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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
En grève ! Luttes féministes

Formations nationales à venir

8 MARS TOUTE L’ANNÉE !

https://solidaires.org/se-former/catalogue-des-formations/8-mars-toute-lannee-4/

Une sixième édition parce que la lutte continue !

Cette formation s’adresse aux militant-es susceptibles de participer à la préparation de la grève du 8 mars 2024 et des actions autour. Elle s’adresse aux militant-e-s du privé comme du public.

Cette année nous avons fait le choix de nous concentrer sur la question de la construction de la grève au sein de Solidaires pour ce 8 mars, autour de discussions et ateliers sur de la préparation de la grève en se basant sur les remontées de terrain.

Comment faire dans chaque entreprise et secteur pour porter la question du 8 mars et nos revendications, avec force et créativité?

Comment faire pour porter encore mieux cette construction du 8 mars de grève dans nos syndicats, fédérations et solidaires locaux?

C’est ce à quoi nous nous attèlerons lors de cette journée qui se veut aussi conviviale et sororale.

  • Organisme : CEFI Solidaires national
  • Lieu : Paris (75010)
  • Date : 22 janvier 2024
  • Durée : 1 jour

INTERSYNDICALES FEMMES 2024

Cette formation regroupe des militant-es de la CGT, de la FSU, et de Solidaires depuis 1998. Elle se veut un lieu d’échanges qui permet d’approfondir les questions revendicatives sur nos lieux de travail et de poser la question de la place des femmes dans les syndicats

Voici les différentes thématiques de l’édition 2024 :

  • L’intime est politique : refuser les normes esthétiques et les injonctions du paraître
  • Construire nos luttes féministes : mixité / non mixité ?
  • Nouvelles technologies et intelligence artificielle : nouvelles mais toujours sexistes !
  • Métiers du soin et du lien : un enjeu pour l’égalité
  • Organisme : CEFI Solidaires national
  • Lieu : Paris (Salle Olympe de Gouges)
  • Date de début : 3 avril 2024
  • Date de fin : 4 avril 2024
  • Durée : 2 jours

Rappel pour vous inscrire à ces formations

Pas d’inscription individuelle : Inscriptions auprès des Solidaires locaux, fédérations et syndicats nationaux qui transfèreront au CEFI. Repas de midi et Transport pris en charge par le CEFI. Hébergement et repas du soir pris en charge par la structure inscrivante.

Email pour les inscriptions : inscriptionscefi@solidaires.org


Un livre : « Parce qu’ils sont arméniens »,
de Pinar Selek, paru aux Editions Liana Levi en 2015

Dans ce livre, Pinar Selek décortique comment elle a découvert qu’elle avait intériorisé les préjugés portés par la société turque contre les Arméniens et quel chemin elle a parcouru, pas à pas, grâce à plusieurs rencontres, pour s’en défaire.

Tout commence sur la façade de l’école primaire avec cette affirmation : « Heureux celui qui se dit turc ». Ou au collège, avec les discours de professeurs qui affirment de façon caricaturale que « les Turcs ont beaucoup d’ennemis : des communistes, des terroristes, des Arméniens », et pour eux, ces mots sont interchangeables.

Pinar Selek se demande pourquoi les filles arméniennes de son collège ne répondent pas aux insultes ? Elle réalise qu’elle a intériorisé leur résignation : « les Arméniens sont des froussards ».

Plus tard, elle constate qu’elle a oublié jusqu’à leurs prénoms et s’interroge : « que devient-on lorsqu’on oublie ? On s’habitue au mal ».

Grâce aux échanges avec Madame Ralin, elle a commencé à se poser des questions :

  • elle note l’absence de toute trace du génocide dans la littérature turque ;
  • elle réfléchit à la difficulté de prendre conscience des avantages de ne pas être arménien ;
  • elle s’aperçoit qu’être arménien revient à être réduit au silence, à l’invisibilité pour être toléré, mais sans aucune garantie.

C’est par l’amitié de l’Oncle Niṣam, pendant son séjour en prison, qu’elle réalise que « la souffrance se mue en résistance ». Quand il lui dit « ce n’est pas bien qu’on nous voit ensemble, cela pourrait te nuire », elle a eu honte de n’avoir pas pleinement pris conscience de ce qui se passait autour d’elle.

La rencontre avec Hrant Dink, fondateur du journal bilingue arménien et rurc, Agos (Le Sillon), dont le premier numéro paraît le 5 avril 1996, lui fait se poser une question majeure : « Où sont les Arméniens ? », question qui revisite la définition du citoyen arménien, mais aussi celle du citoyen turc. C’est aussi grâce à Hrant Dink qu’elle se rend compte qu’il n’est pas aisé de se départir d’une identité arrogante, provenant de ce préjugé qui construit une hiérarchisation entre les peuples.

En 2003, elle participe à l’organisation d’une de femmes en Turquie, qui collecte des missives de toutes les régions et dont l’arrivée a lieu à Konya au centre du pays. La missive de Hay Gin (unique collectif féministe arménien à Istanboul) attire son attention : « Sur les routes que vous avez traversées, nous existions autrefois » et elle en conlut que « l‘image altérée des Arméniens que j’avais se déchire pour de bon ».

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink est assassiné de trois balles dans la tête ; l’enquête criminelle a montré la complicité des services de police et l’implication de hauts dignitaires turcs.

A son enterrement, plus de 300 000 personnes scandent « Nous sommes tous des Arméniens »… et, avec la disparition de son ami, Pinar Selek a « enterré l’arrogance ».

Elle nous montre le chemin pour se défaire des préjugés : il ne suffit pas de savoir, il faut aussi s’arrêter, prendre de la distance, réfléchir. Elle propose que « les avenues qui portent le nom des responsables du génocide arménien soient rebaptisées Hrant Dink ».

Ce livre est très important car il montre combien il est difficile d’analyser les préjugés qui construisent notre identité, que nous intériorisons malgré nous, et le chemin à parcourir pour les déconstruire et s’en défaire. Ses reflexions pourraient servir par exemple aux hommes militants, qui se posent des questions sur des relations égalitaires avec les femmes et ne voudraient pas faire partie du clan des machos et masculinistes : comment questionner la hiérarchisation des sexes, la construction de l’identité virile par la violence et la mise en concurrence, « le masculin qui l’emporte sur le féminin » dans la langue française depuis tant d’années ! En s’inspirant de la vidéo de Carole Roussopoulos « Christiane et Monique – LIP V»1, on pourrait lire ce livre en remplaçant « turc » par « homme » et « arménien » par « femme » … Ou encore arabes par juifs, personnes à la peau claire par personnes à la peau foncée, personnes valides par personnes handicapées, féministes occidentales par féministes d’autres régions du monde, etc… Car personne n’échappe aux préjugés mais il ne tient qu’à nous de les combattre, individuellement et collectivement !

Elisabeth GIGANT-CLAUDE

D’autres ouvrages à découvrir :

  • Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante. Devenir homme en rampant. Pinar Selek. Editions L’Harmattan, 2014
    L’autrice étude les différents mécanismes à l’œuvre pour formater les individus : dépersonnalisation, violence, soumission, absurdité et arbitraire d’ordres auxquels les jeunes appelés ne peuvent se soustraire, nationalisme et culte du pouvoir, de la force.
  • L’insolente. Dialogues avec Pinar Selek. Guillaume Gamblin. Editions Cambourakis, 2019
    Dans ce livre, elle revient sur son parcours, son enfance, ses combats auprès des opprimé·es : avec les enfants des rues d’Istanbul, les prostituées, les Kurdes, les Arménien·nes. Elle raconte la torture et la prison, mais aussi la création d’un atelier des artistes de rue, d’une coopérative féministe ou d’une plateforme d’écologie sociale. Aujourd’hui exilée en France, elle poursuit ses recherches universitaires, mais elle continue avant tout son combat pour décloisonner les luttes et ouvrir des voies créatives vers une autre société.
    Guillaume Gamblin, qu’elle a connu à Lyon dans le milieu alternatif et qui est devenu son ami, nous invite, à partir d’entretiens, à rencontrer cette « femme aux mille vies » à l’énergie contagieuse.
  • Le Chaudron militaire turc. Un exemple de production de la violence masculine. Pinar Selek. Editions des femmes, 2023
    Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, Pınar Selek élargit sa réflexion, nourrie de références philosophiques à nos sociétés toutes entières, régies par un capitalisme effréné et un mépris à l’égard des femmes dans un contexte mondial de guerres et une montée des régimes autocratiques.

1http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/24111

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