Au sommaire : centrale de Porcheville, maltraitances, déshumanisation, mobilisation contre les bombardements turcs au Kurdistan, prison de Magnanville, etc.
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Pourquoi ce Guide ? Les politiques d’austérité infligées aux services publics opèrent une transformation des méthodes RH qui s’appuient, entre autre, sur une conception, une idéologie de l’organisation du travail issue de l’entreprise privée.
Nos collectivités territoriales n’en sont plus épargnées. Nous faisons face à…
Un système qui se développe pour s’imposer sur l’ensemble du territoire ;
Un système mené par une technostructure qui uniformise les procédés de la plus petite Commune à la plus grosse Région ou Département ;
Un système qui prône l’évaluation du « savoir être », gratifie le « mérite » et les « talents » de celles et ceux qu’il qualifie de « collaborateurs » et qui brutalise les agent·es les plus engagé·es dans leurs missions de services publics, celles et ceux qui interrogent le sens, les moyens et l’intérêt des populations ;
Un système qui laisse de moins en moins de possibilité d’action collective parce qu’il détruit progressivement toutes les règles communes en mettant les agent·es en concurrence entre eux/elles ;
Un système renforcé par une chaine hiérarchique ultra verticale et incarnée par des individus qui trouvent souvent là un super terrain de jeu quand le seul intérêt de leur fonction est l’exercice du pouvoir.
Les syndicats de notre Fédération sont témoins des dégâts occasionnés par la généralisation des pratiques « managériales » violentes.
Nos collègues, victimes de ce système, tombent malades et certain·es se suicident.
Nous accueillons nos collègues maltraité·es, recueillons leur parole, leurs témoignages, les soutenons, les accompagnons… et nous retrouvons donc nous aussi, de fait dans une gestion individuelle des conséquences.
Pour mettre à bas ce système, il faut l’analyser, le démasquer, nommer clairement « la violence managériale » en contrant notamment toutes les tentatives des employeurs et directions d’atténuer et de masquer la brutalité du lien de subordination (avec leur « non bien-être au travail », leur « risque psycho-social », leur « management non optimal », etc.).
C’est donc sur la base de notre expérience syndicale menée auprès de collègues et d’équipes, appuyée par les recherches et analyses de sociologues, historiens, psychanalystes… que nous avons décidé de rédiger ce guide pour aborder de front ce sujet qui n’épargne maintenant plus aucune collectivité, établissement.
Et parce que comprendre, décoder ne suffit pas… Il faut pouvoir aussi se protéger, nous y avons joint en page centrale un kit de survie en milieu hostile pour agir dès les premières manifestations de violence organisationnelle et managériale.
Page 3 : Pourquoi ce guide ?
Page 6 : Le management, c’est quoi ?
Page 6 : D’où vient-il ?
Page 9 : Comment fonctionne-t-il ? À quoi ressemble-t-il ?
Page 11 : À quoi sert-il ?
Page 14 : De quoi s’habille-t-il ?
Page 14 : du langage managérial – la novlangue
Page 15 : Le happy management
Page 17 : Les conséquences du management
Page 17 : Sur les agent·es
Page 20 : Sur les populations et le service public
Page 21 : Le Management, comment le combattre ?
Page 21 : Comprendre le rôle essentiel de la hiérarchie
Page 22 : À quoi sert la hiérarchie ?
Page 23 : Les expressions de la violence managériale par la hiérarchie
Page 25 : Supprimer le lien de subordination et le devoir d’obéissance
Page 26 : Repenser la fonction d’encadrement
Page 29 : Se débarrasser de la pression de l’entretien annuel d’activité
En 5 minutes et en animation, ce clip tente de décrypter les organisations du travail violentes et les brutalités managériales qui se développent de plus en plus dans les Collectivités Territoriales.
Produit par la Fédération SUD Collectivités Territoriales
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
La France lanterne rouge de l’Union européenne en matière d’accidents mortels au travail.
Selon les dernières statistiques publiées par Eurostat (1) concernant l’année 2019, la France avec un taux de 3,53 accidents mortels du travail pour 100 000 travailleurs- ses est lanterne rouge de l’UE où le taux moyen est de 1,73. Les 3 premières places étant occupées par les Pays Bas (0,48) la Suède (0,72) et l’Allemagne (0,79). Le Royaume Uni souvent dans le trio de tête n’est plus renseigné depuis le Brexit. La position de la France n’a cessé de se dégrader pour prendre le rang de la Roumanie longtemps en queue de peloton et qui gagne 5 places au classement en divisant presque par 2 son taux de fréquence.
Concrètement cela représente en France prés de 656 000 accidents du travail ( avec arrêt) par an en 2019, auquel il faut ajouter 100 000 accidents de trajets et 50 000 arrêts pour maladies professionnelles soit plus de 800 000 par an.
Pour les accidents mortels, en 2019, avec 733 ( contre 553 en 2018 ) c’est 2 morts par jour au travail, en y ajoutant les 283 morts lors des trajets du domicile et les 248 décès pour maladie professionnelle, on arrive à 1264 morts en lien avec le travail (plus de 3 par jour).
Principaux risques
Risques à l’origine de l’accident (les 3 premières causes)
% d’accident
% décès
Manutention manuelle
50 %
13 %
Chute de plain – pied
17 %
5 %
Chute de hauteur
11 %
16 %
Des responsabilités patronales et gouvernementales
On ne peut pas s’interroger sur cette augmentation sans chercher des liens avec la dégradation des conditions de travail, l’offensive patronale sur le toujours plus de rentabilité, le recours à la sous traitance, le déficit de formation afin de faire des économies, la précarisation du salariat…
L’attaque gouvernementale avec la suppression des CHSCT ( organisme spécifiquement dédié à la prévention des risques ) par Macron lors de son précédent mandat ne va sûrement pas améliorer les choses.
En avril 2022 à l’occasion de la journée internationale de commémoration des morts et blessés au travail, la CES (3) ( Confédération Européenne des Syndicats) alertait des risques d’une dégradation au sein de l’UE pour la décennie à venir avec une projection de 30 000 morts dont près de 8 000 pour la France. (Selon une étude de l’ETUI Institut syndical européen de la CES).
Les femmes plus sévèrement touchées
Selon une étude de l’ANACT (2) de mars 2022 les femmes subissent une dégradation importante : depuis 2001 alors que le nombre d’accidents du travail baisse de -27,2% pour les hommes la progression est continue pour les femmes (+41,6%). Depuis 2013 alors que le nombre global d’accident du travail a augmenté de 6,1 %, l’augmentation est de 18,3 % pour les femmes.
L’ANACT constate que les activités de service (santé, action sociale, nettoyage, travail temporaire)comptabilisent le plus d’accidents du travail pour les femmes avec plus de 106 000 accidents reconnus. Dans ce secteur où les effectifs salariés ont augmenté de 22% sur la période 2001-2019, on constate une hausse de 110% des accidents de travail pour les femmes.
Une fois de plus les femmes subissent des discriminations supplémentaires.
Des morts invisibles
C’est le constat que l’on peut faire tant on parle peu de ces milliers de personnes accidentées et de ces centaines de décès annuels. Le journal de 20h00 ne s’ouvre jamais sur la mort tragique d’un-e salarié-e sur sur son lieu de travail. Qui a entendu parlé de cette femme de 55 ans agente de nettoyage d’une société sous traitante d’ADP morte le dimanche 3 juillet dernier sur les pistes de l’aéroport de Roissy après avoir été percuté par un engin ?
Dans son ouvrage paru en 2021 « Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles »la sociologue Véronique Daubas-Letourneux questionne l’invisibilité de ce fléau.
Cela ne peut que renforcer la nécessité de faire connaître cette réalité ainsi que l’intransigeance des syndicalistes dans la bataille pour l’amélioration des conditions de travail et l’égalité hommes femmes.
Le verdict du procès en appel France Telecom est tombé… À cette occasion, l’Union syndicale Solidaires 78 organise une série d’événements autour de cette affaire…
Le 05/10 rencontre, projection (Les Impactés), débat, lectures et repas partagé (à la librairie La Nouvelle Réserve, Limay, de 18 h à 22 h)
Du 27/09 au 11/10 : exposition des dessins de Claire Robert sur le procès (à la librairie La Nouvelle Réserve, Limay, de 10 h à 19 h)