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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Collectivités territoriales Défense de nos libertés En grève ! Secteur de la culture Traçage

Grève 1er décembre contre le passe sanitaire dans les établissements culturels

L’appel à la grève lancé par SUD CT et SUD Culture Solidaires contre le passe sanitaire dans les bibliothèques et les établissements culturels a été un franc succès.
Après les journées de mobilisation réussies des 1er et 13 octobre et du 10 novembre la lutte continue : appel à la grève le 1er décembre !.

CONTRE LE PASSE SANITAIRE DANS LES ÉTABLISSEMENTS CULTURELS : TOUTES ET TOUS EN GRÉVE LE 1er DÉCEMBRE ! communiqué SUD CNT

Soutenez la lutte des bibliothécaires pour un accès libre aux lieux de culture signez signez la pétition : pour une bibliothèque accessible à tous

Tous nos articles sur les bibliothèques

Voire également :
Site internet du collectif “bib sans pass” :
https://bibsanspass.wixsite.com/website

Facebook des “bibliothécaires mobilisés” :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100072673625656

Compte Instagram : @Bibpourtous :
https://www.instagram.com/bibpourtous/

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Agriculture Seule la lutte paie !

SUD Rural Territoires – La lutte paie !!!!

L’Etat met fin à son projet contesté de vente du domaine de Grignon,qui accueille l’école d’ingénieurs agronomes AgroParisTech, au promoteur immobilier Altarea Cogedim !!!

C’est une victoire pour les opposants à ce “grand projet inutile !”. Les étudiant-es AgroParisTech, soutenues par les organisations syndicales de l’INRAE et du ministère de l’agriculture ont menée un combat exemplaire à base d’occupation, de barricades et d’apprentisage de l’autogestion !!

L’Etat avait décidé de vendre le campus AgroParisTech-INRAE de Grignon au groupe immobilier Altarea Cogedim. Ce projet, basé sur la spéculation et la plus-value immobilière par le logement a été vaincu par la mobilisation sociale !!!

L’Etat doit maintenant abandonner toute privatisation du domaine national de Grignon. Il doit le mettre à disposition d’un grand projet ambitieux pour accompagner la transformation de notre agriculture et de notre alimentation en tenant compte du changement climatique et de la protection de la biodiversité.

Sud rural territoires salue cette victoire du mouvement social qui montrent bien que la lutte pour la protection de la biodiversité dépend d’avantage de notre mobilisation que des discussions de nos dirigeants. Le triste exemple de la COP 26 nous montre que le changement ne pourra s’imposer que par nos luttes !!!!!

Documents à télécharger

(SUD Rural Territoires) La lutte paie !!!!

Contact

Tél : 07 69 71 60 23
Email : sud-rural@agriculture.gouv.fr

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Les AESH grévistes du 78 à la radio

Après celles des 8 avril et 3 juin dernier, ce 19 octobre 2012,se déroulait la troisième journée de grève nationale des AESH à l’appel de l’intersyndicale. Les accompagnantes d’élève en situation de handicap (AESH) ont encore une fois démontré leur capacité de mobilisation et leur détermination.

Texte extrait de l’annonce de l’émission de l’Actualité des luttes :

Cette rentrée 2021 a été marquée par la généralisation des Pôles inclusifs pour l’accompagnement localisés (PIAL), outil de la mutualisation des moyens d’accompagnement. À l’inverse de l’évaluation des besoins des élèves au plus près de la réalité, c’est une logique de rentabilité et d’économie des moyens qu’impose le ministère.

L’équipe de l’actualité des luttes, c’est rendue à Mantes-la-Jolie ou se tenait un rassemblement et nous avons rencontré ces femmes qui nous parlerons du peu de moyen qui leur est allouée et de la précarité dans laquelle, elle se trouve.

Dans ce reportage, nous entendrons également, un enseignant qui fera un point sur la situation des accompagnantes d’élève en situation de handicap au sein de l’éducation nationale.

Bonne écoute  !

— –

Quelques informations sur cette émission :

En partant de la réalité des mobilisations et de leurs complexités, nous tentons de dégager des perspectives vers un monde débarrassé du racisme, du sexisme, et du profit. Nous avons choisi notre camps, celui de la lutte des classes, aux cotés des grévistes, des licenciés de Continental, de PSA ou d’ailleurs ; des précaires, des Collectifs vérité et justice, des prisonniers en lutte, des sans papiers, des mal logé-e-s ; des Zadistes et des paysans contre les projets inutiles et coûteux ; des féministes, des militant(e)s antifascistes ; qui luttent sur le territoire.

Nous voulons faire de l’Actu des luttes un espace de paroles où les acteurs et actrices des luttes peuvent s’exprimer librement, informer sur leurs luttes, et leurs revendications. Face aux corporatismes, aux bureaucrates, aux spécialistes, aux replis sur soi, nous sommes particulièrement sensibles à toutes les volontés de convergences qui peuvent voir le jour dans les luttes car c’est d’elles que naissent les rapports de force significatifs.

Voir en ligne : L’émission de radio de l’Actualité des luttes, disponibles ici

P.-S.

Plus d’infos ici : https://actualitedesluttes.info/

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Actu Solidaires 78 Automobile Bâtiment - travaux publics Dans les Yvelines, une classe en lutte... En grève ! Industrie Luttes logement Santé-Social

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 16

Au sommaire : grève intérimaires bâtiment, grève automobile PSA, grève hôpitaux, lutte pour des logements décents…


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à solidaires78@wanadoo.fr


Bonna-Sabla à Achères – Les intérimaires grévistes bloquent le site

Source : 78actu

Voir aussi notre précédent post


Hôpital – À Versailles, opération “bloc mort” des infirmiers\ères anesthésistes

Source : Le Parisien

Automobile – PSA /Stellantis, les salarié·es de Vélizy mobilisé·es contre le déménagement à Poissy

https://www.leparisien.fr/yvelines-78/automobile-manifestation-monstre-attendue-sur-le-site-stellantis-de-velizy-villacoublay-11-11-2021-SMTURLPRMZAX3KMT7KVMD4Y3NE.php

Logement – mobilisation des locataires à Montigny-le-Bretonneux

Source : 78actu

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Luttes féministes

Mantes-la-Jolie : mobilisations contre les violences faites aux femmes


Depuis la rentrée chaque 2ème mardi du mois de 18h à 18h30, le collectif féministe du Mantois FFFRAC se rassemble devant la gare de  Mantes-la-Jolie pour dénoncer les nombreux féminicides répertoriés en France. Il y en a eu 99 depuis début janvier et 8 en octobre.

Des pancartes lues à haute voix, annoncent la date du crime, le nom de la femme assassinée par son conjoint ou compagnon, son âge et sa ville, afin qu’aucune ne reste anonyme.

Mais surtout il s’agit de faire prendre conscience du fléau meurtrier où amène la domination masculine et le système patriarcal, afin que cela cesse. Car la plupart du temps, cette ultime violence criminelle a lieu lorsque la femme veut se libérer des coups, du mépris, de la maltraitance physique et morale afin de reprendre sa vie en main. Souvent des enfants en sont victimes aussi. “Un féminicide désigne le meurtre d’une femme en raison de son genre. Le lieu le plus dangereux pour une femme est son foyer”.

Les moyens mis en œuvre par le gouvernement lutter contre les violences sexistes et sexuelles ne sont pas suffisants : des numéros d’appels certes mais pas toujours un accueil  à la hauteur dans les commissariats  faute de formation et de moyens, pas assez de foyers, de lieux d’hébergement, de personnel d’accompagnement. Ces manques dénoncés depuis des années par les associations féministes, les syndicats et certains partis, ne pourront trouver de solutions que si une véritable loi-cadre est mise en place avec des moyens financiers suffisants (un milliard) comme en Espagne par exemple où le nombre de féminicides a baissé grâce à une forte et longue mobilisation féministe.

Chaque année depuis 1999,  le 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, qui réunit des centaines de milliers de manifestant.es de par le monde.

Cette année à Paris ce sera samedi 20 novembre à 14h départ place de la République.

A Mantes, les Fffrac appellent à un rassemblement à 11h 30 rue de Chanzy devant la Biocoop avant de partir en train à la manifestation parisienne.  Soyons en nombre pour y participer !

Contact : FFFRAC ( Fortes Fières Féministes RAdicales et en Colère ) fffrac@protonmail.com  Facebook : FFFRAC

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Luttes féministes

Journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles

Stop aux violences sexistes et sexuelles au travail et dans toute la société !
Le 25 novembre et toute l’année !

Il y a 4 ans presque jour pour jour, déferlait sur le monde une tempête nommée #MeToo ou #BalanceTonPorc. Elle ne s’est pas arrêtée à la porte des entreprises. Mais il reste encore beaucoup à faire pour l’égalité femme/homme, comme en matière de lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes, sur nos lieux de travail et plus largement dans la société.

Sexisme et culture du viol ancrés dans la société…
Que ce soit dans la rue, le métro, au sein de nos familles ou de nos couples, ou encore au travail, les agressions, harcèlements, violences sexistes et sexuelles, pouvant aller jusqu’aux féminicides, nous touchent toutes à des degrés divers.
En 2021, en France, 1 femme sur 2 a déjà subi des violences sexuelles. Depuis le début de l’année, 100 femmes ont été tuées par leur (ex-) conjoint. 164 000 femmes sont concernées par des violences physiques au sein du couple. Plus de 72000 ont été violées et près de 500 000 ont été agressées sexuellement.
Les femmes cis ou trans et toutes les minorités de genre, les femmes réfugiées, migrantes, sans papiers, les femmes en situation de handicap, les femmes précaires (70% des précaires sont des femmes), celles qui sont sans ressources, internées, détenues, les femmes âgées et les enfants sont particulièrement vulnérables aux violences patriarcales.
Les violences et attaques lesbophobes et transphobes sont sans cesse en augmentation. 80% des élèves trans sont victimes de harcèlement et cela pousse certain·es au suicide.

… et dans les entreprises !

Le monde du travail ne fait pas exception. Les remarques indécentes répétées, blagues sexistes, affichage et fresques pornographiques, injures sexistes, attitudes et gestes non sollicités sont encore le quotidien de nombreuses travailleuses. Ces violences ont des conséquences grave en terme de risques psychosociaux.
Dans les cas d’agressions sexuelles et de harcèlement, les victimes se confrontent encore trop souvent à des directions qui tentent de leur mettre des bâtons dans les roues.
Pire, elles doivent souvent se battre pour que les rôles ne soient pas inversés, leurs agresseurs étant considérés comme des victimes et elles, comme des coupables…

À l’international
Les droits à l’autonomie et à la santé sexuelle et reproductive ne sont guère respectés, voire reculent dans le monde. L’accès à l’avortement reste toujours innaccessible pour des millions de femmes et 47 000 en meurent chaque année dans le monde. Et ce droit est sans cesse remis en cause. Les violences obstétriques sont encore niées.
Les femmes autochtones et indigènes sont confrontées à des actes de violence : leur vie est en danger à cause du sexisme et du racisme. Des centaines d’entre elles disparaissent et sont tuées dans l’indifférence et l’impunité.
Dans plus d’un tiers des pays, l’homosexualité est pénalisée. L’homophobie et la transphobie tuent (375 personnes trans ont été assassinées depuis le début de l’année, 96% d’entre elles étaient des femmes trans ou des personnes transféminines).

Pour des millions de femmes, en France et partout dans le monde, demain doit être différent.
Pour l’Union syndicale Solidaires, il faut s’attaquer au système patriarcal partout et constamment, dès l’école maternelle, dans la rue, dans les médias, dans les entreprises, au travail comme dans toutes les organisations collectives. C’est ce système qui « autorise et tolère » socialement les conduites de dominations, de violences envers les femmes et minorités de genres allant jusqu’à la mort de plusieurs dizaines d’entre elles chaque année.

Assez de blabla, des actes et des moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles !
La parole des femmes et des personnes LGBTQI+ doit être entendue par des personnels formés, des tribunaux spécialisés. Les moyens pour la justice, l’accueil d’urgence et l’accueil longue durée, quel que soit leur situation, avec ou sans papiers, étrangères comme françaises doivent être augmentées à la hauteur des besoins.

Au travail, dans le public comme dans le privé, des moyens doivent être accordés pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Il faut aussi mettre fin à l’impunité des agresseurs, quels qu’ils soient, et d’autant plus quand ils sont au gouvernement ! La France doit aussi ratifier la Convention 190 de l’OIT qui contraint les employeurs à prévenir et sanctionner le harcèlement sexuel et à donner des droits aux femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.

De nouveaux droits, pour protéger les femmes victimes de la violence domestique, à l’instar du congé de 6 mois, sans perte d’emploi, obtenu par les métallurgistes brésilien·es doivent être donnés.

Partout, dans l’éducation, dans les entreprises, doivent être développées des campagnes de prévention obligatoires et régulières pour des comportements non sexistes, à l’inverse de ce que fait le Ministre de l’éducation qui préfère conseiller des tenues « républicaines » aux filles, leur enjoignant ainsi d’intégrer le schéma sexiste et patriarcal d’un contrôle de leur corps.

Et pour celà il faut un budget à la hauteur de ces ambitions, et nous réclamons comme d’autres organisations féministes un vrai milliard pour enfin stopper cette horreur !

Pour accélérer et imposer la mise en place de ces mesures, il faut être nombreuses et nombreux à se retrouver dans la rue. On vous donne rendez-vous à la manifestation nationale à Paris le samedi 20 novembre à 14h place de la République et dans les nombreuses initiatives prises un peu partout en France autour du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes !

Pas une de moins !
(ni una menos !)

Autres matériels Solidaires

Communiqué intersyndical CGT, FSU, Solidaires

STOP aux violences sexistes et sexuelles !

En cette journée internationale de luttes contre les violences faites aux femmes, la CGT, FSU, Solidaires réaffirment leur soutien et leur solidarité à toutes les femmes et tous les peuples qui combattent les régimes autoritaires, réactionnaires et libéraux visant à toujours limiter les droits des femmes et organiser leur domination. Nos syndicats condamnent avec la plus grande fermeté les inactions des gouvernements contre ce fléau et le recours toujours impuni aux viols de femmes et de filles toujours utilisés comme arme de guerre dans les zones de conflit. Elles rappellent que l’accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, au logement, au travail… sont des leviers incontournables d’émancipation.

En France, le manque d’ambition politique et de moyens dédiés n’a pas permis de faire reculer les violences sexistes et sexuelles et laisse persister une situation inacceptable, celles des femmes victimes … jusqu’à la mort.

La sphère du travail, loin d’être épargnée, accuse toujours des constats accablants : 1 femmes sur 3 déclarent avoir été victime de harcèlement sexuel au travail et, selon les chiffres 2020 du ministère chargé de l’égalité, 30% des femmes ont déjà été harcelées ou agressées sur leur lieu de travail quand 9% ont subi un viol par quelqu’un de leur milieu professionnel.

Nos organisations CGT, FSU et Solidaires exigent que le gouvernement français mette la loi en conformité avec les recommandations de la convention 190 de l’OIT qu’il a signé en juin dernier. Il doit doter la législation française de mesures et de moyens ambitieux pour prévenir, contrôler et combattre les violences sexistes et sexuelles au travail. De plus, les milliards d’argent public dépensés dans les plans de relance économique doivent être assortis de contraintes favorables à l’égalité professionnelle et d’obligations imposées aux employeurs de mettre en oeuvre des dispositifs rigoureux contre les violences faites aux femmes. Les employeurs publics ont un devoir d’exemplarité de ce point de vue et doivent renforcer l’axe 5 des plans d’action issu des accords égalité afin que la tolérance zéro s’applique dans les trois versants de la fonction publique, les ministères de tutelle et les collectivités territoriales.

Nos organisations syndicales appellent les personnels à manifester ensemble
le 20 novembre au côté de NousToutes à Paris et partout en France. Elles appellent à construire de s actions définies et décidées localement le 25 novembre} pour interpeller nos employeurs privés et publics ainsi que le gouvernement afin d’exiger la mise en oeuvre immédiate d’un grand plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Nos visuels 6 / 28visuels 01 Images à télécharger Communiqué cgt fsu solidaires Tract Solidaires Stop aux violences sexistes et sexuelles

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Pourquoi des prisons ?

Contre la prison de Magnanville, et les autres, faire entendre des voix critiques ! (II) Témoignage

« Plus je voyais arriver l’heure de rentrer, plus la boule au ventre me prenait »

Nadia écrit régulièrement à L’Envolée, comme encore récemment au sujet d’un décès aux Baumettes. Au bout de plus de dix-huit ans de placard, elle a enfin obtenu une première perme. Dans la lettre qui suit, elle raconte ce moment poignant et souligne l’absurdité des discours officiels sur la réinsertion.

Centre pénitentiaire de Fresnes, maison d’arrêt des femmes,

le 11 octobre 2021

Bonjour,

J’ai reçu votre lettre aujourd’hui ; merci beaucoup, c’est très gentil.

La réinsertion ? Un bien grand mot, évidemment. Mon Dieu, Rennes… une prison avec l’odeur des cellules… Chaque cellule a l’odeur des personnes qui sont décédées en nombre. Incroyable mais vrai : quand j’y étais chaque semaine il y avait un décès.

Évidemment, quand j’ai passé ma [première] journée [de permission] sur Marseille, crois-moi que ça a été un choc total. Je devais sortir deux jours, puis la juge et la Spip de Marseille m’ont donné qu’une journée, de 9 heures à 19 heures.

Alors « bonjour » cette journée ! Déjà, je suis prévenue par le gradé que je rentrerai de permission avec rien, juste deux paquets de cigarettes. Super ! il est gentil… moi je ne fume pas, donc pas de cigarettes.

Je suis partie au greffe, j’ai signé ma journée, puis on m’a accompagnée à la porte où mon fils aîné de 29 ans S. m’attendait. Pour mon passage de demande de permission, La Spip lui avait fait faire et rectifier au moins dix lettres différentes pour que ça soit tourné comme elle le voulait… imagine un peu !

Alors me voilà à la sortie, à la porte où les personnes attendent pour entrer au parloir. C’est un samedi, il y a beaucoup de monde, et mon fils attend avec sa compagne devant l’entrée. Quand ils ont ouvert la porte, le choc de mon grand qui m’a prise dans ses bras avec un gros câlin, et bien sûr l’émotion a pris le dessus. Il sait trouver les mots, puis me présente sa compagne que je ne connaissais pas. Et j’ai mes deux autres fils qui attendent sur le parking où j’arrive : M. mon fils de 26 ans et mon fils G. qui a eu 20 ans cet été. Lui, ça fait dix-huit ans qu’il vit avec sa maman en détention. Alors oui, l’émotion est à son comble. Mes tous petits sont devenus de grands gaillards ; j’ose même pas te dire le choc avec mes trois garçons.

Nous décidons d’aller boire un café au rond-point de la Castellane. Nous prenons le temps d’échanger sur de nombreux sujets. Oui, ce n’est pas facile du tout pour moi, mais je fais avec. Puis nous avons fait le marché juste tout au long, chacun d’entre eux me demande ce que je désire. Ma belle-fille m’achète une robe, mon fils M. une chaîne avec un cœur, G. le bracelet puis le grand un autre bracelet. Et j’ai ma montre Guess sur moi qui n’a plus de pile, alors S. s’est renseigné pour me mettre une pile à ma montre, qui s’est remise à fonctionner.

On a marché à travers Marseille jusqu’au Vieux Port. Midi était déjà là, puis mes enfants m’ont demandé ce que je voulais manger. Je n’ai fait que leur répondre que je ne savais pas. Alors S. s’est arrêté sur le Vieux Port dans un restaurant où il y avait de tout, donc ça m’a laissé le choix de prendre une bonne viande, que je consomme entre bleu et saignant. Ce que j’ai eu, puis il y avait une demi-bouteille d’eau pétillante de Corse, ça me fait rappeler tous mes voyages et mon domicile là-bas (eh oui ma mère est Corse).

Puis nous avons repris les véhicules et nous sommes allés vers la place David, le parking devant les plages qui bordent la mer en allant vers la Pointe Rouge. Là nous avons encore beaucoup marché au bord de l’eau, puis G. le plus courageux s’est baigné, mais l’eau est assez sale là-bas. Et nous nous sommes arrêtés chez un débit de boissons glacier. Nous avons consommé autre chose que du café ! Mon fils S. me dit : « [en prison] tu n’as bu que de l’eau et du café ? »

Là j’ai pris deux boules de glace et un coca, et eux des choses que je ne connaissais pas, t’imagines un peu.

Plus je voyais arriver l’heure de rentrer, plus la boule au ventre me prenait. Je peux pas te dire combien c’est dur. J’ai appelé ma fille de 28 ans qui est sur Montpellier et celle de 17 ans 1/2 qui elles aussi auraient aimé être là. Mais ça sera pour une autre permission.

Voilà, nous nous sommes rapprochés des Baumettes, et un peu plus haut, il y a un petit coin avec des bancs et des gens qui jouaient aux boules de pétanque. Nous avons continué à parler de tout, puis nous avons évoqué la date de la prochaine permission. Depuis j’ai été transférée le 16 septembre 2021 alors que cette permission était prévue pour les 18 et 19 septembre ; donc quand je rentre, je redépose une permission. Si vous voulez, on pourra se voir.

L’enfer s’est invité dans ma vie il y a plus de dix-huit ans, et j’espère que tout se passera bien pour que je puisse enfin en sortir. Tu sais à quoi ressemble une prison avec toutes ces années ? À des salles de torture entre quatre murs. Torture morale, physique et psychologique. Ils sont pas là pour nous aider à nous réinsérer mais pour nous détruire. Les personnes qui ont une tête, ils n’aiment pas ; elles prennent plus que tout le monde, je te le dis.

Et puis ce prof qui s’est suicidé, j’y crois pas. J’étais au quartier disciplinaire avec une tentative de suicide au cachot, et le dimanche matin l’officier vient me voir et me dit : « Quand je suis arrivé et qu’on m’a dit qu’il y avait un suicide, j’ai eu peur que ce soit vous. »

Mais avec tous ceux que j’ai vu partir : paix à leurs âmes à tous.

Mille bisous à tout le monde les vaillants de la chaîne L’Envo. Je ne peux pas écouter la radio depuis mon départ au CNE.

Nadia


Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

L’État français aurait aboli la peine de mort le 9 octobre 1981. En réalité, la guillotine a été remplacée par des peines infinies qui tuent à petit feu. Des dizaines de personnes meurent chaque année derrière les murs. Violence des surveillants, manque de soin, désespoir…
Depuis 40 ans, des prisonniers prennent la parole et dénoncent la mascarade de l’abolition : « Nous, prisonniers qui vivons dans le ventre de la bête carcérale, nous adressons cette supplique à ceux qui, réunis, fêterons l’anniversaire. Les prisons actuelles sont des mouroirs… »
Joyeux anniversaire ?

Nous sommes fier.e.s de vous annoncer que le nouveau livre de l’équipe de L’Envolée a paru chez Les éditions du bout de la ville. Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir pour le quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort. Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies, et sur la boutique de la maison d’édition. Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches.

Lien vers la page du site de l’Envolée : https://lenvolee.net/le-livre-la-peine-de-mort-na-jamais-ete-abolie-est-disponible/

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Lecture

Le bonheur par les luttes – Journal Solidaires

Le monde va mal et ce n’est pas un scoop. Rien que cet été, les catastrophes écologiques nous ont rappelé à la réalité environnementale actuelle. Le rapport du GIEC a confirmé le gap entre les mesurettes prises et l’urgence de mesures radicales pour sauver notre planète. La crise du Covid mondiale n’en finit pas, et risque de perdurer. L’instauration du pass sanitaire en France, plutôt qu’une campagne de vaccination, dotée des moyens à la hauteur de l’enjeu, a renforcé la logique répressive et de contrôle, et clive au sein de la population. Ceux qui jouent sur les peurs, complotistes, racistes, d’extrême-droite ont trouvé un terrain très favorable pour mettre en lumière leurs idées nauséabondes. Ce sont aussi les licenciements qui continuent à alimenter une crise sociale tandis que le gouvernement appliquera sa réforme inique sur l’assurance chômage dès octobre.

Nos résistances sont d’autant plus centrales et essentielles dans la période !
Sortir du fatalisme et de la sidération, ça veut dire agir, convaincre autour de soi et croire en la force du collectif, malgré les divisions, la résignation.

Notre syndicalisme de transformation sociale n’est pas juste une formule. Défendre les salarié∙es, leurs emplois est central, mais transformer la société pour protéger notre environnement, reconquérir nos droits sociaux, instaurer l’égalité et lutter contre toutes les discriminations est notre seule voie. Le premier pas, c’est pour chacun∙e d’aller concrètement manifester, revendiquer, convaincre, dénoncer, faire grève ! C’est tisser des liens et les solidarités entre les militant∙es qui partagent les mêmes valeurs, auprès des salarié∙es et de la population pour combattre les tenants d’un système capitaliste qui n’en finit pas de s’écrouler.

SOMMAIRE

  • page 1, couverture
  • page 2, l’ours
  • page 3, Pour Clément
  • page 4, Brèves de combat
  • Pages 6 et 7, le dossier : Emploi, climat, il y a des solutions
  • page 8, le jeu
  • Page 9 et 10, l’affiche centrale : les poissons remis au goût du jour
  • page 11, Questions à : l’AVFT
  • page 12, la Galaxie Solidaires : Solidaires Informatiques
  • page 13, les Solidaires en Action : Solidaires 91
  • page 14, retour sur…
  • page 15, l’avenir au présent
  • page 16, la Déclaration

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Expressions Solidaires n°101 (septembre 2021)

Article publié le 31 août 2021

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