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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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antifascisme antiracisme

La préférence nationale contre l’égalité des droits

Le programme du RN est raciste et veut diviser la population

Le concept de “ préférence nationale ” ou de “ priorité nationale ”, forgé en 1985, est devenu depuis un axe majeur du programme du FN / RN. L’idée est d’inscrire dans la Constitution une véritable ségrégation raciste dans les domaines de l’emploi, du logement, des aides sociales. Articulé à “ l’identité nationale ”, à la “ submersion migratoire ”, au “ grand remplacement ” ou à la “ remigration ”, c’est un projet raciste de la société qui est ainsi banalisé.

Des propositions racistes

→ Parler de préférence nationale, c’est discriminer les personnes qui n’ont pas la nationalité française ou qui ont une autre nationalité en réduisant leurs droits.

→ Limiter l’accès aux droits fondamentaux selon la nationalité, et même parfois priver les immigré·es d’accès aux aides sociales, c’est empếcher des habitant·es de travailler, de se soigner, de se loger, de se nourrir, d’aller à l’école ou d’étudier. C’est totalement contraire à l’égalité des droits.

→ La clause de nationalité existe dans la fonction publique et c’est déjà un problème. L’accentuation des mesures d’exclusion aux personnes ayant une bi-nationalité va encore aggraver ce phénomène.

→ Transformer la défenseure des droits en “ défenseur des droits des français ” démontre le caractère discrimitoire de la politique proposée : les personnes de nationalité française auront plus de droits que les autres. Il ou Elle rappelle déjà à l’ordre le gouvernement et des collectivités territoriales concernant leurs manquements aux accès aux droits fondamentaux.

→ Diviser la société entre français·es et non français·es, les “bons ” et les “ mauvais ” pauvres va fracturer la population et exacerber les propos et les actes racistes et augmenter les tensions dans la société.

→ Le référendum sur l’immigration et l’identité proposé par Marine Le Pen inscrirait la discrimination dans la Constitution.

Une mise en danger des exilé·es et des mineur·es

→ La restriction du droit d’asile met en danger toutes les personnes qui fuient la guerre et la misère. Cette proposition ne respecte pas les accords européens et internationaux, déjà très restrictifs.

→ La non prise en charge des mineur·es isolé·es sur le territoire est une remise en cause de la présomption de minorité et de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Trier les enfants selon leur origine est clairement raciste.

→ La suppression de la sécurité sociale pour les demandeurs d’asile, et la suppression de l’Aide Médicale d’État (AME) mettra en danger non seulement toutes les personnes directement concernées mais l’ensemble de la population. L’accès aux soins est un droit universel qui ne peut être soumis aux discriminations. Ce projet est aussi contraire à la déontologie médicale qui demande de soigner toute personne sans discrimination. 

→ Interdire le regroupement familial, c’est obliger des couples et des enfants à ne pas se voir pendant de longs mois, voire de longues années.

→ Supprimer le droit du sol, c’est empêcher à une personne née en France de parents étrangers et vivant en France depuis son enfance d’accéder (automatiquement) à la nationalité française.

Des discours mensongers

Marine Le Pen construit un discours mensonger : beaucoup d’arguments sont faux en utilisant des éléments de langage qui ne sont pas les siens pour faire croire à une politique sociale.

Ses modèles de politique migratoire sont ceux de la Hongrie, de la Russie et du Danemark : ils reposent sur la répression sur l’immigration.

Le retour du délit de solidarité et de la répression

→ Elle prévoit également de pénaliser le fait de rester et d’entrer sur le territoire français sans titre de séjour (y compris sans notification IRTF/OQTF). De plus, elle veut rendre impossible les régularisations, sauf dans le cas de “ services éminents rendus à la France ” distingués en Conseil des ministres.

→ Marine Le Pen menace de “ sanctions pénales ” les personnes qui aideraient les exilé·es : c’est le retour du délit de solidarité. Aider les personnes en danger et en détresse ne doit pas être un délit !

→ La déchéance de nationalité et le retrait de titre de séjour concernerait des “ actes illégaux ”, autant dire qu’une simple accusation pourrait suffire et avec un effet rétroactif.

De nombreuses mesures racistes s’appliquent en France depuis de trop nombreuses années. Mais l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir
– c’est encore plus de racisme et plus de discriminations,
– c’est une aggravation de la mise en danger des exilé·es et le recul de l’accès aux droits pour une partie de la population.
– c’est la remise en cause du principe même d’égalité des droits
– c’est la division de la société et l’incitation à la xénophobie et à la violence raciste

Ne laissons pas l’extrême droite arriver au pouvoir !

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antiracisme Éducation Ressources juridiques

Accompagner les étudiantes et les étudiants étrangers avec ou sans papiers – Guide collectif

L’accueil des étudiantes et étudiants étrangers à l’université ne se limite pas aux étudiant·es Erasmus ou à celles et ceux passés par Campus France. Il doit également prendre en compte les adultes, plus ou moins jeunes, qui souhaitent commencer ou reprendre des études en France, après des périodes d’exil, ou des années de formation ou de travail en France sous divers statuts administratifs.

Les organisations associatives et syndicales de personnels et d’étudiant·es à l’origine de ce guide revendiquent un accès à l’université libre et ouvert à toutes et à tous. Cet ouvrage a donc pour but de donner des clés aux personnels de l’enseignement supérieur sur la diversité des profils des personnes souhaitant intégrer le système universitaire français ou déjà étudiantes, ainsi que sur les démarches à effectuer dans ce parcours. Il vise également à identifier les obstacles à la reprise d’études et à aider à l’organisation d’actions collectives pour les surmonter.

L’accompagnement des étudiantes et étudiants étrangers n’est pas qu’administratif, il est aussi humain et social car il touche des personnes qui ont pu vivre des expériences difficiles, et/ou qui peuvent se retrouver du jour au lendemain soumises à une décision d’éloignement du territoire français. Refusant la répression des sans-papiers et revendiquant leur régularisation, nous entendons à travers cette publication favoriser la mise en place d’une solidarité et d’un accompagnement inconditionnel dans les épreuves que peuvent traverser ces personnes, au sein des universités comme en dehors.

Ce guide vise à former à l’accompagnement des étudiantes et étudiants étrangers, avec ou sans papiers. Il est à destination des personnels des établissements d’enseignement supérieur et des bénévoles qui les accompagnent dans leurs démarches administratives et juridiques.

Malgré notre opposition au système de sélection des étudiant·es à l’entrée de l’université, le guide s’inscrit dans le cadre de la législation actuelle afin de pouvoir mettre en place des stratégies d’accompagnement réalistes, tout en continuant à porter le projet politique d’une université ouverte, critique et publique, sans discrimination ni marchandisation.

  • Octobre 2023, Co-édition CGT Ferc Sup / Fage / Ferc CGT / FSU / Gisti / LDH / RESF / Resome / RUSF / Snesup-FSU / Snasub-FSU / Solidaires Étudiant·e·s / Sud Éducation / UEE / Unef / Union Syndicale Solidaires, 64 pages, 9 € + éventuels frais d’envoi
    ISBN : 978-2-38287-176-8 (papier, NP69), 978-2-38287-177-5 (ebook, NP69E)


Sommaire

  1. Avant-propos
  2. I. Les étudiantes et étudiants internationaux
  3. II. Les étudiantes et étudiants exilés
  4. III. L’accès aux droits sociaux et à la santé
  5. IV. Se mobiliser
  6. V. Étude de cas
  7. Annexes

1 – Avant-propos

L’accueil des étudiantes et étudiants étrangers à l’université ne se limite pas aux étudiant·es Erasmus ni à celles et ceux passés par Campus France, l’agence nationale chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger. Un grand nombre d’adultes, plus ou moins jeunes, souhaitent aussi commencer ou reprendre des études en France, après des périodes d’exil, ou des années de formation ou de travail en France sous divers statuts administratifs.

Les organisations associatives et syndicales de personnels et d’étudiant·es à l’origine de ce guide revendiquent un accès à l’université libre et ouvert à toutes et à tous. Cet ouvrage a donc pour but de :

  • donner des clés aux personnels de l’enseignement supérieur sur la diversité des profils des personnes souhaitant intégrer le système universitaire français ou déjà étudiant·es, et sur les démarches à effectuer dans ce parcours ;
  • identifier les obstacles à la reprise d’études et à aider à l’organisation d’actions collectives pour les surmonter.

L’accompagnement des étudiantes et étudiants étrangers n’est pas qu’administratif : il est aussi humain et social, car il touche des personnes qui ont pu vivre des expériences difficiles, et/ou qui peuvent se retrouver du jour au lendemain soumises à une décision d’éloignement du territoire français. Refusant la répression des personnes sans papiers et revendiquant la régularisation de toutes et tous, nous entendons à travers cette publication favoriser la mise en place d’une solidarité et d’un accompagnement inconditionnel dans les épreuves que peuvent traverser ces personnes, au sein des universités comme en dehors.

Ce guide vise à être diffusé largement afin de former un maximum de personnes à l’accompagnement des étudiantes et étudiants étrangers, avec ou sans papiers. Il est à destination des personnels des établissements d’enseignement supérieur ou des bénévoles qui les accompagnent dans leurs démarches administratives et juridiques.

Malgré notre opposition au système de sélection des étudiant·es à l’entrée de l’université, le guide expose et analyse le cadre de la législation actuelle afin de faciliter la mise en place de stratégies d’accompagnement réalistes, tout en continuant à porter le projet politique d’une université ouverte, critique et publique, sans discrimination ni marchandisation.

La notion d’étudiantes et d’étudiants étrangers recouvre une multitude de situations. Sont inclus dans cette catégorie :

  • Les étudiantes et les étudiants ressortissants d’un pays membre de l’Union Européenne, dont les droits tendent à s’assimiler à ceux des nationaux ;
  • Les étudiantes et étudiants internationaux, venus avec un visa long séjour, souvent via la procédure Campus France ou via des accords bilatéraux, et qui sont confrontés à des problématiques particulières (difficulté d’insertion, précarité spécifique, lourdeur des procédures administratives, difficulté de renouvellement de la carte de séjour et d’accès en préfecture, etc.) ;
  • Les étudiantes et les étudiants exilés, enfin, qui désignent toute personne déjà présente en France dans l’incapacité ou dans l’impossibilité de retourner dans son pays d’origine (et ce, quelle qu’en soit la raison, personnelle, psychologique, matérielle, liée à des persécutions ou à la violence dans le pays), ou souhaitant tout simplement rester en France pour étudier. Généralement, ces personnes ne sont pas passées par la procédure de demande de visa et de titre de séjour portant la mention « étudiant ». Leurs situations sont diverses. Elles peuvent être :
  • en situation régulière : en demande d’asile, bénéficiaires d’une protection internationale (réfugiées, apatrides, bénéficiaires de la protection subsidiaire ou temporaire) mais aussi, dans certains cas, primo-arrivantes (par exemple, les membres de famille de réfugié) ;
  • en situation irrégulière : personnes déboutées de leur demande d’asile, personnes arrivées par voie irrégulière ou par voie touristique et ayant décidé de rester en France ou personnes ayant bénéficié d’un titre de séjour à un moment mais qui n’ont pas réussi à le renouveler.

Toutes les personnes qui entrent dans ces catégories ont le droit de s’inscrire à l’université, même si elles n’ont pas bénéficié d’un visa ou d’un titre de séjour mention « étudiant ». L’accès aux études n’est pas conditionné à un droit au séjour : il s’agit de deux droits distincts. Le droit à l’instruction est un droit fondamental qui s’applique à toute personne quelle que soit sa nationalité et son âge.

Quelles sont les difficultés spécifiques rencontrées par les personnes en exil ?

  • Manque d’information
  • Problèmes d’orientation
  • Difficulté d’accès au niveau de français requis du fait du manque d’offre linguistique
  • Manque d’accompagnement administratif, psychologique, médical, etc.
  • Difficultés matérielles et précarité
  • Dispositifs de découragement

Ces difficultés peuvent être partagées par tous les étudiants et les étudiantes en exil, quel que soit leur statut administratif : manque d’information, manque d’accompagnement linguistique, administratif, psychologique, médical, extrêmes difficultés matérielles (précarité du logement, pécules misérables pour vivre ; interdiction de travail pour les personnes sollicitant l’asile, limitation du droit au travail pour les étudiantes et étudiants étrangers, etc.). Le manque de moyens alloués au Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) et au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) ainsi qu’aux dispositifs psychologiques et dans la médecine universitaire se répercute sur leur qualité de vie. Elles et ils sont souvent victimes de maltraitance et de précarité administrative et doivent sans cesse faire face à des pratiques dissuasives : déplacement du jour au lendemain vers des centres d’hébergement éloignés qui brise les attaches et les projets, discours décourageants de certains personnels, rejets, racisme, etc.

Le parcours pour obtenir des papiers, que ce soit via l’asile, pour des études ou pour un autre motif, est de plus en plus pénible, long et incertain, voire impossible. Les conditions de renouvellement du titre de séjour étudiant sont si exigeantes et les services publics préfectoraux si dégradés, que beaucoup n’arrivent pas à obtenir un titre de séjour ou le perdent du fait de la lenteur ou de la mauvaise volonté de l’administration qui les place ainsi dans une situation d’irrégularité. Cette situation plonge les personnes en quête de stabilité administrative dans une incertitude difficile à supporter et dans une précarité administrative constante.

La situation des étudiantes et étudiants exilés s’est fortement dégradée : la prise en compte de leurs difficultés n’est pas une priorité pour les administrations. Toutefois, des actions et mobilisations se développent pour les aider :

  • l’aide apportée par le Réseau universités sans frontières (RUSF)1 ;
  • les programmes de reprise d’études dédiés aux personnes exilées qui existent depuis 2015 ;
  • la constitution du réseau Migrants dans l’enseignement supérieur (le MEnS), réseau national des universités, associations et écoles pour diffuser les bonnes pratiques, identifier les problèmes et créer une dynamique2 ;
  • les mobilisations contre le plan « Bienvenue en France » lancé en 2019 par le gouvernement prétendant vouloir attirer davantage d’étudiants étrangers en France tout en augmentant leurs frais d’inscription3 ;
  • des outils et des adaptations juridiques se mettent en place peu à peu : une page « Poursuivre ou reprendre ses études pendant son exil en France » sur le site de Campus France, l’habilitation par le Crous du diplôme d’université Passerelle, (DU Passerelle) [voir p. 47], l’ouverture du Crous à certaines catégories d’étudiant·es (les bénéficiaires de la protection subsidiaire), des guides pratiques, etc.
  1. Voir leur site https://rusf.org/
  2. Voir leur site https://reseau-mens.org/
  3. Voir Marion Tissier-Raffin, « “Bienvenue en France”, attirer ou trier ? », Plein droit, n° 130, novembre 2021.

Organisation du guide

Un souci de lisibilité a présidé au choix de distinguer deux catégories :

  • les étudiantes et étudiants internationaux, qui viennent en France avec un visa de long séjour prévu pour venir faire des études en France ;
  • les étudiantes et les étudiants exilés, les personnes qui sont déjà en France munies d’un autre titre de séjour (carte de séjour temporaire au titre du travail ou de la vie familiale, carte de résident au titre du statut de réfugié, attestation de demande d’asile, etc.) ou qui sont sans papiers.

Les personnes étrangères ressortissantes d’un pays hors de l’Union européenne (UE) titulaires d’un titre de séjour dans un autre pays de l’UE sont également dispensées de visa, mais ne sont autorisées à séjourner en France que dans la limite de 90 jours. Passé ce délai, elles doivent détenir un titre de séjour français pour rester en France.

Pour les personnes résidant déjà en France, certaines ont déjà un autre titre de séjour, d’autres sont sans papiers. Ces dernières peuvent solliciter leur régularisation et la délivrance d’un titre de séjour « étudiant » dans certaines conditions très restrictives. Dans tous les cas, les étudiantes et les étudiants déjà présents sur le territoire ont le droit de suivre des études même s’ils ne sont pas titulaires d’un titre de séjour portant la mention « étudiant », et s’ils ne sont titulaires d’aucun titre de séjour.

Ce guide passe en revue les règles s’appliquant d’une part aux étudiantes et étudiants internationaux (partie I) et, d’autre part, aux exilé·es (partie II). Il décrit les différents dispositifs d’aides sociales et de santé auxquels les étudiantes et les étudiants étrangers peuvent avoir accès en fonction de leur statut (partie III). Ce guide présente les différentes formes de mobilisation qui peuvent être déployées à l’université pour soutenir l’accès aux études des personnes étrangères et exilées : créer un comité de soutien, lancer un dispositif de reprise d’études ou s’investir dans un « DU Passerelle » existant (partie IV). Enfin, il expose diverses situations d’étudiants et d’étudiantes et analyse leurs droits, en fonction de leur situation (partie V).

Des fiches techniques sont disponibles en ligne sur le site : www.guide-etudiants-etrangers.org/

2 – I. Les étudiantes et étudiants internationaux

3 – II. Les étudiantes et étudiants exilés

4 – III. L’accès aux droits sociaux et à la santé

5 – IV. Se mobiliser

6 – V. Étude de cas

7 – Annexes

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International

Noël sous les bombes au Rojava

L’armée turque a lancé le 25 décembre, jour de Noël célébré par les chrétien·nes qui vivent encore au nord de la Syrie, de nouvelles attaques aériennes. Celles-ci ont eu lieu trois mois après sa dernière agression contre les zones sous contrôle de l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie. A l’heure actuelle, on compte une dizaine de civil·es tué·es et plus de 21 infrastructures ont été touchées, majoritairement civiles : des fabriques de matériaux de construction, de plastique, des puits de pétrole, un hôpital pour les malades du cancer, un moulin, des silos de grain… Les seules infrastructures sécuritaires touchées ont été les checkpoints qui assurent la sécurité des villes contre les attaques des cellules dormantes de Daech. La stratégie de la Turquie est de l’ordre du nettoyage ethnique : affamer la population civile, lui couper l’électricité, l’approvisionnement en pétrole, afin de pousser à l’exil les habitant·es et tenter de les désolidariser de l’Administration autonome.

Le moment de ces attaques n’est pas dû au hasard. Le 23 décembre, dans les montagnes au nord de l’Irak, le PKK a mené une attaque victorieuse contre les troupes d’occupation turques. La Turquie se sert de ce prétexte pour punir la population civile du Rojava, qui pourtant n’a rien à voir là-dedans. Autre fait qui laisse songeur : les bombardements ont lieu alors que la Turquie vient de donner son accord à l’entrée de la Suède dans l’OTAN, alors qu’elle y faisait veto depuis des mois. Enfin, l’Administration autonome démocratique du Rojava a présenté mi-décembre son nouveau contrat social. Résultat d’un processus de consultation auprès de toutes les composantes de la société, il représente une étape importante dans la construction du projet de société de la région, fondé sur la démocratie directe, l’égalité femme-homme et un développement écologique.

A Gaza, Israël, allié des USA et des puissances occidentales, bombarde et tue les Palestinien·nes. Au Rojava c’est la Turquie, deuxième armée de l’OTAN et autre puissance coloniale qui s’acharne sur les Kurdes. Turquie comme Israël ont en commun d’agir avec l’assentiment des USA et de la plupart des pays occidentaux, et ont des relations commerciales, notamment en termes d’équipements militaires. Le soutien d’Erdogan à la Palestine n’est qu’une façade qui ne trompe plus personne. Les peuples palestiniens et kurdes partagent la douleur de subir un colonialisme hérité de la période du démantèlement de l’empire ottoman, à un moment où les puissances coloniales occidentales ont cherché à s’accaparer les ressources naturelles et les positions stratégiques au Moyen-Orient en divisant les peuples.

L’Union syndicale Solidaires réaffirme son soutien à la lutte des peuples au nord de la Syrie. Les raids aériens turcs doivent être empêchés par la mise en place d’une no-fly zone. La France, qui vient de vendre 355 Airbus à la Turquie, doit cesser de soutenir politiquement et économiquement le régime criminel d’Erdogan. Plus généralement, l’Union syndicale Solidaires soutient le droit des peuples à l’auto-détermination contre le colonialisme occidental et ses bras armés au Moyen-Orient, l’OTAN et l’armée israélienne.

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Actu Solidaires 78

Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelles !

Appel à des rassemblements partout le 11 janvier 2024!

Nous sommes féministes. Nous sommes de celles qui reçoivent les paroles des victimes chaque jour, de celles qui ne veulent plus compter les viols, les incestes, les féminicides, les agressions sexuelles et sexistes, de celles qui ne cessent de prôner la transformation de nos politiques publiques pour en finir avec toutes les violences faites aux femmes, aux enfants et aux minorités de genre.

Nous dénonçons, nous agissons, nous luttons sans relâche contre ce fléau. Nous écoutons les paroles des victimes. Leurs drames ne sont pas des fictions. Nous sommes solidaires et déterminées face à cette réalité qui touche toutes les femmes, qu’elles soient célèbres ou non. Nous sommes fières de chacune d’entre nous, de celles qui parlent et de celles qui ne peuvent pas. Dans ce monde qui laisse les victimes dernières de cordée sans justice, nous croyons à la présomption de sincérité.

Emmanuel Macron a tranché au plus haut sommet de l’Etat, à l’image de son bilan en la matière : “il y a la présomption d’innocence”, “Gérard Depardieu rend fière la France”, dénonçant une prétendue “chasse à l’homme” exercée contre l’acteur dont il est “un grand admirateur”, dissimulant volontairement le fait qu’il est mis en examen depuis 2020 pour viol et agression sexuelle et occultant les nombreux témoignages existants sur l’attitude sexiste et dangereuse de l’acteur à l’encontre des femmes sur les plateaux de tournage.

Le Président n’a pas eu un mot de solidarité à l’égard des victimes présumées et pas le moindre regard critique sur les propos et agissements répréhensibles relevant de la justice dont tout le monde a été témoin grâce au reportage de Complément d’enquête.

Ce choix assumé de se tenir du coté d’un auteur de violences, venant d’un Président de la République, garant des institutions, invalide la parole des plaignantes et entrave leur recours à la justice, anéantit leurs espoirs de reconnaissance du préjudice subi, contrarie leurs tentatives de reconstruction. Autoproclamé champion de la lutte contre les violences faites aux femmes, le président Macron s’avère être, ni plus ni moins, un défenseur des agresseurs présumés. Déjà en décembre 2021 pendant l’affaire Nicolas Hulot, il discréditait les féministes en les comparant à une

« société de l’Inquisition » faisant d’elles des bourreaux, là où elles sont en réalité victimes ou défenseures de ces dernières.

Relisons tous les témoignages individuels, chacune d’entre nous sait de quoi il s’agit quand nous disons #Metoo : la violence patriarcale s’exerce sur nous au quotidien, quel que soit notre âge, notre métier, notre condition sociale. Pour rappel, les mis en cause dans ces affaires sont à 96 % des hommes, les femmes et les filles représentent 86 % des victimes de violences sexuelles. Parmi toutes les victimes, 56% sont mineures.

Nous dénonçons de nouveau aujourd’hui ces chasseurs qui nous voient comme leur proie, qui nous pensent à leur disposition, qui supposent que le sexe et la violence se confondent à leur profit et pour leurs prétendus besoins. Nous voulons que cessent rapidement les laisser-faire et les passe-droits car les agresseurs n’existent pas qu’au cinéma, ils sont aussi présents dans notre quotidien. Ce quotidien dont la violence est validée et acceptée par le Président de la République. Un vieux monde revendiqué par une tribune qui met un j majuscule à Justice en méprisant les victimes et en défendant un homme qui pense au clitoris d’une petite fille quand elle fait du cheval. Les signataires savent ne prendre aucun risque : seules 1% des plaintes pour viol aboutit à une condamnation. La défaillance de notre système judiciaire nourrit l’impunité.

Les féministes contemporaines luttent jour après jour depuis les années 1970 contre les violences faites aux femmes, aux minorités de genre, aux enfants. Elles soutiennent celles et ceux qui les subissent dans leur long cheminement vers la reconstruction après avoir vécu l’indicible. Les victimes qui ont fait le choix de recourir à la justice, se heurtent bien souvent à un système qui refuse de les entendre, de les comprendre, de les croire et de les reconnaître. Depuis #Metoo, la tolérance sociale reculait, des progrès étaient accomplis. Ne laissons pas anéantir ces progrès par des propos irresponsables, graves et sexistes du Président de la République qui a porté atteinte aux droits des victimes et aux droits de toutes les femmes et des enfants.

Le vieux monde doit disparaître ne laissons pas ceux qui ont peur de le perdre défendre ses vestiges pourrissants.

Nous continuerons à défendre avec détermination les droits des femmes à disposer de leur corps et leur droit à une vie digne, débarrassée des violences sexistes et sexuelles, une vie dans laquelle chaque agresseur, quel que soit son statut, ne pourra se retrancher derrière une quelconque immunité.

Nous appelons toutes celles et ceux qui défendent les droits des femmes, des enfants et des minorités de genres, et qui refusent les violences sexistes et sexuelles à des rassemblements devant toutes les préfectures ou les palais de Justice de France le Jeudi 11 janvier 2024.

Premières signataires :

Amicale du Nid, Assemblée des Femmes, Association nationale des études féministes ANEF, ATTAC, CADAC, CIVG Tenon, CGT, Collectif enfantiste, Collectif Ensemble contre le sexisme, Collectif Féministe Contre le Viol , Collectif National pour les Droits des Femmes , Coordination française pour le lobby européen des femmes, Diplomatie Féministe Femmes d’Avenir, Fédération des Associations Générales Etudiantes, Fédération Nationale Solidarité Femmes, FEMEN, Femmes Egalité, Femmes Solidaires, Fondation Copernic, FSU, Las Rojas, Ligue des Droits de l’Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie-LFID, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes France, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des femmes kurdes en France- TJK-F, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme !, Planning Familial, Réseau Féministe “Ruptures”, Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques France (@StopVOGfr), Union des Femmes Socialistes (SKB), Union Etudiante, Union Nationale des Familles de Féminicide, Union syndicale Solidaires, VISA Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes

En soutien :

Ensemble !, France Insoumise, Gauche Ecosocialiste, Les Ecologistes, NPA, PCF, Parti de Gauche , Parti Socialiste, PCOF

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antiracisme Défense de nos libertés Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es

Dimanche 14 janvier – Poursuivons la mobilisation contre la Loi Asile et Immigration de Darmanin

La loi asile immigration marque un tournant que nos collectifs, associations, syndicats, organisations ne peuvent accepter. Elle reprend de nombreuses idées de l’extrême droite comme la préférence nationale et aura des conséquences terribles sur la vie de centaines de milliers d’habitante.es étrangère-es sur le sol français. Il s’agit de la loi la plus régressive depuis 40 ans.

Cette loi raciste et xénophobe restreint le droit au séjour, accentue considérablement la répression, s’attaque au droit d’asile, au droit du sol, aux étrangers malades, aux étudiants non européens, au regroupement familial. L’attaque contre l’hébergement d’urgence, le durcissement de l’accès aux prestations sociales dont les allocations familiales et les aides aux logements vont jeter des familles à la rue ou dans les bras de marchands de sommeil, particulièrement les femmes migrantes.

Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéens, les étudiants avec ou sans-papiers. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs.

Cette loi s’attaque aux libertés publiques, bafoue les droits fondamentaux tel que le droit d’asile, réinstaure la double peine et fait honte à la France, qui prétend défendre les valeurs d’égalité entre toutes et tous.

Nous exigeons donc le retrait de cette loi.

Nous appelons :

  • A soutenir toutes les luttes pour la régularisation des sans-papiers, notamment les grèves
  • A empêcher l’application de cette loi en multipliant les actions de solidarité et en faisant oeuvre de désobéissance civile
  • À manifester massivement sur tout le territoire le dimanche 14 janvier, pour empêcher que cette loi soit promulguée, combattre le racisme, la xénophobie et défendre une politique migratoire d’accueil et de solidarité.

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Culture Podcast

Podcast “Nos arpentages”

Le mouvement Peuple et Culture propose une série de Podcasts sur l’arpentage, une pratique d’éducation populaire que Solidaires 78 a également pratiqué.

À découvrir ici

La lecture collective qui a lieu lors d’un arpentage est pensée par Peuple et Culture comme une démarche féconde. Les arpenteur·euse·s sont invité·e·s à produire un montage, une restitution, une fiche de lecture… Tel est le point de départ de Nos arpentages, un podcast sous forme de conversation qui reprend là où l’arpentage s’est arrêté et qui tente d’approfondir de manière informelle les questionnements qui ont émergé lors des discussions. L’objectif est ainsi de valoriser la démarche en la faisant s’incarner à travers des personnes qui l’ont vécue.

Nos arpentages, c’est donc une occasion de réfléchir ensemble sur un livre et ses thématiques, sans jamais chercher à avoir le dernier mot. Mais c’est aussi, en réserve, un prétexte à réfléchir la démarche elle-même : comment nos expériences modèlent-elles la lecture collective ? À l’inverse, que fait l’intelligence collective sur nos vécus individuels ? Que retient-on d’un livre qu’on a lu partiellement ?

Tous nos épisodes sont disponibles gratuitement sur Soundcloud, Spotify et Anchor.

Podcast réalisé par Laura Safier et Marianne Mabit.

Épisode 1Sorcières, la puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, sortie le 20 février 2023
Nous convions Sarah, avec qui nous avons arpenté Sorcières, la puissance invaincue des femmes pour évoquer ensemble les évolutions du féminisme, le décalage qui peut exister entre nos représentations et une situation objective, les cheveux blancs, ce qu’on ose verbaliser, l’importance de l’imaginaire et des contre-modèles, le botox, l’éco-féminisme et la tendance à l’essentialisation… et plein d’autres choses !

Ressources abordées dans l’épisode :
Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière, 1986
Donna Harraway, Manifeste Cyborg, 1985
Rapport 2023 sur l’état du sexisme en France

Épisode bonus – L’arpentage hier et aujourd’hui avec Jean-Claude Lucien
Un épisode entre parenthèses pour mieux comprendre ce qu’est l’arpentage, grâce à son initiateur, Jean-Claude Lucien. Nous avons pu le questionner sur les origines et les évolutions de l’arpentage, entre apports théoriques et anecdotes.

Ressources abordées dans l’épisode :
Pour mieux comprendre les enjeux historiques de l’éducation populaire et la distinction entre éducation populaire et ouvrière : Éducation populaire : le tournant des années soixante-dix, de Geneviève Poujol
Les arpentages racontés : La Communauté des citoyens : sur l’idée moderne de nation, de Dominique Schnapper ; Les Prisons imaginaires, livre de gravures de Giovanni Battista Piranesi
Jean-Claude Lucien conseille également : le Manuel de l’animateur social, de Saul Alinsky.

Épisode 2Rester barbare, Louisa Yousfi, sortie le 20 avril 2023
Dans cet épisode, Marianne discute avec Hend et Kmar, de l’arpentage de Rester barbare (2022) de Louisa Yousfi, qui a eu lieu le 15 mars 2023. Elles reviennent sur leur expérience en tant que tunisiennes en France, sur l’intériorisation des dominations, la déconstruction et la colère, la violence légitime et celle qui ne l’est pas, le féminisme décolonial, l’influence de l’ouvrage sur leurs vies et leur volonté de ne plus s’excuser.

Ressources abordées dans l’épisode :
Sensible, de Nedjma Kacimi (2021)
Beaufs et barbares, de Houria Bouteldja (2023).
la poétesse égyptienne Nawal El Saadawi
Pédagogie des opprimés, de Paulo Freire (1968)
Épisode du podcast On peut plus rien dire « qu’est-ce qu’on attend pour ouvrir les frontières ? » (2021)
Cher connard de Virginie Despentes (2022)
Épisode du podcast Les Couilles sur la table « Masculinités noires » (2017)

Épisode 3L’Information est un bien public, Julia Cagé et Benoît Huet, sortie le 7 juin 2023
Dans cet épisode, Marianne est en conversation avec une autre Marianne à propos de l’arpentage de l’essai L’information est un bien public, de Julia Cagé et Benoît Huet, qui a eu lieu le 12 avril dernier. Elles reviennent sur le statut particulier de l’information, la place de l’État ou du privé dans son modèle de financement, le combat jamais gagné pour la liberté de la presse et les garde-fous qui garantissent son indépendance. Un média de presse doit-il être rentable ? En quoi cela influe-t-il sur la qualité de l’information ? Quelle est la part de responsabilité du citoyen dans ce combat ? Et celle des grandes entreprises ? Quel parallèle avec le statut associatif ?

Ressources abordées dans l’épisode :
Une histoire des libertés associatives : de 1791 à nos jours (2022), de Jean-Baptiste Jobard
Le Rapport de l’observatoire citoyen de la marchandisation des associations : « Marchandisation et financiarisation des associations. Décryptage d’un processus » (2023)
She said, de Maria Schrader (2022)

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Actu Solidaires 78

2024 : De résistances et de luttes

L’année 2023 a été marquée par la lutte d’ampleur pour nos retraites avec des millions de personnes dans la rue pendant plus de cinq mois, mais aussi par nos luttes pour nos salaires, contre les violences policières, le racisme systémique, contre les projets écocides. Nous n’avons pas gagné sur les retraites. Mais des petites ou semi victoires ont quand même été possibles : dans des luttes sectorielles sur les salaires, pour nos libertés comme le droit de manifester, contre l’usage de la reconnaissance faciale..
L’avenir paraît sombre, tant par l’inéluctabilité du changement climatique et ses conséquences, que par l’avancée des idées d’extrême droite ici et ailleurs, la régression des droits sociaux et des libertés (de contester, manifester, circuler librement..), le sentiment que rien n’avance ou si peu en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes, ni contre les discriminations, et que désormais la guerre en Ukraine, les massacres à Gaza, nous plongent toujours un peu plus dans l’inhumain.

La tentation du défaitisme est là, et pourtant 2023 a été aussi celle de la multiplicité des luttes et des nouvelles alliances (où chacun-e agit à sa place pour l’objectif commun). Elles nous montrent la force collective actionnée par l’unité : le rôle d’une intersyndicale unie pendant le conflit des retraites (même avec ses limites), ou autre exemple l’alliance entre certains syndicats, partis politiques et les associations des quartiers populaires et des victimes de violences policières, après le meurtre de Nahel. Avec l’Alliance Ecologique et Sociale (AES) contre la liquidation du ferroviaire ou avec les Soulèvements de la Terre contre d’autres projets écocides comme les méga-bassines, le Lyon-Turin.

Le monde bouge…le syndicalisme aussi. Notre syndicalisme de transformation sociale doit de s’interroger sans cesse sur la nature du travail, nos conditions de travail, et sur la grève ; sa possibilité, son rôle central pour construire un rapport de force qui puisse faire céder un gouvernement. Ce gouvernement au libéralisme de plus en plus débridé contre le droit du travail, la fonction publique, ou la protection sociale, qui nous a habitué à de grandes déclarations pour le climat ou le droit des femmes, mais qui ne convainc plus grand monde et s’enferme dans un vocabulaire guerrier et de repli sur soi, fleurant mauvais un nationalisme avec ses mauvais relents.

Les défis de 2024 interprofessionnels seront encore nombreux : continuer de se battre partout pour nos salaires, contre les régressions sociales qui font le jeu de l’extrême droite, contre la loi immigration, sa xénophobie et ses injustices profondes, pouvoir diffuser l’action syndicale à tous les niveaux y compris dans les très petites entreprises ou associations (TPE et TPA) à travers les élections…dénoncer un capitalisme qui gangrène nos vies et la planète de manière ouverte, qui nous vend du rêve par les Jeux Olympiques, mais met sous le tapis le prix à payer en terme social et écologique.

Par la recherche de mise en commun de forces et l’élargissement indispensable de nos luttes au sein de la population, par nos alternatives positives, crédibles qui marquent la justesse de notre syndicalisme de terrain qui montre les liens indissociables entre les luttes sociales, écologistes, féministes, internationalistes, nous nous inscrirons encore une fois en 2024 dans cet élan de résistances et de luttes. Pour qu’elles deviennent enfin victorieuses !

SOLIDAIRES SOUHAITE À TOUTES ET TOUS

UNE BONNE ANNÉE 2024 !

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Actu Solidaires 78 International

Palestine : mobilisations locales à venir…

Jeudi 4 janvier prochain tractage Campagne BDS au centre commercial Auchan/Espace, aux Mureaux de 16h à 17h30-18h.

Jeudi 11 janvier réunion Palestine à 20h30 dans le local de l’UL CGT (sous espace Gérard Philipe) aux Mureaux

Dans le Mantois

Vendredi 5 janvier marche aux flambeaux de la mairie de Mantes-la-Ville à celle de Mantes-la-Jolie

Mobilisation départementale

Vendredi 12 ou 19 janvier (date, lieu, horaire à confirmer)

N’hésitez pas à relayer le tract BDS et ces informations à vos contacts, ami.es, collègues, familles…

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International

Boycott-Désinvestissements – Santions (BDS) Que boycotter ?

Des distributions de tracts d’appel au boycott de produits israéliens sont organisées dans le département avec la participation de militant·es de Solidaires 78

ENTREPRISES ET PRODUITS OBJETS D’UNE CAMPAGNE INTERNATIONALE DE BOYCOTT

Le code-barre commençant par 729 dont on a beaucoup parlé n’est plus vraiment un signe de provenance d’Israël. Par contre, suite à des vérifications minutieuses, les produits et entreprises suivantes sont l’objet de campagnes internationales BDS

Enseigne de grande distribution

Carrefour : Il y a des produits Carrefour dans des magasins des colonies israéliennes, en Palestine Occupée !

Le Groupe Carrefour, distributeur multinational basé en France, est impliqué dans les crimes de guerre commis par le régime israélien d’occupation, de colonisation et d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien en raison d’accords de franchise signés avec deux sociétés israéliennes de grande distribution qui ont des magasins dans les colonies israéliennes illégales.

ALIMENTAIRE

Les fruits et légumes israéliens, avocats oranges, pamplemousses… qu’ils soient vendus en grande surface ou sur les marchés, sont souvent étiquetés « Israël » alors qu’ils viennent des colonies israéliennes en Palestine occupée.

Les dattes de l’entreprise israélienne Mehadrin, ainsi que les marques israéliennes Jaffa, Edom, Hadiklaim, Carmel, Jordan River, King Solomon, Top, Kedem

Eau en bouteilles et fontaines à eau. La société israélienne Eden Spring (« Château d’Eau » en France) exploite les sources d’eau du Golan occupé. Son usine d’embouteillage est située dans la colonie israélienne voisine de Katzrin.

Les gazéificateurs d’eau de la marque israélienne Sodastream. La campagne BDS a d’abord chassé l’entreprise d’une colonie israélienne à l’est de Jérusalem. Elle s’est réinstallée dans le Naqab (Néguev), territoire qui expulse des citoyen.ne.s bédouin.e.s palestinien.e.s. La campagne continue ! https://www.bdsfrance.org/sodastream-est-toujours-soumis-au-boycott/

Électronique, électroménager

Hewlett Packard (HP) : cette entreprise étasunienne d’informatique fournit des équipements aux prisons et à l’armée israélienne. https://www.bdsfrance.org/plus-de-100-syndicats-mouvements-et-associations-de-solidarite-exigent-linclusion-de-hpe-dans-la-base-de-donnees-de-lonu-sur-la-colonisation/

Dans certains pays, Siemens et Motorola sont également des cibles prioritaires pour le Comité National BDS Palestinien.

Nous demandons à ces entreprises de retirer leurs investissements d’Israël et nous y joignons une demande à nos collectivités locales de ne pas passer de contrat avec ces entreprises tant qu’elles restent complices avec la colonisation israélienne.

PHARMACIE

Le laboratoire TEVA, connu surtout pour ses médicaments génériques, est une entreprise nationale israélienne. Israël interdisant l’importation des médicaments de firmes concurrentes en Palestine, TEVA tire profit du marché captif palestinien. https://www.bdsfrance.org/reponse-de-la-campagne-teva-jen-veux-pas-aux-diffamations-portees-par-certains-syndicats-et-medias-medicaux/

SPORTS

Puma : Des joueurs de football professionnels israéliens portent des maillots siglés PUMA dans les colonies israéliennes en Palestine Occupée !

L’entreprise allemande Puma est le principal sponsor de l’Association israélienne de football (IFA) qui affilie des clubs des colonies illégales. A ce titre, Puma est doublement complice : d’une part en parrainant une association qui est complice elle-même des violations israéliennes du droit international et des droits humains, d’autre part, en ayant pour titulaires de licence exclusifs en Israël, des entreprises qui ont des activités dans les colonies israéliennes illégales. https://www.bdsfrance.org/campagne-puma/

Décembre 2023 : Victoire ! PUMA a annoncé l’abandon du sponsoring de la Fédération israélienne de football !

L’entreprise ne renouvellera pas son contrat avec la Fédération israélienne de football (IFA). Le contrat de PUMA expirera en décembre 2024. L’IFA elle-même a déclaré qu’elle avait un nouveau sponsor, nous savons donc que PUMA n’est plus là. Jusqu’à l’expiration du contrat, PUMA reste complice et peut donc techniquement être boycotté.

BANQUES ET ASSURANCES

AXA place notre argent dans les banques israéliennes qui financent la colonisation !

La multinationale française d’assurances AXA investit dans trois banques israéliennes qui financent les colonies illégales d’Israël. Ces banques sont citées dans la base de données des Nations Unies sur les entreprises complices de l’entreprise illégale de colonisation israélienne.

EN VRAC

Les lingettes fabriquées en Israël, en vente entre autres chez Carrefour, Casino, Auchan, Leclerc

Les produits de beauté de la marque israélienne Ahava, en vente chez Sephora.

Les meubles de jardin et de salle de bain, les boites de rangement, les poubelles en plastique… des marques israéliennes ou internationales Keter, Allibert, Hovac, Curver, Stanley et Zag. Le Groupe Keter a son siège social et 2 usines dans la colonie industrielle de Barkan en Palestine Occupée.

Dans certains pays, il existe des cibles prioritaires telles que les entreprises automobiles Hyundai et Volvo.

Boycotter les entreprises qui profitent de la colonisation et de l’apartheid israélien ;
Forcer les entreprises à se Désinvestir des colonies ou de l’armée israéliennes ;
Demander aux États de Sanctionner l’État d’Israël tant qu’il ne respecte pas le droit international.
! BOYCOTT, DÉSINVESTISSEMENT, SANCTIONS !

DÉSINVESTISSEMENT

C’est le deuxième volet de la campagne BDS. Il exige des entreprises de tous les pays qu’ils « retirent leurs billes » d’Israël. Ceci concerne toutes les formes de participation financière dans les entreprises israéliennes, et comme pour le boycott, en premier lieu si ces entreprises agissent directement dans la colonisation. On peut bien sûr les boycotter soi-même mais l’objectif est avant tout de faire pression sur les entreprises par des campagnes publiques. Là aussi, le choix des cibles est décidé après étude par le BNC palestinien.

Dans tous les cas, une recherche est effectuée par le Palestinian BDS National Committee (BNC) avec ses partenaires, comme Who Profits, pour évaluer l’impact d’un boycott, pour l’entreprise comme pour les boycotteurs. En effet, une campagne de boycott est plus efficace si elle converge avec d’autres luttes, et elle est moins efficace si elle n’a aucune chance de succès ou si les consommateurs n’ont pas d’alternative, comme par exemple avec les puces de l’entreprise Intel, pourtant complice de la colonisation israélienne. Ensuite, une lettre de menace de boycott est envoyée à l’entreprise pour lui donner une chance de se défendre et de désinvestir d’Israël. Enfin, en cas d’échec, le BNC lance une campagne internationale de boycott ou de désinvestissement contre cette entreprise.

Campagnes internationales prioritaires :

CAF est une entreprise espagnole de fabrication de trains et de tramways. Depuis 2019, cette entreprise participe à l’extension du tramway de Jérusalem qui relie la ville aux colonies de Jérusalem-Est illégalement occupée. Elle est donc dénoncée comme complice du crime de colonisation selon le traité de Rome et la Cour pénale internationale.

En France, nous visons également les deux entreprises françaises complices, Alstom et Egis Rail impliquées dans la construction et l’exploitation du tramway de Jérusalem.

Les entreprises de travaux publics telles que CATERPILLAR (bulldozers blindés utilisés pour raser les maisons en Palestine et lors de manœuvres militaires), Chevron, JCB et CEMEX dont les carrières de calcaire rongent le territoire palestinien occupé pour construire les colonies israéliennes illégales.

SIEMENS est le maître d’œuvre du projet #EuroAsiaInterconnector, câble électrique sous-marin qui relierait l’Europe à Israël, y compris les colonies israéliennes en Palestine Occupée

SANCTIONS

Les sanctions relèvent de mesures gouvernementales ou institutionnelles.
Il est bien évident que de nombreuses sanctions aboutissent à des boycotts ou des désinvestissements. Par exemple, proscrire les produits des colonies ou décréter un embargo sur les armes sont des formes de boycott. Et une rupture de relations diplomatiques est en général assortie de boycotts et de désinvestissements.

AGIR DANS LA DURÉE

Ces campagnes n’ont d’impact que si elles se poursuivent dans la durée. Il est inutile d’organiser une action, puis de changer de cible le mois suivant. Il faut viser la même cible pendant des mois, voire des années, avant d’en voir les progrès, des effets concrets, et de pouvoir envisager une victoire, c’est à dire la fin de vente d’un produit ciblé par une boutique ou la fin d’un partenariat avec une entreprise ciblée.

CONCLUSION

Il y a beaucoup de bonnes raisons de ne pas acheter de Coca Cola, McDonald’s, Nestlé, Levi’s ou Intel, en particulier parce que ces entreprises opèrent et payent des impôts en Israël, mais sans une campagne active pour leur expliquer pourquoi vous le faites, cela n’aidera en rien la vie quotidienne des Palestiniens. D’ailleurs, les Palestiniens du BNC ne nous ont pas encore demandé de boycotter ces entreprises.

Un jour peut-être, quand nous serons plus nombreux, nous nous attaquerons à ces entreprises aussi, et pas seulement en arrêtant d’acheter leurs produits, mais en lançant d’autres campagnes de dénonciation de la collaboration de ces entreprises à l’apartheid israélien. En attendant, par souci d’efficacité, concentrons-nous sur les campagnes décrites ci-dessus.

Pour résumer, la campagne de boycott appelle à ne plus acheter de produits ou de ne plus collaborer avec des entreprises (ou des institutions) israéliennes en général, alors que la campagne de désinvestissement appelle à interpeller fortement les structures qui coopèrent avec le régime israélien afin qu’elles cessent toute collaboration.

SITES WEB :

http://www.bdsfrance.org/

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antiracisme En grève ! La Poste Luttes migrant·es

Chronopost 2 ans de lutte des travailleurs sans-papiers, caisse de soutien en ligne

Installé devant l’agence, un piquet permanent est tenu par les salariés de Chronopost, en grève, et par des dizaines de travailleurs sans papiers d’autres entreprises présents en soutien . Dans ce combat commencé en commun avec les grèves sur les piquets RSI à Gennevilliers (92) et DPD au Coudray-Montceau (91), les travailleurs du piquet Chronopost affrontent un système d’exploitation du travail sans-titre, basé sur la sous-traitance en cascade et le marchandage de main d’œuvre. Comme lors du premier conflit de 2019/2020, qui avait permis d’imposer la régularisation de 73 travailleurs, dont 27 Chronopost, les grévistes affrontent des employeurs particulièrement rodés et acharnés dans le déni, refusant de reconnaitre tout lien de travail avec les sans-papiers qu’ils recrutent pourtant abondamment. Ces entreprises bénéficient d’une protection insupportable des pouvoirs d’Etat. La Poste, entreprise publique, a érigé en modèle économique revendiqué ce système de dumping social. Les ministères, la préfecture, les services de l’Etat sont aux abonnés absents. Si au bout de près de 2 ans, quelques cartes de séjour ont été délivrées, aucune régularisation pour la très grande majorité du piquet.

Les travailleurs continuent donc leur mobilisation, en maintenant un rythme permanent de manifestations, de participation à de très nombreuses mobilisations interprofessionnelles, et en étant à la pointe dans la lutte contre la loi Darmanin qui vise l’immigration.

Pour soutenir les grévistes :

Le piquet est au 2 chemin de Villeneuve-ST-Georges, à Alfortville.

Caisse de grève en ligne: https://www.cotizup.com/sans-papiers-chrono-alfortvill

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