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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Conditions de travail Dans les Yvelines, une classe en lutte... Énergie Industrie International Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Pourquoi des prisons ? Transport

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 43

Au sommaire : centrale de Porcheville, maltraitances, déshumanisation, mobilisation contre les bombardements turcs au Kurdistan, prison de Magnanville, etc.


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Porcheville / centrale électrique

Source : 78actu.fr

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Porcheville. Les cheminées de la centrale électrique vont bientôt disparaître

Source : 78actu.fr

Mantes-la-Jolie : la communauté kurde s’indigne après les frappes turques en Irak et en Syrie

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Yvelines : l’État ne cède pas et veut toujours sa prison à Magnanville

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Mantes-la-Jolie la galère des SDF pour accéder aux toilettes

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soupçons de maltraitance est menée au foyer de vie d’Ecquevilly où sont accueillis des adultes handicapés.

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Automobile Dans les Yvelines, une classe en lutte... En grève ! Énergie Revue de presse

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 41

Au sommaire : en grève dans l’énergie, l’automobile…


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : 78actu.fr

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En grève ! Énergie Seule la lutte paie !

Victoire pour les salarié-es des stockages souterrains de gaz naturel Storengy France

Commencée le 28 juin, à la veille des congés scolaires, la lutte a impliqué les salarié-es de l’ensemble des 10 sites de stockage Storengy du pays, dont 2 dans les Yvelines : Beynes et St Illiers.

Ce sont les propositions indécentes du patronat de la branche qui ont mis le feu aux poudres : 0,5 % en ouverture de négociations, alors que la perte de pouvoir d’achat est estimée à 15 % sur les 10 dernières années et que le contexte inflationniste va perdurer avec 6 % prévu pour l’année 2022. Dans le même temps les entreprises distribuent des dividendes records à leur actionnaires (par exemple Engie, 20 milliards d’euros sur 15 ans)

La détermination a payé !

Grève reconductible, piquet de grève, filtrage des entreprises, influence sur le remplissage des réservoirs, front commun des 4 fédérations syndicales qui refusaient les miettes proposées, rassemblement de soutien à l’entrée des sites. Les agents en luttes ont tenu bon, malgré la période estivale et les congés, malgré les pressions des directions et les menaces par constats d’huissier. Victoire Entrant dans leur 4éme semaine de lutte, les grévistes font craquer les patrons. Lors de la réunion de négociations du lundi 18 juillet avec la direction de STORENGY France et la DRH d’Engie, les patrons concèdent :

– Des mesures de revalorisations des salaires inférieurs à 2200 euros, ce qui représente pour les agents concernés une augmentation de 4,6 %

– Pour les salaires intermédiaires entre 2260 et 3035 euros sont obtenus 2,3% d’augmentation.

– Des mesures complémentaires en 2023 en cas d’évolution insuffisante du salaire de base dans la branche dans les IEG (Industries Électriques et Gazières)

– Maintien des volumes annuels des mesures d’avancements individuels initialement prévus (NAO), donc il n’y aura pas de coup de rabot ailleurs et cela ne se fera pas au détriment des déroulés de carrières d’autres agents.

– En octobre 2022 : Versement d’une prime transport de 310 euros en moyenne et d’une prime pouvoir d’achat de 400 euros, suivie d’une prime performance de 250 euros en décembre.

– Possibilité de remplacer la moitié des heures de grève par divers absences, heures d’assemblée générale renouvelées, et garantie de destruction de tous les constats nominatifs par huissier et aucunes poursuites envers les grévistes.

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Écologie Éducation Énergie

Illuminations !

Nombre de Porchevillois.es n’ont pas manqué de remarquer que les cours de récréation du groupe scolaire Mandela bénéficiaient d’illuminations à des horaires ne le nécessitant pas : en début de soirée (alors qu’il fait encore jour) jusqu’à la nuit bien avancée aux environs de 21h, mais également le matin tôt bien avant l’ouverture. Donc en dehors de toute présence humaine mise à part quelques oiseaux virevoltant !

Alors que même à Paris nos plus grands monuments s’éteignent et que notre célèbre Dame de fer quitte plus tôt sa parure scintillante pour revêtir une robe de chambre grisâtre on ne peut que s’interroger. 

Certes il s’agît de l’école Mandela, illustre personnage dont la mémoire mérite d’être éclairée, lui qui a vécu tant d’années dans un sombre cachot. Mais compte tenu de ses convictions on peut penser avec certitude qu’il préférerait que cette électricité bénéficie à des familles dans le besoin. (la précarité énergétique touche 20 % des ménages soit 12 millions de personnes en France, combien à Porcheville ? )

Certes Porcheville doit tenir son rang, elle qui a bénéficié sur son territoire de 2 puissantes centrales électriques et de leurs retombées financières qui ont fait de notre ville une commune riche.

Mais le contexte actuel ne doit -il pas engager les collectivités à montrer l’exemple et à faire preuve de sobriété tant pour des raisons économiques qu’environnementales?

Pendant ce temps, les puissants projecteurs éclairent en partie le fameux «monticule », comme le surnomment de nombreux porchevillois, monticule fait de 26 500 m3 de déchets de terres excavées sur des chantiers en échange de 20 000 euros,  montant fièrement brandi par les élus promoteurs du projet.

Ouf, une partie de cette somme pourra être utile au paiement des factures d’électricité.
Philippe Morice Porchevillois

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En grève ! Énergie

Les personnels des sites de stockage souterrain de gaz naturel en grève reconductible

Dernière minute (infos du 10 juillet) :

Les stockages sont toujours en grève (le mouvement entre dans sa 3éme semaine) 
Après le rejet de l’accord de branche la semaine dernière, il y eu une rencontre syndicats/direction de l’entreprise Storengy qui n’a pas abouti.
Dans certains sites les constats nominatifs par huissier ont commencé. À Beynes (78), l’injection sur le réservoir profond est arrêtée du fait de la grève car certains contrôles réglementaires n’ont pu avoir lieu. 

La mobilisation a débuté le mardi 28 juin en réponse aux propositions indécentes du patronat (UFE-UNEMIG) de la branche des IEG ( Industries Électriques et Gazières) avec 0,5 % d’augmentation de salaire alors que la perte de pouvoir d’achat subie est de 15 % sur les 10 dernières années.
La grève affecte l’ensemble des 10 stockages souterrains de gaz naturel de Storengy FRANCE dont 2 dans les Yvelines (Beynes et St Illiers la ville ), 1 dans l’Oise (Gournay sur aronde), et 1 en Seine et Marne (Germigny sous coulombs) avec des pourcentages de grévistes allant de 68 à 95 % sur l’effectif normalement présent sur les stockages.
L’action se matérialise par des piquets de grève avec filtrage de site, et par des rassemblements de soutien faits de délégations de retraités, de l’Interpro CGT, ou d’autres sites des IEG en action. Par exemple, le personnel en grève à Beynes a ainsi reçu la visite de collègues des centrales nucléaire de Paluel et Penly.
L’action affecte le remplissage en gaz des nappes souterraines risquant de créer un déficit de gaz disponible cet hiver alors que les autorités demandent un remplissage maximale compte tenu du contexte de guerre en Ukraine.
A Beynes et sur les autres sites la direction multiplie les constats d’huissier pour intimider les grévistes. La détermination ne faiblit pas « Vu le prix de l’essence, on ne partira pas en vacances,
on est là, déterminé à passer l’été » et cela se concrétise par l’installation de parasols et de piscines à l’entrée de nombreux sites.
Le 4 juillet, lors de la dernière réunion de négociations de branche le patronat qui avait d’abord relevé sa proposition à 0,7 % l’a arrondit à 1 % assortie d’un prime de 400 euros.
Le 5 juillet, au niveau de l’entreprise, les Organisations Syndicales ont été reçues par le Directeur General de STORENGY France, alors que les salariés réclament du salaire, la seule proposition de l’employeur serait une prime one shot, les Organisations Syndicales ont coupées court à la discussion.
Provocation et mépris sont ressentis par le personnel gréviste qui reconduit le mouvement.

CGT, le 4 juillet

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En grève ! Énergie

EDF : le ras-le-bol des salariés face au « pillage de l’entreprise »

Un article du site Reporterre sur la situation à EDF

«On en a ras le bol de bosser comme des esclaves pour que des entreprises privées se fassent du pognon.» C’est ainsi que Philippe Page Le Mérour, président (CGT) du comité social et économique (CSE) central d’EDF, a résumé à Reporterre l’état d’esprit des salariés. Mercredi 26 janvier, à l’appel des quatre principaux syndicats du secteur — CGT, CFDT, FO et CFE–CGC, plus d’un tiers des salariés d’EDF (37,2%) étaient en grève, selon la direction. Des rassemblements sont prévus, notamment devant certaines centrales nucléaires du groupe, comme à Golfech (Tarn-et-Garonne) et Gravelines (Nord). Des baisses de production d’électricité sont possibles, de l’avis de l’ensemble des sources syndicales interrogées par l’AFP, mais elles ne devraient pas pénaliser les ménages et les entreprises. C’est dire si la décision du gouvernement de relever de 100 à 120 térawattheures (TWh) le volume d’électricité qu’EDF est obligé de vendre à bas coût à ses concurrents ne passe pas.

Ce relèvement provisoire du plafond de l’Arenh — pour «accès régulé à l’électricité nucléaire historique» — avait été annoncé par Barbara Pompili et Bruno Le Maire le 13 janvier dernier en complément de la baisse de la taxe sur l’électricité. Objectif, contenir à 4% l’envolée du prix du tarif réglementé de l’électricité, qui aurait pu atteindre 44,5% le 1er février selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). En compensation, la Commission européenne avait accordé à EDF qu’elle relève son prix fixe de vente pour l’Arenh de 42 à 46 euros par mégawattheure (€/MWh). Un montant à comparer aux quelque 222 euros que valait un mégawattheure sur le marché de gros de l’électricité en décembre 2021. EDF avait estimé que cette obligation gouvernementale allait lui faire perdre entre 7,7 et 8,4 milliards d’euros. «Nous sommes scandalisés que l’État organise le pillage de l’entreprise», avaient réagi les administrateurs salariés du groupe. La mesure tombait au plus mal, alors qu’EDF traverse déjà une zone de turbulences : problème de combustible sur l’EPR de Taishan en Chine, nouveau report de la mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche), mise à l’arrêt prolongé de cinq réacteurs après la découverte de corrosions.

Lire aussi : EDF dans la tourmente

Les représentants du personnel d’EDF ont déclenché un droit d’alerte économique, ont-ils annoncé le 19 janvier. Une réunion entre le CSE et la direction est prévue le 4 février. «Une perte de 8 milliards d’euros signifie qu’il va y avoir des renoncements. Nous avons besoin de savoir lesquels : toucheront-ils les recrutements? L’entretien du parc nucléaire? Les investissements dans les énergies renouvelables? Nous allons poser toutes ces questions à la direction», explique M. Page Le Mérour. S’ils ne sont pas convaincus par les réponses apportées par la tête du groupe, les représentants du personnel pourront exiger une expertise comptable détaillée de la situation de l’entreprise.

Mais pour les salariés, le relèvement du plafond de l’Arenh n’est que l’arbre qui cache la jungle de l’ouverture à la concurrence du secteur de l’électricité en Europe. «Il faut renationaliser EDF, sortir du marché de l’électricité et abolir ce système concurrentiel qui a fait preuve de son inconsistance et de son inefficacité pour les usagers comme pour les salariés», clame le président du CSE central du groupe. «Nous dénonçons le marché de l’électricité», renchérit Anne Debregeas, ingénieure de recherche en économie et fonctionnement du système électrique et élue Sud Énergie à EDF.

Le marché européen en cause?

De quoi parlent-ils? En France, après 1946, toute la chaîne de production et de distribution de l’électricité était un service public assuré par EDF, entreprise d’État en situation de quasi-monopole. En 1996, l’Union européenne engagea l’ouverture à la concurrence du secteur de l’électricité avec la première directive du «paquet énergie». Trois piliers à ce texte : le libre choix du fournisseur pour les consommateurs, la liberté d’établissement pour les producteurs et le droit d’accès au réseau pour tous les utilisateurs. En France, la transposition de ce processus se fit par étapes : en 1999 pour les plus gros industriels, en 2004 pour tous les professionnels et les collectivités locales, en 2007 pour les particuliers. Plusieurs fournisseurs «alternatifs» d’électricité émergèrent : de grands électriciens comme Total ou Engie, mais aussi des start-up ou des groupes comme E.Leclerc. Ils sont une quarantaine aujourd’hui et fournissaient de l’électricité à 28,1% des particuliers fin septembre 2021 sur le marché résidentiel, selon la CRE [1]. Même si depuis le début de la crise des prix, plusieurs d’entre eux ont mis la clé sous la porte.

Selon Mme Debregeas, le système électrique, qui nécessite des investissements planifiés de très long terme et exige la coordination la plus fine des moyens de production pour équilibrer l’offre et la demande à chaque instant, ne se prête pas à la compétition entre acteurs. Ce processus de création d’un marché de manière artificielle aurait donc accouché d’un monstre : «Pour faire vivre une concurrence qui n’existait pas — de nombreux fournisseurs ne produisent pas d’électricité et disposent seulement d’un service commercial et d’un bureau de trading —, des dispositifs complètement ésotériques ont été inventés», déplore la chercheuse. Parmi ces mesures, l’Arenh, mis en place en 2010 par la loi Nome pour forcer EDF à partager sa rente nucléaire — EDF bénéficiant en effet d’un vaste parc nucléaire construit grâce à de l’argent public et amorti, qui la rend insurpassable par ses concurrents.

Autre aberration pour Mme Debregeas, les prix de gros sur le marché européen obéissent à une tarification dite au «coût marginal» [2], c’est-à-dire qu’ils «correspondent au prix du mégawattheure produit par la centrale la plus chère à un instant donné, généralement une centrale à gaz». En clair, le prix de l’électricité est indexé au prix du gaz, très volatile, et au prix de la tonne de CO2. Dans la situation d’un effondrement des prix de marché, cela peut conduire certains électriciens à vendre en dessous de leurs coûts de production, fragilisant ainsi leur situation financière et, par ricochet, leur capacité d’entretien du parc et leur capacité d’investissement. À l’inverse, dans la situation actuelle où le prix du gaz fossile et de la tonne de CO2 se mettent à flamber, c’est le prix de l’électricité en Europe qui s’embrase — «y compris dans un pays comme la France où le mix électrique est à 93% décarboné», regrette Mme Debregeas. Ainsi, la création du marché européen a rendu le prix de l’électricité extrêmement fluctuant… au grand dam des consommateurs et d’EDF.

Mécanique infernale

La réforme de 2015 du tarif réglementé de l’électricité [3] — le fameux «tarif bleu» de la majorité des particuliers inscrits à EDF —, en intégrant le prix du marché à son mode de calcul, a encore aggravé cette volatilité.

Le marché de l’électricité est un échec, insistent donc les syndicalistes. Il n’a pas tenu sa promesse de baisse des factures. «Au contraire, on a pris 50% d’augmentation du prix de l’électricité hors inflation depuis 2007, sans compter l’explosion de cette année. Des entreprises commencent à fermer parce qu’elles ne peuvent plus se payer le courant», dénonce Mme Debregeas. D’après Le Monde, 150 entreprises métallurgiques auraient coulé sans les mesures de contention des prix du gouvernement.

Il ne permet pas non plus de faire face ni aux besoins monumentaux de maintenance et de remise à niveau du parc nucléaire ni aux exigences de la transition énergétique. «RTE, dans ses scénarios, évalue le besoin en investissements pour la décarbonation de 20 à 25 milliards d’euros par an. Aujourd’hui, EDF en est à 12-13 milliards, illustre l’élue Sud Énergie. Il y a quelques années, les effectifs du centre de recherche ont été baissés au motif que les cours de l’électricité étaient bas et que les résultats du groupe étaient donc mauvais. Curieuse manière d’anticiper les besoins de recherche pour la transition!»

Par leur grève, salariés et syndicats d’EDF espèrent enrayer cette mécanique infernale. Mais M. Page Le Mérour se dit inquiet : «Maintenant que la boîte est dans le rouge, le gouvernement va sûrement nous ressortir du congélateur le projet Hercule de démantèlement d’EDF, en nous expliquant que c’est la solution pour faire face à ses difficultés financières.» Ce projet, qui consistait à scinder EDF en trois entités — une entreprise publique pour les centrales nucléaires, une autre cotée en Bourse pour la distribution d’électricité et les énergies renouvelables et une troisième pour les barrages hydroélectriques — avait été repoussé aux calendes grecques par le gouvernement en juillet 2021.

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Énergie

Le marché de l’électricité, un système hors de contrôle : Don’t look up ?

L’envolée des prix du marché actuelle est la crise la plus violente qu’ait connu ce système absurde, mais certainement pas la première !
Les prix s’envolent (comme déjà avant 2008) ? Les consommateurs trinquent.
Les prix s’effondrent ? Ce sont les producteurs qui trinquent et leurs salariés avec. C’est ainsi qu’EDF est entré dans un cercle infernal d’austérité dont on ne sort pas, avec des rémunérations bloquées et 12,6% de baisse d’effectif depuis 2014, en pleine transition écologique !

Associations de consommateurs et représentants des producteurs réclament, à mots plus ou moins couverts, la sortie du marché. Certes, il y a encore des irréductibles du marché comme la Commission Européenne ou l’ultra-libéral économiste en chef d’EDF Thomas-Olivier Léautier.

Mais aujourd’hui, même les économistes qui ont théorisé l’ouverture des marchés de l’électricité en reviennent. Le ministre de l’Économie a enfin découvert la lune à l’occasion de cette dernière crise et déclarait récemment, outré :  « Le marché unique européen de l’électricité ne marche pas, il est aberrant« .« Les Français en paient la facture d’une manière incompréhensible pour eux et totalement inefficace du point de vue économique […] Nous, en France, on s’approvisionne en électricité à partir des centrales nucléaires et de l’énergie hydraulique, donc on a une énergie décarbonée et un coût très bas, mais le marché […] fait qu’il y a un alignement des prix de l’électricité en France sur les prix du gaz ».

On ne peut mieux résumer la situation. Pourquoi les prix s’envolent alors que les coûts de production n’ont que peu augmentés ? Où est passé l’argent ?

Jusqu’à quand allons nous maintenir la tête hors de l’eau à des fournisseurs qui ne produisent pas, ne choisissent pas, ne stockent pas, ne transportent pas l’électricité qu’ils facturent ?

Combien de temps allons-nous encore accepter de perdre dans ce concours Lépine de mécanismes tous plus absurdes les uns que les autres ?

Aujourd’hui, non contents d’avoir imposé à EDF de vendre 100 TWh à ses concurrents en dessous du prix coûtant (l’ARENH), non contents d’avoir indexé les tarifs réglementés au prix de marché au seul motif de faire de la place aux fournisseurs alternatifs, l’Etat exige d’EDF qu’elle rachète sur le marché, à des prix stratosphériques, une électricité qu’elle produit pour la revendre beaucoup moins cher à ses concurrents !

Comme dans le film « Don’t look up : déni cosmique »,
va-t-on aller jusqu’à se prendre la comète, sans réagir ?

Pour SUD-Énergie, il ne s’agit pas de négocier une fois de plus la forme de la rustine mise sur un système malade à la base, ni d’en ajouter d’autres. Il ne s’agit pas non plus de s’apitoyer sur le sort d’EDF SA en donnant un blanc-seing à nos patrons qui ont accompagné cette libéralisation.

Il faut non seulement renationaliser EDF, mais surtout sortir tout le secteur électrique de la concurrence et des marchés, et revenir à un système 100% public sous contrôle citoyen.

C’est sur ces revendications que SUD-Energie se joint à l’appel du 26 janvier,  non pas simplement pour critiquer l’augmentation de l’ARENH, mais bien pour revendiquer la sortie complète du marché.

Reprenons le pouvoir à ceux qui nous mènent droit dans le mur depuis 2 décennies. Pour défendre les salariés, les usagers, le service public et notre avenir à tous.

Télécharger notre analyse et la synthèse en 2 pages.
Voir également notre dernière intervention sur Le Média & notre page dédiée à l’ouverture des marchés.

Si vous voulez participer à la réflexion et à nos actions, rejoignez-nous !

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Écologie Énergie

Tribune SUD-Energie sur la hausse des prix de l’électricité

Dans son numéro du 15 octobre 2021, le journal Le Monde a publié une tribune de SUD-Energie intitulée : « Electricité : Il est nécessaire de s’émanciper des prix de gros, très volatils et incontrôlables ».

Nous y exposons notre analyse des causes de la flambée des prix, en distinguant coût du système électrique, prix de gros et facture. Et nous concluons ainsi : « « Il est nécessaire de s’émanciper des prix de gros, très volatils et incontrôlables, qui ne peuvent servir ni à rémunérer les producteurs ni à facturer les clients. Il faudra alors admettre que le mécanisme de marché est inadapté au secteur électrique ».

La tribune est  accessible sur le site du Monde  pour les abonnés et sur notre site SUD-Energie pour tout le monde, téléchargeable ici :2021-10-15-Tribune-LeMonde-SUD-EnergiePrix-EnergieTélécharger

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Dans les Yvelines, une classe en lutte... Énergie

Centrale EDF de Porcheville : le cadre harceleur condamné à 8 mois de prison

Rappel des faits

Février 2011, le scandale explose : suite à une énième
brimade de son chef de section, une technicienne EDF aux
« Logistiques moyens », révèle aux représentant.es CGT en
CHS-CT des faits de harcèlement dont elle est victime depuis
de nombreux mois.



Par la suite, d’autres témoignages affluent, plusieurs victimes
d’entreprises sous-traitantes se déclarent. Des faits perpétrés
au début des années 2000 à l’encontre d’une toute jeune
femme de ménage saisonnière à la Centrale ressurgissent
également. Les élu.es CGT prennent la mesure de la gravité
de la situation et se rapprochent de leur syndicat et de
l’Association AVFT (Association européenne Contre les
Violences faites aux Femmes au Travail), très investie dans ce
domaine. Oui, il s’agit bien de faits qui pourraient être qualifiés
de harcèlement moral et sexuel, par le comportement inadapté
de ce cadre qui pourrait être qualifié de prédateur, pervers
narcissique.

Les élu.es CGT informent le directeur de la Centrale qui saisit
l’Inspection du Travail. Une enquête est réalisée sur place
dont les conclusions sont restituées lors d’un CHS-CT
extraordinaire en mars 2011. Les faits relevés constituent des
infractions aux articles L1152.1 (harcèlement moral) et 1153.1
(harcèlement sexuel) du Code du Travail. Par conséquent, il
est demandé à l’employeur, en application de l’article L4121.1
du Code du Travail, de faire cesser ce trouble manifeste et il
est demandé que le cadre n’exerce plus de fonction sur le site
de la Centrale EDF de Porcheville.

Le cadre est sanctionné d’une mutation à 70 kms de son
domicile, dans un poste dorénavant sans subordonné.

EDF condamnée aux Prud’hommes

L’employeur ayant failli à ses obligations de protection de la
salariée, la technicienne EDF demande réparation auprès du
Tribunal des Prud’hommes de Mantes-la-Jolie. En juillet
2014, en s’appuyant sur l’enquête de l’Inspection du Travail
ainsi que de nombreuses pièces matérialisant des
agissements répétitifs constitutifs de harcèlement moral et
sexuel, les Prud’hommes condamnent EDF au versement
d’une indemnité à la victime pour dommages et intérêts. EDF
se désistera de la procédure en appel.

La victime tient bon et malgré la souffrance engendrée elle
engage une procédure au pénal à l’encontre de son chef de
section. Une longue procédure qui aboutit à une audience
devant le Tribunal correctionnel de Versailles le 5 octobre
2021. Durant cette audience de plus de 2h30, de nombreux
témoignages étayent les propos de la plaignante et révèlent le
comportement du cadre.

Pour sa défense, le prévenu reconnaît le fait d’une altercation
avec la technicienne qu’il a enfermée à clé dans son bureau
pour une « explication musclée ». Cette situation est vécue par
la victime comme un « passage à tabac » verbal.

Le prévenu a également été confronté au témoignage écrit
d’une salariée du restaurant d’entreprise se plaignant de son
comportement inadmissible. Il dit au contraire qu’il s’agissait
d’une relation amoureuse consentie d’autant plus qu’elle a
duré 4 ans. Cette salariée, reconnue victime lors de l’enquête
de l’Inspecteur du Travail, dément formellement.

Le prévenu affirme que tout ce dont on l’accuse ne serait que
mensonges et complot… ourdi par la CGT !!! Un prévenu qui
crie au mensonge alors qu’il invente une relation amoureuse
consentie et qui ne se gêne pas de mentir au Président du
Tribunal en minorant son niveau de rémunération !!!

L’audience met en lumière la descente aux enfers subie par la
victime avec une dégradation de sa santé physique et
mentale causée par les agissements du cadre. La victime a
été reconnue souffrante d’un syndrome post traumatique sur la
base d’une expertise psycho judiciaire.

Le cadre condamné en correctionnel

En fin de journée, le Tribunal rend une décision qui dépasse
les réquisitions du Procureur. Le cadre, reconnu coupable, est
condamné à une peine de 8 mois de prison avec sursis et au
versement de 20 000 euros d’indemnisation pour la victime.
Le condamné devra également s’affranchir d’un euro de
dommage ainsi que de 1 000 euros de frais de justice au
bénéfice de la CGT, partie civile.

C’est un encouragement à toutes les femmes pour briser
le silence et dénoncer le harcèlement et les violences
quotidiennes qu’elles subissent sur leur lieu de travail (En
France, 32 % des femmes ont déjà subi du harcèlement
sexuel au travail). C’est aussi un encouragement à toutes
et à tous les militant.es syndicaux sur le terrain à se tenir
aux côtés des victimes pour fissurer les remparts du
patriarcat et l’omerta qui couvrent trop souvent ce genre
d’affaire.

On ne peut également que déplorer la lenteur judiciaire
qui alourdit le fardeau à supporter pour les victimes.

Le condamné n’ayant pas fait appel au terme du délai légal de
10 jours, le jugement est donc exécutoire.


Saint-Denis, le 20 Octobre 2021

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