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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Clap de fin pour la maternité de Lilas, un symbole féministe s’éteint

C’est une page de l’histoire des droits des femmes qui se tourne : la Maternité des Lilas, institution emblématique de la Seine-Saint-Denis et pionnière du modèle d’accouchement humaniste, ferme définitivement ses portes ce 31 octobre 2025.

La fermeture de la Maternité des Lilas est la 41e depuis que Macron est au pouvoir et la conséquence directe de politiques de santé publique obsédées par la rentabilité néo-libérale.

Un haut lieu de la mémoire des luttes pour les droits des femmes

Fondée sur un modèle d’accompagnement privilégiant l’humain et s’opposant à la surmédicalisation, la Maternité des Lilas était bien plus qu’un lieu de naissance :

  • Pionnière de l’accouchement sans douleur en France : Elle a milité pour le droit des femmes à un accouchement respecté, une approche novatrice depuis 1964.
  • Pionnière de l’IVG : Elle a pratiqué des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) avant même la loi Veil de 1975 et a fait face aux commandos anti-IVG.
  • Pionnière dans l’accompagnement des personnes trans : Elle fut la première à accompagner les grossesses des personnes trans, faisant d’elle un lieu de référence pour un public souvent marginalisé·es.

La fermeture de cet établissement représente une perte inestimable pour les femmes, les personnes LGBTQI+, les familles et toutes les personnes qui ont bénéficié de son approche solidaire et féministe.

Un modèle de travail digne brisé

La fermeture de la Maternité des Lilas n’est pas seulement une perte pour les usagères et usagers ; c’est aussi un modèle en termes de conditions de travail auquel les politiques néo-libérales ont mis fin.

Le modèle des Lilas reposait sur une approche humaine qui garantissait également des conditions de travail plus respectueuses pour l’ensemble des salarié·es : sages-femmes, auxiliaires de puériculture, médecins, administratives, et agentes d’entretien.

Contrairement aux grandes structures, la Maternité offrait une plus grande autonomie et une charge de travail qui permettait un accompagnement de qualité, loin de la pression de l’abattage des actes.

Ce personnel, souvent en première ligne des luttes (notamment via l’équipe SUD Santé Sociaux), a fait preuve d’une solidarité et d’une résilience exceptionnelles. Il a mené le combat jusqu’au bout pour préserver la qualité des prises en charge et leur propre vision humaniste du métier.

La fin des Lilas est la mise à mort d’un lieu où les professionnel·les se sentaient respecté·es dans leur cœur de métier. Leur combat pour le droit à l’accouchement humaniste est indissociable du combat pour des conditions de travail de qualité.

Stop à la marchandisation de la Santé

Le personnel de la Maternité des Lilas, ainsi que les usagers, les ex-patient-es et les élu-es locaux, ont lutté jusqu’au dernier jour pour défendre ce modèle de soin et de société.

Il reste à obtenir la garantie qu’un centre de santé / CIVG sera bien maintenu à sa place. Et à faire vivre la mémoire des “Lilas”, pour imposer demain une autre politique de santé, respectueuse des professionnel·les et des personnes prises en charge.

Le combat continue !

Pas d’économies sur notre santé, pas d’économies sur nos vies !

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25 novembre 2025 : contre le patriarcat : ni oubli, ni silence, marchons contre les violences !

25 NOVEMBRE 2025 : JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES

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Pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, nous manifesterons en solidarité, comme nous l’avons déjà fait le 11 octobre, avec et pour les femmes du monde entier : celles qui sont victimes des violences machistes, des conflits armés, des famines, des spoliations de terres et de leurs biens naturels, des gouvernements réactionnaires et des états théocratiques. Avec toutes celles qui ne peuvent pas parler, dont les voix sont étouffées, qui subissent des violences sexuelles, des tortures et des mutilations.

Le 25 novembre nous marcherons pour rendre hommage à toutes les victimes de la violence machiste, les femmes, les filles, les personnes LGBTQIA+, à toutes celles qui souffrent et qui luttent, en dépit des risques encourus. A toutes celles que nous avons perdues.

Les violences et l’impunité des agresseurs persistent 8 ans après l’élection d’Emmanuel Macron, en plein #MeToo. La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite. Le parcours judiciaire revictimise bien souvent les femmes et constitue un obstacle à la sortie de la violence comme la baisse du financement public des associations d’accompagnement des victimes.

Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout, et tout le temps : dans nos espaces familiaux, sur nos lieux de travail et d’études, dans l’espace public, dans les transports, dans les établissements de soin, les cabinets gynécologiques, dans les maternités, dans les ateliers des chaînes d’approvisionnement des multinationales, les commissariats, les centres de rétention, dans les milieux du théâtre, du cinéma, du sport, en politique… Dans tous les milieux sociaux.

Elles trouvent racine dans le patriarcat et se situent au croisement de plusieurs systèmes d’oppressions.

Ainsi les femmes les plus touchées par ces violences sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : les femmes victimes de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie, les femmes migrantes, sans papiers, les travailleuses précaires, les femmes sans domicile et autres femmes précarisées, femmes en situation de handicap, les femmes lesbiennes et bi, les femmes trans, les femmes en situation de prostitution, et celles victimes de l’industrie pédo et pornocriminelle.

Sans autorisation de travailler, les femmes étrangères dont les demandeuses d’asile sont très vulnérables aux réseaux de prostitution, de proxénétisme et de traite des êtres humains.

En France, en 2024, c’est encore plus d’un féminicide tous les trois jours commis par un conjoint ou un ex-conjoint Des femmes assassinées parce qu’elles sont femmes. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple et les enfants co- victimes ne diminue pas, tout comme les viols ou tentatives.

La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%).

Une femme en situation de handicap sur cinq a été victime de viol. 50% des lesbiennes et 75% des bi ont été confrontées à des violences dans l’espace public et 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe. Les femmes âgées de plus de 70 ans ne sont pas prises en compte dans les enquêtes sur les violences, elles représentent pourtant 21% des féminicides.

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, en majorité au sein de la famille. Sur les lieux de travail plus de 8000 viols ou tentatives ont lieu chaque année et un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel. Les employeurs publics et privés doivent faire cesser les violences et protéger les victimes, y compris de violences conjugales.

La montée de l’extrême droite en Europe et dans le monde constitue une menace majeure pour les droits des femmes et en France, le danger de son accession au pouvoir n’est pas écarté. Ces droits sont attaqués dès que l’extrême droite est au pouvoir.

Depuis quelque temps, elle prétend lutter contre les violences faites aux femmes. Sous couvert de défendre certaines d’entre elles, ces mouvements exploitent la question des violences sexistes à des fins racistes et fémonationalistes, ne s’indignant que selon l’origine, la nationalité ou la religion réelle ou supposée des agresseurs. Dans ce climat délétère, les femmes portant le voile sont de plus en plus souvent la cible d’agressions dans la rue, dans les médias, comme dans les discours politiques.

Les groupuscules fascistes attaquent régulièrement des militantes et militants sans réaction des pouvoirs publics.

Derrière les slogans et les postures prétendument féministes, l’extrême droite ne défend ni la liberté des femmes, ni leur émancipation, ni l’égalité, et se désintéresse profondément de la réalité et des droits des femmes qui luttent dans le monde.

Sans politique publique à grands moyens, sans prévention et sans éducation, les garçons et les hommes continueront de perpétrer des violences

Les organisations féministes et syndicales exigent :

  • Une loi-cadre intégrale contre les violences, comme en Espagne.
  • 3 milliards d’euros nécessaires pour la mettre en œuvre
  • Une Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité (EVARS) effective partout
  • L’arrêt immédiat de la baisse des financements
    et un rattrapage du budget des associations qui accompagnent les victimes et assurent l’éducation populaire sur les questions de violences et d’égalité femmes-hommes.

Tant que l’une d’entre nous n’est pas libre, tant que les violences machistes s’exerceront sur une seule d’entre nous, nous lutterons !

Nous appelons à participer aux mobilisations à l’occasion de la journée internationale des droits des enfants et pour le jour du souvenir trans (TDoR).

Contre les violences faites aux femmes et aux filles, les violences sexistes et sexuelles, manifestons partout le samedi 22 novembre 2025 et le mardi 25 novembre 2025 !

Premières signataires au 25 Octobre 2025

Union syndicale Solidaires, ACDI Cameroun , ActionAid France, Assemblée des Femmes, Attac France, CGT confédération Générale du Travail, CNT-SO Éducation/Recherche, Coalition féministe et enfantiste pour une loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles, Collectif National pour les Droits des femmes, Collectif des Féministes Narbonnais.es , Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), CRID, Égalités, Excision parlons-en !, FAGE, FEMEN France, Femmes Égalité , Femmes Solidaires, Femmes Solidaires 80, Fondation Copernic, Force Féministe (57), France Amérique latine FAL , FSU, Genre et altermondialisme , Iran Justice , Las Rojas Paris, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie-LFID, Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement de la Paix, Mouvement des femmes kurdes, Organisation de Solidarité Trans (OST), UNEF le syndicat étudiant, Union des femmes socialistes SKB, Union Étudiante , Visa – Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes.8mars2025

En soutien
Génération-s, L’APRÈS , La France insoumise, Les Jeunes de L’APRÈS, NPA-l’Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Socialisme ou Barbarie France, Réseau coopératif Gauche Alternative, Union communiste libertaire

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EVARS et enseignement privé catho : la rupture est consommée !

Dans sa motion d’actualité (1) des 25 et 26 septembre 2025, le conseil fédéral de SUD éducation déclare : 

« La politique du ministère ne cesse de creuser les inégalités sociales en continuant de subventionner le privé. Nous sommes d’ailleurs inquiet·es et en colère face au détournement du programme d’Enseignement à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle (EVARS) par l’enseignement catholique qui réaffirme la binarité de genre, la complémentarité femme-homme et ainsi se positionne comme sexiste et lgbtiphobe. De plus, externaliser l’enseignement de l’EVARS à une association anti-avortement est totalement en opposition avec les objectifs premiers de ces programmes. Le contrat d’association entre l’école privée sous contrat et l’État est pleinement rompu. Plus un euro pour les écoles privées ! »

Aujourd’hui, 1 élève sur 6  est scolarisé dans l’enseignement privé sous contrat, dont 96 % dans l’enseignement privé catholique. 

En juin 2023, la Cour des Comptes a publié un rapport intitulé « l ‘enseignement privé sous contrat » (2) qui montre que l’enseignement privé sous contrat est unenseignement largement financé par la solidarité nationale mais qui ne respecte pas tous les engagements qui conditionnent ces financements. En 2020, l’enseignement privé est financé à hauteur d’au moins 75 % par de l’argent public (état ou collectivité territoriale). En contrepartie, les établissements privés « prennent certains engagements, comme la conformité aux programmes définis par le ministère de l’éducation nationale et l’absence de discrimination dans l’accueil des élèves. »  Cela vaut bien évidemment pour le programme d’EVARS.

EVARS ou EARS (éducation affective, relationnelle et sexuelle) ? Entre les deux, le cœur de l’enseignement catholique balance !

Juste avant la rentrée de septembre 2025 est publié sur le site du secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC), un document intitulé Comment grandir heureux ? (3) qui « détaille la conception de l’EARS dans l’Enseignement catholique, plus large que celle des nouveaux programmes scolaires Evar et Evars, et donne des éléments de discernement pour accompagner les chefs d’établissement dans le déploiement de ces derniers. » Dans ce document, qui, dans son introduction, se veut plus ambitieux que le programme d’EVARS, est développée la conception de l’éducation à la sexualité de l’Église, qui implique, « une parole éducative courageuse, progressive et ajustée à l’âge, qui ne banalise pas la sexualité mais lui donne sa vraie signification : un don de soi en vérité et en liberté. » Alors que l’éducation au consentement est une composante majeure dans l’EVARS, la notion de don de soi semble pour le moins incongrue, voire dangereuse. Par ailleurs, une des « dimensions essentielles » de l’EARS intitulée « l’altérité et la relation comme chemin d’humanisation » permet d’éduquer « à l’égale dignité des sexes et au respect mutuel à travers la valorisation de la différence entre les sexes ». Cette différence entre les sexes, qui pourrait faire référence à des différences physiologiques (sans que cela soit précisé), mais qui pose la question de la posture de l’Église sur la non-binarité des genres, est de nouveau évoquée dans une autre de ces « dimensions essentielles », « une égale dignité ».  Selon le texte publié par le SGEC, « homme et femme sont créés à l’image de Dieu, égaux en dignité, différents et complémentaires »Ces propos sont non seulement sexistes, mais également LGBTQIphobes par leur négation de toute orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité, et par l’affirmation de l’existence de 2 genres : homme et femme. Le texte enfonce le clou en évoquant « les richesses spécifiques de chacun, féminin ou masculin, tous deux « appelés à exister réciproquement l’un pour l’autre » ». Ils sont donc en contradiction avec plusieurs des objectifs de l’EVARS, énoncés dans le programme officiel de l’éducation nationale (4) : « • l’égalité de considération et de dignité, en particulier l’égalité entre les femmes et les hommes. • la contribution à la lutte contre les discriminations énoncées à l’article 225-1 du Code pénal et opérées entre les personnes sur le fondement « de leur sexe », « de leur identité de genre » et « de leur orientation sexuelle » (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité..). • l’éducation au principe du consentement et  la prévention des différentes formes de violences, notamment des violences sexistes et sexuelles. • la contribution au repérage de l’inceste. »

Est-il vraiment nécessaire de rappeler l’importance de l’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EVARS) ?

Il semblerait qu’il faille répondre par l’affirmative quand on prend connaissance de la posture du SGEC à ce sujet. En France, les violences sexuelles, notamment l’inceste, touchent 160 000 enfants chaque année (rapport de la CIIVISE 2023 (5)). Selon l’ARCOM (6), en 2022, 2/3 des enfants de moins de 15 ans et 1/3 des enfants de moins de 12 ont déjà eu accès à des images pornographiques, et 44 % des jeunes ayant déjà eu un rapport sexuel déclarent avoir essayé de reproduire des scènes ou des pratiques vues dans vidéos pornographiques. Les actes LGBTIphobes sont en augmentation, (rapports annuels sur les LGBTIphobies, sos-homophobie (7)) et les personnes lesbiennes, gays, bisexuel⋅les, et trans sont 2 à 3 fois plus souvent exposé⋅es à des violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles. Par ailleurs, l’EVARS fait partie d’une approche globale de l’éducation à la santé, la santé sexuelle faisant partie intégrante de la santé des individu⋅es, telle que définie par l’OMS (8) : « La santé sexuelle est fondamentale pour la santé et le bien-être général des personnes, des couples et des familles, ainsi que pour le développement social et économique des communautés et des pays. La santé sexuelle, lorsqu’elle est considérée de manière positive, s’entend comme une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que comme la possibilité de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, exemptes de coercition, de discrimination et de violence. » Depuis 2001, « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène »  (Code de l’éducation, depuis la loi n°2001-588 du 4 juillet 2001). Et depuis cette rentrée 2025, un programme d’EVARS est enfin adopté par le conseil supérieur de l’éducation à l’unanimité, publié et applicable. Si sa mise en place effective dans tous les établissements du primaire et du secondaire demeure difficile, au vu du manque de moyens alloués à la formation des personnels ou au financement de partenaires extérieurs agréé⋅es pouvant être associé⋅es aux équipes de personnels de l’éducation nationale, cette éducation est absolument incontournable et obligatoire au sein de tous les établissements scolaires, du premier degré et du second degré, de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat.

Des choix de partenaires extérieurs en opposition avec les objectifs de l’EVARS

Dans le programme d’EVARS, il est stipulé très clairement que : « Des partenaires extérieurs, tels que des associations spécialisées, dont les compétences sont dûment reconnues et agréées aux niveaux national ou académique, peuvent être associés aux équipes de personnels de l’éducation nationale.  (…)  Les intervenants extérieurs respectent la nature scolaire de cette éducation, sans jamais l’instrumentaliser et en promouvant le respect et l’égalité. (…) Les professeurs et les personnels éducatifs, sociaux et de santé en charge de ce programme sont garants du respect du Code de l’éducation, notamment des principes de neutralité, de laïcité(…).»  Le SGEC, quant à lui, estime que c’est à la charge du chef d’établissement de vérifier les compétences et les qualifications des intervenants extérieurs (ainsi que des extraits du casier judiciaire) Il évoque des associations partenaires, dont il rappelle que leurs interventions doivent être encadrées par l’établissement, sans préciser si elles doivent être agréées par les autorités nationales ou académiques. Ainsi, dans un article du Café pédagogique, publié le 25 septembre dernier (9), on apprend que le secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, lors des questions suivant sa conférence de rentrée (10), « a pourtant balayé d’un revers de main les questions portant sur les ateliers proposés aux établissements privés par l’association CycloShow-XY, qualifiant celle-ci de « remarquable ». » Or, cette association ne dispose pas d’un agrément national ni académique. On comprend vite pourquoi en allant visiter son site… Déjà, il saute aux yeux que tous les ateliers proposés sont en non-mixité, ce qui dénote d’une conception datée de l’EVARS. Ensuite, les ateliers mis en avant sur la page d’accueil du site sont des ateliers à destination de duos fille/mère ; et fils/père. Sont écartées de facto les familles mono- et homo-parentales. Par ailleurs, on peut y lire, sur sa page « devenir animateur » (11), que plusieurs critères sont à prendre en compte pour devenir animateur ou animatrice. Pour devenir animatrice, il faut, entre autres, « avoir moins de 45 ans ; être mère (sauf exception) ; être en accord avec le message véhiculé dans les ateliers CycloShow et avoir le désir de le transmettre : la fertilité de la femme est belle, elle est à accueillir et à respecter ; bien connaître son propre cycle, et pour cela pouvoir fournir des graphiques récents d’observation de ses cycles. » Côté animateur, il faut, entre autres également : « être père ; être en accord avec le message véhiculé dans les ateliers (…) : les corps masculin et féminin, qui sont faits pour la transmission de la vie, sont à connaître et à respecter ; fournir trois graphiques récents d’observation des cycles de sa femme. » Entre la posture anti-IVG et anti-contraception qui se cache derrière les formulations alambiquées d’une « fertilité qui doit être à accueillir et à accepter », et « des corps faits pour la transmission de la vie », l’aspect très problématique de demander à ses animateurices d’être prêt.es à transmettre des informations personnelles, intimes, de l’ordre de leur santé personnelle (ou pire encore, de l’ordre de la santé d’une autre personne quand il s’agit de leur femme), l’injonction à être mère ou père, on peut vraiment se demander quelle est la légitimité pour cette association à intervenir en milieu scolaire, quel qu’il soit. Enfin, au mépris des préconisations du programme d’EVARS, l’association CycloShow-XY France, si elle intervient en milieu scolaire, instrumentalise l’EVARS pour promouvoir un message anti-IVG et anti-contraception, avec une conception de la sexualité uniquement hétéronormée.Comment le secrétaire général de l’enseignement catholique peut-il fermer les yeux et qualifier le travail de cette association de remarquable ? Sans doute parce qu’il résonne davantage avec le document d’accompagnement « Pour grandir heureux » évoqué plus haut dans cet article qu’avec le programme officiel de l’EVARS.

L’Institution l’espérance en Vendée : quand l’EVARS est foulée aux pieds par un établissement privé catholique sous contrat.

Comme nous l’avions évoqué dans un article ce mois-ci (12), le collectif « Maintenant l’École publique » alerte sur le cas de l’Institution L’Espérance, à Sainte-Cécile, dont le projet pédagogique (13)  implique que les filles sont exclues du collège et du lycée afin d’éviter « aux garçons d’autres préoccupations que leurs études et permettre le développement de toutes leurs facultés. » Il affirme que l’absence des filles « favorise en outre le développement de l’esprit de camaraderie et facilite les amitiés vraies et durables ». Ce projet pédagogique, publiquement affiché, est en contradiction totale, d’une part avec les valeurs de l’école Républicaine, mais d’autre part, avec les objectifs de l’EVARS, notamment « l’éducation contre les représentations stéréotypées, l’accompagnement de parcours de réussite pour les filles et les garçons, ou des choix d’orientation favorisant la mixité. ».  En outre, une telle posture nie la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre. Comment dans ce cas, est-il possible pour l’Institution Sainte Cécile, de contribuer, comme le stipule le programme d’EVARS, à la lutte « contre les discriminations énoncées à l’article 225-1 du Code pénal et opérées entre les personnes sur le fondement « de leur sexe », « de leur identité de genre » et « de leur orientation sexuelle » (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité..) ? Le collectif s’interroge alors sur la poursuite du financement public de cet établissement privé catholique sous contrat. Comment, en effet, justifier le versement d’argent public à un établissement clairement en rupture avec les engagements conditionnant ces financements ?

Pour un véritable contrôle de la Cour des Comptes de l’enseignement privé sous contrat.

La mise en œuvre de l’EVARS nécessite de réels moyens : formation des personnels, matériel pédagogique, financement de l’intervention de partenaires extérieurs.. Jusqu’à présent, les moyens alloués ne sont pas à la hauteur des enjeux. Dans un article de 20minutes, en date du 4 septembre, relatant la posture du SGEC vis à vis de l’EVARS (14), on apprend que « le ministère de l’Éducation nationale a fini par indiquer que l’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité est « une obligation légale » qui «s’impose à l’ensemble des établissements, publics comme privés sous contrat ». Il précise aussi que les contrôles au sein des établissements d’enseignement privés sous contrat ont été « renforcés », contrôles qui consistent notamment à s’assurer que l’établissement inspecté « respecte ses obligations légales, réglementaires et contractuelles, parmi lesquelles (…) le respect des programmes de l’enseignement public » ». On peut toutefois s’interroger sur le fait que ces contrôles, qui, s’ils existent bien (le secrétaire général de l’enseignement catholique, dans sa conférence de presse du 23 septembre dernier, en évoque 550, mais on ne saisit pas trop depuis quand), soient suffisants.  En effet, l’observatoire des financements des établissements scolaires privés a lancé le 1er septembre une pétition à destination de la Cour des Comptes (15) visant à ce que cette dernière exerce son droit de contrôle, suite aux recommandations faites lors de son enquête de juin 2023. Par ailleurs, la lecture affichée par le SGEC de l’EVARS est contraire à plusieurs des objectifs de cette dernière. Il ne s’agit donc pas uniquement de vérifier établissement par établissement si les programmes d’EVARS sont bien respectés, mais de demander à ce que le SGEC n’en fasse pas officiellement une ligne de conduite divergente. Pour le moment, le secrétaire général de l’enseignement catholique estime, toujours dans cette fameuse conférence de presse de rentrée, que les inspecteurices réalisant les contrôles « maîtrisent mal les spécificités de nos projets éducatifs, et (…) entendent appliquer sans discernement des normes qui ne s’appliquent pas nécessairement à nos établissements », sans préciser lesquelles… 

Il n’est pas envisageable de continuer à contribuer autant à financer avec de l’argent public l’enseignement privé sous contrat, si celui-ci ne respecte pas pleinement ses engagements, quand du côté de l’enseignement public, on court après les moyens pour simplement mettre en œuvre les programmes de l’Éducation Nationale, EVARS incluse. C’est d’autant plus grave quand il s’agit d’une éducation participant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants, dont l’inceste. Et c’est d’autant plus édifiant quand le secrétaire général de l’enseignement catholique évoque lui-même dans sa conférence de rentrée la prévalence plus élevée des violences sexuelles commises sur des enfants dans les établissement privés catholiques par rapport au total des victimes d’abus sexuels dans l’église Catholique (rapport Sauvé (16))…

Sources : 

(1) https://www.sudeducation.org/communiques/motion-dactualite-du-condeil-federal-des-25-et-26-septembre-2025/

(2) https://www.vie-publique.fr/rapport/289657-lenseignement-prive-sous-contrat

(3) https://enseignement-catholique.fr/ears-un-texte-de-discernement-publie/

(4) https://www.education.gouv.fr/bo/2025/Hebdo6/MENE2503064A

(5) https://www.ciivise.fr/le-rapport-public-de-2023

(6) https://www.vie-publique.fr/en-bref/289610-frequentation-de-sites-pornographiques-par-les-mineurs-selon-larcom

(7) https://www.sos-homophobie.org/informer/rapport-annuel-lgbtiphobies

(8) https://www.who.int/fr/health-topics/sexual-health

(9) https://www.cafepedagogique.net/2025/09/25/evars-cycloshow-xy-les-dangers-de-lexternalisation/

(10) https://enseignement-catholique.fr/conference-presse-rentree-prevost/

(11) https://cycloshow-xy.fr/contact/devenir-animateur/

(12) https://sudeducation85.org/quand-nos-impots-financent-un-college-qui-exclut-les-filles-communique-intersyndical/

(13) https://www.lesperance-vendee.com/projet-pedagogique/

(14) https://www.20minutes.fr/societe/4170344-20250904-education-sexualite-enseignement-catholique-cherche-imposer-programme

(15) https://participationcitoyenne.ccomptes.fr/processes/consultation-2025/f/79/proposals/2617

(16) https://www.ciase.fr/rapport-final/

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Luttes féministes

Tribune – L’austérité budgétaire est sexiste

Tribune publiée dans Libération le 15 septembre 2025 :https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/lausterite-budgetaire-est-sexiste-par-sophie-binet-marylise-leon-20250915_5DZRZVZYD5HC5A4DYDGWFKCDFA/

Fermetures de services publics, gel des revalorisations, réductions des dotations des associations… les baisses de budget touchent en premier lieu les femmes. Contre ces violences économiques, un collectif de responsables syndicales et d’associations féministes appellent à la mobilisation le 18 septembre.

Quand un gouvernement coupe dans les budgets, les femmes sont les premières à en payer le prix. Après l’échec de François Bayrou et de son projet de budget austéritaire, nous voulons rappeler à son successeur que diminuer le financement des services publics n’est pas une fatalité : c’est un choix politique, et nous le dénonçons.

L’affaiblissement des services publics frappe deux fois les femmes

Les services publics sont un pilier de l’égalité. Leur affaiblissement frappe deux fois les femmes : comme agentes et comme usagères. Les métiers de la santé, de l’éducation, du social, du soin, de la culture sont massivement féminisés, parfois précaires, souvent sous-valorisés avec des conditions de travail qui se dégradent réforme après réforme. C’est pourquoi, monsieur Lecornu, vous devez renoncer à l’« année blanche » sur les salaires et à la suppression de postes qui surchargent toujours plus les agentes, fragilisent leurs carrières et réduisent leur pouvoir d’achat.

« Les coupes budgétaires tuent » : la lutte contre les violences faites aux femmes menacée par l’austérité

Les femmes gèrent majoritairement l’organisation familiale et s’occupent des démarches administratives plus nombreuses, des soins, de l’accompagnement scolaire et extrascolaire des enfants. Selon l’Observatoire des inégalités, la répartition des tâches ménagères et familiales reste très inégalitaire, les femmes y consacrent une heure trente de plus par jour que les hommes et assurent l’essentiel du suivi éducatif et de santé.

Les fermetures de services publics, la disparition des maternités de proximité, le manque de places en crèche ou la réduction des structures de soin et d’accompagnement pèsent donc plus lourdement sur elles. Chaque service supprimé accroît leur charge mentale, allonge leurs déplacements et limite leur autonomie économique. Moins de services publics, c’est plus de charge qui leur incombe au prix de leur autonomie économique et de leur santé.

Les coupes budgétaires, comme le recrutement insuffisant de fonctionnaires, laissent craindre d’autres impacts sur les femmes. Car le gel de la revalorisation des aides sociales, des minima sociaux, des revenus concernent majoritairement les femmes, notamment les mères isolées. 94 % des familles monoparentales qui perçoivent le RSA ont des femmes à leur tête. De même, les femmes constituent 61 % des allocataires du minimum vieillesse (Aspa), un chiffre qui révèle l’impact de carrières souvent hachées, à temps partiel et avec des salaires plus faibles sur leurs pensions de retraite.

Les femmes touchent aussi plus souvent la prime d’activité que les hommes, car elles sont majoritairement employées à temps partiel. Sa non-revalorisation est un coup dur sur leur budget. Enfin, le doublement des franchises médicales ou les attaques sur l’AME les touchent davantage, car elles sont majoritaires à la tête des familles monoparentales. Chaque euro de plus de frais médicaux est un fardeau supplémentaire qui menace leur équilibre financier.

Etre enceinte ne doit pas être un facteur de précarité

Depuis mars 2025, une mesure injuste pénalise les agentes de la fonction publique enceintes : 10 % de salaire en moins dès le premier jour d’arrêt maladie ordinaire. Cette disposition est une honte : elle fait payer aux femmes leur état de santé, comme si porter un enfant était une faute. Dans un secteur déjà marqué par les inégalités salariales et la ségrégation professionnelle, cette régression est un scandale. Elle ajoute une violence économique au moment même où les femmes devraient être protégées. Etre enceinte ne doit jamais être un facteur de précarité.

Les associations et les collectivités territoriales sont aussi en première ligne dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais elles le sont aussi dans les coupes budgétaires. La réduction de leurs dotations implique non seulement un affaiblissement des structures d’aide aux femmes victimes de violences, mais aussi un recul de la prévention et un abandon des associations de terrain, comme le planning familial.

C’est aussi prendre le risque de ruptures sèches dans les parcours d’accompagnement, avec moins de places d’hébergement et un accès aux droits réduit à sa portion congrue. Les femmes victimes de violences risquent de se retrouver isolées, alors même que les besoins explosent. La lutte contre les VSS n’est pas une option : c’est une urgence de santé publique et un enjeu démocratique. La fragiliser par des économies de bout de chandelle, c’est condamner les victimes au silence.

Les réductions budgétaires ne sont pas neutres, elles sont souvent sexistes. Elles touchent plus fortement les femmes : dans leurs droits, dans leur travail, dans leur vie quotidienne. Elles creusent les inégalités et fragilisent la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Nous, responsables d’organisations syndicales et féministes l’affirmons : les baisses de budget sont une violence faite aux femmes. Notre pays a, au contraire, besoin de moyens renforcés pour les services publics, pour les associations, pour les collectivités, afin de garantir les droits, la protection et l’égalité.

Parce que aucune société juste ne peut se construire au détriment des femmes, nous appelons à la mobilisation le 18 septembre : vos prétendues économies, ce sont nos vies.

Signataires :

Murielle Guilbert et Julie Ferrua Codéléguées de Solidaires
Sophie Binet Secrétaire générale de la CGT
Marylise Léon Secrétaire générale de la CFDT
Caroline Chevé Secrétaire générale de la FSU
Laurent Escure Secrétaire général de l’Unsa
Sarah Durocher Présidente du Planning familial
Suzy Rojtman Porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
Maïna Cerniawsky Secrétaire générale et porte-parole de l’association Osez le féminisme !
Ana Azaria Présidente Femmes Egalité

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En grève ! Luttes féministes

Une rentrée sociale résolument féministe !

Dans Solidaires et égales : Solidaires et Egales n°43 – septembre 2025

Les annonces budgétaires de Bayrou à la mi-juillet auront réussi à réveiller la colère en cette rentrée sociale.

Les annonces sont particulièrement délétères pour les plus précaires, déremboursements de médicaments, gel des salaires dans la fonction publique, des aides sociales, des pensions, jours fériés en moins pour tout le monde, jours de carence…

A chaque fois que l’on s’attaque au monde du travail, ce sont les femmes qui trinquent particulièrement notamment du fait des inégalités au travail persistantes : elles sont majoritaires dans la fonction publique donc à voir leurs revenus stagner depuis des années, les pensions de retraites des femmes sont toujours de 40 % de moins que celles des hommes.

Le 10 septembre, les formes de mobilisations seront bien sûr la grève, comme l’appel de Solidaires, mais comment ne pas voir aussi une inspiration de la grève féministe lorsque le mouvement « Bloquons-tout » parle aussi de grève de la consommation !

Soyons dans les AG, portons les revendications féministes qui tirent l’ensemble de la société vers plus de droits !

Pour autant, lorsque la situation sociale est délétère il est encore plus primordial de se mobiliser pour les droits des femmes, tant les deux sont liées lorsque les régimes régressifs et fascisants se mettent en place pour faire perdurer un système capitalisme qui nous emmène dans le mur.

Le 28 septembre la mobilisation pour le droit à l’avortement, symbole de cette liberté des femmes sur leur corps durement acquise, doit être à cette mesure. Le 11 octobre le collectif Grève féministe appelle à une mobilisation internationale et féministe d’ampleur pour rejeter la guerre et les oppressions faites aux femmes qui se multiplient partout dans le monde. Le 25 novembre doit aussi être un coup de tonnerre pour nos gouvernements, ras le bol qu’un budget fasse l’impasse sur les 3 milliards nécessaire à la lutte contre les violences faites aux femmes !

TOUS-TES DANS LES LUTTES FEMINISTES !!

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antifascisme Défense de nos libertés Luttes contre les discriminations Luttes féministes

Tribune de soutien au Planning familial, publiée le 16 juin 2025, parue dans Le Monde

Aujourd’hui, le Planning familial pousse un cri d’alarme.

Fermetures d’antennes départementales du Planning familial, baisse des subventions, retraits d’agréments… la situation que vit le Planning familial est intenable. Il fait face à des coupes budgétaires sans précédent :

  • le conseil départemental de la Drôme a décidé de fermer sept (sur 12) centres de santé sexuelle dans le département et de réduire de 20% les subventions octroyées à l’association.
  • Le département du Loiret a décidé une baisse de 10 % de sa subvention au Planning familial, soit une perte de 47 000 euros, pouvant conduire à la suppression de 2 postes.
  • La présidente de la région Pays de la Loire a supprimé la totalité des subventions allouées. 

Fermer un Planning familial ou baisser ses subventions, c’est arrêter les actions auprès des personnes qui en ont le plus besoin.

Ce sont nos enfants, nos parents, nos ami.es, nos frères et sœurs, qui se retrouvent face à des portes fermées alors qu’ils et elles viennent chercher de l’écoute, du soutien et de l’information. 

Et pourtant le rôle du Planning familial, acteur de prévention, d’écoute, d’information et d’orientation est plus que nécessaire. Cela fait 70 ans que le Planning familial est sur le terrain et propose un accueil inconditionnel, anonyme et gratuit.
Avec plus de 2 000 militant·es, salarié·es et bénévoles et 82 associations départementales qui luttent chaque jour pour l’émancipation de toustes. Chaque année, ce sont près de  500 000 personnes qui sont concernées par les actions du Planning familial.

Les conséquences de ces coupes sont directes et concrètes :  les IST explosent, et les besoins d’accompagnement augmentent face à la libération de la parole sur les discriminations et les violences.. On coupe les moyens d’agir, mais les besoins, eux, augmentent.
Sans le Planning, c’est la santé qu’on sacrifie ! Sans le Planning, c’est le pouvoir d’agir et l’autonomie des personnes à choisir que l’on abandonne !

Ce qui se joue ici, ce n’est pas une simple question budgétaire, ni un événement isolé restreint à quelques territoires : ce sont des attaques politiques contre les droits  et la santé sexuelle et reproductive (DSSR). L’austérité économique annoncée s’accompagne de choix politiques, qui sont toujours en défaveur des associations et des services publics, et donc impactent en premier lieu les femmes, les personnes LGBTQIA+, les personnes migrantes, les jeunes et les plus précaires.

Réduire les financements du Planning familial, c’est s’attaquer à l’accès à la contraception, à l’avortement, à la prévention des IST, à l’éducation à la sexualité, à la prise en charge des personnes victimes de violences sexuelles.

C’est remettre en cause des droits acquis de haute lutte.

Ce constat s’inscrit dans un phénomène global de remise en cause des DSSR, exacerbé au niveau international. Ce cri d’alarme est d’autant plus important que la France ne fera pas exception face à ces attaques

Aux États-Unis, l’administration Trump met en place le Projet 2025, feuille de route autoritaire et conservatrice qui a pour objectif de démanteler la démocratie aux Etats-Unis et dans le monde. Ainsi, 2 tiers des politiques mises en place par Trump depuis le début de son mandat figurent dans ce Projet 2025 aux conséquences catastrophiques. Selon un rapport de l’IPPF (Fédération Internationale pour le Planning familial), les coupes budgétaires de l’administration Trump auront pour conséquences sur les 4 prochaines années : 3 844 décès maternels supplémentaires; 3,1 millions de grossesses non désirées supplémentaires ou encore 756 010 avortements non sécurisés supplémentaires.

Ces chiffres ne sont pas abstraits, ce sont des vies humaines. 

Les baisses de subvention en France sont la première étape d’une dégradation des droits humains. Alors que, pourtant, la France a connu de grandes avancées à travers l’inscription de l’IVG dans la Constitution ou encore la mise en place d’un programme dédié à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, il est essentiel que la France continue d’être aux côtés des associations de terrain qui se mobilisent pour garantir à toutes et à tous un accès à ces droits en termes de santé.

Nous souhaitons que le Planning puisse continuer à se battre pour une société où chacun·e a le droit de disposer de son corps, de faire ses choix et d’être accompagné·e dignement.

Nos corps, nos choix, nos droits : ne touchez pas au Planning ! #JeSoutienslePlanning 

PERSONNALITÉS SIGNATAIRES

Jeanne Added
Armelle Andro
Ariane Ascaride
Penelope Bagieu
Christine Bard
Lauren Bastide
Chantal Birman
Daphné Burki
Laure Calamy
Léa Castor
Camille Chamoux
Johanna Cincinatis
Marie Coulangeon
Marie de Brauer
Caroline de Haas
Jennifer Decker
Rokhaya Diallo
Laura Domenge
Mahaut Drama
Lola Dubini
Judith Duportail
Sarah Durieux
Elvire Duvelle Charles
Annie Ernaux
Camille Etienne
Laura Felpin
Giulia Fois
Camille Froidevaux Mettterie
Julie Gayet
Alice Girard
Judith Godrèche
Pauline Harmange 
Clotilde Hesme
Axelle Jah Njiké
Emmanuelle Jose
Rose Lamy
Aude Le Pape
Blandine Lenoir
Marinette Lévy
Lio
Louisadonna
Germain Louvet
Violaine Lucas
Grace Ly
Anne-Cécile Mailfert
Enora Malagré
Laura Marin 
Anne Marvin
Corinne Masero
MCdansepourleclimat
AnnaMouglalis
Sandra Nkaké
Ovidie
Bibia Pavard
Pépite Sexiste
Elodie Poux
Esther Reporter
Eve Simonnet
Rosemary Standley
Tahnee
Camille Teste
Chloé Thibaud
Assa Traoré
Victoire Tuaillon
Mathilde Viot
Vulves assassines
Elsa Wolinski
Youlie Yamamoto

ASSOCIATIONS SIGNATAIRES

#NousToutes 
#StopFisha
ACT (Against Conversion Therpay)
Action Justice Climat 
AG féministe Gironde 
Alchimie Solidarité 
Alice Guy production
Amnesty international France
Association Nationale des Sages-Femmes Orthogenistes (ANSFO)
Association de lutte contre le sida et pour la santé sexuelle
Association des Familles Victimes du Saturnisme
Association Fransgenre
Association Nationale des Centres d’Interruption de grossesse et de Contraception (ANCIC)
Association Rdjeunes
Association Rouge Carmen / Salvetat
Association Transat
Atelier de recherche sur l’accueil Familial
Attac France 
Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT)
Bad Boys
Barricade
Bas/Chiennes de garde
Base nature Vercors 
Bi’Cause
Biau Endret
CAC – Collectif des Asssociations Citoyennes
Cardona – La Manufabrik 
CEGIDD CHU NANTES
CFDT
CLCV – Association nationale de consommateurs et usagers
Collectif CIVG 20 Tenon
Collages Féministes Bordeaux 
Collectif “Aux arbres, Citoyennes !”
Collectif Contraception (Liège)
Collectif Georgette Sand
Collectif Intersexe Activiste-OII France
Collectives
Corp’osteo 
CRID –  Centre de recherche et d’information pour le développement
Empow’her
Épicène
Equipop
European Alternatives
Expose 
FAGE – Fédération des Associations Générales Etudiantes
Fédération des centres sociaux 64
Fédération IDF du MFPF
Fédération Nationale Solidarité Femme (FNSF)
FEMEN – France 
Féministes contre le cyberharcèlement
Féministes Révolutionnaires Paris
Fiertés Colorées
FNCIDFF
Fondation des femmes 
FOV – Les Femmes Ont de la Voix ! 
Frondaisons 
FSU
Genre et altermondialisme
Gisti
Greenpeace
Groupe structurant femmes réseau salariat
Idees aux grammes
Institut du Genre en Géopolitique 
L’API VERT
L’Offensive
La CGT
La Confédération Syndicale des Familles 
La Fabrique des Centres de Santé
La Fabrique des Soignants
La Mèche
La Petite
LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Le Mouvement 
Les Béguines
Les Jeunes Européens – France
Les Klamydia’s
Les marmit(h)eureuses
Les Unes et les Autres
Les-Tilleuls.coop
Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie (LFID)
Mad Faith & TheMany
Maison des Femmes de Martinique 
makesense
Mouvman FH Réunion 
My Voice My Choice 
Nous Toustes
Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique 
Observatoire Féministe des Violences Médicales
On est prêt 
Organisation de Solidarité Trans (OST)
Osteo pour tous
OUTrans
Oxfam
OXO asbl
Parents et Féministes
Pépite Sexiste 
Piloti pour se construire
Pour une Meuf
Printemps écologique 
Pruvot / Alternatives Européennes
Quartier Généreux
Queer’Amann
Recyclage Écologie Éthique Véganisme 
REIVOC, réseau IVG Occitanie
Sidaction
SNICS FSU 
SNUASFP FSU 
Société Francophone de Pratique en Géographie de la Santé 
Solidarité Sida
SUD Education 
Stop aux violences sexuelles
Syndicat National des Arts Vivants – SYNAVI –
TANNEAU QuB (Queers uni.e.s de Bretagne) 
Toutes des Femmes
Une Caméra à soi
UNEF le syndicat étudiant
Union Syndicale Solidaires 
Victoires Populaires
Vie féminine 
VoxPublic
WOL STUDIO

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antiracisme Internationalisme Kanaky Luttes féministes Luttes migrant·es Palestine

Du 10 au 20 juin à Paris Décolonisons ! toutes et tous

 Chaque soir, des débats+ des films+ des lectures+ des performances musicales
MARDI 10 juin .
19h Soirée officielle et festive de lancement
Quartiers, discriminations, violences policières 
Carte blanche au Collectif On a slamé sur la Lune
Carte blanche à Assa Traoré
Carte blanche à Solène Brun (sociologue)pour « La Domination blanche »  Avec :Jean-Baptiste Eyraud (Droit au Logement)Maud Wyler (actrice) Fatima Benomar (Coudes à Coudes) Naima Chalbi (formatrice en prison) Mohamed Benussi Thioume (Unef) Francine Nyambeck-Mebenga (sociologue) Harold George (quartier Bourgogne, Tourcoing) 
Set musical d’Abderrahmane Halit
Poésies palestiniennes Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli 
Lieu :Dorothy bar, 85 bis rue Ménilmontant, 20ème arr., Paris (M2, M3, M11)
 
Vendredi 13 juin .
19h Soirée Horreurs coloniales, tortures, camps,traumas, dénis 
Set musical d’Abderrahmane Halit Avec :Tassadit Yacine (anthropologue) Stanislas Hutin (ex appelé de l’armée française )Malek Kellou (réalisateur) Dalila Ahmedi (avocate, procès de Djamila Boupacha) Florence Beaugé (autrice de Algérie, une guerre sans gloire) Christian de Montlibert (sociologue) Véronique Nahum-Grappe (anthropologue) Lorraine Questiaux (avocate), Patrick Bruneteaux (sociologue) Mokrane Bouzeghoub (témoin des tortures) 
Projection de Mon Algérie à moi… de Stanislas Hutin
Projection de À Mansourah, tu nous as séparé de Dorothée Myriam Kellou
Lectures de Jean Amrouche, Mohammed Dib, Jean Sénac, Anna Gréki, Kateb Yacine par Hervé Sanson Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli 
Lieu :Volumes, 78 rue Compans, 19ème arrondissement, Paris(Métro Salle des Fêtes) 
 
Samedi 14 juin .
19h Soirée Fanon, guerrier silex 
Set musical d’Abderrahmane Halit 
Projection du film Fanon de Cheikh Djemaï Avec :Mireille Fanon (présidente de la Fondation Frantz Fanon) Omar Alsoumi (porte-parole d’Urgence Palestine) Tassadit Yacine (anthropologue, directrice de la Revue d’Études Berbères) Lisell Quiroz (professeure d’études latino-américaine, coautrice de Pensées décoloniales) Aïssata Sy Ba (Ligue Panafricaine-Umoja) Arnaud Kaba (anthropologue) Yasmine Jebril (étudiante franco-palestine, Paris 1) 
Lectures de Fanon et Césaire par Nafa Mouallek 
Lieu :AGECA, 177 rue de Charonne, 11ème arrondissement, Paris 
 
Lundi 16 juin .
19h Soirée Palestine massacrée et résistante 
Set musical d’Abderrahmane Halit Avec :Annie Ernaux (écrivaine), Frédéric Lordon (philosophe) Salah Hamouri (Urgence Palestine), Gérard Mordillat (écrivain) Omar Slaouti (militant antiraciste) Claire Touzard (écrivaine, Artistes pour la Palestine) Karim Kattan (écrivain palestinien), Tassadit Yacine (anthropologue) Monique Selim (anthropologue) Giovanna Cifoletti (directrice d’études EHESS) 
Projection du film Bye Bye Tibériade de Lina Soualem 
Poésies palestiniennes
Exposition Graphisme, photographies, peintures, de Stop aux violences d’État  (SaVE) Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli 
Lieu :CICP, 21 rue Voltaire, 11ème arrondissement Paris (M2, M6, M9) 
 
Mardi 17 juin .
19h Soirée Kanaky contre le colonialisme 
Set musical d’Abderrahmane Halit 
Discussion avec : Didier Daeninckx (écrivain) Benoit Trépied (anthropologue) Mina Kherfi (USTKE), Mehdi Lallaoui (réalisateur) 
Projection de Kanaky, Nouvelle Calédonie, la métamorphose du caillou de Mehdi Lallaoui  
Exposition Graphisme, photographies, peintures, de Stop aux violences d’État (SaVE) Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli 
Lieu :CICP, 21 rue Voltaire, 11ème arrondissement Paris (M2)  
 
Mercredi 18 juin . 19hSoirée Restitutions / Réparations Carte blanche au Collectif On a slamé sur la Lune Avec :Éric Fassin (sociologue), Saskia Cousin (sociologue)Fatou Ndiaye (Alter-Natives)Kolawolé Daniel Abidjo (université Cergy)Agathe Diabou Copie (IEP Toulouse)Emmanuelle Cadet (Alter-Natives)Sandrine Dossou (guide conférencière et gestionnaire du patrimoine)Nora Philippe (EuroDoc) Projection de Restituer ? L’Afrique en quête de ses chefs-d’œuvre de Nora Philippe Exposition Graphisme, photographies, peintures, de Stop aux violences d’État (SaVE) Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli Lieu : CICP, 21 rue Voltaire, 11ème arrondissement Paris (M2)  
 
Jeudi 19 juin .
19hSoirée Guerre des mémoires puis Du racisme environnemental à l’écologie décoloniale 
Set musical d’Abderrahmane Halit Guerres des mémoires franco-françaises avec Benjamin Stora (historien) et Tassadit Yacine (anthropologue) 
Projection du Court-Métrage Ennemis intérieurs de Selim Azzari
Projection du court-métrage Aïssa de Clément Trehin-Lalanne 
Racisme écologique introduction par Ritchy Thibault Marin Léna (Survival International), Bénédicte Monville 
Exposition Graphisme, photographies, peintures, de Stop aux violences d’État (SaVE) Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli
 Lieu : CICP, 21 rue Voltaire, 11ème arrondissement Paris (M2)  
 
Vendredi 20 juin . 19h
Soirée de clôture “Résistances “ 
Carte Blanche à Rokhaya Diallo
Carte Blanche à Fatima Ouassak
Carte Blanche à Samia El Khalfaoui
Carte Blanche à Olivier Le Cour Grandmaison 
Exposition Graphisme, photographies, peintures, de Stop aux violences d’État (SaVE) 
Projection du film Un long été brulant en Palestine, de la réalisatrice palestinienne Norma Marcos, puis discussion en sa présence Modératrices Carla Dossou-Gbete et Hélène Darcinelli
Lieu : Volumes, 78 rue Compans, 19ème arrondissement, Paris(Métro Salle des Fêtes)  
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Vendredi 21 mars : atelier d’autodéfense féministe – Soirée jeu à Limay

Une soirée jeu – Moi, c’est madame ! – organisée par l’Union syndicale Solidaires 78 le vendredi 21 mars à partir de 19 h à la librairie La Nouvelle Réserve à Limay, suivie d’un apéro partagé (chacun·e apporte de quoi manger et boire)

Entrée libre et gratuite

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Communiqué de presse 9 mars 2025 : pas de fascistes dans nos manifestations !

Le 8 mars a été une grande réussite de par le nombre et la diversité des participant·es sur l’ensemble du territoire.

Cependant à Paris, nous avons à dénoncer les tentatives d’intrusion du collectif identitaire d’extrême droite Nemesis qui instrumentalise les droits des femmes à des fins racistes.

Heureusement de nombreux-euses manifestant·es et leurs slogans antifascistes et antiracistes les ont empêchés de rejoindre la manifestation. La préfecture de Paris était prévenue que ce collectif n’était aucunement accepté et antinomique des valeurs de cette manifestation.

Nous dénonçons l’attitude des forces de l’ordre qui ont chargé de manière violente à plusieurs reprises le service de protection des manifestant·es.

Plusieurs militant·es ont été extirpé·es sans ménagements de cette ligne de protection suite à ces charges, dont un camarade de Solidaires. Après une nuit en garde à vue notre camarade est sorti sans aucune poursuite. D’autres sont encore à cette heure-ci en garde à vue.

Solidaires condamne ces procédés violents et choquants envers le service de protection d’une manifestation. Nous remercions les camarades qui y ont participé. Sans eux et elles, ce sont les dizaines de milliers de manifestant·es qui auraient été chargées.
Nous condamnons aussi le fait que la préfecture a encore une fois décidé de protéger et accompagner un groupuscule d’extrême droite dans une manifestation féministe plutôt que de leur en interdire l’accès.

SIAMO TUTTE ANTIFASCISTE !

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