire, 2000 enfants sont à la rue. Cette situation, contraire à la convention des droits des enfants, nous rappelle également que l’enfance est un sujet politique. C’est pour cette raison qu’il est important de se mobiliser, notamment le 20 novembre pour la journée internationale des droits des enfants. La circulaire Retailleau et la loi Darmanin ont des conséquences sur la scolarité de certain·es élèves qui risquent de voir leurs études interrompues, leur insertion professionnelle et sociale remise en cause et de se retrouver sans domicile. À Rouen, les jeunes mineur·es non accompagné·es, hébergé·es pendant l’été, vont notamment se retrouver à la rue dès le 30 septembre, en plus d’être non scolarisé-es. 

De même, le recul des droits des femmes organisé par les gouvernements fascistes à l’internationale, nous rappelle combien ces droits sont fragiles. SUD éducation appelle à participer aux grèves, manifestations et actions féministes des 28 septembre, 11 octobre et 25 novembre. Face à la montée en puissance des actes LGBTiphobes partout dans notre société, il faut  également se mobiliser pour les droits des personnes LGBTQIA+, notamment à l’occasion de la manifestation de l’existransinter à Paris le 18 octobre 2025, mais aussi pour la journée du souvenir trans le 20 novembre.

Enfin, alors que le génocide à Gaza s’intensifie, la reconnaissance de l’État palestinien ne suffit pas. En nommant comme Premier ministre l’ancien ministre des armées qui n’a pas hésité à mentir sur le rôle de la France dans l’exportation d’armes israéliennes, l’État français poursuit sa complicité avec le gouvernement israélien et son implication dans le génocide en cours. De plus, la France empêche les étudiant·es gazaoui·es de s’inscrire dans les universités françaises et n’engage aucune sanction contre Israël. Dans l’Éducation nationale et dans l’Enseignement supérieur nous devons agir, politiser et nous mobiliser contre ce génocide, notamment en participant aux manifestations.

Catégories
Santé-Social

4 octobre : la sécu c’est vital ! Appel à la mobilisation pour la sécurité sociale !

APPEL A MOBILISATION POUR LA SÉCURITÉ SOCIALE

4 octobre – 80ème anniversaire

Aujourd’hui, le débat public instauré par le gouvernement et organisé dans les médias vise à développer l’idée selon laquelle les dépenses prises en charge de façon solidaire par la Sécurité sociale sont financièrement insupportables et seraient la cause de la dette et même de la faillite de la France.

La baisse des dépenses publiques y est défendue comme un principe indiscutable et le manque de recettes justifié par la soi-disant nécessaire baisse des « charges » et des impôts. Il s’agit, en fait, de légitimer par avance les pires budgets austéritaires annoncés pour 2026.

Nous n’aurions plus les moyens d’assurer une vie digne à chacune et chacun dans la 6ème puissance économique mondiale !

Depuis des années, les gouvernements martèlent que leur auto-proclamée volonté de « retour à l’équilibre » doit passer par des économies par milliards sur le dos de la Sécurité sociale. Elles dégradent nos retraites, notre accès à une santé de qualité. En réalité, c’est d’un manque de ressources dont souffre notre Sécurité sociale. Les allègements et suppressions de cotisations sociales qui sont de moins en moins compensés assèchent son financement. Le sous-financement systémique de la Sécurité sociale et du service public de santé renforcent les inégalités et les injustices sociales.

De plus, les réformes de la protection sociale complémentaire santé organisent l’essor des assurances. La marchandisation et la financiarisation de notre système de soins mettent en danger la santé de tous pour le profit de quelques-uns.

Le principe solidaire de la cotisation sociale est ainsi renié ! Confrontés à nos mobilisations, les gouvernements successifs ont dû lâcher du lest l’an dernier. Ils ont dû reculer notamment sur leur projet de gel d’augmentation des pensions.

NE LÂCHONS RIEN !

Pour notre système de protection sociale et de santé, nous demandons immédiatement :

– l’annulation des suppressions et allègements des cotisations sociales,

– L’élargissement des remboursements, par la Sécurité sociale, des soins prescrits,

– l’accroissement du financement de la Sécurité sociale par les cotisations, notamment par une cotisation des revenus financiers des entreprises.

Nous soutenons et partageons l’appel de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics aux organisations associatives, syndicales et politiques. Nous appelons à multiplier les initiatives d’ici au vote des budgets 2026.

Nous nous engageons pour une initiative convergente à Paris le 4 octobre, 80ème anniversaire de la première ordonnance créant la Sécurité Sociale et lançons une pétition « La Sécurité Sociale, c’est vital » !

Catégories
(re)Penser notre syndicalisme

Des assemblées générales ? Pourquoi ? Comment ?

Publié le 21 janvier 2023

Pour gagner la bataille contre le budget, il est important de pouvoir pousser à l’auto-organisation et au développement du mouvement. Cela passe par la multiplication d’assemblée générales.

L’objectif d’une “AG” est de réunir le plus possible de personnes sur son lieu de travail pour discuter de la situation qui a menée à se mettre en grève et pour décider collectivement des suites de la mobilisation (quelles sont nos revendications ? faut-il reconduire la grève ? faut-il faire des blocages ? faut-il reprendre le travail).

Les “AG” sont un moment important dans un mouvement… si elles sont démocratiques.

L’Union syndicale Solidaires pense que ce sont aux personnes qui luttent, qui sont en grève, de décider de la façon de mener leur mobilisation. Les AG sont, de ce fait, un moment important pour que chacune et chacun puisse donner son avis, décider de ce qu’il faut faire, mais aussi pour s’organiser sur des tâches précises (faire des tournées d’informations, préparer des actions de visibilisation de la lutte, organiser des caisses de solidarité, si besoin désigner des porte-paroles, organiser des débrayages, faire circuler l’information vers les autres grévistes, sur les réseaux sociaux…).

Mais une AG ne s’improvise pas totalement :

  • En fonction des professions, il faut réfléchir son périmètre (le site de travail ? la ville ? le département ?) et diffuser un rendez-vous clair à l’avance.
  • Il faut proposer des modalités de prises de paroles (temps de parole minuté, personnes qui n’ont pas parlé qui sont prioritaires) qui facilite la participation du plus grand nombre.
  • Les syndicats ont bien sûr toute légitimité à y participer, mais en toute transparence. Et surtout en évitant de faire chacun l’AG de ses adhérent.es dans son coin. Les AG unitaires renforcent la mobilisation et les chances de gagner.
  • Pour organiser une mobilisation, il peut y avoir des AG à différentes échelles (le site de travail, puis l’ensemble d’un territoire donné). Il peut aussi y avoir des “AG interprofessionnelles” qui regroupent des délégué.es ou l’ensemble des personnes sur un territoire donné (principalement par ville) pour faciliter la coordination et l’action à cette échelle. Attention toutefois à ne pas faire des AG qui remplacent, se substituent, à la mobilisation sur les secteurs.
  • Une assemblée est souveraine, c’est-à-dire qu’au moment où elle se réunit, elle peut décider sur tous les sujets qu’elle juge nécessaire.
  • Une assemblée ne doit pas durer trop longtemps pour ne pas épuiser les participant.es et pour éviter qu’il ne reste que peu de personnes au moment de la prise de décision.
Catégories
En grève !

CP Intersyndical – Aucune réponse concrète aux attentes du monde du travail : l’intersyndicale appelle à une mobilisation massive le 2 octobre !

Après la réussite de la mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre, l’ensemble des organisations syndicales avait posé un ultimatum. Elles ont été reçues ce matin par le Premier ministre, pour obtenir des réponses concrètes aux revendications exprimées par les travailleuses et les travailleurs.

L’intersyndicale déplore une occasion manquée. Après un long échange avec le Premier ministre sur les enjeux qui se posent pour le monde du travail, aucune réponse claire n’a été apportée à la colère des salarié·es, agent·es, demandeurs·euses d’emploi, jeunes, retraité·es …

Le Premier ministre a expliqué qu’il n’était pas en mesure de connaître la copie finale du budget 2026 qui sera adoptée par le Parlement, alors que l’intersyndicale attendait au moins des pistes sur une copie initiale. Ni rupture avec les mesures présentées en juillet, ni engagement sur ce que pourraient être des mesures de justice sociale et fiscale.

Le monde du travail a assez souffert et c’est pourquoi l’ensemble des organisations syndicales appelle à amplifier la mobilisation lors d’une nouvelle journée d’action et de grève interprofessionnelle le jeudi 2 octobre prochain pour exiger :

  • L’abandon de l’ensemble du projet de budget et notamment le doublement des franchises médicales, l’année blanche (désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics), la suppression de 3000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage, ainsi que des projets attaquant le code du travail, et le 1er mai ;
  • La justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les très hauts revenus, et contraignent le versement des dividendes ;
  • La conditionnalité sociale et environnementale des 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises privées ;
  • Des moyens budgétaires à la hauteur pour les services publics partout sur le territoire ;
  • Une protection sociale de haut niveau et l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ;
  • Des investissements dans une transition écologique juste et la réindustrialisation de la France, et des mesures contre les licenciements.

Pour préparer et réussir les grèves et manifestations du 2 octobre, les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats maintiendront la pression et leurs revendications salariales par des actions dans les entreprises, les services et administrations, par différentes initiatives, organisations de réunions d’information, assemblées générales du personnel …

Les organisations syndicales conviennent d’ores et déjà de se revoir très rapidement.

Paris, le 24 septembre 2025

RSS
Follow by Email