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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Éducation

Pédagogie L’apprentissage de la lecture, un enjeu politique

Article extrait du nouveau numéro du journal de Sud éducation 78 : Méfiez-vous des syndicalistes !

L’apprentissage de la lecture, un enjeu politique

Depuis déjà trois années, notre académie connaît une forte remise en question de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture en cycle 2. En effet, à l’image de l’académie de Paris, le plan lecture a fait son entrée au sein de la formation de chaque ensei­gnant·e de CP et de CE1.
De nombreux·ses enseignants·es s’inter­rogent fortement sur la pertinence de ce dispositif ainsi que les conditions de sa mise en place. En effet, les enseignants·es sont régulièrement conviés·es sur des journées de formation durant lesquelles est présentée la seule et unique manière d’enseigner la lecture en CP. Il s’agit de la méthode syllabique pure, amenée comme résultant d’un « consensus » dont la légitimité, non discutable, repose sur des travaux et expérimentations issus uniquement de la « neuroscience ». En convoquant les neurosciences comme un rempart, Monsieur le ministre met en oppo­si­tion le pragmatisme de ses réformes­ à la pédagogie en marginalisant d’autres approches scientifiques ainsi qu’en muselant la liberté pédagogique des enseignants·es.
Ces directives, autant dans la forme que dans le fond, tendent à déstabiliser en profondeur ce qui fait le métier même de l’enseignant·e soit sa fonction de pédagogue. La liberté pédagogique, en est l’essence même.
De plus, cette manière d’entrevoir l’apprentissage de la lecture semble bien désuète au regard des recherches­ menées depuis 130 ans. Jules Ferry lui-même réfutait déjà le « lire, écrire, compter » aujourd’hui prôné par Monsieur le ministre « Les anciennes méthodes avec le programme restreint au lire, écrire, compter, produisaient des élèves sachant bien lire, écrivant cor­rec­tement, comptant à merveille, peut-être mieux que ceux d’aujour­d’hui et il se peut que l’éducation que nous voulons donner nuise un peu à la discipline mécanique de l’esprit. Seulement, entre eux et les autres, il y a cette différence : c’est que ceux qui sont les plus forts sur le mécanisme ne comprennent rien à ce qu’ils lisent, tandis que les nôtres comprennent. Voilà l’esprit de notre réforme. » Jules Ferry.
Ainsi, regrettant d’une part, ce rétropédalage pédagogique, nous pouvons nous interroger d’autre part sur cette obligation d’application de ce « plan lecture ». Ce nouveau dispositif oblige à revoir la manière d’enseigner la lecture, celle-ci devant être complè­tement « déconnectée » de la compréhension et les textes 100 % déchiffrables uniquement construits avec les sons déjà étudiés, nous laissant facilement entrevoir la pauvreté de ces écrits. Il ne s’agit plus de lecture mais de déchiffrage. Tout comme le constat que l’on ne peut pas apprendre « à nager sur un tabouret » l’apprentissage de la lecture doit se faire sur un texte, avec plus ou moins de résistance, mais un contenu riche et enthousiasmant, dans une réelle situation de lecteur·rice.
Lire c’est aussi et surtout comprendre, il apparaît alors clairement la volon­té réelle derrière ce nouveau dispositif… un choix avant tout politique.

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Éducation : le grand vide…

Dans l’éduc, les résultats définitifs au concours de profs des écoles dans l’académie de Versailles : 1430 postes, 428 admis-es. Qui fera donc la rentrée? 

D’un côté, nous avons les personnels en poste qui sortent épuisés de leur année scolaire, soumis à des pressions hiérarchiques de tous ordres, dans la digne ligne du New public management, leur demandant d’évaluer leur école, de s’autoévaluer eux-mêmes et elles mêmes, de faire des fiches projets pour l’année suivante, de s’inscrire à des formations, de participer à des réunions vaines… sans compter les perspectives accablantes pour la rentrée, face à la baisse de moyens sur le département (fermetures de classe, classes surchargées, postes supprimés). Cet épuisement conduit trop de nos collègues à penser ou acter leur démission.  

De l’autre côté, nous avons nombre de personnels précaires qui reçoivent progressivement un courrier de non-reconduction de leur contrat ou une convocation à un entretien de non-renouvellement.  

Et pour finir, nous avons les résultats officiels des concours de recrutement qui tombent. A commencer par le concours de professeur-es des écoles : 1430 postes proposés au concours. 428 admis-es. Soit 1002 postes non pourvus par des stagiaires à la rentrée.  

La conclusion ?   

Entre les collègues épuisé-es, les collègues que l’administration se fait un plaisir de chasser (souvent pour ne pas les CDIser), et les postes non pourvus aux concours: qui donc fera la rentrée?    Face à la volonté de démanteler le service public d’éducation, seules la solidarité et les actions collectives permettront de construire les résistances!   

Rejoignez-nous!

Sud éduc 78   

Voir aussi : http://solidaires78.org/2022/06/06/scandale-des-jobdating-la-consequence-dannees-successives-de-casse-du-service-public-deducation/

Invitation au space de la Fédé ce lundi 27/06 soir

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Actu Solidaires 78

Merci Dominique, Pedro et Tardi pour cette journée !

Samedi 18 juin, le Collectif 12, la librairie La Nouvelle réserve et l’Union syndicale Solidaires 78 recevaient la chanteuse engagée Dominique Grange, le dessinateur Jacques Tardi et Pedro Fidalgo, le réalisateur du film N’effacez pas nos traces

Malgré une chaleur étouffante, plusieurs dizaines de personnes ont pu assister à la projection du film de Pedro Fidalgo qui retrace le parcours de Dominique Grange avant d’engager le débat avec les trois intervenant·es. Un moment de lutte et de partage, plein d’émotions et d’espoirs.

Autre moment très riche : les 40 dédicaces dessinées et signées par Tardi et Dominique Grange de la BD Elise et les nouveaux partisans, où le temps d’attente indispensable a permis de nombreux échanges.

Dominique Grange nous a envoyé un message de remerciement que nous partageons avec vous :

“… une énorme brassée de “MERCIS”!! […] à toutes celles et tous ceux qui sont venus exprimer leur solidarité avec les luttes d’hier et d’aujourd’hui, à Claire et aux amis de la “Nouvelle Réserve” qui ont mis tout leur cœur à diffuser “Elise”, et aux camarades de Solidaires, bien sûr, dont nous connaissons l’ engagement indéfectible sur bien des fronts !
Nous sommes rentrés à Paname sans encombre, comme sur un petit nuage, heureux et motivés pour que de tels échanges se renouvellent, tant qu’il restera des témoins pour transmettre le vécu des combats passés à ceux et à celles qui nous suivront !
[…] bravo pour avoir rendu possible, avec les camarades du Collectif 12, cette journée passionnante, riche en échanges de toute sorte et vraiment réussie, sur tous les plans!
A bientôt la joie de nous revoir, ici ou là…”

N’effacez pas nos traces : le parcours filmé d’une chanteuse engagée

Les chansons de Dominique Grange portent en elles les traces de Mai 68. Chanteuse engagée, elle a marqué l’époque de son empreinte et est devenue une icône de l’effervescence politique de l’après-Mai 68. Elle exprime toujours, aujourd’hui, par sa voix et son engagement, la même volonté de résistance à toutes les formes d’oppression. Lorsqu’elles dialoguent avec les dessins de Tardi et évoquent les récents mouvements sociaux, ses chansons véhiculent les mêmes aspirations révolutionnaires.

Ce film a été autoproduit, afin de permettre une vraie liberté de ton et de forme. N’effacez pas nos traces ! se veut une œuvre militante autant qu’un documentaire de création. Jusqu’à présent, le film a été tourné avec les propres moyens du réalisateur et l’aide indispensable de quelques amis techniciens bénévoles. L’exigence d’une forme et l’engagement pour traiter un sujet politique ne sont pas chose facile quand sa réussite dépend d’une solide post-production. Aussi, pour arriver à une bonne finalisation du projet, le réalisateur a imaginé une autoproduction solidaire et engagée, seule capable de surmonter les différents impératifs financiers.

Ce projet de documentaire, réalisé par Pedro Fidalgo, est né de sa volonté de continuer à filmer l’Histoire à travers la chanson engagée, après son précédent film qui relatait la récente histoire du Portugal à travers la vie et l’œuvre du chanteur José Mario Branco. Le réalisateur a choisi de le faire, cette fois-ci, avec Dominique Grange, chanteuse engagée et auteure-compositeure, parce que ses chansons portent en elles les traces du mouvement social de Mai 68 à nos jours. 

Parce qu’il ne faut pas laisser aux seuls médias le monopole de l’actualité, parce qu’il est important que les cinéastes puissent réaliser des films sur notre histoire en train de se faire, nous faisons appel à un financement solidaire, seul capable de rendre possible ce type de films réalisés avec peu de moyens.

Soutenez ce film

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Actu Solidaires 78 Poste / Télécom

Suivre le procès en appel “France télécom”

Pour suivre au quotidien le procès en appel des dirigeants de France Télécom :

http://la-petite-boite-a-outils.org/chantiers/suicides-a-france-telecom-le-proces/

https://proceslombard.fr/

Et retrouvez ici le communiqué SUD PTT / Solidaires en ouverture de procès


La raison du plus fort est-elle la meilleure ? Le vainqueur est-il toujours celui qui, par nature, est le plus fort, quel que soit le bien-fondé des arguments de son adversaire ?
 
La semaine dernière débutait le procès en appel des anciens dirigeants de France Télécom. Didier Lombard, ex-président du groupe, comparaissait aux côtés de son ancien bras droit, Louis-Pierre Wenès, et de l’ex-directeur des ressources humaines Olivier Barberot, comparaissent devant la cour d’appel de Paris, après une condamnation en première instance pour des faits de harcèlement moral ayant conduit à de multiples suicides entre 2007 et 2010.
En attendant le verdict attendu pour le mois de juillet, rappelons l’existence de cet ouvrage, publié à l’issue du premier procès, selon un procédé inédit imaginé par Eric Beynel, alors Porte-parole du syndicat Solidaires.
Chaque jour, il convie une personnalité (romancier.ère, chercheur.se, artiste…) à rédiger ou dessiner un récit d’audience.
Une suite d’épisodes haletants, une plongée dans l’espace ritualisé, tragique, du tribunal. À gauche les avocat.e.s des parties civiles, à droite ceux des prévenu.e.s, deux fois plus nombreux.ses.
 

 
 

Au centre des débats, des hommes, des femmes immolé.e.s, défenestré.e.s sur leur lieu de travail, pendu.e.s à leur domicile.

 

« Ce qui aurait pu rester dans le secret de l’invisibilité du fonctionnement d’une entreprise est aujourd’hui disséqué et cela peut nous aider. Comprendre est essentiel à qui veut agir. Une leçon à retenir de ce procès : les hommes et les femmes qui l’ont rendu possible sont des héros. Ils ont eu le courage de parler, de pointer les responsables et de venir se montrer vulnérables, humain, dans l’enceinte du tribunal alors qu’ils pensaient ne plus rien avoir à sauver. Aucun geste, même infime n’est vain. Ces femmes et hommes en ont apporté la preuve. »
Une image contenant texte, dessin au trait

Description générée automatiquement
Là-dessus, gageons que cette forme de procès ne contredise la Fable : agneaux, triomphants, qu’à la fin, le loup n’emporte ni ne mange.
 
La raison des plus forts, chroniques du procès France Télécom
Coordonnée par Eric Beynel et illustré par Claire Robert, 328 pages, 21€90
è Les droits d’auteur perçus sont intégralement reversés à une association d’aide aux victimes.
 
À bientôt !
L’équipe des éditions de l’Atelier
https://editionsatelier.com

Chroniqueurs et chroniqueuses

interviewé.es sur les « marches du Palais »

Vendredi 3 juin :  
– Lettre ouverte à Didier Lombard par Annie Thébaud-Mony (sociologue, Directrice de recherche Inserm) https://proceslombard.fr/lettre-ouverte-a-didier-lombard/
Vincent Glenn (producteur, réalisateur et auteur) « Le win ratio est mon job » https://proceslombard.fr/le-win-ratio-est-mon-job/
Jeudi 2 juin : – Roland Gori (psychanalyste, professeur honoraire des universités) et Alain Abelhauser (psychanalyste, professeur des universités) « Rien n’est Vrai, tout est vivant » https://proceslombard.fr/rien-nest-vrai-tout-est-vivant/  

Mercredi 1er juin :
– Guillaume Hallier et Gabrielle (SUD Éducation, commission conditions de travail) « Quand France Télécom fait école » https://proceslombard.fr/quand-france-telecom-fait-ecole/
– Lucie Goussard et Guillaume Tiffon (sociologues) « Petit manuel de défausse managériale » https://proceslombard.fr/petit-manuel-de-defausse-manageriale/
 
Mercredi 25 mai :

 – Vanessa Morisset (historienne d’art) « GPC ou la ventriloquie du manadjère » https://proceslombard.fr/gpc-ou-la-ventriloquie-du-manadjere/  

Vendredi 20 mai :

– Danièle Linhart (Sociologue, Directrice de recherches au CNRS) « Quand la souffrance s’affiche » https://proceslombard.fr/chronique-de-daniele-linhart/
Michel Miné (professeur du Conservatoire national des Arts et Métiers) « Avant : le plaisir au travail, puis…» https://proceslombard.fr/chronique-de-michel-mine/
 
Jeudi 19 mai :

– Pascal Marichalar (sociologue et historien au CNRS) « Un homme en colère » https://proceslombard.fr/chronique-de-pascal-marichalar/
– Guy Friedmann (sociologue du travail) « La mise en cellule… d’écoutes » https://proceslombard.fr/chronique-de-guy-friedmann/  

Mercredi 18 mai :
– Fabrice Larcade et Mélissa Viguié (magasinièr-es à la Bibliothèque Nationale de France) « Ne leur pardonnez pas, ils savent ce qu’ils font » https://proceslombard.fr/chronique-de-fabrice-larcade-et-de-melissa-viguie/
– Alexis Cukier (maître de conférences en philosophie à l’Université de Poitiers) « Qui est responsable ? Accusation, défense et personnification du management capitaliste » https://proceslombard.fr/chronique-dalexis-cukier-2/  

Vendredi 13 mai :
– Rachel Saada (avocate en droit du travail et protection sociale) « J’AI UN PEU PEUR » https://proceslombard.fr/chronique-de-rachel-saada-13-mai-2022/  

Jeudi 12 mai :

– Louis-Marie Barnier (sociologue du travail) « Patrons voyous ou politique d’entreprise ? » https://proceslombard.fr/chronique-de-louis-marie-barnier-11-mai-2022/  

Mercredi 11 mai :
– Emmanuel Dockès (professeur de droit à l’université Lyon 2) « Le retour du harcèlement de masse devant ses juges » https://proceslombard.fr/chronique-demmanuel-dockes-11-mai-2022/
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Actu Solidaires 78 Idées, débats, cultures

18 juin, Mantes – Projection, débat, dédicace avec Dominique Grange et Jacques Tardi

Samedi 18 juin à 16 h, au collectif 12 (Mantes-la-Jolie) à l’invitation de la librairie La Nouvelle Réserve, le Collectif 12 et l’Union syndicale solidaires 78

  • Projection du film documentaire sur Dominique Grange N’effacez pas nos traces ! Dominique Grange, une chanteuse engagée suivi d’un débat avec Dominique Grange et le réalisateur
  • Dédidace de la BD de Jacques Tardi Élise et les nouveaux partisans, roman graphique dessiné par Tardi sur un scénario de Dominique Grange”

    tout public,
    GRATUIT
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Actu Solidaires 78 Histoire Idées, débats, cultures

14 juin (Mantes) – Lecture en arpentage S’engager dans la guerre des classes

A partir de 19 h 30, à la Librairie La Nouvelle Réserve.

Solidaires 78 vous invite à participer à une séance de lecture en arpentage, ce mode de lecture collective issue du mouvement ouvrier du XIXe siècle autour du livre de Laurent Denave.

S’engager dans la guerre des classes

Dès novembre 2018, Laurent Denave a interrompu ses recherches en sociologie pour se consacrer entièrement au mouvement des Gilets jaunes. Loin d’étudier cette lutte politique « en surplomb », il a participé aux manifestations, aux blocages, aux assemblées, aux ronds-points ; il a aussi subi, comme d’autres, la répression policière.
Dans ce livre, rédigé au fil des mobilisations, il met à disposition des militants, mais aussi de celles et ceux qui soutiennent le mouvement sans y participer directement, des outils d’analyse produits par les sciences sociales. Il donne ainsi des pistes pour repenser les moyens et les fins de la contestation : quelles actions sont les plus efficaces ? Sur quelles bases construire des alliances ? Comment se positionner par rapport à la question de la violence ? Comment structurer un mouvement dans la durée, tout en restant en accord avec les principes d’égalité, de liberté et de solidarité qui l’animent ?
Cet ouvrage entend déconstruire (et donc délégitimer) certaines représentations négatives, portées par les médias et leurs intellectuels de service, sur celles et ceux qui luttent pour construire un monde plus juste et vivable pour tous, sur la manière dont ils sont considérés, traités et criminalisés, par la police ou la justice. Ce faisant, il révèle la véritable guerre de classes menée par le libéralisme autoritaire en marche, en France et ailleurs.

A propos de l’auteur

Chercheur indépendant, diplômé en musicologie (DEA, Paris IV) et en sociologie (doctorat, EHESS), Laurent Denave a publié plusieurs ouvrages, notamment La valeur des Beatles (PUR, 2016) et Désaccords artistiques. Essai sur les désaccords politiques & esthétiques sur l’art (L’Harmattan, 2020). Il a interrompu ses recherches sur l’art et la musique pour se consacrer entièrement au mouvement des Gilets jaunes, participant aux mobilisations et aux réunions publiques. Cet engagement corps et âme dans le mouvement des Gilets jaunes le conduit à dévoiler la véritable guerre des classes qui le traverse.

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Actu Solidaires 78 Automobile En grève ! Nettoyage Seule la lutte paie !

Victoire des salariés de PEI

Alors qu’ils étaient en grève reconductible depuis le 3 mai, les représentants des grévistes et la direction de PEI ont signé vendredi 3 juin un protocole de fin de conflit qui donne satisfaction à une grande partie des revendications des grévistes.

Le protocole de fin de conflit comprend les points suivants :

  • Un plan de départ volontaire du Technocentre réclamé par les salariés d’environ 30 personnes comprenant :
    • Des départs volontaires dans le cadre d’une Rupture Conventionnelle Collective, notamment pour les salariés les plus âgés, avec une indemnité supra-légale, c’est à dire en plus de l’indemnité légale de licenciement, d’au moins 20% de celle-ci.
    • La possibilité d’une dizaine de mutations au volontariat sur la région parisienne (rapprochement de son domicile, changement pour une meilleure adaptation de son temps de travail…)
  • Une répartition des heures de travail pour les salariés qui restent au Technocentre permettant d’éviter le recours au chômage partiel et la perte de salaire correspondante.
  • L’ouverture de négociations pour améliorer les conditions de travail et ajuster la charge de travail par un renforcement des effectifs si nécessaire.
  • Une nouvelle organisation du travail pour les salariés de PEI qui travaillent à Renault Lardy permettant de mettre fin au chômage partiel et à leur obligation de travailler sur plusieurs sites.
  • La fin du chômage partiel pour les salariés de PEI qui travaillent dans les usines Renault.
  • Le paiement des jours de grève.
  • L’engagement qu’il n’y ait aucune sanction pour fait de grève.

C’est donc une victoire pour les salariés de PEI, obtenue au bout d’un mois de grève !

Des grévistes manipulés et instrumentalisés ?

Pour la direction de Renault, les grévistes de PEI auraient été manipulés par leur direction et par certains syndicats qui « exploiteraient la misère et la détresse humaine ». Ce procès avait déjà eu lieu lors de la vague de suicides de 2007 au Technocentre contre les syndicats qui en dénonçaient les causes liées aux conditions de travail et au « Contrat 2009 » de Carlos Ghosn.

En vérité, cette grève était démocratique. Elle était dirigée par les grévistes qui prenaient la parole et votaient la grève en assemblée générale. Elle était pilotée par un comité de grève auquel participaient des non syndiqués. On aimerait une telle démocratie directe chez Renault pour une vraie Re(n)volution !

La direction de Renault répète que les informations données par la direction de PEI sur le contrat passé avec Renault, comprenant des « paliers » permettant à Renault de diminuer en cours de contrat le montant payé à PEI, étaient fausses. Mais la direction de Renault a refusé de donner ses propres chiffres.

Pour éviter toute manipulation, il faut que les salariés et leurs représentants aient accès aux contrats de sous-traitance et aux négociations entre donneurs d’ordres et prestataires.

Un conflit dû aux dérives de la sous-traitance

Les salariés de PEI ont été victimes d’une guerre commerciale entre Renault et PEI, où chaque camp se renvoyait la balle et les responsabilités, et accusait l’autre de mentir. C’est pourquoi SUD a demandé une réunion tripartite grévistes/PEI/Renault, ce qui a été refusé par Renault.

Le problème de fond est celui de la sous-traitance. Renault comme la plupart des employeurs a fait le choix d’externaliser de nombreuses activités, en créant par exemple en 2006 avec Veolia un GIE (Groupement Inter-Entreprises) dont le périmètre était les Services Généraux des établissements d’Ile-de-France. Tout un ensemble d’activités où travaillaient des salariés Renault (Reprographie, Maintenance, Logistique site, Implantations, Courrier, Centrale, SVE) a été externalisée progressivement.

Ce choix de la sous-traitance se fait au détriment des salariés sous-traitants, mais aussi des salariés Renault. L’externalisation permet à Renault de baisser ses coûts grâce à des appels d’offre réguliers. Une grosse partie des économies sont réalisées sur la masse salariale. Cela a un impact sur l’ensemble des salariés, y compris de Renault, en tirant les conditions de travail et les salaires vers le bas.

C’est le cas du nettoyage où des salariés de PEI travaillent au Technocentre depuis 25 ans passant par de nombreuses sociétés (ISS, Isor, TFN, Sodexo, Samsic…). Il y a pourtant des exceptions, comme à Renault Flins où le nettoyage est confié à des salariés Renault (dont des ouvriers de fabrication reclassés suite à leur usure au travail).

Quant Renault externalise ses plans sociaux

La sous-traitance permet à la direction de Renault d’ajuster les effectifs plus facilement en fonction de ses besoins, que ce soit à la hausse mais surtout à la baisse. Cette sous-traitance s’est aussi généralisée dans les « métiers » de l’Ingénierie et des Fonctions support.

Ce choix a aussi un coût en augmentant le nombre d’employeurs intermédiaires qui prennent leur marge au passage. Cela augmente aussi le turn-over des prestataires avec ses conséquences en termes de perte de compétences ou de temps passé à la formation des nouveaux arrivants.

Cette sous-traitance massive morcelle le collectif de travail. Elle affaiblit le rapport de force des salariés, divisés face à leurs employeurs.

La direction de PEI porte de lourdes responsabilités dans le déclenchement et la durée de la grève en rejetant toutes les fautes sur Renault. PEI n’aurait pas d’argent ? Pourtant son président et sa femme affichent devant leurs salariés payés au SMIC des signes ostentatoires de richesse (voitures et vêtements de luxe…) comme des nouveaux parvenus.

La direction de Renault est aussi responsable. Elle fait des économies sur le nettoyage, le réduit drastiquement les vendredis, et dit à PEI de se débrouiller avec ses salariés, car ce n’est pas à elle de financer son plan social… dont Renault est pourtant à l’origine.

C’est la détermination des grévistes qui leur a permis de gagner. Ils ont fait grève sur leur lieu de travail, avant d’être lock-outés par Renault qui a dévalidé leurs badges. Les grévistes ont occupé le siège de PEI à Morangis. Ils se sont adressés aux salariés de PEI de Renault Lardy, Boulogne ou Cléon.

Face aux effets pervers de la sous-traitance et pour une société plus juste : Il faut internaliser les activités et les salariés du nettoyage.
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