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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Comment contacter l’inspection du travail

Pour joindre l’inspection du travail :

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ILE-DE-FRANCE
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https://s2.or2s.fr/carto-direccte-sections-inspections-travail/#/

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Limay (78) : Mardi 18 juin – Face à l’extrême droite, organisons-nous ! 10 questions sur l’antifascisme

Cet accueil syndical de Solidaires 78, de 17 h à (exceptionnellement) 20 h ou +, ouvert à toustes, entrée libre et gratuite, sera consacré à la situation politique actuelle et à notre riposte locale et nationale.
Nous vous proposons une lecture collective “en arpentage” de l’ouvrage Dix questions sur l’antifascisme, aux éditions Libertalia.

Librairie La Nouvelle Réserve, Limay


La lecture en arpentage

Dans son sens premier, l’arpentage est la science de mesurer les terres. En éducation populaire, il s’agit de parcourir en long et en large, collectivement, un ouvrage, un livre (1).

La lecture en arpentage, un peu d’histoire

L’arpentage est une méthode de lecture collective issue de la culture ouvrière et inspirée des pratiques des cercles ouvriers du XIXe siècle. La lecture en arpentage est par la suite utilisée dans le maquis (2), comme outil de formation des résistant·es pendant la Seconde Guerre mondiale (autour de Joffre Dumazedier).

À partir des années 1950, elle se diffuse plus largement, notamment à travers l’action de Peuple et Culture, mouvement d’Éducation populaire cofondé par le même Dumazedier.

Plus récemment, différents mouvements d’Éducation populaire, mais également des associations et des syndicats, ont réinvesti cette pratique qui a également fait l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux lorsque toute une mouvance réactionnaire s’est indignée qu’on puisse déchirer un livre pour le lire à plusieurs ! Autoformation, partage horizontal du savoir, désacralisation du livre, etc. ne font effectivement pas bon ménage avec un certain élitisme de classe…

Hier inscrite dans l’histoire du mouvement ouvrier puis outil de lutte contre l’occupant nazi, aujourd’hui réactivée par le mouvement social et honnie par les défenseur·es de l’ordre dominant, la lecture en arpentage a toute sa place dans nos luttes !

La lecture en arpentage, pourquoi ?

« L’arpentage est une méthode de découverte à plusieurs d’un ouvrage, en vue de son appropriation critique, pour nourrir l’articulation entre pratique et théorie. (3) »

Elle se donne comme objectif de

– désacraliser l’objet « livre », populariser la lecture

– expérimenter un travail coopératif et critique

– créer une culture commune autour d’un sujet, d’un savoir théorique

– comprendre qu’aucun savoir n’est neutre, que tout point de vue est situé

« Il ne s’agit pas d’un apprentissage et d’une restitution scolaire, mais bien de s’approprier un texte, de s’en saisir afin de le faire résonner en nous, au sein d’un groupe. […] En effet, il est moins question d’en faire un résumé classique que de susciter la réflexion, la remise en question de soi et de ses pensées, de se positionner vis-à-vis de nos expériences et de celles des autres et de populariser la lecture.

[…] Cela va plus loin qu’une lecture individuelle, sans pour autant la remplacer. Celle-ci est militante, puissante. L’objectif est de susciter l’échange, les conversations, de mettre en perspective différents points de vue et les émotions qui naissent à la lecture de l’ouvrage.

[…] Dans l’arpentage, l’élément le plus important est le collectif. Chacun.e, en fonction de son vécu, aura sa manière propre de parler de l’œuvre, et c’est ce qui fait toute la richesse de cette méthode de lecture collective.

[…] La force de l’arpentage est sa fonction revendicatrice : l’accès aux écrits est un moyen de structurer notre propre pensée, partager les lectures permet donc de lutter contre les inégalités d’accès aux connaissances écrites. (3) »

1 – « L’arpentage ou le partage collectif du savoir », Zoé MAUS (CIEP-communautaire), (https://www.ciep.be/images/BoiteAOutils/FichePedagEspeluette/108FPedEsper.pdf)

2 – « la tradition d’associations, comme Peuple et Culture, est de ne pas écrire sur l’arpentage, mais de le diffuser en le pratiquant avec de nouvelles personnes. Le mystère entretenu autour de cette pratique est lié à l’histoire du mouvement ouvrier, qui est tant de fois passé par la clandestinité, et dont le maintien dans l’ignorance constituait un enjeu de pouvoir de la classe dominante mais aussi à l’éducation populaire en tant que telle. En effet, n’est-ce pas le principe même de celle-ci que de se pratiquer avant de s’écrire ? » L’arpentage ou le partage collectif du savoir, Zoé MAUS (CIEP-communautaire).

3 – https://www.ciep.be/images/BoiteAOutils/FichePedagEspeluette/108FPedEsper.pdf

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L’extrême-droite n’est pas du côté des travailleurs et travailleuses

FACE À L’EXTRÊME DROITE, COMMENT S’ORGANISER ?
CONTRE LES DANGERS DE L’EXTRÊME DROITE, NE RESTONS PAS SEUL·E :
– syndiquons-nous sur notre lieu de travail et/ou dans notre ville ou département
– construisons des assemblées générales pour construire une mobilisation d’ampleur
-renforçons les associations, collectifs militants et les autres contre-pouvoirs pour combattre
l’extrême droite
– rejoignons les manifestations, rassemblements et l’ensemble des initiatives antifascistes qui se dérouleront dans les jours et semaines à venir

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Faire front contre l’extrême droite

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L’extrême droite est l’ennemie des travailleurs-euses et mène une politique antisociale dans les villes où elle a été élue comme à Henin Beaumont – vidéo août 2023

L’extrême droite, ennemie des travailleuses et des travailleurs – vidéo de 2021

Retraites : l’extrême-droite n’a pas sa place dans nos mobilisations – janvier 2023

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Les Soulèvements de la terre : Pour un soulèvement antifasciste

Le temps est venu de construire un réseau de résistance, de tisser un maillage de contre-pouvoirs populaires. Le temps est venu de nouer de nouvelles alliances et et déployer de nouvelles stratégies en allant à la rencontre de nombreux collectifs, syndicats et organisations. Cela implique une lutte acharnée sur le terrain et une bataille culturelle.

les soulèvements de la terre

Les “Soulèvements de la Terre”, c’est la tentative de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle ; la volonté d’établir un véritable rapport de force en vue d’arracher la terre au ravage industriel et marchand.

1 – Le péril néo-fasciste est réel

Partout en Europe et dans le monde, des partis néo-fascistes s’emparent du pouvoir. Partout dans la société leurs idées xénophobes et autoritaires se répandent. Pourtant, pas question de banaliser ce qui nous arrive. Pas question de normaliser un parti fondé par des SS et des partisans de l’Algérie française.

Le RN est un parti néo-fasciste. Il fantasme la pureté d’une nation refermée sur elle-même. Une nation “blanche et catholique” qui exclut et discrimine. Il promeut une guerre de civilisation. Il exalte la virilité, la masculinité toxique et la force brute. Il perpétue le racisme colonial le plus rance. Il stigmatise des boucs émissaires et désigne des ennemis intérieurs : hier les “judéo-bolcheviques”, aujourd’hui les “islamo-gauchistes”. Il prétend que les inégalités de classe, de genre et de race seraient “naturelles”.

Le RN s’inscrit dans la continuité historique des fascismes du XXe siècle. À la différence de l’Italie et de l’Allemagne des années 30, le néo-fascisme n’est pas un mouvement de masse avec des milices armées qui tiennent la rue. Du moins pas encore. En revanche, il s’est incrusté au plus profond de l’appareil répressif d’État. Il gangrène en profondeur les rangs de la police et de l’armée.

En moins de 20 ans, il a imposé ses idées dans le paysage culturel et médiatique, de la télé de Bolloré aux armées de trolls sur les réseaux sociaux. Il s’est installé peu à peu comme la première force électorale du pays. Aujourd’hui, il est aux portes du pouvoir.

2 – La prise de pouvoir des néo-fascistes est le prolongement logique des politiques néo-libérales et autoritaires des gouvernements précédents

Depuis des années, droite et gauche lui préparent le terrain. Sarkozy s’est vanté de vouloir“passer les banlieues au karcher” et “débarrasser la racaille”. Il a créé un ministère de l’identité nationale et multiplié les lois sécuritaires. Hollande a proclamé l’État d’urgence. Il a arrosé la jeunesse de grenades pour passer en force sa loi travail. Il a voulu introduire la “déchéance de nationalité” dans la constitution.

Macron a supprimé le droit du sol à Mayotte. Il a interdit le port de l’abaya à l’école. Il a fait voter une loi séparatisme et une loi sur l’immigration qui reprennent les propositions du RN. Il a dissout plus d’associations que n’importe quel autre gouvernement. Il soutient aveuglément l’extrême-droite israélienne et le génocide qu’elle perpétue en terre de Palestine. En banlieue, à Sainte-Soline ou en Kanaky, il déploie une police radicalisée qui exerce une violence sans borne. Une police autorisée à mutiler en masse. Une police à laquelle il a délivré un permis de tuer.

Depuis 20 ans, la gauche et la droite de gouvernement s’alignent sur les idées du RN. Elles le banalisent et le normalisent. Elles appliquent une partie de sa politique sans même que celui-ci ne gouverne. Elles organisent le règne de l’état d’exception, renforcent le racisme systémique et désignent les mêmes ennemis intérieurs que lui. L’ensauvagement du capitalisme néo-libéral et la fascisation se renforcent mutuellement. L’extrême-centre roule pour l’extrême-droite. Longtemps, il s’est servi d’elle comme épouvantail électoral pour gagner les élections en dépit de sa politique anti-sociale. Maintenant, il s’apprête à lui cèder la place. En décrétant la dissolution de l’Assemblée Nationale, Macron lui offre un boulevard. L’extrême-droite pourrait bien revenir au pouvoir pour la première fois depuis le régime de Vichy.

Entendons-nous bien, si les gouvernements successifs lui ont soigneusement préparé le terrain, une éventuelle prise de pouvoir néo-fasciste serait tout de même un moment de bascule. Une accélération fulgurante du ravage écologique, social et colonial. Un électro-choc autoritaire pour maintenir coûte que coûte la domination capitaliste.

Difficile d’imaginer la salve de mesures qui seraient adoptées en premier lieu contre les exilé·es et les personnes issues de l’immigration, les musulman·es et les quartiers populaires, les personnes LGBT et les précaires, les travailleur·euses sociaux et les associations solidaires. Difficile d’imaginer l’offensive brutale qui serait engagée contre les luttes sociales et écologiques. Historiquement, le fascisme a toujours cherché à écraser toutes celles et ceux qui s’opposent au régime, par tous les moyens. Impossible de se figurer les agissements d’une police en roue libre avec Bardella pour premier ministre.

3 – Ces élections sont cruciales mais les bulletins de vote ne suffiront pas à stopper la montée du fascisme

Gardons en mémoire le front populaire de 1936. Il est né dans la rue d’une manifestation anti-fasciste. Ses mesures phares – comme l’instauration des congés payés – sont le fruit d’une longue grève générale avec occupations d’usines enclenchée au lendemain de sa victoire aux élections. L’annonce par Nouveau Front Populaire (NFP) d’un moratoires sur les mégabassines et les autoroutes dans son programme des 15 premiers jours est le fruit du rapport de force que nos luttes ont su imposer au cours des 3 dernières années. 

Le terrain et le tempo des Soulèvements de la terre sont ceux de la lutte, de l’auto-organisation des mouvements et de l’action directe populaire. Que le gouvernement soit néo-faciste, macroniste ou de gauche, nous continuerons à lutter contre l’accaparement des terres par l’agro-industrie et la bétonisation du monde. Quel que soit le résultat, nos luttes et nos actions doivent franchir un cap face aux menaces conjointes du ravage écologique et de la fascisation.

Nous vivons pour l’heure un moment historique. Il ne suffit pas de faire barrage au Rassemblement National par les urnes, il faut lui barrer physiquement la route. Il ne doit pas prendre le pouvoir, ni dans trois semaines, ni dans trois ans !

C’est pourquoi nous appelons les comités locaux des Soulèvements de la terre et les collectifs d’habitant·es en lutte auxquels nous sommes liés : 

# Avant les élections  

  • à renforcer les manifestations contre l’extrême-droite partout en France
  • à rejoindre la manifestation en hommage à Nahel le 29 juin prochain
  • à prendre part aux assemblées et aux banquets populaires ou à en initier
  • à multiplier les initiatives anti-fascistes à la campagne pour ne pas laisser l’extrême-droite gagner plus de terrain dans le monde rural (comme invitent à le faire depuis les luttes territoriales nos camarades de terres de lutte : https://reporterre.net/Construisons-des-resistances-locales-a-l-extreme-droite )

# Après les élections 

Si le RN est au pouvoir nous devrons immédiatement faire en sorte qu’il ne puisse pas appliquer son programme. Voici de premières propositions d’actions communes et d’espaces de convergences. Nous invitons à les mettre en discussion au sein des comités locaux et des assemblées d’ici le 30 juin :

  • envisager dès à présent des blocages ciblés et des prise des ronds points partout en France dès le 8 juillet. Monter des barrages physiques à l’exercice du pouvoir et des espaces d’auto-organisation dans la rue si le barrage électoral n’a pas été suffisant.
  • empêcher, en cas d’élection du RN, que les Jeux Olympiques assurent sous les regards du monde entier la consécration d’un gouvernement fasciste.
  • confluer massivement au village de l’eau contre les méga-bassines du 16 au 21 Juillet, première grosse mobilisation estivale post-élection et lieu de rassemblement pour organiser la résistance. | Canal Télegram de la mobilisation : https://t.me/STOPmegabassines

# Avant et après les élections 

  • à construire une campagne d’actions contre le groupe Bolloré, acteur majeur de la logistique néo-coloniale extractiviste dont les bénéfices servent à renforcer l’hégémonie culturelle néo-fasciste à travers son empire médiatique. Ce groupe qui oeuvre sans relâche à mettre l’extrême droite au pouvoir possède de multiples sites à travers le pays.

L’heure est grave.

Le temps est venu de construire un réseau de résistance, de tisser un maillage de contre-pouvoirs populaires.

Le temps est venu de nouer de nouvelles alliances et et déployer de nouvelles stratégies en allant à la rencontre de nombreux collectifs, syndicats et organisations.

Cela implique une lutte acharnée sur le terrain et une bataille culturelle.

Cela implique de prendre dès à présent les mesures qui s’imposent face à la répression en diffusant des pratiques de sécurité et de solidarité.

Cela exige d’être en mesure de jeter les bases d’une riposte en cas de bascule néo-fasciste.

Nous appuierons dans les semaines qui viennent des initiatives pour construire un front de lutte qui agrège des salarié·es, des étudiant·es, des paysan·nes, des habitant·es des quartiers populaires, des campagnes et des villes résolu·es à s’unir pour désarmer le fascisme. 

Les soulèvements de la terre, le 14 juin 2024

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antifascisme Conditions de travail Précarité

Attal marche pied de l’extrême droite

En déclarant que la réforme de l’assurance chômage serait prise par décret avant le 1er juillet, Gabriel Attal fait le choix de la violence envers les travailleur-ses les plus modestes.

Le gouvernement, consécutivement à la dissolution de l’Assemblée nationale, est supposé se limiter à la gestion des affaires courantes. Cette nouvelle attaque contre le régime de l’assurance chômage est juste une fuite en avant libérale.

Cette décision, prise contre l’avis de l’ensemble des organisations syndicales, constitue un passage en force inacceptable.

Son projet consiste à :

– réduire à nouveau la durée d’indemnisation du régime ordinaire qui passerait de 18 à 15 mois,

– restreindre l’accès à l’assurance chômage aux plus précaires (en passant de 6 à 8 mois la durée d’emploi sur une période référence réduite de 4 mois)

– supprimer la borne d’âge de 53 ans et la décaler à 57 pour bénéficier du régime sénior d’assurance chômage elle même réduite à 22 mois et demi alors qu’elle était de 36 au 1er janvier 2023.

A l’opposé, l’Union syndicale Solidaires revendique un nouveau statut du salarié-e qui assure la continuité du salaire et des droits sociaux attachés entre deux emplois, seul dispositif à même de lutter contre la précarité de vie que la Macronie veut imposer.

Solidaires appelle les salarié⋅es à faire front ensemble pour imposer le progrès social et s’engager dans toutes les mobilisations qui visent à imposer le progrès social.

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(re)Penser notre syndicalisme antifascisme

Syndicalistes – Nos tâches immédiates face à l’extrême droite

Dans le cadre de notre rubrique “(re)penser le syndicalisme” nous proposons cette contribution qui n’émane pas de Solidaires mais qui peut contribuer à alimenter le débat syndical.

Article publié le mercredi 12 juin 2024 sur le site Syndicalistes !

Quelques semaines avant des élections législatives où l’extrême-droite plus forte que jamais pourrait bien accéder au gouvernement, que peut faire le syndicalisme ? Quelle action des militant·es de base pour être la hauteur de l’urgence politique, sans céder à un électoralisme naïf qui laisserait penser que tout se jouerait lors des deux tours du scrutin ? Pistes de réflexion… et d’action.

Des élections où il y a beaucoup à perdre

Pourquoi intervenir dans le jeu électoral, malgré la longue tradition de mise à distance des enjeux politiciens par le syndicalisme français ? Parce qu’il en va ni plus ni moins que de l’arrivée d’un parti ouvertement d’extrême-droite au gouvernement, mettant en jeu la survie même du mouvement syndical (parmi beaucoup d’autres choses). Que l’on pense à l’impressionnant appareil répressif bâti patiemment ces dernières années, et à l’usage qui en serait fait s’il venait à tomber entre les mains du Rassemblement national…

Nul besoin de tourner en boucle sur les entraves à la démocratie, la politique raciste, la répression tous azimuts, les attaques généralisées contre le salariat menées par Macron ces dernières années : nous avons été en première ligne pour les combattre, et sommes donc assez bien au courant de leur ampleur. Mais on parle ici d’un potentiel saut qualitatif dans la vitesse, la généralisation et la violence de l’offensive réactionnaire si l’extrême-droite venait à gagner ces élections. Sans parler de l’effet libératoire qu’elle aurait pour les violences policières ainsi que pour toutes les forces fascistes extra-parlementaires violentes, ou encore pour le patronat qui aurait une garantie d’impunité complète face à nos organisations syndicales, etc.

Il y a donc un vrai enjeu à freiner autant que possible l’extrême-droite lors de ces élections. Non pas que cela résoudrait la situation politique. Mais ce serait a minima un gain de temps, un répit avant les prochaines échéances électorales, et surtout l’occasion de retrouver une dynamique de victoire et un certain enthousiasme dans le mouvement syndical. Cela étant dit, comment contribuer à cette victoire depuis nos syndicats ?

D’abord, et c’est ce qui a déjà bien commencé, mettre une pression suffisante sur les forces de gauche pour qu’elles acceptent l’unité lors de ce scrutin. C’est non seulement une condition pour espérer un score acceptable, mais aussi pour envisager une mobilisation dans les syndicats, sans entre-déchirements entre militant·es appartenant à différents partis politiques. Il s’agit aussi d’impulser une dynamique, de permettre à tou·tes les militant·es sous le choc ou abattu·es par le climat politique de ces dernières années, de reprendre confiance, de relever la tête et de se jeter dans le combat.

Ensuite, faire un travail de conviction partout où nous sommes, auprès des salarié·es susceptibles de voter pour l’extrême-droite, en démontant le mirage social du Rassemblement national, et défendant pied à pied un antiracisme combatif. Mais aussi en allant chercher les salarié·es qui ne votent pas, en leur fournissant un appui technique au remplissage d’une procuration, en impulsant une dynamique de front populaire sur les lieux de travail, qui doit aller bien au-delà de ce que proposent les partis qui en sont actuellement à l’initiative.

Notre rôle est essentiel ici : de part son maillage, son implantation, son ancrage dans le salariat, le mouvement syndical de lutte, aussi diminué soit-il et malgré des porosités locales avec l’extrême-droite que, bien qu’exceptionnelles, il ne faut pas nier, demeure la première force antifasciste organisée. Il reste aussi le seul à même d’organiser le mouvement social nécessaire, après les élections, à la complétion d’une véritable dynamique de front populaire.

Ne pas s’enfermer dans le court terme

Mais il ne faut pas se faire d’illusions : quelle que soit l’issue de cette élection législative, nous aurons besoin d’un syndicalisme fort ensuite. Que la gauche l’emporte, et il faudra un mouvement social puissant pour imposer de vraies réformes et la pousser à aller au-delà d’un agenda très timoré (faut-il rappeler que les conquêtes de juin 36 l’ont largement été contre le gouvernement, par un mouvement ouvrier réveillé et revigoré par la victoire électorale de l’alliance des gauches ?). Que le parti présidentiel conserve sa majorité, alors seul un mouvement social encore plus massif que celui de l’année 2023 pourra stopper son glissement autoritaire et sa volonté d’en finir avec tous les droits salariaux. Enfin, que l’extrême-droite gagne, et elle aura un boulevard pour déployer ses politiques racistes et ultra-capitalistes : il faudra alors un syndicalisme solide pour tenir le coup. Et quoi qu’il en soit, une défaite électorale de l’extrême-droite ne solderait pas sa fin : ses partis sont désormais solidement ancrés localement, comptent des militants nombreux et formés, et se prépareraient à mieux revenir en 2027.

Ne faisons pas de fausses promesses, donc : tout ne va pas se jouer lors de cette élection. Nous ne sommes pas là pour faire croire que seul le jeu électoraliste en vaut la peine. Il faut traiter le moment à la hauteur de ses enjeux réels, sans les exagérer ni les minimiser : oui, nous devons diminuer autant que possible le nombre de sièges qui reviendront à l’extrême droite à l’Assemblée, et y envoyer le maximum de député·es de gauche (aussi molle soit-elle) que possible. Mais sans en faire la seule carte à jouer : la dynamique de ces prochaines semaines doit permettre de lancer un travail dans la durée, seule voie possible pour renverser le cours des choses.

Travail dans la durée pour se préparer au pire : que l’extrême-droite gagne les prochaines élections ou non, elle ne restera pas loin du pouvoir, et il faut dès aujourd’hui anticiper ce que deviendraient nos organisations sous un régime autoritaire assumé, comment continuer nos activités militantes, comment faire face à une répression démultipliée, etc.

Mais travail dans la durée aussi pour préparer le meilleur : pour porter l’ambition syndicale de transformation sociale radicale, autour d’une extension de la Sécurité sociale et de la rupture écologique. Parce que c’est l’objectif qu’on poursuit, et parce que pour défaire la vision sociale raciste de l’extrême-droite, il faut y opposer d’autres aspirations et d’autres projets susceptibles de soulever l’enthousiasme.

Ces deux faces doivent être tenues ensemble, et abandonner l’une des deux serait se condamner à l’impuissance. Toutes deux, très concrètement, demandent un effort massif de syndicalisation, un mouvement déterminé et volontariste en direction des salarié·es non syndiqué·es, un travail d’organisation redoublé, une mobilisation généralisée des équipes militantes.

Tout cela demande de ne pas dilapider son énergie. Les rassemblements symboliques entre convaincu·es peuvent être utiles pour peser sur l’union des forces de gauche, mais ils ne convaincront pas les électeur·ices, et ne permettent que rarement d’organiser de futur·es militant·es. Si nous y participons, ce doit être en cherchant à y discuter pour « prendre la température » des présent·es, et pour montrer que nos syndicats sont un débouché concret aux volontés de mobilisation. Mais l’efficacité de notre action dans ces prochaines semaines sera d’abord fonction du temps passé avec celles et ceux qu’on ne voit pas d’habitude : les syndiqué·es et syndicats qui se trouvent hors de la vie de l’organisation et qu’il s’agit de remobiliser, mais aussi les salarié·es non syndiqué·es, les déserts syndicaux – typiquement dans les secteurs féminisés – où aucune voix de gauche ne va jamais porter.

Une responsabilité syndicale

Un risque serait que les forces syndicales ne viennent qu’en appui de la dynamique lancée par les partis politiques, en leur délégant un rôle d’impulsion et de production des mots d’ordre. Ce serait tomber dans l’illusion d’une autosuffisance des élections. Encore une fois, on ne stoppe pas l’extrême-droite en un jour. La montée du fascisme est aussi le produit de l’affaiblissement du mouvement syndical, de son incapacité à adapter ses structures pour organiser le salariat actuel et de proposer une perspective émancipatrice rassembleuse et crédible.

Il est tard… mais attendre n’y changera rien. Ne serait-ce pas le moment, dans l’urgence, de s’atteler enfin à la refondation syndicale nécessaire pour nous doter d’une organisation de classe capable de gagner contre l’extrême-droite ? En remisant les esprits de chapelle de tous côtés pour travailler à une unification du pôle combatif du syndicalisme, qui devra être l’occasion d’une remise à plat des structures avec un seul objectif en tête : impulser une dynamique d’organisation capable de syndiquer massivement et de multiplier les luttes sur la durée, dès les prochains mois. Par exemple en (re)lançant en urgence des Unions locales (intersyndicales si possible) dans les territoires où il n’y a plus aucune présence de gauche, en y dédiant des moyens humains et financiers importants, pour refaire exister une autre voix politique dès maintenant là où l’extrême droite a le champ libre. 

Les syndicats, par leur incapacité à se réformer pour se renforcer et faire face aux évolutions récentes du capitalisme, ont leur responsabilité dans la situation politique actuelle. Il s’agit donc de ne pas se dédouanner de ce qu’il adviendra ces prochaines semaines en se disant que la balle est désormais dans le camp de la gauche unie, mais de prendre pleinement notre part au combat antifasciste et de nous atteler à la reconstruction à la base de forces organisées capables de résister à l’extrême-droite.

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antifascisme antiracisme Éducation

SUD éducation : L’extrême droite ne doit pas arriver au pouvoir : mobilisons-nous !

Ce communiqué a été publié le 10/06/2024

L’extrême droite cumule près de 40% des suffrages aux élections européennes. La situation est grave car demain nous pourrions être gouverné par l’extrême droite. 

L’extrême droite a toujours été, et demeure plus que jamais l’ennemie mortelle des travailleurs et des travailleuses, des étranger⋅ères, des personnes racisées, des LGBTQIA+ et de la démocratie. Son programme conduit à une accélération de la crise écologique.

Le programme de toutes les extrêmes droites, c’est de préserver les privilèges du patronat et des classes sociales favorisées, en désignant des boucs-émissaires à la colère sociale : les étranger⋅es, les femmes, les personnes non-blanches, les LGBTQIA+…

Le gouvernement a une lourde responsabilité dans la montée de l’extrême droite : en menant une politique antisociale et raciste, avec les réformes des retraites, de l’assurance chômage ou la loi immigration, il a d’une part suscité de la défiance et de la colère envers les cadres institutionnels de notre société et il a d’autre part participé à dédiaboliser le FN/RN. Ainsi dans l’Éducation nationale, le Choc des savoirs et  l’uniforme, l’interdiction du port de l’abaya constituent des mesures tout droit issues du programme de l’extrême droite.

Nous sommes à présent au pied du mur, face à la menace de l’arrivée au pouvoir du FN/RN avec le risque de ministres d’extrême droite, y compris à l’Éducation nationale et dans l’Enseignement supérieur et la Recherche. Les conséquences seraient catastrophiques. À l’Assemblée nationale, le FN/RN s’est opposé à l’augmentation du Smic, c’est-à-dire aux augmentations de salaire pour les personnels AED et AESH. Dans son programme, l’école n’est qu’un prétexte pour taper sur l’immigration et imposer une idéologie nationaliste, raciste, lgbtiphobe et sexiste. L’école doit préparer la société démocratique de demain, avec le FN/RN au pouvoir, on peut craindre la pire des politiques pour l’éducation.

SUD éducation appelle les personnels à se réunir sur leurs lieux de travail, avec leurs collègues et à se mobiliser partout sur le territoire contre l’extrême droite.

SUD éducation mènera le débat en son sein mais aussi avec les autres organisations du mouvement syndical pour faire progresser une véritable alternative sociale et démocratique à l’extrême droite.

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antifascisme antiracisme Culture

SUD Culture – L’extrême droite n’est pas L’alternative à la macronie !

Le résultat des élections européennes dimanche soir confirme, malgré une abstention toujours forte, le renforcement du FN/RN, parti issu du fascisme et de la collaboration. Cette organisation s’appuie sur la peur, la frustration et la colère du peuple exacerbées par les choix politiques actuels. Il utilise ce ressentiment légitime en proposant des solutions simplistes qui pointent des boucs émissaires.

Ce parti et son idéologie ont depuis plusieurs années profité des médias du groupe Bolloré qui diffusent sa doctrine en continu et la normalise. Elle prône la loi du plus fort, la soumission à l’ordre établi et l’utilisation de la force comme mode de gouvernement, faisant du rejet de l’autre le fondement de toute relation sociale.

Le macronisme n’a eu de cesse de lui d’accorder du crédit en reprenant des pans de son programme et le justifie, en renforçant la répression des mouvements sociaux, négligeant la concertation démocratique et les mobilisations populaires et syndicales. L’extrême droite s’est toujours nourrie de l’amertume, et force est de constater que le mépris social n’a cessé de ruisseler au cours des dernières mandatures.

L’extrême droite n’est pas L’alternative à la macronie ! En convoquant des élections anticipées 3 semaines après que l’extrême droite a emporté la première place aux européennes, Macron lui donne l’opportunité de se renforcer au Parlement.

Ne nous leurrons pas ! Le FN/RN est un danger d’autant plus grand que l’autoritarisme des gouvernements successifs a doté le pouvoir politique d’outils de répression et d’entrave au pluralisme inédits. La perspective de son arrivée au pouvoir doit, plus que jamais, nous unir dans l’action.

Le rejet d’une gouvernance ultra-libérale, toujours plus brutale, ne doit pas nous conduire à faire le choix de l’enfermement dans une société où règne l’ordre, la soumission et la haine de ce qui n’est pas nous-même.

Profondément attaché.es aux valeurs antifascistes et antiracistes et résolu.es à les défendre, nous appelons à faire bloc contre l’extrême droite en rejetant son programme clivant et préjudiciable à l’ensemble des travailleurs·euses.

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