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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Violences sexistes et sexuelles dans l’Éducation nationale, pas de double peine pour les victimes !

Cet article a été publié le 10/10/2025Au moins deux femmes sur cinq affirment avoir subi des violences sexistes ou sexuelles au travail (VSST) et une femme sur cinq déclare avoir subi des comportements à caractère sexuel sur son lieu de travail (enquête Genese 2021). Au sein du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), ces chiffres sont sans doute encore loin de l’ampleur des VSST : dans une enquête réalisée par SUD éducation en 2024, 60% des sondé·es affirmaient avoir déjà été victimes de VSST.

Le tract de la campagne (4 pages)
Fiche analyse : les violences sexistes et sexuelles au sein de l’éducation nationale
Matériel de la campagne
Affiche : Premiers secours en cas de violences sexistes et sexuelles
Une fiche pratique pour demander la protection fonctionnelle

 Qu’est ce que la protection fonctionnelle ? 

C’est une protection organisée par la collectivité publique dûe à l’agent·e public·que en raison de ses fonctions. Cette protection s’applique lorsque l’agent·e est victime de violences, d’agissements constitutifs de harcèlement, de menaces, d’injures, de diffamations ou d’outrages à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.

Saisir le conseil sur le conseil d’administration sur la question des VSST
Fiche pratique : accompagner une victime de violence sexiste et sexuelle
Proposition au CA ou au conseil d’école concernant les violences sexistes et sexuelles au travail
Quelques Ressources pédagogiques sur les violences sexistes et sexuelles

Livres et ressources vidéos : – Primaire : Mai Lan Chapiron, Le loup, La Martinière jeunesse, 2021, Paris Les vidéos disponibles sur le même ouvrage sur Youtube – Collège : Juliette Boutant et Thomas Mathieu, Les crocodiles sont toujours là : témoignages d’agressions et de harcèlement sexistes et sexuels, Casterman, 2019, Paris Pénélope Bagieu, Les Culottées, Gallimard, 2016, Paris
– Lycée : Margaret Atwood, La servante écarlate, Robert Laffont, 1985, Paris La série H24 disponible sur Arte Jeux :
Le jeu de rôle du consentement, “Sexploration” Un jeu coopératif pour aborder des situations de sexisme, “Moi c’est madame, la relève” Les expositions, campagnes, kits du Centre Hubertine Auclert.

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Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : femmes en situation de handicap, “grandes causes”, grandes oubliées !

Les femmes en situation de handicap sont deux fois plus souvent victimes de violences que les femmes valides. Alors que Macron déclarait tout aussi bien la cause des femmes que celle du handicap grandes causes du quinquennat, il n’en a rien été. Les grandes proclamations n’ont jamais été suivies d’actes, moyens budgétaires à l’appui, bien au contraire. Les plus précaires, les plus vulnérables sont laissé·es pour compte. Les violences des femmes en situation de handicap sont restées dans l’oubli.

Deux fois plus de violences subies

  • 16 % des femmes en situation de handicap ont été victimes de viols contre 9 % pour l’ensemble des femmes.
  • 23 % des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences conjugales contre 15% pour l’ensemble des femmes.

Et la violence subie par les femmes en situation de handicap n’est pas uniquement physique. Elle peut prendre de multiples formes : violence verbale, sexuelle, psychologique, économique, conjugale ou institutionnelle, administrative, médicale, cyber-violence…

La vulnérabilité comme facteur aggravant

Les femmes en situation de handicap sont plus vulnérables face aux violences : très souvent elles dépendent de leur agresseur économiquement, mais aussi parce que celui-ci agit sous le statut d’aidant, créant une double emprise ! Si, de manière générale, les femmes connaissent leur agresseur, cette réalité est exacerbée pour les femmes en situation de handicap : les auteurs de violence sont, plus fréquemment encore qu’ailleurs, un proche ou un professionnel dont elles dépendent entièrement. La parole des femmes en situation de handicap est peu prise en compte et mise en doute : trois fois plus de refus de plainte ou d’écoute de l’entourage (proches ou institutions) par rapport à l’ensemble des femmes. Comme le déclare la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées de 2006, les droits des femmes en situation de handicap doivent être reconnus et des mesures prises pour prévenir et lutter contre toute forme de violence à leur encontre.

Combattre le projet de budget d’austérité 2026

Ses conséquences sont graves aussi pour les femmes en situation de handicap : réduction des subventions aux associations, essentielles aux personnes en situation de handicap. C’est aussi moins d’aide aux femmes en situation de handicap qui subissent des violences, et moins de ressources pour leur rendre leur autonomie, avec le gel des prestations sociales dont l’AAH (allocation adulte handicapé) dont le montant est pourtant déjà inférieur au seuil de pauvreté. C’est sans compter la quasi-absence de financement de la branche autonomie de la sécurité sociale créée en 2020, véritable trompe l’œil.

Pour une société solidaire et inclusive, combattre le silence et agir contre les violences faites aux femmes en situation de handicap !

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25 novembre : Mobilisations contre les violences faites aux femmes

Partout dans le monde, au travail, à la maison, dans la rue : les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et aux minorités de genre restent une réalité insupportable. Elles ne viennent pas de nulle part : elles découlent d’un système de domination : le patriarcat ! Violences conjugales, violences sexuelles, violences sexistes au travail, violences intra-familiales touchent en immense majorité les femmes. Ce système patriarcal qui les génère et les perpétue est la première cible de la lutte à mener. Depuis plusieurs années, Macron se contente de modifications juridiques à la marge sur ce sujet, sans donner les véritables moyens d’éradiquer ces violences. Nous pouvons, nous devons agir !

Solidaires appelle à participer massivement aux manifestations et rassemblements autour de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes !

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De nouveaux visuels


Tracts des structures de l’Union

SUD Education : Violences sexistes et sexuelles dans l’Éducation nationale, pas de double peine pour les victimes !

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Solidaires Finances Publiques : Le 25 novembre, contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes

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SUD PTT : Pour les Femmes Victimes de Violences : ni oubli, ni silence !

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20 novembre 2025: journée du souvenir trans, Solidaires appelle à rejoindre les différents événements du TDoR!

Le 20 novembre, la communauté trans commémore ses adelphes assassiné·es et suicidé·es, à l’occasion de la journée du souvenir trans, déclinaison française du Trans Day of Remembrance (TDoR). Cette journée, initiée en 1999 en hommage à Rita Hester, femme trans assassinée, est une occasion de rappeler l’urgence de protéger les personnes trans et de construire des ripostes collectives face aux violences systémiques qu’elles subissent. L’Union Syndicale Solidaires appelle les personnes trans et leurs allié·es à rejoindre les mobilisations organisées partout en France.

La transphobie tue et discrimine de manière systémique. Pour la seule année 2025, près de 250 décès liés à la transphobie ont déjà été recensés à travers le monde. Cette violence physique se double d’une violence institutionnelle et sociale quotidienne.

En France, les agressions anti-LGBT+ ont augmenté de 5% en 2024, et 85% des personnes transgenres signalent avoir subi un acte transphobe au cours de leur vie (Rapport 2025 SOS Homophobie).

La transphobie ne se limite pas aux agressions physiques ; elle prend la forme d’exclusions de l’emploi, du logement, de l’école et de la santé. Les difficultés persistantes pour obtenir un changement d’état civil simple et la pathologisation de la transition sont des violences d’État.

Contre la transphobie, l’Union syndicale Solidaires revendique :

  • Le respect du prénom et des pronoms d’usage partout, dans les entreprises comme dans les administrations.
  • La possibilité de changement d’état civil libre et gratuit par simple déclaration devant un officier d’état civil en mairie, sans intervention des pouvoirs médicaux et judiciaires.
  • Une transition dépsychiatrisée, libre et gratuite.
  • Le remboursement à 100 % des frais médicaux de transition sans condition, y compris à l’étranger lorsqu’elles ne peuvent pas être réalisées en France.
  • Une réelle formation des travailleurs·es de l’éducation, de la santé et des collectivités territoriales à l’accueil des personnes trans.
  • Des financements à la hauteur des besoins des associations trans et un respect des libertés associatives de plus en plus souvent attaquées.
  • Le droit d’asile automatique pour toutes les personnes LGBTQI+.

Lutter contre la transphobie, c’est lutter pour une société plus juste, plus inclusive et plus solidaire.

Paris, le 19 novembre 2025

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25 novembre 2025 : contre le patriarcat : ni oubli, ni silence, marchons contre les violences !

25 NOVEMBRE 2025 : JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES

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Pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, nous manifesterons en solidarité, comme nous l’avons déjà fait le 11 octobre, avec et pour les femmes du monde entier : celles qui sont victimes des violences machistes, des conflits armés, des famines, des spoliations de terres et de leurs biens naturels, des gouvernements réactionnaires et des états théocratiques. Avec toutes celles qui ne peuvent pas parler, dont les voix sont étouffées, qui subissent des violences sexuelles, des tortures et des mutilations.

Le 25 novembre nous marcherons pour rendre hommage à toutes les victimes de la violence machiste, les femmes, les filles, les personnes LGBTQIA+, à toutes celles qui souffrent et qui luttent, en dépit des risques encourus. A toutes celles que nous avons perdues.

Les violences et l’impunité des agresseurs persistent 8 ans après l’élection d’Emmanuel Macron, en plein #MeToo. La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite. Le parcours judiciaire revictimise bien souvent les femmes et constitue un obstacle à la sortie de la violence comme la baisse du financement public des associations d’accompagnement des victimes.

Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout, et tout le temps : dans nos espaces familiaux, sur nos lieux de travail et d’études, dans l’espace public, dans les transports, dans les établissements de soin, les cabinets gynécologiques, dans les maternités, dans les ateliers des chaînes d’approvisionnement des multinationales, les commissariats, les centres de rétention, dans les milieux du théâtre, du cinéma, du sport, en politique… Dans tous les milieux sociaux.

Elles trouvent racine dans le patriarcat et se situent au croisement de plusieurs systèmes d’oppressions.

Ainsi les femmes les plus touchées par ces violences sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : les femmes victimes de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie, les femmes migrantes, sans papiers, les travailleuses précaires, les femmes sans domicile et autres femmes précarisées, femmes en situation de handicap, les femmes lesbiennes et bi, les femmes trans, les femmes en situation de prostitution, et celles victimes de l’industrie pédo et pornocriminelle.

Sans autorisation de travailler, les femmes étrangères dont les demandeuses d’asile sont très vulnérables aux réseaux de prostitution, de proxénétisme et de traite des êtres humains.

En France, en 2024, c’est encore plus d’un féminicide tous les trois jours commis par un conjoint ou un ex-conjoint Des femmes assassinées parce qu’elles sont femmes. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple et les enfants co- victimes ne diminue pas, tout comme les viols ou tentatives.

La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%).

Une femme en situation de handicap sur cinq a été victime de viol. 50% des lesbiennes et 75% des bi ont été confrontées à des violences dans l’espace public et 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe. Les femmes âgées de plus de 70 ans ne sont pas prises en compte dans les enquêtes sur les violences, elles représentent pourtant 21% des féminicides.

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, en majorité au sein de la famille. Sur les lieux de travail plus de 8000 viols ou tentatives ont lieu chaque année et un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel. Les employeurs publics et privés doivent faire cesser les violences et protéger les victimes, y compris de violences conjugales.

La montée de l’extrême droite en Europe et dans le monde constitue une menace majeure pour les droits des femmes et en France, le danger de son accession au pouvoir n’est pas écarté. Ces droits sont attaqués dès que l’extrême droite est au pouvoir.

Depuis quelque temps, elle prétend lutter contre les violences faites aux femmes. Sous couvert de défendre certaines d’entre elles, ces mouvements exploitent la question des violences sexistes à des fins racistes et fémonationalistes, ne s’indignant que selon l’origine, la nationalité ou la religion réelle ou supposée des agresseurs. Dans ce climat délétère, les femmes portant le voile sont de plus en plus souvent la cible d’agressions dans la rue, dans les médias, comme dans les discours politiques.

Les groupuscules fascistes attaquent régulièrement des militantes et militants sans réaction des pouvoirs publics.

Derrière les slogans et les postures prétendument féministes, l’extrême droite ne défend ni la liberté des femmes, ni leur émancipation, ni l’égalité, et se désintéresse profondément de la réalité et des droits des femmes qui luttent dans le monde.

Sans politique publique à grands moyens, sans prévention et sans éducation, les garçons et les hommes continueront de perpétrer des violences

Les organisations féministes et syndicales exigent :

  • Une loi-cadre intégrale contre les violences, comme en Espagne.
  • 3 milliards d’euros nécessaires pour la mettre en œuvre
  • Une Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité (EVARS) effective partout
  • L’arrêt immédiat de la baisse des financements
    et un rattrapage du budget des associations qui accompagnent les victimes et assurent l’éducation populaire sur les questions de violences et d’égalité femmes-hommes.

Tant que l’une d’entre nous n’est pas libre, tant que les violences machistes s’exerceront sur une seule d’entre nous, nous lutterons !

Nous appelons à participer aux mobilisations à l’occasion de la journée internationale des droits des enfants et pour le jour du souvenir trans (TDoR).

Contre les violences faites aux femmes et aux filles, les violences sexistes et sexuelles, manifestons partout le samedi 22 novembre 2025 et le mardi 25 novembre 2025 !

Premières signataires au 25 Octobre 2025

Union syndicale Solidaires, ACDI Cameroun , ActionAid France, Assemblée des Femmes, Attac France, CGT confédération Générale du Travail, CNT-SO Éducation/Recherche, Coalition féministe et enfantiste pour une loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles, Collectif National pour les Droits des femmes, Collectif des Féministes Narbonnais.es , Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), CRID, Égalités, Excision parlons-en !, FAGE, FEMEN France, Femmes Égalité , Femmes Solidaires, Femmes Solidaires 80, Fondation Copernic, Force Féministe (57), France Amérique latine FAL , FSU, Genre et altermondialisme , Iran Justice , Las Rojas Paris, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie-LFID, Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement de la Paix, Mouvement des femmes kurdes, Organisation de Solidarité Trans (OST), UNEF le syndicat étudiant, Union des femmes socialistes SKB, Union Étudiante , Visa – Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes.8mars2025

En soutien
Génération-s, L’APRÈS , La France insoumise, Les Jeunes de L’APRÈS, NPA-l’Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Socialisme ou Barbarie France, Réseau coopératif Gauche Alternative, Union communiste libertaire

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Luttes féministes Santé-Social Services publics

Clap de fin pour la maternité de Lilas, un symbole féministe s’éteint

C’est une page de l’histoire des droits des femmes qui se tourne : la Maternité des Lilas, institution emblématique de la Seine-Saint-Denis et pionnière du modèle d’accouchement humaniste, ferme définitivement ses portes ce 31 octobre 2025.

La fermeture de la Maternité des Lilas est la 41e depuis que Macron est au pouvoir et la conséquence directe de politiques de santé publique obsédées par la rentabilité néo-libérale.

Un haut lieu de la mémoire des luttes pour les droits des femmes

Fondée sur un modèle d’accompagnement privilégiant l’humain et s’opposant à la surmédicalisation, la Maternité des Lilas était bien plus qu’un lieu de naissance :

  • Pionnière de l’accouchement sans douleur en France : Elle a milité pour le droit des femmes à un accouchement respecté, une approche novatrice depuis 1964.
  • Pionnière de l’IVG : Elle a pratiqué des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) avant même la loi Veil de 1975 et a fait face aux commandos anti-IVG.
  • Pionnière dans l’accompagnement des personnes trans : Elle fut la première à accompagner les grossesses des personnes trans, faisant d’elle un lieu de référence pour un public souvent marginalisé·es.

La fermeture de cet établissement représente une perte inestimable pour les femmes, les personnes LGBTQI+, les familles et toutes les personnes qui ont bénéficié de son approche solidaire et féministe.

Un modèle de travail digne brisé

La fermeture de la Maternité des Lilas n’est pas seulement une perte pour les usagères et usagers ; c’est aussi un modèle en termes de conditions de travail auquel les politiques néo-libérales ont mis fin.

Le modèle des Lilas reposait sur une approche humaine qui garantissait également des conditions de travail plus respectueuses pour l’ensemble des salarié·es : sages-femmes, auxiliaires de puériculture, médecins, administratives, et agentes d’entretien.

Contrairement aux grandes structures, la Maternité offrait une plus grande autonomie et une charge de travail qui permettait un accompagnement de qualité, loin de la pression de l’abattage des actes.

Ce personnel, souvent en première ligne des luttes (notamment via l’équipe SUD Santé Sociaux), a fait preuve d’une solidarité et d’une résilience exceptionnelles. Il a mené le combat jusqu’au bout pour préserver la qualité des prises en charge et leur propre vision humaniste du métier.

La fin des Lilas est la mise à mort d’un lieu où les professionnel·les se sentaient respecté·es dans leur cœur de métier. Leur combat pour le droit à l’accouchement humaniste est indissociable du combat pour des conditions de travail de qualité.

Stop à la marchandisation de la Santé

Le personnel de la Maternité des Lilas, ainsi que les usagers, les ex-patient-es et les élu-es locaux, ont lutté jusqu’au dernier jour pour défendre ce modèle de soin et de société.

Il reste à obtenir la garantie qu’un centre de santé / CIVG sera bien maintenu à sa place. Et à faire vivre la mémoire des “Lilas”, pour imposer demain une autre politique de santé, respectueuse des professionnel·les et des personnes prises en charge.

Le combat continue !

Pas d’économies sur notre santé, pas d’économies sur nos vies !

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EVARS et enseignement privé catho : la rupture est consommée !

Dans sa motion d’actualité (1) des 25 et 26 septembre 2025, le conseil fédéral de SUD éducation déclare : 

« La politique du ministère ne cesse de creuser les inégalités sociales en continuant de subventionner le privé. Nous sommes d’ailleurs inquiet·es et en colère face au détournement du programme d’Enseignement à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle (EVARS) par l’enseignement catholique qui réaffirme la binarité de genre, la complémentarité femme-homme et ainsi se positionne comme sexiste et lgbtiphobe. De plus, externaliser l’enseignement de l’EVARS à une association anti-avortement est totalement en opposition avec les objectifs premiers de ces programmes. Le contrat d’association entre l’école privée sous contrat et l’État est pleinement rompu. Plus un euro pour les écoles privées ! »

Aujourd’hui, 1 élève sur 6  est scolarisé dans l’enseignement privé sous contrat, dont 96 % dans l’enseignement privé catholique. 

En juin 2023, la Cour des Comptes a publié un rapport intitulé « l ‘enseignement privé sous contrat » (2) qui montre que l’enseignement privé sous contrat est unenseignement largement financé par la solidarité nationale mais qui ne respecte pas tous les engagements qui conditionnent ces financements. En 2020, l’enseignement privé est financé à hauteur d’au moins 75 % par de l’argent public (état ou collectivité territoriale). En contrepartie, les établissements privés « prennent certains engagements, comme la conformité aux programmes définis par le ministère de l’éducation nationale et l’absence de discrimination dans l’accueil des élèves. »  Cela vaut bien évidemment pour le programme d’EVARS.

EVARS ou EARS (éducation affective, relationnelle et sexuelle) ? Entre les deux, le cœur de l’enseignement catholique balance !

Juste avant la rentrée de septembre 2025 est publié sur le site du secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC), un document intitulé Comment grandir heureux ? (3) qui « détaille la conception de l’EARS dans l’Enseignement catholique, plus large que celle des nouveaux programmes scolaires Evar et Evars, et donne des éléments de discernement pour accompagner les chefs d’établissement dans le déploiement de ces derniers. » Dans ce document, qui, dans son introduction, se veut plus ambitieux que le programme d’EVARS, est développée la conception de l’éducation à la sexualité de l’Église, qui implique, « une parole éducative courageuse, progressive et ajustée à l’âge, qui ne banalise pas la sexualité mais lui donne sa vraie signification : un don de soi en vérité et en liberté. » Alors que l’éducation au consentement est une composante majeure dans l’EVARS, la notion de don de soi semble pour le moins incongrue, voire dangereuse. Par ailleurs, une des « dimensions essentielles » de l’EARS intitulée « l’altérité et la relation comme chemin d’humanisation » permet d’éduquer « à l’égale dignité des sexes et au respect mutuel à travers la valorisation de la différence entre les sexes ». Cette différence entre les sexes, qui pourrait faire référence à des différences physiologiques (sans que cela soit précisé), mais qui pose la question de la posture de l’Église sur la non-binarité des genres, est de nouveau évoquée dans une autre de ces « dimensions essentielles », « une égale dignité ».  Selon le texte publié par le SGEC, « homme et femme sont créés à l’image de Dieu, égaux en dignité, différents et complémentaires »Ces propos sont non seulement sexistes, mais également LGBTQIphobes par leur négation de toute orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité, et par l’affirmation de l’existence de 2 genres : homme et femme. Le texte enfonce le clou en évoquant « les richesses spécifiques de chacun, féminin ou masculin, tous deux « appelés à exister réciproquement l’un pour l’autre » ». Ils sont donc en contradiction avec plusieurs des objectifs de l’EVARS, énoncés dans le programme officiel de l’éducation nationale (4) : « • l’égalité de considération et de dignité, en particulier l’égalité entre les femmes et les hommes. • la contribution à la lutte contre les discriminations énoncées à l’article 225-1 du Code pénal et opérées entre les personnes sur le fondement « de leur sexe », « de leur identité de genre » et « de leur orientation sexuelle » (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité..). • l’éducation au principe du consentement et  la prévention des différentes formes de violences, notamment des violences sexistes et sexuelles. • la contribution au repérage de l’inceste. »

Est-il vraiment nécessaire de rappeler l’importance de l’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EVARS) ?

Il semblerait qu’il faille répondre par l’affirmative quand on prend connaissance de la posture du SGEC à ce sujet. En France, les violences sexuelles, notamment l’inceste, touchent 160 000 enfants chaque année (rapport de la CIIVISE 2023 (5)). Selon l’ARCOM (6), en 2022, 2/3 des enfants de moins de 15 ans et 1/3 des enfants de moins de 12 ont déjà eu accès à des images pornographiques, et 44 % des jeunes ayant déjà eu un rapport sexuel déclarent avoir essayé de reproduire des scènes ou des pratiques vues dans vidéos pornographiques. Les actes LGBTIphobes sont en augmentation, (rapports annuels sur les LGBTIphobies, sos-homophobie (7)) et les personnes lesbiennes, gays, bisexuel⋅les, et trans sont 2 à 3 fois plus souvent exposé⋅es à des violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles. Par ailleurs, l’EVARS fait partie d’une approche globale de l’éducation à la santé, la santé sexuelle faisant partie intégrante de la santé des individu⋅es, telle que définie par l’OMS (8) : « La santé sexuelle est fondamentale pour la santé et le bien-être général des personnes, des couples et des familles, ainsi que pour le développement social et économique des communautés et des pays. La santé sexuelle, lorsqu’elle est considérée de manière positive, s’entend comme une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que comme la possibilité de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, exemptes de coercition, de discrimination et de violence. » Depuis 2001, « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène »  (Code de l’éducation, depuis la loi n°2001-588 du 4 juillet 2001). Et depuis cette rentrée 2025, un programme d’EVARS est enfin adopté par le conseil supérieur de l’éducation à l’unanimité, publié et applicable. Si sa mise en place effective dans tous les établissements du primaire et du secondaire demeure difficile, au vu du manque de moyens alloués à la formation des personnels ou au financement de partenaires extérieurs agréé⋅es pouvant être associé⋅es aux équipes de personnels de l’éducation nationale, cette éducation est absolument incontournable et obligatoire au sein de tous les établissements scolaires, du premier degré et du second degré, de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat.

Des choix de partenaires extérieurs en opposition avec les objectifs de l’EVARS

Dans le programme d’EVARS, il est stipulé très clairement que : « Des partenaires extérieurs, tels que des associations spécialisées, dont les compétences sont dûment reconnues et agréées aux niveaux national ou académique, peuvent être associés aux équipes de personnels de l’éducation nationale.  (…)  Les intervenants extérieurs respectent la nature scolaire de cette éducation, sans jamais l’instrumentaliser et en promouvant le respect et l’égalité. (…) Les professeurs et les personnels éducatifs, sociaux et de santé en charge de ce programme sont garants du respect du Code de l’éducation, notamment des principes de neutralité, de laïcité(…).»  Le SGEC, quant à lui, estime que c’est à la charge du chef d’établissement de vérifier les compétences et les qualifications des intervenants extérieurs (ainsi que des extraits du casier judiciaire) Il évoque des associations partenaires, dont il rappelle que leurs interventions doivent être encadrées par l’établissement, sans préciser si elles doivent être agréées par les autorités nationales ou académiques. Ainsi, dans un article du Café pédagogique, publié le 25 septembre dernier (9), on apprend que le secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, lors des questions suivant sa conférence de rentrée (10), « a pourtant balayé d’un revers de main les questions portant sur les ateliers proposés aux établissements privés par l’association CycloShow-XY, qualifiant celle-ci de « remarquable ». » Or, cette association ne dispose pas d’un agrément national ni académique. On comprend vite pourquoi en allant visiter son site… Déjà, il saute aux yeux que tous les ateliers proposés sont en non-mixité, ce qui dénote d’une conception datée de l’EVARS. Ensuite, les ateliers mis en avant sur la page d’accueil du site sont des ateliers à destination de duos fille/mère ; et fils/père. Sont écartées de facto les familles mono- et homo-parentales. Par ailleurs, on peut y lire, sur sa page « devenir animateur » (11), que plusieurs critères sont à prendre en compte pour devenir animateur ou animatrice. Pour devenir animatrice, il faut, entre autres, « avoir moins de 45 ans ; être mère (sauf exception) ; être en accord avec le message véhiculé dans les ateliers CycloShow et avoir le désir de le transmettre : la fertilité de la femme est belle, elle est à accueillir et à respecter ; bien connaître son propre cycle, et pour cela pouvoir fournir des graphiques récents d’observation de ses cycles. » Côté animateur, il faut, entre autres également : « être père ; être en accord avec le message véhiculé dans les ateliers (…) : les corps masculin et féminin, qui sont faits pour la transmission de la vie, sont à connaître et à respecter ; fournir trois graphiques récents d’observation des cycles de sa femme. » Entre la posture anti-IVG et anti-contraception qui se cache derrière les formulations alambiquées d’une « fertilité qui doit être à accueillir et à accepter », et « des corps faits pour la transmission de la vie », l’aspect très problématique de demander à ses animateurices d’être prêt.es à transmettre des informations personnelles, intimes, de l’ordre de leur santé personnelle (ou pire encore, de l’ordre de la santé d’une autre personne quand il s’agit de leur femme), l’injonction à être mère ou père, on peut vraiment se demander quelle est la légitimité pour cette association à intervenir en milieu scolaire, quel qu’il soit. Enfin, au mépris des préconisations du programme d’EVARS, l’association CycloShow-XY France, si elle intervient en milieu scolaire, instrumentalise l’EVARS pour promouvoir un message anti-IVG et anti-contraception, avec une conception de la sexualité uniquement hétéronormée.Comment le secrétaire général de l’enseignement catholique peut-il fermer les yeux et qualifier le travail de cette association de remarquable ? Sans doute parce qu’il résonne davantage avec le document d’accompagnement « Pour grandir heureux » évoqué plus haut dans cet article qu’avec le programme officiel de l’EVARS.

L’Institution l’espérance en Vendée : quand l’EVARS est foulée aux pieds par un établissement privé catholique sous contrat.

Comme nous l’avions évoqué dans un article ce mois-ci (12), le collectif « Maintenant l’École publique » alerte sur le cas de l’Institution L’Espérance, à Sainte-Cécile, dont le projet pédagogique (13)  implique que les filles sont exclues du collège et du lycée afin d’éviter « aux garçons d’autres préoccupations que leurs études et permettre le développement de toutes leurs facultés. » Il affirme que l’absence des filles « favorise en outre le développement de l’esprit de camaraderie et facilite les amitiés vraies et durables ». Ce projet pédagogique, publiquement affiché, est en contradiction totale, d’une part avec les valeurs de l’école Républicaine, mais d’autre part, avec les objectifs de l’EVARS, notamment « l’éducation contre les représentations stéréotypées, l’accompagnement de parcours de réussite pour les filles et les garçons, ou des choix d’orientation favorisant la mixité. ».  En outre, une telle posture nie la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre. Comment dans ce cas, est-il possible pour l’Institution Sainte Cécile, de contribuer, comme le stipule le programme d’EVARS, à la lutte « contre les discriminations énoncées à l’article 225-1 du Code pénal et opérées entre les personnes sur le fondement « de leur sexe », « de leur identité de genre » et « de leur orientation sexuelle » (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité..) ? Le collectif s’interroge alors sur la poursuite du financement public de cet établissement privé catholique sous contrat. Comment, en effet, justifier le versement d’argent public à un établissement clairement en rupture avec les engagements conditionnant ces financements ?

Pour un véritable contrôle de la Cour des Comptes de l’enseignement privé sous contrat.

La mise en œuvre de l’EVARS nécessite de réels moyens : formation des personnels, matériel pédagogique, financement de l’intervention de partenaires extérieurs.. Jusqu’à présent, les moyens alloués ne sont pas à la hauteur des enjeux. Dans un article de 20minutes, en date du 4 septembre, relatant la posture du SGEC vis à vis de l’EVARS (14), on apprend que « le ministère de l’Éducation nationale a fini par indiquer que l’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité est « une obligation légale » qui «s’impose à l’ensemble des établissements, publics comme privés sous contrat ». Il précise aussi que les contrôles au sein des établissements d’enseignement privés sous contrat ont été « renforcés », contrôles qui consistent notamment à s’assurer que l’établissement inspecté « respecte ses obligations légales, réglementaires et contractuelles, parmi lesquelles (…) le respect des programmes de l’enseignement public » ». On peut toutefois s’interroger sur le fait que ces contrôles, qui, s’ils existent bien (le secrétaire général de l’enseignement catholique, dans sa conférence de presse du 23 septembre dernier, en évoque 550, mais on ne saisit pas trop depuis quand), soient suffisants.  En effet, l’observatoire des financements des établissements scolaires privés a lancé le 1er septembre une pétition à destination de la Cour des Comptes (15) visant à ce que cette dernière exerce son droit de contrôle, suite aux recommandations faites lors de son enquête de juin 2023. Par ailleurs, la lecture affichée par le SGEC de l’EVARS est contraire à plusieurs des objectifs de cette dernière. Il ne s’agit donc pas uniquement de vérifier établissement par établissement si les programmes d’EVARS sont bien respectés, mais de demander à ce que le SGEC n’en fasse pas officiellement une ligne de conduite divergente. Pour le moment, le secrétaire général de l’enseignement catholique estime, toujours dans cette fameuse conférence de presse de rentrée, que les inspecteurices réalisant les contrôles « maîtrisent mal les spécificités de nos projets éducatifs, et (…) entendent appliquer sans discernement des normes qui ne s’appliquent pas nécessairement à nos établissements », sans préciser lesquelles… 

Il n’est pas envisageable de continuer à contribuer autant à financer avec de l’argent public l’enseignement privé sous contrat, si celui-ci ne respecte pas pleinement ses engagements, quand du côté de l’enseignement public, on court après les moyens pour simplement mettre en œuvre les programmes de l’Éducation Nationale, EVARS incluse. C’est d’autant plus grave quand il s’agit d’une éducation participant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants, dont l’inceste. Et c’est d’autant plus édifiant quand le secrétaire général de l’enseignement catholique évoque lui-même dans sa conférence de rentrée la prévalence plus élevée des violences sexuelles commises sur des enfants dans les établissement privés catholiques par rapport au total des victimes d’abus sexuels dans l’église Catholique (rapport Sauvé (16))…

Sources : 

(1) https://www.sudeducation.org/communiques/motion-dactualite-du-condeil-federal-des-25-et-26-septembre-2025/

(2) https://www.vie-publique.fr/rapport/289657-lenseignement-prive-sous-contrat

(3) https://enseignement-catholique.fr/ears-un-texte-de-discernement-publie/

(4) https://www.education.gouv.fr/bo/2025/Hebdo6/MENE2503064A

(5) https://www.ciivise.fr/le-rapport-public-de-2023

(6) https://www.vie-publique.fr/en-bref/289610-frequentation-de-sites-pornographiques-par-les-mineurs-selon-larcom

(7) https://www.sos-homophobie.org/informer/rapport-annuel-lgbtiphobies

(8) https://www.who.int/fr/health-topics/sexual-health

(9) https://www.cafepedagogique.net/2025/09/25/evars-cycloshow-xy-les-dangers-de-lexternalisation/

(10) https://enseignement-catholique.fr/conference-presse-rentree-prevost/

(11) https://cycloshow-xy.fr/contact/devenir-animateur/

(12) https://sudeducation85.org/quand-nos-impots-financent-un-college-qui-exclut-les-filles-communique-intersyndical/

(13) https://www.lesperance-vendee.com/projet-pedagogique/

(14) https://www.20minutes.fr/societe/4170344-20250904-education-sexualite-enseignement-catholique-cherche-imposer-programme

(15) https://participationcitoyenne.ccomptes.fr/processes/consultation-2025/f/79/proposals/2617

(16) https://www.ciase.fr/rapport-final/

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