La grève du 18 septembre a été une réussite, qui confirme la détermination des travailleurs et travailleuses. Plus d’un million de personnes ont manifesté. C’est en étant de plus en plus nombreux, sur la durée, que nous arracherons un budget de justice sociale, fiscale et environnementale, et de vraies avancées pour les salarié∙es.
On s’invite à Bercy !
L’AG cheminote de Gare de Lyon s’est prolongée à l’intérieur même du ministère, directement à Bercy, pour exiger de taxer les riches !
D’autres actions coup de poing et blocages ont eu lieu, en particulier de lycées, ou d’universités (Caen, Nantes, Toulouse…). Des dépôts de bus ont également été bloqués, avec les personnels grévistes, dans plusieurs villes. Dans le 44, la plateforme de distribution de Carrefour a été bloquée jusqu’à 9h, ailleurs, ce sont des axes routiers qui ont été visés. A Grenoble, un lieu culturel est occupé comme maison des luttes.
La grève s’ancre dans les secteurs
La grève s’est étendue dans de nombreuses entreprises et administrations : dans les centres d’appel, dans les transports (SNCF, RATP et autres réseaux de bus, transports routiers, salarié∙es des autoroutes), chez Michelin, Renault à Sandouville, au Crédit agricole, à EDF, Storengy (filiale d’Engie) et Géométhane à Manosque… Ce sont parfois des entreprises touchées par des plans de licenciements qui se mobilisent, comme à Stellantis, où pèse la menace de la fermeture de l’usine, ou à Saver Glass (verrerie) au Havre.
Dans le public, on compte autour de 30 % de grévistes à l’Education nationale, et encore plus dans les vies scolaires, soit une grève beaucoup mieux suivie que le 10 septembre. Les taux de grévistes sont en hausse par rapport au 10 septembre dans la Fonction publique territoriale (7,47 %) et hospitalière (7,6 %).
La reconduction n’est pas à l’ordre du jour dans la plupart des secteurs, car il faut encore convaincre des collègues de se mobiliser et de tenir jusqu’aux annonces budgétaires. Cependant dans certains endroits, la mobilisation continue le vendredi 19, comme dans le Rhône où une manifestation est organisée par Solidaires. Dans le Comminges (31), une AG s’est mise en place avec des actions de doléances par village.
La culture encore massivement mobilisée
Comme le 10 septembre, la culture a été très mobilisée. De nombreux musées, monuments et services publics culturels ont été fermés : l’Arc de Triomphe, le Panthéon, le Domaine national de Saint-Cloud, l’Abbaye du Thoronet, le Fort Saint-André, le Château d’Aulteribe, les sites préhistoriques de la Vallée de la Vézère, la boutique du site de Carnac, la Drac Île-de-France, les Archives nationales de Paris, l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy, la bibliothèque d’art contemporain de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, les musées d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, Delacroix, Dubouché, le domaine du Château de Pau, le domaine de Cluny, Moreau, le Théâtre de la Commune. Parmi les sites partiellement fermés : le Château de Versailles, les musées du Louvre, d’Orsay (avec gratuité au public), Picasso, des Eyzies-de-Tayac, le Grand Palais, l’Hôtel de la Marine, certaines salles publiques de la BNF. Le déplacement de la tapisserie de Bayeux a été reporté en raison du mouvement social !
Solidarité avec la Palestine !
Sur de nombreux points de blocage, les grévistes ont manifesté leur solidarité avec le peuple palestinien, dans les lycées bloquées, ou encore en visant directement les entreprises complices de la colonisation israélienne, comme Carrefour à Saint-Denis et Mc Do à Aubervilliers.
Vademecum : comment faire grève ?
Faire grève c’est ne pas aller travailler une heure, deux heures, une journée… En cas de grève nationale, ce sont les syndicats qui couvrent les salarié-e-s et agent-e-s en grève.
Dans le privé, un appel à la grève national suffit à vous couvrir. Le Jour J, vous n’allez pas au travail.
Dans le public, des préavis de grève sont déposés auprès des ministères pour couvrir les agent-e-s. Dans certains métiers, il faut vous déclarer en avance (comme les professeurs des écoles ou les animateurs des mairies.)
La semaine dernière, le directeur de publication du site de l’Union Juive Française pour la Paix a vu son domicile être perquisitionné dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ». Cet été, le Crédit coopératif avait déjà fermé les comptes de cette même association.
L’Union syndicale Solidaires condamne fermement ces mesures d’intimidation, ces atteintes à la liberté d’association envers le mouvement de solidarité avec la Palestine qui se sont multipliées.
Nous dénonçons cet acharnement contre l’UJFP qui rassemble en France des voix juives progressistes, anticolonialistes, qui lutte contre tous les racismes, pour un cessez-le-feu immédiat et pour une paix juste et durable en Palestine. Nous agissons ensemble au quotidien contre le génocide en Palestine et l’impunité du gouvernement israélien dont le mépris du droit international n’est plus à prouver.
La solidarité n’est pas un délit, c’est un devoir !
Avec : SUD Santé Sociaux 91, CGT Action Sociale 91, Collectif “Enseigner sans en saigner” 91, Gaëlle Martinez (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires)
Combattre les racismes, un enjeu syndical
Avec : Amal Bentounsi (Militante antiraciste et contre les violences policières), Monira Moon (Militante/formatrice antiraciste et syndicaliste), Sabrina Sebaihi (députée Les écologistes), Nathalie Tehio (Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme), Véronique Poulain et Tayeb Khouira (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires)
Construire la contre-offensive pour imposer un autre budget
Avec Caroline Chevé (FSU), Thomas Vacheron (CGT) Youlie Yamamoto (ATTAC), Eric Coquerel (Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale) Murielle Guilbert et Julie Ferrua co-déléguées Union Syndicale Solidaires
La Sécurité sociale : 80 ans après, la défendre, la développer
Avec : Denis Gravouil (membre du bureau confédéral de la CGT), Gilles Perret (réalisateur), Michèle Rault (Union syndicale Solidaires), Gisèle Riqueau (SUD Recherche/Collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation) Elie Lambert et Julie Le Mazier (secrétariat national de Solidaires)
Palestine – Ukraine : Face aux guerres impérialistes, quelles actions syndicales ?
Verveine Angeli (militante syndicale et associative), Denys Gorbach (militant ukrainien, universitaire), Félix Le Roux (militant de SUD éducation), Lana Sadeq (Forum Palestine Citoyenneté), Linda Sehili (Union syndicale Solidaires)
Fermetures de services publics, gel des revalorisations, réductions des dotations des associations… les baisses de budget touchent en premier lieu les femmes. Contre ces violences économiques, un collectif de responsables syndicales et d’associations féministes appellent à la mobilisation le 18 septembre.
Quand un gouvernement coupe dans les budgets, les femmes sont les premières à en payer le prix. Après l’échec de François Bayrou et de son projet de budget austéritaire, nous voulons rappeler à son successeur que diminuer le financement des services publics n’est pas une fatalité : c’est un choix politique, et nous le dénonçons.
L’affaiblissement des services publics frappe deux fois les femmes
Les services publics sont un pilier de l’égalité. Leur affaiblissement frappe deux fois les femmes : comme agentes et comme usagères. Les métiers de la santé, de l’éducation, du social, du soin, de la culture sont massivement féminisés, parfois précaires, souvent sous-valorisés avec des conditions de travail qui se dégradent réforme après réforme. C’est pourquoi, monsieur Lecornu, vous devez renoncer à l’« année blanche » sur les salaires et à la suppression de postes qui surchargent toujours plus les agentes, fragilisent leurs carrières et réduisent leur pouvoir d’achat.
« Les coupes budgétaires tuent » : la lutte contre les violences faites aux femmes menacée par l’austérité
Les femmes gèrent majoritairement l’organisation familiale et s’occupent des démarches administratives plus nombreuses, des soins, de l’accompagnement scolaire et extrascolaire des enfants. Selon l’Observatoire des inégalités, la répartition des tâches ménagères et familiales reste très inégalitaire, les femmes y consacrent une heure trente de plus par jour que les hommes et assurent l’essentiel du suivi éducatif et de santé.
Les fermetures de services publics, la disparition des maternités de proximité, le manque de places en crèche ou la réduction des structures de soin et d’accompagnement pèsent donc plus lourdement sur elles. Chaque service supprimé accroît leur charge mentale, allonge leurs déplacements et limite leur autonomie économique. Moins de services publics, c’est plus de charge qui leur incombe au prix de leur autonomie économique et de leur santé.
Les coupes budgétaires, comme le recrutement insuffisant de fonctionnaires, laissent craindre d’autres impacts sur les femmes. Car le gel de la revalorisation des aides sociales, des minima sociaux, des revenus concernent majoritairement les femmes, notamment les mères isolées. 94 % des familles monoparentales qui perçoivent le RSA ont des femmes à leur tête. De même, les femmes constituent 61 % des allocataires du minimum vieillesse (Aspa), un chiffre qui révèle l’impact de carrières souvent hachées, à temps partiel et avec des salaires plus faibles sur leurs pensions de retraite.
Les femmes touchent aussi plus souvent la prime d’activité que les hommes, car elles sont majoritairement employées à temps partiel. Sa non-revalorisation est un coup dur sur leur budget. Enfin, le doublement des franchises médicales ou les attaques sur l’AME les touchent davantage, car elles sont majoritaires à la tête des familles monoparentales. Chaque euro de plus de frais médicaux est un fardeau supplémentaire qui menace leur équilibre financier.
Etre enceinte ne doit pas être un facteur de précarité
Depuis mars 2025, une mesure injuste pénalise les agentes de la fonction publique enceintes : 10 % de salaire en moins dès le premier jour d’arrêt maladie ordinaire. Cette disposition est une honte : elle fait payer aux femmes leur état de santé, comme si porter un enfant était une faute. Dans un secteur déjà marqué par les inégalités salariales et la ségrégation professionnelle, cette régression est un scandale. Elle ajoute une violence économique au moment même où les femmes devraient être protégées. Etre enceinte ne doit jamais être un facteur de précarité.
Les associations et les collectivités territoriales sont aussi en première ligne dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais elles le sont aussi dans les coupes budgétaires. La réduction de leurs dotations implique non seulement un affaiblissement des structures d’aide aux femmes victimes de violences, mais aussi un recul de la prévention et un abandon des associations de terrain, comme le planning familial.
C’est aussi prendre le risque de ruptures sèches dans les parcours d’accompagnement, avec moins de places d’hébergement et un accès aux droits réduit à sa portion congrue. Les femmes victimes de violences risquent de se retrouver isolées, alors même que les besoins explosent. La lutte contre les VSS n’est pas une option : c’est une urgence de santé publique et un enjeu démocratique. La fragiliser par des économies de bout de chandelle, c’est condamner les victimes au silence.
Les réductions budgétaires ne sont pas neutres, elles sont souvent sexistes. Elles touchent plus fortement les femmes : dans leurs droits, dans leur travail, dans leur vie quotidienne. Elles creusent les inégalités et fragilisent la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Nous, responsables d’organisations syndicales et féministes l’affirmons : les baisses de budget sont une violence faite aux femmes. Notre pays a, au contraire, besoin de moyens renforcés pour les services publics, pour les associations, pour les collectivités, afin de garantir les droits, la protection et l’égalité.
Parce que aucune société juste ne peut se construire au détriment des femmes, nous appelons à la mobilisation le 18 septembre : vos prétendues économies, ce sont nos vies.
Signataires :
Murielle Guilbert et Julie Ferrua Codéléguéesde Solidaires Sophie Binet Secrétaire générale de la CGT Marylise Léon Secrétaire générale de la CFDT Caroline Chevé Secrétaire générale de la FSU Laurent Escure Secrétaire général de l’Unsa Sarah Durocher Présidente du Planning familial Suzy Rojtman Porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) Maïna Cerniawsky Secrétaire générale et porte-parole de l’association Osez le féminisme ! Ana Azaria Présidente Femmes Egalité
L’Union syndicale Solidaires se félicite du succès de la journée de grève et de manifestation du 18 septembre à l’appel de l’intersyndicale.
Dans la dynamique enclenchée par la journée du 10 septembre, c’est un million de personnes qui ont défilé ce 18 septembre sur tout le territoire pour exprimer leur colère contre les politiques de régressions sociales et réclamer un changement de cap.
Des grèves ont eu lieu dans tous les secteurs privé ou public. De nombreux blocages ont eu lieu, dans la continuité de ceux du 10 septembre.
Revenir sur le projet de suppression des jours fériés n’a évidemment pas suffi à calmer la colère sociale.
Cette journée a fait passer un message clair que le pouvoir affaibli ne peut plus ignorer : nous voulons un budget qui défend les services publics, revalorise les salaires et les minimas sociaux et récupère l’argent des cadeaux fiscaux aux plus fortunés et aux grandes entreprises pour une vraie politique sociale et environnementale.
Le premier ministre parle de “rupture” dans sa politique? Qu’il abroge la réforme des retraites, et conditionne les aides publiques versées chaque année aux entreprises à des critères sociaux et écologiques.
Si la réponse à l’ultimatum de l’intersyndicale, ne convient pas, nous continuerons nos grèves et mobilisations jusqu’à la satisfaction de ces revendications.
D’ici là, poursuivons les blocages, et toutes les actions pour mettre la pression sur ce premier ministre sans gouvernement. Continuons sans relâche à convaincre et motiver les travailleur·euses à prolonger et amplifier la lutte !
L’Union syndicale Solidaires soutient toutes les mobilisations sectorielles déjà en cours et reste déterminée à ne rien lâcher dans ce rapport de force engagé.
Après la mobilisation réussie du 10 septembre, il nous faut accentuer la pression le 18 !
En nommant M. Lecornu au poste de Premier ministre, Emmanuel Macron indique vouloir continuer la même politique au service des plus riches. Toutes et tous ensemble imposons un véritable changement et plus de justice sociale !
Jours fériés supprimés, salaires gelés..stop à toutes les régressions sociales pour le prochain budget!
François Bayrou, à coup de discours culpabilisant sur la dette, voulait nous imposer le gel des salaires, des pensions et des prestations sociales, la suppression de deux jours fériés, le déremboursement de médicaments… Tout ça sans demander le moindre euro de contribution au patronat et aux plus riches. Bayrou a démissionné, c’est une première victoire. Mais il nous reste à enterrer définitivement son projet.
Obtenir le retrait de la réforme des retraites
La crise politique et sociale que nous vivons s’est ouverte en 2023 avec le refus du gouvernement d’écouter l’immense mobilisation contre la réforme des retraites. Nous refusons de tourner la page. Ces réformes successives veulent toutes nous faire travailler plus et plus longtemps pour gagner moins et enrichir toujours plus le patronat. Aujourd’hui, continuons à exiger le retrait de la réforme.
De l’argent, il y en a !
De l’argent, il y en a ! Pendant qu’on nous demande de « faire des efforts », le patronat continue de se gaver. Au moins 211 milliards d’euros d’aides publiques sont distribués chaque année aux entreprises, sans conditions, sans contrôle, sans contreparties. Ces aides finissent trop souvent… en dividendes. En 2024, ce sont 97 milliards d’euros qui ont été reversés aux actionnaires du CAC 40 tandis que ces grandes entreprises réalisent des profits records (131 milliards d’euros en 2024). De l’argent, il y en a !
Imposer le partage des richesses
Ces politiques d’aides publiques tirent les salaires vers le bas et le nombre de salarié·es au SMIC ne cesse d’augmenter. Il est urgent d’inverser la tendance : il faut augmenter les salaires et faire contribuer les plus riches. Ce sont elles et eux qui ont le plus bénéficié de l’argent public ces dernières années et qui possèdent l’essentiel des richesses !
Amplifier la réussite du 10/09
Tout cela est possible. Le gouvernement n’a jamais été aussi faible. La mobilisation du 10 septembre a été une grande réussite avec des centaines de milliers de grévistes en France et des mobilisations déterminées et inventives dans tout le pays. Elles ont pris les formes décidées localement par les comités de base. Solidaires soutient et encourage ces formes d’organisations au plus près du terrain. Sur nos lieux de travail, il nous faut construire les grèves les plus importantes possibles : c’est la meilleure manière de tout bloquer et de toucher l’économie pour faire reculer le gouvernement et le patronat !
La mobilisation de ce mercredi 10 septembre a vu plusieurs centaines de blocages, rassemblements et manifestations, au moment même de la passation de pouvoir entre Bayrou et Lecornu. L’exaspération sociale du pays qui s’est exprimée hier doit être entendue, c’est pourquoi nos organisations CGT éducation 78, FSU 78 et SUD éducation 78 appellent l’ensemble des personnels à s’organiser collectivement par le biais d’assemblées générales ou d’heure d’informations syndicales pour construire la grève du 18 septembre et préparer ses suites.
Face à la stratégie systématique de passage en force du Président de la République et du patronat, nous nous devons d’opposer une réponse collective massive. Le changement de casting ne mettra pas de frein à la politique d’austérité, le blocage du pays par la grève, si !
Les mesures budgétaires avancées par l’ancien gouvernement sont d’une brutalité et d’une injustice sans précédent et font une nouvelle fois payer les plus précaires, les retraité·es, les malades. Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !
Dans l’Éducation nationale, les restrictions budgétaires ont de plus en plus de conséquences délétères sur la qualité du service public rendu et les conditions de travail des personnels : tri social, manque de remplaçant·es, défaut d’accompagnement pour les élèves en situation de handicap, classes surchargées, manque de personnels médico-sociaux, rémunérations insuffisantes… la liste est longue.
Pour porter et faire appliquer nos revendications de justice sociale, environnementale et fiscale, pour faire vivre nos valeurs de solidarité, pour exiger un autre projet de société, nos organisations CGT éducation 78, FSU 78 et SUD éducation 78 appellent à se mettre massivement en grève le 18 septembre, à rejoindre les mobilisations départementale et régionale et à discuter dès à présent des modalités de reconduction.
Manifestation régionale : départ 14h00 place de la Bastille [parcours à confirmer]
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Combattrele racismesur nos lieux de travail une responsabilitécollective
Des discriminations massives
Dans les entreprises, dans les administrations, danslesservicespublicsetmêmedanslesassociations, lesdiscriminationsracistesnesontpasdesexceptions.
Celles et ceux qui ont une apparence, une origine, une religion ou un nom associés à des groupes stigmatisés sont moins embauché·es, moins payé·es, moins promu·es, plus contrôlé·es, plus sanctionné·es. Sur leur lieu de travail, le quotidien des personnes qui subissent le racisme est souvent oppressif, fait de brimades, d’humiliations et d’insultes. C’est même parfois insupportable.
Une responsabilité collective
Face aux inégalités et à l’oppression raciste, nous avons toutes et tous le devoir d’agir !
En premier lieu, les employeurs ont des obligations qu’il faut souvent leur rappeler… et leur imposer de respecter. Il y a donc une responsabilité collective des personnels. Leurs représentant·es et les organisations syndicales doivent être des soutiens pour cette action. Face à l’injustice, il y a toujours quelque chose à faire, une action collective à entreprendre. Plus encore, au jour le jour, chacun, chacune d’entre nous a un rôle à jouer dans la lutte contre le racisme au travail et partout ailleurs.
Le racisme opprime ceux qui le subissent et divise les salarié·es, agissons ensemble pour l’égalité !
La loi interdit et sanctionne certaines expressions du racisme
attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés.
comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…).
violences physiques.
fonctionnements qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination.
discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres.
Au travail, des délits racistes définis par le code pénal peuvent être lourdement sanctionnés
Pour faire respecter le droit sur nos lieux de travail il existe des outils et des recours juridiques: les représentant·es du personnel, l’inspection du travail, le Défenseur des droits, des associations spécialisées, des instances, des tribunaux, des avocat·es…
Mais notre meilleure arme est la solidarité et l’action collective, contre le racisme comme pour défendre l’ensemble des droits des travailleurs et travailleuses. Dans tous les cas, les syndicats membres de Solidaires sont là pour vous accompagner et vous défendre.
Ne restez pas seul·es ! N’acceptons pas l’injustice !
Refusons la banalisation du racisme
Le combat contre le racisme au travail ne peut pas se limiter à faire respecter la loi.
Parce que beaucoup de comportements racistes ne peuvent pas donner lieu à des poursuites légales. Parce que la loi est mal appliquée. Et parce que toute une partie des décisions politiques s’inscrivent dans une vision raciste du monde.
Il faut donc mener à la fois un combat quotidien contre les manifestations du racisme et une lutte collective contre les politiques et l’organisation de la société qui reposent sur le racisme, et qui en amplifient les effets.
Les discours racistes envahissent l’espace médiatique et politique. Les politiques racistes ont le vent en poupe et accompagnent la progression du fascisme. Il faut d’urgence un sursaut général pour refuser la banalisation du racisme.
Combattre l’extrême droite
L’extrême droite est l’ennemie des travailleurs et travailleuses, le racisme est un de ses principaux piliers.
Solidaires est une organisation syndicale indépendante des partis politiques. A Solidaires, défendre nos valeurs et les intérêts des travailleurs/ses nous impose de combattre l’extrême droite. Derrière les discours de l’extrême droite sur l’identité ou la sécurité se cache une obsession raciste : faire des personnes immigrées, musulmanes, noires, arabes, maghrébines, juives ou roms les boucs émissaires des problèmes de la société. La préférence nationale, élément programmatique central, hier du FN et aujourd’hui du RN, ne sert qu’à diviser les travailleurs et travailleuses et affaiblir nos luttes sociales. Le programme de l’extrême droite, avec des milliardaires qui sont derrière, c’est l’inégalité des droits, la casse des conquis sociaux des salarié-e-s, la fermeture des frontières, la répression des quartiers populaires, l’attaque contre les solidarités, les libertés publiques et les droits syndicaux.
et toutes les idées racistes
Mais les idées racistes ne sont pas portées uniquement par l’extrême droite.
Elles traversent toute la société et servent directement les intérêts des capitalistes. Une partie croissante du champ politique, médiatique et patronal reprend les thématiques de l’extrême droite, voire ses propositions. Les discours sur «-l’assistanat-», la remise en cause du droit du sol, la criminalisation des solidarités, la suspicion généralisée envers les musulman·es ou les sans-papiers sont devenus monnaie courante, jusqu’au sommet de l’État. Répandre ces idées dans le débat public et dans les politiques gouvernementales contribue à légitimer l’extrême droite et à préparer le terrain à sa prise de pouvoir.
Un combat quotidien
Refuser le racisme, c’est aussi le combattre dans ses formes les plus banalisées, au quotidien : remarques déplacées, soupçons systématiques, moqueries, surveillance excessive, humiliations… Ces micro-agressions, souvent minimisées, souvent présentées comme des plaisanteries, ne sont pas anodines.
Elles marquent les corps, brisent les parcours, rongent l’estime de soi et sont des rappels permanents du statut d’infériorité de certain·es et une façon de les délégitimer.
En les laissant passer, on participe à leur normalisation, on rend le racisme tolérable, on ouvre la voie à des violences plus massives — médiatiques, policières, institutionnelles, physiques.
Refuser, dénoncer, visibiliser ces agressions, c’est refuser la banalisation du racisme, et défendre concrètement l’égalité et la dignité pour toutes et tous.
Victime ou témoin d’un comportement raciste? Victime : Conservez les preuves, écrivez et datez les faits ; cherchez des alliés, sur votre lieu de travail ou en dehors ; contactez Solidaires, le syndicat vous accompagnera selon vos attentes. et respectera strictement à chaque étape vos choix. il est important de «rassurer» les victimes et faire savoir que ce sont elles qui maîtrisent leurs réactions. Témoin : Ne laissez pas la victime isolée, même si elle-même ne réagit pas. Faiteslui savoir que ce qui s’est passé n’est pas normal, que vous êtes disposé à l’écouter et à l’accompagner. Respectez toujours ses choix de réactions.
Le complotisme, cheval de Troie de l’extrême droite et du racisme
Face au rouleau compresseur du capitalisme et aux désordres du monde, on peut être tenté·e par une vision des choses qui attribue à des groupes stigmatisés la responsabilité de ce qui va mal. Les théories complotistes sont souvent lancées par l’extrême droite. Les groupes qu’elles accusent de tirer les ficelles sont toujours, quand on creuse un peu, des catégories ciblées par le racisme.
L’antisémitisme et l’islamophobie ont en commun d’être deux formes complotistes de racisme. Dans beaucoup de médias et au plus haut sommet de l’État, l’islam fait l’objet d’une lecture conspirationniste qui entraîne des violences et un harcèlement administratif. Les musulman·es sont présenté·es comme un corps étranger, une menace manipulant des institutions, imposant une « islamisation » fantasmée. Comme si tou·tes les musulman·es avaient un projet commun, même à leur insu ― alors qu’il y a une grande diversité de pratiques, de positionnements politiques, de modes de vie. L’antisémitisme porte l’idée que les Juifs et Juives formeraient un groupe tout-puissant, agissant dans l’ombre pour contrôler le monde, la finance et les médias. C’est évidemment faux. Les personnes juives ne forment pas un groupe qui aurait plus de pouvoir que le reste de la population.
Cette approche dangereuse mène à une impasse. Le complotisme nie les réalités sociales et masque les vrais rapports de pouvoir. Ce qui dirige le monde, c’est le système capitaliste et la bourgeoisie qui en tire profit.
Pour construire l’unité, lutter contre les inégalités
Cela saute aux yeux : il y a une division raciste du travail.
Les salarié·es appartenant à des groupes stigmatisés sont sur-représenté·es dans les emplois les plus précaires, mal payés, pénibles ou surexposés (nettoyage, sécurité, livraison, sous-traitance, soins des personnes dépendantes…). Les discriminations à l’embauche, dans l’accès au logement, à la formation ou aux soins renforcent ces inégalités. Construire l’unité des travailleurs et des travailleuses est indispensable si on veut changer les rapports de force. Mais cette unité se fera à condition de reconnaître les inégalités existantes et en les combattant. Dans nos revendications comme dans nos pratiques, il faut tenir compte des différentes oppressions.
Par exemple, revendiquer des hausses de salaire en pourcentage peut laisser intactes, voire renforcer, les inégalités liées au racisme et au sexisme. C’est pourquoi il faut exiger la suppression des écarts de salaire en même temps que des augmentations générales.
Face au racisme et aux inégalités, l’Union syndicale Solidaires se bat :
Pour l’égalité réelle des droits, quelle que soit l’origine, la nationalité ou la religion
Contre les discriminations au travail, à l’école, à l’embauche, au logement, dans les services publics et partout dans la société
Pour la régularisation de toutes les personnes privées de droits administratifs, l’accueil digne des exilé·es, la liberté de circulation et d’installation
Contre les lois et pratiques racistes du patronat et de l’État comme le harcèlement policier et les contrôles au faciès
Pour la justice pour toutes les victimes de violences policières