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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Dans les Yvelines, une classe en lutte... Défense de nos libertés Luttes contre les discriminations Répression Violences policières

Quelles raisons de la colère ?Intervention de Solidaires 78 au rassemblement de Mantes

Nous partageons la souffrance et exprimons notre tristesse et notre soutien aux proches de Nahel, abattu froidement à l’âge de 17 ans dans des circonstances suffisamment documentées pour ne laisser aucun doute sur les intentions des policiers impliqués.


Mais il nous faut également comprendre la crise sociale profonde que ce meurtre a ouverte, crise exprimée par plusieurs nuits d’émeutes et d’affrontements, très fortes dans notre département
(commissariats, mairies, écoles, centres commerciaux…).
Contrairement à ce qui est présenté par le gouvernement et les grands médias, la jeunesse des quartiers populaire impliquée dans les destructions, pillages et attaques a une action éminemment politique. Les cibles choisies illustrent bien la
relégation, l’exclusion, la marginalisation et la paupérisation auxquelles sont promis les jeunes habitant.es de ces quartiers.

Le harcèlement policier au quotidien

Le harcèlement policier au quotidien(rappelons les 152 lycéen·nes agenouillé·es et humilié·es en décembre 2018), les choix d’orientation scolaire qui n’en sont pas, les services publics sacrifiés, les transports urbains hors de prix avec des contrôles
violents et discriminatoires, le logement dégradé, les discriminations à l’embauche, la précarité financière sont en effet le quotidien des travailleurs des quartiers populaires.

Y a-t-il une bonne façon d’être en colère ?

Les commentateurs refusent de voir que si la colère prend la forme de l’émeute, c’est parce que le cadre républicain a été laminé : l’abstention est au plus haut, les centaines de milliers de grévistes et les millions de manifestant·es opposé·es à la réforme des retraites ont été méprisé·es, les syndicats sont affaiblis par les réformes Macron, les travailleurs et travailleuses, chômeurs et chômeuses, retraité·es subissent des attaques constantes de la part du patronat et des gouvernements successifs.
D’autres commentateurs insistent sur les dégâts pour les petits ou gros commerçants et patrons, les mairies, l’État… Nous ne pleurerons pas avec les employeurs, qui versent des larmes de crocodiles après les destructions, tout en profitant allègrement de
l’exploitation des habitant·es des quartiers populaires : en usant et abusant de contrats précaires (auto-entreprenariat, intérim, CDD), de main d’œuvre sans-papiers, de salaires de misère. De même, si nous déplorons les conséquences des dégâts pour les
salarié·es travaillant dans les lieux touchés par les destructions, et nous plaçons résolument du côté de la défense de leurs intérêts, nous refusons d’opposer les différentes catégories de travailleurs et travailleuses, qu’ils ou elles y soient employé·es ou usager·ers. Les motifs de la colère sont les mêmes pour tous : nous aurions tort de séparer arbitrairement les « jeunes des
quartiers » des autres membres des classes laborieuses.
Ce sont leurs enfants, leurs voisin·es, leurs collègues,
leurs ami·es.

La répression : jusqu’où ?

Les policiers et leur hiérarchie le racontent à longueur d’antenne, lorsqu’ils sont invités sur les plateaux : ils utilisent la force de façon proportionnée.
Quiconque a mis les pieds dans une manifestation contre la réforme des retraites, contre un grand projet inutile d’aménagement du territoire (comme à Sainte-Soline, le 25 mars 2023), ou dans un quartier populaire, sait que c’est un écran de fumée, destiné à masquer la carte blanche et l’impunité dont
bénéficient les policiers, quand ce n’est pas clairement un permis de tuer.
Quelle proportion des moyens quand on envoie le RAID et le GIGN (unités d’élite spécialisées dans les prises d’otages, le terrorisme et le grand banditisme), sur des jeunes en possession de mortiers d’artifice ? Nous dénonçons l’usage d’armes de guerre contre les jeunes, la rhétorique militaire employée par
le pouvoir et par certains syndicats de policiers, les arrestations de masse et la justice expéditive et vengeresse qui sévit actuellement dans les tribunaux, où les prévenus sont condamnés davantage pour incarnation de la période de révolte que pour les faits qui leur sont reprochés.

Il est temps de nous attaquer aux racines de la crise actuelle. Pour nos organisations, il faut augmenter les salaires, abroger la réforme des retraites, désarmer la police, cesser la criminalisation et l’offensive antiterroriste sur les mouvements écologistes, et reprendre l’offensive partout : pour des salaires et des allocations suffisantes, pour la défense d’un environnement naturel vivable pour tous, pour une égalité réelle des droits, pour le respect des libertés publiques.

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Écologie Répression Violences policières

Intervention de Solidaires 78 au rassemblement de Mantes du 28 juin

Dans la continuité de la répression gouvernementale à l’encontre du mouvement écologiste, 8 personnes sont convoquées mercredi 28 juin à des auditions libres ou à des mises en garde à vue suite aux manifestations de Sainte Soline (79) en résistance à la construction de méga bassines. Bassines Non Merci, Les Soulèvements de la Terre (entre temps dissous), La Confédération paysanne, la CGT et l’Union syndicale Solidaires sont visés par ces convocations.

Depuis des années tout l’arsenal répressif est utilisé par le gouvernement particulièrement contre des militant·es écologistes : matériel militaire d’écoute installé devant le domicile d’un militant, balise GPS posée sous le véhicule d’un militant, intimidation par les pro-bassines, condamnation de plusieurs militants allant jusqu’à des incarcérations et très récemment la dissolution du collectif des Soulèvement de la Terre.

En plus de 7 autres camarades convoqués le même jour, Hervé Auguin, codélégué départemental Solidaires 79, est convoqué à la gendarmerie de St Maixent (79) le 28 juin pour une audition libre. Notre camarade est “soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de : organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique le 29 octobre 2022 à Sainte Soline (79)”.

Le gouvernement fait le choix d’interdire toute expression de celles et ceux qui défendent la planète contre les profits.

L’Union syndicale Solidaires dénonce avec force ces attaques envers les différents collectifs de défense de la nature et de l’eau, en lieu et place d’une véritable politique d’urgence pour le climat et apporte son soutien plein et entier à Hervé et à toutes et tous les réprimé·es du mouvement écologiste.

Après d’autres lois liberticides, après avoir imposé sa réforme des retraites, après la répression violente des manifestations,  il s’agit d’une nouvelle attaque du président et du gouvernement, au service des capitalistes, contre nos libertés, liberté d’expression, liberté d’association, liberté d’organisation, liberté de contester et de s’opposer.

Ces attaques s’inscrivent dans une montée de l’autoritarisme du président et du gouvernement qui s’appuient sur la police et la gendarmerie, aux ordres, soutenues et encouragées, et peut-être demain d’autres corps de l’armée.

Le mouvement social est dans le viseur du gouvernement.

Mais cet autoritarisme et cette répression ne concernent pas que le mouvement social, les morts dans les quartiers populaires, encore hier à Nanterre, ou aux frontières en sont aussi un des éléments.

Il s’agit de mettre au pas et de contrôler par la violence, l’interdiction et la peur.

Mais le gouvernement ne nous fera pas taire !

NO BASSARAN

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Défense de nos libertés Répression Violences policières

Appel pour la jeunesse populaire

La mort dramatique de Nahel à Nanterre a mis en lumière les tensions toujours très fortes dans les quartiers populaires de France qui dépassent le seul cadre des violences policières et sont liées aux injustices et discriminations subies au quotidien. Elles nécessitent une réponse politique de court et de long terme.

Nous, signataires de cette tribune, sommes convaincu-es que l’avenir de la société se joue dans la place qu’elle parvient à faire, notamment à toutes les jeunesses. Nous exigeons un plan ambitieux qui permette de sortir par le haut d’une situation que les gouvernements actuel et passés ont contribué à créer et ont laissé  dégénérer.

Une grande partie de la jeunesse subit le racisme au quotidien, victime de préjugés, de discriminations, et de violences. Un climat idéologique d’ensemble stigmatise en particulier les musulman.es ou celles et ceux qui sont perçu.es comme tel.les et notamment les jeunes. C’est cette situation-là qui ne peut plus durer.

Dans les quartiers populaires notamment, les rapports entre la police et la population, particulièrement les jeunes, sont conflictuels et discriminants. Il est prouvé, par exemple, que les jeunes hommes perçus comme arabes ou noirs ont 20 fois plus de probabilité d’être contrôlés par la police que les autres. Nous demandons l’abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par la police. Nous demandons la fin de la seule réponse répressive par la police dans les quartiers. Nous nous prononçons également pour la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits. Nous revendiquons la création d’un organisme indépendant de contrôle, en remplacement de l’IGPN, et nous sommes favorables à la création et la promotion d’une plateforme en ligne permettant de déposer images et vidéos de potentielles violences policières. Nous demandons le retour des services de prévention spécialisés avec l’embauche massive d’éducateurs et d’éducatrices de prévention (dit « de rue ») diplomé-es et formé-es pour prévenir les conflits entre jeunes, entre les jeunes et le reste de la population, et faire de l’accompagnement éducatif.

La relégation sociale de la jeunesse populaire est le résultat de politiques qui ont trop souvent oublié la jeunesse et participé à sa marginalisation. Les services publics, en premier lieu, l’Ecole, ont subi des années de suppressions d’emplois qui ont aussi touché les établissements les plus défavorisés. Derrière les discours prétendument volontaristes, l’Education prioritaire a été démantelée dans les lycées. En collège, elle a été diluée dans une série de mesures dans des politiques territoriales académiques qui ont mis à mal l’ambition initiale de l’Education prioritaire. La crise économique n’a cessé de creuser les inégalités sociales dans le pays, multipliant le nombre d’établissements qui pourraient relever des critères sociaux de l’éducation prioritaire. Et pourtant, le chantier de la révision et l’élargissement de la carte de l’Education prioritaire n’a même pas été entamé !
Les autres services publics ont aussi disparu des quartiers populaires alimentant un sentiment légitime d’abandon : comment croire à l’égalité quand des quartiers se retrouvent sans services publics ? Quand les quartiers restent enclavés faute de transports accessibles, sans médecins, sans hôpital de proximité ? Quand le logement est profondément dégradé dans ces quartiers, accentuant le sentiment de relégation ? Quand l’accès à l’emploi est plus difficile pour les jeunes de ces quartiers, comme l’ont démontré de multiples études ? Cette jeunesse se retrouve assignée à résidence sociale et géographique : c’est un renoncement mortifère pour la démocratie ! Comment ne pas voir qu’en assignant des jeunes à leur origine sociale, en enfermant cette jeunesse populaire dans des destins tout tracés, s’opère alors une rupture amère et pleine de rancœurs avec les promesses du modèle républicain ?

Les quartiers populaires ont eux aussi besoin de services publics qui permettent de créer du lien social, de la solidarité, de la proximité, de l’égalité. Ils font du commun dans une société et, plus particulièrement dans des quartiers qui n’en ont plus. L’espoir d’un avenir meilleur pour la jeunesse populaire passe par un grand plan d’investissement pour l’Ecole, les transports, le logement, l’emploi.

Les associations de proximité ont subi toutes ces dernières années les coupures de subvention, et un contrôle de plus en plus renforcé sous prétexte du respect des principes républicains.

Les moyens nécessaires doivent être attribués aux programmes de prévention et de lutte contre les discriminations dans les établissements scolaires, où des agent-es formé-es doivent servir de personnes ressources missionnées en tant que telles pour accompagner et orienter les élèves qui en sont victimes. Par ailleurs, une évaluation et une réflexion autour des programmes scolaires est nécessaire pour aboutir à une prise en compte satisfaisante de l’histoire, des études et des notions liées à l’esclavage, à la colonisation, au racisme, à l’oppression des femmes et des minorités sexuelles et aux combats divers pour l’égalité qui s’y rapportent. Une école qui promeut l’égale dignité de tous et toutes les élèves, futur-es citoyen-nes, à la préoccupation constante de garantir que ses contenus d’enseignement ne comportent ni oublis ni angles morts sur ces questions et transmettent des savoirs utiles à la compréhension des origines et des mécanismes de discriminations pour contribuer efficacement à leur disparition à plus long terme.

Le 30 juin 2023

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Un crime policier odieux et une colère légitime

Communiqué des ami·es de Maurice Rajsfus

Nahel n’est pas la victime d’un « refus d’obtempérer » mais bien celle d’une police sûre de son bon droit et agissant sur des réflexes racistes et néocoloniaux qui ne font aucun doute et, par-là même, très « explicables », n’en déplaise aux autorités et au locataire de l’Élysée qui nient en permanence ces pratiques systémiques qui gangrènent l’appareil policier.

Une fois de plus, un enregistrement vidéo amateur, réalisé par un témoin de cette scène de crime, à partir de son téléphone, a permis de mettre en déroute, presque immédiatement, les mensonges et les faux témoignages des deux policiers qui s’affirmaient en danger et en situation de « légitime défense », dans leurs premières déclarations. 

Au vu de ces images, ce sont deux policiers criminels qui devraient être mis en examen pour homicide volontaire. A savoir le flingueur, mais aussi son collègue qu’on entend, sur les enregistrements, l’inciter au tir.  

Les autorités appellent au calme, mais mobilisent par milliers policiers et gendarmes, de peur d’un embrasement dans les quartiers. Plutôt que d’apaiser, cette mobilisation policière ne peut qu’être vécue comme une provocation supplémentaire, dans ce contexte explosif de colère légitime. La situation voudrait que tout soit fait pour assurer une désescalade, mais cela a peu de chance d’advenir aujourd’hui, comme demain, sans de profondes remises en cause des comportements policiers, en particulier dans les quartiers, et l’abrogation des lois scélérates qui autorisent les policiers à ouvrir le feu.

Alors que se déroulera, dans quelques jours, la commémoration du crime d’État méconnu du 14 juillet 1953, place de la Nation, qui fit 7 morts, dont 6 nationalistes algériens ; alors que le 40e anniversaire de la Marche pour l’égalité des droits, initiée en octobre 1983 après plusieurs années marquées par des crimes racistes, sera célébrée à l’automne prochain, cet horrible tir de sang-froid nous révulse, car il montre hélas, une fois de plus, comment les contrôles et le maintien de l’ordre, dans certains quartiers, continuent de s’apparenter à un ordre colonial raciste.

Nous apportons tout notre soutien à la famille et aux proches de Nahel et resterons à leurs côtés pour que toute la lumière soit faite sur cet ignoble crime et ses raisons profondes.

Site :  www.mauricerajsfus.fr

Contact :  ami.e.s_mauricerajsfus@laposte.net

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Nahel, abattu par la police Il est temps de faire cesser l’impunité et les crimes policiers !

Communiqué de nos camarades de SUD éducation 92

SUD éducation 92 présente toutes ses condoléances à la famille de Nahel et s’associe à la douleur de toutes celles et ceux qui l’ont connu.

SUD éducation 92 partage la douleur des enseignant·e·s qui l’ont accompagné lors de sa scolarité, des personnes qui l’ont accompagné le long de sa vie qui n’était pas destinée à s’arrêter aussi brutalement, abattu à 17 ans à bout portant par un policier.

Rien ne peut justifier d’être abattu ainsi.

La mort de Nahel n’est pas une situation isolée mais démontre un problème systémique :
13 morts en 2022, déjà 3 morts en 2023 [1] ; “le nombre de tués par des tirs policiers visant des personnes se trouvant dans des véhicules a même été multiplié par cinq entre avant et après le vote de la loi de 2017” qui est venue assouplir les règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre [2].
On en voit le résultat : la police tue encore plus depuis. Il est donc urgent d’abroger cette loi.

Comme si cela ne suffisait pas, la réputation de Nahel a été salie par les mensonges véhiculés comme d’habitude par les médias dominants, qui essaient de faire croire qu’un éventuel casier judiciaire changerait quoi que ce soit à l’affaire [3].

La révolte spontanée de la jeunesse un peu partout n’est due qu’à la cécité volontaire et l’incurie organisée des gouvernements successifs face aux violences policières systémiques et l’incapacité de la justice à faire “justice”.

Qu’a-t-on appris de 2005 ? La société française ne comprenait pas pourquoi des jeunes collégiens nommés Zyed et Bouna qui n’avaient strictement rien à se reprocher se soient sentis obligés de se réfugier dans un transformateur électrique pour échapper à la police. Aujourd’hui, elle ne comprend pas pourquoi un jeune garçon de 17 ans braqué par un policier qui lui dit “Tu vas te prendre une balle dans la tête” ait tenté de fuir. On ne peut plus parler d’incompréhension, il s’agit de déni. Oui les violences policières sont une réalité, oui la police tue, et tout particulièrement dans les quartiers populaires.

Combien de morts faudra-t-il encore pour qu’une transformation des méthodes d’intervention de la police se fasse enfin ?

Combien de mutilations faudra-t-il encore pour qu’une refondation du maintien de l’ordre en France puisse avoir lieu ?

Combien de mensonges, de bavures, de délits, de crimes policiers devront-ils être démontrés par les images des passant·e·s et des citoyen·ne·s pour que cesse enfin la culture de l’impunité qui y sévit ?

Combien d’affrontements faudra-t-il pour que la force publique soit enfin mise au service des citoyen·ne·s ?

Jusqu’à quand les moyens publics seront-ils utilisés pour maintenir la coercition étatique sur des catégories de population qui font l’objet d’un traitement différencié parce que criminalisées : en fonction de leur lieu de vie, parce qu’elles sont racisées, parce qu’elles s’engagent et militent activement face aux dérives de l’État et des puissances qu’il soutient ?

La marche blanche de ce jeudi 29 juin a montré par son ampleur que cette exécution policière est l’affaire de toutes et tous. Parce que ce n’est pas la société à laquelle œuvre SUD éducation, SUD éducation 92 appelle à participer à l’ensemble des manifestations pacifiques pour dénoncer et s’opposer à cette situation, pour que justice soit faite et pour que les violences et crimes policiers cessent.

SUD éducation 92 demande en outre à la direction académique des Hauts-de-Seine de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la protection des élèves et des personnels qui signalent un danger lié aux incidents en cours dans le département.

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antifascisme Défense de nos libertés

Soutien à la LDH – « Nous continuerons »

Communiqué de presse en soutien à la LDH attaquée par Darmanin semaine dernière par les organisations (associations et syndicats) membres du cadre opposé à la loi séparatisme.

Nous continuerons !

Auditionné par la commission des lois du Sénat sur les techniques de maintien de l’ordre à Sainte-Soline, en réponse à une intervention du sénateur Bonhomme invitant à cesser le financement des associations « qui n’ont rien à voir avec l’état de droit, quoi qu’elles en disent », le ministre de l’intérieur a estimé que la subvention accordée à la Ligue des Droits de l’Homme « méritait d’être regardée dans le cadre des actions qu’elle a pu mener ».

Les dernières digues cèdent face au tournant autoritaire emprunté par le ministre de l’intérieur.

Il n’hésite plus à s’attaquer à tous les acteurs qui remettent en cause son action, jusqu’à s’en prendre à la LDH qui, depuis des décennies, combat pour la protection des droits et libertés et des valeurs démocratiques.

La Ligue des Droits de l’Homme a été créée il y a 125 ans, au lendemain de l’affaire Dreyfus, par des esprits résistants en vue de combattre l’injustice antisémite, elle a été de toutes les luttes historiques contre le fascisme, pour la laïcité, pour la garantie des libertés publiques et la reconnaissance de nouvelles. Jusqu’à ce jour, le seul régime à avoir remis en cause son existence était celui de Vichy en 1940.

L’actualité la plus récente a rappelé l’utilité de l’action de la LDH qui a, grâce à ses observateurs et observatrices, dénoncé les dérives du maintien de l’ordre et l’entrave à l’intervention des secours sur Sainte-Soline. La ligue a appelé à une désescalade de la violence, et se trouve encore à l’origine avec plusieurs organisations et syndicats, des récentes condamnations de préfectures, en raison de l’atteinte portée à la liberté de manifestation.

La LDH est à l’origine de bien des avancées du droit et des libertés avec des contentieux qu’elle a gagnés, devant le Conseil constitutionnel, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat.

Comme à son habitude, le ministre de l’intérieur ignore que le soutien financier aux associations n’implique pas que les collectivités soient en accord avec l’ensemble des revendications ou des positionnements politiques pris par l’association dans le débat public.

Une fois de plus, le ministre de l’intérieur fait preuve de défiance à l’égard du monde associatif, en insinuant qu’il faut réserver le bénéfice des subventions aux bons soldats, à ceux et celles qui feront acte d’allégeance à la politique du gouvernement, sans remettre en cause ses actions, sans dénoncer ses dérives, sans troubler l’ordre public.

La restriction des financements accordés aux contre-pouvoirs et aux associations de défense des droits humains est symptomatique du vacillement de l’Etat de droit. Les propos du ministre confirment non seulement la menace qui pèse sur le tissu associatif, en particulier depuis la mise en œuvre de la loi dite « séparatisme » du 24 août 2021, mais plus globalement sur les contre-pouvoirs et ceux qui prônent une certaine idée de la liberté, de la démocratie et de l’État de droit.

La rhétorique déployée par le ministre de l’intérieur est dangereuse et témoigne du basculement de ce dernier, et du gouvernement auquel il appartient, dans l’illibéralisme autoritaire.

Le ministre sape le fondement même de l’idée politique en disqualifiant toute opposition, la faisant désormais passer pour du “terrorisme intellectuel“. Si vous n’êtes pas d’accord avec G. Darmanin, vous êtes suspect.

Mais les tentatives de bâillonnement seront vaines car, pour reprendre les termes du Président de la LDH, « nous continuerons ».

Plus que jamais nous continuerons et agirons ensemble, contre ceux et celles qui s’en prennent au modèle démocratique, contre ceux et celles qui veulent gouverner avec et par la peur, contre ceux et celles qui entendent mettre en œuvre un projet délétère et qui génèrent eux-mêmes le séparatisme contre lequel ils et elles disent lutter, contre ceux et celles qui sont à l’origine de la mise à mal du contrat social et de la République.

SIGNATAIRES :

La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

Le Comité pour le Respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)

Anticor

FSU

Fondation Copernic

UNEF

MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

Union syndicale Solidaires

Le Syndicat de la magistrature

Gisti – Groupe d’information et de soutien des immigré·es

DAL – Droit Au Logement

Association de Travailleurs Maghrébins de France ( ATMF)

L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’ACORT)

ATTAC France

La Fédération nationale de la Libre Pensée

Greenpeace France

CGT

L’Association des Marocains en France (AMF)

Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR).

Memorial 98

Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)

Femmes Egalité

Alternatiba

Anv-Cop21

Collectif des associations citoyennes (CAC)

Utopia 56

Emmaüs France

VoxPublic

Le Comede

Groupe d’Accueil et de Solidarités (GAS)

Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé)

La Cimade

La Fédération des associations de solidarités avec tou-te-s les immigré-e-s

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Actu Solidaires 78 Agriculture antifascisme antimilitarisme Défense de nos libertés Écologie Répression

Solidaires des camarades victimes de la violence de l’État policier

Voici les interventions lues lors du rassemblement contre les violences policières du 30 mars devant la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie

Solidarité pour les proches de Serge et de blessés de Ste Soline

https://www.helloasso.com/associations/association-la-sellette/collectes/solidarite-pour-les-proches-de-serge-et-de-blesses-de-ste-soline


Déclaration de l’Union syndicale Solidaires 78

Notre Union Syndicale appelle à rejoindre les rassemblements contre les violences policières et la répression d’État partout en France.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, engage une procédure de dissolution envers « l’association » Les Soulèvements de la Terre, pilier de la résistance face aux projets écocidaires comme les méga bassines.
« Les Soulèvements de la Terre » ne sont pas une association.
C’est une coalition qui regroupe des dizaines de collectifs locaux, de fermes, de syndicats et de sections syndicales, d’ONGSs, à travers le pays.
Mais peut-être que dans sa montée d’autoritarisme actuelle, le gouvernement rêve de « dissoudre » une bonne partie de l’opposition écologique, sociale et syndicale du pays.
Celle-ci a le tort de lui faire front dans les manifs dans les quartiers, dans les campagnes, au travail et sur les piquets de grève Son régime politique semble aujourd’hui réduit à l’exercice de la matraque.

Le ministère de l’intérieur préfère ainsi s’attaquer à la résistance au glyphosate plutôt qu’aux lobbies agro-chimiques, aux paysannes et paysans solidaires plutôt qu’à l’agro-industrie destructrice de la nature, à la jeunesse écologiste plutôt qu’à l’accaparement de l’eau pour une minorité.

Deux jeunes-militants sont toujours-entre la-vie et la mort depuis la manifestation sanglante contre les méga bassines à Sainte-Soline du 25 mars. Toutes nos pensées et amitiés militantes vont à ces personnes et à leurs proches.
Ainsi qu’à toutes les autres victimes de cette violence d’État.
Nous dénonçons la répression faite à celles et ceux qui s’opposent à la privatisation de l’eau et se battent pour le bien commun.
Nous condamnons à nouveau fermement la violence déchaînée des forces de l’ordre à l’encontre des manifestantes et manifestants et exigeons que l’ensemble des violences commises par la police y compris les gardes à vue arbitraires et les entraves aux secours, fassent l’objet des enquêtes nécessaires et que leurs auteurs, autrices et responsables au plus haut niveau soient poursuivis et sanctionnés

Leurs violences policières n’entameront pas la détermination de toutes celles et ceux qui se battent pour une autre société : c’est aujourd’hui une question vitale !

Mantes, le 30 mars 2023


Communiqué des parents de Serge :

Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un “pronostic vital engagé”, suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

  • Oui, Serge est fiché “S” – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
  • Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
  • Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

Les parents de Serge
Le Mercredi 29 mars 2023


Nous ne pouvons vaincre militairement la police, soyons plus malin·gnes qu’elle

vendredi 31 mars 2023, par admin x

Malgré un bombardement médiatique intense qui suit la manifestation de Sainte Soline, visant à faire passer les 30 000 manifestant·es présents pour démonter les bassines pour des criminel·les, et les blessé·es grave pour des bêtes assoiffées de sang, l’élan d’indignation contre les violences policières et de solidarité avec les blessé·es ne retombe pas. Il faut croire que la propagande qui vise à séparer les bon·nes et les mauvais·es manifestant·es ne marche pas aussi bien que le pouvoir le voudrait.

Il faut dire que la situation ne prête pas à la sympathie avec la police ou avec l’État. Récemment, pendant le mouvement contre la réforme des retraites, nous avons connu les arrestations de masse arbitraires à Paris avec tabassage, une travailleuse de l’éducation avec des doigts arrachés à Rouen, un cheminot éborgné à Paris, des flics qui gazent des personnes sur une terrasse de bar à Lille, des blessés sur des blocages de zone industrielle à Boulogne-sur-Mer, des lycéens brutalisés… Les images tournent en boucle, et montrent le visage des chiens de garde d’un État qui n’a plus rien d’autre à proposer que des coups.

Elles font suite à une liste interminable de violences, de mutilations et de meurtres par l’État démocratique et républicain. Les militant·es écologistes, assigné·es à résidence, tabassé·es sur la ZAD, voire tués comme Rémi Fraisse, ou alors réveillé·es par le bruit des bottes à 6h par des nervis anti-terroristes comme en Limousin le 15 juin 2021. Les manifestant·es, depuis la loi travail en 2016, mutilé·es par le bras gauche de l’État, puis par la Macronie triomphante qui en est issue. Dans les cités ouvrières, par les baqueux, aux frontières par les flics de la PAF qui chassent les sans papiers, heureux de faire le plus sale travail du monde.

Alors, dans la période de crise qui est la nôtre, il est important de rappeler que l’État républicain et démocratique, et sa police, n’ont jamais été autre chose. Depuis qu’elle existe, elle mutile, tue, réduit au silence, conspire, terrorise. Ce n’est pas une affaire de bon ou de mauvais ministre ou président. Qu’il soit de gauche, de droite, nationaliste ou populaire, de l’extrême-centre, français, malgache, latino-américain ou algérien, le gouvernement déteste tou·tes les exploité·es qui refusent leur sort dans ce gigantesque camp de travail qu’est le monde capitaliste. Il défend les intérêts d’une classe au pouvoir, bien contente de vivre du labeur des prolétaires. Il n’y a pas de bonne police, ou de bon policier, car il n’y a pas de bon État. « L’État, disait un vieux révolutionnaire, ce n’est, en dernière analyse, qu’une bande d’homme armés », chargés de réprimer tous ceux qui s’opposent aux glacées du calcul égoïste du système capitaliste.

Mais aujourd’hui, il y a dans le fond de l’air un parfum de révolte. C’est celui d’un mouvement social qui déborde et devient incontrôlable. C’est celui d’une jeunesse qui refuse d’aller à l’abattoir qu’on lui promet : trimer jusqu’à crever au milieu d’un monde en ruines. C’est celui d’un soulèvement par mois sur la planète. Aucun gouvernement n’est épargné : gouvernements religieux patriarcaux, gouvernements de militaires rentiers, gouvernements progressistes arc-en-ciel et respectueux de la diversité, gouvernements d’anciens leaders de mouvements populaires, gouvernements d’autoritaires populistes décérébrés.

Revenons-en aux violences policières de l’État français. Nous sommes en train de passer de la douleur, de la sidération et de l’abattement à la colère, à l’action. Alors réfléchissons ensemble.

Nous ne pouvons pas vaincre la police sur le terrain militaire, surtout qu’elle a permis de tuer. En revanche, nous pouvons être plus malin·gnes qu’elle, ce qui, vu les argousins en face de nous, n’est pas forcément hors de portée. Dans le mouvement social, soyons mobiles plutôt que dans le face à face. Soyons à de multiples endroits plutôt qu’à un seul. Masquons-nous pour éviter les caméras ou dissimulons ceux qui passent à l’action. Ne laissons pas nos camarades se faire arrêter. Soyons solidaires avec les condamné·es et les blessé·es, moralement, financièrement, juridiquement, dans la rue. Parlons entre nous de nos expériences de répression pour ne pas faire les mêmes erreurs. Ne parlons pas aux renseignements territoriaux, qui essaient de faire copain-copine pour mieux alimenter les fiches qui serviront plus tard à nous faire tomber. Refusons de faire le tri entre les gentil·les et les méchant·es dans nos rangs, car c’est tout le mouvement social qui en sort perdant. Créons les conditions d’une incapacité de l’État à pouvoir nous réprimer, et un soutien sans faille à ceu·lles que le pouvoir condamne.

Macron et Darmanin, costard sur le dos mais sang sur les mains.

Contre la répression, solidarité !

Un des textes lu au rassemblement contre les violences policière le 30 mars 2023 à Mantes La Jolie


À propos de la construction policière autour de Serge et des autres blessés de Sainte-Soline

Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’État essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.

Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.

Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.

Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.

Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.

Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.

Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.

PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

Pour nous contacter : S.information

Des camarades du S.

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No Bassaran ! Ce n’est pas Les Soulèvements de la terre qu’il faut dissoudre : c’est la politique répressive du gouvernement !

A Mantes, rassemblement jeudi 30 mars devant la sous-préfecture à 19 h en soutien aux 2 manifestants dans le coma, aux blessé.es de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières.

Ce jeudi 28 mars, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé engager une procédure de dissolution envers « l’association » Les Soulèvements de la Terre, pilier de la résistance face aux projets écocidaires comme les méga bassines.

« Les Soulèvements de la Terre » ne sont pas une association. C’est une coalition qui regroupe des dizaines de collectifs locaux, fermes, syndicats et sections syndicales, ONGs à travers le pays. Contrairement aux fables qui seront délivrées par le renseignement intérieur pour désigner de quelconques figures dirigeantes à clouer au pilori, les Soulèvements de la Terre n’ont rien d’un groupe circonscrit et représentent après 2 ans d’existence un large réseau implanté à travers diverses régions. Mais peut-être que, dans sa montée d’autoritarisme actuelle, le gouvernement s’apprête effectivement à « dissoudre » une bonne partie de l’opposition écologique, sociale et syndicale du pays. Puisque celle-ci a le tort de lui faire front dans la rue, dans les campagnes et que son régime politique semble aujourd’hui réduit à l’exercice de la matraque.

Le ministère de l’Intérieur préfère ainsi s’attaquer aux résistant-es au glyphosate plutôt qu’au pollueurs, aux paysans solidaires plutôt qu’aux exploitants productivistes destructeurs de la nature, à la jeunesse écologiste plutôt qu’aux voleurs d’eau.

Deux jeunes militants sont toujours entre la vie et la mort depuis la manifestation sanglante contre les méga bassines à Sainte-Soline de ce 25 mars. Toutes nos pensées et amitiés militantes vont à ces personnes et à leurs proches.

Solidaires dénoncent la répression faîte à celles et ceux qui s’opposent à la privatisation de l’eau et se battent pour le bien commun.

Solidaires condamne à nouveau fermement la violence déchaînée des forces de l’ordre à l’encontre des manifestant-es et exige que l’ensemble des violences commises par la police y compris les gardes à vue arbitraires et les entraves aux secours, fassent l’objet des enquêtes nécessaires et que leurs auteurs et responsables soient poursuivis et sanctionnés.

Leurs violences policières n’entameront pas la détermination de toutes celles et ceux qui se battent pour une autre société : c’est aujourd’hui une question vitale !

Solidaires appelle à rejoindre les rassemblements de soutien qui auront lieu partout sur le territoire jeudi 30 mars à 19h.

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Fiche : La garde à vue en 10 questions

Version actualisée (décembre 2019)

Un policier ou un gendarme n’a pas tous les droits. Il peut vous demander vos papiers (c’est le relevé ou contrôle d’identité), vous emmener au poste ( c’est la vérification d’identité), vous interpeller (c’est la garde à vue).

La garde à vue est une mesure de privation de liberté prise par un officier de police judiciaire pour « maintenir à la disposition des enquêteurs une personne soupçonnée d’un crime ou d’un délit ».

Cette mesure doit constituer l’unique moyen de parvenir à certains objectifs comme empêcher que la personne ne modifie les preuves, ne fuit ou ne consulte ses complices.
Mais même en garde à vue, vous avez des droits à faire respecter, calmement et poliment (si possible) pour éviter toute accusation d’outrage et rébellion.

Plus de 800 000 gardes à vue ont lieu chaque année : chacun-e d’entre nous, dans sa vie privée ou dans son activité militante peut y être confronté-e.

On a le droit de prévenir un proche ?

Oui. C’est à l’intéressé-e d’en faire la demande : Toute personne placée en garde à vue peut, à sa demande, faire prévenir, par téléphone, une personne avec laquelle elle vit habituellement ou l’un de ses parents en ligne directe, l’un de ses frères et soeurs ou son curateur ou son tuteur de la mesure dont elle est l’objet. Elle peut en outre faire prévenir son employeur. Lorsque la personne gardée à vue est de nationalité étrangère, elle peut faire contacter les autorités consulaires de son pays. Dans ce cas, elle fournit un numéro.
Il n’y a pas d’entretien direct entre la personne gardée à vue et son destinataire, c’est le policier qui passe l’appel. Ce droit doit intervenir dans les trois heures qui suivent le placement en GAV. Dans certaines affaires, l’OPJ peut refuser, mais il doit alors en informer le procureur qui seul a le pouvoir de décider.
De plus, l’OPJ peut autoriser la personne en GAV qui en fait la demande à communiquer, par écrit, par téléphone ou lors d’un entretien, avec les personnes mentionnées ci-dessus s’il lui apparaît que cette communication n’est pas incompatible avec les objectifs de la GAV. L’OPJ détermine le moment, les modalités et la durée de cette communication, qui ne peut excéder trente minutes et intervient sous son contrôle, le cas échéant en sa présence ou en la présence d’une personne qu’il désigne.

On a le droit de garder le silence ?

Oui, on a le droit, lors des auditions, après avoir décliné son identité, de faire des déclarations, de répondre aux questions posées ou de se taire.
Il n’empêche cependant pas l’OPJ de poser les questions qu’il juge nécessaires, même si on refuse d’y répondre.
Conseil : on a tout intérêt à ne pas répondre aux questions afin de ne pas communiquer d’éléments qui pourraient être ensuite réutilisés à son encontre. C’est aussi utile pour ne pas charger involontairement une autre personne également en garde à vue… ou risquer d’être contredit par un tiers … même si cela peut allonger un peu la durée de la GAV.

Et physiquement ?

  • Le menottage n’est pas automatique. Il s’effectue lorsque la personne interpellée est susceptible d’être dangereuse pour elle-même ou pour autrui ou lorsque celle-ci est susceptible de prendre la fuite.
  • Les policiers doivent vous donner la possibilité de boire lorsque vous le désirez.. Et sauf exceptions circonstancielles, les personnes gardées à vue doivent être alimentées avec des repas chauds, aux heures normales, et composés selon les principes religieux dont elles font état ».

On a le droit à un-e avocat-e ?

0ui, c’est à l’OPJ d’informer la personne de cette possibilité. Elle peut y renoncer. Elle peut également revenir sur ce refus à tout moment. Soit le/la gardé-e à vue désigne un avocat, et alors le policier doit tout faire pour le joindre, soit il demande la désignation d’un avocat d’office. Dans ce cas, le policier doit accomplir les démarches nécessaires, mais il n’est pas responsable du résultat : c’est au Barreau de prévoir une permanence.
Si la personne en GAV a demandé que l’avocat assiste à ses auditions, la première audition, sauf si elle porte uniquement sur les éléments d’identité, ne peut débuter sans la présence de l’avocat choisi ou commis d’office avant l’expiration d’un délai de deux heures suivant l’avis adressé par l’OPJ. Si l’avocat se présente après l’expiration de ce délai alors qu’une audition est en cours, la personne peut demander à l’interrompre afin de lui permettre de s’entretenir avec son avocat pendant 30 minutes, soit l’audition continue en présence de l’avocat. Le procureur de la République peut autoriser, par décision écrite et motivée, sur demande de l’officier de police judiciaire, que l’audition débute sans attendre l’expiration du délai de deux heures. La rencontre avec l’avocat est limitée à 30 minutes. Elle doit s’effectuer en tête-à-tête, en principe dans un local réservé à cet usage.
Depuis la loi d’avril 2014, la personne gardée à vue bénéficie du droit d’être assistée d’un avocat lors de tous les interrogatoires et confrontations.
L’avocat peut être désigné par la personne gardée à vue ou par le proche qui a été prévenu lors du placement en GAV.
La personne placée en GAV peut demande à bénéficier d’un avocat gratuit, désigné par le bâtonnier.

Quelle fouille ?

Les mesures de sécurité ayant pour objet de s’assurer que la personne gardée à vue ne détient aucun objet dangereux pour elle-même ou pour autrui ne peuvent consister en une fouille intégrale. Seuls sont autorisés :
– La palpation de sécurité, pratiquée par une personne du même sexe au travers des vêtements,
– L’utilisation de moyens de détection électronique,
– Le retrait d’objets et d’effets pouvant constituer un danger pour la personne ou pour autrui,
– Lle retrait de vêtements, effectué de façon non systématique et si les circonstances l’imposent.

La Vérification d’identité, c’est pareil ?

Non, la vérification d’identité effectuée par un officier de police judiciaire (OPJ), le plus souvent au poste de police, ne peut durer plus de 4 heures. Cette mesure n’a pour seul but que de déterminer l’identité de la personne qui en fait l’objet. Il y est mis fin dès le but atteint. Il ne s’agit pas d’une garde à vue. Toutefois la vérification d’identité fait l’objet d’une procédure définie par le Code de Procédure Pénale, et garantit à la personne qui en fait l’objet le droit d’aviser une personne de sa famille.
Les policiers ont 4 heures pour établir votre identité ; au delà de ce délai, ils doivent vous relâcher ou vous placer en garde à vue.
Tous les moyens, sous réserve de leur prise en compte par la police (témoignage d’un tiers, quittance de loyer, appels téléphoniques,…) peuvent être utilisés pour établir votre identité.
En cas d’impossibilité d’établir votre identité, la police peut prendre vos empreintes et une photo, et si vous le refusez, vous risquez 3 mois de prison et 3 750 euros d’amende…

Conseils:

♦ Ne répondez qu’aux questions qui ont un rapport avec la vérification d’identité.
♦ Demandez à informer le Procureur ou toute personne de votre choix.
♦Vérifiez avant de signer le procès verbal qu’il mentionne la raison et qu’il précise que les policiers vous ont bien informé de vos droits.
♦ Ne signez le procès-verbal que si vous êtes d’accord avec son contenu.

Quelle durée de garde à vue ?

La durée de la garde à vue est de 24 heures.
Elle ne peut être prolongée jusqu’à 48 heures que si la peine encourue est d’au moins 1 an d’emprisonnement.
Pour les affaires particulièrement complexes et graves, la prolongation peut être aller jusqu’à 72 heures (voire 96 heures ou 120 heures, en cas de risque terroriste), sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD) ou du juge d’instruction.
La garde à vue démarre généralement au moment de l’interpellation.
La garde à vue entraîne des droits qui doivent être notifiés par procès-verbal immédiatement au moment du placement en garde à vue dans une langue que la personne comprend.

On peut voir un médecin ?

Oui, à tout moment au cours des premières 24 heures, on peut demander un examen médical. C’est le policier qui choisit le médecin et en attendant sa venue, la GAV se poursuit normalement. En cas de prolongation, un nouvel examen est possible.

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Guide des manifestant-es Solidaires

Qu’il s’agisse d’une manifestation intersyndicale lors d’une journée de grève, ou d’une manifestation pour le droit des femmes, des migrant·es ou encore contre le fascisme, Solidaires porte souvent une différence par rapport aux autres cortèges. Alors participer à une manifestation c’est bien, mais assurer l’apparition de notre organisation syndicale c’est important aussi. D’autant plus que cela peut être une question de sécurité individuelle et collective.

Quelle apparition pour Solidaires dans la rue ?

Le cortège de Solidaires doit être à l’image de notre syndicalisme : mixte et combatif. Notre apparition dans la rue et notre capacité à rassembler les militant-e-s et les sympathisant-e-s de Solidaires en manifestation dépendent de chacun-e. Le cortège de Solidaires doit être un espace où tou-te-s peuvent défiler en confiance selon des règles définies non pas par les autorités mais collectivement dans l’Union syndicale.

Faisons en sorte que notre cortège reflète les choix syndicaux de Solidaires :

  • Un cortège interprofessionnel : c’est l’occasion de rencontrer les camarades d’autres secteurs. Participer aux tâches techniques durant la manifestation c’est apprendre à sortir de nos syndicats respectifs et à travailler ensemble à un autre projet de société. Les victoires de demain seront le fruit des habitudes d’organisation communes prises dans la rue.
  • Un cortège mixte : contre l’invisibilisation des femmes, le cortège de Solidaires doit montrer que les femmes ont leur place dans notre syndicalisme. Soyons vigilant-e-s aux comportements sexistes dans notre cortège ! Pour cela veillons à garantir la mixité dans nos cortèges et dans les tâches d’animation, de service d’ordre…
  • Un cortège combatif : nous sommes un syndicat de lutte c’est pourquoi nos slogans, nos affiches, nos banderoles reflètent notre détermination. Il ne s’agit pas uniquement de marcher mais de porter nos revendications et notre aspiration à transformer la société.

Certes, nous connaissons davantage de manifestations paisibles que de véritables moments de tensions et on se dit souvent, à raison, que rien de particulier ne va se passer lorsqu’on s’apprête à descendre dans la rue. Pourtant ces derniers mois on a eu l’occasion de voir que manifester dérangeait encore les puissants et qu’ils ne comptaient pas toujours nous laisser défiler tranquillement : interdiction des rassemblements pour Gaza et de ceux pour Rémi Fraisse à Paris, sabotage de la manifestation à Lyon contre le congrès du FN, manifestations interdites pendant la COP21 et violences policières lors des grèves contre la loi Travail. Sans compter que le pourrissement de la situation sociale et politique peut entrainer une montée de la tension lors des manifestations et des actions collectives.

Voici donc quelques conseils à avoir en tête, avant pendant et après une manif, pour continuer à user de notre droit à occuper l’espace public et à s’y exprimer.

Avant la manifestation

Avant de vous rendre à une action collective, tâchez de vous renseigner sur les modalités prévues de l’action : certaines conduisent presque inévitablement à une intervention policière, d’autres non. Vérifiez également si Solidaires appelle à y participer et quel est le point de rendez-vous du cortège.

Dans tous les cas le cas de manifestations ou actions qui peuvent être tendues, certaines règles de base sont indispensables à suivre :

  • Prendre des papiers d’identité, de l’argent liquide et un titre de transport valide.
  • Vous habiller de manière appropriée : des vêtements pas trop amples (car trop faciles à attraper), adaptés au temps et des chaussures confortables.
  • Éviter de prendre des produits qui modifient le comportement (alcool, drogues…). En cas d’arrestation, détenir de la drogue est en soi une infraction pénale et « être sous l’emprise » de substances illicites ou d’alcool est un facteur aggravant qui peut alourdir la peine au tribunal (ex : du sursis au ferme).
  • Vérifier que l’on n’est pas en possession de couteau ou tout ce qui peut passer pour une « arme par destination » (même un tire-bouchon peut être considéré comme tel !) Il s’agit aussi d’une infraction pénale…
  • Préférer des lunettes à des verres de contacts. Certains produits comme le maquillage et les crèmes grasses peuvent aggraver les effets des gaz lacrymogènes.

Dans certaines actions, des numéros d’avocats sont distribués (« legal team ») il est conseillé de le garder sur soi, par exemple écrit sur le bras. Mais souvent, connaître le nom et le barreau (ex. Paris) suffit car c’est la police qui appelle pour nous en cas de garde-à-vue.

Lorsque l’action est susceptible de donner lieu à une intervention policière, ou lorsque l’on sait que la manifestation peut dégénérer, il est toujours utile d’avertir un-e proche ou un-e membre du syndicat, resté-e en dehors, qui peut s’enquérir de votre absence.

Durant la manifestation

Manifestez dans le cortège syndical : participer à une manifestation c’est bien, mais assurer l’apparition de notre organisation syndicale est important aussi. Cela permet aussi d’assurer collectivement la sécurité des militant-e-s et adhérent-e-s de notre organisation. N’hésitez pas à mettre des autocollants de votre syndicat : au-delà de la visibilité, cela montre à la police que vous êtes là dans un cadre collectif.

Tou-tes les militant-e-s doivent se sentir concerné-e-s par le succès de l’initiative. Il ne s’agit donc pas de déléguer à quelques un-e-s l’organisation, et de faire sa vie chacun-e de son côté. En manifestation, nous avons une responsabilité collective, et le succès ou l’échec de l’action (mener une manif jusqu’à son terme, assurer une visibilité de l’organisation et un espace sûr aux sympathisant-e-s…) dépendent de toutes et tous. Être solidaires des autres, attentifs/ves à ce qui se passe et ce qu’on fait. Cela paraît banal à dire, mais très souvent, nous nous contentons de venir passivement aux manifestations, et de suivre le mouvement.

Quand on ne sait pas quoi faire, il ne faut pas hésiter à proposer son aide aux militant-e-s que l’on voie faire des choses, distribuer les drapeaux, aider au montage et démontage de la sono, mais aussi relayer les camarades à la banderole de tête, prendre un drapeau et même (soyons fous et folles !) reprendre les slogans !

Être attentif à la sécurité de ses voisin-e-s, vis-à-vis de la circulation notamment. Une voiture qui décide de traverser un cortège, cela peut arriver très vite. Si tout le monde ne se sent pas concerné, il n’y aura pas toujours un membre du SO pour arriver à temps. C’est pour cela qu’il est important qu’il n’y ait pas de trou dans notre cortège. Quand on voit quelque chose, il est important de réagir, au moins en le mentionnant à ses voisin-e-s.

Si cela dégénère

Dans cette situation, comme dans la vie quotidienne, n’oubliez pas qu’on s’en sort mieux collectivement que tout-e seul-e. Rejoignez le cortège Solidaires si vous n’y étiez pas. Ne cédez pas à la panique, ne courez pas, mettez-vous en chaîne quand c’est possible, rendez compact le cortège et soyez solidaires entre manifestant-e-s.

Le cortège de Solidaires aura sûrement un service d’ordre identifié : écoutez leurs consignes.

Aidez à la transmission des informations dans le cortège, tout en évitant de diffuser des rumeurs. Privilégiez les informations simples à diffuser (par exemple « accélérer la vitesse du cortège »), et venant des personnes les plus au fait de ce qui se passe (souvent le SO constitué s’il y en a un).

S’il y a un SO constitué, ne pas hésiter à le seconder, par exemple si une chaîne semble tenir difficilement sous la pression d’un autre cortège.

En cas d’exposition aux gaz

  • Restez calmes, ne paniquez pas. Les effets du gaz lacrymogène peuvent durer de quelques minutes à une heure environ. Les gaz peuvent causer des troubles respiratoires qui cessent assez rapidement.
  • Ne touchez pas votre visage et ne vous frottez pas les yeux. Dirigez vous vers un endroit où il y a de l’air pur, ouvrez les yeux, allongez les bras, respirez lentement et profondément. Mouchez-vous et crachez les produits chimiques.
  • Rincez les yeux et la gorge avec de l’eau en quantité importante (sinon cela ne fait que ravivez la douleur) ou du sérum physiologique. Ceci fera passer la douleur. Pour un rinçage des yeux efficace, il faut rincer abondamment, du coin interne au coin externe de l’œil en maintenant les paupières ouvertes et en penchant votre tête ou celle de la personne atteinte vers l’arrière et légèrement du côté de l’œil que vous rincez : le but est d’enlever les agents contaminants, non pas de les diluer. En cas d’exposition très importante alertez un membre du SO : il ou elle pourra vous fournir du sérum voire du décontaminant en spray.

En cas d’interpellation

Criez votre nom et celui de votre syndicat au moment de l’interpellation. Ne résistez pas individuellement. Restez toujours calme et distant : pas de tutoiement, pas d’énervements, ne parlez que sur l’essentiel, ne répondez qu’aux questions qu’on vous pose.

Il existe plusieurs régimes légaux, suite à une « arrestation » :

La vérification d’identité

Elle a pour objet de vérifier ou déterminer votre identité, si vous ne pouvez pas immédiatement en justifier. Elle ne peut pas excéder 4 heures. Dès que votre identité est certaine, il doit en théorie y être mis fin. Elle peut se faire sur le lieu d’interpellation ou au commissariat. Vous pouvez faire prévenir une personne de votre choix.

Une « palpation de sécurité » peut être pratiquée, par un-e policier-e du même sexe que vous, mais pas de fouille.

Si l’on n’est pas mis en garde-à-vue, demander une copie du procès verbal (PV) de vérification d’identité. Il ne faut signer que si l’on est d’accord avec ce qui figure dans le PV. Sinon, rajouter ou modifier, et mettre un trait à la fin s’il reste du blanc sur la page. Si on est maltraité pendant le contrôle, il faut absolument le faire figurer sur le PV.

La garde à vue

Pour plus de détails, reportez-vous à la fiche de Solidaires ou au « Guide du manifestant arrêté » (édition 2013) du Syndicat de la Magistrature. Mais quelques éléments essentiels :

  • La durée de la garde à vue est de 24 heures. Elle ne peut être prolongée jusqu’à 48 heures que si la peine encourue est d’au moins 1 an d’emprisonnement.
    Toute personne placée en garde à vue peut, à sa demande, faire prévenir, par téléphone, une personne avec laquelle elle vit habituellement ou l’un de ses parents en ligne directe, l’un de ses frères et sœurs… Elle peut en outre faire prévenir son employeur. Il n’y a pas d’entretien direct entre la personne gardée à vue et son destinataire, c’est le policier qui passe l’appel.
  • On a le droit, lors des auditions, après avoir décliné son identité, de se taire. Ce droit doit être notifié à la personne en GAV. Il n’empêche cependant pas l’Officier de police judiciaire de poser les questions qu’il juge nécessaires, même si on refuse d’y répondre. On a tout intérêt à ne pas répondre aux questions afin de ne pas communiquer d’éléments qui pourraient être ensuite réutilisés à son encontre ou contre d’autres manifestant-es.
  • On a le droit à un-e avocat-e : c’est à l’OPJ d’informer la personne de cette possibilité. Elle peut y renoncer. Elle peut également revenir sur ce refus à tout moment. Soit le/la gardé-e à vue désigne un avocat, et alors le policier doit tout faire pour le joindre, soit il demande la désignation d’un avocat d’office. Dans ce cas, le policier doit accomplir les démarches nécessaires, mais il n’est pas responsable du résultat : c’est au Barreau de prévoir une permanence. En attendant, la GAV se poursuit normalement.
    L’avocat intervient dès le début de la GAV, puis dès le début de la prolongation. Si la personne a renoncé à ce droit au début de la GAV, en clair s’il a raté le coche, il ne pourra réclamer un entretien immédiat. Et ne pourra user de ce droit jusqu’à la prochaine prolongation éventuelle.
    La rencontre avec l’avocat est limitée à 30 minutes. Elle doit s’effectuer en tête-à-tête, en principe dans un local réservé à cet usage.
    La personne gardée à vue bénéficie désormais du droit d’être assistée d’un avocat lors de tous les interrogatoires et confrontations.
  • A tout moment au cours des premières 24h, on peut demander un examen médical.

Et après la garde à vue ?

Plusieurs solutions :

1/ Vous sortez libre du commissariat,

2/ Vous sortez libre du commissariat avec une convocation devant le Tribunal,

3/ Vous êtes « déféré au Parquet » : après avoir été transféré au Palais de justice, vous rencontrerez le procureur de la République :

  • Celui-ci pourra vous convoquer à une audience quelques jours plus tard devant le Tribunal et vous sortirez libre du Tribunal.
  • Si vous avez reconnu les faits, le procureur pourra vous proposer de « plaider coupable » (CRPC). Il vous proposera une peine que vous pourrez accepter ou refuser avec votre avocat.
  • Le procureur pourra également désigner un juge d’instruction. Après un entretien avec un avocat, vous serez alors présenté à ce juge d’instruction qui pourra envisager avec le Juge des libertés et de la détention (JLD), votre placement sous contrôle judiciaire ou votre placement en détention provisoire.
  • Le procureur pourra décider de vous faire passer en « comparution immédiate » : vous serez alors jugé dans quelques heures par le Tribunal après vous être entretenu pendant quelques minutes avec un avocat…
  • Vous pourrez accepter d’être jugé immédiatement ou vous pourrez demander un délai pour préparer votre défense avant d’être jugé. Dans les deux cas, vous pouvez ressortir libre ou bien être placé en détention… La comparution immédiate est rarement un bon calcul.
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