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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : femmes en situation de handicap, “grandes causes”, grandes oubliées !

Les femmes en situation de handicap sont deux fois plus souvent victimes de violences que les femmes valides. Alors que Macron déclarait tout aussi bien la cause des femmes que celle du handicap grandes causes du quinquennat, il n’en a rien été. Les grandes proclamations n’ont jamais été suivies d’actes, moyens budgétaires à l’appui, bien au contraire. Les plus précaires, les plus vulnérables sont laissé·es pour compte. Les violences des femmes en situation de handicap sont restées dans l’oubli.

Deux fois plus de violences subies

  • 16 % des femmes en situation de handicap ont été victimes de viols contre 9 % pour l’ensemble des femmes.
  • 23 % des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences conjugales contre 15% pour l’ensemble des femmes.

Et la violence subie par les femmes en situation de handicap n’est pas uniquement physique. Elle peut prendre de multiples formes : violence verbale, sexuelle, psychologique, économique, conjugale ou institutionnelle, administrative, médicale, cyber-violence…

La vulnérabilité comme facteur aggravant

Les femmes en situation de handicap sont plus vulnérables face aux violences : très souvent elles dépendent de leur agresseur économiquement, mais aussi parce que celui-ci agit sous le statut d’aidant, créant une double emprise ! Si, de manière générale, les femmes connaissent leur agresseur, cette réalité est exacerbée pour les femmes en situation de handicap : les auteurs de violence sont, plus fréquemment encore qu’ailleurs, un proche ou un professionnel dont elles dépendent entièrement. La parole des femmes en situation de handicap est peu prise en compte et mise en doute : trois fois plus de refus de plainte ou d’écoute de l’entourage (proches ou institutions) par rapport à l’ensemble des femmes. Comme le déclare la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées de 2006, les droits des femmes en situation de handicap doivent être reconnus et des mesures prises pour prévenir et lutter contre toute forme de violence à leur encontre.

Combattre le projet de budget d’austérité 2026

Ses conséquences sont graves aussi pour les femmes en situation de handicap : réduction des subventions aux associations, essentielles aux personnes en situation de handicap. C’est aussi moins d’aide aux femmes en situation de handicap qui subissent des violences, et moins de ressources pour leur rendre leur autonomie, avec le gel des prestations sociales dont l’AAH (allocation adulte handicapé) dont le montant est pourtant déjà inférieur au seuil de pauvreté. C’est sans compter la quasi-absence de financement de la branche autonomie de la sécurité sociale créée en 2020, véritable trompe l’œil.

Pour une société solidaire et inclusive, combattre le silence et agir contre les violences faites aux femmes en situation de handicap !

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Accidents du travail anti-validisme Conditions de travail Ressources juridiques

Invalidité, inaptitude : quelles conséquences pour les personnels ?

Invalidité, inaptitude, incapacité : qu’est-ce que c’est ? Source : https://travail-emploi.gouv.fr/inaptitude-incapacite-invalidite-quelles-differences

« L’incapacité désigne l’impossibilité de travailler ou d’effectuer certaines tâches de votre emploi et suit un accident du travail ou une maladie professionnelle. Elle est prescrite par un médecin et validée par le médecin-conseil de l’assurance maladie. » L’incapacité peut être temporaire ou permanente. »
Plus d’informations sur les accidents de service (de travail) et sur les maladies professionnelles :
https://www.sudeducation.org/guides/sante-et-securite-au-travail/#chapitre-5-2

« L’invalidité est déclarée lorsque votre capacité de travail est réduite et n’est pas d’origine professionnelle. Elle est constatée par le médecin-conseil de la caisse d’assurance maladie. L’assuré a droit à une pension d’invalidité lorsque la perte de sa capacité de travail ou de gain est estimée à au moins deux tiers. La déclaration d’invalidité ouvre droit au versement d’une pension d’invalidité pour compenser votre perte de salaire. Elle peut être révisée à tout moment. »
Plus d’informations sur la pension d’invalidité :
https://www.ameli.fr/assure/droits-demarches/invalidite-handicap/invalidite/pension-invalidite-definition-conditions

« L’inaptitude est déclarée lorsqu’aucune mesure d’aménagement ou d’adaptation de votre poste de travail actuel est possible. Dans ce cas, l’employeur est contraint de vous proposer le reclassement sur un autre poste au sein de l’entreprise. Si le reclassement est impossible ou si vous le refusez, il peut engager une procédure de licenciement pour inaptitude. L’inaptitude est reconnue par le médecin du travail uniquement. »
Vigilance syndicale : Si cette reconnaissance peut parfois améliorer des situations, cette procédure présente un danger de licenciement ou de mise à la retraite d’office pour inaptitude. Il conviendra donc de s’engager sur cette voie avec beaucoup de précautions et un accompagnement très personnalisé par un syndicat SUD éducation.
La reconnaissance de l’inaptitude nécessite une expertise médicale qui peut être diligentée soit à la demande de l’employeur, soit à la demande de l’agent·e, et qui est réalisée par un·e médecin agréé·e.
Cette expertise médicale définit si l’inaptitude est totale ou limitée à une fonction. C’est un des éléments qui rendent la démarche périlleuse si l’on souhaite rester dans la fonction publique.
Cet avis du ou de la médecin agréé·e sera ensuite soumis à l’avis du conseil médical. Enfin, la décision finale de reconnaissance d’inaptitude revient à l’autorité administrative compétente (DASEN, Recteur·ice, Président·e d’Université).

Inaptitude, invalidité : quelles pistes ?

Sources :
https://www.sudeducation.org/guides/les-droits-a-conges-pour-maladie-non-imputable-au-service-cmo-clm-cld/#chapitre-4-3
https://www.sudeducation.org/guides/sante-et-securite-au-travail/#chapitre-5-6
https://www.service-public.gouv.fr/particuliers/vosdroits/F34670
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000699956/

Le reclassement

Après avis du comité médical, si on est reconnu inapte physiquement, temporairement ou définitivement, à exercer les fonctions de son grade, on peut être reclassé·e dans un autre corps (décret n°84 – 1051). Le reclassement peut s’effectuer dans un corps de niveau équivalent (on est détaché·e). Dans ce cas on conserve l’indice détenu dans son ancien corps. On peut demander son intégration au bout d’un an de détachement. On peut demander un reclassement dans un autre corps équivalent, inférieur ou supérieur par concours, examen ou autre mode de recrutement. On doit remplir les conditions d’ancienneté fixées par les statuts. Les limites d’âge supérieures ne sont pas opposables.
Les personnels contractuels doivent elleux-mêmes faire la demande de reclassement.

La retraite anticipée

Si on est reconnu·e définitivement inapte à l’exercice de ses fonctions ou de toutes autres fonctions de reclassement en raison de son invalidité, on est placé·e en retraite anticipée d’office ou à sa demande (article L.29 du code des pensions civiles et militaires de retraite). Pour cela, il faut que la maladie, blessure ou infirmité soit survenue ou aggravée durant une période valable pour la retraite. Si l’invalidité résulte d’une maladie ou autre contractée pendant une période pendant laquelle on ne cotisait pas (ex : disponibilité pour convenance personnelle), on peut obtenir la mise en retraite anticipée sous réserve d’avoir accompli 15 années de service. Le taux d’invalidité est fixé par un médecin agréé sur la base d’un barème défini par le décret n° 68 – 756. Si on est handicapé à 80 % et qu’on est âgé d’au moins 55 ans, on peut bénéficier d’une pension de retraite majorée.
Attention, la rente perçue peut être assez faible en cas de carrière courte et il n’y a aucune possibilité de toucher les allocations chômage. De même, la pension d’invalidité n’est pas cumulable avec la pension de retraite.

Le licenciement pour inaptitude

Lorsque la reconnaissance de l’invalidité concerne tout poste, on peut être licencié·e. Dans ce cas, on peut toucher une indemnité de licenciement ainsi que les allocations chômage qui permettent de valider des trimestres pour la retraite. On peut aussi percevoir la pension d’invalidité liée à la situation de santé.

La précarité a des conséquences sur la santé ! Focus sur les AESH

Dans l’Académie de Versailles, SUD éducation siège à la CCP (commission consultative paritaire) pour les AESH et les AED depuis 2022. Nous avons constaté que les cas de licenciement pour inaptitude se multipliaient, en particulier concernant les AESH, et les possibilités de reclassement sont infimes pour ces personnels.

SUD éducation 78 rappelle la responsabilité institutionnelle qui maintient les AESH dans la précarité en refusant de leur donner un vrai statut, protecteur et valorisant, avec un vrai salaire, qui leur permette de vivre et non de survivre.
Ce mépris institutionnel s’illustre de nouveau lors des CCP, qui prévoient l’étude de chaque situation de licenciement pour inaptitude en … 30 minutes seulement ! 30 minutes pour « étudier » une situation médicale et sociale complexe !

Car, nous le savons bien, et c’est documenté de longue date : la précarité a des conséquences délétères inévitables sur la santé, comme le montre encore le récent travail de Médecins du monde(1), et en particulier pour les femmes (2) majoritaires dans les fonctions d’AESH. Précaires, ces personnels n’ont pas les moyens d’accéder aux soins qui leur sont nécessaires, refusent les arrêts maladies qui leur imposent une journée de carence et une indemnisation minorée, ne bénéficient pas des formations nécessaires pour bien exercer leur métier. Les conséquences sont visibles : arrêts pour longue maladie, burn out, accidents de service, incapacité de travail, etc.

L’enjeu est bien celui des conditions de travail imposées par l’institution, et non seulement de la situation propre aux individus !

C’est pourquoi SUD éducation revendique :

 l’abrogation du jour de carence et le rétablissement de l’indemnisation à 100 % des arrêts maladies ;
 une véritable médecine de prévention qui puisse exercer correctement l’ensemble de ses missions  avec un grand plan national d’embauche massive de médecins du travail en nombre suffisant et, pour l’ensemble des personnels une visite médicale annuelle afin de tracer nos expositions aux risques professionnels et de bénéficier des adaptations de postes le cas échéant. L’employeur, nous le rappelons, a l’obligation légale de protéger la santé des personnels ;
 la disparition des statuts précaires dans l’Éducation nationale, par la titularisation de toustes les AESH, AED et contractuel-les, avec des salaires dignes, des temps de travail à 24h pour les AESH et 32h pour les AED, un droit à la mobilité et la création ou le renforcement des brigades de remplacement.

(1) https://www.medecinsdumonde.org/actualite/rapport-2025-de-lobservatoire/
(2) https://www.vie-publique.fr/rapport/36759-la-sante-et-lacces-aux-soins-une-urgence-pour-les-femmes-en-situation

Tract à télécharger en pdf

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anti-validisme Conditions de travail

Collectif ESAT : Lettre aux députés et députées de l’Assemblée Nationale et aux sénateurs et sénatrices du Sénat, sur la BAISSE de la prime d’activité pour les travailleurs et travailleuses handicapé.e.s

Mesdames, Messieurs les députés et députées, les sénateurs et sénatrices ;

Le 29 octobre 2025

Madame, Monsieur,

L’Assemblée nationale et le Sénat examinent actuellement le Budget de la Sécurité Sociale.

Comme vous le savez ce projet, préparé par le gouvernement, affecte profondément les personnes en situation de handicap, particulièrement ciblées par une série de mesures allant du gel de l’Allocation aux Adultes handicapés (AAH) et de toutes les prestations d’autonomie aux contrôles renforcés des MDPH pour l’attribution de cette même AAH en passant par une diminution de 15% du budget de l’insertion par l’activité économique, qui va frapper les budgets des entreprises adaptées, des associations d’insertion … Vos collègues François Ruffin et Sébastien Peytavie ont lancé une alerte à ce sujet.

Nous nous permettons particulièrement d’attirer votre attention sur un point précis concernant les travailleurs et travailleuses handicapé.e.s dont l’AAH ne sera plus prise en compte pour le calcul de la prime d’activité avec pour conséquence la diminution, voire la suppression, de la prime d’activité (article 79 du PLF). Ainsi, sous le prétexte d’éviter un principe de « double emploi », le texte qui vous est soumis entend supprimer « la prise en compte de l’AAH dans le calcul de la prime d’activité ». À la clé, le gouvernement espère économiser 95 millions d’euros en 2026 puis 130 millions d’euros supplémentaires en 2027. Cette mesure interviendrait « à compter du 1er avril 2026 pour les droits d’avril 2026 versés en mai 2026 », au moment de la revalorisation annuelle des prestations sociales. En conséquence, les 120.000 travailleurs et travailleuses en ESAT connaîtraient à cette date une baisse de plusieurs dizaines voire centaines d’euros de leurs revenus déjà très restreints.

Alors que le collectif ESAT* réclame depuis plusieurs années, le statut de salarié .e. pour les travailleurs et travailleuses d’ESAT, la mesure induite par la proposition de budget va considérablement affecter les ressources des travailleurs et travailleuses handicapé.e.s ainsi que leurs familles. Au-delà, elle constitue un recul inacceptable dans la reconnaissance et la place des travailleurs et travailleuses handicapé.e.s dans notre société.

Cette mesure, si elle était adoptée, constituerait un recul des droits des personnes handicapées alors que les Gouvernements successifs sont restés sourds à leurs revendications légitimes d’être reconnus comme des salarié.e.s à part entière.

Nous sommes persuadés qu’au moment de vous prononcer sur ces propositions indécentes, vous aurez à cœur de défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses handicapé.e.s ainsi que leurs familles. Nous vous prions de croire en l’expression de nos sentiments distingués,

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anti-validisme Collectivités territoriales

Enfants à besoins spécifiques en crèche : De véritables moyens pour l’inclusion, maintenant !

SUD Collectivités Territoriales

L’accueil des enfants à besoins spécifiques ne cesse de croître dans les structures d’accueil de la petite enfance. Même si aucune loi n’oblige les collectivités à mettre en place des solutions d’accompagnement à l’ inclusion, il leur revient de déployer les moyens nécessaires à cet accueil.

Ne pas le faire est un choix politique de nos employeurs !

Les professionnel.les de la petite enfance jouent pourtant un rôle crucial dans l’accueil des enfants à besoins spécifiques.

Leur engagement et leur formation leur permettent de créer un environnement inclusif et bienveillant, favorisant l’épanouissement de tous les enfants, quelles que soient leurs différences.

Elles et ils doivent faire preuve de patience, d’empathie et d’adaptabilité pour répondre aux besoins spécifiques de chaque enfant.

Mais elles et ils n’ont pas de supers pouvoirs !

Les conditions doivent être réunies pour que leurs missions soient accomplies correctement.

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(re)Penser notre syndicalisme anti-validisme

La loi pour l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap a 20 ans : l’égalité n’est toujours pas là et n’est toujours pas la priorité du gouvernement !

L’accessibilité universelle (éducation, emploi, cadre bâti, logement, transport, numérique…) constitue le principe général qui préside à la loi du 11 février 2005 pour l’Egalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi a 20 ans et si des avancées ont été faites, les politiques menées sont loin d’être à la hauteur. Alors que l’inclusivité devrait être une urgence, ce n’est clairement pas le cas des gouvernements successifs des 20 dernières années.

L’accessibilité des lieux de travail ne s’est pas traduite par la publication de l’ensemble des décrets d’application, rendant depuis 20 ans compliqué le quotidien de nombre de personnes en situation de handicap pour trouver un emploi ou pour changer de travail quand elles en ont un.

Le taux de chômage des personnes en situation de handicap s’établit à 12% contre 7,5 % pour l’ensemble de la population, soit près du double. Or, les situations d’invalidité/handicap sont appelées à augmenter avec la réforme des retraites et le report de l’âge à 64 ans.

La moitié des personnes en situation de handicap de 15 à 59 ans vivent avec des revenus inférieurs à 1 512 € par mois. Et un quart dispose même de moins de 1 158 € par mois, ce qui les place en dessous du seuil de pauvreté

Concernant l’école inclusive, on est aussi loin du compte. Seulement 17% des personnes en situation de handicap d’âge actif ont un diplôme supérieur au bac contre 34 % de la population du même âge.

Pour Solidaires, l’obligation d’emploi des travailleurs et travailleuses en situation de handicap devrait être portée à 8 % au lieu des 6 % de la loi de 1987 (elle se traduit actuellement par un taux d’emploi de 3,5% dans le privé et 5,6% dans le public). De plus, l’autonomie des personnes en situation de handicap dépend aussi tant du logement que de la chaîne de déplacement (cadre bâti, voirie, aménagements des espaces publics, et intermodalité).

L’accessibilité, quel que soit le domaine, nécessite des crédits. Des moyens budgétaires à la hauteur doivent être alloués à la cause du handicap dont le Premier Ministre Bayrou a fait peu de cas dans sa déclaration de politique générale, appelant seulement à la réunion d’un comité interministériel du handicap, ce qui ne coûte rien…

Le second aspect important de la loi de février 2005 porte sur la compensation et les ressources des personnes en situation de handicap.

Certes, cette loi a créé la prestation de compensation du handicap, aide personnalisée visant à financer les besoins de compensation des personnes en situation de handicap au regard de leur projet de vie. Mais le constat reste affligeant : les démarches sont longues, fastidieuses, les interlocuteurs-trices multiples. C’est souvent un long parcours pour obtenir ses droits. En conséquence près de 20 % des adultes handicapés vivent sous le seuil de pauvreté contre 13% des personnes valides. Et beaucoup faute aides financières ou humaines n’ont des choix de vie que par défaut.

Solidaires revendique un revenu décent pour les personnes handicapées :

  • Pas de salaire en dessous du SMIC revendiqué à 2000 euros nets, y compris les travailleurs/euses des ESAT (établissement et service d’accompagnement par le travail.)
  • L’Allocation Adultes Handicapés (AAH) au niveau du SMIC, accessible dès 18 ans sans condition, avec un délai de traitement accéléré. Une véritable revalorisation des pensions d’invalidité.
  • Assouplir les conditions d’octroi de l’AAH ainsi que les autres droits et prestations accessibles via les Maisons départementales des Personnes Handicapées (MDPH)
  • Pour les salarié·es à temps partiel dû à la situation de handicap, le salaire et les cotisations sociales doivent être au même niveau qu’un temps complet, avec le complément financé par la solidarité nationale.

La question du logement adapté aux personnes à mobilité réduite (PMR) est une question cruciale, c’est pourquoi Solidaires revendique

  • L’abrogation la loi Elan qui a passé le taux de logement accessible PMR pour les logement neuf de 100 % à 20 %.
  • La construction et la réhabilitation de logements avec un accès PMR.
  • L’augmentation des aides pour la rénovation des logements PMR existants. Et facilité l’accès et l’octroie de celle-ci.

Force est de constater que l’inclusivité des personnes en situation de handicap, et leur accès à une pleine et entière citoyenneté est loin d’être acquise dans un contexte où le validisme demeure prégnant. Pour Solidaires, les personnes en situation de handicap doivent pouvoir décider de leur projet de vie et pour ce faire avoir l’autonomie et le choix.

Il faut sortir le handicap de son invisibilité et agir !

Solidaires appelle à participer aux diverses mobilisations qui ont lieu cette semaine pour les 20 ans de la loi égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap

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(re)Penser notre syndicalisme anti-validisme Conditions de travail Éducation Podcast Vidéo

À voir ou écouter, des webinaires antivalidistes !

À l’occasion des 20 ans de la loi 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, la fédération SUD éducation a organisé 4 webinaires extrêmement riches.

Voici une rapide présentation de ces webinaires, que nous ne pouvons qu’encourager à consulter pour se former, se questionner et prendre conscience de ce système d’oppression.

20 ans de la loi de 2005 : qu’est-ce que le validisme ?

C’est une entrée en matière très dense et très riche, mais très claire. Les camarades de SUD éducation, qui ont fait un condensé de recherches et de lectures de productions de personnes handicapées, expliquent comment le validisme entraîne des représentations erronées des personnes handicapées, donne lieu à des relations biaisée avec les personnes valides, génère l’intériorisation du validisme par les personnes handicapées. Elle et il expliquent également comment le validisme engendre la précarisation systémique des personnes handicapées et un accès empêché aux droits éléments de toutes et tous. C’est une vidéo introductive d’une quarantaine de minutes indispensable !

La loi de 2005, 20 ans après, l’heure du bilan

Ici, avec la participation de personnes militantes directement concernées par le handicap, on aborde les avancées, reculs et poudre aux yeux depuis la loi 2005, avec un focus très fort sur les associations gestionnaires d’institutions spécialisées, qui transforment le handicap en business, et la façon dont tout est fait pour empêcher l’autodétermination des personnes handicapées, considérées uniquement sous le prisme de leurs handicaps, de leurs manques, qui deviennent des prétextes pour leur retirer de nombreux droits, dont celui de décider et de vivre librement, et non enfermées (l’ONU rappelle régulièrement à la France à l’ordre : les institutions spécialisées comme les IME sont des lieux d’enfermement et de privation de libertés). Les deux intervenantEs expliquent ce que c’est qu’une vie autonome, quelles sont leurs revendications, et comment l’organisation sociale les en empêche.

École inclusive : comparaisons internationales

Là de nouveau, ce sont les camarades de SUD éducation qui transmettent de manière très pédagogique le fruit de leurs nombreuses recherches : comment ça se passe dans les autres pays, et en particulier en Europe ? Quelles évolutions historiques dans la scolarisation des enfants handicapéEs ? Quels droits internationaux conquis par les luttes des personnes handicapées, quels droits nationaux et surtout quelle effectivité de ces droits ? En quoi l’Allemagne, la Belgique ou le Danemark poursuivent-ils une politique ségrégative à l’égard des enfants handicapéEs ? Comment ça fonctionne en Italie, où 99 % des enfants handicapéEs sont scolariséEs en milieu ordinaire ? Est-ce un modèle ? Et la France dans tout ça ? Quels enjeux pour nos luttes aujourd’hui ?

Comment faire une école pour toutes et tous ?

Avec des militantEs antivalidistes, on se pose les questions suivantes : aujourd’hui, où en est l’école française avec la scolarisation d’enfants handicapéEs ? Quels freins, quels leviers ? Quelle place pour les collègues handicapéEs, également ? Comment les associations gestionnaires commencent-elles à s’immiscer dans l’éducation nationale ? Quelles revendications porter pour l’accès à l’autonomie de toustes et le respect des droits fondamentaux des enfants, quelles que soient leurs origines, leur condition sociale ou encore leur handicap ?

En bonus, on peut signaler la très belle brochure de SUD éducation vient de sortir pour appuyer ces webinaires,

[Brochure n°99] Scolarisation et handicap – SUD éducation

En complément de la précédente : Brochure École, inclusion et handicap – SUD éducation

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À bas le validisme, à l’école comme partout !

Semaine de web conférences de la fédération SUD éducation pour les 20 ans de la loi de 2005

La loi du11 février 2005 pour «l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » a 20 ans.

SUD éducation organise une semaine de web conférences à propos du handicap, du validisme, des conditions de vie et de scolarisation des personnes handicapées.Au cours de ces web conférences, il s’agira de faire le bilan de cette loi, de développer ensemble des réflexions sur le thème du handicap pour définir un positionnement politique et militant, une posture syndicale et des revendications en accord avec nos principes d’égalité et d’émancipation.

Cette soirée servira d’introduction à cette semaine de web conférences. Nous y définirons des concepts, en particulier celui du validisme, qui seront utilisés tout le reste de la semaine.

À suivre sur nos pages youtube, Facebook, Instagram. En raison de soucis techniques, les sous-titres ne seront accessibles que sur notre page Facebook…

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Notre analyse : mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade

Arrêtez d’être malades !

Publié le 8 novembre 2024 par SUD Travail Affaires sociales

Pour faire des économies le ministre de la fonction publique prévoit d’augmenter à 3 le nombre de jours d’arrêt non indemnisés dits « de carence » (lancé sous Sarkozy pour la fonction publique, abrogé par Hollande en 2014 et réintroduit par Macron en 2018) et de passer d’une indemnisation de 100 à 90% des arrêts maladie des agent·es de la fonction publique. Pour faire face au « fléau » de l’absentéisme le tout neuf ministre, qui marque par ces premières mesures toute sa reconnaissance envers les agent·es, veut porter à trois ces jours de carence.

Parler « d’absentéisme » est une sacrée pirouette linguistique ! Car contrairement au préjugé délétère qui domine le débat public, on ne s’arrête pas soi-même C’est le médecin et lui seul, après examen médical du/de la patient·e, qui estime nécessaire pour son rétablissement de prescrire un arrêt de travail. Des médecins témoignent à l’inverse d’un nombre croissant de travailleur·euses refusant un arrêt alors que les praticien·nes veulent le prescrire…

Notre point de vue et notre analyse dans le tract ci-dessous

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L’école française est validiste !

Il y a toujours ce problème avec l’école lorsqu’on s’intéresse aux discriminations et aux rapports de dominations, c’est qu’elle se pense elle-même comme le lieu de l’universalisme républicain. Les politicien·nes parlent d’elle de cette manière, les journalistes, les travailleur·euses de l’éducation nationale aussi. L’école ne pourrait être le lieu de discriminations dans la mesure où elle s’envisage comme un « sanctuaire » et dans la mesure où on y enseigne le principe républicain d’égalité et de tolérance. Puisque le principe d’égalité y est sans cesse invoqué, puisqu’il est écrit au fronton des écoles, alors il serait déjà pleinement réalisé. Ceci est évidemment une fiction et les rapports de dominations sont à l’œuvre à l’école comme dans le reste de la société. Parmi les autres systèmes de domination (classisme, sexisme, racisme, …), le validisme désigne l’oppression systémique dont sont victimes les personnes handicapées.


1. L’école française est d’abord validiste parce que la société française est validiste et que l’école ne se situe pas en dehors de la société.

2. L’école française est validiste parce que les représentations que se font les travailleur·euses de ce que doit être un·e élève, de ce que doit être leur travail et de ce que sont les besoins d’un·e élève handicapé·e, sont erronées et peu remises en question. L’essentialisation des élèves et des travailleur·euses handicapé·es à leur handicap constitue un des problèmes majeurs. Le validisme, comme tous les systèmes de domination, est diffus, présent partout et toujours. Nous avons grandi dans une société validiste, le validisme nous a en partie façonné, tous et toutes. Il a façonné nos imaginaires et nos représentations ; il a façonné également celui des travailleur·euses de l’éducation nationale qui, dans leur grande majorité, pensent sincèrement que si les élèves handicapé·es doivent être mis·es à l’écart, c’est pour leur bien, qu’iels relèvent du soin et pas de l’école, qu’un·e élève qui ne peut pas suivre le programme, n’a pas sa place en classe.

3. L’école française est validiste parce que c’est le lieu d’une grande normativité. Ses normes sont celles de la réussite scolaire, de la productivité, de la bienséance par exemple. Elle intime aux élèves présentant un écart à la norme de manière générale – élèves allophones, en grande difficulté, trans, pauvres… – et aux élèves handicapé·es en particulier de se conformer à ces normes. Le rôle de l’école n’est pas de permettre à tous·tes de s’épanouir depuis les singularités propres à tout individu. Les élèves doivent pouvoir suivre les programmes, le rythme, le groupe. Qui ne peut le faire n’y a pas sa place.

4. L’école française est validiste parce qu’elle est l’école d’une société capitaliste. Elle est conçue comme un levier de la compétitivité économique. L’école capitaliste valorise l’efficacité, la performance, la productivité, la compétitivité et exclut par là un nombre important de ses élèves, dont les élèves handicapé·es. De la même manière qu’une fois adulte iel aura à s’adapter au monde du travail, c’est à l’élève de se conformer à l’école. Dans l’école capitaliste, c’est un enjeu d’apprentissage.

5. L’école française est validiste parce que son histoire se structure autour de la mise à l’écart d’une partie des élèves en fonction d’un écart à la norme (cf article Histoire d’une école pas vraiment inclusive dans la brochure École, inclusion et handicap de SUD éducation). Cette histoire est longue ; elle n’est pas remise en question et apparaît comme étant évidente et pleine de bon sens. Pourquoi changer puisque ça a toujours été comme ça ? Il est cependant important de savoir qu’ailleurs, cette mise à l’écart n’existe pas.

6. L’école française est validiste parce qu’elle se structure toujours autour de la mise à l’écart d’une partie de ses élèves en fonction d’un écart à la norme. Une partie des élèves sont toujours exclu·es de l’école ordinaire pour être placé·es dans des institutions (ITEP, IME…) qui sont définis par l’ONU comme des lieux de ségrégation.

7. L’école française est validiste parce que l’institution ne lui donne pas les moyens d’accueillir correctement tou·tes les élèves. Ceci génère de la souffrance pour les élèves et les travailleur·euses et constitue une entrave à l’accessibilité de tout à tou·tes.

8. L’école française est validiste parce qu’elle ne traite pas ses personnels handicapé·es à la hauteur de leurs droits. Iels sont souvent obligé·es de prendre des temps partiels pour compenser les défaillances de l’institution. Ceci constitue également une entrave à l’accessibilité de tout à tou·tes.

SUD éducation revendique :

  • des moyens pour accueillir et répondre aux besoins de tou·tes les élèves qu’importe leur situation scolaires, sociales, administrative, leur origine et/ou leur handicap… sur tout le territoire ;
  • la création massive de postes d’AESH, de RASED, de personnels médico-sociaux, d’enseignant·es, de CPE et de personnels de Vie scolaire et d’interprètes,
  • la baisse des effectifs par classe ;
  • la création d’un vrai statut de la Fonction publique d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e pour les AESH ;
  • une véritable formation initiale et continue à l’inclusion scolaire ;
  • l’adaptation des bâtiments et du matériel scolaire ;
  • du temps de concertation hebdomadaire
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Accorder le statut de salarié.es à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs handicapé-es en ESAT (lettre ouverte)

Lettre ouverte à monsieur le premier ministre, à la ministre du travail, au ministre des solidarités, à la ministre déléguée aux personnes handicapées

Accorder le statut de salarié à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs handicapé-es en esat
(établissements et services d’accompagnement par le travail) 120.000 personnes concernées

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les Ministres,

La conférence nationale du handicap du 26 avril 2023 a affirmé une ambition majeure : « cesser d’enfermer les personnes handicapées dans des dispositifs et des parcours spécifiques et rendre l’environnement professionnel de droit commun totalement accessible, quel que soit le handicap ».

Mais la loi Plein Emploi adoptée en décembre 2023 par le parlement ne change pas le statut d’usager des personnes handicapées qui travaillent en ESAT et qui dépendent toujours du Code de l’Action Sociale et des Familles et non du Code du travail. Ce qui est vécu par beaucoup de ces personnes comme une grave discrimination et une non-reconnaissance de leur travail.

En droit du travail, trois notions principales déterminent la qualité de salariée ou de salarié : le contrat de travail, la rémunération et le lien de subordination.

Ces critères doivent s’appliquer à toutes les personnes qui travaillent en ESAT. Maintenir ces personnes dans la seule mouvance de l’action médico-sociale est contradictoire à l‘objectif recherché :

« Chacun est présumé pouvoir travailler en milieu ordinaire ».

Les ESAT devraient permettre aux personnes sous statut d’usagers, qui le peuvent ou le souhaitent, par un accompagnement adapté de s’insérer dans le milieu ordinaire du travail ou en entreprises adaptées. Ces mesures doivent leurs permettre d’accéder à un parcours professionnel. Le Code du travail prévoit déjà des cadres juridiques particuliers dans lesquels les salariées bénéficient à la fois des mêmes droits que les autres et de dispositions protectrices particulières comme dans les entreprises d’insertion, les entreprises adaptées, les salariées et salariés de l’intérim. Nous ne comprenons pas pourquoi le Gouvernement a refusé systématiquement et sans débat, lors de la discussion de la loi Plein emploi, à l’Assemblée nationale, tous les amendements allant dans ce sens.

En ESAT, les travailleuses et travailleurs sont soumis.es à l’autorité de l’association qui les emploie.

Ils ont une production à assurer et travaillent 35 heures avec une rémunération mensuelle directe moyenne de 350€ !

– Quel accès aux formations qualifiantes de droit commun ?

– Quel accès à un emploi librement choisi en milieu ordinaire ?

– Quels moyens humains, techniques et financiers seront mis en œuvre en ce sens ?

Nous constatons qu’aujourd’hui très peu de travailleurs et travailleuses handicapé-es en ESAT rejoignent le milieu ordinaire malgré les mesures d’accompagnement et de formation mises en place.

Les avancées votées comme le droit de se syndiquer ou de faire grève, la mutuelle collective ou la prise en charge partielle des frais de transports ne changent pas fondamentalement le statut d’usager des personnes handicapées des ESAT.

Il est temps d’en finir avec le statut d’usager et de leur accorder les mêmes droits qu’à toutes les personnes qui travaillent sous le statut de salarié de ce pays. Ce qui est la réalité dans bon nombre de pays européens.

Nous vous rappelons que la loi du 11 février 2005 s’intitule :

« Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Il est temps de la mettre pleinement en œuvre.

Au niveau européen, la France a été épinglée par le Comité européen des droits sociaux (CEDS), institution du Conseil de l’Europe, qui a rendu publique le 17 avril 2023 une décision, dénonçant les manquements de la France concernant les personnes handicapées, qui a pour objectif de mettre l’État face à ses responsabilités, notamment pour « développer et adopter une politique coordonnée pour l’intégration sociale et la participation à la vie de la communauté des personnes handicapées. »

Au niveau international, cette position sur les ESAT démontre que la France continue à ne pas se conformer à la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées de 2006 qu’elle a signée en 2009.

Lors de son audition de 2021, le Comité des droits des personnes handicapées regrette que la France n’ait pas encore intégré l’approche du handicap fondée sur les droits humains. Le Comité a en particulier posé la question à la France sur : Les mesures politiques et législatives prises pour promouvoir l’accès des personnes handicapées à l’emploi sur le marché général du travail, notamment en favorisant le passage des lieux de travail « protégés » séparés du marché du travail général ; Les mesures prises pour prévenir la discrimination et l’exploitation des personnes handicapées dans le domaine de l’emploi et pour garantir leurs droits professionnels, syndicaux et salariaux.

Le refus de passer du statut d’usager en statut de salarié en est un exemple.

Convaincu de l’intérêt que vous porterez à notre requête, d’accorder le statut de salarié.e.s à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs handicapé.es en ESAT, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et

Messieurs les Ministres l’expression de notre plus haute considération.

Les signataires :

A.M.I Association nationale de défense des Malades Invalides et handicapés

F.D.F.A Femmes pour le Dire Femmes pour Agir

F.M.H Fédération des Malades et Handicapés

L.D.H Ligue des Droits de l’Homme

Association Les Dévalideuses

La Neurodiversté France

CLE Autistes

AVFT, Libres et Egales

C.G.T Confédération Générale du Travail

F.S.U Fédération Syndicale Unitaire

Union Syndicale Solidaires.

Union Syndicale de la Psychiatrie

A.C.O ESAT des Vosges

Avec le soutien de l’Action Catholique Ouvrière nationale

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