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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Une semaine de mobilisation pour la création d’un corps d’AESH

Ce communiqué a été publié le 05/12/2025

Depuis le printemps dernier, les organisations syndicales FSU, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Éduc’action, SNALC et SUD éducation ont mené une campagne pour que soit enfin mis à l’ordre du jour l’obtention d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH avec une pétition qui a recueilli à ce jour plus de 83 000 signataires, ce qui démontre le soutien total de toute la communauté éducative et au-delà pour les AESH.

En effet, ces personnels exercent leur métier avec professionnalisme et sont devenu·es un maillon essentiel permettant l’inclusion d’élèves en situation de handicap. Le métier d’AESH est une profession à part entière et les missions pérennes qu’ils et elles exercent ne fait pas débat sur leur nécessité.

La situation à la rentrée 2025 a montré à quel point ce métier souffre d’un manque d’attractivité (multiplication des démissions, licenciements pour inaptitudes, ruptures conventionnelles) et le maintien dans la précarité de ces 140 000 agent·es n’est pas de nature à inverser la tendance.

Il est temps de donner un signal fort ! C’est pourquoi l’intersyndicale FSU, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Éduc’action, SNALC et SUD éducation poursuit la campagne pour la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH aussi bien au niveau national qu’au plus près des lieux de travail.

Une demande d’audience a été adressée aux ministres employeurs : le ministre de l’Éducation nationale et de l’agriculture, pour porter la pétition, et les parlementaires ont reçu un argumentaire sur la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH. 

L’intersyndicale appelle l’ensemble des AESH et des personnels de l’éducation à se mobiliser dans les départements pendant la semaine du 15 au 19 décembre, et plus particulièrement le 16 décembre, jour du Comité Social d’Administration ministériel consacré au budget.

Ensemble, pour revendiquer la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH, chacun et chacune est invité à participer aux mobilisations décidées par les intersyndicales locales : rassemblements, heure d’information syndicale, grève…

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antiracisme Éducation

Loi de 1905 : Pour une réelle école publique et laïque

Le 9 décembre marquera les 120 ans de la loi de séparation des Églises et de l’État. Cette loi, fondamentale pour l’école publique et laïque, est pourtant bien trop souvent ignorée ou dévoyée par l’État lui-même.

Depuis 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État proclame que la République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et que l’État ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Un enseignement privé catholique financé par l’État

Pourtant, un·e élève sur cinq est aujourd’hui scolarisé·e au sein de l’enseignement privé, à 97% catholique. Cet enseignement est financé par l’État et coûte chaque année 10 milliards d’euros au budget de l’Éducation nationale. Pour SUD éducation, il est inadmissible que l’État finance l’enseignement privé très majoritairement catholique et ignore ainsi le principe de laïcité de la loi de 1905. SUD éducation revendique la laïcisation et la nationalisation de l’ensemble des établissements privés et l’intégration de ses personnels dans l’Éducation nationale.

Financer l’enseignement privé est d’autant plus inacceptable qu’il renforce les inégalités sociales en ségrégant les catégories sociales défavorisées. Plus de 40 % des élèves scolarisé·es dans le privé sont issu·es des classes très favorisées contre 10% d’élèves boursier·es. Pas un euro de plus pour l’enseignement privé !

Non au dévoiement de la laïcité !

Depuis trop longtemps, la laïcité est dévoyée par l’État ou les partis et syndicats conservateurs. Elle est instrumentalisée pour justifier des dérives racistes, islamophobes et sexistes, en s’en prenant en priorité aux personnes musulmanes.

La loi de 2004, qui interdit les signes religieux à l’école au nom de la laïcité, ne respecte pas la loi de 1905 qui garantit à l’ensemble des citoyen·nes la liberté de conscience et de culte. Elle renforce le racisme et le sexisme en visant en priorité les élèves musulman·es, en les stigmatisant et en imposant un contrôle permanent de leurs corps sous couvert de laïcité. Seul·es les agent·es de l’État doivent se plier à l’interdiction de signes religieux et à la neutralité religieuse dans un souci de séparation des Églises et de l’État. SUD éducation revendique ainsi l’abrogation de la loi de 2004 qui stigmatise, discrimine et qui est utilisée dans un projet raciste et conservateur. Par cette loi, le principe de laïcité qui garantit le principe de neutralité est dévoyé en un principe de contrôle et de suspicion

De même, une cantine scolaire qui respecterait la loi de 1905 respecterait aussi toutes les consciences et les croyances. SUD éducation défend d’ailleurs une option végétalienne quotidienne pour l’ensemble des élèves, usager·es du service public d’éducation.

SUD éducation se battra toujours pour un service d’éducation public, laïc et émancipateur. La loi de 1905 doit être respectée et appliquée pour garantir à tou·tes un accès à l’école gratuit et égalitaire.

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(re)Penser notre syndicalisme Conditions de travail Informatique

L’IA au travail, une question syndicale

L’intelligence artificielle (IA) percute de plein fouet notre vie quotidienne, mais aussi nos métiers et nos conditions de travail. À l’image d’une pensée magique, les gouvernements, les entreprises et les administrations en font le remède à tout et sont engagés dans une course folle pour son développement.
L’IA est en réalité surtout un objet politique. Pour mieux le comprendre, “nous devons aller au-delà des réseaux de neurones et de la reconnaissance statistique des formes et nous demander ce qui est optimisé, pour qui, et qui décide” comme le propose Kate Crawford dans “Contre atlas de l’intelligence artificielle” . Dès lors, comment se repérer dans le flot d’innovations très rapides et peu transparentes ? Comment et avec qui sont développés les systèmes d’IA qui viennent impacter nos missions de service publics, nos professions ? Quelles conséquences sur nos conditions de travail et le sens même du travail ? Que pouvons-nous faire collectivement et syndicalement ?

L’IA, c’est quoi ?

Loin d’être nouveau, le terme IA existe depuis les années 50. Cependant, dans le grand public, son usage s’est surtout popularisé récemment avec l’émergence des IA génératives, dont ChatGPT est l’exemple le plus connu.

Sans définition universelle qui fasse consensus, l’intelligence artificielle est décrite comme une discipline qui réunit science et technique afin de faire imiter par une machine les capacités cognitives humaines. Le Parlement européen définit l’intelligence artificielle comme tout outil utilisé par une machine capable de “reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité”.

Ces dernières années l’IA et plus largement les outils de science des données se sont très rapidement développés dans tous les domaines (moteur de recherche, enceintes connectées , GPS, appareil photo du smartphone…), le travail ne faisant pas exception.

L’IA est souvent présentée comme une avancée technologique ayant des conséquences positives (médecine…), cependant, dans les milieux professionnels, l’introduction de l’IA est davantage source de transformations des métiers sans que les travailleurs et travailleuses n’y soient jamais associé·es conduisant à une perte de sens du travail et à de nombreux licenciements. Elle reste à ce jour avant tout perçue comme un enjeu de croissance majeur par les multinationales et les gouvernements.

Les questions techniques et politiques que ça pose

Au-delà des promesses de progrès techniques et de transformation sociétale, les systèmes d’IA représentent des risques, notamment celui de véhiculer et exacerber des stéréotypes. Ils reflètent les préjugés existants, introduisent des biais, et renforcent les discriminations liées au genre, à l’orientation sexuelle, au handicap, à l’âge, la nationalité, la religion réelle ou supposée, mais aussi les discriminations racistes.

L’apprentissage automatique des IA produit fréquemment des absurdités, mais aussi des erreurs ou hallucinations.

Les données utilisées par les IA proviennent de contenus générés par des humain∙es, qui ne sont pas libres de droit ou qui sont des biens communs numériques comme Wikipedia. La même chose est valable pour les films, images, etc., qui sont pillés sans tenir compte du droit d’auteur.IA

L’IA et ses conséquences sur le travail et l’emploi

Modernité, allègement des tâches, gains de temps, derrière les qualificatifs dithyrambiques des employeurs, ce sont souvent les employé·es qui trinquent. Le déploiement des outils de data-science s’accompagne de suppressions de postes : cela a été le cas dans la société Onclusive, spécialisée dans la veille média, mise en lumière par la lutte syndicale pour sauvegarder les emplois (160 salarié∙es licencié∙es sur un effectif initial de 383). Cela est aussi vrai dans la fonction publique, où l’obtention de fonds pour développer ces projets est conditionnée à des gains de productivité, comprenons des suppressions de postes.

Mais au-delà des suppressions de postes, c’est un véritable déplacement du travail, dans des -logiques néocoloniales, auquel nous assistons : les pays du Nord subissent des suppressions de postes et des restructurations, dans le même temps, les pays du Sud font travailler une main d’œuvre sous-payée, les travailleurs et travailleuses du clic, sous contrats à la tâche, chargé∙es d’entraîner les algorithmes, d’annoter et de corriger les données…

Dans les secteurs où des outils d’IA ont été mis en place, nous constatons :

  • le renforcement d’oppressions comme le racisme ou le sexisme.
    Dans les centres d’appels, les salarié∙es sont écouté∙es non seulement par leurs chef∙fes d’équipe, mais également par des IA qui peuvent les rappeler à l’ordre sur leur ton durant la conversation avec le ou la client·e (suffisamment jovial ou non), les mots utilisés, et leur accent. Plusieurs entreprises qui gèrent des centres d’appels ont aussi racheté des entreprises d’IA générative spécialisées pour changer le ton de la voix ou l’accent. En règle générale, en produisant les réponses les plus probables, les plus attendues, ou en cherchant à « standardiser » les voix et les accents, les IA reproduisent les discours dominants, à commencer par les stéréotypes racistes, sexistes, LGBTphobes, classistes, validistes… L’usage de l’IA dans le domaine professionnel engendre aussi des discriminiations immédiates, comme priver d’un emploi quand elle est utilisée pour le recrutement.
  • l’industrialisation de tâches déjà existantes privilégiant l’aspect quantitatif sur l’aspect qualitatif. Ainsi le logiciel de fabrication de planning de La Poste, Pop IA, confectionne des plannings à tour de bras mais sans tenir compte d’aucun paramètre humain comme la sécurité, la santé… simple fait
  • la surveillance des salarié∙es et des usager∙es. Dans tous les services publics qui délivrent des prestations sociales (Caisses d’allocations familiales, France Travail…), les usager∙es les plus précaires sont ciblé∙es comme de potentiel∙les fraudeur·euses.Le simple fait d’être femme isolée , ou d’être attributare de l’Allocation adulte handicapée augmente le score de risque et la probabilité d’être contrôlé.
  • une perte d’autonomie : aux finances publiques, les agent·es qui programmaient eux-mêmes les contrôles fiscaux en s’appuyant sur leurs connaissances se voient attribuer désormais des listes de sociétés soupçonnées de fraude sélectionnés par IA dans les services centraux ;
  • une surcharge de travail liée au temps passé par l’intelligence humaine des salarié·es à réparer les erreurs de l’IA. Dans le métier de journaliste, les rédacteur·ices sont parfois relégué·es à un simple rôle de relecture ou de correction de textes générés par IA, sans initiative ni créativité, ce qui faisait pourtant le sel de leur métier ;
  • la perte de sens au travail avec l’apparition de nouvelles opérations chronophages et dénuées d’intérêt, l’abandon de certaines tâches, des dépendances à l’outil informatique entraînant parfois la perte de savoirs professionnels et de technicités ou l’impossibilité d’expliquer le résultat trouvé par IA car développé en boîte noire. Un usage important des technologies numériques entraîne aussi un délestage cognitif avec des conséquences sur nos compétences et notre autonomie.

Loin des promesses vantées par les employeurs, le déploiement de l’IA impacte en profondeur les conditions de travail et l’exercice des métiers, des missions de service public. Les effets sont bien réels pour les travailleurs et travailleuses, comme les client·es et usager·es. Face à ces transformations massives du travail, il est indispensable d’agir syndicalement.

A qui profite l’IA ?
Dans le monde capitaliste où nous vivons, les systèmes d’IA reposent sur l’extraction massive de données personnelles pour augmenter les profits d’une poignée d’entreprises, parfois soutenues par des fonds publics. Les acteurs publics, les universités par exemple, n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour développer les modèles les plus avancés, détenir la puissance de calcul, posséder les data centers. Ce sont donc quelques géants de la tech (Meta, Google, Amazon, Alibaba, OpenAI, xAI d’Elon Musk…) qui se partagent le marché et imposent leur domination sans aucun débat démocratique. En utilisant l’IA, on fournit donc un travail gratuit pour entraîner les IA, et ainsi augmenter les profits de ces multinationales aussi puissantes que des États, et en collusion fréquente avec l’extrême droite.

L’IA : une grave menace pour l’environnement

Consommation en eau, énergie, métaux… l’IA accentue gravement l’impact du numérique sur l’environnement. Le coût écologique est colossal mais sous-évalué, en partie parce qu’il est complexe à mesurer, a fortiori lorsque les Big Tech ne jouent pas la transparence sur les données nécessaires aux calculs . En effet, il faut prendre en compte :

  • tous les éléments nécessaires au fonctionnement de l’IA : data centers (centres de données) nécessaires au stockage et au traitement des données, réseaux, terminaux (smartphones, ordinateurs, tablettes) ;
  • les envisager à chaque étape de leur cycle de vie : conception, fabrication, distribution, utilisation et gestion des déchets, sachant que la fabrication génère l’empreinte écologique la plus lourde, notamment parce qu’elle repose sur l’extraction minière.
  • La construction de nombreux data centers peut impliquer l’artificialisation des sols. Ils sont de surcroît très voraces en énergie, qui au niveau mondial dépend aux deux tiers du charbon.

Quelques ordres de grandeur

  • Une requête ChatGPT pourrait représenter au moins 10 fois la consommation électrique d’une recherche sur Google (qui n’est déjà pas neutre !).
  • Une image générée par IA est l’équivalent électrique de la recharge d’un smartphone.
  • D’ici 2030, les choix actuels de construction de data centers à l’échelle mondiale pourraient impliquer des émissions de gaz à effet de serre équivalents aux trois quarts des émissions de CO2 du secteur de l’aviation commerciale civile.

Une contribution croissante au dérèglement climatique

Pour rester dans la course à l’IA de nombreux pays et entreprises reculent sur leurs engagements en matière de neutralité carbone. Certains data centers, dont beaucoup aux États-Unis, ont annoncé recourir au gaz ou au charbon, impliquant de maintenir ouvertes des centrales dont la fermeture avait été annoncée. Google a augmenté de 65 % ses émissions de gaz à effet de serre en 5 ans, Microsoft de 29 % en 4 ans. Quand les entreprises prétendent décarboner la technologie, ce n’est pas mieux : des projets de data centers géants dotés de mini-centrales nucléaires pour les alimenter (Small modular reactors) se multiplient.

En fait, l’IA entraîne une fuite en avant climaticide en raison de ses effets directs (par la consommation d’énergie) et indirects : report des engagements climatiques justifiés par la course à l’IA et diffusion massive du climato-scepticisme par les IA elles-mêmes. Il est en effet très facile de générer du contenu vraisemblable, conspirationniste ou climato-sceptique, avec des IA. Cela augmente drastiquement la quantité de ces discours en circulation, dont se nourrissent ensuite d’autres IA qui captent leur contenu sur Internet.

Une technologie qui repose sur l’extractivisme

Les data centers nécessitent des systèmes de refroidissement importants, qui augmente encore la consommation d’énergie. Certains utilisent de grandes quantités d’eau également. Les data centers et les sources d’énergies utilisées pourraient consommer entre 4,2 et 6,6 milliards de m3 d’eau en 2027, soit une consommation légèrement supérieure à celle d’un pays comme le Danemark, sans compter l’eau utilisée pour fabriquer les composants.

Les ordinateurs, tablettes, smartphones, et plus encore les data centers consomment des quantités exponentielles de métaux. Pour répondre à la demande croissante d’ici à 2050, la quantité utilisée pourrait représenter 3 à 10 fois le volume produit actuellement. Or ces métaux sont extraits de mines dont les impacts pour la santé et l’environnement sont colossaux : expositions pour les travailleur·euses, surconsommation en eau dans des régions déjà touchées par les sécheresses, surconsommation d’énergie, production massive de déchets miniers très toxiques… Les mines sont des zones de sacrifice, que les gouvernement des pays du Nord imposent aux pays des Suds – dont ils accaparent les ressources – ainsi qu’aux territoires où le gouvernement mène une politique de renouveau minier en France.

Rendre des services d’IA entraînera de nouveaux “besoins” en ressources numériques : mémoire et stockage, capacités de traitement des ordinateurs et smartphones. Cela risque d’augmenter l’impact environnemental de ces objets, tant lors de leur production que de leur usage. Il faudra aussi les renouveler de façon anticipée pour pouvoir utiliser les IA. On peut prévoir le déploiement de nouveaux terminaux spécialement conçus pour l’IA, avec leurs propres effets environnementplanete-2.original


Nos réponses syndicales pour freiner l’emballement autour de l’IA

Solidaires soutient une position technocritique : ni technophobe par principe, ni techno-solutionniste. Autrement dit : nous considérons qu’aucune technique ne peut constituer une réponse miracle aux crises sociales et environnementales engendrées par le capitalisme. Surtout pas une technologie aussi vorace en eau, énergie et métaux que l’IA, et qui aggrave les inégalités sociales et les oppressions systémiques.

Solidaires actif face aux directions :

Face au développement des projets d’IA dans nos secteurs professionnels, l’Union Solidaires et toutes ses structures sont aux côtés des salarié·es pour lutter contre le déploiement, imposé par les entreprises et les administrations, d’outils souvent peu respectueux des missions et des conditions de travail des personnels. Les dernières décisions juridictionnelles commencent à forger une jurisprudence obligeant les employeurs du privé à informer les syndicats de la mise en place d’un projet d’IA impactant les missions et les conditions de travail. Cette absence de consultation peut conduire le juge à demander le retrait de la technologie concernée. Dans la fonction publique, nous exigeons également le financement d’études d’impact d’IA sur les conditions de travail.

Nous revendiquons l’inscription de l’IA dans l’évaluation des risques professionnels et le financement d’études d’impacts, compte tenu de ses conséquences sur la santé des travailleur·euses.

Vous retrouverez sur les sites de Solidaires et de l’ensemble des structures du matériel détaillant l’arrivée d’IA dans les sphères professionnelles et leur impact sur le travail et notre vie quotidienne.

Solidaires combat les suppressions d’emplois

Les camarades de Solidaires Informatique se sont pleinement mobilisé∙es lorsque la société Onclusive fut l’une des premières à subir massivement des suppressions d’emplois du fait de l’arrivée de l’IA dans leur secteur professionnel. Dans la fonction publique, nous dénonçons les suppressions de postes conséquentes aux déploiement des outils d’IA. La défense de l’emploi et des travailleur·euses est centrale pour Solidaires.

Solidaires débat et s’organise !

Notre organisation syndicale a été l’une des premières à organiser un cycle de débats pour former aux dangers liés à l’arrivée de l’intelligence artificielle dans la sphère professionnelle, mais également sur ses dimensions liberticides, écocidaires et discriminatoires. Ces journées de débats ont mobilisé des camarades journalistes, informaticien·nes, postier·es, agent·es des finances publiques, traducteur·ices… Ils ont été enrichis par les contributions de sociologues, de membres de la Quadrature du Net, de juristes et de militant·es engagé·es contre les dérives d’une société entièrement numérisée. Par ailleurs, Solidaires organise régulièrement des espaces de débat dans ses locaux et sur sa chaîne Twitch, sur l’arrivée de l’IA.

Notre Union est engagée avec d’autres associations, collectifs ou syndicats dans la coalition Hiatus. Cette dernière entend résister au déploiement massif et généralisé de l’IA. Hiatus dénonce ainsi l’inféodation des politiques publiques aux intérêts de la tech, ainsi que les coûts humains et environnementaux de l’IA. Elle porte la revendication d’un moratoire sur les gros data centers.

Solidaires lutte contre l’opacité

Face au manque de transparence, nous mobilisons différents canaux pour obtenir de l’information et notamment tout ce qui a trait à la protection des données via le Règlement Général de la protection des données (AIPD (Analyse d’impacts à la protection des données), délibération de la Commission Nationale Informatique et Libertés, saisine de la Commission d’accès aux documents administratifs…).

Lutter contre le déploiement capitaliste de ces outils ne se fera pas sans prise de conscience des enjeux de domination, de recherche du profit au mépris des conditions de travail, d’ultra-surveillance des populations, de la destruction environnementale et de réduction des libertés publiques. Aussi, et de toutes les façons possibles, y compris par la grève, notre union syndicale, aux côtés des salarié-es, des agents et des agentes continuera à se mobiliser.

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(re)Penser notre syndicalisme Conditions de travail

Mangeons les riches

Dans Expressions Solidaires : N°113

L’immense majorité de la population peine à boucler les fins de mois, et 35 % des personnes déclarent ne plus faire trois repas par jour. Dans le même temps, les milliardaires s’empiffrent, voyant leurs fortunes s’envoler à des niveaux indécents.

La phrase de Rousseau n’était peut-être pas si saugrenue ? une prophétie ? : “Quand le peuple n’aura plus rien à manger, il mangera le riche.” Car le choix est simple : manger les riches… ou mourir à petit feu !

Et eux que nous serinent-ils avec le patronat dans la presse et sur les plateaux TV ? Qu’on veut trop les taxer ! Qu’ils ont « peur » !

Peur de quoi ? De voir le fruit de notre travail enfin redistribué ? Leur seule véritable inquiétude est que nous nous organisions, que nous nous levions pour aller chercher notre dû ! Les voir paniquer nous conforte dans nos exigences, claires et non négociables :

  • Abrogation immédiate de la réforme des retraites de 2023 : hors de question de travailler plus longtemps pour enrichir les actionnaires !
  • Augmentation générale des salaires et des minima sociaux pour garantir une vie digne pour toutes et tous.
  • De l’argent, et vite, pour nos services publics ! Pour la Sécurité Sociale, l’Hôpital, l’École…

Cessons de sacrifier nos vies pour leur profit !

Le combat est global. Il faut stopper la machine qui fabrique les inégalités et l’oppression. Nous devons nous mobiliser sans relâche contre le capitalisme, qui nous exploite et pille la planète, mais aussi contre le racisme, le patriarcat et toutes les discriminations qui divisent notre camp social.

Nous serons dans la rue le 2 décembre pour nos salaires, le 18 décembre pour la Journée internationale des migrant·es. Nous serons en grève le 8 mars pour les droits des femmes. Nous serons là, à chaque appel, pour faire front.

Pas d’économies sur nos vies !

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Antihiérarchie antimilitarisme Éducation

Service militaire volontaire : pour SUD éducation, la militarisation de la jeunesse, c’est toujours non !

Emmanuel Macron accentue et accélère la logique belliciste dans laquelle il s’enferme. Annoncé depuis de longs mois, le rétablissement du service militaire, sur la base du volontariat, est désormais devenu concret lors de la visite, à Varces, du Président venu s’exprimer auprès de la 27e Brigade d’infanterie de montagne. La forme qu’il prendra, les mesures qu’il comprend, son plan de déploiement et son coût ont été dévoilés : estimé à 2 milliards d’euros pour 2026, ce dispositif devrait enrôler, à partir du prochain été, 3000 volontaires, âgé·es entre 18 et 19 ans avec un objectif de 10 000 conscrit·es pour 2030 et 50 000 pour 2035. Les volontaires seront notamment recruté·es lors de la journée de défense et de sécurité, transformée en « journée de mobilisation ».

Ce service militaire, quoique volontaire, s’inscrit dans une volonté affichée de militarisation de la jeunesse. Il prolonge le plan de « réarmement » que ne cessent de déployer Macron et ses gouvernements successifs et qui se manifeste dans des choix budgétaires, des mesures au service de l’armée et de la défense, une rhétorique martiale. Ce service militaire vient appuyer et valider le scandaleux discours « va t’en guerre » du chef d’état major des armées devant le congrès des maires de France : il illustre la pression mise par le militaire pour un enrôlement de la jeunesse, la préparation des esprits pour « accepter de perdre ses enfants ».

Ce service militaire vient prendre la suite du service national universel, mesure phare des quinquennats de Macron à laquelle il a dû renoncer faute d’adhésion de la jeunesse à ce dispositif onéreux, largement décrié et combattu. À travers ce service militaire, le Président bafoue les revendications portées par la jeunesse, les organisations syndicales, les collectifs mobilisés contre le SNU. Il renie également des décennies de lutte pour la suspension de l’ancien service militaire obtenue en 1997.  SUD éducation s’oppose à cette mesure qui franchit un cap dans la militarisation de la jeunesse et la combattra avec la même détermination que nous avons combattu le SNU.

Ce service militaire s’accompagne de toute une série de dispositions qui engagent l’Éducation nationale et renforcent les relations déjà très étroites entre l’école et l’armée. Ainsi, les classes défense, dispositif qui permet de nouer des partenariats entre des établissements scolaires et les forces de défense et de sécurité, verront leur durée étendue de un à trois ans. Les établissements scolaires devront, par ailleurs, organiser la participation des élèves à au moins une journée commémorative par an. Enfin, les élèves de seconde devront être incité·es à faire leur stage de fin d’année dans l’armée.

SUD éducation dénonce ces dispositifs qui vont à l’encontre du projet d’école émancipatrice que nous portons. Nous refusons que les missions de l’école soient dévoyées pour en faire un espace d’enrôlement et d’embrigadement de la jeunesse. Le service militaire annoncé par Macron et les mesures qui l’accompagnent traduisent une dangereuse mainmise de l’armée sur la jeunesse, instrumentalisant l’école au service de cet objectif, captant des moyens qui font défaut à un service public d’éducation en souffrance, incapable d’accueillir dans de bonnes conditions l’ensemble des élèves. Ce projet ne répond en rien aux besoins et préoccupations d’une jeunesse dont la santé mentale s’est largement dégradée comme le révèlent les enquêtes de Santé publique France. Elle  manifeste son inquiétude pour l’avenir de la planète et se heurte à une sévère répression dès lors qu’elle s’engage pour la justice sociale et climatique.

SUD éducation appelle à construire la résistance à ce service militaire, nouvelle démonstration du mépris du gouvernement envers la jeunesse. SUD éducation invite les personnels de l’éducation nationale à refuser toute participation aux dispositifs mis en place pour faire pénétrer l’armée dans les écoles et à se mobiliser contre la militarisation de la jeunesse et de la société.

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Antihiérarchie antimilitarisme

Service militaire volontaire : non à l’embrigadement de la jeunesse !

Après le fiasco du Service national universel, Emmanuel Macron récidive en proposant un Service militaire volontaire de 10 mois à deux milliards d’euros pour des jeunes de 18 et 19 ans, femmes et hommes, sélectionné∙es pour suivre une formation militaire sur le territoire national, et mobilisables ensuite en cas de “crise majeure”. Pour l’Union syndicale Solidaires, les politiques qui doivent être mises en place pour la jeunesse sont à l’opposé de leur exploitation par les armées. Les jeunes ont d’autres attentes, besoins et aspirations, à commencer par l’accès à des revenus décents, à des emplois et des services publics de qualité notamment dans la santé, et à une formation émancipatrice et gratuite.

Le service militaire volontaire est une version remilitarisée du SNU, pour répondre aux nouvelles menaces, russe notamment. Il s’inscrit dans la politique de réarmement voulue par Macron, avec des conséquences économiques et sociales désastreuses à l’heure où chaque dépense est comptée dans l’élaboration du budget 2026. L’utilité de cette dépense de deux milliards est hautement discutable dans la mesure où peu de jeunes seront formé∙es, affecté∙es à des tâches subalternes, et où le dispositif mobilisera du personnel d’active dans des tâches d’encadrement. C’est une main-d’œuvre bon marché pour les casernes et l’opération Sentinelle que Macron souhaite en réalité !

Le président de la République et le gouvernement prétendent aussi agir pour favoriser l’engagement des jeunes et la cohésion sociale. Mais les jeunes n’ont pas besoin d’être mis∙es au pas pour que la société se porte mieux. Ils aspirent seulement à devenir adultes dans une société moins inégalitaire et plus juste. La politique économique menée a aggravé les situations de grande précarité pour la jeunesse, et Santé publique France alerte continuellement sur l’état de la santé mentale dans cette classe d’âge.

Pas d’économies sur la jeunesse !

Le gouvernement prône l’engagement des jeunes mais réprime toutes les mobilisations lycéennes et étudiantes.

Le gouvernement dépense 2 milliards pour enrôler quelques milliers de jeunes. L’Union syndicale Solidaires revendique au contraire l’extension du RSA aux 18-25 ans, l’abrogation de Parcoursup et un plan d’ampleur pour créer des places dans l’enseignement supérieur public.

Paris, le 2 décembre 2025

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(re)Penser notre syndicalisme Luttes antivalidistes

Non au validisme : pour une société inclusive ! 3 Décembre : Journée internationale des personnes handicapées

Publié le 3 décembre 2025

Ce 3 décembre doit être l’occasion de parler du validisme. Le validisme est un système d’oppression qui valorise la norme valide et dévalorise celles et ceux dont le corps, les sens ou les capacités cognitives ne correspondent pas à cette “norme”. Le validisme organise ainsi l’exclusion et la maltraitance des personnes en situation de handicap.
Il opère dans tous les pans de la société.

Un continuum de violences

Le validisme s’inscrit dans un continuum de violences. Comme pour les violences faites aux femmes, on retrouve un continuum de violences insupportables :

  • cela commence par des micro-agressions et l’usage d’un vocabulaire injurieux (“autiste”, “schizo”, “mongol” etc.)
  • cela se poursuit par des humiliations, de la relégation (inaccessibilité des lieux et refus de droit) ;
  • cela peut conduire jusqu’aux violences physiques et à la mort.

Ce continuum est visible dans l’affaire Pormanove. 

La mort de Jean Pormanove, humilié en direct sur une plateforme, est la manifestation cruelle et intolérable de ce système. Ce n’était pas un simple “fait divers” : c’était le résultat d’un harcèlement qui a pu se dérouler parce que notre société tolère le validisme.

C’est parce qu’il a été assigné comme personne en situation de handicap que Jean Pormanove a été ciblé, insulté, méprisé, surnommé « Cotorep ». C’est parce qu’il est un homme handicapé sous curatelle, avec une enfance passée en IME que Stéphane Guy surnommé « Coudoux » est moqué, frappé, piégé (surnommé le « béluga »).

C’est parce que notre société tolère le validisme que ce harcèlement a pu se dérouler sans réaction suffisante de sa part et conduire à la mort de Jean Pormanove.

Le validisme, un impensé politique et social

Les institutions et le monde politique, qui devraient être exemplaires, se montrent bien trop souvent complices de ce système.

  • Les termes validistes sont encore monnaie courante, même chez les ministres. L’utilisation d’un trouble (comme l’autisme) ou d’une déficience sensorielle (comme la surdité) comme insulte contribue à la stigmatisation et au rejet. «On n’est pas sourds, on n’est pas autistes» disait dans le journal de France 2, le nouveau Ministre du Travail, monsieur Farandou le 13 octobre dernier. 
  • Malgré les lois, l’inaccessibilité reste la règle dans le logement, les transports, l’emploi, les formations, les espaces culturels et même, trop souvent, au sein d’organisations militantes.
  • Les personnes handicapées, qui représentent 16 % des Français·e, sont cantonnées au statut de “faire-valoir” et sont exclues des lieux de décision.

Quand l’idéologie d’extrême-droite menace les droits

Plus grave encore, les discours portés par l’extrême-droite proposent d’institutionnaliser cette dévalorisation. En promouvant la “préférence nationale” et en questionnant l’accès aux droits sociaux (comme l’AAH) pour une partie des personnes handicapées, elle renforce l’idée que certaines vies ont une “moindre valeur” et que la solidarité doit être sélective. Ces idéologies nourrissent la haine et menacent la construction d’une société réellement inclusive. 

N’oublions pas non plus l’histoire : sous le régime nazi, l’idéologie validiste a conduit à l’extermination de plus de 200 000 personnes handicapées dans le cadre du programme T4, considérées comme « indignes de vivre ».

Exiger une société pleinement inclusive

Pour Solidaires, le handicap n’est pas un problème uniquement médical, mais avant tout un problème sociétal. La société est organisée par et pour les valides, et c’est ce changement de paradigme que nous devons exiger.

L’Union syndicale Solidaires revendique :

  • L’application stricte des textes internationaux (notamment la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées de l’ONU que la France a ratifié en 2010) et nationaux pour une accessibilité globale (physique, numérique, cognitive) et l’autonomie.
  • Le respect et le renforcement des obligations d’emploi de travailleuses et travailleurs handicapé·es dans les entreprises et administrations.
  • l’inclusion progressive dans l’Éducation nationale des établissements médico-sociaux par le transfert des moyens et des personnels dans l’école publique, en concertation avec les personnels du santé-social, de façon à inclure tou·tes les élèves en situation de handicap au sein d’une seule école ;
  • Des moyens massifs pour les MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées) pour garantir un accès effectif et rapide aux droits (AAH, PCH, etc.).

L’Union syndicale Solidaires refuse une société qui trie et rejette. Notre combat, c’est celui de l’accessibilité partout ! C’est celui du droit au travail, à l’éducation et à l’autonomie, sans conditions ni chantage à la “préférence”.

Le validisme est l’affaire de toutes et tous. Parce que c’est en luttant contre toutes les formes d’oppression que nous construisons une société réellement inclusive, où chacun·e a sa place.

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antifascisme Conditions de travail

Les exigences sociales restent fortes : il y a urgence à une meilleure répartition des richesses

Déclaration du bureau national du 4 décembre 2025

L’actualité internationale reste marquée par une aggravation des conflits, de l’autoritarisme et des politiques d’austérité. En Palestine, les offensives israéliennes se poursuivent dans un contexte de colonisation et d’apartheid toujours plus violent. Au Soudan, les massacres et viols continuent tandis que la crise humanitaire s’aggrave. En Ukraine, la guerre d’agression russe se poursuit sur fond de négociations d’un « plan de paix » qui fait la part belle aux prétentions de la Russie et alimente la fuite en avant militariste des puissances occidentales. Ici comme ailleurs, il ne peut y avoir de paix durable sans paix juste. Partout, les gouvernements mènent des attaques contre les droits sociaux, les services publics, les associations et les libertés syndicales, avec une montée inquiétante de l’extrême droite et des politiques racistes. L’Union syndicale Solidaires adresse son soutien aux travailleurs et travailleuses de Belgique et du Portugal qui se mobilisent contre ces politiques. 

En France, la tentative d’imposer un budget d’austérité sans précédent s’est heurtée à une mobilisation importante du monde du travail. Le débouché des débats parlementaires en cours reste à ce jour incertains. L’évolution du PLF et du PLFSS reste surveillée avec attention. 

Ces projets maintiennent des coupes budgétaires sur les services publics et les associations. Ils continuent de faire payer les retraité·es, les travailleurs et travailleuses et les plus précaires. Quant aux assistés que sont les patrons des grandes entreprises et les plus fortunés, ils restent exemptés de participer à la hauteur de leurs revenus à l’impôt comme tout un chacun.

Les mêmes qui bénéficient d’importantes aides publiques refusent d’augmenter les salaires et multiplient les plans de licenciement. Dans ce contexte de destruction massive d’emplois il est indispensable que l’abandon de la lettre de cadrage d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage se concrétise sans prendre la forme d’un chantage à de nouvelles économies.

L’Union syndicale Solidaires n’assistera pas à l’inauguration de la conférence sociale demain. Sur nos retraites, nous refusons de discuter d’autre chose que d’une amélioration du système par répartition. Nous réclamons l’abrogation de la réforme de 2023, première étape pour un retour à un âge légal de 60 ans avec 37,5 annuités. 

L’Union syndicale Solidaires tire la sonnette d’alarme : la répression s’abat tout azimut sur celles et ceux qui font entendre des voix dissonantes. Plaintes contre des humoristes, des jeux de société, Fabien Villedieu (secrétaire fédéral de SUD Rail) ou la secrétaire générale de la CGT. L’Union syndicale Solidaires apporte son soutien plein et entier à Sophie Binet. Cette procédure-bâillon passe un cap, dans un contexte de répression antisyndicale qui s’intensifie de toutes parts, dans le public comme le privé. Les intentions des auteurs de la plainte sont claires : faire taire tout contre-pouvoir dans les entreprises, les administrations et les collectivités territoriales. C’est ce à quoi s’attache la direction d’Amazon qui a licencié ou sanctionné plusieurs élu·es SUD de l’entreprise. 

À Hénin-Beaumont c’est notre camarade Djelloul Kheris, élu SUD Collectivités Territoriales, qui est menacé de révocation. La liberté syndicale est une liberté fondamentale. En la protégeant, en refusant de nous taire, nous défendons les droits de toutes et tous. 

L’Union syndicale Solidaires appelle à se rassembler le 12 janvier à 11H devant la mairie d’Hénin-Beaumont en soutien à Djelloul et construira une mobilisation pour le respect des libertés syndicales chez Amazon. 

Les exigences de justice fiscale, sociale et environnementale restent fortes. Nous maintenons les débats budgétaires sous haute surveillance et nous mobiliserons dans les entreprises pour que les négociations sur les salaires soient à la hauteur des bénéfices engrangés. 

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Défense de nos libertés Répression

L’Alliance écologique et sociale affirme avec force son soutien à Sophie Binet après sa mise en examen

Sophie Binet est mise en examen pour injure publique. Cela fait suite à une plainte déposée par l’association Ethic, un lobby patronal proche des milieux d’extrême droite. Les propos reprochés à la Secrétaire générale de la CGT ont été tenus au sujet des menaces de délocalisation proférées par certains grands patrons en cas d’adoption d’une surtaxe sur les grandes entreprises dans le cadre du débat budgétaire.

Pour l’Alliance écologique et sociale, cette procédure-bâillon est inacceptable.

L’Alliance écologique et sociale partage la consternation de Sophie Binet à l’égard d’un grand patronat prêt à tout pour éviter une plus juste répartition des richesses, qui touche de l’argent public mais ne s’estime tenu par aucune obligation sociale et environnementale et qui est le premier responsable de la désindustrialisation du pays.

L’Alliance écologique et sociale est solidaire de Sophie Binet, victime d’une atteinte à la liberté d’expression et aux libertés syndicales, qui vient s’ajouter à la longue série de répression de militant∙es syndicaux∙ales, associatifs∙ves et écologistes, en France et à travers le monde. Le contexte est en effet alarmant, et de toutes parts des attaques se font jour, notamment de la part de l’extrême droite, pour museler toute voix discordante.

Militant∙es pour la justice sociale et environnementale, nous ne nous tairons pas ! Nous continuerons de défendre les libertés associatives et syndicales !

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Défense de nos libertés Répression

Communiqué Intersyndical : Quand la vérité offense, la solidarité s’impose !

Vous trouverez ci-dessous la déclaration commune signée par les Secrétaires généraux et générales, président, et co-déléguées générales de la CFDT, FO, CFE-CGC, UNSA, FSU et Solidaires affirmant leur solidarité avec Sophie BINET, Secrétaire générale de la CGT, inquiétée par la justice suite à l’usage d’un dicton populaire dans le débat social.

Ce texte réaffirme l’attachement commun à la liberté d’expression syndicale, notre refus de voir les échanges sociaux déplacés devant les tribunaux, ainsi que la détermination à dénoncer les comportements irresponsables de certains dirigeants économiques. Il rappelle également que la véritable force de notre économie repose sur les travailleuses et travailleurs qui, chaque jour, maintiennent “le navire à flot malgré les tempêtes.”


Nous, secrétaires générales, secrétaire généraux, président, co-déléguées, et responsables d’organisations syndicales, apprenons que Sophie BINET, Secrétaire Générale de la CGT, est inquiétée par la justice pour avoir usé d’un dicton imagé et bien ancré dans la sagesse populaire face à l’attitude de certains dirigeants économiques.

Nous refusons l’hypocrisie. Nous refusons que le débat social se tranche dans les prétoires.

À l’attention de ces chefs d’entreprises qui s’offusquent des mots tout en méprisant les actes : n’est-il pas violent de menacer de quitter le « vaisseau France » après avoir accumulé des fortunes grâce aux aides publiques, aux infrastructures et au système éducatif de notre pays ?

Considérant que les véritables héros de notre économie sont les « marins » — les travailleurs et travailleuses — qui s’activent avec constance pour faire avancer le navire, même dans la tempête ; Considérant que menacer de l’abandonner au moindre coup de vent budgétaire relève d’une ingratitude civique profonde ; Nous l’affirmons, « Les rats quittent le navire », n’est pas une injure, mais le constat amer d’un comportement irresponsable. Elle illustre une réalité : celle de la fuite des capitaux et des responsabilités face à l’effort collectif.

Si qualifier ainsi la déloyauté envers la Nation est un délit, alors nous sommes toutes et tous coupables de clairvoyance.

C’est sereinement et solidairement que nous attendons la réaction des esprits chagrins, dont la préoccupation devrait être de rendre des comptes à la collectivité plutôt que de bâillonner la parole syndicale.

Nous faisons nôtre cette liberté de ton.

Marylise Léon (secrétaire générale de la CFDT)
Frédéric Souillot (secrétaire général de FO)
François Hommeril (président de la CFE CGC)
Laurent Escure (secrétaire général de l’UNSA)
Murielle Guilbert (co-déléguée générale Solidaires)
Julie Ferrua (co-déléguée générale Solidaires)
Caroline Chevé (secrétaire générale de la FSU)

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