L’annonce faite par le président de la République le 13 avril dernier lors de son allocution de procéder à une réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai a soulevé l’incompréhension et l’indignation chez les personnels.
Le patronat s’est déclaré “satisfait” : cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école, s’est félicité un porte-parole du Medef. Mais l’école n’est pas la garderie du MEDEF !
Alors que le pays affiche toujours chaque jour plusieurs centaines de contaminations et de décès liés à l’épidémie de Covid-19, il faudrait remettre en contact des milliers d’élèves, d’enseignants, de personnels et de parents en rouvrant les écoles, sans garanties de sécurité supplémentaires par rapport au moment où la décision de fermeture a été prise, et sans même savoir si ceux qui ont été malades sont durablement immunisés ?
Le 12 mars dernier, le président avait annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires pour “protéger les enfants” et “réduire la propagation du nouveau coronavirus”. Mais désormais le 11 mai, les enfants ne seraient plus à protéger et on pourrait de nouveau favoriser la propagation du virus, en réduisant à néant l’effort consenti par l’ensemble de la population ?
Même le Président du Conseil national de l’ordre des médecins le dit : “il n’y a pas d’explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier”. Selon ce médecin, “déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation”.
Comment comprendre que les lieux accueillant du public restent fermés alors que les établissements scolaires devront rouvrir ?
Comment n’y aurait-il pas de contamination dans des écoles, des collèges ou des lycées quand il y en aurait dans un restaurant avec 30 adultes ?
La décision présidentielle ne se base sur aucun plan concret de lutte contre la maladie : elle a été énoncée comme le fait du prince, et tout le système doit désormais trouver des modalités pratiques pour la rendre effective, malgré son manque de pertinence scientifique.
Pour SUD Education 78 cette décision est inacceptable !
SUD Education 78 refuse que la sortie du confinement se fasse sur une base aussi arbitraire, en mettant en danger la vie des personnels et en favorisant un redémarrage de la contamination. L’administration a l’obligation d’apporter toutes les garanties en matière de protection de ses agents et des élèves. SUD Education 78 exige avant toute reprise de l’activité que la sortie de crise sanitaire soit clairement vérifiée et que l’Education Nationale soit en mesure de fournir les garanties nécessaires en matière de conditions de travail et de sécurité (distances, capacité à faire respecter les gestes barrières, dépistages, désinfection, matériels de protection).
Notre département est touché par le COVID-19 depuis plusieurs semaines maintenant. Nous vivons une crise sanitaire sans précédent qui oblige l’ensemble des personnels hospitaliers, sociaux et médico-sociaux à s’adapter à des conditions de travail inédites.
Sur le département des Yvelines, les hôpitaux de Poissy, Mantes la Jolie et Versailles sont les sites “références” dans la gestion de la crise COVID-19. Mais les autres établissements de santé sont également répercutés puisqu’ils accueillent les patient·e·s qui viennent des établissements références débordés ou qui restent dans leur établissement ne pouvant être transférés. En effet, le nombre de décès de résident.es d’EHPAD et du médico-social augmente dangereusement, au sein de leur propre structure d’accueil, ce qui a nécessité l’ouverture d’unités dédiées COVID dans des hôpitaux pourtant de 3ème ligne, sans l’aide des plateaux techniques dont disposent les gros hôpitaux.
Le rapport aux soigné·e·s et résident·e·s se fait en mode dégradé :
Les EHPAD sont au confinement total, laissant les résident·e·s sans visites physiques, même si les vidéotéléphones pallient marginalement cet isolement.
Dans les établissements sociaux et médico-sociaux, là aussi l’ensemble du travail a été réorganisé. Les externats sont fermés, pourtant il est demandé aux personnels (AMP, Educs Spé…) de venir travailler tous les jours pour faire du rangement, du ménage et autres tâches qui ne nous semblent pas indispensables au point de rompre le confinement.
Les visites à domicile se font sans application systématique des mesures barrières (Formation, EPI, gel…) pour protéger le visiteur et visité. Et plus grave, pour les patient.es fragiles, les intervenant.s ne sont pas dépisté.es du COVID19. Il serait adapté que les intervenant.es dans des milieux confinés, en contact avec à des personnes fragiles ou contaminées, soient suivi.es par leur médecin du travail.
Aujourd’hui, nous constatons encore une pénurie affligeante de matériels pour tout le personnel du sanitaire et du médico-social : masques, lunettes de protection, sur-blouses, tests sont en nombre restreint et distribués au compte-goutte. Il y a également un manque de matériel médical (pousse seringue, respirateur, etc…).
A trop tirer sur la ficelle, elle cassera, les équipes soignantes commencent à fatiguer physiquement, mais aussi et surtout psychologiquement. Les patient·e·s très lourd.es, nécessitent une prise en charge très longue.
Malgré la mise en place de cellules psychologiques, nous commençons à voir certain·e·s de nos collègues sombrer dangereusement.
En tant que représentant de l’Etat, nous vous demandons expressément de faire remonter aux pouvoirs publics, cette alerte du personnel soignant qui sature et fait les frais, comme toute la population aujourd’hui, des différentes politiques d’austérité de l’Hôpital et de l’ensemble du secteur de la santé.
Aussi, si des efforts sont à consentir par l’Etat, ils doivent être concentrés sur la prise en charge de cette pandémie, par exemple ;
Nous faisons le constat que l’Etat a failli par son manque d’anticipation pour faire face à une pandémie, en affaiblissant toutes les structures d’accueil, notamment le nombre de lits en réanimation.
Nous finissons ce courrier par une boutade qui fait référence aux termes martiaux du Président ; guère de moyens humains, guère de matériels, guère de lits, guère de reconnaissance financière pour les premiers de corvée.
Les meilleurs stratèges sont ceux capables d’anticipation. Il est grand temps de remettre l’Hôpital public et la santé publique au cœur des investissements financiers et humains à venir.
Nous vous remercions de toute l’attention que vous porterez à notre courrier, et vous prions de recevoir, Monsieur le Préfet, l’assurance de notre détermination à nous battre pour sauver le plus de vies possibles. En espérant pouvoir compter sur vous.
La crise sanitaire que nous vivons actuellement agit comme un révélateur
Comment ne pas s’indigner de la duplicité du discours gouvernemental ? Celui-ci feint de découvrir l’importance des services publics, alors qu’il en a réduit l’efficacité par ses politiques d’austérité. Il vante la solidarité en temps de crise, alors qu’il a volontairement affaibli notre système de protection sociale (financé par le travail) en allégeant les cotisations salariales.
Dans ce contexte, nous nous alarmons tout particulièrement de la situation dans la santé et le médico-social. Les hôpitaux en sont à lancer des appels aux dons pour avoir des masques, et de nombreuses structures (ambulanciers, maisons de retraite, centres d’hébergement, foyers liés à l’aide sociale à l’enfance) n’en ont pas, ou pas en nombre suffisant. Partout le personnel manque, alors que le nombre de malades augmente, y compris parmi les hospitalier.ières.
Le gouvernement favorise l’activité économique plutôt que la prévention des risques dans les entreprises. Nombre de salarié.es continuent à travailler dans les Yvelines sans qu’il n’y ait de mesure de confinement stricte suite à des contacts avec des cas avérés de contamination. Les instances représentatives du personnel, quand elles existent dans l’entreprise, ne sont pas systématiquement prévenues des contaminations de salarié.es et ne peuvent donc imposer à l’employeur son obligation de garantir la santé mentale et physique de son personnel. Dans le commerce de l’alimentation, notamment, les vendeurs.euses et caissiers.ières sont directement confronté.es à la propagation du virus. Sans matériel de protection personnelle (masque, gants, lunettes, gel…), les gestes barrières ne suffisent pas à se protéger efficacemment.
Nous dénonçons la logique du gouvernement qui préfère rassurer les actionnaires plutôt que de réduire l’activité aux seules professions vitales et nécessaires en temps de crise. La double injonction « restez chez vous » mais « allez travailler » est incompréhensible et intenable.
L’épidémie prend de l’ampleur, et nous appelons les salarié.e.s des secteurs non cruciaux à se mobiliser pour faire respecter leurs droits et leur santé, et donc exiger la fermeture des activités non essentielles. Comme en Italie, la cessation de la production doit permettre d’éviter une sur-contamination et un engorgement des hôpitaux. Les salarié.es ne doivent pas être doublement victimes de l’urgence sanitaire, et ils doivent obtenir la garantie d’un maintien total des salaires (primes comprises et autres participation et intéressement).
La loi d’urgence sanitaire est lourde de dangers pour les droits de tous les salariés. Nous dénonçons la possibilité d’agir par ordonnance pour le gouvernement, sans instances de contrôle, et l’opportunité offerte aux employeurs de déroger au droit applicable en matière de prise des congés payés, de temps de travail, de temps de repos…
Ces mesures toucheront en premier lieu les femmes et les précaires (caissières, aides à domicile, livreurs, personnel de santé ou du médico-social). C’est d’autant plus inacceptable que la société en temps de crise repose en grande partie sur leur dévouement et leur professionnalisme.
Nous demandons que les mandaté.e.s syndicaux.ales (notamment les élu.e.s CHSCT et CSE) puissent se déplacer (bien sûr dûment équipé.e par l’employeur de protections individuelles) dans tout le périmètre de leur mandat, pour échanger avec des salarié.e.s souvent inquièt.e.s et faire respecter le droit du travail ainsi que les conditions d’hygiène et de sécurité.
Nous nous inquiétons également des dérives en termes de libertés publiques. Nous alertons sur les mesures répressives visant uniquement la population, alors que nombre d’entreprises mettent la pression pour que les salariés retournent travailler sur site, notamment dans la métallurgie. Nous sommes dans une région où la crise du logement sévit depuis des décennies et conduit des dizaines de milliers de Francilien.nes à vivre dans des logements trop petits (et trop chers !) voire parfois insalubres. Parce que la solidarité ne s’arrête pas à la porte des lieux de travail, nous demandons au préfet la mise à l’abri sécurisée (y compris en termes de santé) de toutes personnes et familles en précarité (sans logement, migrants, habitants des bidonvilles…), en réquisitionnant si nécessaire, et en les dotant de bons d’alimentation.
Dans la Fonction Publique, nous constatons une situation administrative ubuesque qui pousse par exemple les enseignants à assurer une « prétendue continuité pédagogique » alors que les conditions ne sont manifestement pas réunies pour télétravail. L’accueil des enfants de soignant.e.s dans les établissements scolaires l’est encore trop souvent sans le respect des règles d’hygiène élémentaire : absence de désinfection régulière des locaux et du matériel, de mise à disposition de savon liquide, serviettes en papier à usage unique, gel hydroalcoolique. Nous rappelons que c’est l’impératif sanitaire qui doit primer sur tout et partout. Nous demandons par ailleurs que soit prise en considération la situation des CDD dans la FP qui risqueraient de perdre leurs droits du fait de la situation de confinement (pas de renouvellement de contrat), de même que pour les contrats précaires du privé.
Les suspensions de la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage, du projet de réforme des retraites, du jour de carence en cas d’arrêt maladie vont dans le bon sens, mais il convient d’aller plus loin en les retirant purement et simplement.
Trappes, le 26 mars 2020
*qui ont également demandé par courrier ce jour une téléconférence sous l’égide du Préfet associant La Direccte, les organisations syndicales et les organisations patronales.
L’Union syndicale Solidaires est composée de syndicats départementaux des Yvelines. Elle existe depuis 2003 mais a des racines bien plus anciennes dans le syndicalisme.
Elle défend les travailleurs et les travailleuses, quelle que soit leur origine et leur culture, et travaille avec les organisations de jeunes, de chômeur et chômeuses, de paysans, d’habitants.
Les syndicats membres de l’Union syndicale Solidaires présents dans le département :
Le 19 novembre 2019 Sud Santé 78 était invité pour participer au point concernant le malaise de l’hôpital public, sur le plateau du journal de TV fil 78.Veuillez trouver ci-dessous le lien vers ce journal. https://m.youtube.com/watch?feature=youtu.be&v=5uFI2yUND4Y
COVID-19 : un accident du travail/de service ou une maladie
professionnelle ? Les stratégies individuelles et collectives à
développer
De
nombreuses équipes syndicales s’interrogent sur l’attitude à avoir face
à des collègues de travail qui tombent malades après avoir été
contaminé·es par le coronavirus. Ces arrêts de travail peuvent-ils être
considérés comme un accident du travail1/de service ou une maladie
professionnelle ?
La question est totalement légitime pour des salarié·es contraint·es de
continuer à exercer leur activité et qui craignent d’être contaminés
alors que le reste de la population est confinée à domicile pour éviter
la propagation de l’épidémie. Le ministre de la Santé a d’ores et déjà
annoncé pour les soignants qui tombent malades que « le coronavirus sera
systématiquement et automatiquement reconnu comme une maladie
professionnelle », il faudra que cela soit confirmé par les faits, mais
qu’en sera-t-il des autres travailleuses et travailleurs ?
Pour répondre à ces questions il faut se reporter aux textes qui
encadrent les notions d’accident du travail/de service et de maladie
professionnelle et déterminer ensuite une stratégie.
A partir du lundi 30 mars à 9H00, l’Union syndicale Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical le 0 805 37 21 34.
Alors que cette classe politique ne pense qu’à sauver le capitalisme,
pour les milliers d’adhérentes et d’adhérents de notre Union syndicale,
l’heure est à la protection de la santé et la vie des travailleurs et
travailleuses. Dans de trop nombreux secteurs, les patron-ne-s refusent
de fermer les lieux de travail sous la pression du gouvernement. Dans
les secteurs qui doivent continuer à fonctionner pour lutter contre la
pandémie, cela ne peut se faire sans respecter les droits des
salarié-es ! Le gouvernement a pris des ordonnances le 27 mars,
restreignant particulièrement les droits des travailleurs-euses quant
aux congés, RTT, à la durée du temps de travail notamment. L’Union
syndicale Solidaires met tout en œuvre pour aider les salarié-es, les
chômeurs/ses, les étudiant-es à faire valoir leurs droits, et met à
disposition un numéro d’appui syndical animé par des militant-es de tous
les secteurs. Ce numéro, pour être accessible à toutes et tous, prend
la forme d’un “numéro vert”, gratuit depuis un téléphone fixe ou
portable.
L’Union syndicale Solidaires est composée de fédérations et syndicats
nationaux, et d’Unions locales et régionales. Elle existe depuis 2003
mais a des racines bien plus anciennes dans le syndicalisme.
Elle défend les travailleurs et les travailleuses en France, quelle
que soit leur origine et leur culture, et travaille avec les
organisations de jeunes, de chômeur et chômeuses, de paysans,
d’habitants.
Elle entretient des relations fraternelles avec de nombreuses organisations syndicales et d’associations à l’étranger pour faire vivre la solidarité internationale.
Communiqué de presse de l’Union Départementale Solidaires des Yvelines, le 20/03/2020
Solidaires 78 et SUD Santé Sociaux 78 sont et seront entièrement mobilisé·es auprès de l’ensemble des personnels de l’Hôpital. Nous continuons de revendiquer des effectifs et des lits supplémentaires, des moyens matériels et 300€ d’augmentation pour l’ensemble du personnel. Nous n’avons que faire de quelques primes.
De plus, nous exigeons que toute contamination en lien avec l’activité professionnelle soit reconnue comme accident du travail.
Parce que la prévention est essentielle, au-delà du secteur hospitalier, nous exigeons que :
les salarié·es soient dispensé·es des tâches non urgentes ou non indispensables par l’arrêt immédiat des activités non indispensables et que les mesures de chômage partiel soient étendues à tous et toutes ;
le maintien de la totalité des rémunérations pour tout le monde : salarié·es du privé et du public, y compris ceux et celles en sous-traitance, intérim, intermittence, contrats à durée déterminée ou vacataires, agent·es public·ques contractuel·les, ainsi que celles et ceux en auto-entreprenariat ;
les droits des chômeurs et chômeuses soient prolongés ou accordés pour ne pas se trouver sans ressources ;
l’interdiction de licenciements soit mise en place ;
les salarié·es qui travaillent dans les secteurs indispensables soient protégé·es correctement ;
la suspension des loyers et des factures pour tous ceux et celles qui en ont besoin ;
la réquisition de logements vides ou utilisés à des fins spéculatives de type Airbnb.
tous et toutes soient protégé·es, y compris les plus fragiles et précaires, sans domicile, personnes migrantes…
pour que la crise sanitaire ne se transforme pas en désastre social !
Aujourd’hui, les hôpitaux Yvelinois font face à une crise sanitaire sans précédent. Les patient·es touché·es par le COVID-19 affluent en masse, même si le pic de l’épidémie est attendu d’ici une à deux semaines. Les hôpitaux s’adaptent comme ils le peuvent, méthodiquement, grâce aux agents de l’Hôpital, Directions comprises, qui puisent dans leurs réserves d’énergie, ce qui est à saluer. Une fois de plus, l’ensemble du personnel hospitalier répond présent, malgré les conditions de travail dégradées et cela depuis plusieurs années. Heureusement, l’Hôpital, garant d’un service public, a résisté aux ministres de la casse de la santé publique : Bachelot, Touraine et Buzyn (à noter que cette dernière a su flairer la sortie de crise…).
L’organisation des services d’urgences sanitaires va reposer essentiellement sur un personnel sensible à la continuité du service public. Mais le manque d’anticipation du gouvernement se révèle aussi par la pénurie sur les Yvelines de produit réactif servant à détecter le COVID19. Plus aucun dépistage possible à ce jour. Livraison prévue en début de semaine, paraît-il…
La guerre ? Avec quelles troupes et quels équipements ?
Pour faire la guerre, il faut des troupes et pourtant l’hôpital « de campagne » de Versailles appelle à l’aide sur les réseaux sociaux pour obtenir du renfort de personnels….
Pour accueillir dans les meilleures conditions les malades d’établissements débordés, c’est un service désaffecté au Centre Hospitalier de Plaisir qui va rouvrir pour des patients de Versailles. Mais dans l’obligation de travailler sur un régime journalier de 12 heures, les agents vont flirter avec la fatigue chronique. C’est l’hôpital de Meulan qui récupère les interventions chirurgicales de Poissy ; Meulan, qui pour rappel, depuis quelques années, a dû résister fermement pour garder sa réanimation et s’est fait amputer son service d’oncologie. Les blocs opératoires sont fermés, sauf pour urgences vitales, afin que les salles de réveil puissent accueillir les patient·es contaminé·es.
Que penser de certains établissements sociaux et médico-sociaux qui ne prennent pas au sérieux l’épidémie ? Leur personnel se plaint du manque de protection contre les projections de bave, postillons et autres vecteurs de maladie. Telle la Croix Rouge sur les Yvelines qui n’informe son personnel que le dimanche soir de la fermeture de l’Externat. Comble du manque de respect des consignes de confinement, une fois l’Externat fermé, le personnel devait être redéployé pour des visites à domicile, sans aucune protection (masque, gants, SHA – Savon Hydro Alcoolique) alors qu’il y a un cas avéré de contamination. Et pourtant, pour le gouvernement, seuls les pique-niques étaient jugés irresponsables le week-end passé…
Qu’en est-il de la prévention des risques d’être contaminé par le COVID 19 pour le personnel hospitalier ? Le manque de masques au niveau national, fait que la distribution est contrôlée et priorisée, même pour le personnel. Certains distributeurs de SHA sont vides. Les matériels médicaux (pousse-seringue, et tout matériel nécessaire à la bonne prise en charge du patient) sont en rupture de stock. Devra-t-on sortir les vieux brancards obsolètes comme dans les Hôpitaux italiens ? Les risques s’aggravent pour toutes et tous, patient·es et soignant·es. Pour toute l’équipe hospitalière, le télétravail n’est naturellement que peu adapté…
L’argent : le nerf de la guerre
Bref, nous payons aujourd’hui les conséquences des politiques désastreuses sur la santé depuis plus de 20 ans.
En 20 ans, ce sont 100 000 lits fermés, des hôpitaux de proximités fermés, des suppressions de postes et de services à la pelle. La crise d’aujourd’hui nous rappelle à quel point la santé ne peut être une marchandise, mais un bien commun pour toutes et tous, avec un maillage territorial pour un accès aux soins partout.
Les ARS, conseils départementaux et préfectures doivent rappeler aux employeurs leurs obligations en matière de protection de leurs salarié·es (confinement à domicile, fourniture de protections..). Parce que malheureusement l’activité économique continue, des élections municipales sont maintenues alors que l’important devrait être de ne pas saturer les Hôpitaux, de ralentir une pandémie qui s’accélère.
Le gouvernement sermonne et s’attaque aux libertés individuelles, il sanctionne. Mais ne se remet pas en question. Il continue par un déploiement de 100 000 policiers et militaires qui seront sans doute un nouveau vecteur de contamination.
L’énergie déployé aurait dû privilégier le soutien des salarié·es pour réussir le confinement, stopper la marche économique délirante. Mettre des moyens coercitifs pour obliger les enseignes d’alimentation à protéger leurs vendeurs et vendeuses.
Comment Macron peut-il considérer le personnel soignant comme des héros, alors que sa police nous gazait il y a encore un mois lorsque nous réclamions justement les moyens qui nous font défaut aujourd’hui. Le gouvernement va devoir rendre des comptes sur les économies réalisées qui nous conduisent dans cette situation aujourd’hui.
La population peut compter sur nous,
pouvoir compter sur le président et ses semblables reste à prouver.
Les ministres et les patrons qui cassent l’hôpital public et veulent continuer à faire travailler les salarié·es non indispensables sont des irrésponsables, vis à vis de ces salarié·es et de toute la population. Ils devront eux aussi rendre compte.
La santé de l’ensemble de la population, sans restriction,
et les droits n’ont pas à être sacrifiés dans une situation d’exception.
Une fois sortie de cette crise, c’est bien l’ensemble du système qui nous y a conduit qu’il faudra changer, pour qu’il réponde aux urgences sociales, économiques, démocratiques et écologistes.
Toutes et tous ensemble, il nous faudra imposer un autre avenir.
A l’appel de Union syndicale Solidaires, Solidaires 78, FSU 78,
APEIS, ATTAC, Comité national CGT Privés d’emplois et précaires, DAL,
MNCP
et du Front Social 78 avec des militants de Solidaires, CNT, CGT Educ, FO, France Insoumise, NPA Yvelines
et avec la participation de SUD Poste 92. Toujours mobilisé contre les
restructurations de la Poste et contre la répression antisyndicale.
Animé par des slogans tels que « nous ne sommes pas de la chair à
patrons », « séparation du MEDEF et de l’Etat », le cortège était très
revendicatif. C’est la troisième année qu’une unité syndicale et
associative appelait à préparer cette prérentrée de luttes, face à ceux
qui donnent le « la » aux gouvernements successifs. Les ordonnances aux
connotations anti-démocratiques et les lois « travail » passées en
force, risquent de donner des effets de plus en plus dévastateurs et
sont des attaques directes contre les travailleuses et travailleurs.
Aujourd’hui, la convergence des luttes est plus que jamais indispensable
pour construire un rapport de force face aux réformes envisagées par
cette « alliance » patronale-gouvernement.
Les interventions de militants :
François Hébert de la FSU 78 défend le service public de l’éducation et
réagit fermement contre la privatisation de la restauration des
collèges des Yvelines,
Marie Huiban du DAL appelle à militer contre la marchandisation du
logement social et contre la loi Elan (loi logement 2018) aux mesures
anti-pauvres, le DAL prépare également les élections des représentants
des locataires HLM pour cet automne.
et Annick Coupé d’Attac dénonce les politiques fiscales perverses
contre l’emploi, notamment la redistribution cette année, aux
entreprises, du Crédit Impôt Compétitivité Emploi et la suppression des
cotisations patronales des heures supplémentaires.
Rendez-vous l’année prochaine, même lieu, fin-août, toujours dans la
convergence des luttes, pour bloquer cette assemblée de ploutocrates et
ce n’est pas la pluie qui tombera mais belle et bien la foudre des
travailleuses et des travailleurs, chantant la Varsovienne et en colère
contre le MEDEF.
O frères, aux armes, pour notre lutte
Pour la victoire de tous les travailleurs
O sœurs, aux armes pour notre lutte
Pour la victoire de toutes les travailleuses
Les profiteurs vautrés dans la richesse
Privent de pain l’ouvrier affamé.
Ceux qui sont morts pour nos grandes idées
N’ont pas en vain combattu et péri.
Contre les richards et les ploutocrates.
Contres les rois, contre les trônes pourris,
Nous lancerons la vengeance puissante
Et nous serons à tout jamais victorieux.
Pour Solidaires 78 Merci à Sylvia pour cet excellent reportage vidéo