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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Automobile

À Renault, le pluralisme syndical est un sport de combat

SUD vient de gagner une première manche contre la direction et les syndicats centraux de Renault pour pouvoir figurer sur l’Intranet de l’entreprise. Le marathon judiciaire peut se poursuivre.

Le 25 aout 2021, le syndicat Sud Renault Guyancourt Aubevoye a porté plainte pour rupture d’égalité entre les syndicats en ce qui concerne leur apparition sur l’Intranet Renault. Cette démarche en justice a été déclenchée à la suite de la procédure massive d’inscription au télétravail sur l’Intranet Renault où chaque salarié pouvait (et peut toujours) consulter les sites syndicaux… sauf celui de SUD.

Le syndicat Sud Renault Guyancourt Aubevoye revendique le droit d’accéder, pour les besoins de sa communication syndicale, aux espaces de communication de l’ensemble de l’entreprise. SUD conteste en conséquence la légalité des dispositions de l’accord du 10 juin 2021 relatif « aux nouveaux modes de travail » réservant ce droit aux seules organisations syndicales représentatives au niveau de l’entreprise. SUD demande l’extension des dispositions de cet accord à tous les syndicats actifs chez Renault.

Une drôle de conception du pluralisme syndical

La direction de Renault a aussitôt contesté le droit pour SUD de figurer sur l’Intranet Renault.
Alors qu’on aurait pu s’attendre à un soutien de la CGT pour la défense du pluralisme et de la démocratie syndicale, la CGT Renault s’est déclaré hors de cause et a demandé au tribunal de condamner SUD à lui verser 2000 € de frais de justice.

Quant aux syndicats CFDT, CFE-CGC et FO, ils se sont unis et ont pris un avocat commun pour contester la légitimité de la demande de SUD et lui interdire toute apparition sur l’Intranet Renault. A la différence de la CGT, ces 3 syndicats n’ont toutefois pas demandé de condamner SUD à leur verser des frais de justice.

Extrait des conclusions de FO, CFDT et CFE-CGC

Une première victoire pour SUD

Pour éviter que l’affaire soit jugée, la direction et les syndicats CFDT, CFE-CGC et FO de Renault ont en plus engagé une procédure dite « d’incident », soutenant que SUD avait dépassé de quelques jours le délai de deux mois pour déposer son assignation en justice.

Le tribunal judiciaire de Nanterre les a déboutés le 25 novembre 2022.

Le tribunal a condamné également Renault à verser à SUD 1500 € de frais de justice (article 700 du code de procédure civile) comme le demandait SUD.

A noter que SUD n’a pas demandé pas au tribunal de condamner les syndicats CFDT, CFE-CGC et FO à lui verser des frais de justice (contrairement à ce qu’a fait la CGT contre SUD).

La procédure judiciaire peut donc continuer afin que l’affaire soit jugée sur le fond.

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Écologie Luttes féministes

Projection “Ni les Femmes, ni la Terre…” le 11 janvier à 19h au 31 rue de la Grange aux Belles, suivi d’un apéro-débat

La commission féministe de Solidaires Paris et la commission Femmes de Solidaires nationale vous invite le mercredi 11 janvier à 19h a une projection du film “Ni les femmes ni la terre” (62 mns ) suivi d’un apéro-débat pour réfléchir ensemble aux combats écofeministes.

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Podcast Secteur associatif

« Qu’est-on en droit d’attendre de son employeur associatif ? »

Notre syndicat ASSO-Solidaires était invité du podcast Questions d’assos, sur la thématique « Qu’est-on en droit d’attendre de son employeur associatif ? ». Cet épisode de décembre 2022 faisait suite à un autre épisode sur la souffrance au travail dans le secteur associatif, il y a 1 an.

Un podcast à écouter sur https://www.questions-asso.com/episodes/s02/episode2.html

« Qu’est-on en droit d’attendre de son employeur associatif ?

Comme toute entreprise, les associations sont soumises au droit du travail dès l’emploi du premier – ou de la première – salarié. D’un point de vue juridique, il n’y aucune différence entre les organisations. Dans les faits, les écarts de traitement crèvent les yeux. Rémunérations en-deçà du seuil de pauvreté, contrats qui n’ouvrent pas d’accès aux droits sociaux, protection quasi-inexistante des salariés, non-respect des durées légales du temps de travail… les conditions d’emplois du secteur associatif sont dramatiques. Comment repérer les pratiques illégales ? Que faire en cas d’abus ou de conflits ? Comment combattre la précarisation des statuts ? En d’autres termes : quel droit du travail pour les salariés du monde associatif ? Et qu’est-on en droit d’attendre de son employeur ? »

L’intervention d’ASSO a été l’occasion de faire connaître notre syndicat et nos actions, de faire entendre nos revendications sur les conditions de travail dans le secteur associatif, notamment sur le rôle de l’employeur.

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Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es

À Paris, les sans-papiers manifestent contre la loi Darmanin et en hommage aux morts du Qatar


Hasard du calendrier, la finale de la Coupe du monde de football a lieu durant la journée internationale des migrants. En France, les collectifs de sans-papiers ont manifesté contre le projet de loi immigration, mais aussi pour les ouvriers morts au Qatar, et en solidarité avec les migrants exploités sur les chantiers des JO de Paris 2024. (…)
Un article publié sur Mediapart
 
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Actu Solidaires 78

“Prendre la parole en public” une formation Solidaires 78 ouverte à tou·tes samedi 14 janvier

Solidaires 78 organise une formation syndicale “Prendre la parole en public” le samedi 14 janvier à Plaisir, cette formation est ouverte à tou·tes et gratuite.

Rassemblements, manifestations, réunions, assemblées, instances représentatives du personnels… Dans le contexte de lutte, ou sur le lieu de travail, nombreuses sont les occasions de prise de parole en public, mais grande est la difficulté pour oser s’adresser à un auditoire, pour mettre en ordre ses idées, et pour que son intervention soit claire, concise, efficace, et adaptée au contexte.

L’Union Syndicale Solidaires 78 invite les salariés, chômeurs, retraités…, syndiqué ou non quel que soit leur secteur, à une formation sur la prise de parole en public le samedi 14 janvier, de 9h à 17h, à …. Ce sera l’occasion de prendre confiance en soi, de recherche des outils permettant de structurer sa prise de parole, et d’expérimenter pour s’entraîner, ensemble à la prise de parole en public.

Nous partagerons ensemble le repas du midi, autour d’une auberge espagnole (chaque stagiaire apporte quelque chose à partager).

Inscription obligatoire par mail à contact@solidaires78.org

A très vite en formation et dans les luttes !

Solidairement

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Dans les Yvelines, une classe en lutte... Énergie Histoire Histoire locale Industrie

N’Autre histoire – Sur les cheminées de Porcheville…

L’annonce de la démolition des cheminées de la centrale de Porcheville fait grand bruit dans la région mantaise. Plantées depuis plus de 50 ans avec leur 220m, « ces 2 tours » comme les nomment certains-nes, sont devenues un emblème de l’agglomération. Un brasseur récemment installé à Mantes les a même imprimées sur les étiquettes d’une de ses bières où elles sont représentées crachant du houblon. Une mise en bière prémonitoire !

Pour de nombreux militants CGT comme moi, y ayant travaillé et lutté, il faudrait ajouter à leurs sommets 2 poings serrés symboles des bagarres sociales menées. En défense du service public aujourd’hui détruit par la privatisation et l’ouverture à la concurrence avec l’envolée des prix de l’énergie. Luttes solidaires en défense des droits des sous traitants comme les femmes de ménage ou aux cotés des chaudronniers polonais payés 2 euros de l’heure en 2006 lors de la rénovation. Pour la santé collective en exigeant les protections nécessaires contre l’amiante ce poison qui a tué notre pote Serge à 53 ans, poison que j’ai également respiré dans la cheminée. Luttes contre le harcèlement moral et sexuel subis par plusieurs copines, ayant abouti à la condamnation d’EDF aux Prud’hommes et du cadre harceleur en correctionnelle. Luttes nombreuses pour la défense des retraites et toujours d’actualité…

Même rasées leurs empreintes, faites de nos luttes, de nos joies, de nos pleurs de nos tourments et aussi de nos espoirs graveront notre région. Peut être resteront – elles (avec leurs chaudières et turbines en coupe) dans les pages d’un fameux dictionnaire illustré à la page «centrale thermique » pour représenter le fonctionnement de ce type d’installation de production d’électricité ? Pour finir, à quelques jours de Noël cette évocation des cheminées me rappelle une blague qui circulait à la centrale à cette période : « N’oublies pas de déposer tes chaussures de sécurité en bas des cheminées des fois que tu y trouves une augmentation de salaires ! »

Philippe Morice

https://actu.fr/ile-de-france/porcheville_78501/porcheville-les-cheminees-de-la-centrale-electrique-vont-bientot-disparaitre_55367384.html

https://actu.fr/ile-de-france/porcheville_78501/porcheville-la-disparition-des-cheminees-de-la-centrale-electrique-fait-debat_55715246.html

https://actu.fr/ile-de-france/mantes-la-jolie_78361/mantes-la-jolie-la-brasserie-artisanale-gardera-les-cheminees-de-la-centrale-de-porcheville-sur-ses-etiquettes_55718767.html

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Actu Solidaires 78 Automobile

L’EX SYNDICAT CGT PSA POISSY REJOINT SUD INDUSTRIE UN SIGNE FORT POUR LE SYNDICALISME DE LUTTE ET DÉMOCRATIQUE

Pas assez aligné, et trop combatif pour la direction de la CGT, le syndicat CGT de PSA Poissy a voté son affiliation à l’Union Fédérale SUD Industrie, lors du congrès extraordinaire le 11 décembre 2022.

La fédération CGT de la métallurgie pensait pouvoir briser et isoler le syndicat en multipliant les sales coups, mais c’est tout l’inverse qui s’est produit ce jour avec le changement d’affiliation du syndicat.

Le rapport de force nécessaire pour les batailles d’aujourd’hui et de demain nécessite de réaffirmer avec force et vigueur que l’outil syndical appartient à celles et ceux qui luttent, loin des dérives organisationnelles et bureaucratiques qui vont à l’encontre du progrès social que nous voulons.

Nous appelons toutes les équipes syndicales combatives du secteur, à s’unir pour travailler ensemble, mais également si elles le veulent, à rejoindre l’Union Fédérale SUD industrie pour que les principes démocratiques autour de valeurs communes avec une liberté d’action dans l’entreprise puissent rester vivants.

Cliquez ici pour lire l’intégrité du communiqué de presse du l’UFSI

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Dans les Yvelines, une classe en lutte...

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 43 6e semaine de grève pour les gaziers de Magnanville !

Au sommaire : grève dans l’énergie, dans l’éducation, extinction rébellion, actualité syndicale


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org



Source : 78actu.fr

Source : 78acut.fr

Source : 78actu.fr

Source : Actu78.fr

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Écologie Énergie

Crise énergétique ? La comprendre et en sortir

Comment en est-on arrivés à une telle crise de l’énergie, dont les répercussions sociales, écologiques et économiques sont immenses ? Pourquoi des coupures ? Quelles sont les réponses du gouvernement ? Et quelles sont les pistes et propositions que porte l’Union syndicale Solidaires?
En essayant de répondre à ces questions, nous voulons armer le maximum de travailleuses et travailleurs pour comprendre la situation et avoir les moyens d’agir dessus. Non, l’envolée des factures n’est pas inéluctable. Non, baisse de la consommation ne rime pas nécessairement avec privation des usages essentiels. Oui, les privatisations et la fuite en avant capitaliste sont responsables de la situation.

Alors, comment on s’en sort ?

L’impasse actuelle dans la production d’électricité

Nous sommes aujourd’hui confrontés à trois crises énergétiques :

1) Une crise profonde, de long terme : nos modes de production et de consommation ont conduit à l’épuisement des ressources, de la biodiversité, à des pollutions diverses et à un réchauffement climatique qui menace la survie de l’humanité et nous impose de les revoir en profondeur. Il est nécessaire et urgent de réduire fortement nos consommations et leur impact sur l’environnement. Dans le domaine énergétique, il s’agit d’une véritable révolution qui doit conduire, pour limiter les impacts, à diviser par 2 nos consommations d’ici 2050 et à décarboner entièrement notre production, donc se passer de 75% des modes de production actuels.

2) Une crise à court terme sur l’approvisionnement en gaz et en électricité du pays, avec des risques inédits de coupure provoqués par plusieurs facteurs combinés : guerre en Ukraine privant l’Europe d’une partie de son approvisionnement en gaz, disponibilité historiquement basse du parc nucléaire (cf. encart), retard sur la mise en service de l’EPR de Flamanville et dans le développement des renouvelables, retard dans la politique de réduction de consommation (et notamment l’isolation des logements).

3) La flambée des prix du gaz et de l’électricité, dont la cause principale est la privatisation et la mise en concurrence de ces secteurs, imposée par l’Union européenne en 1996. Cela s’est traduit, pour le gaz, par un remplacement progressif de contrats long terme par un marché spot (de court terme), l’exposant plus fortement aux fluctuations de prix. Pour l’électricité la conséquence est la mise en place d’un marché dont le prix, ne reflétant plus les coûts de production, est indexé sur les cours du gaz et se répercute sur les factures. Ainsi, l’envolée des prix du gaz provoquée par une reprise mondiale post-covid puis par la guerre en Ukraine, a fait s’envoler non seulement les prix du gaz mais également de l’électricité partout en Europe, alimentant la précarité énergétique et l’inflation, provoquant faillites, baisses d’activité et délocalisation pour les entreprises. Dans le même temps de nombreuses collectivités rognent sur des services publics, en particulier sur le chauffage, et reportent des investissements essentiels.

Comment est déterminé le prix de l’électricité ?

Le prix de marché de l’électricité est déterminé au niveau européen par le coût de production d’une unité supplémentaire d’électricité (coût marginal), correspondant au coût de fonctionnement de la centrale la plus chère, généralement une centrale à gaz, et très éloigné du coût de production de l’électricité. Ce prix de marché se répercute, plus ou moins directement, sur les factures des consommateurs et consommatrices.

Pourquoi autant de centrales nucléaires à l’arrêt ?

Les difficultés actuelles du parc du nucléaire sont liées à un défaut générique de conception (corrosion sous contrainte) imposant des contrôles et maintenances de nombreuses centrales (surtout les plus récentes) et s’ajoutant à des indisponibilités liées au vieillissement du parc et aux décalages de maintenance suite au covid, mais aussi à un manque d’ingénieur-es et de technicien-nes formé-es pour les entretenir.

Les réponses du gouvernement :

Malgré l’urgence et la gravité de la crise, le gouvernement et les décideurs économiques continuent à vouloir préserver le système en comptant sur une « chasse au gaspi », culpabilisant la population mais préservant les surconsommations des plus riches. Pourtant, les plus riches sont ceux qui par leur patrimoine, leurs ressources et leurs pratiques utilisent le plus d’énergie (voir étude greenpeace et oxfam). Inversement, actuellement en France plus de 12 millions de personnes sont déjà concernées par la précarité énergétique.

Comme le relève une étude du cabinet Carbone 4, si tous les citoyens avaient un comportement « héroïque », « en réalisant tous les « petits gestes du quotidien » (acheter une gourde, équiper son logement de lampes LED…) et en adoptants des comportement plus ambitieux (manger végétarien, ne plus prendre l’avion, faire systématiquement du covoiturage…), cela ne permettrait de réaliser que 25% de la baisse d’empreinte carbone nécessaire à l’atteinte de l’objectif de 2°C de l’Accord de Paris.

Or le gouvernement persiste à refuser de remettre en cause un modèle basé sur la croissance infinie, l’augmentation de la consommation et de la production (d’ailleurs, la réforme des retraites vise à “travailler plus pour produire plus”), à planifier et à investir dans la transition écologique, à organiser l’accès à des ressources de plus en plus rares.

Il continue à à multiplier les rustines pour tenter de limiter les envolées de prix dues à un marché aberrant, à privatiser le bien public qu’est l’énergie, à préserver une concurrence absurde dans un secteur qui relève du service public, au nom de la soumission aux dogmes européens pourtant largement responsables de cette crise.

Le bouclier tarifaire : coût et fonctionnement

Devant la flambée des factures, l’État multiplie les mécanismes pour limiter les dégâts, dont un bouclier tarifaire pour les plus petits consommateurs (incluant tous les ménages) plafonnant les hausses à 4 % en 2022 et 15 % en 2023 ainsi que des mesures ciblées pour tous les types de consommateurs. Malgré ces mesures coûteuses pour l’État – de 25 à 30 milliards en 2023 –, de nombreuses entreprises et collectivités, non couvertes par le bouclier, ont vu leur facture multipliée par 3, 4, voire 10, sans rapport avec l’évolution des coûts de l’électricité – qui n’ont, eux, augmenté que de 4 % en 2021 et de l’ordre de 30 à 40% en 2022.



Pourquoi et comment les coupures ?

Une autre réponse du gouvernement avec la culpabilisation repose aujourd’hui sur une gestion de crise de la pénurie qui va passer par une “répartition des coupures d’électricité”. Les coupures d’électricité ne sont pas une chose nouvelle, nous en connaissons toutes et tous. Mais c’est la première fois depuis des décennies qu’elles ont lieu à cause d’un manque de production. L’effet est mécanique : on ne peut pas consommer ce qu’on ne produit pas. Nous le savons, il faut baisser la production et la consommation d’énergie. Mais ce ne doit pas être de cette façon : il faut un débat démocratique sur l’utilisation énergétique et des mesures fortes pour supprimer le gaspillage énergétique, ce qui est inutile et/ou nuisible à la société. L’inverse de ce gouvernement qui va laisser cet hiver fonctionner les publicités électriques pendant que des écoles seront fermées par manque d’électricité…

Nos propositions

Nos pistes sur l’organisation du secteur public de l’énergie

L’énergie est un bien essentiel, complexe à gérer et au cœur de la transition écologique. Elle ne peut être livrée au marché capitaliste qui a montré son inefficacité sur les plans économique, technique, écologique et démocratique.

Pourtant, la seule façon de sortir durablement de cette crise consiste à rétablir un opérateur public exploitant le parc français dans l’intérêt de tou-te-s, et continuant à échanger avec les pays voisins via les interconnexions : il faut sortir de la concurrence tout en restant connecté au réseau européen. L’exploitant public n’aurait pas de rôle sur le choix des filières où se font les investissements.

Une telle solution pourrait être appliquée rapidement en France sans remettre en cause le choix des autres pays ni l’organisation du marché européen. Mais cela impose une dérogation claire aux textes européens qui, en matière d’énergie, ont prouvé leur absurdité et ont déjà fait l’objet de multiples contournements : les négociations entre États membres et Commission européenne sur la meilleure rustine à poser sur un système bancal à la base n’ont que trop duré. Il en est de même pour le gaz.

Ce retour d’un système public sorti de la concurrence et s’appuyant sur un tarif réglementé pour tous est le moyen de garantir l’accès à ce bien essentiel dans des conditions équitables, à un prix stable et abordable (incluant pourquoi pas la gratuité des premiers kWh), tout en donnant la stabilité et les garanties nécessaires aux investissements lourds dans les réseaux et le parc de production.

La réponse à cette crise majeure est avant tout collective. Elle passe par l’investissement public, la planification et le retour à un secteur public de l’électricité et du gaz : l’énergie n’est pas une marchandise, c’est un bien essentiel !

Nos mesures d’urgences :

L’Union syndicale Solidaires a des propositions d’urgence pour faire face à l’impact de la crise énergétique. Cela passe par des mesures rapides qui doivent mettre l’ensemble de la population à l’abri : hausse immédiates des salaires de 400 euros mensuels SMIC à 1700 euros net Pas de minimas sociaux ou retraite en dessous de 1700 euros par mois Retour à un tarif régulé de l’énergie pour tous les consommateurs(particuliers, entreprises, communes) Gratuité des transports en commun Renforcement des services publics Taxation des superprofits qui se font sur la flambée de l’énergie

Les scénarios de long terme :

Il existe aujourd’hui de nombreux scénarios, militants et institutionnels, qui décrivent des « futurs énergétiques » possibles, avec des trajectoires d’évolution de la production et de la consommation jusqu’à 2050. Le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) notamment a publié en octobre dernier 6 scénarios de production conduisant à la sortie des énergies fossiles et conservant ou non une part de nucléaire, aux côtés des énergies renouvelables. Ces scénarios sont déclinés suivant plusieurs hypothèses de consommation (avec pour référence une baisse de 40% de la consommation). Ces scénarios, tous techniquement possibles sous des hypothèses réalistes, présentent des écarts de coûts assez faibles et des contraintes de différentes natures (risque nucléaire et déchets, occupation des sols et accès aux ressources, etc.). Ils pourraient et devraient servir de base à un vaste débat démocratique, afin que l’énergie devienne enfin l’affaire de tou-te-s.

Un exemple sectoriel

Réduire la consommation d’énergie dans les transports et sortir de la dépendance au pétrole : un enjeu majeur d’intérêt général

Les transports représentent 30 % de la consommation d’énergie en France. Ils dépendent du pétrole pour 91 %. La route, mode dominant (+ de 85 % du trafic), est en développement intense (hors épisode Covid) au détriment du ferroviaire (autour de 10 % du trafic), pourtant bien plus vertueux en termes d’efficacité énergétique et d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Jusqu’à présent, rien n’a été fait pour changer durablement nos modes de transport. Il y a pourtant urgence ! On estime qu’en France a minima 13.3 millions de personnes sont en “précarité mobilité”, que ce soit à cause des coûts de transports, des prix de l’énergie ou de l’impossibilité d’alternative à la voiture.

Les solutions, développées par les ONG et la Convention Citoyenne pour le Climat, sont connues. Elles visent à développer les transports en commun et les modes doux (vélo, marche), à diminuer les distances parcourues, à réduire les tonnages transportés tout en organisant un report important du transport routier vers les ferroviaire et le fluvial. L’objectif est ainsi de diviser par 3 la consommation des transports à l’horizon 2050 et de bannir le pétrole.

Pour y parvenir, une planification d’actions de fond sur la fiscalité, l’urbanisme, la réorientation des investissements vers le chemin de fer et les modes doux, la relocalisation de l’industrie et son adaptation aux nouveaux besoins, sont indispensables.

Solidaires revendique la création d’un grand service public des transports écologiques devant coordonner les mesures citées ci-dessus sous le contrôle démocratique des citoyens et des travailleur·euses.

A court terme, une progression rapide de l’usage des transports en commun et du ferroviaire est nécessaire. Cela passe par des embauches massives associées à une forte augmentation des programmes d’investissements sur le matériel et l’infrastructure. Cela passe également par l’arrêt de la privatisation du secteur, le développement des entreprises publiques et la réunification de la SNCF pour préserver l’avenir.

Décider démocratiquement de la production et de la consommation

Avec la raréfaction des ressources, le besoin de sortir le plus vite possible des énergies fossiles et la crise écologique, le besoin d’un arbitrage concerté et réfléchi entre les différents usages va devenir absolument indispensable pour garantir l’accès de toutes et tous aux biens essentiels. Nos modes de consommation et de production vont devoir se transformer en profondeur, rendant plus que jamais nécessaire une planification et des investissements lourds et de long terme. Ce ne sont pas les intérêts privés, les entreprises ou les capitalistes qui doivent décider à notre place.

Agir au travail

L’Union syndicale Solidaires produit une brochure “agir syndicalement pour la transition écologique et sociale” qui sera disponible début 2023 sur solidaires.org et dans l’ensemble des Solidaires départementaux. Au programme : analyse de la crise écologique, actions sectorielles et territoriales, aide à la construction de revendications et d’actions concrètes. Travailleuses et travailleurs nous avons un rôle central pour agir sur nos lieux de travail (bâtiment, consommation d’énergie, modes de production, alimentation, transports d’entreprise…)

L’alliance écologique et sociale PJC

Solidaires a participé à construire l’alliance écologique et sociale qui regroupe des syndicats de salarié-es, de paysan-nes et des associations écologistes et de lutte contre les inégalités. Ensemble nous avons développé un plan de sortie de crise. Notre alliance soutient les luttes et montre au quotidien qu’urgences écologiques et urgences sociales riment ensemble. https://alliance-ecologique-sociale.org/

Logo PJC

Nos armes : action collective et solidarité

Face à la rareté des ressources, deux options sont possibles : soit une sobriété imposée aux plus pauvres, par les prix, et le pillage des ressources par quelques-uns ; soit une organisation et un partage de ces ressources, en sécurisant les biens et services essentiels (alimentation, énergie, eau, logement, santé, éducation, culture, etc.). Le gouvernement choisit la première option, nous imposerons la seconde !

Dans de nombreux secteurs, des leviers efficaces d’économies sont déjà à notre portée. Citons par exemple l’isolation des logements et des bâtiments de travail, la diminution du poids des voitures, le développement des transports collectifs et du fret ferroviaire, le développement de l’alimentation végétale, bio et locale, notamment dans la restauration collective, la réparation massive et le recyclage effectif.

Les milliards dépensés dans le bouclier tarifaire en faveur des industries énergétiques montre l’absence de stratégie de long terme de l’État. Depuis des années le mouvement social écologiste, dont Solidaires, demande des investissements d’ampleur dans les énergies renouvelables et l’isolation massive, pour décarboner, réduire au maximum les énergies fossiles et baisser au maximum notre consommation d’énergie.

Le capitalisme nous a fait miroiter qu’il n’y avait pas de limites, y compris énergétiques. Ce mensonge criminel doit nous amener aujourd’hui à repenser en profondeur notre rapport à l’utilisation d’énergie, en commençant par mener un débat démocratique pour réduire massivement nos consommations générales et mieux répartir l’ensemble produit.

Nous nous y attelons dans l’Union syndicale Solidaires et dans nos syndicats. Notre action collective et nos solidarités dans les mois et années à venir seront déterminantes : pour ne laisser personne souffrir de cette crise énergétique, des factures à venir ou des fermetures d’entreprises, mais engager une mutation profonde et rapide de la production et de la consommation.

Passons à l’action !

Pour rejoindre Solidaires

Pour aller plus loin :

Site SUD-Energie : www.sudenergie.org/site/hercule (notamment les tribunes en début de page)

Scénarios RTE – Futurs énergétiques 2050 et passage de l’hiver (ici : https://www.rte-france.com/actualites/previsions-systeme-electrique-hiver-2022-2023)

Carbone 4 « Faire sa part » https://www.carbone4.com/files/73_publication_faire_sa_part.pdf

Milliardaires et consommations d’énergie : https://www.greenpeace.fr/milliardaires-et-climat-4-chiffres-qui-donnent-le-vertige/

Précarité énergétique et précarité mobilité : https://www.vie-publique.fr/en-bref/286623-precarite-energetique-hausse-des-menages-en-difficulte-en-2021

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