Lors de la manifestation parisienne contre les licenciements, des camarades de l’Union syndicale Solidaires 78 ont été interviewé pour l’émission “L’Actualité des Luttes”… à écouter ici (2ème partie de l’émission) :
Présentation :Cette semaine dans “On en parle” nous avons abordé la question du contexte sanitaire et des libertés individuelles.
En effet la mise en place d’un état d’urgence sanitaire par le gouvernement a conduit à une restriction des libertés publiques. Les libertés individuelles de mouvement, de rassemblement ou de manifestation… autant de principes fondateurs que les mesures inédites de confinement ont restreints au nom de la sécurité sanitaire collective.
Si le besoin de restreindre temporairement certaines libertés est unanime et peu contesté le manque de contrôle des certaines mesures gouvernementales, interroge et est souvent pointé du doigt. La crise sanitaire crée-t-elle une culture de restrictions des libertés ? Doit-on limiter les libertés individuelles des citoyens afin que les mesures de confinement soient efficaces ? Sommes-nous en train de renoncer à nos libertés ?
C’est pour répondre à ces questions que nous recevons aujourd’hui Alain Boudou, président de la section yvelinoise de la ligue des droits de l’homme Freddy Bruneel de l’Union syndicale Solidaires des Yvelines et Gérard Reix de la Libre Pensée des Yvelines.
ON EN PARLE, une émission présentée par Jesus ZOUMARA tous les jeudis de 11h00 à 11h45 sur le 95.5 FM et lfm-radio.com via le player.
Texte de l’intervention de Solidaires 78 au rassemblement du 16 janvier à Mantes-la-Jolie
Sécurité globale, retrait total !
Nous rappelons cette scène, celle de l’arrestation collective scandaleuse qui a fait le tour du monde :ce petit reportage, peu glorieux pour les forces de l’ordre, qui a pourtant été réalisé par un agent porteur de l’autorité publique, sans doute très fier de ce coup de filet de 151 adolescent.es et enfants (certains et certaines n’avaient que 13 ans à peine), mis à genoux, [certain.es]certain.es face à un mur. Il va même, ce pandore, jusqu’à faire un live avec des commentaires acerbes, se sentant à son avantage de par ce fait d’armes, où il se met en scène sur les réseaux sociaux…Et oui, c’est arrivé sur les Yvelines, à Mantes la Jolie ce fameux jeudi 6 décembre 2018.
C’était alors une vaste répression sur toute la France, particulièrement féroce, et qui visait les lycéens et lycéennes, le monde de la jeunesse qui contestait les réformes Blanquer et Vidal. La manière dont ces élèves ont été humilié.es est tout simplement révoltante… Selon les témoignages recueillis, plusieurs procédures légales n’ont pas été respectées, en particulier celles concernant la protection des mineur.es (présence d’avocats, de médecins etc…)Mais les propos et les pratiques de ce policier étaient sans doute une synthèse de ce que veut ce gouvernement pour notre société : museler la jeunesse, lui formater l’esprit au consentement, à la docilité, quitte à remettre en place aujourd’hui un très coûteux Service National Universel, chercher à briser toute velléité émancipatrice de futur.es citoyen.iennes.
Ce policier trop zélé disait notamment « voilà une classe qui se tient bien sage… » et cette funeste opération qui se voulait discrète, a scandalisé l’opinion.Parce qu’aujourd’hui, ce qui est global est la politique de ce gouvernement qui n’a de cesse de légiférer pour créer sa propre vision de la société, celle de ceux qui veulent imposer l’arbitraire total partout.Celle de dirigeants.es qui matent violemment la population qui ne supportant plus leur politique de régression, anti-sociale, cette population osant le revendiquer, ce qui est ressenti par ce pouvoir comme un crime de lèse-majesté…
Un régime au pouvoir qui pourrait facilement basculer vers l’autoritaire, l’autoritarisme, puisque les mesures envisagées (projet de loi « Sécurité Globale », le Schéma national de maintien de l’ordre, le fichage et le traçage de toute la population par décrets…), préparent le terrain législatif pour que la société reste « bien sage ». Des lois et des projets de lois qui confirment le paradigme imaginé par Macron, basé sur la répression, la contrainte et la permanence de la contrainte.Parce qu’il faut le rappeler, cette répression existe depuis des années : souvenons-nous des manifestations contre les lois de la réforme du travail, réprimées et violentées dès le gouvernement Hollande.
Les militant.es de la liberté sont perpétuellement sous le joug d’armes, comme les LBD, de menaces incessantes en manifestation, des menaces de répression, de flicage, de traçage et de fichage.
Manifester son opinion deviendrait répréhensible et contester le pouvoir en place reviendrait à enfreindre ces lois liberticides.La permanence de la surveillance accompagne déjà notre quotidien. Avec ces dernières mesures du gouvernement, tous nos faits et gestes, “nos habitudes de vie” (comme c’est écrit textuellement dans les récents décrets) pourront être récoltés, pour sans doute établir à chacun.e un profil, un pseudo niveau, un étalonnage de la dangerosité de chacun.e, pour sans doute écarter les contestataires…
La docilité deviendrait la norme, le macronisme dans toute sa dérive, « une société qui se tiendrait bien sage” en somme …
Non au projet de loi de Sécurité Globale, non à la SNMO, non au fichage et traçage de la population. Retrait total de la Sécurité Globale !
24 janv. 2021 – La Fédération nationale solidarité femmes se félicite de la décision du gouvernement prise ce jour de déclarer sans suite la procédure de marché public lancé en décembre 2020 !
Solidarité Femmes tient à souligner la solidarité et la cohésion démontrées par les associations féministes pour défendre le 3919.
La FNSF les remercie ainsi que toutes les associations, les parlementaires, les élu.e.s des collectivités territoriales, ainsi que les 66045 citoyennes et citoyens qui ont signé notre pétition, tou.te.s mobilisé.e.s sans relâche depuis deux mois.
Ensemble, nous avons dénoncé la logique mercantile et managériale qui sous-tendait ce projet de marché public menaçant la continuité et la qualité d’un service essentiel aux femmes.
Personnels de l’éducation maltraités, jeunesse sacrifiée !
Ce mardi matin 26 janvier, les personnels de l’éducation du Mantois (et au-delà) se sont rassemblés devant l’inspection de Mantes-la-Ville. À l’appel d’une intersyndicale CGT éducation 78, FSU 78 et Sud éducation 78, une soixantaine de personnes étaient présentes pour dénoncer leurs conditions de travail et celles de leurs élèves et protester contre 20 années de stagnation de leur salaire. Cette mobilisation forte s’est inscrite dans le cadre d’un mouvement national où 40 % des personnels se sont mis en grève.
À Mantes, tous corps et statuts confondus, accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), infirmières, professeures documentalistes et enseignant·es des écoles, collèges et lycées de la région ont témoigné des difficultés extrêmes rencontrées en cette période de pandémie et de la maltraitance dont elles sont victimes de la part de l’institution. Les témoignages poignants des infirmières scolaires en première ligne, ou encore des travailleuses précaires de l’éducation (à peine plus de 800 € par mois) ont démonté la communication mensongère et démagogique du ministre Jean-Michel Blanquer. Comme dans les hôpitaux, après des années de casse du service public, l’école ne tient que par l’engagement de ses personnels. Aujourd’hui épuisés, plus que jamais maltraités, à Mantes comme ailleurs, les personnels relèvent la tête. À la même heure, s’est tenu un autre rassemblement à Guyancourt devant le siège de la Direction académique des services de l’Éducation nationale. Une nouvelle AG (en distanciel) est prévue le mercredi 27 janvier à partir de 14 heures. Pour Sud éducation 78, cette journée marque une étape. Il s’agit maintenant d’ancrer le mouvement dans la durée : – par la multiplication des prises de position dans les AG et les réunions syndicales pour un plan d’urgence pour l’éducation ; – par l’ancrage dans la durée des mobilisations contre la précarité, notamment celle des AESH, des AED ; – par la mise en œuvre de mobilisations locales sur les questions de moyens (DHG, cartes scolaires). Au-delà de notre secteur, c’est l’ensemble de la politique antisociale du gouvernement qu’il s’agit de combattre. Faisons converger nos colères avec les autres secteurs professionnels attaqués par la politique de destruction des droits sociaux et des services publics menée par le gouvernement !
Sud éducation 78, le 26 janvier 2021
Pour tout contact : 06 71 48 60 88 | sudeducation78ouvaton.org
Permanence d’accueil syndical dans le Mantois : Tous les mardis de 16 à 18 heures – Librairie La Nouvelle Réserve (Limay)
Samedi 23 janvier, une manifestation avait lieu à Paris suite à l’appel des TUI contre les licenciements et les suppressions de postes.
Cet appel était relayé par Solidaires et des syndicats CGT.
C’est un cortège d’environ 2000 personnes, soutenu par plusieurs centaines de gilets jaunes qui s’est élancé, sous bonne garde policière, depuis l’Assemblée Nationale en direction du siège du MEDEF. Les beaux quartiers parisiens ont été perturbés par des slogans anticapitalistes, une fanfare et un cortège déterminé et bruyant de bout en bout.
Le 78 était bien sûr présent avec plusieurs militant·es.
Prochain rendez-vous parisien samedi 30 janvier contre la loi sécurité globale dont nous demandons le retrait global.
La grève des femmes peut prendre de multiples formes car le travail des femmes car le travail des femmes se caractérise par invisibilité. Qu’il soit rémunéré ou non, dans le secteur formel ou informel, dans la sphère professionnelle ou familiale, le travail des femmes est encore peu reconnu, mal réparti et sous-payé.
Le plus ancien exemple de femmes faisant la grève est celui de la Grecque Lysistrata dans la pièce de théâtre antique d’Aristophane, écrite en 411 avant notre ère. Dans cette comédie antimilitariste décapante, les femmes, menées par Lysistrata, répondent au mot d’ordre de leur rusée cheffe : « Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris. » C’est la « grève du sexe » .
Le portefeuille est un autre endroit douloureux pour les hommes puissants. C’est ce qu’avait bien compris Hubertine Auclert, militante du vote pour les femmes et qui en 1880 entame une grève de l’impôt.
Dans le même esprit, en 1909, au Royaume-Uni, les suffragettes créent une Ligue féminine de résistance aux taxes.
Et les femmes mènent aussi des grèves en tant que travailleuses dans la sphère professionnelle.
Les Penn Sardin, ouvrières bretonnes exploitées et maltraitées du port de Douarnenez, ont commencé une grève le 20 novembre 1924 dans l’une des conserveries de poisson. Leur combat devient un enjeu national. Au bout de 6 semaines de violences patronales et policières insensées, leurs revendications aboutissent.
On pense aussi à ces 12 semaines d’arrêt de travail des « femmes machines » à la Fabrique Nationale de Herstal en Belgique, 3000 grévistes travaillant dans des conditions épouvantables d’ambiance, de bruit, de saleté. A travail égal, salaire égal. C’était en Février 1966.
Plus récemment, en mai 2014, on pense à l’exemple des travailleuses sans papiers d’un salon de coiffure du 10e arrondissement parisien : grève, soutien d’un syndicat, occupation des locaux, bataille juridique et finalement, au bout du tunnel, la condamnation des patrons exploiteurs. Quant aux 80 « femmes de chambre en colère » de l’hôtel Park Hyatt Paris-Vendôme qui avaient entamé une grève le 25 septembre 2018, elles ont gagné leur bras de fer avec leur direction après 87 jours de grève.
Plus récemment encore les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, Paris 17, appartenant au groupe Accor sont en grève depuis juillet 2019. Des cadences infernales de 3,5 chambre à l’heure, sous payées, forcées de faire des heures supplémentaires non reconnues…Au coeur des revendications, la fin de la sous- traitance synonyme de maltraitence et l’internalisation au groupe Accor pour bénéficier des mêmes droits que les autres employés du Groupe.
Cette lutte des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles témoigne aussi, pour la sociologue Caroline Ibos, de l’émergence d’un prolétariat de service largement féminin et racisé : « Ces femmes racisées, qui effectuent un travail dévalorisé et déconsidéré, sont à la fois des symboles d’exploitation de genre, de classe, et de race. Mais elles sont aussi le symbole des résistances, des capacités d’organisation contre l’exploitation. Il ne faut pas seulement les voir comme des victimes ou seulement comme des personnes vulnérables, il faut aussi les voir comme des femmes en lutte. »
Et pendant ce temps dans la sphère privée, les femmes ont toujours porté le poids du travail domestique sur leurs épaules. Ce travail effectué au sein de la sphère familiale, gratuit, s’appelle le travail « reproductif ». Il se dissocie du travail « productif » exercé dans la sphère professionnelle qui, lui, est considéré comme un véritable apport à la société : production de richesse, épanouissement par le travail, reconnaissance sociale.
Le travail reproductif est pourtant indispensable au bon fonctionnement d’un foyer, mais aussi de l’économie toute entière puisqu’il alimente le travail productif dans l’économie formelle.
Une femme continue d’avoir une double journée et une charge mentale très élevée : on compte environ 20H de tâches domestiques et familiales pour la femme par semaine.
Ce travail domestique exclut parfois les femmes du secteur de l’emploi formel, car cette charge ne leur permet pas toujours de concilier avec un emploi à temps plein (une Française sur trois est à temps partiel). Une charge d’autant plus lourde à porter que les femmes subissent un rapport de force inégalitaire, à la fois dans le milieu professionnel et au sein du foyer. En bref, comme le résume la journaliste et écrivaine Titiou Lecoq[3], « les hommes vivent chez les femmes, et les femmes travaillent chez les hommes. »
Nous gagnerions à construire un modèle qui conviendrait à la fois aux hommes et aux femmes, et qui permettrait un meilleur équilibre entre travail et vie privée.
Alors une grève féministe c’est quoi ?
A un moment précis, un jour marquant, une heure symbolique, les femmes lâchent tout : Un dia sin mujeres comme disent les mexicaines, un jour sans femmes, on ne va pas travailler, on ne va pas à l’école, on ne s’occupe pas des enfants, on ne soigne personne, one ne consomme pas ni dans les magasins ni en ligne, on ne prend pas sa voiture, on ne fait pas le ménage, on ne cuisine pas…
Ca rend visible tout ce qui ne se fait pas sans les femmes. Si toutes les femmes s’arrêtent, des pans entiers de l’économie sont suspendus.
En 1974, une militante MLF sur l’enjeu de la conscientisation des femmes« On propose de faire une grève pour que les femmes se rendent compte de ce qui se passerait si elles s’arrêtaient. Qu’elles prennent conscience qu’elles ont un pouvoir, que nous avons un pouvoir, et qu’on peut arrêter le système qui nous fait travailler comme des serfs. »
Puis en 1975, ce sera le tour des Islandaises qui réussissent à mobiliser 90% des travailleuses pour l’égalité des droits et qui en janvier 2018 imposent de façon contraignante le principe « à travail égal, salaire égal », revendiqué souvenez vous par les femmes machines de la FN en Belgique en 1966.
Puis les grèves et soulèvements de femmes se multiplient partout dans les années 2000 : en Pologne ,puis aux USA, en Turquie, en Suisse et en Belgique, en Italie et en Espagne, Amérique du sud,.
L’heure H du débrayage ,calculée sur la base de l’heure à laquelle les femmes devraient débaucher pour toucher un salaire équivalent à celui des hommes, est passée de 14H environ à 16H environ.
La grève féministe c’est aussi la défense de tous nos droits.
La dénonciation des violences envers les femmes
le droit de décider de son propre corps et de sa sexualité ;
le droit à l’avortement,
la dénonciation de l’exploitation des femmes dans la sphère privée,
l’égalité salariale
la dénonciation du modèle hégémonique hétérosexuel ;
la nécessité d’une éducation non sexiste dès la maternelle et jusqu’à l’université…
le rejet de l’islamophobie et du racisme ;
le refus des centres fermés pour les femmes étrangères car aucune femme n’est illégale ;
la dénonciation de la précarité
la dénonciation du capitalisme , prédateur de la planète
C’est reconnaitre l’imbrication des différents systèmes de domination (sexisme, racisme, capitalisme)
Selon le rapport 2016 du Forum économique mondial (WEF) sur la parité homme-femme, celle-ci pourrait devenir une réalité dans 170 ans, en raison d’un “fort ralentissement” dans ce domaine en 2186 !!!!
NOUS SOMMES PRESSÉES d’avoir une nouvelle société !
Nous n’attendrons pas 2186 !!
Corée, Argentine : solidarité avec les femmes du monde entier !
Texte lu au rassemblement du 8 janvier 2021
Comme à chaque rassemblement Fffrac, nous souhaitons rendre compte de l’actualité et la réalité des combats féministes dans le monde. A ce titre la fronde des sud – coréennes mérite d’être partagée.
Malgré des apparences de modernité et l’essor des nouvelles technologies ultraconnectées, la société sud-coréenne demeure très arriérée sur le plan de l’égalité entre les sexes, une société très machiste. Les femmes doivent être dévouées à leur famille, soumises au fil de leur vie, à leurs pères, leurs maris puis à leurs fils aînés. Les pressions sociales et familiales sont extrêmement fortes pour que les femmes quittent leur emploi dès le premier enfant. Les mères célibataires subissent de plein fouet les effets d’un patriarcat tenace, beaucoup perdent leur emploi, on les force ou à avorter ou à abandonner leur bébé à la naissance (des milliers d’enfants sont adoptés à l’étranger). Dans le monde du travail, les sud-coréennes ont beau être les femmes les plus diplômées de l’OCDE, elles occupent les emplois les plus précaires et les moins bien payés et peuvent se faire licenciées si elles tombent enceintes. Les lois sur l’égalité des sexes au travail existent mais sont ignorées.
Pas facile dans ce contexte, d’être et de s’afficher féministe sans s’attirer les foudres de la famille, des collègues masculins, des internautes ! Et pourtant des féministes résistent. Suite au mouvement mee≠too arrivé tardivement en 2018 dans le pays mais qui a eu un impact considérable, de grandes manifestations ont eu lieu noamment à Séoul et des femmes ont brisé la loi du silence, ont trouvé le courage de parler ; elles ont accusé publiquement leurs bourreaux , dirigeants politiques, cinéastes, artistes, universitaires, supérieurs hiérarchiques… elles ont dénoncé les agressions sexuelles dont elles étaient victimes mais aussi la prolifération des caméras-espions placées dans des lieux publics (toilettes- saunas) pour les filmer à leur insu (vidéos ensuite vendues et diffusées sur internet). Elles ont ainsi obtenu en août 2019, puis en mai 2020 le renforcement de la loi punissant les crimes sexuels en ligne.
Sur le front de l’avortement, elles ont récemment obtenu des avancées majeures : – les juges de la cour constitutionnelle ont rendu un verdict historique en décriminilisant l’avortement (avril 2019).
Et le gouvernement a présenté en octobre dernier un projet de loi qui autorise sans restriction l’Interruption Volontaire de Grossesse jusqu’à 14 semaines de grossesse mais l’interdit toujours au-delà en cas de viol, de danger pour la mère ou pour des raisons économiques et sociales dans un délai de 24 semaines.
Ce texte reste bien timoré aux yeux des féministes mais leur révolte paie et les victoires renforcent le mouvement.
Le combat risque néanmoins, comme partout, d’être long et difficile d’autant qu’on observe un regain d’un discours misogyne particulièrement virulent véhiculé par de jeunes hommes se désignant comme victimes de discriminations et revendiquant leurs privilèges traditionnels.
En Argentine, une victoire historique :
Les sénateurs argentins ont autorisé l’interruption volontaire de grossesse (IVG) par 38 voix contre 29, ce mercredi. Jusque-là considéré comme un délit, l’avortement sera possible jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse. Une victoire historique du mouvement des femmes après des années de lutte et de mobilisation. Un énorme pas en avant dans la lutte pour les droits des femmes.
Femmage à Anne Sylvestre,
une sorcière comme les autres
Bien que décédée à 86 ans le 30 novembre dernier d’un Avc, pour beaucoup, Anne Sylvestre nous accompagnera encore très longtemps en tant que féministes.
Ce sont les mots et la pensée un peu en marge qui lui donnait sans doute cette éternelle jeunesse.
A 80 ans elle était encore sur scène au Printemps de Bourges et s’apprêtait pour début 2021 à chanter à la Cigale à Paris…
Autrice-compositrice-interprète, d’ailleurs une des 1ères femmes à écrire ses propres chansons, elle est connue surtout grâce à ses chansons pour enfants (les Fabulettes).
Mais pour nous, Anne Sylvestre c’est aussi et surtout son engagement auprès des femmes, des sans-abris et de toutes les personnes discriminées et mises au ban de la société.
Elle disait d’ailleurs : “Je suppose que ça m’a freinée dans ma carrière parce que j’étais l’emmerdeuse de service, mais ma foi, si c’était le prix à payer…“.
Ses combats n’ont jamais cessé et c’est par la musique et les mots qu’elles les exprimait avec justesse.
Avortement, viol, homophobie, racisme, toutes les injustices lui hérissaient le poil. Tout cela dit joliment et sans détours dans ses albums successifs.
Sur scène, ses mots raisonnaient avec force et conviction.
Non, tu n’as pas de nom (1974), une chanson sur le choix d’avorter parue un an avant l’adoption de la loi Veil
“Depuis si longtemps, je t’aime/ Mais je te veux sans problème/ Aujourd’hui, je te refuse / Qui sont-ils ceux qui m’accusent?.“
Nous allons vous lire à plusieurs voix une de ses plus belles chansons féministes : Une sorcière comme les autres.
Une sorcière comme les autres – Anne Sylvestre
S’il vous plaît, Soyez comme le duvet,
Soyez comme la plume d’oie, Des oreillers d’autrefois
J’aimerais, Ne pas être portefaix
S’il vous plaît, Faîtes vous léger, Moi je ne peux plus bouger
Je vous ai porté vivant, Je vous ai porté enfant,
Dieu comme vous étiez lourd
Pesant votre poids d’amour, Je vous ai porté encore,
A l’heure de votre mort, Je vous ai porté des fleurs,
Je vous ai morcelé mon cœur (…/…)
Quand vous jouiez à la guerre, Moi je gardais la maison
J’ai usé de mes prières Les barreaux de vos prisons
Quand vous mourriez sous les bombes, Je vous cherchais en hurlant
Me voilà comme une tombe, Avec tout le malheur dedans
Ce n’est que moi, C’est elle ou moi
Celle qui parle, Ou qui se tait, Celle qui pleure, Ou qui est gaie
C’est Jeanne d’Arc, Ou bien Margot, Fille de vague, Ou de ruisseau
C’est mon cœur, Ou bien le leur, Et c’est la sœur, Ou l’inconnue
Celle qui n’est Jamais venue, Celle qui est Venue trop tard
Fille de rêve Ou de hasard
Et c’est ma mère Ou la vôtre, Une sorcière Comme les autres
Il vous faut , Être comme le ruisseau,
Comme l’eau claire de l’étang Qui reflète et qui attend
S’il vous plaît, Regardez-moi je suis vraie,
Je vous prie , Ne m’inventez pas, Vous l’avez tant fait déjà,
Dans le cadre du mouvement national des sages femmes soutenu par Sud Santé Sociaux, un préavis de grève a été déposé sur Versailles.
Nous partageons leurs revendications :
Statut administratif identique au corps médical
Des embauches à hauteur des besoins
Création d’unité de physiologie.
Voici le tract de la section Sud, attention le rassemblement devant l’ARS de Versailles a été avancé à 13h, dû au décalage du rdv par l’ARS 1/2h plus tôt.
Le salaire des personnels de la Fonction publique (titulaires ou contractuel·les) est calculé à partir de la valeur attribuée au point d’indice. Depuis 25 ans, l’augmentation de la valeur du point d’indice a été inférieure à l’inflation 21 fois. Rapporté à la situation de 1995, le salaire d’un·e professeur·e des écoles ou d’un·e certifié·e au 5e échelon (indice 476) est plus bas de 551 euros bruts constants ! Dans le même temps, certain·es agent·es comme les AED et les AESH perçoivent un salaire si bas que lorsque le SMIC est revalorisé pour tenir compte de l’inflation, leur salaire calculé sur la base de la grille indiciaire se trouve alors en dessous du Smic. L’administration est alors obligée de verser une indemnité différentielle pour que les AED et AESH perçoivent le salaire minimum.
{{Des inégalités hommes / femmes qui persistent}}
Le salaire net des enseignantes est inférieur de 13,9% à celui de leurs collègues masculins. Il existe plusieurs raisons à cela. Les HSA profitent essentiellement aux hommes, qui perçoivent 51% de rémunération liée aux HSA de plus que les femmes. De plus, les femmes sont plus souvent contraintes de prendre en charge la garde des enfants et sont bien plus souvent à temps partiel.
{{Pour SUD éducation, il est urgent d’obtenir satisfaction sur les revendications immédiates :
l’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels ;
l’intégration des primes et indemnités au salaire ;
une augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent·e est bas, pour réduire les inégalités salariales.
SUD éducation revendique également dans le cadre du projet d’égalité salariale qu’elle porte : avec l’Union syndicale Solidaires, une augmentation du Smic à 1 700 € nets ; la titularisation sans condition de concours ni de nationalité à temps plein de tous les personnels contractuels de l’Éducation nationale.}}
{{AESH : en grève le 26 janvier !}}
Lorsqu’on parle de l’école inclusive, ou de la bienveillance on sait bien que les AESH ont un grand rôle à jouer ; elles/ils sont des actrices/acteurs indispensables pour que les élèves en situation de handicap puissent poursuivre une scolarité comme tout un chacun. Les personnes accompagnant les élèves en situation de handicap font partie de la communauté éducative et participent très activement aux bien-être physique et moral des élèves qu’elles/ils accompagnent durant leur parcours scolaire dans le 1er et 2e degré pour la voie classique mais n’oublions pas les parcours professionnels (accompagner l’élève lors de ses premières journées de stage…).
Imaginez une journée sans AESH, pas d’enfants en situation de handicap dans les écoles… Pourquoi celles/ceux qui veillent à ce que les enfants et les personnes handicapées ne soient pas exclues du système d’enseignement général et professionnel sont si maltraité·es voire méprisé·es.
{{Les AESH, personnels les plus précaires dans l’Éducation nationale.
Nous, AESH, demandons :
L’abandon des PIAL qui désorganisent notre travail et ne nous permettent pas de suivre au mieux nos élèves.
La titularisation sans condition des AESH par la création d’un statut de fonctionnaire et d’un métier d’éducateur/trice scolaire spécialisé(e), car nous ne faisons pas qu’accompagner l’élève, nous lui apportons une aide personnalisée et adapté à son handicap.
Un salaire à 1 700 € net en début de carrière, afin de vivre dignement de notre travail.
La reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement plus les heures de travail invisible préparation des adaptations, suivi, coordination, formation, réunions d’équipe, projets, etc.
Une réelle formation initiale et continue, afin que l’on puisse au mieux accompagner les élèves.}}
{{Prof’docs : en grève le 26 janvier !}}
Non à la discrimination des professeur·es-documentalistes !
Encore appelé·es familièrement « dames du CDI », les professeur·es-documentalistes subissent une véritable discrimination dans l’Éducation nationale. Alors que leur mission est clairement celle d’enseigner, ces 11 800 personnes sont toujours considérées comme des sous-enseignant·es. Faut-il y voir la conséquence d’une très grande féminisation (87 %) de ce métier ?
Les inégalités de traitement sont multiples et bien documentées*. Il faut rappeler la scandaleuse absence d’agrégation en Documentation (alors que le Capes de cette même discipline existe depuis 30 ans), et des heures supplémentaires et indemnités inférieures à celles des autres enseignants. Ce qui aboutit à une rémunération inférieure pour les professeur·es-documentalistes.
Plus récemment, le ministre refuse d’octroyer aux prof’docs la « prime d’équipement informatique » accordée à tous les autres enseignants. Les motifs invoqués (« pas devant élèves » ou « ils ont un poste informatique sur leur lieu de travail ») sont aussi stupides que malhonnêtes.
Il s’agit là d’une véritable discrimination de genre, héritée des stéréotypes d’un autre siècle, qui enfreint notre Constitution nationale. Alors que les prof’docs ont mission d’éduquer aux valeurs républicaines à leurs élèves et de lutter contre les discriminations, ils/elles subissent quotidiennement ces discriminations.
Avec Sud éducation, mettons fin à ces discriminations, exigeons l’égalité de traitement de tou·tes les enseignant·es !
{{{AED : en grève le 26 janvier !}}}
Depuis le début de la crise sanitaire les assistant·es d’éducation (AED, AP et APS) sont en première ligne dans les écoles et établissements. Nos conditions de travail se sont considérablement dégradées avec la multiplication des tâches induites par la mise en place des protocoles sanitaires et l’exposition particulière aux risques de contamination. Pas de limitation du brassage pour celles et ceux qui doivent gérer l’urgence et jongler avec le manque d’effectifs ! Ce manque de reconnaissance n’est pas nouveau, il est d’ailleurs inhérent à la précarité du contrat des assistant·es d’éducation : sous-payé·es, sans formation et sans perspectives.
Cette précarité permet tous les excès de la part de la hiérarchie et des chef·fes d’établissements, elle est source de nombreuses injustices. Trop souvent les AED sont victimes de décisions arbitraires : non-renouvellement abusifs, périodes d’essais déguisées, contrats inférieurs à un an, chantage à l’emploi, traitement infantilisant. La grève des assistant·es d’éducation (AED, AP, APS) du 1er décembre a été massivement suivie et soutenue par d’autres catégories de personnels. Partout sur le territoire des vies scolaires ont été totalement fermées et des dizaines de rassemblement se sont tenus devant le rectorat, DSDEN, établissements employeurs. Cette mobilisation est historique. En amont la préparation de cette journée grève a donné naissance à plusieurs collectifs auto-organisés d’assistant·es d’éducation et a renforcé ceux déjà existant qui étaient à l’origine de cet appel.
SUD éducation revendique :
la titularisation sans condition de tous les personnels qui le souhaitent par la création d’un statut d’éducateur·trice scolaire ;
l’augmentation des salaires et la baisse du temps de travail ;
l’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;
le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef-fe-s d’établissement : pour un recrutement académique ;
l’accès à une formation et l’augmentation du crédit d’heures pour formation.