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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Luttes féministes

8 mars 2024 : face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent ! Grève féministe ! (appel unitaire)

8 MARS : journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent !

Grève féministe !

Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité.

Solidarité avec les femmes du monde entier !

Le 8 mars, nous serons en grève en solidarité avec nos sœurs confrontées aux guerres qui sévissent dans le monde.

En solidarité avec celles qui font face à des bombardements massifs, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et elles-mêmes.

En solidarité avec toutes celles qui se défendent farouchement pour recouvrer leur liberté et leurs droits.

NON à la réaction, NON à l’extrême droite

Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, la LGBTQIAphobie, remportent des succès électoraux partout dans le monde, se banalisent. En France, le gouvernement et la droite en reprennent à leur compte.

La loi immigration votée en décembre dernier en est un exemple. Même si un tiers des dispositions, comme celles instituant la préférence nationale ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, cette loi raciste s’attaque au droit d’asile et à tou·te·s les sans papiers.

Nous réclamons l’abrogation de la loi immigration et la régularisation de tou·te·s les sans-papiers.

Nous voulons vivre et pas survivre !

Les inégalités salariales, les bas salaires et désormais l’inflation dégradent les conditions de vie. Les femmes représentent 62% des personnes payées au SMIC et 70% des bénéficiaires des banques alimentaires. Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. 300 000 personnes dont 3000 enfants vivent dans la rue. Certaines en meurent.

Nous demandons la hausse des salaires, la revalorisation des minimas sociaux, la construction massive de logements sociaux.

Du travail et des salaires décents

Les femmes, notamment les mères isolées, sont particulièrement impactées par la vie chère, elles occupent des emplois mal rémunérés, sont souvent percutées par la précarité et le temps partiel imposé et touchent un salaire en moyenne ¼ inférieur à celui des hommes. Les femmes, dont les retraites sont 40% inférieures à celles des hommes, sont encore plus impactées par la dernière réforme.

Nous réclamons l’abrogation de la réforme Macron des retraites, des lois qui pénalisent les chômeurs·euses et les bénéficiaires du RSA. Nous réclamons la revalorisation des métiers féminisés (éducation, soin, nettoyage…), l’égalité salariale, l’interdiction du temps partiel imposé, la transformation des CDD en CDI. Nous voulons la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.

Des services publics au service de nos besoins

L’idéologie libérale vise à casser et à privatiser les services publics : hôpital, école, EHPAD, logement. Ce sont les femmes qui compensent cette carence auprès des enfants comme des plus âgé·e·s, des malades, au détriment de leur carrière, de leur autonomie financière, de leur santé.

Elles assument la grande majorité des tâches domestiques et d’éducation des enfants. Elles portent une charge mentale les obligeant à devoir constamment tout planifier.

Nous voulons des services publics de qualité et réclamons la création de services publics de la petite enfance et de la perte d’autonomie.

Nous voulons du temps pour vivre, un partage égal des tâches, une réduction du temps de travail pour toutes et tous.

Notre corps nous appartient

Le droit à l’avortement est un droit fondamental

Nous réclamons la réouverture de tous les centres d’interruption volontaires de grossesse fermés. Nous voulons inscrire dans la Constitution le droit à l’avortement de façon réellement protectrice.

Macron appelle à un “réarmement démographique », aux relents pétainistes et natalistes, comme si le désir d’enfant dépendait de l’injonction politique et nous prépare un congé de naissance tout en pointant du doigt des parents «défaillants».

LGBTQIA, nous voulons pouvoir faire nos choix de vie, vivre librement notre orientation sexuelle, nos identités.

Handicapées, nous subissons toutes les violences.

Nous sommes privées de nos droits à l’autonomie, à l’éducation, à l’emploi, aux soins, et à la procréation. Nous voulons notre indépendance économique, l’accessibilité universelle à l’ensemble de l’espace public et à tous les lieux et bâtiments.

Stop aux violences sexistes et sexuelles

#MeToo est partout, dans tous les milieux. L’impunité persiste, 1% des viols sont condamnés.Macron se permet d’ apporter son soutien à Depardieu, mis en examen pour viol et se porte ainsi garant de tout un schéma d’oppression. Les violences obstétricales et gynécologiques (VOG) sont systémiques et impunies. 9% des femmes se disent victimes de brutalités dans le soin selon le Haut Conseil à l’Égalité. Ce dernier insiste sur la persistance du sexisme chez les plus jeunes.
Quand 56% des victimes de violences sexuelles sont des mineur·e·s et 160 000 enfants victimes par an, Macron décapite la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants et fait silence sur les 30 000 témoignages recueillis.

Alors que la France accueillera cet été les Jeux Olympiques et Paralympiques, nous demandons la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles, protéger les victimes et combattre les réseaux de traite prostitutionnelle et de proxénétisme

Nous voulons restaurer la CIIVISE dans son but initial et suivre ses recommandations. Nous réclamons trois milliards pour lutter contre les violences, l’application des lois existantes, le vote d’une loi-cadre contre les violences masculines à l’encontre des femmes, des enfants et des minorités de genre.

Éduquer à l’égalité, un enjeu majeur

Une éducation à l’égalité doit permettre aux enfants de comprendre les mécanismes de domination s’exerçant dans notre société.

Nous voulons une éducation non sexiste, la mise en place effective d’une éducation à la vie affective et sexuelle qui intègre les notions de désir et de plaisir, d’une éducation au consentement et à l’égalité.

Le 8 mars, nous serons en grève contre le patriarcat et ce gouvernement. Nous montrerons le rôle fondamental des femmes dans la société : quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête.

Le 8 mars : grève féministe !

Toutes dans la rue en manifestation !

Premières signataires de l’appel : 
Africa 93, Assemblée des femmes, Attac, CGT, Collectif CIVG Tenon, Collectif National pour les Droits des Femmes, Coordination des associations pour le Droit à l’avortement et la contraception, Coordination française pour le lobby européen des femmes , Diplomatie Féministe Femmes d’Avenir, les Effronté-es, Femen,  Femmes contre les précarités, le chômage et les discriminations, Femmes Egalité, Femmes Solidaires, Fondation Copernic, FSU,  Las Rojas, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil, Marche Mondiale des Femmes France, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des Femmes Kurdes en France-TJK-F, Mouvement du Nid, Organisation de Solidarité Trans, Osez le Féminisme, Planning Familial, Réseau féministe Ruptures, SKB ( Union des Femmes Socialistes Turquie), Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques, Union étudiante, Union nationale des étudiants de France, Union Nationale des Familles de Féminicides, Union syndicale Solidaires, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes
En soutien : 
Les Écologistes, Ensemble !, France Insoumise, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Ecosocialiste, Génération.s, Jeunes Génération.s, Jeunes socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, NPA-Nouveau Parti Anticapitaliste Jeunes, Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Place Publique, Pour l’Ecologie Populaire et Sociale, Rejoignons-nous, Union Communiste Libertaire

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève !

Non aux nouvelles suppressions de postes pour la rentrée 2024  !

Après avoir annoncé une augmentation du budget de l’Éducation nationale qu’il qualifiait d’”historique” pour mettre en œuvre ses réformes, Attal acte des coupes budgétaires colossales pour le budget 2024.

Le décret annulant 10 milliards de dépenses prévoit une véritable saignée dans notre ministère avec 692 millions d’euros à rendre. Cela représente une baisse de 2 620 postes d’enseignant·es dans le 1er degré public, de 1 740 dans le second degré et de plus de 4 500 postes d’AED et AESH.

Les ministères de l’Intérieur ou de la Défense sont bien moins impactés que l’Éducation nationale qui, avec l’Enseignement Supérieur et la Recherche, l’aide au logement ou encore l’Écologie par les coupes budgétaires.

Pour SUD éducation, ces coupes budgétaires importantes marquent en effet l’arrêt de la mise en œuvre des groupes de niveaux ou de la classe préparatoire à la seconde et par conséquent de la réforme du collège.

Le service public d’éducation a besoin d’un investissement massif pour recruter davantage de personnels afin de baisser le nombre d’élèves par classe, mais aussi pour mieux les former afin de répondre au défi de l’hétérogénéité des classes. Or, le gouvernement a acté le renoncement à une école qui prépare la société de demain : il renonce à recruter plus d’enseignant·es et d’AESH pour mieux accompagner les élèves en situation de handicap dans le cadre de l’école inclusive, il renonce à la rénovation thermique des écoles, ainsi 500 millions du crédit du plan d’accompagnement à la transition écologique sont annulés, il a acté le démantèlement de l’éducation prioritaire.

Ces annulations de crédit laissent craindre une dégradation supplémentaire des conditions de travail des personnels et des conditions d’étude des élèves. Les fortes mobilisations des personnels avaient mis au jour la faiblesse des rémunérations dans l’Éducation nationale et la nécessité d’une vraie revalorisation salariale. Or, le ministre de la Fonction publique annonce une année sans augmentation de salaire pour toute la Fonction publique. Le gouvernement Macron-Attal mène une offensive contre les services publics et ses agent·es, à nous de nous mobiliser pour arracher des victoires.

SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à se mettre en grève le 19 mars à l’appel de l’Intersyndicale Fonction publique et de mettre en débat dans les Assemblées générales la reconduction de la grève.

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève !

Mardi 27 février à Limay : AG intersyndicale des collèges et lycées

Dotations insuffisantes, fermetures de classes et de postes,
Choc des savoirs’, groupes de niveau, tri social des élèves,
Casse du lycée professionnel !

Contre les mesures gouvernementales, défendons une école publique de qualité, avec les moyens nécessaires et de meilleures conditions de travail pour toutes et pour tous !

Rendez-vous à Limay le mardi 27 février pour échanger, mobiliser et gagner !

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève !

Dans les Yvelines, des classes en luttes ! Revue de presse spéciale éducation

Une revue de presse spéciale éducation dans les Yvelines : mobilisations, grèves, états des lieux, etc.

[Mise à jour le 16/02/2024]


Une du Courrier de Mantes (7 février 2024)

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : Le Parisien

Source : actu.fr


Source : Le Parisien

Source : actu.fr

Source : Le Parisien


Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr


Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : Le Parisien

Source : Le Parisien

Source : Le Parisien

Source : Le Parisien
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Actu Solidaires 78 Conditions de travail

Ensemble, désmicardisons-nous !

Des dividendes qui explosent (près de 100 milliards d’euros versés par les entreprises du CAC 40 en 2023), une inflation importante et persistante (encore + 5% en 2023, soit + 11% en deux ans), une hausse des tarifs du gaz et de l’énergie qui continue, et des salaires qui stagnent : il y a urgence à augmenter les salaires et à permettre à toutes et tous de vivre dignement de son travail.

Face à cette situation, partout les salarié·es se mobilisent :

À EDF, les agent·es se sont fortement mobilisé·es à l’appel de l’intersyndicale qui appelait à la grève pour les salaires le 30 janvier,

Aux Finances publiques, une campagne sur les rémunérations est en cours et une nouvelle mobilisation a eu lieu le 29 janvier avec des rassemblements dans toute la France

L’agriculture est mobilisée depuis le 28 janvier pour des revenus décents. Si la lutte s’est arrêtée dans plusieurs endroits suite à la satisfaction des intérêts personnels spéculateurs de la FNSEA, elle continue encore dans d’autres, notamment avec la Confédération paysanne pour un revenu paysan.

A l’Education, grève le 1er février pour les salaires, les conditions de travail, l’emploi et l’école. La forte mobilisation a été reconduite dès le 6 février.

Le 6 février également a eu lieu mobilisation sur les salaires dans les PIC (distribution colis) de la Poste,

Dans la branche des prestataires de services (centres d’appels, hôtes et hôtesses d’accueil…), après la réussite de la mobilisation du 23 janvier une nouvelle journée de grève aura lieu le 13 mars,

À la SNCF, des préavis de grève sont déposés pour les 13 et 14 février chez les ASCT (contrôleurs·euses) et les 23 et 24 février chez les aiguilleurs·euses.

Dans la Fonction publique à qui Attal promet la rémunération au mérite et une réforme “historique” : Solidaires Fonction publique appelle à la grève le 19 mars jour de mobilisation à avec l’intersyndicale fonction publique.

Le 8 mars nous serons aussi mobilisé·es sur ces questions-là : 70% des personnes ayant recours à l’aide alimentaire sont des femmes. Nous exigeons l’égalité salariale, la revalorisations des métiers féminisés, la fin des temps partiels imposés, etc.

À “la France smicardisée”, Gabriel Attal dans son discours de politique générale du 31 janvier répond « qu’il va faire en sorte que le nombre de branches en dessous du SMIC baisse », là où elles devraient purement et simplement disparaître. Comment va-t-il réellement décliner cette annonce? Rien n’est clair pour le moment…mais à l’image de ce nouveau gouvernement qui ne fait que valider la politique de Macron, l’on ne s’attend à rien.

Pour Solidaires,

ce qu’il faut c’est mettre en place l’échelle mobile des salaires qui indexe tous les salaires sur l’inflation (et indexer les retraites sur les salaires), augmenter les salaires de 400 euros pour toutes et tous, le SMIC à 1700 euros et pas de salaire/retraite ni d’allocation chômage en dessous du SMIC, reconnaître les qualifications par des grilles de classification revalorisées (revalorisation des accords de branche en premier lieu pour qu’aucune ne démarre en dessous du SMIC), revaloriser les métiers féminisés, supprimer les rémunérations individualisées, et réduire l’échelle des salaires de 1 à 5.

Toute tentative de mettre fin à l’indexation du SMIC sur l’inflation serait un motif de mobilisation générale !

Au contraire, il faut obtenir partout des augmentations de salaires comme par la mobilisation l’ont obtenu les salarié·es des technicentres SNCF avec Sud Rail, ou du groupe Crédit agricole avec Sud Cam.

À l’occasion des NAO, Solidaires appelle à réunir les salarié·es, élaborer des revendications et se mobiliser pour les faire appliquer.

Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres, ça doit cesser ! Exigeons notre dû !

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Actu Solidaires 78 antifascisme

Lire Grégory Chambat : Quand l’extrême droite rêve de faire école : Une bataille culturelle et sociale

L’école est une véritable obsession pour l’extrême droite, c’est ce que nous démontre Grégory Chambat qui nous propose un tour d’horizon des attaques de l’extrême droite contre l’école. Pour combattre l’extrême droite sur ce terrain, il est nécessaire d’en connaître les méfaits mais cela ne suffit pas. L’auteur nous engage à reprendre le combat pédagogique pour une école véritablement émancipatrice.

Dans ce court, mais dense, ouvrage, Grégory Chambat, enseignant et militant syndical, coanimateur la revue et de site Questions de classe(s), est l’auteur de plusieurs ouvrages : sur l’extrême droite à l’école, L’école des reac-publicains (Libertalia, 2016); sur les résistance à l’école caserne : L’école des barricades (Libertalia, 2014), Apprendre à désobéir, petite histoire de l’école qui résiste (avec Laurence Biberfeld, Libertalia, nouvelle édition 2021) et Pédagogie et révolution. Questions de classes et relecture pédagogique (Libertalia, nouvelle édition 2015).

Autant dire que l’auteur maîtrise son sujet! Comme un prolongement de L’école des réac-publicains, Grégory Chambat, revient ici sur une obsession souvent minorée de l’extrême droite : l’école. En effet l’extrême droite rêve de «faire école», au double sens du terme (quand on voit comment la droite et la macronie se sont évertuées à faire entrer dans une seule loi sur l’immigration toutes les ignominies de l’extrême droite on se dit que la première partie de ce programme est déjà en bonne voie de réalisation).

Une obsession permanente des extrêmes droites

Pour comprendre «l’intérêt jamais démenti» de l’extrême droite pour l’école il faut, nous dit Grégory Chambat, «revenir sur son histoire et ses combats pour une école de la soumission et de la ségrégation scolaire». Si l’école est une cible privilégiée de l’extrême droite c’est parce qu’au fil des siècles l’institution scolaire «s’est érigée en garant de l’ordre établi».

Ainsi l’histoire de cette institution de puis la Révolution est celle d’un champ de luttes entre des rares aspirations émancipatrices (souvent du côté des instituteurs et institutrices) et des volontés de conserver et légitimer un ordre social établi. C’est non seulement le rêve des réactionnaires mais également celui de républicains tels que Lamartine ou Jules Ferry. Dans cette histoire, une constante : faire de l’institution scolaire la responsable de la perte de grandeur de la France.

Le laboratoire vichyste

C’est bien évidemment sous Vichy que s’est mis en oeuvre le «programme scolaire» de l’extrême droite. Il est à noter que les instituteurs, institutrices et les professeur·es furent les premières victimes des lois de Vichy (avant même que soit déclaré l’état français!). S’ensuivit une attention toute particulière aux questions scolaires, l’école devant être le fer de lance de la «Révolution nationale» portée par Pétain.

C’est d’ailleurs encore sur l’école que s’est reconstruite l’idéologie de l’extrême droite contemporaine autour du Grece (Groupement de recherche et d’étude pour la civilisation européenne) et de sa revue théorique Nouvelle école.

Une éducation identitaire

La (longue) liste des responsables de la baisse du niveau scolaire, vu de l’extrême droite, donne à voir, en creux, ce que serait une éducation à sa botte. Dans la liste des fautifs et fautives, que nous restitue Grégory Chambat on y trouve : les immigré·es, les pédagogues, les sociologues, les historien·nes , mai 68, les syndicalistes, les woke, les féministes, les pauvres, les handicapé·es, les déviant·es, les inadapté·es! Ce qui constitue «une forme de reconnaissance de la pertinence du combat de toutes celles et tious ceux qui ne se satisfont pas de l’école telle qu’elle est et luttent pour un système éducatif émancipateur dans une société égalitaire» conclut l’auteur.

Rappelant que cette école de l’extrême droite existe déjà dans de nombreux pays, Grégory Chambat conclut en nous proposant des pistes pour construire la riposte. Ce combat sera, selon lui, à la fois syndical, social, pédagogique, historique, collectif et culturel. Un salutaire livre de combat à partager largement dans les salles de profs et au-delà!

David (UCL Savoies) pour le journal Alternative libertaire

  • Grégory Chambat, Quand l’extrême droite rêve de faire école : Une bataille culturelle et sociale, Éditions du Croquant, 130 pages, 10 euros.
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Actu Solidaires 78 Éducation

Communiqué de presse – Dans les Yvelines comme partout, sans moyens, l’inclusion n’est qu’un slogan

Cette fin de premier trimestre nous permet de dresser un constat alarmant du manque de moyens alloués par notre institution à l’inclusion dans notre département, manque de moyens qui génère des situations de tension extrême pour les élèves, les enseignant.e.s et les AESH dans les classes.

Dans de nombreuses écoles élémentaires et maternelles, nombreux.ses sont les élèves handicapé.e.s qui ne bénéficient pas du tout de l’aide d’un.e Accompagnant.e.s aux Élèves en Situation de Handicap (AESH) à laquelle ils/elles ont le droit. Le nombre affiché d’enfants en bénéficiant est par ailleurs à prendre avec des pincettes, puisque dans de trop nombreux cas, toutes les heures notifiées par la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) ne sont pas honorées.

Pour exemple dans la ville des Mureaux, pourtant labellisée « cité éducative » et dont les écoles et collèges font parties de réseaux d’éducation prioritaire, certaines écoles comptent jusqu’à 5 ou 6 élèves avec des notifications MDPH mais sans aucune AESH, sans compter plusieurs élèves dont les heures notifiées ne sont que partiellement pourvues. Sur une seule école de cette commune, il est donc possible de compter jusqu’à 70h (par semaine) notifiées par la MDPH mais non pourvues, soit au moins 4 AESH qui devraient être recrutées mais ne le sont pas. L’éducation et la lutte contre les inégalités scolaires et sociales ne sont manifestement pas réellement prioritaires et cette situation est de plus représentative de nombreuses communes et établissements du département.

Ces situations, générées par les défaillances institutionnelles et le manque d’investissement gouvernemental dans l’éducation, portent atteinte aux droits et à la scolarité des élèves et vont jusqu’à mettre en péril la santé physique et mentale de nos collègues.

Sud éducation 78 dénonce les pratiques ministérielles et académiques visant à se cacher derrière les problématiques de recrutement des personnels afin de ne pas agir pour la progression des élèves handicapé.es. Les nombreuses mobilisations des AESH ont montré que rendre ces métiers attractifs ne tient qu’à l’augmentation immédiate des salaires et à la création d’un réel statut reconnaissant l’expertise et le droit à la formation des collègues AESH ainsi qu’à la fin des PIAL. Permettre pour de bon la scolarisation de tou-tes les élèves à l’école relève donc de la seule responsabilité du rectorat et du ministère.

En plus du manque d’AESH, nous rappelons que ces situations catastrophiques relèvent aussi d’un manque de moyens et de personnel global :

- Maitres.ses spécialisé.e.s, psychologues, assistant.e.s sociales, infirmier.e.s et médecins scolaires (existent-ils/elles encore ?) sont chaque année moins nombreux.ses et doivent couvrir des secteurs comprenant souvent plus de 1500 élèves !

- Aucun poste d’éducateur.trice spécialisé.e, de psychomotricien.ne ou encore d’orthophoniste n’ont été créés pour garantir une réelle inclusion des élèves handicapé.e.s.

- Dans des écoles déjà en manque criant de salles libres, aucun budget supplémentaire n’a été alloué aux mairies pour la construction de locaux supplémentaires indispensables à la mise en place d’espaces calmes et de travail en petits groupes.

Sud éducation 78 appelle les personnels et les usager.e.s du service public à faire remonter systématiquement les situations de tension et de mal-être via le Registre Santé et Sécurité au Travail pour mettre le rectorat et le ministère face à leurs responsabilités. Les services de l’académie et de l’État doivent agir pour tenir leurs engagements auprès des élèves, des personnels et de la société.

Nous appelons également nos collègues à ne pas rester isolé.e.s dans ces situations et à nous rejoindre pour construire une réponse et une mobilisation collective face au manque de moyens qui rend chaque jour notre engagement au service des enfants plus difficile à accomplir.

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