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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 antifascisme

Appel à manifestation contre le racisme et les idées d’extrême droite le 12 juin

Communiqué de presse : appel au 12 juin

https://marchedeslibertes.fr/

Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons un climat politique et social alarmant. S’allier avec l’extrême droite ou reprendre ses idées ne constituent plus un interdit. Les propos et actes racistes et sexistes au travail et dans la vie se propagent. Les attaques contre les libertés et les droits sociaux s’accentuent gravement. Dans ce contexte politique, économique, social et sanitaire les injustices ex- plosent et génèrent une forte misère sociale.

Plusieurs lois liberticides organisent une société autoritaire de surveillance et de contrôle qui empê- cheraient d’informer sur des violences policières, déjà trop importantes. De plus, si certaines de ces lois stigmatisent une partie de la population en raison de sa religion, d’autres en ciblent en raison de leur activité militante.

Comme les signataires de l’appel pour les libertés et contre les idées mortifères de d’extrême droite (https://www.appelpourleslibertes.com), nous ressentons toutes et tous l’urgence de construire une réponse forte et unitaire qui dessine l’alliance des libertés, du travail et d’un avenir durable.

Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous avons décidé collectivement d’organiser le samedi 12 juin une première grande journée nationale de mani- festation et de mobilisations qui se déclinera localement.

Cette journée fait partie des initiatives unitaires qui se multiplient. D’ores et déjà, nos organisations syndicales, politiques, associations, collectifs, signataires de l’appel, ont décidé de co-construire ce combat dans la durée.

Les premiers signataires :

Syndicats : CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, Syndicat des Avocats De France, Syndicat de la Magistrature, Unef (Union nationale des Étudiants de France), Unl (Union nationale des Lycéens), Fidl, MNL (Mouvement national Lycéen), FSE (Fédération Syndicale Etudiante, l’Alternative, Confédé- ration Paysanne, Union syndicale de la psychiatrie.

Associations et collectifs : Attac, LDH, FCPE, Fondation Copernic, Oxfam, Alternatiba, Amis de la terre Résilience commune, DAL, CNL (Confédération nationale du Logement), Emancipation collec- tive, Rencontre des justices, Coexister, MRAP, CRAN, Sos Racisme, comité justice pour ibo QNQF , observatoire contre l extrême droite, Mrap, association ViSA, Femmes égalité, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif féministe Les Rosies, Les effronté-es, AFPS, Conseil démocratique Kurde France, FTCR, CRLDHT, UTAC, France Amérique Latine,

Médias : Regards, L’humanité, Politis, Contre temps ;

Organisations politiques : Ensemble, Generations, La France Insoumise, GDS, Nouveaux Démo- crates, NPA, Place Publique, les jeunes écologistes, JOC, MJCF (Mouvement des Jeunes Commu- nistes), UEC, PEPS, Jeunes Generation-s, Rassemblement Communiste, UCL


Pour Paris

Départ : Place de Clichy à 14h
Parcours : Place de Clichy – République via Barbès
Ordre des cortèges : organisation en « pôles » (syndicat, asso, politiques dans cet ordre)

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

3 juin à Mantes : les AESH plus que déter !

A l’appel de l’intersyndicale, les AESH du Mantois ont manifesté jeudi 3 juin pour dénoncer la précarité de l’école inclusive du ministre de l’Éducation nationale Blanquer. C’est la troisième journée de mobilisation depuis le début de l’année scolaire.

Tout d’abord c’est quoi ces sigles encore ??? Accompagnante d’Enfants en Situation d’Handicap.

Ce sont les petites mains de l’Éducation nationale. Elles sont en majorité des femmes dans la profession, payées pour 24 heures environs 800 euros (rémunération en dessous du seuil de pauvreté), des conditions de travail qui se dégradent depuis la mise en place du PIAL (Pôle Inclusif pour l’Accompagnement Localisés), très peu de considération car pas un vrai statut et de vrais formations, nous avons des enfants avec des handicaps différents, il faudrait une formation continue et nous n’avons rien pour les AESH du second degré et les filières professionnels…

En gros, une AESH, c’est une personne  qui accompagne les enfants ayant différents troubles cognitives ou physiques dans leur scolarité pour des “miettes de pains” et on doit remercier les différents gouvernements de nous faire travailler dans de si mauvaises conditions et d’avoir un irrespect total pour notre professionnalisme, voir du mépris …

Jeudi 3 juin, avec les camarades du collectif AESH du 78 nous avions organisé un rassemblement devant la mairie de Mantes-la-Jolie de 11h à 16h, pour dénoncer nos conditions de travail, nous avions choisit ce lieu car nous savions qu’il y a la permanence du député LR, le bureau du maire LR de Mantes la Jolie, c’est un lieu ou il y a beaucoup de  passage,  un moyen de visibiliser notre combat au niveaux local.

Nous étions une trentaine: des accompagnantes (AESH), des enseignant(e)s, des parents et des sympathisant(e)s, nous avions improvisé un orchestre, avec des cuillères en bois et casseroles ce qui a sûrement maintenu le soleil sur le Mantois, avec des slogans tels que “AESH en colères on en a marre de notre misère ! on en a marre d’être précaire, nous aussi on veut vivre de notre salaire…” ou alors “le PIAL on en veut pas on veut des vrais moyennes pour nos élèves en situation d’handicap”.

Nous avons distribué des tracts (nous remercions les commerçants de Mantes la Jolie de nous avoir fait des photos copies gratuitement et nous déplorons le comportement des écoles élémentaires Curry et Lumière de nous avoir refusé ce service). C’est ça aussi la solidarité de notre ministère qui ne veut ni nous voir ni nous entendre ! Ce qui génère une vraie souffrance au travail, c’est pour cela que beaucoup de collègues AESH démissionnent.

Sans nous c’est l’école inclusive qui disparait, avez vous réellement prit la teneur de cette réalité : les enseignant·es ne peuvent plus enseigner, les parents ne peuvent travailler, les enfants ne peuvent pas être scolarisés et Blanquer peut aller se rhabiller avec ses promesses électorales…

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Ressources juridiques

Brochure : Agir face aux sanctions dans le secteur privé

Avertissement : cette brochure a été réalisée par des militants de Sud Travail-Affaires Sociales du Nord en 2009. Elle a été révisée et actualisée en novembre 2020.

SOMMAIRES

  1. Quelques rappels
  2. Définition de la faute & procédure
    1. Définition de la faute
    2. Comment cela se manifeste dans l’entreprise ? quelle sanction ?
    3. Procédure
  3. Que faire ? comment se défendre ?
    1. Répondre individuellement
    2. Répondre collectivement
  4. Annexe
    1. Annexe 1 : www.sud-travail-affaires-sociales.org un site pour vous défendre
    2. Annexe 2 : des lettres types pour répondre à votre employeur ou le solliciter

Documents à télécharger

BROCHURE : Agir contre les sanctions dans le secteur privé

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Actu Solidaires 78 Éducation Luttes migrant·es

RESF : 15 ans après… on est toujours là…

Depuis 2006, des centaines de jeunes du RESF 78 ont obtenu leur titre de séjour, certain(e)s sont maintenant français(es). Beaucoup ont fini leur formation, ont fondé une famille. Que ces jeunes soient devenu(e)s boulanger, peintre, maçon, prof, infirmière, technicien, ingénieur,…. avec entre les mains leur CAP, bac-pro, BTS, master,.. c’est en France que ces enfants et ces jeunes adultes se sont formé(e)s. Aujourd’hui toutes et tous participent à la vie économique et sociale de notre pays… avec nous… ensemble !

RESF 78 va fêter ses 15 ans en juin. Cela se passera le SAMEDI 3 JUILLET après-midi.

Cela sera pour nous une occasion de faire le bilan des ces 15 années de mobilisations, soutiens, accompagnements, réussites…

Et avec le retour des OQTF, on va retrouver les bancs du tribunal administratif….Il fut un temps, où nous les fréquentions souvent. La page BD de Brouck dessinée à l’occasion de l’accompagnement de Sandra en octobre 2011 est là pour nous le rappeler (remise en pj).

Aujourd’hui, Sandra a non seulement son titre de séjour en poche, mais aussi son master.

Il y a aussi eu Keshav parrainé à l’assemblée nationale le 27 avril 2015 par Benoit Hamon.

Là cela n’a même pas été utile d’aller au tribunal…. régularisé une heure avant le parrainage !

Keshav a bien-sûr son titre de séjour en poche et est maintenant un papa heureux.

Notre dernière mobilisation départementale date d’il y a 4 ans en mars 2017.

Il s’agissait de soutenir celui que l’on appelait Bambino ; malgré sa minorité, il s’était retrouvé enfermé au CRA de Plaisir dans le cadre d’une procédure Dublin.

Aujourd’hui, il a le statut de réfugié.

Au vu de l’actualité nationale et locale, nous allons à nouveau avoir besoin de vous.

Ce qu’il se passe partout en France, peut nous faire craindre le pire … en attendant voilà le slam qui nous vient du RESF 92 tout juste sorti : “à quoi ça sert!” Sur le site RESF  : https://reseau-resf.fr/Slam-A-

Nos mots d’ordre n’ont pas changé :

Pas une chaise vide dans nos établissements scolaires !

Pas un patron en manque de son apprenti !

Elles et ils vivent ici

Elles et ils se sont formés ici

Elles et ils doivent pouvoir rester ici

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Actu Solidaires 78 Automobile

Renault : rien de tel qu’une techno-manif pour se faire entendre

Mardi 1er juin, 200 personnes ont répondu à l’appel des syndicats de l’Ingénierie Renault de Lardy, Aubevoye et Guyancourt pour une nouvelle mobilisation contre l’externalisation de la maintenance des moyens d’essais et pour la défense des emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire.

Des salariés de Lardy sont venus avec deux cars. Ils ont été accueillis sur place par des salariés du Technocentre ou venus d’Aubevoye et de Villiers-Saint-Frédéric, mais aussi de Renault Cléon, Le Mans et Sandouville. Le soleil était aussi au rendez-vous.

  • Arrivée au Technocentre et en cortège des salariés de Renault Lardy

 
Le syndicat SUD de Guyancourt/Aubevoye avait installé une sono et organisé les prises de parole afin que tous ceux qui le souhaitaient puissent parler, que ce soient les salariés et tous les syndicats et sites présents [1].

  • Premières prises de parole devant l’entrée du Technocentre

 
La direction avait accepté de rencontrer une délégation après les prises de paroles, mais en délocalisant cette rencontre au bâtiment Odyssée, un bâtiment excentré et complétement vide car venant à peine d’être terminé. Son intention était sans doute de séparer la délégation du reste des salariés. Du coup, les salariés ont décidé d’accompagner la délégation, se faisant ouvrir l’accès du Technocentre pour pouvoir se rendre de l’Avancée à l’Odyssée.

Mais une fois sur place, la direction a refusé de rencontrer la délégation composée de représentants du personnel et de salariés de la maintenance, prétextant que ceux-ci pouvaient trouver du soutien et des informations auprès de leur hiérarchie et de leurs RH. Un nouveau refus de dialogue avec les salariés directement concernés après les refus de Gilles Le Borgne, le directeur de l’Ingénierie Renault, et de Sabine Calvo, la directrice de la DEA-T dont dépendent les salariés de la maintenance.

Ce refus a décuplé le mécontentement. Les salariés ont alors décidé de retourner devant l’accueil de l’Avancée, mais en effectuant un détour par le hall de la Ruche. Ils sont alors repartis en cortège, longeant le Diapason et le CRP pour arriver à l’entrée du hall de la Ruche, où ils se sont adressés devant la sandwicherie Paul aux salariés du Technocentre qui prenaient leur pause de midi.

« On est là. Même si Le Borgne ne le veut pas, nous on est là. Pour les gars de la maintenance, la défense de nos emplois, nous est là » : c’est avec ce chant que le cortège dynamique a ensuite remonté le hall de la Ruche puis de l’Avancée.

Une mobilisation réussie

La manifestation s’est terminée par un casse-croute pris sur l’esplanade de l’Avancée. Les salariés sont ensuite repartis, contents de s’être fait entendre.

L’externalisation de la maintenance doit ensuite faire l’objet de deux nouvelles réunions extraordinaires des CSE [2] convoquées lundi 7 juin : le matin pour l’établissement de Lardy, l’après-midi pour celui de Guyancourt/Aubevoye, les deux se tenant à distance sur Teams. Le cabinet Sextant doit notamment rendre compte de l’expertise qu’il a menée sur cette externalisation.

Refuser tout départ contraint

Pour SUD, il s’agit toujours de refuser cette externalisation et tout départ contraint de salariés de la maintenance vers P2M. 

Ingénierie, fonderies, usines, réseau commercial, prestataires… Au delà de la maintenance et de l’Ingénierie, de nombreux salariés voient leur emploi menacé, que ce soit par la suppression de leur poste, par l’externalisation de leur secteur, la mise en vente ou la fermeture de leur site. L’heure est plus que jamais à une riposte commune pour faire reculer la direction de Renault. Les salariés n’ont pas dit leur dernier mot.

Notes

[1] Ce qui n’a pas été le cas lors du rassemblement organisé par la coordination CGT Renault le 6 mai devant Renault Le Mans

[2] Comité Social et Economique

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antifascisme

Le procès des assassins de Clément le confirme : l’extrême-droite tue

La cour d’appel confirme les responsabilités et la condamnation des assassins de Clément Méric prononcées lors du premier procès. En les condamnant à 5 et 8 ans de prison, les jurés ont montré que ce sont bien les Skinheads, armés, qui ont attaqué Clément et ses camarades.

Contrairement à ce que l’extrême-droite et certains médias veulent véhiculer depuis 8 ans, il ne s’agissait pas d’une “bagarre”. C’était une agression de fascistes qui portent de façon viscérale et comme logique d’action la violence physique contre les militant•es de la liberté et de l’égalité. Oui, l’extrême-droite tue, dans le monde entier.

Clément était notamment membre de Solidaires Etudiant-e-s et de l’Union syndicale Solidaires. Notre union apporte tout son soutien à ses proches, famille, ami•es et camarades, qui ont dû revivre ces derniers jours des moments difficiles.

Nous saluerons la mémoire de notre camarade cet après-midi dans une manifestation à Paris qui partira de place de la République à 14h et lors d’initiatives qui ont lieu dans toute la France. Nous appelons à la mobilisation pour les libertés et contre les idées d’extrêmes droite du 12 juin. Nous serons mobilisé•es contre le congrès du RN à Perpignan début juillet.

Face à l’extrême-droite, véritable ennemie des travailleuses et des travailleurs et qui se nourrit des inégalités et de la misère sociale, nous continuerons de porter des alternatives à travers nos luttes sociales et dans notre syndicalisme d’émancipation.

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

3 juin : grève des Aesh – Rassemblement à Mantes-la-Jolie

Agent·es En Situation d’Hyperprécarité

Le handicap, une priorité selon Blanquer ?

- Une école inclusive indigne
- Le statut des AESH reste précaire et non reconnu

- Il ne sert à rien de recruter plus d’AESH si on les maintient dans la pauvreté

- Faire des économies via les PIAL au détriment des élèves (mutualisation des Aesh)

- Une formation insuffisante, au regard des enjeux considérables de l’inclusion et des différents handicaps (trisomie 21, autisme, troubles du comportement, les dys…)

Depuis bientôt 2 ans, un collectif d’AESH lutte dans le Mantois afin de dénoncer cette
précarité.
Sans nous , l’école dans toute sa diversité serait inconcevable.
Notre combat est également votre combat.

Rassemblement le 3 juin 2021 à 11 heures devant l’hôtel de ville de Mantes la Jolie.

Tract du collectif AESH 78

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Luttes féministes

Mantes la Jolie, 30 mai : Les Fffrac célèbrent toutes les femmes, le jour de la fête des mères !

… Elles disent pourquoi ?  “Parce que la fête des mères perpétue un monde machiste qui renvoie les femmes aux seules tâches domestiques et à la maternité, perpétuant ainsi toutes les inégalités et toutes les exploitations.”


La Fête des mères par les FFFRAC, Sur l’air de Cadet Roussel

Depuis longtemps la fête des mères, n’a célébré que nos ovaires

il a fallu que nous fassions de beaux enfants à la nation

puis que nos foyers soient bien nets,

plats mitonnés dans les assiettes

Restez dans vos foyers, avec vos robots ménagers (bis)

Puis il y a eu les colliers de nouille, les cendriers en macramé,

nos tout petits si mignonnets, avec leurs poèmes dédiés,

Et Moulinex, Seb et Hoover, qui nous vendent leurs aspirateurs,

Restez dans vos foyers, briquez rangez, mesdames, souriez ! (bis)

Mais tout cela a bien changé, les femmes ne sont plus au foyer

et attention, la colère gronde,

il va falloir les amadouer, avec des crèmes et des massages,

histoire qu’elles restent là, bien sages…

Massez, gommez souriez, faut tout de même rester en beauté ! (bis)

Et pouvons nous imaginer une autre histoire à raconter

Tâches ménagères à partager, charge mentale éradiquée,

Et des enfants si on en veut,  sans nous faire culpabiliser

Restons le poing levé, solidaires dans le monde entier(bis)

Salaires égaux dans tous les métiers, la double journée envolée

Crèches, nounous  à proximité, sans emprunter à son banquier

Et si enfin la société foutait la paix à nos nénés !

Restons le poing levé, fêtons toutes la sororité! (bis)


FEMMAGE de lutte : Aujourd’hui d’autres femmes sont à l’honneur : les guerrières de l’hôtel Ibis à Clichy-Batignolles, ces courageuses femmes de ménage, parmi les plus surexploitées- car subissant aussi le racisme-, qui n’ont pas cédé d’un pouce dans un conflit pour leurs conditions de travail pendant 23 mois ; quasiment 2 années de lutte !

En juillet 2019, 34 femmes de chambres sur les 40 que compte l’hôtel, entrent en grève, au mois de décembre suivant 20 saisissent les Prud’hommes. Employées par la société STN, elles veulent la “reconnaissance de l’existence d’un contrat de travail” entre elles et l’hôtel, ainsi qu’entre elles et le groupe Accor, propriétaire de la chaîne Ibis. Elles déplorent notamment que leurs contrats soient établis à la tâche : “Nous avions des contrats de cinq ou six heures par jour, qui correspondaient à 19 ou 21 chambres à nettoyer mais quand nous arrivions le matin, on nous en donnait quarante. Il fallait les faire, sans être payées des heures supplémentaires”

L’Ibis Batignolles, le deuxième plus grand hôtel Ibis de France avec plus de 700 chambres, est devenu par cette lutte le symbole des conditions de travail dégradées des femmes de chambre .

Et en ce dimanche 30 mai , avec leur dignité retrouvée, elles annoncent un « braquage de la fête des mères » pour fêter ensemble leur récente victoire du 21 mai. Elles ont obtenu des augmentations de salaires (250 à 500€ par mois) par 150€ mensuel de prime de panier, l’augmentation des qualifications et de la mensualisation mais aussi la baisse des cadences sur le temps de nettoyage des chambres, la baisse du nombre de chambres à contrôler, la réintégration de 2 femmes en CDD, des déléguées de site, l’annulation des mutations et d’autres mesures positives.

Voilà leur constat dont elle peuvent être fières : « Nous avons mené des actions pendant tous ces mois, en allant dans les hôtels du groupe qui marchaient bien, même pendant le confinement, avec nos confettis et nos chants, rappelle Rachel Keke. Avec la réouverture qui arrive pour ses hôtels, Accor n’a pas voulu prendre le risque qu’on gâche leur image et qu’on perturbe la reprise de l’activité. » 

Même si leur intégration au groupe Accor n’a pas été obtenue, il faut signaler ce recul important. Et surtout l’énorme mouvement de sympathie et de solidarité que les femmes de chambre et leur syndicat ont su créer autour de leur lutte : plus de 280 000 € ont été collectés qui ont permis de tenir ce plus long conflit de l’histoire dans l’hôtellerie.

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Histoire locale Luttes féministes

Femmage du Fffrac à Solange

Aujourd’hui le Collectif  Fffrac souhaite rendre femmage à Solange, une femme, née en avril 1935, ici à Mantes la Ville dans la maison familiale dans laquelle elle est revenue vivre plus tard.

Citoyenne engagée depuis toujours, femme libre, indépendante, déterminée, combattante, inépuisable, Solange n’a jamais cessé de se battre : aujourd’hui à 86 ans elle continue de manifester, de défendre les droits humains et d’aider les autres.

Elevée dans une famille catholique modeste, Solange a pu, jeune adulte, se dégager de son éducation patriarcale et religieuse et s’ouvrir au monde. Elle a d’abord choisi de faire des études de psychologie tout en étant fille au pair ce qui n’était pas banal à cette époque. Elle a travaillé quelques années en tant que psychologue à l’hôpital dans le service Enfance et aussi en prison.

En 1959, elle rencontre par hasard Djamel, un réfugié clandestin algérien qui se cachait à Paris. Il dormait à la rue, elle l’a hébergé pour une nuit et il est resté 50 ans… ! De cet amour fou, Solange a continué de puiser une énergie incroyable pour attaquer des études de médecine, alors qu’elle avait déjà mis au monde sa première fille Salima et qu’Attica n’allait pas tarder à naître, et elle a milité aux côtés de son compagnon pour l’Indépendance de l’Algérie. 

Solange, la téméraire, est partie travailler en Algérie en 1962 dans la maison des orphelins pour se rapprocher de Djamel qui avait tenté un retour dans son pays après l’Indépendance. Quand elle évoque Alger, elle garde un souvenir ému de la grand-mère de Djamel qui avait l’habitude, dans la Casba d’Alger ,de préparer un couscous pour tous les pauvres du quartier chaque vendredi ; elle regrette juste à cette époque de ne pas avoir appris l’arabe mais elle s’y attèle actuellement avec l’aide d’une jeune marocaine !

Puis elle est devenue médecin, métier qu’elle a exercé jusqu’à l’âge de 61 ans….

De retour en France, Solange et sa famille se sont d’abord installées à Bourg la Reine avant de revenir à Mantes la Ville dans la maison familiale.

Dans le Mantois, Solange est là, présente, sur tous les fronts, récemment sur tous les rassemblements féministes, à tous les rassemblements “Nous voulons des Coquelicots”, elle était là à Nuit Debout et aux marches des Sans Papiers avec La LDH, pendant les manifestations Unies Pour le Climat…à Mantes mais aussi à Paris……..Elle était là lorsqu’il fallait se battre pour la retraite, pour la sécurité sociale, pour l’hôpital….

Lors de la campagne pour les élections législatives de 2017, on se souvient encore avec émotion de Solange inépuisable durant les séances de distribution de tracts au Val Fourré et au centre-ville.

 Aujourd’hui, Solange accueille chez elle ceux et celles que la France ne sait pas accueillir dans le respect et la dignité :  sans la moindre hésitation, elle héberge généreusement et courageusement celles et ceux qui n’ont pas de toit, une façon de continuer à faire vivre le combat de son compagnon décédé en 2013.

 Récemment, opérée de la hanche après s’être faite renversée par une grosse voiture, on la rencontre toute seule avec sa canne trottinant de Mantes la Ville au Val fourré ….pour se rééduquer gentiment à 86 ans…

 Elle est avec nous au Cercle du Silence, à l’ASTI, aux rassemblements, de la LDH, des Fffrac, de l’Assemblée des luttes, elle est partout où la cause des droits humains est à défendre.

Elle perpétue le combat de son grand père Ange Drenuc qu’elle a fait reconnaître comme soldat mort pour la liberté car cet homme avait été fusillé pour l’exemple parce qu’il refusait se battre contre les allemands et perpétue aussi celui de son compagnon Djamel, un autre combat pour la liberté.

Rien ne l’arrête, l’oeil vif, un sourire paisible affiché sur son visage, la jambe alerte, les neurones en action et la générosité toujours prête, Solange est une femme chère dans notre coeur et nous sommes fières de lui témoigner notre admiration et de fêter aujourd’hui sa personne.

Nous espérons profiter de son expérience, continuer à vivre de nombreuses luttes à ses côtés et partager nos idéaux communs.

VIVE SOLANGE et ……………………RÉSISTANCE!

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