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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Écologie

GPSO: AUGMENTATION SALÉE POUR EAU ADOUCIE

BATAILLES POUR UNE GESTION PUBLIQUEDROIT À L’EAU & TARIFICATION

 L’Association pour le retour de l’eau en régie publique dans la vallée de la Seine (AREP Val de Seine) tacle les élus de Grand Paris Seine et Oise suite à l’augmentation du prix de l’eau votée au dernier conseil communautaire.

Communiqué de l’AREP Val de Seine (décembre 2021)

GPS&O : Nouvelle augmentation du prix de l’eau et de l’assainissement.

– Le GPS&O a décidé, dans sa séance du 16 décembre 2021, d’augmenter le prix de l’eau de 0,25 € le m 3 (à partir du 1 er janvier 2022), l’assainissement de + 2,57 %, les redevances, enfin, de 2 à 5 centimes le m 3.

NB: Pour les communes desservies par Veolia, la part eau de la facture était précédemment à 1,42 € le m3, soit une augmentation de 17,6%!

Total facture en 2021 (eau, assainissement, taxes) : 3,46 € le m3 +  abonnement annuel à 16,44 €
Facture à partir du 1er janvier 2002 : 3,74 à 3,79 € le m3 (l’augmentation des taxes est variable) + 16,44 € d’abonnement annuel (apparemment il n’augmente pas). Soit une augmentation de l’ordre de 8% de la facture totale.

Au total, pour une facture de 120 m 3 annuels, la dépense supplémentaire est de 37 € environ.

– Le GPS&O a également réaffirmé sa volonté de poursuivre l’harmonisation des prix des quelque 56 contrats (presque tous en Délégation de Services Publics, c’est-à-dire confiés aux sociétés privées) qui gèrent le secteur dans les 73 communes de l’agglomération.

– Le GPS&O a, en outre, approuvé le principe d’une augmentation annuelle systématique équivalent à l’indice du coût de la vie calculé par l’INSEE, à partir de 2023.

– La raison invoquée pour « justifier » ces augmentations est la mise en place de la décarbonatation (eau adoucie avant distribution) et le renouvellement « patrimonial » des réseaux dont l’entretien a été longtemps négligé par les délégataires.

– A noter que la délibération mettait à part la situation particulière de la seule régie publique de l’agglomération, celle de Limay/Guitrancourt, qui propose la fourniture gratuite de 40 % des m 3 à usage domestique. Le Maire de Limay a été amené à intervenir pour rappeler cet acquis social important dont bénéficient les familles et les habitants desservis par cette régie publique, et que le GPS&O voulait faire disparaître par une augmentation uniforme.

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Lorsque notre Association s’est constituée en 2009 dans le cadre de l’ancienne CAMY, elle a obtenu, grâce à une démonstration implacable comparant les prix de la régie publique de Limay à ceux pratiqués par Suez et Veolia qui se « partageaient » les communes de la CAMY, une baisse de 30% du prix de l’eau et de 72 % du tarif de l’abonnement en 2010.

De même, à Poissy et aux Mureaux, des Associations comparables (Eau Val de Seine, Les Mur’eau) ont combattu pour le retour ou le maintien de régies publiques dans leurs communes pour la distribution de l’eau et l’assainissement.

La loi NOTRe de 2015 a contraint les communes et les communautés d’agglo à fusionner dans de gigantesques ensembles, tel le GPS&O qui regroupe 73 communes de la Vallée de la Seine et plus de 400 000 habitants.

Les prérogatives traditionnelles qui relevaient auparavant des communes, comme la gestion de l’eau potable, ont été déléguées à ces gigantesques intercommunalités qui décident désormais des tarifs et de la reconduction des contrats, presque tous confiés aux délégataires privés Suez et Veolia qui n’étaient « concurrents » qu’en apparence et qui, depuis 2021, ne constituent plus qu’une seule entreprise « monopolistique », puisque Veolia a racheté Suez !

A ce propos, il faut rappeler la position de l’AMF (Association des Maires de France) et de l’AMRF (Association des Maires Ruraux de France)  qui « demandent de laisser les communes, les communautés de communes et d’agglomération organiser librement les compétences eau et assainissement ; alors que le mécanisme de délégation (…) ne le rend en réalité peu applicable au regard de sa compétence ». (12 novembre 2019).

Or, force est de constater que très peu de Maires et d’élus du GPS&O défendent cette revendication qui est pourtant la position officielle des Associations dont ils sont membres !

Le résultat est connu : les contrats de DSP (au privé) sont systématiquement reconduits, les prix augmentent de manière uniforme, l’harmonisation se fait plutôt à la hausse et la seule régie publique de Limay/Guitrancourt, qui a mis en place une tarification sociale, doit combattre pour la défendre.

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En 2016, l’AREP-CAMY a donc proposé aux Associations de Poissy et des Mureaux de fusionner pour devenir l’AREP-Val de Seine afin de pouvoir intervenir au niveau communautaire.

Mais chacun comprend que l’intervention et le contrôle des citoyens est devenu beaucoup plus difficile à ces niveaux « monstrueux »… qui ont d’ailleurs été conçus pour cet objectif !

Il existe pourtant une solution conforme, à la fois, à la position de l’AMF et de l’AMRF et à l’intérêt des citoyens :

  • Créer dès maintenant le cadre d’une régie publique à l’échelle de la communauté d’agglomération afin d’accueillir progressivement les communes à échéance de leurs actuels contrats de DSP qui ne seraient donc pas reconduits.
  • Adopter une tarification sociale à l’exemple de la régie de Limay/Guitrancourt qui rend gratuits 40 % des m 3 à destination domestique.

L’AREP-Val de Seine continuera de faire valoir ces propositions auprès des élus du GPS&O à qui elle s’est déjà adressée à plusieurs reprises.

Dans l’immédiat, l’AREP-Val de Seine proteste contre les augmentations adoptées le 16 décembre 2021 et contre la décision d’une augmentation annuelle systématique.

Coordination EAU Île-de-France103 bis, rue de Charenton75012 PARISTel: 09 80 48 71 26

www.eau-iledefrance.fr twitter / Facebook / Instagram

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Actu Solidaires 78 En grève !

27 janvier Journée nationale interprofessionnelle de grève et manifestations pour l’augmentation des salaires, pensions et minima sociaux

Pour l’Union syndicale Solidaires, cette journée du 27 janvier s’inscrit pleinement dans le cadre de notre campagne pour l’augmentation des salaires (campagne Solidaires à retrouver ICI)

Visuels Solidaires pour cette mobilisation

Retrouvez nos visuels ICI

Le Préavis de grève spécifique déposé pour la Fonction publique par Solidaires Fonction publique

A télécharger ICI

Voir également le préavis déposé par SUD Collectivités territoriales, ICI

L’appel intersyndical interpro. “Salaires : le 27 janvier, l’heure est désormais à la mobilisation de toutes et tous !”

Le tract intersyndical Fonction publique

Tract Solidaires dans le cadre de notre “CAMPAGNE URGENCE SALAIRES SOLIDAIRES !”

SALAIRES : Toutes les raisons de lutter

Depuis plusieurs mois, partout c’est le constat d’une augmentation des dépenses courantes, énergie, carburant, prix alimentaires… tandis que les salaires, minimas sociaux et pensions ne suivent pas, voire ont largement décroché !

L’inflation de 2,8% s’installe et enfle, tandis que le patronat distribue au mieux des miettes dans les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires), et que le gouvernement n’a toujours pas réévalué le point d’indice dans la fonction publique depuis plus de 10 ans et propose une augmentation du SMIC de 0,9 % ! (elle serait de 25% en Allemagne !). Les mesurettes annoncées, 100 euros au chèque énergie, l’indemnité inflation de 100 euros, le gel du prix du gaz, restent largement insuffisantes, ponctuelles et ne compensent pas ce décrochage.

C’est le SMIC qu’il faut réévaluer de manière significative, les salaires, les pensions, les minima sociaux qu’il faut augmenter et le point d’indice qu’il faut dégeler ! La crise Covid, le ralentissement de la production mondiale ont bon dos ! Plus personne ne parle des choix politiques faits en termes de répartition des richesses.

Sous l’ère Macron, 5 % des ménages les plus modestes (ceux qui vivent avec moins de 800 euros par mois) ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. (chiffres de l’étude de l’institut indépendant des politiques publiques novembre 2021). Les mesures de ce gouvernement ont favorisé les détenteurs du capital, les plus riches.

Et le maintien coûte que coûte de la réforme de l’assurance chômage aggravera la
paupérisation des plus précaires.

Pendant ce temps-là, c’est pas loin de 51 milliards qui ont été versés en dividendes pendant la pandémie, tandis que les scandales sur la fraude fiscale continuent !

La colère monte partout, les luttes et les grèves, avec des revendications principales sur les salaires ont fleuri partout sur le territoire : dans les entreprises du commerce (Leroy Merlin, Décathlon, Labeyrie..), de l’industrie, la chimie (Bergams, Sanofi), le transport (Transdev), à la SNCF, mais aussi les luttes qui persistent dans l’éducation (AESH, AED, animation périscolaire), dans le secteur associatif, la santé, le social…

Il s’agit maintenant de les faire converger, de les faire croître pour inverser le rapport de force ! Solidaires appelle à faire campagne dans tous les secteurs et à décliner s’appuyer sur ces revendications pour construire les mobilisations :

- un SMIC à 1 700 euros net
- des augmentations de salaires, pensions, minima sociaux de 400 euros
- un écart de salaires de 1 à 5 (entre les plus bas et plus hauts salaires dans les
entreprises, administrations)
- le RSA pour les moins de 25 ans

Solidaires, travaille à tous les niveaux intersyndicalement à la construction de la mobilisation afin d’arracher au gouvernement et au patronat le juste partage des richesses. Nous appelons avec la CGT, FO et la FSU à la grève interprofessionnelle le jeudi 27 janvier !

Le Tract de Solidaires Fonction publique

Documents à télécharger

17_12_21_-_cp_intersyndical tract2 Salaires toutes les raisons de lutter 17 dec 2021-version appel 27 janvier préavis 27 janvier 2022 fp

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève !

L’heure est à la grève : toutes et tous en grève le 13 janvier ! AG et rassemblements pour construire la grève reconductible !

SUD éducation 78 appelle à tenir partout des Assemblées Générales pour discuter des actions à mener et de la reconduction du mouvement : dans les établissements scolaires, par bassin… Nous tiendrons au courant sur cette page des différentes AG dont nous avons connaissance

Les AG et rassemblements dans le 78 :

  • Assemblée générale de grévistes à Limay à 10h, librairie La Nouvelle Réserve, 5 rue du Maréchal Foch : décidons ensemble des actions de la journée et des suites du mouvement
  • Rassemblement à la préfecture des Yvelines à Versailles à 11h, 1 Rue Jean Houdon
  • … faites nous suivre les informations si des AG ou autres étaient prévues dans votre secteur !

Les conditions d’accueil des élèves et de travail des personnels sont inacceptables : Blanquer n’a pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour faire face à la crise sanitaire. Dans de très nombreux endroits, les personnels ne sont pas remplacés en dépit des annonces indignes de recours à des étudiant·es, des retraité·es et même des parents d’élèves. Les absences des élèves par dizaines dans les écoles et par centaines dans les collèges et les lycées mettent au jour l’intensité de la circulation du virus en milieu scolaire. Le nouveau protocole fait peser tout le poids du contrôle du parcours de dépistage et d’isolement sur les personnels, déjà épuisés par la situation, et sur les familles.

Le nouveau protocole sanitaire est inapplicable et insuffisamment protecteur. Les conditions de travail se dégradent partout, en particulier pour les directeurs et directrices d’écoles, mais aussi les AED et AESH qui se retrouvent en première ligne.

L’heure est à la grève ! Le ministère doit entendre raison : il doit recruter massivement des personnels pour effectuer les remplacements, distribuer des protections individuelles (masques chirurgicaux et FFP2), acquérir sur budget d’État des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air, renoncer aux allègements successifs du protocole mis en oeuvre depuis fin novembre, et annoncer un plan d’urgence pour l’Éducation pour faire face de manière durable à la crise sanitaire et compenser les inégalités qui se sont accrues pendant le confinement.

Pour obtenir satisfaction, il faut construire le rapport de force !

SUD éducation appelle les personnels, du premier et du second degré, à se mettre massivement en grève le 13 janvier. SUD éducation soutient également les initiatives prévues toute la semaine prochaine, et notamment les appels à la grève prévues localement dès le 11 janvier. Toutes les initiatives doivent servir de point d’appui pour construire un mouvement reconductible massif.

SUD éducation portera dans l’intersyndicale de ce soir le mandat d’un appel à la grève pour l’ensemble de l’éducation nationale.

Déclaration d’intention de grève du 1er degré : https://www.sudeducation.org/11280-2/

Voir en ligne : Appel intersyndical à la grève

P.-S.

Pour télécharger le communiqué de SUD éducation : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2022/01/2022-01-07-Lheure-est-a-la-greve-toutes-et-tous-en-greve-le-13-janvier-Construisons-la-greve-reconductible-.pdf

Pour télécharger le communiqué intersyndical : https://www.sudeducation.org/communiques/en-greve-et-dans-laction-jeudi-13-janvier-face-a-la-crise-sanitaire-respecter-les-personnels-donner-a-lecole-les-moyens-de-fonctionner/

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Actu Solidaires 78 En grève ! Santé-Social

Santé, social, médicosocial en grève le 11 janvier !

Suite au succès des mouvements du 4 et 7 décembre, nous ne lâchons rien et continuons le combat Pour défendre notre système de soins, nos conditions de travail et des revalorisations salariales pour toutes et tous !
Depuis mars 2020 les hôpitaux n’ont pas plus de personnel ni plus de moyens…
LES FERMETURES DE SERVICES ET DE LITS se sont
poursuivies (5758 en 2020). 1 million d’interventions chirurgicales
ont été déprogrammées depuis 18 mois.
Les établissements sociaux et médico-sociaux, pourtant en première ligne également face à cette crise sanitaire qui touche plus cruellement encore les plus fragiles et les plus démuni es,
n’ont pas vu non plus leur situation s’améliorer, bien au contraire.

Rassemblement à FONTENAY-LE FLEURY (78) de 12h à 14h30
Rond-point avenue de la République D11 / côte de la Batterie D127, entre l’ESAT COTRA et le SUPER U, à 5 mn à pied de la gare de Fontenay
ou
Manifestation à PARIS PORT-ROYAL à partir de 13h00

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Actu Solidaires 78 Dans les Yvelines, une classe en lutte... Éducation En grève ! Santé-Social

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 22


Au sommaire : Mantes-la-Jolie, Le Chesnay, éducation, hôpital, grève…


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à solidaires78@wanadoo.fr


Source : 78actu.fr
Source : 78actu.fr

Source : 78actu.fr
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Pourquoi des prisons ?

Contre la prison de Magnanville, et les autres, faire entendre des voix critiques ! (V) Témoignage


En préparation de la rencontre organisée par Solidaires 78 sur les prisons, le mercredi 2 février, nous poursuivons la publication de lettres de prisonnier·es.

Nous vous invitons également à écouter cette émission de radio sur la pauvreté en prison.


Lettre de Libre Flot,
quartier d’isolement de Bois-d’Arcy, avril 2021


Pour moi qui ai vécu la majeure partie de ma vie de manière collective, j’avais pourtant récemment accepté les bienfaits de courtes périodes de solitude. En disant cela, j’ai comme un arrière-goût âpre dans la bouche tant mes semblables me manquent. Ce sentiment n’est pourtant pas justifié mais provient de l’amalgame dont, dans ce contexte, j’ai du mal à me séparer, entre solitude et régime d’isolement. Il m’est pourtant simple de constater que l’isolement est à la solitude ce que la lobotomie
est à la méditation. L’être humain étant un animal grégaire, le lien social est pour lui, elle, un besoin vital. L’isolement s’apparente donc à de la torture. Non pas une torture physique existant par un fait ou un acte, mais une torture plus pernicieuse, invisible, permanente, existant par cette absence continue. […]


Depuis presque trois mois, je ne parle plus, je n’ai personne à qui
parler. Du coup la pensée, ne se transformant pas en parole et donc ne recevant pas de retour, n’arrive pas à se moduler, à se matérialiser, elle devient insaisissable, comme un brouillard confus. C’est comme une grosse boîte de Lego renversée mais qu’on ne sache plus comment on emboîte deux pièces. J’ai l’impression d’être abêti, comme en état de choc, la capacité de penser m’aurait été retirée.Écrire ce texte me prend plus d’une semaine et de nombreux maux de tête. Non, le Covid n’a
pas la carrure pour cela, j’ai été testé négatif durant cette période, donc l’isolement en est bien la cause.
L’on dit que le propre de l’homme (et de la femme) est le rire. Mais seul·e, sans contact humain, le rire est impossible, l’isolement nous retire le droit à notre humanité. Pour garantir son humanité, devrait-on rire seul·e ? Serait-ce s’adapter à cette situation ? Mais rire seul·e, pour certaines personnes, cela s’apparente à la folie et la folie, pour d’autres, mérite l’enfermement. Devrait-on enfermer les gens pour les conséquences de leur enfermement ?


Libre Flot


Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

L’État français aurait aboli la peine de mort le 9 octobre 1981. En réalité, la guillotine a été remplacée par des peines infinies qui tuent à petit feu. Des dizaines de personnes meurent chaque année derrière les murs. Violence des surveillants, manque de soin, désespoir…
Depuis 40 ans, des prisonniers prennent la parole et dénoncent la mascarade de l’abolition : « Nous, prisonniers qui vivons dans le ventre de la bête carcérale, nous adressons cette supplique à ceux qui, réunis, fêterons l’anniversaire. Les prisons actuelles sont des mouroirs… »
Joyeux anniversaire ?

Nous sommes fier.e.s de vous annoncer que le nouveau livre de l’équipe de L’Envolée a paru chez Les éditions du bout de la ville. Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir pour le quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort. Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies, et sur la boutique de la maison d’édition. Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches.

Lien vers la page du site de l’Envolée : https://lenvolee.net/le-livre-la-peine-de-mort-na-jamais-ete-abolie-est-disponible/

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Précarité

Sans emploi mais pas sans salaire !

La guerre contre les chômeurs et les chômeuses s’est encore intensifiée sous la présidence Macron : elle s’est traduite concrètement par une nouvelle attaque de l’assurance chômage.

On en connaît les effets : réduction du nombre de bénéficiaires, diminution du montant et de la durée des prestations… On ignore en revanche largement l’histoire dans laquelle elle s’inscrit. Cette brochure cherche à combler ce manque, en revenant sur la construction et la généralisation de l’indemnisation du chômage en France, puis sur les attaques dont elle a été la cible.

D’abord pour comprendre la logique générale de toutes les réformes de ces dernières décennies : faire dépendre toujours plus fortement les droits aux chômages de l’emploi exercé avant. Mais ce retour historique rappelle aussi la logique originale de l’assurance-chômage, qui tend à attribuer aux chômeurs et aux chômeuses un droit à conserver son salaire hors de l’emploi. En rappelant cette voie, et en montrant comment les syndicats combattifs l’ont défendue avant d’intégrer partiellement la logique des réformes, ce texte vise à outiller leur lutte, et à nourrir la réflexion autour de nos revendications sur le versement des prestations, la gestion des régimes et leur financement.

Les militant⋅es contre la réforme de l’assurance chômage y trouveront de quoi défendre une vision cohérente et offensive d’un régime unifié du chômage, géré par les travailleurs et les travailleuses, et leur garantissant le maintien de leur salaire hors de l’emploi.

Pour parler de cette petite histoire de l’indemnisation du chômage, nous recevons dans l’émission de ce jour, Baptiste Panier, l’un des auteurs de cette brochure.

https://actualitedesluttes.info/emission/sans-emploi-mais-pas-sans-salaire

Solidaires 78 propose de faire une commande groupée de la brochure évoquée dans l’émission pour en faire une discussion collective. Contactez nous pour dire combien d’exemplaires vous souhaitez !

https://www.editionssyndicalistes.fr/2021/09/03/sans-emploi-mais-pas-sans-salaire-petite-histoire-de-lindemnisation-du-chomage/

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Secteur associatif

Service National Universel : Blanquer, arrêtez tout, personne ne veut du SNU

Il y a quelques semaines, le Gouvernement a lancé une campagne de communication à destination des lycéen·ne·s pour les encourager à participer au Service National Universel. Le SNU est en phase de test depuis trois ans et la mise en place des Missions d’Intérêt Général (MIG) depuis cet été est un échec. Peu de missions sont proposées, elles n’intéressent pas les associations qui n’ont pas les capacités d’encadrer ce genre de « stage de découverte », n’en déplaise aux préfectures qui usent alors d’odieux chantages à la subvention pour arriver à leurs fins. Pour rappel, l’objectif 2021 de 25 000 jeunes en séjours de cohésion est loin d’avoir été atteint (à peine plus de 14 000 volontaires), les 50 000 jeunes visé.es en 2022 apparaissent dès lors comme un objectif irréaliste et c’est tant mieux !

Pour une politique publique ambitieuse en faveur de l’émancipation

L’entêtement de Blanquer et de la Secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Engagement à faire passer aux forceps ce projet aussi dangereux qu’inefficace pourrait prêter à sourire. Malheureusement le SNU est aujourd’hui quasiment la seule proposition du Gouvernement faite à la jeunesse, et cette obstination provoque des souffrances bien réelles pour notre société, pour les jeunes, les « acteurs jeunesse » et leurs animateur·ice·s.

Le SNU coûte « un pognon de dingue » (62,2 millions d’€ en 2021, 3,4 milliards d’€ à termes d’après le nouveau rapport de la Cour des Comptes) et s’appuie sur une vision étriquée et régressive de la jeunesse, de l’engagement et des rapports sociaux. Non, la Jeunesse n’est pas responsable des fractures qui traversent la population française et sur lesquelles le gouvernement et l’extrême-droite font leur beurre. Oui, il y a un enjeu à (re)créer du dialogue et de la démocratie au sein de nos territoires. Non, l’engagement ne peut pas exister sous la contrainte. Oui, l’engagement est émancipateur quand il s’inscrit dans des démarches d’éducation populaire et de développement de l’esprit critique.

La République ne se décrète pas, elle se construit au jour le jour

Le SNU et la communication gouvernementale incarnée par Sarah El Haïry (Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et à l’Engagement) sont marqués par une logique d’endoctrinement et de martellement démagogique s’appuyant sur des concepts vidés de leur sens ou dévoyés tels que « valeurs républicaines », « laïcité » ou encore « envie de France ». On ne soigne pas les fractures d’une société avec un matraquage idéologique creux. En plus de représenter un danger pour notre démocratie, cette démarche est loin de répondre aux enjeux de défiance d’une partie toujours plus importante de la population envers les institutions, quand le jeu du gouvernement est de poursuivre dans le même temps la destruction des services publics (hôpitaux, écoles, universités, secteur culturel…).

Plus personne ne veut du SNU

Les différentes expérimentations depuis 2019 ont montré l’immense difficulté de l’État à mettre en place ce dispositif en passant de force et sans concertation des concerné·e·s. La grogne des encadrant·e·s du séjour de cohésion de l’été dernier, qui attendent toujours leurs paies, ne vient que le confirmer. En plus de ne pas avoir été payé·e·s à temps, il·elle·s étaient en contrat précaire (Contrat d’Engagement Éducatif), et le seront de nouveau en 2022.

Aujourd’hui, plus personne ne croit au SNU, ni les organisations et mouvements de jeunes qui se sont majoritairement exprimés contre le SNU et ont refusé de collaborer à sa mise en place, ni celles qui ont pu s’engager dans un premier temps dans les expérimentations, ni même les agents de l’État en charge du dispositif qui sont aujourd’hui en grande souffrance, sous pression de l’État et en sous-effectifs.

Des services « Jeunesse et Sports » instrumentalisés

Le SNU a des conséquences dramatiques sur les services « Jeunesse et Sports » dont les sous-effectifs sont très importants. Ce dispositif crée de fortes tensions internes dans les services, il génère aussi un accroissement énorme des charges de travail avec comme effet un nombre croissant des arrêts maladie et détourne les agents de leurs missions d’accompagnement et de conseil du secteur associatif. De plus, l’abaissement du taux d’encadrement qui passe à un·e encadrant·e pour 8 jeunes (contre 1 pour 6 en 2021) inquiète grandement quant à la sécurité des jeunes et des salarié·e·s.

Une nouvelle phase d’expérimentation au service de la campagne de M. Macron

Nous dénonçons la mise en œuvre du SNU en 2022 qui prévoit une large communication du Gouvernement à destination des jeunes, dans les mois qui précèdent les présidentielles. Elle est une nouvelle preuve de l’incapacité du Gouvernement à faire face aux problèmes que rencontrent actuellement les jeunes. Cette manœuvre politique incarne à elle seule les raisons de la défiance des jeunes vis-à-vis de la politique et est indigne de l’urgence dans laquelle se trouve une partie de la jeunesse.

Malgré une mise en place difficile et conflictuelle du dispositif depuis 3 ans, le Gouvernement s’entête à le déployer dans tous les départements. L’État en grande difficulté en 2021 pour organiser un séjour par département a décidé pour 2022 d’en organiser 2 par départements (et 3 dans certains départements). Ces derniers se dérouleront en février, en juin et en juillet et parfois sur le temps scolaire, ubuesque ! De surcroît, pour les séjours de février (un département par académie), seulement 4000 jeunes sont attendu.es : une mascarade électoraliste !

Le SNU c’est toujours NON !

Nous appelons toutes les personnes concernées de près ou de loin par cette nouvelle expérimentation à s’y opposer, à s’organiser collectivement pour refuser de participer à cette mascarade et boycotter ce dispositif ridicule et dangereux, loin d’être à la hauteur des enjeux.

Nous soutenons et soutiendrons celles et ceux qui luttent au quotidien, notamment au sein des services de l’État et dans les associations !

Le Service National Universel Quésako ?

Présenté par le gouvernement comme un »un projet d’émancipation de la jeunesse », le SNU s’adresse à tous les jeunes de 15 à 17 ans. Actuellement proposé sur la base du volontariat, il a vocation à devenir obligatoire.

Il s’articule en trois étapes tournées autour de « l’engagement » :
1) un séjour de cohésion de deux semaines
2) une mission d’intérêt général de 84 heures
3) la possibilité d’un engagement volontaire d’au moins 3 mois

Le séjour de cohésion est très marqué militairement, il se déroule en uniforme, les journées sont rythmées par des temps très patriotiques (Marseillaise, levée des couleurs)

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Actu Solidaires 78 Automobile

Renault Guyancourt : un Technocentre vendu à la découpe


Le Comité Social et Économique de Renault Guyancourt/Aubevoye a été consulté le 16 décembre 2021 sur un projet de cession immobilière dans le cadre du Grand Paris. Ce projet amputera de 25 hectares le Technocentre, à l’heure où Renault veut également se retirer de plusieurs bâtiments du site.

Comité Social et Économique de Renault Guyancourt/Aubevoye du 16 décembre 2021 : « Information et consultation du CSE sur un projet de cession immobilière dans le cadre du Grand Paris ».

Contexte du projet [1]

Le Grand Paris Express comporte notamment une nouvelle ligne 18, constituée de 10 gares et longue de 35 km sur 13 communes et 3 départements. Elle reliera, dans un premier temps (2026), l’aéroport d’Orly à Versailles via Saint-Quentin-en-Yvelines, le plateau de Saclay et la gare TGV de Massy-Palaiseau. Ultérieurement, elle serait prolongée d’une quinzaine de kilomètres de Versailles à Nanterre en passant par Rueil-Malmaison, les travaux devant s’achever après 2030.

La ligne 18 sera aérienne sur les 14 km du plateau de Saclay, puis souterraine à partir de Guyancourt.

Une future gare sera construite à Guyancourt, au cœur d’un environnement riche d’entreprises (dont RENAULT) et d’emplois, de quartiers d’habitat (Voisins-le-Bretonneux, Montigny-le-Bretonneux, Guyancourt), et de grands espaces verts paysagers et sportifs (golf national).

Une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC), dénommée « des Savoirs », sera implantée à proximité de cette gare, incluant de l’habitat, des services publics, de l’activité économique, et des commerces. Un ancien terrain de THALES est déjà retenu pour aménager cette ZAC.

Raisons du projet [2]

La nouvelle gare de la future ligne 18 du métropolitain sera située au sud-ouest du site du Technocentre, derrière la place de Villaroy. Le tunnel sous-terrain abritant la voie ferrée longera l’avenue Léon Blum, puis coupera l’avenue de l’Europe en direction d’Orly.

La Société Grand Paris (SGP) a donc besoin d’espaces pour deux raisons :

  • d’une part, disposer d’une emprise permettant la construction de tels ouvrages et infrastructures en zone urbaine,
  • d’autre part, disposer d’une emprise dans le cadre de l’aménagement de la nouvelle ZAC des Savoirs voisine de cette gare.

Dans ce cadre, la SGP a identifié les terrains pouvant répondre à ce besoin. Sur ce périmètre se trouvent actuellement les bâtiments du Modem et du Quickdrop, et les parkings de l’Orme d’Enfer, du Trou Berger, et du Modem.

De ce fait, le site du Technocentre se trouve, pour partie, dans l’emprise immobilière liée au Grand Paris.

Contenu du projet [3]

Afin de répondre aux besoins de la SGP, l’Établissement Public du Foncier Ile-de-France (EPFIF), représenté par l’Établissement Public d’Aménagement Paris-Saclay (EPAPS), a demandé à RENAULT de céder un foncier de 25 hectares au sud-ouest du Technocentre à la proximité de la place de Villaroy, à l’est de la RD91.

Ce projet étant considéré comme une opération d’intérêt national, l’absence d’un accord amiable avec les Pouvoirs Publics exposerait RENAULT à une expropriation.

Des discussions et une négociation ont donc été menées avec l’EPAPS et ont abouti au projet consistant à ce que la filiale immobilière de RENAULT, la Société Civile Immobilière Plateau de Guyancourt (filiale immobilière du Groupe RENAULT et propriétaire du patrimoine foncier du Technocentre) cède les terrains concernés à l’EPAPS.

Ce projet, à l’initiative des Pouvoirs Publics, est donc indépendant de la volonté du Groupe de réduire son empreinte immobilière, mais est cohérent avec les actions qui pourraient être engagées en la matière.

Dans l’état actuel des négociations, une signature d’une promesse de vente pourrait être envisagée avant la fin de l’année 2021.

En cas de signature, le phasage des travaux envisagés par l’EPAPS et la SGP serait réalisé de manière à assurer, d’une part, une bonne coordination des opérations, d’autre part, la continuité des activités de RENAULT, et enfin le respect des règlementations en vigueur (urbanisme, environnement).

La SGP envisagerait le démarrage des travaux d’aménagement de la nouvelle gare de la ligne 18 durant l’été 2022. Le maintien de l’accessibilité du site pour les résidents et les visiteurs serait garanti par l’EPAPS et la SGP.

Avantages du projet [4]

Ce projet, par l’apport de trésorerie en résultant, contribuerait au redressement financier du Groupe.

En outre, la libération de la totalité des surfaces cédées ne serait pas immédiate, ce qui laisserait le temps d’organiser la réimplantation des collaborateurs travaillant actuellement sur cette zone, tout en tenant compte des évolutions liées à Campus et de l’avancement du programme Re-tcr. En effet, pendant plusieurs années, RENAULT bénéficierait d’une jouissance gratuite :

  • du Modem (3 418 m² , actuellement 205 postes de travail occupés à 46%) jusqu’au 31 décembre 2023,
  • du Quickdrop (387 m²) jusqu’au 31 décembre 2023,
  • du parking du Modem (175 places) jusqu’au 31 décembre 2023,
  • du parking de l’Orme d’Enfer (487 places) jusqu’au 31 décembre 2025,
  • du parking du Trou Berger (628 places) jusqu’au 31 décembre 2029.

De plus, au terme de la construction de la nouvelle gare de la future ligne 18 du métropolitain envisagée pour le 1er janvier 2030, l’EPAPS pourrait garantir à RENAULT la mise à disposition de 400 places de parking à proximité de cette gare, durant un bail de 12 ans dont les conditions seraient à définir.

Enfin, dans ce nouveau projet, la nouvelle gare serait plus proche de notre site, facilitant ainsi l’accès des résidents.

Discussion

1) Les élus SUD du CSE ont rappelé que le projet de la ligne 18 fait face à plusieurs oppositions, notamment à Villiers-le-Bâcle et Chateaufort, avec l’installation d’un « camp du refus [5] » ou la création d’un collectif regroupant des agriculteurs et des élus locaux opposés à l’expropriation des surfaces cultivées et au bétonnage de la région.

Les élus SUD ont demandé :

  • Quel sera le COS (Coefficient d’Occupation des Sols) du site du Technocentre après cette opération immobilière ?
  • De quel agrément du ministère de l’environnement dispose Renault ?

La direction n’avait pas ces données.

2) Les élus SUD ont fait part de leur inquiétude quant aux nuisances pendant la période des travaux qui vont s’étaler sur plusieurs années (accès au Technocentre modifié, suppression de places de parking, bruit, poussière…).

Quant à l’avenir du Technocentre, non seulement la direction n’envisage pas de compenser la perte de ces 25 hectares par d’autres extensions, mais Renault se désengage de plus en plus du site [6].

3) Les élus SUD ont demandé le montant des compensations financières obtenues par Renault.

La direction a refusé de répondre, affirmant cependant que la vente avait été effectuée au moins au double du prix du marché. Une opération très intéressante pour Renault et qui se fait aux dépens du contribuable : d’après le site terrainConstruction.com, la valeur du m2 constructible à Villaroy est de 340 euros du m2, ce qui pour 25 ha (soit 250 000 m2) ferait 85 millions d’euros. Il est peu probable que ce montant ait été proposé à tous les expropriés du grand Paris…

Votes

Résultat des votes : 8 Pour (8 CFDT), 4 Contre (1 SUD, 3 SM-TE), 4 Abstentions
(2 CGT, 1 CFE-CGC, 1 FO), 17 Ne Participe Pas au Vote (3 SUD, 14 CFE-CGC).

Vu l’absence de réponses à la plupart de nos questions et les inquiétudes générées par ce projet, 3 élus SUD ont fait NPPV (Ne Participe Pas au Vote) et 1 élue SUD a voté Contre.

Notes

[1] Présentation direction

[2] Présentation direction

[3] Présentation direction

[4] Présentation direction

[5] Voir sur le site de Reporterre : Grand Paris : la lutte contre le bétonnage du plateau de Saclay reprend du souffle

[6] Voir notre article « Renault veut vendre son Technocentre »

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