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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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En grève ! Luttes féministes

Formations nationales à venir

8 MARS TOUTE L’ANNÉE !

https://solidaires.org/se-former/catalogue-des-formations/8-mars-toute-lannee-4/

Une sixième édition parce que la lutte continue !

Cette formation s’adresse aux militant-es susceptibles de participer à la préparation de la grève du 8 mars 2024 et des actions autour. Elle s’adresse aux militant-e-s du privé comme du public.

Cette année nous avons fait le choix de nous concentrer sur la question de la construction de la grève au sein de Solidaires pour ce 8 mars, autour de discussions et ateliers sur de la préparation de la grève en se basant sur les remontées de terrain.

Comment faire dans chaque entreprise et secteur pour porter la question du 8 mars et nos revendications, avec force et créativité?

Comment faire pour porter encore mieux cette construction du 8 mars de grève dans nos syndicats, fédérations et solidaires locaux?

C’est ce à quoi nous nous attèlerons lors de cette journée qui se veut aussi conviviale et sororale.

  • Organisme : CEFI Solidaires national
  • Lieu : Paris (75010)
  • Date : 22 janvier 2024
  • Durée : 1 jour

INTERSYNDICALES FEMMES 2024

Cette formation regroupe des militant-es de la CGT, de la FSU, et de Solidaires depuis 1998. Elle se veut un lieu d’échanges qui permet d’approfondir les questions revendicatives sur nos lieux de travail et de poser la question de la place des femmes dans les syndicats

Voici les différentes thématiques de l’édition 2024 :

  • L’intime est politique : refuser les normes esthétiques et les injonctions du paraître
  • Construire nos luttes féministes : mixité / non mixité ?
  • Nouvelles technologies et intelligence artificielle : nouvelles mais toujours sexistes !
  • Métiers du soin et du lien : un enjeu pour l’égalité
  • Organisme : CEFI Solidaires national
  • Lieu : Paris (Salle Olympe de Gouges)
  • Date de début : 3 avril 2024
  • Date de fin : 4 avril 2024
  • Durée : 2 jours

Rappel pour vous inscrire à ces formations

Pas d’inscription individuelle : Inscriptions auprès des Solidaires locaux, fédérations et syndicats nationaux qui transfèreront au CEFI. Repas de midi et Transport pris en charge par le CEFI. Hébergement et repas du soir pris en charge par la structure inscrivante.

Email pour les inscriptions : inscriptionscefi@solidaires.org


Un livre : « Parce qu’ils sont arméniens »,
de Pinar Selek, paru aux Editions Liana Levi en 2015

Dans ce livre, Pinar Selek décortique comment elle a découvert qu’elle avait intériorisé les préjugés portés par la société turque contre les Arméniens et quel chemin elle a parcouru, pas à pas, grâce à plusieurs rencontres, pour s’en défaire.

Tout commence sur la façade de l’école primaire avec cette affirmation : « Heureux celui qui se dit turc ». Ou au collège, avec les discours de professeurs qui affirment de façon caricaturale que « les Turcs ont beaucoup d’ennemis : des communistes, des terroristes, des Arméniens », et pour eux, ces mots sont interchangeables.

Pinar Selek se demande pourquoi les filles arméniennes de son collège ne répondent pas aux insultes ? Elle réalise qu’elle a intériorisé leur résignation : « les Arméniens sont des froussards ».

Plus tard, elle constate qu’elle a oublié jusqu’à leurs prénoms et s’interroge : « que devient-on lorsqu’on oublie ? On s’habitue au mal ».

Grâce aux échanges avec Madame Ralin, elle a commencé à se poser des questions :

  • elle note l’absence de toute trace du génocide dans la littérature turque ;
  • elle réfléchit à la difficulté de prendre conscience des avantages de ne pas être arménien ;
  • elle s’aperçoit qu’être arménien revient à être réduit au silence, à l’invisibilité pour être toléré, mais sans aucune garantie.

C’est par l’amitié de l’Oncle Niṣam, pendant son séjour en prison, qu’elle réalise que « la souffrance se mue en résistance ». Quand il lui dit « ce n’est pas bien qu’on nous voit ensemble, cela pourrait te nuire », elle a eu honte de n’avoir pas pleinement pris conscience de ce qui se passait autour d’elle.

La rencontre avec Hrant Dink, fondateur du journal bilingue arménien et rurc, Agos (Le Sillon), dont le premier numéro paraît le 5 avril 1996, lui fait se poser une question majeure : « Où sont les Arméniens ? », question qui revisite la définition du citoyen arménien, mais aussi celle du citoyen turc. C’est aussi grâce à Hrant Dink qu’elle se rend compte qu’il n’est pas aisé de se départir d’une identité arrogante, provenant de ce préjugé qui construit une hiérarchisation entre les peuples.

En 2003, elle participe à l’organisation d’une de femmes en Turquie, qui collecte des missives de toutes les régions et dont l’arrivée a lieu à Konya au centre du pays. La missive de Hay Gin (unique collectif féministe arménien à Istanboul) attire son attention : « Sur les routes que vous avez traversées, nous existions autrefois » et elle en conlut que « l‘image altérée des Arméniens que j’avais se déchire pour de bon ».

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink est assassiné de trois balles dans la tête ; l’enquête criminelle a montré la complicité des services de police et l’implication de hauts dignitaires turcs.

A son enterrement, plus de 300 000 personnes scandent « Nous sommes tous des Arméniens »… et, avec la disparition de son ami, Pinar Selek a « enterré l’arrogance ».

Elle nous montre le chemin pour se défaire des préjugés : il ne suffit pas de savoir, il faut aussi s’arrêter, prendre de la distance, réfléchir. Elle propose que « les avenues qui portent le nom des responsables du génocide arménien soient rebaptisées Hrant Dink ».

Ce livre est très important car il montre combien il est difficile d’analyser les préjugés qui construisent notre identité, que nous intériorisons malgré nous, et le chemin à parcourir pour les déconstruire et s’en défaire. Ses reflexions pourraient servir par exemple aux hommes militants, qui se posent des questions sur des relations égalitaires avec les femmes et ne voudraient pas faire partie du clan des machos et masculinistes : comment questionner la hiérarchisation des sexes, la construction de l’identité virile par la violence et la mise en concurrence, « le masculin qui l’emporte sur le féminin » dans la langue française depuis tant d’années ! En s’inspirant de la vidéo de Carole Roussopoulos « Christiane et Monique – LIP V»1, on pourrait lire ce livre en remplaçant « turc » par « homme » et « arménien » par « femme » … Ou encore arabes par juifs, personnes à la peau claire par personnes à la peau foncée, personnes valides par personnes handicapées, féministes occidentales par féministes d’autres régions du monde, etc… Car personne n’échappe aux préjugés mais il ne tient qu’à nous de les combattre, individuellement et collectivement !

Elisabeth GIGANT-CLAUDE

D’autres ouvrages à découvrir :

  • Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante. Devenir homme en rampant. Pinar Selek. Editions L’Harmattan, 2014
    L’autrice étude les différents mécanismes à l’œuvre pour formater les individus : dépersonnalisation, violence, soumission, absurdité et arbitraire d’ordres auxquels les jeunes appelés ne peuvent se soustraire, nationalisme et culte du pouvoir, de la force.
  • L’insolente. Dialogues avec Pinar Selek. Guillaume Gamblin. Editions Cambourakis, 2019
    Dans ce livre, elle revient sur son parcours, son enfance, ses combats auprès des opprimé·es : avec les enfants des rues d’Istanbul, les prostituées, les Kurdes, les Arménien·nes. Elle raconte la torture et la prison, mais aussi la création d’un atelier des artistes de rue, d’une coopérative féministe ou d’une plateforme d’écologie sociale. Aujourd’hui exilée en France, elle poursuit ses recherches universitaires, mais elle continue avant tout son combat pour décloisonner les luttes et ouvrir des voies créatives vers une autre société.
    Guillaume Gamblin, qu’elle a connu à Lyon dans le milieu alternatif et qui est devenu son ami, nous invite, à partir d’entretiens, à rencontrer cette « femme aux mille vies » à l’énergie contagieuse.
  • Le Chaudron militaire turc. Un exemple de production de la violence masculine. Pinar Selek. Editions des femmes, 2023
    Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, Pınar Selek élargit sa réflexion, nourrie de références philosophiques à nos sociétés toutes entières, régies par un capitalisme effréné et un mépris à l’égard des femmes dans un contexte mondial de guerres et une montée des régimes autocratiques.

1http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/24111

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Collectivités territoriales Conditions de travail Dans les Yvelines, une classe en lutte... Éducation En grève ! Luttes féministes Revue de presse Santé-Social

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 65

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : Le Parisien

Source : La gazette en Yvelines

Source : La Gazette en Yvelines

Source : La Gazette en Yvelines
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Luttes féministes Secteur associatif

Retour de l’enquête de la commission féministe d’ASSO-Solidaires

En 2022, la commission féminisme d’ASSO-Solidaires a lancé une enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du travail et le milieu militant.
Cette enquête anonyme était destinée aux militantes d’ASSO-Solidaires : 100 d’entre elles ont répondu, sur 300 adhérentes à l’époque.

L’enquête s’est déclinée en 3 parties :
1) le vécu des femmes dans le milieu du travail
2) le vécu des femmes dans leur milieu syndical
3) l’identité de l’adhérente

Les deux premières parties visaient à comprendre l’environnement dans lequel les femmes travaillent et militent (répartition H/F, répartition tâches H/F, entourage se sentant concerné par le féminisme ou non…) ; si ces femmes ont été victimes de violences sexistes ou sexuelles et quelles en ont été les conséquences sur leur état physique et mental.
Elles pouvaient anonymement témoigner sur la violence subite si souhaitée.

La commission a ensuite analysé les résultats quantitatifs et qualitatifs pour dégager des revendications qui pourront être réutilisées par la commission lors des moments clefs (8 mars, 25 novembre) ou tout autre moment de l’année. Un outil PowerPoint a aussi été mis à disposition d’ASSO-Solidaires pour que tou.te.s les adhérent.e.s puissent s’approprier et communiquer sur les résultats si pertinents.

Outre le constat toujours présent de la répartition des tâches genrées et des attitudes sexistes (couper la parole, mansplaining…) , aussi bien au travail que dans le milieu militant, voici 3 conclusions clefs qui ont pu être tirées grâce à l’enquête :
– 29 femmes sur 40 ont annoncé que leur temps partiel était choisi. Or, la majorité des éléments apportés en guise de détails pousse à croire qu’elles sont contraintes d’avoir des contrats à temps partiel (pour garder leurs enfants le mercredi ; parce qu’intermittentes du spectacle ; lié à une situation de handicap ; pour rédaction d’une thèse ; suite à de mauvaises conditions de travail…)
> on constate une intériorisation de la responsabilité de la femme

– Sur 56 femmes ayant répondu avoir un CSE au sein de leur association, 32 d’entre elles ont annoncé ne pas avoir de référent·e harcèlement sexuel ou ne pas savoir s’il y en avait un.e
> il s’agit pourtant d’une obligation légale : on constate que nombreuses associations ne sont pas conformes à la loi ; ou qu’il y a un manque d’informations à ce sujet.

– 70% des femmes ayant subi des VSS n’ont pas bénéficié d’accompagnement de leur syndicat quand elles s’en sont rapprochées
> On constate un manque d’engagement et d’information du syndicat vers les adhérentes

Dans beaucoup d’associations dans lesquelles les camarades répondantes travaillent, les équipes salariées sont majoritairement féminines alors que les équipes dirigeantes sont majoritairement composées d’hommes.
Nous avons pu constater également que malgré des associations qui portent les sujets féministes en interne, dans leurs valeurs ou dans leurs projets, les salariées n’ont que très peu d’information sur leurs droits et les les recours en cas d’agression sexuelle ou d’agissements sexistes.
Au sein d’ASSO-Solidaires, nous organisons depuis 2 ans une formation par an sur la prise en charge des violences sexistes et sexuelles au travail. Nous incitons également les adhérent·es à participer aux formations interro sur l’égalité pro, les inégalités femmes-hommes et les VSST. Il est important que les adhérent·es soient formé·es, en particulier les membres des sections syndicales et des permanences des sections locales, afin de mieux porter et prendre en charge ces questions.

Dans notre milieu militant (au sein d’ASSO-Solidaires et en interpro), nous ne sommes pas épargnées par les agissements et comportements sexistes des nos “camarades” hommes, malgré les valeurs défendues par notre syndicalisme.
Quelques chiffres :
– seulement 40% des organisations de réunion prennent en compte l’organisation familiale des militantes
– 10 % des militantes ont déjà entendu des blagues à caractère sexuel
– 10 % des militantes peuvent voir des images à caractère sexuel dans leurs locaux militants (alors que seulement 2% sur leurs lieux de travail)
– les tâches genrées sont toujours de mises avec une sur-représentation des femmes dans les “petites tâches” (préparation du café, organisation des réunions et rédaction des compte-rendus, ménage des locaux…) alors que les hommes ont plus des tâches de représentation
– une majorité de camarades sont toujours victimes d’agissement sexistes (peu de prise de parole et souvent coupée…)
– des camarades sont toujours victimes d’agression sexuelle dans leur milieu militant. Une camarade a été violée par un militant.

Il est donc essentiel, pour que nos camarades femmes et perçues comme telles (personnes trans, non-binaire) se sentent en sécurité dans le syndicat, que chacun·e se forme aux questions des inégalités et stéréotypes de genre ainsi qu’à l’action contre les violences sexistes et sexuelles.
Chaque Solidaires départementaux doit s’emparer des ces questions et protéger les personnes victimes.

A ASSO-Solidaires, nous avons mis en place une procédure contre les violences sexistes et sexuelles au sein de notre syndicat.
Notre position est claire : camarades, si vous dénoncez des violences sexistes ou des violences sexuelles, nous vous croyons !

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Actu Solidaires 78 Luttes féministes

Enregistrement audio de la rencontre avec Suzy Rojtman Féministes, Luttes de femmes, lutte de classes

le 24 novembre dernier, l’Union syndicale Solidaires 78 et Attac 78 nord organisaient une rencontre à la librairie La Nouvelle Réserve avec Suzy Rojtman autour du livre qu’elle a coordonné : Féministes, luttes de femmes, lutte de classes.

Voici l’enregistrement audio de cette rencontre :

Le mouvement féministe contemporain en France a plus de cinquante ans, un temps d’histoire, histoire d’un enthousiasme fou de se retrouver ensemble, émaillé de victoires décisives, mais jalonné de difficultés face à un patriarcat qui se défend bec et ongles.
Dans cette histoire, on oublie souvent une des actrices essentielles : la « tendance lutte de classes » comme elle s’est définie elle-même, après Mai 68, dans les années 1970.
Restituer cette histoire occultée, c’est le but de ce livre, réalisé à partir de trois colloques organisés par le Collectif national pour les droits des femmes.
Il aborde l’histoire pionnière du MLF et de toutes ses tendances : celle des groupes femmes créés dans les entreprises et les quartiers, celle des militantes d’extrême gauche, de gauche, des syndicalistes, qui, impliquées avec conviction, ont bataillé dans leurs organisations respectives.
L’histoire des luttes ouvrières où les femmes ont dû s’affirmer (Lip, Renault, banques, Chèques postaux). L’histoire méconnue des groupes de femmes immigrées ou dans les populations colonisées. L’histoire des luttes pour la visibilisation et l’affirmation des lesbiennes.
C’est aussi celle de la conquête du droit à l’avortement et son remboursement, celle de la création de collectifs féministes : contre le viol et contre le racisme ; de l’unité avec la création de la Maison des femmes de Paris, d’Elles sont pour et du Collectif national pour les droits des femmes, des combats internationaux avec la Marche mondiale des femmes.
C’est la parole de ses actrices elles-mêmes qui donne corps et vie à cette histoire.

Ce sont les contributions de 28 autrices qui donnent corps à ce livre, illustré avec des documents d’époque.


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Éducation Luttes féministes

Brochure SUD Éducation : Agir contre les violences sexuelles et sexistes au travail

Bien que la lutte contre les violences faites aux femmes ait été proclamée grande cause des quinquennats d’Emmanuel Macron, les conclusions du rapport 2023 du Haut Conseil à l’Égalité Femme-Homme (HCEFH) soulignent un manque d’actions concrètes et la persistance d’une banalisation des violences faites aux femmes, y compris chez les jeunes générations, et un regain de stéréotypes sexistes chez les hommes de 25 – 34 ans.

Les chiffres concernant les violences faites aux femmes montrent l’étendue du combat à mener : ils sont insupportables.
• 1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle,
• pour 1 femme sur 6 le premier rapport est non consenti et non désiré,
• 16% des français·es ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance,
• 75% des agressions islamophobes visent des femmes,
• 85% des personnes trans ont été agressées au cours de leur vie,
• 80% des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences,
• 213 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année
• 94 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaque année.

Et les violences ne s’arrêtent pas à la porte de nos lieux de travail. Lorsqu’on leur pose la question, 1 femme sur 5 affirme avoir subi des violences sexistes et/ou sexuelles au travail. En réalité, au moins 30% ont subi ces violences au sens juridique du terme (enquête IFOP 2019 pour la fondation Jean Jaurès). Seules 5% d’entre elles portent plainte.

Sommaire

  1. Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?
  2. Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !
  3. La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail
  4. Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail
  5. Revendications
  6. Ressources

1 – Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?

– Dans l’éducation nationale, ces violences font l’objet d’une omerta !
– Rappel des lois
– Quelques témoignages de violences sexistes et sexuelles au travail
– Au travail comme ailleurs, les violences se cumulent
– Impact et conséquence sur la santé des femmes

2 – Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !

3 – La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail

4 – Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail

5 – Revendications

6 – Ressources

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Luttes féministes

Solidaires et féministe !

Dans Expressions Solidaires : Expressions Solidaires n°109 – Spécial 25 ans

La question d’un travail sur l’égalité femmes/hommes est apparue assez vite dans la construction du Groupe des 10, puis de Solidaires, dès le début des années 2000.
Certaines fédérations, comme Sud Ptt, avaient l’expérience de commissions femmes en leur sein et d’une forte préoccupation politique en ce sens.
Certaines organisations n’avaient jamais vraiment travaillé cette question, ne voyaient pas comment la prendre en charge ou avaient d’autres priorités ;
d’autres pensaient qu’étant implantées dans la Fonction publique, la question de l’égalité professionnelle était réglée ;
d’autres enfin considéraient que ce n’était pas une question à prendre en charge dans le syndicat, mais relevant plutôt des associations.

Pour autant, il existait dans ces organisations des militantes qui étaient sensibilisées sur les enjeux féministes, mais elles étaient souvent isolées dans leur structure. La mise en place formelle d’une commission s’est faite sans tension ni opposition, mais avec une participation de très peu de structures nationales au départ. Ce travail a été porté par des militantes volontaires et motivées. Petit à petit, cette commission s’est élargie à partir du travail réalisé : tracts pour le 8 mars, participation aux initiatives du mouvement féministe, de la Marche mondiale des femmes, création des journées intersyndicales femmes, développement de formations sur les inégalités et les stéréotypes, mais aussi articles et matériel sur des enjeux revendicatifs d’actualité.

Lors des mobilisations sur les retraites en 2003, 2010, 2019, la commission a produit un travail d’analyse genré sur les inégalités de pensions, et leurs causes.

C’est cette dynamique qui a permis qu’au 4ème Congrès national de Solidaires, à Saint-Jean-de-Monts, soit intégré dans le Préambule de nos statuts, un paragraphe sur ces enjeux et qui commence par : « Le syndicalisme s’inscrit dans une démarche féministe en agissant par l’égalité entre les hommes et les femmes. » Une telle déclaration ne suffit, certes pas, à changer la réalité et à faire en sorte que ce combat devienne celui de toute l’organisation syndicale, à tout moment… Mais elle a permis de donner une visibilité et une légitimité politique à la prise en charge de ces combats par Solidaires et au travail de la commission femmes…

Et a permis par la suite que soit adopté au congrès de Dunkerque en 2014 une plateforme féministe qu’il faut continuer d’alimenter et d’actualiser.

Extrait des Utopiques n°14, Syndicalisme et Féminisme

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Actu Solidaires 78 Luttes féministes

Solidaires 78 contre les violences sexistes et sexuelles

Mardi 21 novembre, l’accueil syndical Solidaires de Limay s’est déplacé à la gare de Mantes-la-Jolie. Un stand contre les violences faites aux femmes et contre toutes les violences sexistes et sexuelles était installé, avec de la documentation sur le sujet.

Des tracts ont été distribués pour inviter aux différents événements mantais et parisiens.
Cela a également été l’occasion d’enclencher des échanges avec les passant·es et les travailleurs·euses sur les violences sexistes et sexuelles au travail comme au sein des foyers.
Assurément, notre présence a interpelé, voire déstabilisé. Certain·es nous ont félicité pour notre action et sont venu·es discuter, d’autres ont semblé gêné·es face à cette thématique, d’autres encore ont montré du rejet, en redonnant ou en refusant le tract par exemple.

Qu’à cela ne tienne : plus nous prendrons publiquement position contre les violences sexistes et sexuelles, plus les langues se délieront pour que les luttes s’organisent, sur nos lieux de travail et dans la société.

Depuis plusieurs années, Solidaires, avec d’autres organisations syndicales et féministes réclament :


– au moins un milliard pour lutter contre les violences : faire en sorte que l’impunité n’existe plus, que partout les formations soient opérantes, que les associations aient les moyens de réaliser l’accueil et la prise en charge des femmes et personnes victimes ;

– une éducation non sexiste, inclusive dès l’enfance et dans tout le parcours scolaire ;

– la prévention des violences sexistes et sexuelles comme sujet obligatoire de négociation à tous les niveaux sous peine de sanction pour les employeurs ;

– une vraie déclinaison dans le droit du travail de la convention de l’OIT : suppression des jours de carence, aménagement des horaires, interdiction de licenciement, des femmes et personnes victimes ;

– dans la fonction publique, et dans le privé, la prise en charge des violences conjugales décelées sur le lieu de travail.

Manifestons, crions notre rage, dénonçons et exigeons la fin de ces violences sexistes et sexuelles !

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antiracisme Internationalisme Luttes féministes Palestine

Contre les violences de genre : féministes pour le cessez-le-feu à Gaza

Nous sommes choquées et émues face à la violence qui se déploie en Palestine/Israël depuis le 7 octobre.

Nous refusons la déshumanisation des Palestiniens et Palestiniennes es bombardements meurtriers et les déplacements forcés que subissent les habitant·es de la bande de Gaza depuis plus d’un mois ont des conséquences tragiques : aujourd’hui, plus de 11 000 personnes ont été tuées par l’armée israélienne.

Parmi elles, les femmes et les enfants constituent la majorité des victimes selon l’ONU. Plus d’1,5 million de Gazaoui·es ont été jetées sur la route d’un exil sans issue alors que la bande de Gaza est fermée à double tour. Plus d’eau, plus de carburant, plus de nourriture, plus de médicaments. Et les bombes qui continuent de pleuvoir.

Le 7 octobre aussi la violence s’est exercée de manière déshumanisante et genrée : les habitantes des kibboutz comme les participantes à la rave ont subi viols, humiliations et mises à mort…

Comme dans toutes les guerres, les femmes sont des victimes singulières. A Gaza, aujourd’hui, 50 000 femmes sont enceintes selon l’ONU Femmes. Plus de 10% d’entre elles sont à moins d’un mois de leur accouchement. Lorsque l’on opère encore Gaza, on le fait à vif : les hôpitaux sont ciblés par les bombardements de l’armée israélienne et les stocks d’antidouleurs ou d’anesthésiants sont épuisés depuis longtemps. Les couveuses des prématurés s’arrêtent par manque d’énergie, provoquant la mort de nouveaux-nés.

Privées d’eau et des produits d’hygiène les plus simples, les femmes gazaouies qui le peuvent avalent des cachets de Norethisterone pour stopper leur saignements menstruels, au risque d’en subir les graves effets secondaires. Des femmes identifient leurs enfants morts suite aux bombardements à partir de restes épars, reconnaissant un vêtement ou la forme d’un orteil.

Nous opposons notre solidarité féministe et internationaliste à cette violence coloniale qui, les experts internationaux le disent depuis la mi-octobre, risque de se révéler génocidaire et refusons dans le cadre de cette solidarité toute forme d’instrumentalisation : nous combattons pied à pied l’antisémitisme et l’islamophobie et toutes les formes de racisme.

Nous dénonçons la politique du deux-poids deux mesures à l’encontre d’un peuple occupé – le peuple palestinien – et d’un État occupant, un deux poids deux mesures qui se traduit aussi sur le terrain féministe : comme si la vie et les souffrances des femmes palestiniennes n’avaient aucune valeur, aucune densité, aucune complexité.

Nous dénonçons tous les crimes de guerre, les viols de guerre quels que soient les bourreaux : ceux du 7 octobre comme ceux des geôles israéliennes qui depuis de longues années réservent des traitements spécifiques aux prisonnières politiques palestiniennes sur lesquelles le viol a été pratiqué par l’armée et les services de renseignement israéliens.

L’urgence aujourd’hui c’est d’exiger un cessez-le-feu immédiat. Il faut également libérer l’ensemble des otages. C’est aussi de réaffirmer que notre féminisme se conjugue avec nos engagements anticolonialistes et antiracistes. C’est pourquoi, le 25 novembre, nous manifesterons contre les violences de genre à Gaza, comme partout.

Aucune de nous n’est libre tant que nous ne sommes pas toutes libres. La Palestine ne fait pas exception.

Il faut mettre fin au siège de Gaza. Il faut mettre fin à l’occupation coloniale de la Palestine.

Signataires :

Verveine Angeli (syndicaliste) ;
Annick Coupé (syndicaliste et altermondialiste) ;
Annie Ernaux (écrivaine) ;
Jules Falquet (philosophe) ;
Fanny Gallot (historienne) ;
Murielle Guilbert (co-déléguée générale Solidaires) ;
Aurore Koechlin (sociologue) ;
Mathilde Larrère (historienne) ;
Myriame Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT en charge des questions féministes ;
Sarah Legrain (Députée La France Insoumise) ;
Arya Meroni (militante féministe et anticapitaliste) ;
Alice Pelletier (NPA) ;
Aurélie Trouvé (Députée La France Insoumise) ;
Suzy Rojtman (militante féministe) ;
Youlie Yamamoto (Porte-Parole d’ATTAC) ;
Sophie Zafari (syndicaliste FSU).

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