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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 antifascisme

Communiqué unitaire antifasciste : l’État complice de l’extrême droite

Ce samedi 20 février à Paris, le groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire organisait une manifestation contre sa dissolution. Un contre rassemblement unitaire antifasciste a été organisé en même temps dans un autre lieu, pour ne pas laisser la rue aux fascistes.

Ce contre rassemblement n’a pas été interdit par la préfecture (ce qui impliquerait un arrêté explicitant l’interdiction), qui s’est contentée de prétexter une déclaration trop tardive pour ne pas prendre de position officielle. À l’heure actuelle, il n’y a toujours aucun arrêté préfectoral interdisant notre rassemblement.

Toutefois, de nombreux·ses camarades ont été interpellé·es (au moins une quinzaine de gardes à vue en cours), contrôlé·es, fouillé·es, et verbalisé·es (plusieurs dizaines d’amendes de 135€) en justifiant qu’ils et elles « ont prévu de rejoindre une manifestation interdite ». Suite à quoi les camarades verbalisé·es ont été menacé·es d’interpellation et arrestation si ils et elles étaient recontrôlé·es dans le rassemblement prétendument interdit. Empêcher le SO de rejoindre le rassemblement est pourtant particulièrement irresponsable pour la sécurité des manifestant·es et la bonne tenue du rassemblement.

À un moment où l’extrême droite et l’État brandissent de concert l’« islamogauchisme » en faisant de toute personne affirmant une position antiraciste une alliée de l’islamisme, où le gouvernement criminalise une partie de sa population par l’adoption de la loi sur le séparatisme, ce même gouvernement confirme, par le pouvoir de sa préfecture, son positionnement politique favorable à l’extrême droite en l’autorisant à défiler. Il s’agit pourtant de la même extrême droite que celle qui a des liens directs avec des attentats terroristes, que ce soit par les financements qu’elle reçoit de Brenton Tarrant (auteur d’un attentat ayant causé 51 victimes contre deux mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande) ou encore par la présence de Maxime Brunerie (auteur d’une tentative d’assassinat sur le président de la République Jacques Chirac) à la manifestation de ce jour.

Si le gouvernement en place entend donc dissoudre Génération Identitaire pour des raisons purement électorales, nous ne pouvons que constater qu’il les autorise à battre le pavé comme ils le veulent, tout en interdisant les contre-manifestations, en instrumentalisant les règles sanitaires pour sanctionner celles et ceux qui ont participé à ce rassemblement.

Nous exigeons le retrait de toutes les contraventions reçues par les personnes qui ont participé·es à cette contre-manifestation, et la libération de tou·tes les camarades qui sont actuellement détenu·es en garde à vue !

Nous avons également à déplorer l’intervention de la BRAV-M, qui une fois de plus s’est autorisée à charger sans raison des militant·es hors du rassemblement, qui étaient simplement en train de discuter aux abords d’une bouche de métro avant de s’en aller après la dispersion prématurée du rassemblement. Cette charge soudaine sans aucune sommation a violemment poussé nos camarades dans les escaliers du métro et s’est poursuivi jusque dans ses couloirs, ce qui est particulièrement dangereux. Nous demandons à ce que la préfecture de Police de Paris mette un terme à l’existence de cette brigade violente qu’est la BRAV-M et que la traque aux militant·es cesse.

La répression, seule réponse de la part de la préfecture de police de Paris, témoigne d’un évident tournant autoritaire dans la gestion de la contestation. Néanmoins, il apparaît que la mobilisation ne saurait seulement être résumée à un échec. En effet, la pression exercée par ce rassemblement, conjuguée aux diverses autres initiatives, a suffisamment entravé la manifestation prévue par Génération Identitaire pour que celle-ci se limite finalement à un rassemblement.

Face aux identitaires, nous continuerons d’amplifier nos mobilisations. Nous devons plus que jamais participer activement à la création d’alliances entre les différents groupes opprimés et mettre en place un véritable front antifasciste large, regroupant organisations syndicales, antiracistes, antipatriarcales, etc.

Organisations signataires : Comité pour Clément, Jeune Garde Antifasciste, Nouveau parti anticapitaliste, Union communiste libertaire, Union syndicale Solidaires, La Horde.

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Traçage

Psychose sécuritaire dans les lycées franciliens…


La Région, présidée par Madame Pécresse, est en train d’équiper les lycées franciliens d’un réseau de vidéosurveillance.

C’est scandaleux !


Au lycée de Villaroy à Guyancourt, le montant de cette opération s’élève à presque 50 000 € (caméras de surveillance autour et sur le lycée).
Ce projet au coût démesuré survient en pleine crise sanitaire. Pendant ce temps, les élèves et les personnels doivent payer eux-mêmes leurs masques et les besoins en personnels d’entretien (agentes/agents) et de surveillance humaine (AED) ne sont pas couverts…


La communauté éducative s’interroge : cette vidéosurveillance est-elle nécessaire ? Est-elle souhaitée ? Sommes-nous donc si menacés que cela ? Devons-nous être placés sous surveillance ?
Quelle société nous impose-ton ? Vivre sous la peur et le menace ? Qu’engendre la peur et la suspicion ?
Que cherche Mme Pécresse, présidente de la Région, qui va financer ce réseau de surveillance : une société de craintes, de défiance et donc de tricherie, de dissimulation ?
Quelle image donne-t-on à nos jeunes en évoluant dans un climat d’inquiétude perpétuelle ?
La peur comme outil de contrôle, comme outil de soumission. Faire peur pour tout contrôler !
Nous faire peur pour nous paralyser devant les décideurs, nous faire peur pour nous faire taire !
A quoi mène le tout sécuritaire ? Moins d’attentats, d’agressions depuis 10 ans ?

Décidons collectivement de nous tenir debout et refusons de prendre cette décision sous l’effet de la peur, en risquant de perdre encore un peu plus de notre liberté.

Le plus scandaleux serait que personne ne trouve cela scandaleux !!

Sud éducation – Lycée Villaroy , le 15 février 2021


Sud éducation 78 – Lycée Villaroy
Contact presse – Robert B. : 06 11 10 40 64





Pour tout contact : 06 71 48 60 88 | sudeducation78ouvaton.org
Permanence d’accueil syndical dans le Mantois :
Tous les mardis de 16 à 18 heures – Librairie La Nouvelle Réserve (Limay)

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Poste / Télécom Traçage

Sud PTT : Le pouvoir place insidieusement ses jalons liberticides !

Noyées au sein d’un matraquage médiatique sur la pandémie, le gouvernement et Macron tentent régulièrement de caser des mesures portant atteinte aux libertés publiques, au droit à la vie privée, à la liberté d’expression et de manifestation, au contrôle démocratique de la force publique.

En effet, le contexte de crise sanitaire et d’état d’urgence permanent, qui induit mécaniquement une crise économique, est propice à cette dérive. En sortant du confinement en mai 2020, il avait été question de remplacer la simple déclaration de manifestation en une demande d’autorisation auprès de la préfecture, il aurait donc fallu lever le doigt avant de protester publiquement.

Revue de détail des principales mesures….

1-Le maintien de l’ordre

Depuis septembre 2020, un véritable arsenal de mesures s’accumule. Le nouveau schéma national de maintien de l’ordre (SNMO) confirme l’utilisation d’armes de guerre, du LBD éborgneur à la grenade de désencerclement, le canon à eau et les tanks feraient leur entrée systématique dans la capitale.Quant aux méthodes, les contacts musclés avec les manifestant.es et la permanence de la présence martiale de groupes d’interventions sont devenus la règle, avec la présence permanente de la BAC (brigade anti-criminalité). Le discours, lui, couvre les violences et les justifie en mentant délibérément (cf. ci-contre ). Les Brave-M (brigades de répression de l’action violente motorisées), elles, ont été instaurées par le Préfet de police de Paris Lallemand en 2019. Un copier-coller des voltigeurs de feu Charles Pasqua, assassins de Malik Oussekine pendant la contestation étudiante contre le projet de loi Devaquet. Les pelotons de voltigeurs motoportés (PVM) seront alors dissous…

2 -Fichage

Les décrets du 2 décembre 2020 étendent le fichage de toute la population. Les techniques le permettent à grande échelle avec une puissance de collecte et d’archivage quasi illimitée. Il suffisait d’ouvrir la boite de pandore réglementaire, en catimini, pour violer la protection des données personnelles.Le champ est très large car il suffit qu’il y ait une présomption d’une pseudo atteinte aux valeurs républicaines (voir ci-contre) : collecte des opinions politiques, philosophiques, religieuse, syndicales, l’état de santé, les pratiques sportives et même les facteurs de fragilité familiaux, sociaux, économiques… Avec ces derniers décrets, faits et gestes, “habitudes de vie” (écrit textuellement), l’opinion ou l’opinion supposée, la présomption, l’intention -ensemble de critères aux contours mal définis -, pourront être récoltés. Pour sans nul doute établir un profil, un étalonnage de la dangerosité de chacun et chacune ! La docilité deviendrait la norme, le macronisme dans toute sa dérive, une société qui « se tiendrait bien sage » en quelque sorte… le Conseil d’État vient de valider ces trois décrets, au nom de « la sûreté de l’État ». Et plus seulement au nom de l’ordre public.

3 -Répression

Le projet de loi « Sécurité globale » resserre le carcan sécuritaire qui s’en prend aux libertés individuelles et collectives, politiques et syndicales… Permettre aux forces de police de filmer par un drone ou par caméra-piéton est un nouveau moyen de menacer, d’intimider les manifestant.es.Qui pourraient être irrémédiablement reconnu.es et poursuivi.es par la suite, ou au mieux catalogué.es dans un fichier de la police. Les prérogatives de la Police nationale pourraient également être déployées vers la police municipale et des entreprises privées de sécurité. C’est, de fait, aggraver une situation où abus de pouvoir et violences policières se multiplient ! Le 24 novembre dernier, 338 députés ont voté en première lecture ce projet qui permettrait les violences policières sans aucune preuve, en interdisant toute image de fonctionnaire en opération. La liberté de la presse, et la liberté tout court, sont ainsi bafouées. Associée au SNMO, cela permettrait également à la police de sélectionner les lieux de reportage et de filtrer les journalistes, attitrés, pas trop regardants.

4 -Stigmatisation

L’idée même de la loi sur le séparatisme est de diviser la société en stigmatisant une partie de la population, annoncée par Macron aux Mureaux le 2 octobre 2020, en banlieue parisienne. Oubliée la galère quotidienne partagée par nombre d’autres villes dont ce Président ne dit pas un mot : le chômage qui explose, les boulots précaires et mal payés, le logement, l’avenir bouché des jeunes, la pollution environnementale, les services publics démantelés, les violences contre les femmes, les contrôles de police au faciès… Mais comme le précise la tribune unitaire dans le journal Le Monde : « ce projet porte en lui les germes de la division avec la stigmatisation de l’islam et de ses pratiquants. ( l’intégralité de l’appel ici : https://solidaires.org/Il-n-y-aura-pas-de-mobilisation-reelle-contre-les-derives-sectaires-sans-une )

5 -Vers la fabrique du consentement

Ce que veut ce gouvernement pour notre société : museler la jeunesse, lui formater l’esprit à la docilité quitte à remettre en place aujourd’hui un très coûteux Service National Universel, chercher à briser toute velléité émancipatrice de futurs citoyen.iennes dès 2026, un programme militaire pour les jeunes et bien “tendres” encore à 16 ans… Le SNU, rendu obligatoire, ce serait aussi la banalisation du travail gratuit et le vol de temps de liberté pour 800 000 jeunes. (https://solidaires.org/Non-au-Service-national-universel-22642 )

Alors, pour nos libertés, on ne cède rien… et nous serons là le 20 mars contre les violences policières !

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Actu Solidaires 78 Luttes féministes

Violences conjugales en hausse dans le 78 : une découverte pour certains ?

Lundi dernier le journal en ligne Actu 78 sonne l’alarme, s’appuyant sur  4 cas  de violences conjugales déclarés ou signalés dans 4 villes du département pour le seul 8 février… Mais cela est-il suffisant ? Notons que cette gravissime question de société figure toujours et encore étonnamment dans la rubrique “faits divers” entre l’accident de voiture et le vol à la tire… C’est pour le moins incongru et choquant quand cela fait des années que les mouvement  féministes dénoncent cette situation et demandent des moyens (sociaux, éducatifs et financiers) à la hauteur pour enrayer ce fléau, le journal n’a pas un mot sur les causes  profondes de cette aggravation. Par ailleurs ce journal ne prend même pas la peine de signaler les numéros d’urgence officiels à appeler. Alors nous vous les signalons dans cette affiche qui devrait être apposée au minimum dans tous les panneaux municipaux de toutes les villes ! N’hésitez pas à la proposer dans votre localité.

Alors oui, la situation sanitaire, les confinements, le couvre feu et le télé travail étendu ont considérablement le stress, la fatigue et donc les tensions et les violences dans les familles, principalement contre les femmes.

A un mois du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et le lendemain de la très commerciale St Valentin, paradoxalement journée particulièrement meurtrière pour les femmes, Solidaires 78 réitère son total engagement féministe et contre le système patriarcal. Nous appelons à participer aux initiatives locales et parisiennes pour le 8 mars qui manqueront pas de traiter la question des violences conjugales et des féminicides et de proposer des solutions.

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Actu Solidaires 78 Éducation

Sud éducation : Notre syndicalisme dérange en plus haut lieu mais nous ne nous laisserons pas abattre !

Depuis quelques années nous constatons une multiplication des attaques de la hiérarchie contre des militants et militantes de SUD éducation, preuve que notre syndicalisme, nos principes et prises de position dérangent l’administration. Faute d’avoir de réels arguments à apporter à nos revendications quant à l’amélioration du service public d’éducation, la hiérarchie nous répond lâchement sur le terrain administratif et disciplinaire à travers des sanctions plus ou moins assumées selon les cas.

Depuis 2019, ce ne sont pas moins de 5 affaires de répression qu’ont eu à subir les militants et militantes de SUD éducation dans différentes académies.

2019, Bobigny (93) : l’administration lance deux procédures disciplinaires et deux mutations forcées contre 4 collègues du collège République, dont 3 militant·es de SUD éducation malgré un dossier vide.

2020, Melle (79) : suite à un arrêté du 9 mars, trois enseignant·es, tou·tes adhérent·es de SUD Éducation, sont suspendu·es à titre conservatoire pour une durée de quatre mois, dans l’attente d’éventuelles suites disciplinaires. En septembre, les 3 collègues sont convoqué en conseil disciplinaire avec une 4ème collègue à la surprise générale. Là aussi leur dossier est vide. Ce qu’on leur reproche ? Avoir fait grève contre la réforme du bac !

2020, Bordeaux (33) : trois enseignant·es du lycée François Mauriac de Bordeaux, syndiqué·es à SUD éducation, ont reçu une lettre de la rectrice indiquant qu’elle engageait contre elles et eux une procédure disciplinaire. Ce qui est reproché à nos collègues ? S’être mobilisé·es pour faire barrage à la mise en œuvre de la réforme du bac Blanquer.

2020, Strasbourg (67) : suspendu depuis le 10 février suite à son interpellation lors du piquet de grève qui a eu lieu au lycée Marie Curie à Strasbourg le jeudi 6 février contre les E3C, Yann, AED et adhérent à Sud éducation, est convoqué le mercredi 1er juillet à 10H à une commission consultative paritaire. Après avoir consulté le dossier à deux reprises, il apparaît que celui-ci repose sur une énonciation lacunaire et incohérente des faits reprochés à Yann.

2021, Bobigny (93) : le 4 février, Hélène, enseignante à l’école Marie Curie et militante à SUD éducation, est notifiée par mail de sa mutation dans l’intérêt du service. Ce qu’on lui reproche ? Avoir usé de sa liberté pédagogique et avoir relayé la souffrance au travail vécue par une très grande partie de l’équipe de son école en raison notamment de l’attitude de l’inspectrice de la circonscription.

La répression ne s’abat pas que dans l’éducation mais aussi sur nos camarades qui luttent dans leurs secteurs : Anissa, représentante SUD Santé-Sociaux à l’EHPAD de Livry-Gargan, Aline, représentante SUD Route à H&M Logistics, Boualem et Saliha, représentant·es SUD Conseil Départemental 93 …

À cette répression administrative et disciplinaire ciblée, il faut rajouter les multiples attaques politiques, médiatiques et judiciaires qu’a eu à subir SUD éducation 93 ces dernières années : plainte pour discrimination, demande de dissolution de notre syndicat, attaques constantes et affligeantes du ministre sur les plateaux télé et studios de radio, jusqu’à encore ce week-end à l’Assemblée nationale où, l’amendement porté par le député Reda (LR), proposait tout bonnement de permettre au gouvernement de dissoudre un syndicat nous utilisant comme épouvantail.

Si notre syndicalisme dérange c’est bien parce que nous portons haut et fort une vision plus juste de la société. Que nous portons haut et fort un projet pour une école plus juste et émancipatrice. Que nous portons, chaque jour, sur le terrain, les revendications de nos collègues pour la défense de nos conditions de travail, pour des moyens à la hauteurs, pour un réel service public d’éducation.

Les militantes et militants de SUD éducation ne se laisseront pas abattre et continueront chaque jour de vous défendre, de relayer et de construire les luttes pour plus de justice sociale.

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Actu Solidaires 78 Santé-Social

Le syndicat Sud Santé Sociaux aux côtés des hospitalier·es de Mantes-la-Jolie

Le syndicat SUD Santé Sociaux arrive à l’hôpital de Mantes la Jolie. Nous serons présent·es le mardi sur votre établissement, et en attendant que la direction nous trouve un local syndical et nous fournisse un panneau d’affichage syndical, vous pouvez interpeler les camarades du syndicat SUD Santé Sociaux qui vont tourner dans les services. Vous pouvez également, si vous avez des questions sur vos droits, vos conditions de travail, vos congés, ou si vous souhaitez être accompagné à la direction
pour être défendu, nous contacter par mail à sudsantesociaux78@gmail.com, par téléphone au 06 49 65 61 58 (Syndicat départemental) ou au 01 39 27 54 98 (Section de Poissy).

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Actu Solidaires 78 Idées, débats, cultures Poste / Télécom

“Le caché de La Poste” : rencontre/débat avec Nicolas Jounin

11/02/2021

Depuis près de vingt ans, les factrices et les facteurs sont soumis à un rythme infernal de réorganisations qui se traduit par des cadences de plus en plus infernales, une dégradation continue des conditions de travail, une perte du sens du travail. Au cœur de ce processus, la question de la quantification de la charge de travail. La Poste s’est progressivement doté d’outils, notamment numériques, pour donner l’apparence de la scientificité à ce qui est en fait un véritable vol du temps de travail. Le but de ses dirigeants : détruire de plus en plus d’emplois, en augmentant sans cesse la productivité des agents. Les conséquences désastreuses de cette politique, les postier·e·s les connaissent malheureusement trop bien. La population en perçoit des échos via la détérioration du service rendu, mais aussi par la médiatisation de situations dramatiques comme les suicides ou tentatives de suicides de facteurs/trices.

Nicolas Jounin est un sociologue qui ne se contente pas d’observer son objet d’étude depuis un laboratoire, puisque, dans le cadre de son enquête, il s’est fait embaucher comme facteur. Son livre démonte les mécanismes par lesquels La Poste impose la mise à sac d’une profession.

Sud PTT organise une rencontre/débat avec Nicolas, le 18 février à 18 heures, par zoom, afin d’échanger autour de son ouvrage. Que l’on soit militant, postier·e, ou plus généralement usager attaché à la défense du service public postal cette rencontre, comme la lecture du livre, est de nature à fournir des outils pour réfléchir et lutter ensemble.

lien zoom :
https://bit.ly/3tOAeSr

Une vidéo d’un entretien avec Nicolas Jounin et Brahim Ibrahimi (un camarade facteur de Sud PTT 92) réalisé par Mediapart.

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Actu Solidaires 78 Secteur associatif

Phase 1 ou phase 2 : Pas de Service National Universel dans nos assos !

La phase 2 dite « d’engagement » du SNU vient de se terminer avec le travail gratuit des jeunes pendant 15 jours, très majoritairement dans des associations.

On ne peut que s’inquiéter de voir des associations participer à un tel dispositif. Si la phase « d’engagement » n’apparaît pas militarisée (sauf pour les jeunes qui s’engageraient dans les armées), elle contribue à mise au pas de la jeunesse.

Les jeunes qui participent à cette phase d’engagement réalisent gratuitement et sous la contrainte des missions : « comme la dépollution d’un site, l’entretien d’un littoral, servir des repas à des personnes qui sont dans le besoin, s’occuper de personnes âgées dans des maisons de retraite. » actuellement réalisé par des bénévoles ou des salariéEs.

A la différence des bénévoles, ils n’ont pas choisi d’exercer ces missions malgré le détournement du terme d’engagement. Ils sont contraints, ne peuvent pas arrêter quand bon leur semble et ne disposent pas d’une voix dans le projet porté. Rappelons que les conséquences d’un refus de SNU amènent à l’exclusion du permis de conduire, du passage du baccalauréat et de (certains?) concours administratifs.

A la différence des salariéEs, ils ne sont pas rémunérés pour leur travail, ne sont pas représentés et ne disposent d’aucune protection du code du travail.

Ces jeunes constituent une main d’oeuvre gratuite sans droits ni voie de recours. Est-ce cela le travail décent dans les associations ? Alors même que le gouvernement promeut une inquiétante « société de vigilance », le SNU, peu importe sa phase, vise à soumettre la jeunesse, à lui apprendre à se taire, ette culture de la soumission est aux antipodes des valeurs que nous défendons dans notre travail associatif.

Phase 1 ou phase 2, pas de SNU dans nos associations. Boycottons le dispositif !

Syndicat Asso
31 rue de la grange aux belles
75010 Paris
tel: 01 40 18 18 13 du mardi au jeudi
fax: 01 43 67 62 14
contact@syndicat-asso.fr

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Actu Solidaires 78 Automobile

Quand Renault fait payer la crise aux salariés

Suppressions d’emplois, chômage partiel… La direction de Renault fait feu de tout bois pour générer du cash, au détriment des salariés. Les 100% de salaire net versés en cas de chômage partiel cachent bien des effets pervers.

Selon la direction de Renault « L’actuelle santé financière du Groupe est en partie due à une surcapacité des outils de production » (projet de chômage partiel présenté au CSE de Guyancourt le 01/02/21)

Mais qui en est responsable ? Qui impose des hausses de productivité en Fabrication, en Ingénierie et dans le Tertiaire au détriment des emplois et des conditions de travail ? Qui a fait construire de nouvelles usines dans des pays à bas coûts ? Ce ne sont pas les salariés.

Pour retrouver une marge opérationnelle au goût des « investisseurs » (comprenez les banques, les fonds d’investissement et les milliardaires qui ne savent plus où placer leur fortune), Renault a donc choisi de réduire de 25% ses capacités industrielles et ses investissements.

La réduction des coûts passe aussi par le chômage partiel : il est payé entièrement par l’Etat et par les salariés. Ce qui n’empêche pas Renault de continuer à supprimer 4600 emplois en France, sans compter les prestataires…

Chômage partiel saison 2

La Direction de Renault, la CFE/CGC, la CFDT et FO ont signé un nouvel accord dit « Contrat de Solidarité et d’Avenir pour l’année 2021 » permettant à Renault de prolonger le chômage partiel :

  • Jusqu’à quand ? Du vendredi 19 février jusqu’au moins la mi-avril 2021, voire décembre 2021.
  • Qui ? Toutes les activités des établissements d’Ile-de-France sont concernées. Les Directions Métier doivent remonter des listes dites « d’exception » de salariés exclus du chômage partiel selon la criticité de leur travail. Mais « si des sollicitations professionnelles sont demandées ponctuellement », la direction prévoit la « possibilité d’envisager des périodes de suspension totale d’activité qui alternent avec des périodes d’activité normale ou réduite », et bien sûr sans délai de prévenance !
  • Quand ? Tous les vendredis, soit 20% de la durée légale de travail (proratisée pour les temps partiel)
  • Avec quelle indemnisation ? 100% du salaire net, mais avec la perte d’1 jour de congé pour 5 jours chômés, sauf en cas de formation pendant les périodes chômées.

Une Direction de Renault très imaginative

Faute d’accord, Renault aurait dû mettre la main à la poche puisque c’était le dispositif d’Activité Partielle (AP) classique qui s’appliquait (ligne 2 du tableau au verso).

Un accord d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD, décliné dans la Métallurgie par un accord « ARME » pour Activité Réduite de Maintien dans l’Emploi, bien mal nommé), lui aurait permis de débourser seulement 8 % du salaire normal (cotisations sociales comprises) lors des périodes chômées (ligne 3 du tableau).

Mais avec le Contrat de Solidarité et d’Avenir (ligne 4), c’est le jackpot : Renault ne paie pas un centime !

Du cash pour Renault, la double peine pour les salariés

Quand Renault économise du cash grâce au chômage partiel, les salariés eux subissent la double peine : d’abord en perdant des jours de congés, ensuite en perdant aussi leur « salaire différé ». Lors du chômage partiel, l’employeur est exonéré de cotisations sociales. Ces cotisations font partie du salaire et permettent de financer les périodes de chômage, les soins médicaux ou les retraites. C’est du « salaire différé ».

Les exonérations de cotisations sociales sont autant d’argent en moins dans les caisses de retraite et de la sécurité sociale. Elles sont le terreau des futures baisses des pensions de retraite, des remboursements médicaux et des allocations chômage.

La justice sociale, c’est pour quand ?

Dans le cadre du chômage partiel de longue durée, l’employeur doit indiquer sa « décision, ou non, d’appliquer aux dirigeants salariés, aux mandataires sociaux et aux actionnaires des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés pendant la durée de recours au dispositif d’activité réduite » (art 1, ARME 30/07/2020).

  • En guise d’efforts des dirigeants, la direction annonce que « s’ils sont amenés à être placés en APLD, ils contribueront dans les mêmes proportions que les autres salariés »… à condition qu’ils soient au chômage partiel.
  • Les cadres dirigeants pourraient avoir une baisse de leur part variable annuelle du fait du contexte économique. Mais le montant et la répartition de la PVG (Part Variable Groupe) ne sont jamais communiqués.
  • Et il n’est toujours pas question de plafonner les salaires des cadres dirigeants et des mandataires sociaux, et de ne pas verser de dividendes. Encore une occasion ratée de la direction de répondre à une demande largement partagée de plus d’équité dans les rémunérations.

Les effets pervers du chômage partiel

  • Perte de congés  : Au rythme d’un CTI ponctionné toutes les 5 semaines, les compteurs de certains vont se vider. La direction pourra alors puiser dans d’autres compteurs (compte transitoire, congés principaux….)
  • Charge de travail : La direction aurait « d’ores et déjà constaté une réduction « naturelle » de la charge, due à la réduction de la diversité et de la complexité des projets à développer qui génère une baisse du budget de la R&D en 2021 ». C’est en contradiction totale avec la réalité du terrain. Beaucoup de salariés au chômage partiel doivent faire en 4 jours le travail de 5. En télétravail, les journées à rallonge provoquent une dégradation de la vie privée, et du temps de travail non pris en compte pour les APR et les ETAM en Horaire Variable.
  • Inégalités : Le chômage partiel à la carte est source d‘inégalités au sein des services. Dans un même UET, des salariés peuvent ou non chômer de manière parfois arbitraire. Des salariés classés « gris » dans le tableau des compétences et éligibles à la RCC (Rupture Conventionnelle Collective) peuvent être exclus du chômage partiel tandis que leurs collègues classés « bleus » et a priori indispensables le sont…
     
Télécharger le tract du 1er février 2021
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