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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Santé-Social

Dans les Yvelines, Sud Santé sociaux 78 prend soin de poursuivre la lutte…

Implantée dans plusieurs hôpitaux du département, le syndicat Sud Santé Sociaux des Yvelines publie des journaux à destination des personnels, illustration du dynamisme et de la combativité de ses sections…

À découvrir et à faire circuler auprès des soignant·es

La Boussole, n° 4 – octobre 2020, journal de la section Sud Santé sociaux de l’hôpital gérontologique Philippe Dugue
Sudoscope, Poissy, n°5, juillet août 2020
Virus, n° 124, journal de la section syndicale du Centre hospitalier de Versailles

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Actu Solidaires 78 Éducation

Éducation : une délégation reçue par le sous-Préfet de Mantes la Jolie le 10 novembre 2020

Dans le contexte de la journée de mobilisation du 10 novembre pour obtenir un renforcement du protocole sanitaire, une délégation composée de représentants d’organisations syndicales (FSU-CGT Educ’action-Sud éducation) et de fédérations de parents d’élèves (FCPE) a été reçue par le sous-Préfet de Mantes la Jolie. Une trentaine de peronnels et de parents étaient présents devant la sous-préfecture, représentatifs des établissements en lutte dans le Mantois (Jules Ferry, la Vaucouleurs, George Sand…).

Un état des lieux de la situation a été porté à la connaissance de M. le sous-Préfet concernant la gestion indigne de l’hommage à Samuel Paty qui a généré au-delà de l’incompréhension une violence institutionnelle qui pour beaucoup de personnels s’est traduite en mal-être et en colère.

Notre démarche s’inscrit dans la volonté que les établissements scolaires restent ouverts de la maternelle à l’université et ce, afin de ne pas revivre le 1er confinement avec la détresse des personnels, des élèves et de leur famille et ses conséquences pédagogiques mais aussi sociales et humaines. Nous pensons que le cadre sanitaire actuellement posé – qui n’est pas de nature à assurer cette sécurité – ne permettra pas que cette ouverture soit possible dans la durée. De plus cet accueil doit permettre des conditions décentes d’apprentissage pour tous et d’épanouissement des élèves.

C’est pourquoi, nous exigeons le renforcement immédiat et sans équivoque du protocole sanitaire : distanciation physique dans les classes, la demi-pension, les transports… Cela nécessite que l’ accueil des élèves dans les établissements scolaires, soit organisé en effectifs allégés de la maternelle à l’université.

Cette organisation devra privilégier des temps en présentiel très réguliers, que le travail donné en autonomie à la maison ne nécessite ni connexion ni aide des parents, que la prise en charge des plus jeunes puisse être quotidienne avec la participation des collectivités locales en terme de locaux et de personnels adaptés permettant cet accueil.

Des propositions ont été faites comme l’accueil des élèves dans le 1er degré en demi-journée école et demi-journée collectivités locales, ce qui signifie davantage d’ enseignants en faisant immédiatement appel à la liste complémentaire mais aussi au recrutement massif de personnels pour encadrer les élèves.

Concernant les matériels de protection fournis aux personnels, nous déplorons trop souvent leur absence. Quant aux masques à la protection discutable, le nombre fourni ne couvre pas l’ensemble du temps de leurs missions. Concernant les élèves, nous voulons que des masques adaptés soient fournis gratuitement à tous, pour des raisons financières et sanitaires.

Par ailleurs, le port du masque et son utilisation continue par les personnels comme les élèves a des conséquences sur leur santé physique et psychologique qui doivent aussi être prises en compte.

Le plan VIGIPIRATE écarlate, nécessite d’être clarifié car dans nos établissements son respect, est très problématique et souvent difficile à mettre en place. Ont été évoqués les déplacements en dehors des établissements inscrit dans l’emploi du temps et notamment l’incohérence de maintenir l’activité piscine qui, de plus, va à l’encontre des gestes barrières.

La situation sanitaire a remis en lumière l’état désastreux de nos locaux scolaires : des fenêtres bloquées, l’absence de point d’eau, de sanitaires en état de fonctionner et en nombre suffisant ne permettant même pas le respect des règles élémentaires d’hygiène. Les effectifs démesurés dans les établissements et dans les classes que nous ne cessons de dénoncer et qui aujourd’hui ne permettent aucune réelle distanciation physique.

Mais aussi les conséquences de l’externalisation par le département des missions concernant la demi-pension et l’hygiène des locaux dans les collèges. Se traduisant par des personnels en nombre insuffisant avec des missions mal définies et dans des temps contraints impossibles à tenir. Ces mêmes problématiques sont signalées dans le 1er degré où de nombreuses municipalités ont aussi fait le choix d’externaliser ces missions. Avec des conséquences dramatiques sur l’application très approximative des protocoles sanitaires dans les écoles. De manière générale nous constatons que le renvoi des responsabilités au local participe à l’inégalité de traitement sur le territoire.

Notre délégation a alerté le sous-préfet afin que toutes les problématiques évoquées soient entendues et relayées auprès des autorités compétentes. Que les écueils rencontrés lors du premier confinement de mars servent d’appui pour que les mêmes erreurs ne soient pas réitérées voire aggravées par cette gestion incohérente comme c’est le cas depuis septembre. Gestion qui s’est tout particulièrement illustrée au retour des congés d’automne par sa cacophonie et son mépris affiché pour les personnels, les élèves et leurs familles.

Nous dénonçons l’impréparation de l’état face à la propagation de la COVID. Nous dénonçons l’irresponsabilité du ministre Blanquer et de son protocole sanitaire adaptable en fonction des problèmes structurels des établissements scolaires et du nombre insuffisant de personnels. C’est-à-dire qui ne protège personne. Rien n’a été pensé depuis Juillet 2020, cette gestion, toujours en réaction et jamais en anticipation, génère de fortes tensions qui ne s’apaiseront pas avec des réponses répressives.

C’est pourquoi nous exigeons, qu’immédiatement, les mesures sanitaires prises dans les établissements scolaires , le soient en suivant très scrupuleusement les prescriptions du Haut Conseil de la santé publique et en s’appuyant sur les compétences des professionnels que nous sommes et la réflexion collective de la communauté éducative notamment celle des parents d’élèves.

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Traçage

Contre la loi « sécurité globale », défendons la liberté de manifester

Nous nous opposons à la proposition de loi « sécurité globale ». Parmi les nombreuses propositions dangereuses de ce texte, trois articles risquent de limiter la liberté de manifester dans des proportions injustifiables, liberté déjà fortement restreinte sur le terrain et de nouveau remise en cause par le Schéma national du maintien de l’ordre.

L’article 21 concerne les caméras portables qui, selon les rapporteurs du texte, devraient équiper « toutes les patrouilles de police et de gendarmerie […] dès juillet 2021 ». S’il est voté, le texte autorisera donc la transmission des flux vidéo au centre de commandement en temps réel. Cela permettra l’analyse automatisée des images, et notamment la reconnaissance faciale des manifestants et des passants, en lien avec les 8 millions de visages déjà enregistrés par la police dans ses divers fichiers.

Ces nouveaux pouvoirs ne sont justifiés par aucun argument sérieux en matière de protection de la population et ne s’inscrivent aucunement dans une doctrine de gestion pacifiée des foules. L’effet principal sera de faciliter de façon considérable des pratiques constatées depuis plusieurs années en manifestation, visant à harceler des opposants politiques notamment par des placements en « garde à vue préventive », par l’interdiction de rejoindre le cortège ou par des interpellations arbitraires non suivies de poursuites. Ces pratiques illicites seront d’autant plus facilement généralisées que l’identification des militants et des militantes sera automatisée.

L’article 22 autoriserait la surveillance par drones qui, selon le Conseil d’État, est actuellement interdite. Ici encore, la police n’a produit aucun argument démontrant qu’une telle surveillance protégerait la population. Au contraire, nous avons pu constater en manifestation que les drones sont avant tout utilisés pour diriger des stratégies violentes contraires à la liberté de manifester : nassage, gaz et grenades lacrymogènes notamment. Comme pour les caméras mobiles, la reconnaissance faciale permettra ici aussi d’identifier des militantes et militants politiques.

En clair, le déploiement massif des caméras mobiles et des drones, couplés aux caméras fixes déjà existantes, entraînerait une capacité de surveillance généralisée de l’espace public, ne laissant plus aucune place à l’anonymat essentiel au respect du droit à la vie privée et ne pouvant avoir qu’un effet coercitif sur la liberté d’expression et de manifestation.

L’article 24 vise à empêcher la population et les journalistes de diffuser des images du visage ou de tout autre élément d’identification de fonctionnaire de police ou militaire de gendarmerie. Autrement dit, les images des violences commises par les forces de l’ordre ne pourront dés lors plus être diffusées. Le seul effet d’une telle disposition sera d’accroître le sentiment d’impunité des policiers violents et, ainsi, de multiplier les violences commises illégalement contre les manifestantes et manifestants.

Nous appelons les parlementaires à s’opposer à ces trois dispositions qui réduisent la liberté fondamentale de manifester dans le seul but de faire taire la population et de mieux la surveiller.
Signataires

  • ACAT France
  • Action Droits des Musulmans
  • Alternatiba Marseille
  • Antanak
  • ANV-COP21 Marseille
  • Association Dédale
  • Assodev-Marsnet
  • ATTAC
  • Bee-home
  • Canal-D
  • CCPA – Collectif Climat Pays d’Aix
  • CECIL
  • Cliss 21
  • CNNR
  • COLL•E•C – Collectif d’Échanges Citoyens du Pays d’Aix
  • CREIS-TERMINAL
  • DONUT Infolab
  • FAIbreizh
  • FAImaison
  • FDN
  • FFDN
  • Franciliens.net
  • GISTI
  • Globenet
  • Hoga
  • Illyse
  • Indie Hosters
  • INP-net
  • L’Auberge des Migrants
  • La Quadrature du Net
  • Les-Tilleuls
  • Ligue des droits de l’Homme
  • Mailden
  • Marseille révoltée
  • Minga
  • MODE 83
  • Moutons Numériques
  • Mouvement Écologiste Indépendant »
  • Numericatous
  • Observatoire des Libertés et du Numérique
  • Parti Pirate
  • Ploss Auvergne Rhone Alpes
  • Rap Marseille
  • ReAct
  • RESINE média
  • RevLibre
  • ritimo
  • Sherpa
  • Solidaires Informatiques
  • Syndicat de la Magistrature
  • Syndicat des Avocats de France
  • Toile-Libre
  • Union syndicale Solidaires
  • Vélorution Paris-Île-de-France

>> Voir sur le site de La quadrature du net

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Actu Solidaires 78 Éducation Luttes féministes

Violences sexistes et sexuelles au travail – Stop ! – Dossier de SUD éducation

Alors que Macron avait annoncé faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles la « Grande cause de son quinquennat », SUD éducation constate qu’aucune mesure n’a été mise en place ni pour prévenir les violences sexistes et sexuelles au travail ni pour accompagner les victimes. Chaque jour, en France, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Tous les deux jours, une femme est assassinée par son conjoint ou ex-conjoint : déjà 149 féminicides depuis le 1er janvier 2019 (en augmentation par rapport à 2018 où l’on avait recensé 121 féminicides à la même date).

Stop aux violences sexuelles et sexistes sur nos lieux de travail

Dans l’Éducation nationale, les violences sexistes sont communes, courantes et impunies. Si 1 femme sur 5 affirme avoir vécu des situations de violences au travail, seulement 5% porte plainte pour les dénoncer. Elles comprennent insultes, discriminations, harcèlement, menaces, chantage, mais aussi les agressions physiques et sexuelles. Les femmes les plus exposées au harcèlement sont celles qui subissent des discriminations liées à leur origine et à leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Dans le cadre du travail, ouvrières et salariées précaires et dans une moindre mesure les professions in-termédiaires subissent une pression sexuelle plus intense que celle des autres catégories sociales. La circulaire du 9 mars 2018, qui prévoit la pro-tection des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles, n’est pas appliquée : les collègues qui ont dénoncé les violences subies n’ont bénéficié ni de protection ni d’accompagnement conve-nables. Pourtant l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des agent-e-s sur leurs lieux de travail !

Assez d’inégalités salariales

De plus, les travailleuses de l’Éducation nationale subissent aussi le sexisme de l’institution dans l’évolution de leur carrière. 12 % des femmes sont à temps partiel, contre 3 % des hommes, avec des conséquences sur la rémunération et sur l’avance-ment. Dans les postes les plus précaires et moins payés , comme celui d’AESH, 90 % sont occupés par des femmes. Plus les élèves sont jeunes plus la profession est féminisée : en 2006, 80 % des enseignant-e-s du primaire sont des femmes alors qu’elles ne sont que 35% dans les universités. Chez les agents-e-s, la répartition du travail est sexuée : aux hommes les postes de techniciens et de chefs cuisine, aux femmes les tâches dites polyvalentes (nettoyage ou service des repas).

Ras-le-bol de l’éducation aux inégalités

Le système scolaire perpétue les violences de genre et contribue à les fabriquer auprès des élèves. Quel exemple la hiérarchie donne-t-elle aux élèves en ne protégeant pas les personnels victimes de violence et en octroyant l’impunité aux agresseurs sexuels ? Quel modèle social l’institution propose-t-elle aux élèves en n’agissant pas pour abolir le système patriarcal et la division sexuée du travail ?

L’éducation proposée aux élèves véhicule l’invisibilisation et l’infériorisation des femmes et les enferme dans des rôles binaires en fonction des genres stéréotypés filles/garçons qui entravent leur émancipation. D’ailleurs, les femmes, absentes ou très minoritaires dans les programmes scolaires et manuels scolaires ne sont pas érigées en modèles disparaissant de tout récit historique. Et pourtant, elles existent et ont existé!

A l’école : une éducation nécessaire aux sexualités

Rappelons qu’à l’école, si les garçons sont plus exposés à la violence (insultes, bagarres…), les filles, subissent plus d’agressions sexuelles et sexistes (baisers imposés, jeux où on doit tou-cher leurs fesses dans la cour de récré, et surtout cyber-harcèlement). Afin que cessent les violences, l’école doit éduquer permettre une construction aux sexualités, dans une perspective non hétéro-centrée, en insistant sur l’éducation au consentement.

Contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, SUD éducation appelle à participer massivement à toutes les initiatives à l’occasion des journées de luttes du 21 au 25 novembre.


Vous trouverez ci-dessous :

le matériel (tract et affiche) de SUD éducation

le matériel (tract et affiche) intersyndical CGT-FSU-SUD éducation

la brochure SUD éducation intitulée “Lutter contre le sexisme dans l’éducation nationale : ressources et analyses”

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Actu Solidaires 78 Luttes féministes

Les violences conjugales et intrafamiliales ne sont pas une affaire privée

Avec le retour du confinement, les violences conjugales et intrafamiliales ne doivent pas être oubliées.

Le confinement n’est pas synonymes de sécurité pour tou·tes : s’il est déconseillé de sortir, il n’est pas interdit de fuir!Faites circuler ces numéros autour de vous, collez cette affiche dans votre hall, chez vos commerçant·es, à votre travail, etc.

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Actu Solidaires 78 Ressources juridiques

Droit de retrait et droit d’alerte (dans le privé et la Fonction publique d’État)

Avec, les mesures de confinement prise par le gouvernement, il nous semble utile de remettre en avant les fiches, privé et public, sur le droit d’alerte et le droit de retrait

Les fiches sur le droit de retrait et le droit d’alerte dans le privé et le public. De nombreux travailleuses et travailleurs, de nombreuses équipes syndicales de l’Union syndicale Solidaires ou d’autres organisations se trouvent confrontés à des situations où les salarié-es sont en péril grave ou imminent. Dans ces moments, des outils existent pour protéger la santé des salariés : droit d’alerte, droit de retrait mais peuvent apparaître comme compliqués à mobiliser.

Pour vous aider et vous apporter des réponses pratiques, la commission santé et conditions de travail de Solidaires met à votre disposition deux fiches pour vous donner des repères précis et clairs sur leur utilisation. L’une pour le secteur privé et la seconde pour le secteur public.

Si vous avez des questions, interrogations, difficultés vous pouvez nous écrire à etvoilaletravail@solidaires.org

Dans le secteur privé

Dans le secteur public

>> Voir également sur “La petite boite à outils”

Documents à télécharger

sante au travail DGI FPE 202003 sante au travail N 061

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Actu Solidaires 78 Éducation

Communiqué Sud éduc 78 : Soutien aux personnels mobilisés, ce n’est que le début !

Les personnels d’enseignement et d’éducation de l’ensemble du pays ont dû faire face une nouvelle fois, dans les jours précédant la rentrée des congés scolaires d’automne, au mépris décomplexé du ministère à leur égard. En effet, moins de quinze jours après l’assassinat de leur collègue Samuel Paty, en lien direct avec l’exercice de ses missions d’enseignant, le ministère, après avoir annoncé la tenue de 2 heures d’échanges entre les personnels suivies d’un hommage, fait volte-face au prétexte d’impératifs sécuritaires. Le temps d’échange est supprimé, et l’hommage à Samuel Paty est désormais réduit à une minute de silence. Cette décision est ressentie par nombre de personnels comme une insulte, à la fois à la mémoire de leur collègue, mais également à l’égard du traumatisme que pour beaucoup d’entre-eux, les congés n’ont absolument pas permis d’atténuer.

En outre, dans un contexte sanitaire critique, le protocole « renforcé » annoncé par le ministère de l’Éducation nationale jeudi 29 octobre au soir ne s’inscrit aucunement dans la conformité avec les mesures prévues par le ministère lui-même cet été, en cas de nouvelle période de circulation active du virus : pas de dédoublement des classes, permettant de limiter le brassage des élèves, mais des consignes dérisoires portant sur l’aération fréquente des locaux (à la veille du mois du novembre), sur leur désinfection régulière (sans qu’aucun moyen humain supplémentaire chez les agents ne soit déployé pour le permettre), sur le port du masque, étendu aux élèves de l’école primaire. De plus, à la veille de la rentrée, les stocks de masques et de gel hydro-alcooliques n’étaient pas encore parvenus aux écoles et aux établissements du secondaire, montrant combien le discours ministériel qui se vante de « choyer » les enseignants est hypocrite. Le ministère met donc délibérément en danger plus de 800 000 personnels, 12 millions d’élèves, et plus largement l’ensemble de la population, alors que les hôpitaux sont saturés et que le décompte des morts quotidiens atteint voire dépasse le niveau de mars-avril.

Face à cette situation indigne et alarmante, de nombreux établissements se mobilisent depuis lundi 2 novembre. Dans les Yvelines, nombre de collègues du secondaire des bassins de Mantes (lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie, lycée Senghor à Magnanville, lycée Condorcet à Limay, collège de la Vaucouleurs à Mantes-la-Ville, collège Cézanne à Mantes-la-Jolie, collège George Sand à Magnanville), des Mureaux (lycée Villon aux Mureaux, lycée Van Gogh à Aubergenville), de Sartrouville (collège Romain Rolland) se sont mis en grève lundi et réunis en Assemblée Générale afin de décider de la suite des actions à mener pour réclamer une rentrée digne et la mise en place des dédoublements. À partir de mardi et / ou dans la suite de la semaine, la mobilisation a été massivement reconduite dans certains établissements, et s’est invitée dans de nouveaux : collège Chénier et collège Ferry (Mantes-la-Jolie), collège Pagnol (Bonnières), lycée Claudel (Mantes-la-Ville). Dans d’autres, les collègues ont déposé un droit de retrait au vu de la mise en danger qui les guette, non seulement eux mais aussi l’ensemble de la société, en reprenant leurs classes dans ces conditions. Cette mobilisation peut et doit payer ! C’est le cas au collège Claude Monnet de Carrières-sous-Poissy ou du lycée St Exupéry de Mantes-la-Jolie qui fonctionneront en demi-groupes à partir de lundi 9 ou du lycée Van Gogh d’Aubergenville avec division des effectifs par 2 et 3 jours de lycée par semaine pour chaque élève et 3 jours à la maison.

Les élèves ont également été partie prenante de cette mobilisation, en rencontrant parfois les personnels grévistes par le biais de leurs représentants dans leurs instances et organisations collectives, en exprimant leur contestation et leur indignation à la porte d’établissements incapables de les recevoir dans des conditions sanitaires sérieuses. Face à la mobilisation lycéenne, une nouvelle fois la réponse du gouvernement c’est la matraque et les lacrymos, sans compter l’usage de grenades de désencerclement à St Exupéry… Les parents d’élèves ne sont pas en reste : à la Vaucouleurs, les élus appellent à une journée collège mort vendredi 6. Malgré l’ampleur de la mobilisation, la Direction académique n’avait jusque ici pas apporté de réponse globale à ces revendications, mais s’est contentée d’envisager d’hypothétiques aménagements au cas par cas en demandant aux chefs d’établissements de leur communiquer les scenarii de reprise possible localement.

SUD éducation 78 apporte tout son soutien aux personnels mobilisés du département, rappelle qu’un préavis de grève national permanent est déposé par la fédération SUD éducation, et appelle à poursuivre la mobilisation partout dans le département, jusqu’à obtention de conditions de travail dignes et pourquoi pas de bien plus !

Après un premier recul du Ministre sur les lycées, nous devons amplifier la mobilisation pour que la protection des personnels et des élèves, que les 1/2 groupes et l’allégement des programmes soient étendus à tous les niveaux… C’est par le rapport de forces que nous imposerons nos demandes !

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Actu Solidaires 78 Éducation

Vessies et lanternes dans l’Éducation nationale

Ou comment la propagande ministérielle, médiatique et républicaine,

fait passer l’école pour autre chose que ce qu’elle est

La communication ministérielle, et plus généralement l’écho médiatique qui a suivi l’ignoble assassinat de notre collègue, ont mis au centre du débat l’école publique et républicaine. Elle en sort grandie et presque intouchable, on lui donne un rôle de phare de la République dans cette période sombre1. Ce texte se veut une réflexion sur le sens, la fonction de l’école dans le contexte post assassinat de notre collègue, pour démêler le vrai du faux de cette propagande. Trois aspects du discours sont discutés : le soutien de la hiérarchie, le rôle de formation de l’esprit critique et l’universalité de l’école de la République.

On nous affirme avec force que les mécanismes de la hiérarchie, bien huilés, ont parfaitement fonctionné, et qu’ainsi notre collègue a été soutenu du début à la fin. Quiconque a déjà subi des pressions de parents sait que la hiérarchie n’est pas toujours là pour débloquer la situation, quand ce n’est pas elle qui met la pression. Au quotidien, la hiérarchie nous familiarise plutôt avec les atteintes à la liberté pédagogique, le flicage et le tri des bons et des mauvais profs2, les postures de managers et de chefs d’entreprise vis à vis des contractuels, le noyautage des possibilités de rencontre entre personnels et parents d’élèves pour échanger sur les réformes et les moyens de les combattre3, la répression des trouble-fêtes pour fait de grève4, la transmission et l’exécution de toutes les réformes antisociales… Plus récemment, la continuité pédagogique et l’envoi en première ligne pour faire garderie patronale ont montré à quel point la hiérarchie était bienveillante. Toujours, l’Éducation Nationale n’a été qu’une institution extrêmement hiérarchisée, pilotée par le gouvernement dans son intérêt. Nous n’avons, travailleurs et travailleuses de l’éducation, rien à attendre de notre hiérarchie.

On nous dit que l’école de la République est le fer de lance de la promotion de l’esprit critique pour les jeunes, qui transmet « le savoir au service de l’esprit critique, c’est-à-dire au service de la construction de citoyens libres et éclairés » (Blanquer). De qui se moque-t-on quand on affirme cela alors que le cadre général de l’école est d’attendre de la part des élèves discipline et obéissance à l’autorité, recrachage de cours à travers l’évaluation-sélection permanente, et formatage des corps et des esprits par les programmes et l’idéologie républicaine conservatrice5 ? Un léger recul en arrière montre que l’école publique n’a jamais été autre chose – et ce depuis ses origines sous le bien-aimé (des ministres) Jules Ferry -, celle dont les réac-publicains (version IIIème République) ont la nostalgie. Ce discours hypocrite est d’autant plus indigeste que les dernières réformes ne font que renforcer cette tendance d’annihilation de l’esprit critique des élèves et des personnels : suppression d’heures d’enseignement général pour les élèves en voie professionnelle6, élèves que l’on tasse à 36 élèves (voire plus) par classe dans les lycées7, classes qui doivent afficher des drapeaux français et des paroles de la Marseillaise8, dans lesquelles on ingurgite des programmes qui ouvrent de moins en moins aux critiques de la société9. Pour qui s’y risquerait tout de même, l’article premier de la loi « pour l’école de la confiance », permet de sanctionner les personnels trop remuants.

On nous vend une école et une République des Lumières, universelles, à même de combattre l’obscurantisme religieux qui frappe notre Nation. Mais derrière ces grandes images – qui, finalement, ne sont que des mots – l’école, loin d’unifier la population et d’assurer les moyens à tous de choisir son avenir, reproduit les inégalités de génération en génération. C’est dans ce contexte social duquel l’école est partie prenante, que les vautours idéologues du racisme, du complotisme et du fanatisme s’alimentent de la colère des populations exclues et précaires, la dirigeant dans leur intérêt vers des cibles factices, ce qui n’est porteur d’aucune perspective émancipatrice. Loin de l’image de l’ascenseur social dont on nous abreuve, l’école n’a que pendant une brève parenthèse historique permis l’ascension sociale d’une petite partie de la population (devenus gestionnaires et encadrants de l’exploitation des autres travailleurs…) alors qu’elle a sans cesse maintenu son rôle majeur de sélection sociale et de formation des futurs travailleurs aux exigences du marché de l’emploi. On appelle ça pudiquement « orientation » et « préparation d’un projet professionnel ». « Pour leur bien », les enfants des pauvres seront des travailleurs précaires, mis très tôt sur les rails de l’alternance, des formations courtes professionnalisantes, etc., et pour les enfants des classes supérieures, les études… supérieures et les diplômes d’élite. L’école ne fait donc rien pour répondre à la fracture sociale grandissante entre les différentes classes sociales, si ce n’est l’accentuer davantage, grâce aux dernières réformes notamment10.

Derrière le discours de façade de soutien de notre ministre qui hier nous traitait de « décrocheurs », derrière la vague médiatique #jesuisprof qui présente les personnels comme des héros du quotidien et l’école comme parangon de vertu, se cachent en réalité bien des contradictions. Celles-ci nous sautent aux yeux dans une période comme la nôtre, car les belles paroles masquent mal la réalité d’une école capitaliste dans une société capitaliste. En définitive, il serait illusoire de croire que l’école que l’on connaît soit avant tout un service public émancipateur : la soumission à l’autorité y est omniprésente, les apprentissages y sont mis au service d’une sélection des élèves en vue de leur future existence de travailleurs, répondant aux besoins en main d’œuvre de la classe capitaliste.

Ce n’est donc pas la défense en bloc du service public d’éducation et le front républicain11 qui nous aideront à surmonter les contradictions de l’école publique, tant ces idéologies peinent à cacher leurs ambiguïtés. Il y a au contraire à repenser un discours, des luttes et un projet pour attaquer l’école capitaliste dans ses fondements.

1Le ministère de l’Éducation Nationale est bien sûr celui qui a le discours le plus consensuel, et les syndicats ont critiqué notamment le discours « L’institution scolaire aux côtés de Samuel Paty à chaque étape de ce qui a précédé cette tragédie »

2Voir l’IA de l’Ariège qui appelait à « garder mémoire nominative des engagements remarquables et remarqués ; l’inverse est aussi vrai… » des enseignantsaprès la « continuité pédagogique »

3Dans beaucoup d’académies et de lycées tout a été fait pour empêcher les enseignants de rencontrer les parents d’élèves pour discuter avec eux de la réforme du lycée, entre 2018 et 2020

4Du 12 au 16 octobre ont eu lieu les CAPA disciplinaires de 4 enseignants de l’académie de Poitiers, pour leur participation à la lutte contre les E3C l’année scolaire passée

5Dernier exemple en date, l’affaire de la « tenue républicaine » (contre les tenues jugées antirépublicaines comme le crop top), ou comment l’institution dit aux filles comment elles devraient s’habiller !

6Dernière réforme de la voie professionnelle, 2019

7Comment faire circuler la parole en 1h de cours avec 36 élèves ? Comment organiser un débat ?

8Loi Blanquer, dite « pour l’école de la confiance », 2019

9Voir la suppression de Marx dans les derniers programmes de SES

10Parcoursup qui écrème les classes populaires des études supérieures, la dernière réforme du lycée et du bac qui renforcent le côté élitiste de l’évaluation…, sans compter dernièrement l’ouverture des classes prépas alors que les universités sont fermées, pendant le deuxième confinement.

11Où est passé la « solidarité » #jesuisprof aux personnels de l’éducation, pour cette rentrée où sont piétinés les besoins de concertation entre collègues vis à vis de l’assassinat de S. Paty et le « protocole sanitaire » ?

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Toujours pas de mesures de protection pour les Accompagnant·es d’élèves en situation de handicap !

Les personnels de l’Éducation nationale ont découvert le 29 octobre un nouveau protocole sanitaire. SUD éducation dénonce les insuffisances de ce protocole qui ne protège ni les personnels ni les élèves. Le renforcement du protocole sanitaire se limite à imposer le port du masque aux élèves de 6 ans et plus, à aérer davantage les salles de classes, à nettoyer davantage les locaux et à limiter si possible le brassage des élèves. Le protocole est en décalage complet avec la réalité vécue par les personnels dans les écoles et les établissements. Pourtant, avec 10 000 contaminations par jour, l’accueil des élèves et des personnels constitue un enjeu de santé public majeur.

Les personnels AESH (Accompagnant-e-s d’Élèves en Situation de Handicap) sont à nouveau les grand-e-s oublié-e-s du protocole alors même que leurs missions ne leur permettent pas de respecter une distanciation physique avec les élèves.

La mission des personnels AESH est indispensable dans les écoles, collèges et lycées. Ce sont les AESH qui ouvrent l’école aux élèves en situation de handicap. Il faut leur fournir le matériel de protection nécessaire pour travailler dans les meilleures conditions.

L’accompagnement de certain-e-s élèves en situation de handicap nécessite des masques transparents ou de matériels de protection renforcée (sur-blouses, visières, masques FFP2, gants…). Ce matériel doit être mis à disposition des personnels AESH dès le 2 novembre.

Enfin, les personnels AESH doivent pouvoir bénéficier des autorisations d’absence pour les personnels vulnérables au même titre que les autres personnels sans perte de salaire.

Pour toute question, contactez le syndicat SUD éducation .

SUD éducation appelle tous les personnels à se montrer inflexible lorsque leur santé et leur sécurité sont en jeu.

SUD éducation appelle les personnels à signaler tous les manques de leur hiérarchie en matière de sécurité et de santé au travail dans le Registre Santé et Sécurité au Travail (RSST) qui doit être accessible pour tous les personnels.

SUD éducation appelle les personnels à imposer, par le rapport de force – AG, débrayage, grève – la mise en œuvre de conditions sanitaires respectant la santé des personnels et des élèves.

Pour plus d’information sur vos droits, consultez le dossier « COVID 19 » sur le site de SUD éducation.

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