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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Répression

Halte à la répression antisyndicale d’où qu’elle vienne !

Tayeb Khouira, porte-parole du syndicat Sud aérien et secrétaire national de l’Union syndicale Solidaires a été intimidé et retenu arbitrairement par les services de renseignements pour ses opinions supposées et activités syndicales. Or la plainte qu’il a déposée pour ces faits vient d’être classée sans suite par le Procureur de la république du Tribunal judiciaire de Bobigny.

Si cette décision ne nous surprend pas, nous tenons à réaffirmer notre soutien plein et entier à un militant syndical, brutalement réprimé par l’Etat. En effet, le 20 janvier dernier, notre camarade s’est rendu au commissariat après un appel non identifié, exigeant sa présence immédiate. Alors qu’il pensait rencontrer des policiers en raison de la perte par sa fille de sa carte bleue, il a finalement été interrogé pendant près de 2 heures par des agents du renseignement (DGSI).

Ces derniers refuseront de dresser le moindre PV à la suite de cet entretien et n’auront pas cessé de l’intimider. Aussi, Tayeb Khouira a dû supporter deux heures d’interrogatoire politique, relatif à son engagement syndical, à ses positions sur la Palestine et à sa fréquentation supposée d’une mosquée.

Profondément choqué, il a immédiatement déposé plainte, notamment pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique. A l’issue d’une enquête inexistante, au cours de laquelle il a été « entendu » à nouveau par les services de renseignement (DGSI), le parquet conclut sans surprise à un classement.

Mais nous tenons à réaffirmer une chose : alors que la répression s’intensifie violemment à l’encontre tant des militants syndicaux que des soutiens de la Palestine, nous ne céderons pas face aux intimidations.

Tayeb Khouira, accompagné de ses avocates et de l’Union syndicale Solidaires, est déterminé à aller au bout de la procédure et à se battre contre la répression antisyndicale qui cherche à affaiblir la capacité des travailleurs et des travailleuses à se défendre.

Face à un gouvernement déterminé à imposer une cure austéritaire et à intensifier le tournant autoritaire en cours, il faut plus que jamais revendiquer nos droits à militer à nous organiser.

Solidarité avec Tayeb Khouira et toutes les victimes de la répression antisyndicale !

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Accidents du travail Internationalisme

Iran : 52 mineurs tués dans une tragédie évitable

Le 22 septembre, une explosion de méthane survenue à 700 mètres de profondeur dans la mine de charbon de Tabas a fait au moins 52 morts et 20 blessés.

Avant la catastrophe, les travailleurs avaient alerté la direction sur une odeur de méthane dans les galeries, mais ils avaient été quand même obligés de rejoindre leur poste de travail. La mort de ces travailleurs était tout à fait évitable.

Nous condamnons ces négligences aux conséquences dramatiques.

Nous exprimons nos condoléances et notre solidarité aux mineurs et à leurs familles.

Cette catastrophe minière ne constitue pas un événement isolé :

– en 2009, 20 mineurs ont été tués dans plusieurs accidents,

– en 2013, 11 sont morts dans deux incidents distincts,

– en 2017, une explosion avait tué au moins 42 personnes à Azadshahr,

– en mai 2021, à Damghan, deux mineurs avaient perdu la vie dans un effondrement, puis six autres en 2023 dans une explosion.

La fréquence de ces accidents miniers mortels montre clairement que les mineurs font face à un problème systémique, et à un manque de volonté politique pour y remédier :

– d’une part le non-respect de normes de sécurité permettant d’assurer la sécurité des salariés,

– d’autre part l’insuffisance des services d’urgence dans les zones minières.

La répression des syndicats indépendants contribue à faire taire les travailleurs sur les conditions de sécurité. Le travail qu’ils mèneraient réduirait par ailleurs grandement la probabilité de tels accidents.

La responsabilité du pouvoir en place est clairement engagée. Les statistiques officielles de 2023 indiquent en effet que 2 115 personnes ont été tuées en 2023 dans des accidents de travail, et 27 000 blessées.

Selon les conventions internationales du travail, le gouvernement et les employeurs privés sont tenus de protéger la sécurité et la protection de la vie des travailleurs sur le lieu de travail.

Nous sommes solidaires des travailleurs/euses mobilisé.es et des syndicats iraniens.

Nous soutenons leur demande de mesures permettant de protéger la vie des mineurs, ainsi que d’inspections sérieuses.

La santé et la sécurité des mineurs ne peuvent être laissées à la discrétion des seuls employeurs.

Confédération française démocratique du travail (CFDT)

Confédération générale du travail (CGT)

Fédération syndicale unitaire (FSU)

Union syndicale Solidaires

Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)

Paris, le 10/10/2024

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Retraites

Note mensuelle de l’UNIRS (retraité·es Solidaires) octobre 2024

UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Au sommaire de cette note mensuelle :

  • Réunion du CA de l’UNIRS le 24 septembre
  • Décisions du Groupe des 9 organisations de retraité·es
  • Dépenses contraintes
  • Prolonger la durée en emploi des seniors ?
  • Vidéosurveillance dans les chambres d’Ehpad
  • Restes à charge des soins et services de santé
  • La complémentaire santé
  • Inégales espérances de vie

Réunion du CA de l’UNIRS le 24 septembre

I – Analyse du contexte politique, économique, social, syndical et environnemental.

Le texte, envoyé à l’avance pour aider à la réflexion, est disponible à la fin du compte-rendu complet, sur le site https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/sectorielles/compte-rendu-du-ca-de-lunirs-du-24-septembre-2024/. Il comprend deux parties principales :

  1. Poursuite du débat sur l’indépendance syndicale, la Charte d’Amiens, le positionnement et la stratégie de l’Union syndicale Solidaires dans le contexte politique actuel.

La discussion montre que les divergences restent entre les personnes qui pensent que Solidaires devait appeler au vote NFP pour bloquer l’extrême-droite, et celles qui approuvent la position majoritairement retenue « pas une voix pour l’extrême-droite » pour ne pas se lier avec une force politique. Il est noté qu’une personne peut avoir voté NFP et penser que Solidaires, comme organisation syndicale se voulant indépendante, ne devait pas donner cette consigne. Les réflexions se poursuivent sur la Charte d’Amiens de 1906 que nous croyons toujours d’actualité.

  1. Bloquer les prix : la meilleure solution pour lutter contre la vie chère ? Le NFP propose de bloquer les prix des produits de première nécessité. Quelles sont les différentes méthodes pour agir sur l’évolution des prix et sur la répartition des « pouvoirs d’achat » ?

Il est rappelé que les prix ont commencé à être contrôlés pendant la guerre de 1940, que certains prix ont été bloqués jusqu’en 47/48 avec des rationnements par tickets, et que ceci a aussi provoqué un marché noir et des profits scandaleux.

Les médicaments, le livre sont encore réglementés. Le contrôle des prix est compliqué dans un marché mondial qui fixe et impose des prix. Le blocage des prix n’est pas la solution pour défendre et améliorer le pouvoir d’achat : c’est surtout une autre répartition des richesses dans les entreprises, une augmentation des salaires, d’autres budgets publics, une autre fiscalité.

II – Réunions et initiatives du G9 dans la période.

Le G9 (le Groupe des 9 organisations de retraité·es) s’est réuni mardi 3 septembre 2024 (voir compte-rendu dans la note mensuelle précédente en cliquant ici : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/sectorielles/note-mensuelle-de-lunirs-septembre-2024/)

Il a décidé de reporter l’action du 1er octobre en novembre /décembre et de tenir des conférences de presse partout le 9 octobre. Il est toujours demandé aux équipes départementales d’agir pour défendre la santé. Les groupes parlementaires sont interpelés.

III – Préparation de l’AG de l’UNIRS du mercredi 11 décembre 2024.

Pour donner le temps aux équipes de mandater leur délégation, les textes seront envoyés longtemps à l’avance.

Deux dossiers seront discutés et soumis à l’AG : Fin de vie/Aide à mourir + Mobilités.

Quel contenu à la Motion d’actualité et d’orientation ? Chaque membre du CA propose des thèmes qui doivent y figurer. Ces propositions vont permettre de rédiger un projet de motion qui sera examiné par le C.A. du 15 octobre.

Trésorerie : quelques structures sont en retard dans le versement de leur cotisation.

Une résolution sera proposée au vote pour changer le système des cotisations des structures départementales et des structures nationales. Cela permettra aux 400 retraité·es qui ne sont pas dans un syndicat professionnel de devenir adhérent·e de Solidaires, car l’Unirs versera à Solidaires une cotisation en leur nom.

IV – International

L’Unirs sera présente le 26 octobre à Madrid à la manifestation annuelle des retraité·es et pensionné·s, à l’appel de collectifs de l’État espagnol, soutenus par des organisations syndicales, dont celles avec lesquelles nous travaillons (CGT, Intersindical, IAC…).

Décisions du Groupe des 9 organisations de retraité·es

La réunion des 9 organisations de retraité·es s’est tenue le mercredi 9 octobre 2024 dans les locaux de la FSU. Au préalable, de 11 h à 12 h 30, dans les mêmes locaux, le G9 avait tenu la conférence de presse nationale, à l’identique de ce qui a été fait par les équipes le même jour dans les départements.

La prochaine journée nationale d’action aura lieu le mardi 3 décembre 2024. A Paris, les pétitions sur la revalorisation des pensions seront remises au Premier ministre. Pour préparer cette journée, des matériels sont prévus :

Le tract reprend le contenu du communiqué de presse, appelle au 3 décembre et reprend les revendications.

Un document « argumentaire aux équipes » répond aux discours dénonçant de prétendus « avantages et privilèges » des personnes retraitées pour essayer de justifier ensuite de nouvelles mesures mettant en cause leur pouvoir d’achat. Ces arguments seront à utiliser à l’égard des autres personnes retraitées pour contrer notamment la propagande du gouvernement et vers l’opinion publique plus globalement. C’est Solidaires qui est chargée de la mise en page définitive de son projet.

Pour compléter cette argumentation, il est souhaité que chaque organisation rédige son propre matériel, et que ces différents argumentaires soient échangés entre nos neuf organisations.

Un communiqué du G9 sera rédigé le 15 octobre, jour de réunion du Conseil d’administration de l’AGIRC-ARRCO qui décidera de la revalorisation de cette pension complémentaire.

Diffusion d’une pétition à faire signer particulièrement par les personnes retraitées, et bien au-delà de nos propres organisations. Le contenu est adopté : Pas d’économie sur le dos des retraité·e·s / Revalorisation au 1er janvier 2025 / Rattrapage des pertes subies depuis 2017) :

Non au recul de l’indexation des retraites de base au 1er janvier 2025.

Indexation a minima sur l’inflation au 1er janvier 2025.

Rattrapage des pertes subies depuis 2017.

Pas de pension en-dessous du SMIC.

Revalorisation des pensions indexées sur le salaire moyen.

Solidaires est chargée de la mise en page de la version papier et la CGT mettra cette pétition en ligne.

Le 3 décembre, les pétitions centralisées dans les départements seront déposées aux Préfectures et, à Paris, elles seront remises au Premier ministre.

Une lettre ouverte s’adressera aux groupes parlementaires (Assemblée Nationale et Sénat),

Et les départements s’adresseront aux députés et aux sénateurs en s’inspirant de la lettre ouverte.

La CGT (Cathy Cau) se charge de la rédaction du texte retenu.

Prochaine réunion : le mercredi 13 novembre, à 14 heures, à la FGR-FP.

Dépenses contraintes

Les dépenses contraintes sont des dépenses auxquelles personne ne peut échapper et qui sont, pour les statisticiens de l’Insee, les impôts, le loyer et les charges locatives, les assurances, l’eau, le chauffage, les abonnements téléphoniques et à Internet, la cantine des enfants, etc. Ces dépenses sont passées de 12 % à 30 % en 70 ans, notamment à cause de la forte augmentation de certaines dépenses. Par exemple en 2024, +7,3 % d’assurances habitation, +3,9 % d’impôts locaux, +8 % de taxe sur les ordures ménagères, au moins +2,5 % de charges collectives, +3,26 % en un trimestre pour l’indice de référence des loyers.

Ces dépenses diffèrent selon le lieu de résidence et le niveau de vie, mais cette augmentation représente plus du tiers des revenus des 20 % des personnes aux salaires les plus bas, mais peuvent être si élevées à Paris et en proche banlieue, à cause de la lourde facture du logement, qu’il ne reste rien à la fin du mois.

Pour les 20 % les plus aisés, ces dépenses représentent en moyenne un peu moins de 20 %

Prolonger la durée en emploi des seniors ?

La chaire Futurs de l’industrie et du travail, liée aux grandes entreprises, constate que la tendance mondiale est au recul de l’âge de la retraite, mais que ce recul ne suffit pas pour empêcher les sorties précoces d’emploi ou le chômage des plus de 50 ans ; dans de nombreux pays, le taux d’emploi des seniors reste trop faible.

Les « travailleurs âgés » sont, pour plusieurs organismes internationaux, les 55-64 ans, mais ces bornes varient à cause de l’hétérogénéité des durées de vie. Entre 2000 et 2020, l’âge effectif de sortie du marché du travail a augmenté d’environ 2,5 ans pour les hommes et de 3 ans pour les femmes. Cette évolution s’accélère par la politique des États qui veulent réduire le déséquilibre démographique (allongement de l’espérance de vie et baisse de la natalité) et leur financement des systèmes de retraite car il y a de plus en plus de seniors qui vivent de plus en plus longtemps, mais de moins en moins d’actifs en emploi pour financer les systèmes de retraite. Certains pays prévoient une indexation automatique de l’évolution des âges légaux sur les gains d’espérance de vie (Italie, Pays-Bas et Suède). En 2020, l’OCDE estimait qu’un recul de l’âge moyen de la retraite à 70 ans d’ici à 2050 permettrait de maintenir la part actuelle de la population en âge de travailler … et reconnaissait que cet allongement de la vie active « dépasserait clairement les gains d’espérance de vie au cours de la même période », c’est-à-dire que le nombre d’années passé en retraite diminuerait.

Mais la chaire met le doigt là où ça fait mal : pour que cette politique de recul de l’âge fonctionne, il faudrait que les seniors réussissent à rester en emploi jusqu’au départ en retraite, voire qu’ils aient envie de travailler jusqu’à l’âge pivot (qui annule la décote) ou au-delà. La réalité actuelle, c’est que les niveaux d’emploi des seniors, en légère augmentation, restent très différents d’un pays à l’autre. Dans l’Union européenne à 27, l’éventail du taux d’emploi des 55-64 ans en 2022 va de 77,3 % en Suède à 46,7 % en Roumanie, avec une moyenne à 62,4 %.

La chaire pense qu’un meilleur taux d’emploi nécessite la fin des stéréotypes âgistes qui font que les entreprises se débarrassent des anciens et ne les embauchent pas. Elle cite de nombreuses mesures dans certains pays pour améliorer le taux d’emploi des séniors :

– L’offre de conditions de travail soutenables.

– Des mesures qui prolongent effectivement la vie professionnelle et en bonne santé des seniors.

– Des reconversions professionnelles facilitées pour les travailleurs âgés.

– Des indemnités de licenciements plus élevées pour les seniors baissant les cotisations sur cette catégorie d’actifs ou en proposant des subventions à l’embauche pour couvrir certains coûts salariaux.

– Une formation continue spécifique aux travailleurs âgés et peu qualifiés.

Pour en savoir plus sur cette vision de certaines grandes entreprises, cliquer ici : https://www.chairefit2.org/publications/comment-les-pays-de-locde-tentent-de-prolonger-la-duree-en-emploi-des-seniors/

Vidéosurveillance dans les chambres d’Ehpad

À la suite de la médiatisation de cas de maltraitance au sein d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la CNIL a été saisie de plusieurs demandes concernant l’installation de dispositifs de vidéosurveillance dans les chambres des résidents de ces établissements.

La CNIL a alors rédigé un projet de recommandation, puis l’a soumis à une consultation publique en 2023. Les nombreuses contributions reçues ont enrichi la recommandation sur les préoccupations du public et les besoins du secteur.

La CNIL précise les conditions qu’un établissement doit remplir avant d’envisager la mise en place d’un dispositif de vidéosurveillance dans des chambres de résidents. Une telle installation ne peut être envisagée que pour assurer la sécurité des personnes hébergées dans le cadre d’une enquête pour maltraitance (conditions cumulatives) en cas de suspicion étayée de mauvais traitements (hématomes constatés, changements comportementaux, etc.) et après échec des procédures d’enquêtes qui n’ont pas permis de détecter une situation de maltraitance. Au préalable, il faut aussi tenter de résoudre les mauvais traitements par un bouton d’appel d’urgence sans fil, des procédures de signalement et de suivi d’événements préoccupants, …

L’établissement doit notamment limiter l’activation de la vidéosurveillance dans le temps, la désactiver lors des visites des proches qui ne sont pas soupçonnés, recueillir le consentement des personnes hébergées, « flouter » les parties intimes de la personne concernée lors des soins, …

Les conditions sont donc très limitées pour installer une vidéosurveillance, il est interdit d’installer des caméras pour améliorer le service offert à la personne concernée en renforçant son « confort » (capteurs de présence placés sous le sol et susceptibles de détecter la moindre anomalie, bracelet susceptible de détecter une chute brutale, capteurs/boitiers infrarouges capables de détecter une chute et d’envoyer un message d’alerte au personnel, etc.).

Pour lire la recommandation de la CNIL, cliquer ici : https://www.cnil.fr/fr/videosurveillance-dans-les-chambres-dehpad-la-cnil-publie-sa-recommandation

Restes à charge des soins et services de santé

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié une étude sur les restes à charge des soins et services de santé.

En France, le reste à charge est inférieur à ceux des autres pays de l’Union européenne. En plus de la Sécu, la couverture maladie complémentaire (complémentaire santé) rembourse une partie des dépenses de santé à près de 95 % de la population. Mais parmi les 5 autres % de la population, figurent les ménages aux revenus les plus modestes.

Selon l’OMS, le gouvernement français pourrait permettre que le système de santé repose moins sur la couverture maladie complémentaire, pourrait exonérer de toute participation financière les ménages à faibles revenus et les personnes atteintes d’une maladie chronique.

Pour voir l’étude de l’OMS, cliquer ici : https://iris.who.int/handle/10665/376568?search-result=true&query=damien+bricard&scope=&rpp=10&sort_by=score&order=desc

La complémentaire santé

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a analysé en 263 pages les évolutions récentes de la couverture complémentaire santé de la population.

En 2022, l’Assurance maladie complémentaire (AMC) réglait 29,7 milliards d’euros de prestations en soins et biens médicaux, à comparer aux 187,6 milliards de l’Assurance maladie obligatoire. Gérée par des acteurs privés, elle couvre 96 % de la population et a pris de l’ampleur par une volonté politique (au détriment de la Sécu) par deux réformes :

Le 100% santé qui a augmenté les prothèses auditives de 75 %, les prothèses dentaires de 17 %. En optique, 18% des personnes ayant acheté un équipement en 2022 avaient choisi l’offre 100% santé. La part de la dépense restant à la charge des ménages a diminué, elle est passée de 32 % à 21 %.

– La complémentaire santé solidaire (CSS) qui couvre 11 % de la population en 2022, soit 7,4 millions de personnes. Cependant, seuls 56 % des personnes éligibles y ont effectivement recours.

Les bénéficiaires de la CSS ont eu davantage recours aux prothèses auditives, dentaires et à l’optique. Ils ont eu accès à un panier élargi de soins sans reste à charge.

Pour en savoir plus, cliquer ici : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/panoramas-de-la-drees/240710_Panorama_ComplementaireSante2024

Inégales espérances de vie

C’est bien connu, les cadres vivent plus longtemps que les ouvriers. L’INSEE vient d’actualiser ses données (à voir en cliquant ici : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8220688), qui montrent que cet écart persiste : de 5,3 ans chez les hommes et de 3,4 ans chez les femmes, même si les termes « ouvriers » et « cadres » recouvrent des réalités ayant évolué.

Cette étude cite quelques éléments expliquant ces écarts : la nature des métiers exercés et notamment leur pénibilité, les risques professionnels, les « comportements de santé à risque » (comme la consommation d’alcool, de tabac), ainsi que le moindre recours aux soins, qui sont plus fréquents chez les ouvriers.

Depuis les années 1990, ces écarts se sont « plutôt réduits pour les hommes », passant de 7 ans à 5,3 ans, grâce en partie au recul du cancer du poumon chez les ouvriers qui ne fument plus. Au contraire, l’écart s’est creusé chez les femmes, passant de 2,6 ans à 3,4 ans, avec une hausse du taux de décès des femmes par cancer du poumon, « qui a pu davantage concerner les femmes ouvrières, qui fument plus que les cadres ».

Autre enseignement de cette étude, l’espérance de vie augmente avec le niveau de diplôme. L’écart entre diplômés de l’enseignement supérieur et non diplômés est de 8 ans chez les hommes, et de 5,4 ans chez les femmes.

Enfin, on retrouve dans la note une réalité bien connue en France, comme dans quasiment le monde entier, les femmes vivent plus longtemps. Les ouvrières vivent légèrement plus longtemps que les hommes cadres, malgré des conditions de travail plus pénibles, cela s’explique notamment par leur meilleur suivi médical, leur moindre exposition à des conduites à risque, ainsi que par une durée de travail plus courte au long de la vie.

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Internationalisme Kanaky

Retour sur la soirée de solidarité avec la Kanaky

Une belle soirée réussie ce mardi 8 octobre co-organisée par l’Union syndicale Solidaires 78 et l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et exploités).

300 € ont été récoltés en soutien à la lutte et pour les prisonniers kanak déportés en métropole.

Une rencontre qui en appelle d’autres pour renforcer les solidarités anti-coloniales !

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Internationalisme Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Syndicalistes donc internationalistes !

L’internationalisme est une des valeurs fondamentales du syndicalisme que nous construisons. Il s’agit là d’une orientation politique. La lutte des classes ne s’arrête pas aux frontières des États… et le patronat le sait ! Les multinationales, mais aussi de grands groupes historiquement publics, ont une stratégie internationale : dans la logique et le cadre du système capitaliste, elle est tournée vers la recherche de profits pour une minorité et l’exploitation du plus grand nombre.
Face à cet internationalisme capitaliste, est posée la question de l’internationalisme réel du mouvement ouvrier, et notamment du mouvement syndical.

Dans cette logique, l’Union syndicale Solidaires :

  • se bat pour une mondialisation au service des êtres humains, qui garantisse et élargisse leurs droits économiques, sociaux, culturels, écologiques et politiques.
  • milite contre la mondialisation libérale et les processus de marchandisation.
  • demande l’abrogation des traités de libre-échange qui favorisent l’exploitation des pays les plus pauvres.
  • œuvre à déconstruire les discours capitalistes qui opposent les un-es aux autres en faisant souvent appel au racisme, au nationalisme et à la xénophobie.

L’Union syndicale Solidaires revendique :

  • L’abolition des pratiques de conditionnalité d’accès aux aides au développement, au soutien des politiques migratoires occidentales.
  • L’arrêt du chantage aux aides au développement, les migrant-es ne doivent pas être l’objet de transaction entre les États les plus riches et les autres États.
  • Un renforcement du droit international du travail. Il est nécessaire de travailler en lien avec les associations qui se battent contre toutes formes d’oppressions.

Reconquérir la démocratie, les peuples doivent décider en Europe comme partout dans le monde

Pour la démocratie et la justice : les peuples doivent lutter et s’organiser contre les pouvoirs politiques et économiques. Les renoncements de la démocratie représentative, le verrouillage de la démocratie par les institutions européennes, les traités internationaux ont favorisé l’extrême droite.

Au niveau international, ce que nous revendiquons dans le cadre de nos frontières, nous le revendiquons pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses dans le monde. Cela implique de construire, avec les organisations du monde entier qui partagent ces valeurs, les outils internationaux pour organiser des mouvements revendicatifs communs, assurer la nécessaire solidarité internationale et aussi œuvrer à la transformation sociale à laquelle nous aspirons : c’est l’objectif du Réseau syndical international de solidarité et de luttes. Cela implique également de participer aux alliances permettant de fédérer les forces en vue de la conquête de nouveaux droits : droits sociaux, démocratiques, accès aux droits fondamentaux et aux biens communs de l’humanité. Le mouvement syndical n’est pas seul concerné dans cette lutte et il nous faut articuler la construction avec les différents réseaux et collectifs : forums, contre-sommets, coalitions, alliances internationales et autres réseaux.

  • Pour Solidaires, les décisions politiques doivent être guidées par ceux et celles qui n’ont que leur travail pour vivre, quel que soit leur lieu de vie dans le monde. La mobilisation dans le cadre de l’internationalisme des peuples et leur organisation conduisent à la justice sociale qui tient compte des besoins vitaux liés aux ressources et à la solidarité nécessaire entre les peuples.
  • Nul traité européen ou international, nulle décision de ces gouvernants à la solde des intérêts des capitalistes ne justifie un plan d’austérité, un mémorandum, une loi travail.

L’autodétermination des peuples, en vue de l’émancipation, fait partie de nos revendications, notamment pour les peuples soumis aux puissances coloniales comme pour ceux que les institutions financières internationales et européennes ou les pays les plus puissants essaient de soumettre. Bien des frontières actuelles sont le produit des guerres coloniales et impérialistes. Le passé colonial de la France ne peut être évacué dans l’analyse de la situation contemporaine, dans notre pays et aussi dans les ex-colonies. Cela implique, notamment :

  • De faire reconnaître les crimes liés à l’esclavage et au colonialisme.
  • De continuer à travailler à la reconnaissance que le fait colonial est toujours d’actualité. Il crée des inégalités, des difficultés et des mobilisations spécifiques dans les collectivités territoriales d’outre-mer et certains territoires. Il pèse aussi sur la condition des travailleurs et travailleuses originaires de ces territoires ou de la deuxième génération en « territoire métropolitain ».

La démocratie doit aussi être économique

  • La transparence et le contrôle doivent pouvoir s’exercer sur les entreprises, les multinationales dans les pays où elles sont implantées.
  • Transparence et contrôle aussi sur les services publics.
  • Notre syndicalisme est un contre-pouvoir qui organise la résistance et la lutte, qui soutient les expériences d’auto-organisation, d’autogestion, de défense d’espaces de vie contre les multinationales et les gouvernements qui ont vu le jour dans de nombreux pays.
  • Solidaires défend l’appropriation, la socialisation, la démocratisation des moyens de travail, de production, de vie, des biens communs.

Libertés fondamentales

Pour l’Union syndicale Solidaires les revendications liées aux libertés fondamentales doivent être portées à l’international :

  • La liberté effective de circulation et d’installation des personnes : tout individu a le droit de s’établir, vivre et travailler où bon lui semble (inscrits dans la déclaration universelle des droits humains 1948 art.13 et le traité de Rome 1958). Elle ne doit plus être un privilège pour certaines classes sociales des régions les plus riches du globe mais entraîner des droits universels effectifs.
  • L’admission et accès à une procédure de demande d’asile sur le territoire de son choix de tout-e candidat-e au statut de réfugié-e (abrogation des règlements Dublin), droit immédiat d’accès aux services publics (protection sociale, soins, assistance juridique gratuites…) et au travail (application de la convention de Genève art. 1).
  • L’arrêt et suppression des systèmes de fichage des migrant-es.
  • La protection des droits de tou-tes les travailleurs-euses migrant-es et des membres de leur famille (Ratification et application de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, 1990).
  • Il faut dénoncer et combattre l’édification de frontières forteresses et les accords cyniques ou les chantages aux aides au développement contre des accords de réadmission.
  • La suppression de l’externalisation du contrôle des frontières, du financement du refoulement et de l’enfermement des migrant-es, la suppression de l’Agence Européenne de Garde-Frontières et de Garde-Côtes (ex-Frontex).
  • Les libertés d’expression, de conscience et la liberté religieuse doivent être assurées.
  • Le respect et l’accès pour tous et toutes aux droits fondamentaux : l’instauration du bien-être social, de manière coordonnée entre les institutions publiques et les collectivités.
  • Le droit de manifester, le droit syndical, le droit de grève sont fondamentaux. Ces droits ne peuvent subir de restrictions, même pour cause d’état d’urgence ou pour des raisons économiques, et ne pas être entravés par la répression policière ou judiciaire.
  • La défense de la liberté d’expression, le droit des citoyens à être informés, le pluralisme et la liberté d’informer. Les journalistes doivent bénéficier de la protection de leurs sources.
  • L’Union syndicale Solidaires s’oppose à la directive européenne sur le Secret des affaires, condamne la loi Renseignement et la surveillance généralisée des citoyens.
  • Le droit à l’avortement et à la contraception doit être reconnu comme droit fondamental.

Égalité et solidarité se conjuguent à l’international.

Nous revendiquons une égalité de droits pour les travailleurs et travailleuses du monde entier, égalité qui doit se faire par le haut. Pourtant, c’est l’inverse que l’on constate la plupart du temps. Les directives européennes l’illustrent bien.

Il existe bien des normes internationales qui ont instauré un droit international du travail, c’est la fonction de l’Organisation Internationale du Travail, mais dans la réalité ces droits sont bafoués par de très nombreux pays.

  • Nous demandons l’abrogation de la directive sur les travailleurs et travailleuses détachées : à travail égal, salaire égal. On constate que ce sont rarement celles et ceux des pays où les salaires sont les plus élevés et les conditions de travail meilleures qui émigrent… C’est donc un moyen de payer moins cher, donc de façon inégalitaire, sur un même territoire, les immigré-es.

Revendiquer et défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

L’internationalisme suppose de défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Bien des frontières actuelles sont le produit des guerres coloniales et impérialistes. Le passé colonial de la France ne peut être évacué dans l’analyse de la situation contemporaine, dans notre pays et aussi dans les ex-colonies :

  • Nous continuerons à travailler avec des associations ou regroupements tels que Sortir du colonialisme ou Survie qui interviennent sur ces terrains.
  • Le travail unitaire que nous menons pour faire reconnaître les crimes liés à l’esclavage et au colonialisme doit se poursuivre et être mieux connu et utilisé dans nos organisations.
  • Nous ne devons pas entretenir des rapports inégalitaires entre syndicats du nord et du sud, y compris sous prétexte d’aider ces derniers. La solidarité ne doit pas être teintée de relents néo-coloniaux et paternalistes.
  • Nous devons avoir la décence de ne pas considérer les mouvements syndicaux de ces pays comme une entité globale mais bien les appréhender dans leur diversité.

Le fait colonial est toujours d’actualité. Il crée des inégalités, des difficultés et des mobilisations spécifiques dans les collectivités territoriales d’outre-mer et certains territoires comme la Kanaky. Il pèse aussi sur la condition des travailleurs et travailleuses originaires de ces territoires ou de la deuxième génération en « territoire métropolitain ».

  • Nous appuyons les actions anticoloniales, ce qui s’inscrit dans la tradition du courant syndical dont nous nous réclamons.
  • Nous renforcerons le travail spécifique engagé avec les structures de Solidaires présentes dans ces territoires.
  • Nous approfondirons, en relation et avec l’accord des structures locales de Solidaires, les relations avec des syndicats présents dans certains de ces territoires, dont la CDMT, et plusieurs organisations membres de la plateforme des syndicats des Nations sans État (USTKE de Kanaky, UGTG de Guadeloupe, mais aussi STC de Corse, LAB du Pays Basque…).

Pour une justice environnementale et sociale, pour la préservation de la planète, Solidaires a des revendications à l’échelle internationale à voir dans la section écologie.

Lutter pour un monde de paix entre les peuples

La France doit agir en faveur de la paix dans le monde, cela implique des changements politiques et économiques profonds. D’une manière générale, l’Union syndicale Solidaires réaffirme qu’elle condamne tous les régimes politiques et/ou religieux qui oppriment les peuples.

  • Dans un monde où les conflits et les tensions se multiplient (Crimée, Ukraine, Syrie…) l’Union syndicale Solidaires milite pour la paix et en solidarité avec les peuples opprimés.
  • De cesser d’utiliser un langage guerrier qui concerne tour à tour un ennemi extérieur et un ennemi intérieur.
  • Il faut mettre fin aux interventions militaires qui ne font qu’aggraver les situations de crise et servent bien souvent des intérêts particuliers.
  • Les voyages du gouvernement doivent cesser d’être des missions de VRP de l’industrie française et de l’industrie d’armement et de l’industrie nucléaire en particulier.
  • Il faut cesser les coopérations militaires et policières avec tous les pays qui ne respectent pas les droits humains et cesser les ventes d’armes traditionnelles comme cybernétiques ou de surveillance, ainsi que le transfert de technologies de l’armement, parfois nucléaires.
  • Il faut agir pour résoudre le conflit en Palestine, entre autres, en mettant la pression nécessaire sur l’État d’Israël qui mène une politique de colonisation et d’apartheid et refuse l’application du droit international, avec l’exigence de l’abrogation de l’accord d’association UE-Israël.
  • Engager le désarmement nucléaire (notamment par le démantèlement du parapluie nucléaire français) et la sortie de l’industrie d’armement avec des reconversions qui garantissent aux travailleur-euses de ces secteurs un avenir dans un contexte de production civile et le maintien des emplois sur place aux mêmes conditions salariales et sociales.
  • Les budgets consacrés à l’armement doivent baisser significativement en dépit de la pression états-unienne dans l’OTAN (dont la France doit se retirer) et de certains lobbies nationaux (ex. : le marchand d’armes Dassault), pour être réorientés vers la satisfaction des besoins sociaux utiles. Nous revendiquons la sortie des guerres et des opérations françaises à l’étranger.
  • Dans le contexte où la France est l’un des principaux acteurs des relations économiques, des conflits (en engageant notamment des opérations militaires susceptibles d’impacter les populations civiles et les équilibres démocratiques d’autres nations) et des soutiens de dictatures, elle doit, en toutes circonstances, accueillir les réfugié-es dignement.

Des droits économiques et une autre politique de développement

Les mouvements migratoires génèrent des transferts financiers vers les pays d’origine, marché juteux pour les sociétés spécialisées, en revanche les politiques d’aide au développement (hors dépenses sécuritaires) se réduisent.

L’Union syndicale Solidaires revendique :

  • L’abolition des pratiques de conditionnalité d’accès aux aides au développement, au soutien des politiques migratoires occidentales.
  • Une politique réelle d’aide au développement des pays du Sud avec notamment l’augmentation de l’aide au développement à verser aux structures ayant des projets concrets et non aux autocraties corrompues.
  • Des accords internationaux assurant des garanties d’emploi et de formation dans les pays d’accueil et de reclassement dans les pays d’origine en cas de retour.
  • L’annulation de la dette des pays du Sud.
  • Le transfert des fonds, à frais réduits, aux familles des pays d’origine.

Construire l’outil syndical international dont nous avons besoin

La dimension internationale fait partie de notre démarche syndicale. Il s’agit à la fois de faire vivre la solidarité internationale, dimensions indispensable de notre syndicalisme — solidarité avec les militant-es syndicaux qui subissent la répression dans leur pays ou solidarité avec les peuples du monde qui subissent la domination et la guerre — et de tisser des liens et travailler à la construction de mobilisations syndicales sectorielles ou interprofessionnelles au niveau européen et international.

  • L’action syndicale internationale doit être mieux intégrée dans notre activité interprofessionnelle
  • Les liens avec les organisations syndicales dans différents pays doivent être poursuivis et renforcés avec la volonté de les pérenniser et de les concrétiser dans des actions de solidarité mais aussi dans des actions de luttes syndicales contre les grands groupes internationaux.

Au plan international, la priorité de l’Union syndicale Solidaires est le développement du syndicalisme que nous défendons et pratiquons en développant notre outil syndical international : le Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes, constitué en mars 2013 et animé par la CSP-Conlutas (Brésil), la CGT de l’État espagnol, la CUB (Italie) et Solidaires. Le manifeste, mis à jour régulièrement est anticapitaliste, écologiste, féministe, autogestionnaire et antiraciste :

  • Renforcer le Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes sur la base dans le but de construire des mouvements revendicatifs communs, d’assurer la nécessaire solidarité internationale et aussi d’œuvrer à la transformation sociale radicale à laquelle nous aspirons. Ce renforcement passe par la coordination, l’implication des organisations du réseaux et le travail sectoriel (femmes, migrations, criminalisation des mouvements sociaux, antifascisme, écologie…).
  • Un des objectifs de la commission internationale sera de mieux partager et faire connaître toutes les activités menées dans les structures nationales et locales de Solidaires.
  • Notre Union doit être à l’initiative ou participer aux alliances permettant de fédérer les forces en vue de la conquête de nouveaux droits : droits sociaux, démocratiques, accès aux droits fondamentaux et aux biens communs de l’Humanité. Le mouvement syndical n’est pas seul concerné dans cette lutte et il nous faut articuler la construction avec les différents réseaux et collectifs (contre-sommets, forums sociaux…).

Des engagements divers et complémentaires, de niveaux différents, tous utiles et nécessaires.

  • Poursuivre la solidarité avec la Palestine : Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, réseau syndical européen pour la solidarité avec la Palestine (ETUN), Campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions).
  • Solidarité avec les Zapatistes : Solidaires est membre de la Sexta (réseau anticapitaliste né de la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone) et organise des délégations, et des formations pour faire connaître les positions et actions des zapatistes.
  • Participation aux conférences de Labor Notes (réunion tous les deux ans de militant-es syndicaux des États-Unis, avec une forte présence de Canadien-nes et de Latino-américain-es). Cette rencontre permet d’échanger sur les pratiques syndicales de lutte. Cet événement est propice à la prise de contact avec des syndicalistes du monde entier et en particulier de mieux comprendre et soutenir le mouvement syndical et les mouvements sociaux aux États-Unis.
  • Travail commun avec Amnesty International France : échange d’informations ; possibilité de participation aux colloques, stages de formation et initiatives touchant des champs d’intervention communs (syndicalisme, libertés syndicales et solidarité internationale) ; mise en œuvre de campagnes communes. Nous travaillons avec la commission Syndicats d’Amnesty et relayons les « Actions Urgentes ».
  • L’Union syndicale Solidaires est une des organisations membres du Collectif National de Solidarité avec le Kurdistan ; nous soutenons les initiatives unitaires prises dans ce cadre. Un groupe de travail spécifique s’est mis en place au sein de la commission et publie un bulletin consacré à la Turquie et au Kurdistan. Nous travaillons dans un cadre intersyndical et avec les associations de défense des droits humains (Amnesty, LDH…), à l’initiative de l’Acort, au soutien des forces démocratiques en Turquie.
  • Poursuivre le travail avec les forces syndicales autonomes autour de la Méditerranée : Algérie, Tunisie, Égypte, Sahara occidental.
  • Participer au collectif intersyndical (CGT, CFDT, UNSA, Solidaires, FSU) de soutien aux syndicalistes d’Iran qui permet un travail unitaire dans la durée, particulièrement utile à la défense de celles et ceux qui luttent et résistent au pouvoir réactionnaire qui sévit dans ce pays.
  • L’Union syndicale Solidaires est impliquée dans le réseau pour l’autogestion, le contrôle ouvrier, dont le nom international est « L’économie des travailleurs ». Nous participons aux rencontres internationales en y apportant notre contribution syndicale, aux côtés d’associations, d’universitaires, etc. L’adhésion de Solidaires à l’association française (Association Autogestion) concrétise cet engagement.

Le collectif est notre force. Rassembler nos forces par-delà les frontières, c’est les décupler !

  • Les actions de solidarité internationale sont particulièrement utiles, ce sont des facteurs de soutien, d’encouragement pour celles et ceux qui luttent et, trop souvent, pour celles et ceux qui sont confronté-es à la répression. C’est aussi le moyen d’informer sur les mobilisations, directement, sans passer par les intermédiaires médiatiques ou politiciens qui, souvent, les déforment ou les taisent. De nombreux et nombreuses camarades de différents pays nous l’ont affirmé à maintes reprises.
  • Notre Union syndicale a l’objectif d’aider à coordonner, mettre en réseau, donner une visibilité à une ligne conductrice dans la lutte contre l’austérité, pour l’accès aux droits fondamentaux et pour les biens communs de l’humanité.
  • Nous combattons toute dynamique de construction européenne libérale. Notre projet de société ne saurait être centré sur cette seule zone géographique et politique. Il doit être ouvert sur les autres peuples, et déconnecté de l’idéologie libérale qui anime toutes les institutions et les verrouille.
  • La commission doit aussi permettre de réaliser du matériel pédagogique autour des questions internationales à destination des militant-es mais aussi des salarié-es, explicitant les enjeux, enjoignant à rejoindre des campagnes et des activités de solidarité (brochure de présentation de Solidaires et du RSISL, motions, d’articles dans nos journaux syndicaux, organisation d’actions, présence de délégations Solidaires aux congrès des organisations avec qui nous travaillons, ou en soutien à des luttes syndicales et populaires…).
  • Continuer à porter les questions internationales dans nos syndicats, fédérations et unions départementales.

Extrait du cahier revendicatif de Solidaires, 2022

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antifascisme Éducation Internationalisme Palestine

Défense des libertés académiques et de la solidarité avec la Palestine

e communiqué a été publié le 04/10/2024SUD éducation exprime son opposition ferme au communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du 4 octobre 2024, qui stigmatise les prises de position des étudiant·e·s concernant le conflit en Palestine et au Liban.

En invoquant les principes de laïcité et de neutralité, le ministère tente de restreindre la liberté d’expression légitime des étudiant·e·s et personnels sur des sujets de justice et de solidarité internationale. SUD éducation dénonce cette tentative de museler la solidarité avec le peuple palestinien et affirme que l’université doit rester un lieu où s’expriment librement l’esprit critique et la réflexion sur les conflits internationaux. La liberté académique inclut la possibilité de s’engager sur des questions politiques et sociales, y compris la défense des droits des peuples opprimés.

En réprimant ces voix, le ministère compromet les principes mêmes qu’il prétend défendre : ceux d’un enseignement supérieur indépendant, critique et ancré dans la réalité du monde. La volonté de contrôle idéologique des universités exprimée par le ministre n’est pas acceptable.  SUD éducation rappelle également que la répression de la solidarité avec la Palestine s’inscrit dans un contexte plus large de criminalisation des mouvements sociaux.

Nous appelons les directions d’universités à ne pas céder à ces injonctions répressives et à garantir la liberté d’expression et de réunion au sein de leurs établissements.
SUD éducation restera aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent pour une paix juste et durable entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s, paix qui ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien. 

Aussi, SUD éducation appelle à manifester les 5 et 6 octobre 2024 partout en France en soutien au peuple palestinien et au peuple libanais.

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antifascisme

Les articles parus sur VISA en septembre.

Dossier VISA n° 14
preview ÉDITO : PAS DE PAUSE POUR L’ANTIFASCISME p2 LE DANGER FASCISTE EST TOUJOURS PRÉSENT p3 JORDAN BARDELLA : FILS A PAPA, APPARATCHIK ET MILLIONNAIRE p11 FN/RN EN 2024 RIEN NE CHANGE : TOUJOURS DES PROPOS ET ACTES FASCISTES DES CANDIDAT.ES p16 L’EXTRÊME DROITE C’EST LA VIOLENCE p30 4 POINTS QUI MONTRENT QUE LE FN/RN EST… afficher en ligne.
Sud Éducation 95 : La lutte antifasciste est une lutte syndicale !
preview 15 septembre 2024 2002, 2017, 2022, 2024… La France s’inscrit pleinement dans un contexte international de renforcement de l’extrême-droite. Rien que cet été, en Europe, le RN a obtenu 142 députés à l’Assemblée nationale (dont un dans le Val d’Oise !), en Allemagne, l’Afd est bien placée voire première dans plusieurs Länder d’ex-RDA et des… afficher en ligne.
Soirée unitaire : Lutter contre les idées d’extrême droite
preview Ce débat, organisé par l’association Le Poire Autrement a pour objectif de mettre en évidence le danger, pour notre démocratie, du développement des idées portées par l’extrême droite. Comment résister à la diffusion de fake-news et au développement de réseaux d’influenceurs opérés par les mouvements d’extrême droite ? Comment démasquer les arguments idéologiques de l’extrême… afficher en ligne.
CODEX 83 : Le Rassemblement National pourfendeur de l’antisémitisme ?
preview 2024-09-10 – comm presse Codex 83 propos de Schreck Fin août 2024 Monsieur le député Schreck, Rassemblement National, de la 8ème circonscription du Var, réagissait sur les réseaux sociaux à l’attentat de la Grande Motte en pointant « … ceux qui tous les samedis, comme à Draguignan, manifestent leur haine des juifs [ ] ont… afficher en ligne.
Solidaires et internationalistes, contre l’extrême droite nationaliste et xénophobe
preview Le socle idéologique du Rassemblement national et de toute l’extrême droite sont le nationalisme, le racisme (voir le 4 pages « Racisé·es et étrangèr·es ») et le patriarcat (voir le 4 pages « Femmes et minorités de genre »). Le RN a un projet fondamentalement nationaliste et xénophobe qui s’oppose à notre syndicalisme de transformation sociale et internationaliste.Le Rassemblement national… afficher en ligne.
LA VIE OUVRIÈRE – Comment combattre l’extrême droite ?
preview La CGT organisait une journée de réflexion sur la progression des forces d’extrême droite pour mieux les combattre lors de son comité confédéral national le 27 août 2024.Devant un parterre de dirigeants de fédérations, d’unions départementales et de la commission exécutive confédérale représentant son comité confédéral national (CCN), le « parlement » de la CGT,… afficher en ligne.
Dossier VISA n°14
preview ÉDITO : PAS DE PAUSE POUR L’ANTIFASCISME p2 LE DANGER FASCISTE EST TOUJOURS PRÉSENT p3 JORDAN BARDELLA : FILS A PAPA, APPARATCHIK ET MILLIONNAIRE p11 FN/RN EN 2024 RIEN NE CHANGE : TOUJOURS DES PROPOS ET ACTES FASCISTES DES CANDIDAT.ES p16 L’EXTRÊME DROITE C’EST LA VIOLENCE p30 4 POINTS QUI MONTRENT QUE LE FN/RN EST… afficher en ligne.
VISA à la fête de l’Humanité les 13, 14 et 15 septembre 2024
preview Pour la quinzième année, les militant-es de VISA vous accueillent sur leur stand au village du livre pendant les 3 jours de la fête de l’Humanité.Depuis 3 ans, elle se déroule au Plessis-Pâté, base 217, dans l’Essonne. Après une séquence électorale où le FN / RN augmente encore ses scores, aux Européennes et aux législatives,… afficher en ligne.
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Contre la transphobie ! Éducation

Samedi 12 octobre : Manifestation contre la transphobie d’Etat ! Pour les droits des personnels et élèves trans et intersexes

Dans une situation politique marquée par les poussées réactionnaires, SUD éducation réaffirme l’urgence de se saisir syndicalement de la lutte pour les droits des personnes trans et intersexes. 

Le gouvernement Barnier, tout juste nommé, représente une menace directe pour les droits des personnes LGBTQI+ : mis “sous surveillance” par le Rassemblement national, il regroupe de nombreuses personnalités de droite proches de la “Manif pour tous” et des milieux réactionnaires homophobes et transphobes. Soutenue par les Républicains, l’arrivée au gouvernement de sénateur·ices ayant porté au printemps la proposition de loi visant l’interdiction des transitions des mineur·es marque une étape supplémentaire dans la stratégie de harcèlement envers les personnes LGBTQI+. Les attaques envers les personnes étrangères, par un gouvernement ayant soutenu la loi “Asile et immigration” et soutenant la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), sont également une menace directe contre les droits des populations précaires et leur accès à la santé. Ne soyons pas dupes : derrière ce gouvernement, ce sont toutes les transitions et de manière plus large le droit à disposer de son corps par l’IVG, la PMA, l’interdiction des chirurgies sur les enfants intersexes, l’accès à la contraception et l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qui sont attaquées.

L’école est un sujet central dans la lutte pour les droits trans et intersexes. Lieu d’accueil des mineur·es trans et intersexes, l’école est souvent un espace de violences, quand l’Education Nationale faillit à sa mission d’accompagnement, de soutien et d’émancipation de ces jeunes. Les personnels trans et intersexes sont également mis sous pression, et trop rarement protégé·es par les hiérarchies lorsqu’iels sont menacé·es sur leur lieu de travail. Les violences hétérosexistes structurent le milieu scolaire : injures, harcèlements, mépris affiché, « outings » forcés. Aujourd’hui, certaines personnes trans peinent encore à faire valoir leur changement de genre ou d’identité sur leur lieu de travail, dans les documents officiels ou administratifs. L’école, “mère des batailles” selon Gabriel Attal, est aussi au cœur des offensives réactionnaires partout dans le monde, de la Floride à l’Italie, en passant par les offensives contre le “wokisme” relayées de la macronie au RN. Le rapport sur les LGBTIphobies de SOS homophobie de 2022 précise que 8% des actes de transphobie recensés s’exercent en milieu scolaire. SUD éducation se place du côté des élèves trans et intersexes ainsi que des personnels LGBTQI+ et revendique une réelle protection des enfants, contre les violences médicales, physiques, morales et sexuelles dont iels sont victimes.

Face à la transphobie et aux violences contre les personnes intersexes, ce sont de nouveaux droits qui sont à conquérir : l’accès au changement de la mention de sexe et du prénom à l’état civil libre et déjudiciarisé, la garantie d’accès remboursé à toute forme de transition médicale et aux médicaments, la fin des opérations forcées contre les enfants et adolescents intersexes, le financement de la recherche, la lutte contre les violences, de réels moyens pour les services publics, la garantie réelle de dépsychiatrisation… 

SUD éducation revendique :

  • l’effectivité des séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non cishétérocentrée, qui mettent sur un pied d’égalité tous les corps, toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ; 
  • le respect du prénom et du pronom d’usage pour les élèves et personnels trans ; 
  • l’obligation pour l’administration de soutenir, aider et défendre tous les membres de la communauté éducative discriminé·es pour leur identité de genre (changement de nom, de genre, accès aux soins et à la protection fonctionnelle,…) ; 
  • l’arrêt des interventions médicales subies pour les mineur·es intersexes et leur accueil inconditionnel à l’école ; 
  • l’élaboration par la communauté éducative d’un programme qui aborde davantage le genre, les identités de genre et l’intersexuation ; 
  • la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur l’intersexuation, les identités de genre et l’orientation sexuelle, pour les futur·es enseignant·es (selon un volume horaire identique dans tous les INSPE), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent·es) ;
  • l’obligation pour l’administration de soutenir, aider et défendre tous les membres de la communauté éducative qui, du fait de leur identité de genre, subiraient diverses formes de brimades, de harcèlement ou de discriminations (élèves, personnels, parents) ;
  • l’obligation pour l’administration d’accompagner ces membres dans leurs démarches, y compris dans le cadre d’un changement de genre et/ou d’identité, en veillant à leur assurer un environnement sécurisé pour qu’ils puissent effectuer leur parcours sans être mis en danger dans leur milieu éducatif et professionnel.

Pour cela, mobilisons-nous toute l’année dans nos établissement pour défendre les droits des personnels et élèves trans, et participons en nombre aux rassemblements qui sont organisés pour défendre ces droits, comme la marche de l’ExisTransInter ce samedi 12 octobre à Paris.

Les droits des personnes trans et intersexes :
  • Les changements de prénom et de civilité doivent être respectés à l’oral et sur les documents ;
  • Lorsque le changement d’état civil a eu lieu, tous les documents doivent être modifiés dans les plus bref délais. S’ils ont été publiés et délivrés avant la transition, les documents doivent être corrigés ;
  • Votre hiérarchie doit apporter une réponse systématique aux comportements transphobes.
Droits des élèves trans :
  • Conformité des documents administratifs avec l’état civil ;
  • Respect de l’expression de genre par l’habillement et l’apparence ;
  • Porter une attention particulière à la disposition des espaces d’intimité (toilettes, vestiaires, dortoirs…)
Proposition de ressources pédagogiques : 

Sites :

Livre :

  • Hetero, l’école ? La véritable idéologie du genre en milieu scolaire, de Gabrielle Richard

Utilisables en classe :

  • L’histoire de Sam, court-métrage sans paroles.
  • Devenir il ou elle, documentaire centré sur les témoignages d’enfants transgenres (la société de production a changé le titre pour en prendre un plus racoleur mais le contenu reste le même).
  • Le Prince et la couturière, BD de Jen Wang
  • Je m’appelle Julie, BD de Caroline Fournier et Laurier the Fox
  • Coming out, documentaire disponible en VOD sur Arte. Travail d’archives sur des vidéos amateur de “sorties du placard” filmées par les concerné·es.
  • Chair tendre, série sur un·e ado intersexe
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