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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Défense de nos libertés Répression Violences policières

Notre pays est en deuil et en colère

Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.

Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.

Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.

L’abandon de ces populations de quartier est aggravé par le contexte économique d’appauvrissement, d’inflation, de hausse des loyers, des prix l’énergie et la réforme de l’assurance chômage. Les inégalités sociales touchent particulièrement les enfants et les mères isolées. C’est ce que montrent les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires depuis quelques jours en réaction à la tragédie de Nanterre.

En plus de décennies de dérives d’une politique du maintien de l’ordre, de lois sécuritaires (loi sécurité globale, loi séparatisme…) et de mesures d’exception, nous assistons depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable !

L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés.

L’apaisement durable n’est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation et aux exigences des populations concernées.

L’ONU a critiqué à plusieurs reprises les politiques sécuritaires et les problèmes institutionnels de racisme en France, en particulier dans les forces de l’ordre.

Ce sont les discriminations qui sont un poison toxique qui décrédibilise l’idée même d’égalité et sème le désespoir.

L’extrême droite en fait son lit pour diviser toujours davantage la société. Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de « nuisibles » par des syndicats de policiers.

Nous condamnons la constitution d’une cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel à l’initiative d’un membre de l’extrême droite et l’absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l’huile sur le feu.

Tout est à repenser et construire. Il faut partir de bases nouvelles, créer des espaces de discussions larges et tirer les leçons des erreurs des politiques publiques depuis des décennies, en respectant les histoires, parcours, cultures et singularités dont se nourrit notre aspiration collective à l’égalité. Il est plus que temps d’écouter et de prendre en compte les demandes des habitant·es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse !

La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.

Rien ne peut cependant se faire sans un autre partage des richesses, sans lutter contre les inégalités sociales. Rien ne peut se faire sans la lutte contre la pauvreté et la précarité, aggravées par le dérèglement climatique, la hausse des loyers et des charges, et sans le renforcement des services publics et de l’éducation populaire. C’est à ces chantiers que le gouvernement devrait s’attaquer au lieu de mener des politiques publiques régressives qui font le lit de l’extrême droite.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités et partis politiques sont mobilisés pour le maintien des libertés publiques et individuelles.

Dans l’immédiat, nous appelons à rejoindre tous les rassemblements et marches autour de ces revendications, partout dans le pays à partir du mercredi 5 juillet, à l’exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama le 8 juillet, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet.

Nous appelons à des marches citoyennes le samedi 8 juillet dans toute la France et les territoires ultra-marins.

Nous construirons ensemble les suites de ces mobilisations.

Signataires

Syndicats :

  • CGT
  • CNT-Solidarité Ouvrière,
  • Fédération Syndicale Étudiante (FSE),
  • FSU,
  • Solidaires Étudiant-e-s,
  • Syndicat des Avocats de France,
  • UNEF le syndicat étudiant
  • Union Syndicale Solidaires,
  • Union Étudiante,
  • Strass – syndicat du travail sexuel
  • SYNAVI – Syndicat National des Arts Vivants –

Associations :

  • 350.org,
  • Actit
  • Adelphi’Cité,
  • Agir contre l’extrême droite – Debunkers de hoax,
  • Amnesty International France,
  • Allumeuses,
  • Alternatiba,
  • Alternatiba Paris,
  • Les Amis de la Terre France,
  • ANV-COP21,
  • APEL-Egalité
  • APEIS (Association Pour l’Emploi, l’Information et la Solidarité)
  • Arte Chavalo: Art et culture sur les bidonvilles Marseille
  • ATMF
  • ATTAC France,
  • Bagagérue,
  • Bissai Media
  • CNAFAL
  • Conscience,
  • Construire
  • Coordination nationale Pas sans Nous
  • Coudes à Coudes,
  • DAL Droit au Logement,
  • Destins Liés
  • La Fabrique Décoloniale,
  • FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigrés-e-s),
  • Fédération Nationale de la Libre Pensée,
  • Fédération nationale des maisons des potes,
  • Femmes Egalité,
  • Fondation Copernic,
  • Fondation Danielle Mitterrand
  • Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es),
  • Greenpeace France,
  • Jeune Garde Antifasciste,
  • LDH (Ligue des droits de l’Homme),
  • Le mouvement
  • L’Offensive
  • Les Debunkers
  • MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
  • Memorial 98,
  • Métamorphoses
  • Mouvement Colibris
  • Mouvement National des Chômeurs et Précaires
  • Observatoire nationale de l’extrême-droite,
  • Osez le Féminisme !
  • Organisation de Solidarité Trans (OST),
  • Oxfam France
  • OzACTES Quimperlé
  • Paris d’Exil
  • Planning familial,
  • Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les racismes-RAAR,
  • REVES Jeunes,
  • SKB
  • SORORE ENSEMBLE
  • SOS Racisme,
  • Une Idée Dans la Tête
  • Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
  • VISA – Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes

Collectifs :

  • Alliances et Convergences,
  • Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs,
  • Comité Lumière pour Sabri
  • Comité Vérité et Justice pour Ali Ziri
  • Colère Légitime,
  • Collectif Chardon Ardent
  • Collectif civgTENON,
  • Collectif des Écoles de Marseille (le CeM),
  • Collectif Les sentinel’les, Les Lilas
  • Collectif National pour les Droits des Femmes,
  • Collectif Nouvelle Vague,
  • Collectif Quotidiens de Racisées
  • Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse
  • Collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan,
  • Collective des mères isolées,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Quimperlé
  • Comité des Soulèvements de la Terre Sud-Essonne,
  • Comité Local de Soutien aux Soulèvements de la Terre Aude,
  • Comité Soulèvement Bas-Vivarais,
  • Comité les Soulèvements de la Terre Lyon et environs,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Villefranche,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Romans-sur-Isère,
  • Comité de soutien aux Soulèvements Royans-Vercors,
  • Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre,
  • Comité de soutien à Moussé Blé,
  • Comité justice et vérité pour Mahamadou,
  • Comité Les Lichens Ardéchois,
  • Comité Vérité et Justice pour Adama,
  • Coordination des comités pour la défense des quartiers populaires,
  • Coordination Féministe
  • Démocra’psy,
  • Dernière Rénovation,
  • En Gare,
  • Extinction Rebellion Lyon
  • Féministes révolutionnaires Paris
  • Justice pour Othmane,
  • La Chapelle Debout !
  • La Révolution est en marche,
  • La Terre se soulève en Corrèze,
  • Le Peuple Uni,
  • Les Soulèvements de la Terre – comité Île-de-France,
  • Les Soulèvements de l’Entre2Mers (33),
  • Lyon en Lutte
  • Lyon Insurrection
  • Nîmes Révoltée,
  • Réseau GBM
  • Rejoignons-nous,
  • Collectif du 5 novembre – Noailles en colère (Marseille),
  • Syndicat des quartiers populaires de Marseille,
  • Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre,
  • Youth for Climate IDF,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la terre de l’Eure,
  • Les Inverti.e.s

Organisations politiques :

  • ENSEMBLE! – Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire,
  • Europe Ecologie Les Verts (EELV)
  • La France insoumise (LFI),
  • Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires (FUIQP),
  • Gauche démocratique et sociale (GDS)
  • Gauche Ecosocialiste (GES),
  • Génération.s (G.s),
  • Nouveau parti anticapitaliste (NPA),
  • Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF),
  • Parti de Gauche (PG),
  • Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS),
  • Parti Ouvrier Indépendant (POI)
  • Réseau Bastille,
  • Révolution Écologique pour le Vivant (REV),
  • Union communiste libertaire (UCL),
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Défense de nos libertés Violences policières

Retour de Flammes : message à nos collègues agent·es des collectivités territoriales

La mort de Nahel, 17 ans, mardi dernier, exécuté par un policier à Nanterre, a fait surgir soudainement et brutalement la colère, jusqu’ici contenue dans les banlieues populaires, d’une jeunesse mise au banc de notre société. Le meurtre du jeune adolescent… un de plus… dont la vidéo aux images insoutenables met en évidence non seulement l’exécution sommaire mais surtout le mensonge des policiers dans leur déposition, est l’étincelle d’une explosion de colère, d’une révolte… pas si étonnante que ça !

C’était prévisible !

Révolte prévisible d’une jeunesse qui « vit » dans des quartiers relégués, exclus de la société depuis des années. Rejet, stigmatisation, pauvreté, déscolarisation, racisme quotidien, discrimination à l’embauche, chômage et désœuvrement… autant de force au vent de la révolte.

Et une chose est sûre, c’est que, lorsque leur colère explose, elle fait irruption et déborde des quartiers pour investir les rues des centres villes sous nos fenêtres ou à travers nos écrans de télévisions.

Ces derniers jours, les images d’émeutes urbaines tournent en boucle sur les chaînes d’information continue. Les commentaires soulignent le jeune âge des individus interpellés…

La moyenne d’âge de ces « fauteurs de trouble » est de 17 ans ! Étonnant ? Pas vraiment… c’est pile poil l’âge de Nahel… peut-être s’imaginent-ils être les prochains ?

Les 2/3 d’entre eux n’ont jamais eu affaire à la police… Sans blague ! Ce ne sont pas alors les « nuisibles », ni les « hordes sauvages » évoquées par les syndicats de police, l’extrême droite et beaucoup de commentateurs… mais simplement des jeunes en révolte contre ce système qui les écrase.

Révolte prévisible également au regard du contexte social et politique de ces dernières années et, en particulier de ces derniers mois. L’autoritarisme du gouvernement face aux mobilisations (notamment celle contre les retraites) par l’instrumentalisation antidémocratique des institutions et la répression policière crée de la rage et pousse la contestation à l’émeute.

Pourquoi nos services publics sont-ils pris pour cible ?

Nous avons toutes et tous vu ces images d’effractions et vols dans les magasins de fringues mais aussi de supermarchés, temples de la consommation.

Ces scènes de vols ne sont-elles pas, d’une part l’expression de cette jeunesse condamnée d’habitude à regarder les autres consommer et, d’autre part une réaction face à l’augmentation vertigineuse et permanente du coût de la vie pour satisfaire les besoins de première nécessité (alimentation) ?

N’oublions pas que les personnes en insécurité alimentaire dans notre pays sont trois fois plus nombreuses qu’il y a 10 ans… une humiliation quotidienne que font subir notre gouvernement et nos institutions à plus de 10% de la population pour la majorité ghettoïsée dans ces quartiers/banlieues populaires.

Oui mais alors pourquoi ces « attaques » contre nos services publics ?

Y’a-t-il une expression politique dans les actes posés par ces gamins ces derniers jours ?

Certain·es pensent que ces jeunes ont tout simplement cramé ce qu’ils et elles avaient sous la main . C’est possible. Mais alors comment expliquer qu’à Lille, par exemple, autour des quartiers Moulins et de la Porte de Douai, école, centre social, bus, métro, véhicules, panneaux publicitaires ont été pris pour cible et qu’en plein milieu l’hôpital St Vincent ait été totalement épargné ? Ou qu’à quelques kilomètres, dans un quartier de Roubaix, le Pôle Emploi ait été totalement incendié et que juste sur le trottoir d’en face, le centre de Protection Maternelle et Infantile, où fort probablement les petits frères et petites sœur sont reçues en consultation n’ait reçu que quelques jets collatéraux de pierres ?

Difficile de prêter une voix, une parole à un mouvement de colère réactionnel qui déborde.

Beaucoup de collègues expriment leur incompréhension, leur tristesse, d’autres leur colère, face aux vitres caillassées et façades brûlées des mairies, médiathèques, salles de sport, écoles, bus, centres sociaux, etc.
Ce sentiment est compréhensible !

Nous, fonctionnaires territoriaux, sommes souvent les dernier·es à continuer à porter le service public dans ces quartiers qui en ont été vidés.

Les attaques contre « nos bâtiments », nos véhicules sont difficiles à admettre. Pour certains d’entre nous, nos outils de travail sont détruits et il faut tout reconstruire.

Oui ! ça nous touche et nous blesse à la mesure de notre investissement !

Mais le vacarme et la fureur de ces dernières nuits, les jets de pavés, de feux d’artifice et de cocktails molotov, aussi spectaculaires qu’il soient… Finalement… ne frappent-ils pas déjà des ruines ?

Les images sont impressionnantes. Elles le sont d’autant plus qu’elles sont filmées en direct et commentées. Ce n’est pas le cas des actes répétés de destruction de nos services publics perpétrés depuis des années par les gouvernements successifs de tous bords.

Difficile de rester zen face aux appels de certains élus locaux, maires, présidents de Départements, etc. qui, d’un côté font des choix politiques et budgétaires qui dépècent nos services et appellent, de l’autre, la population à des « rassemblements républicains » pour condamner les attaques de cette jeunesse contre les bâtiments publics.

Les suppressions de postes, de moyens, les attaques contre notre Statut, les fermetures de services, les réorganisations brutales, les actes de violences managériales, la numérisation à outrance, la déshumanisation des accueils du public… tous ces coups portés à nos services publics ne sont pas télégéniques mais existent bien ! Il en va de même pour l’ensemble des services publics : La Poste, Pôle Emploi, CPAM, l’école, les trésoreries, l’Hôpital, les gares, les transports publics…

Nous le savons bien nous, fonctionnaires territoriaux, nous sommes les témoins des conséquences sur les populations et sur nos collègues !

Pourtant ce vandalisme d’État à l’égard de nos services publics, du bien commun à toutes et tous… Il n’est pas qualifié de délit par les commentateurs·trices.

La violence est pourtant bien là, silencieuse, discrète, insidieuse, vicieuse… Elle est bien plus destructrice… Elle exclue, elle relègue, elle détruit à petit feu… elle tue même !

Qui sont les responsables ?

Selon le gouvernement et la bourgeoisie ce sont les parents et le manque d’éducation.
Macron a déclaré que « la République n’est pas là pour se substituer aux parents » !
Comme il est surprenant de pointer du doigt ces derniers quand il s’agit de dénoncer les actes de cette jeunesse des quartiers populaires.

Les commentaires et les leçons de morale et d’éducation de cette classe en direction des parents des quartiers populaires sont insupportables et obscènes !

À quel moment nous les entendons mettre en cause l’éducation d’une Nadine Morano lorsque son fils est mis en examen pour délit de fuite après un accident où il conduisait sous l’emprise de la cocaïne… ou un Zemmour quand son fils est interpellé et mis en examen pour avoir conduit, lui, sous l’emprise de l’alcool, mais également pour avoir refusé la priorité à un scooter et provoqué de graves blessures au conducteur et à sa passagère.

Et qui a signifié au Ministre de la Justice, lui même mis en examen dans plusieurs affaires, que son fils est placé sous contrôle judiciaire pour suspicion de violences conjugales… Le même ministre qui, vendredi, vociférait devant les caméras contre l’irresponsabilité de « ces parents » !!

Selon le gouvernement et Macron, les responsables, ce sont les réseaux sociaux, les jeux vidéos, les parents… Bref c’est tout sauf eux !

Les incendiaires sont-ils vraiment ces jeunes qui jettent les Molotov et les feux d’artifices ?

Ici, il apparait clairement que les pyromanes sont celles et ceux qui exhortent d’appeler au calme, qui laissent exprimer la haine, le racisme et la violence des forces de répressions policières et même judiciaires.

Oui ! Nous traversons une crise sociale et politique qui s’exprime par la violence. Mais ce qui se passe ici n’est ni plus ni moins qu’un retour de flammes dont le gouvernement et ses alliés sont la cause première.
De par leur brutalité, leur mépris, leur arrogance, de par la violence des attaques qu’ils mènent depuis des années contre la population, de par la violence de l’oppression dans les quartiers populaires ou de la répression contre le mouvement social ou écologique…

Ce sont elles et eux seul·es qui en ont déterminé l’intensité.
Ce sont les mêmes qui cassent le code du travail, élargissent et dérégulent les horaires de travail,
permettent l’ouverture toujours plus larges des espaces de consommation (le soir, le week end…) empêchant les travailleur·euses de s’occuper de leurs mômes.

Pour la Fédération SUD Collectivités Territoriales, il nous appartient, à toutes et tous collectivement, de nous battre pour qu’il y ait un lendemain politique à cette révolte et à cette souffrance qui s’expriment si fortement.

La justice d’exception et expéditive, en oeuvre depuis quelques jours sous la directive du garde des Sceaux, qui veut terroriser une génération entière et qui condamne à tour de bras des jeunes sans antécédents à plusieurs mois de prison ferme pour le vol d’une paire de basket ou de cannette de soda… alors que dans le même temps l’impunité de nombreux dirigeants politiques est notoire… C’est tout sauf créer les conditions d’un retour au calme.

Pas de paix sociale sans justice !

  • Il nous faut de toute urgence changer de politique.
  • Il nous faut une autre répartition des richesses de ce pays et au-delà.
  • Il nous faut reconstruire une société sur des valeurs communes à base de justice, d’égalité et de solidarité. Une société respectueuse de toutes et tous mais également de la planète et du vivant.

En sommes-nous capables ?
Sommes-nous capables d’être fraternel·les ?
Sommes-nous capables de nous réunir pour résister au racisme et à la violence d’État ?
Sommes-nous capables d’être solidaires au-delà des mots ?
Sommes-nous capables de lutter pour cet avenir meilleur ?

Si C’EST LE CAS, REJOIGNONS LES MOBILISATIONS DÈS CE SAMEDI 8 JUILLET

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antifascisme Défense de nos libertés Violences policières

Le fascisme tue, combattons-le, partout, tout le temps !

Le 27 juillet, à Nanterre (92), Nahel, un adolescent de 17 ans, décédait à la suite d’un tir par un policier. Une enquête est en cours et le policier a été placé en détention provisoire. Des mobilisations ont rapidement éclaté dans tout le territoire pour dénoncer ce meurtre et les violences policières.

Dans un communiqué de presse, les syndicats majoritaires de policiers, Alliance Police nationale et l’UNSA Police, usent d’un vocabulaire raciste, martial et sécessionniste extrêmement préoccupant, appelant à “faire la guerre aux nuisibles” ; un autre syndicat de police s’est félicité du tir mortel (France Police). Cette rhétorique dangereuse, issue des milieux d’extrême droite, doit mettre en alerte les Ministres de l’Intérieur et de la Justice que nous appelons à la responsabilité face aux dérives réactionnaires et militaristes notamment dans les rangs de la police nationale.

Dans l’attente que les pouvoirs publics et politiques prennent enfin leurs responsabilités, nous appelons chacun et chacune à s’organiser, à organiser leur défense collective et à mener la bataille des idées. Nous refusons une société raciste, réactionnaire et fondée sur la violence sociale et la haine de la différence.

Nous voulons une société juste, solidaire, ouverte et libre, fondée sur l’égalité et les droits sociaux !

Face à cela la droite (Renaissance, LR) montre son visage autoritaire. Elle nie toute origine sociale de cette révolte pourtant liée au délabrement des politiques de la ville, à la disparition des services publics, à l’accroissement des inégalités, au racisme systémique et à l’emploi de plus en plus précaire pour privilégier la “responsabilité individuelle” ou en dénonçant le soit-disant gouffre d’argent public “déversé à perte dans les quartiers”, alors que toutes les aides données sans contreparties au patronat ne l’ont jamais choquée.

Le pire restait à venir et un pas supplémentaire a été franchi par les groupuscules d’ultradroite. Dans plusieurs villes, les fascistes sont sortis dans la rue pour s’en prendre aux manifestant·es ou “faire régner l’ordre”.

A Lyon (69), une centaine de leurs militants a défilé pour une démonstration de force, à Chambéry (73) c’est aux cris de « Français réveille-toi, tu es ici chez toi » et « Chambé, Chambé, anti casseur » qu’un cortège d’une quarantaine de personnes a paradé en centre-ville, Annecy (73) voyait aussi une dizaine d’activistes tentant de s’en prendre aux manifestant·es tandis qu’à Grenoble (38) ils étaient une quinzaine.

C’est dans l’Ouest que se sont produits les événements les plus graves. A Angers (49), les membres du groupuscule dissout l’Alvarium ont joué de la batte de base-ball trois soirs de suite et plusieurs personnes ont du être conduites à l’hôpital. A Lorient (56) ce sont encore des “patriotes” (une trentaine de personnes) qui se sont constitués en milice pour apporter leur “aide” à la police en malmenant des manifestant·es et en pratiquant des arrestations sauvages et illégales. A Saint-Brieuc le Festival pour une Bretagne solidaire a été attaqué par une vingtaine de militants d’ultradroite habillés en noir, cagoulés et armés !

Ce sont donc au moins sept villes qui ont vu la peste brune descendre dans la rue. Et à chaque fois elle a pu le faire avec la complicité des forces de l’ordre malgré les violences et les armes bien visibles. A Chambéry la police a escorté (et protégé), deux soirées, pendant plusieurs heures, une manifestation non déclarée scandant des slogans racistes !

Ces initiatives de l’extrême droite activiste nous révulsent tout autant que l’attitude de l’État et des ses forces de l’ordre qui entretiennent et nourrissent même ce climat nauséabond.

Il serait normal qu’il y ait une action ferme des pouvoirs publics contre ces groupuscules d’extrême droite, mais d’ici là il faut veiller à ne pas leur laisser prendre la rue. Dans certaines villes les jeunes des quartiers populaires et les antifascistes ont fait reculer ces groupuscules ou les ont empêché de sortir. Nous devons suivre ces exemples, l’extrême droite ne s’affiche dans la rue que parce que nous la laissons faire.

Le mouvement social doit se mobiliser en soutien aux premières victimes des discriminations raciales, économiques et sociales.
Nous devons nous mobiliser face à une justice de classe injuste et impitoyable qui matraque les jeunes révolté·es lors des comparutions immédiates.
Ne nous y trompons pas, c’est notre classe qui est attaquée. Mobilisons-nous pour défendre notre dignité et nos acquis contre les forces du Capital et de la réaction.

La rue est à nous, pas à ces forces réactionnaires !

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Actu Solidaires 78 Dans les Yvelines, une classe en lutte... Défense de nos libertés Luttes contre les discriminations Répression Violences policières

Quelles raisons de la colère ?Intervention de Solidaires 78 au rassemblement de Mantes

Nous partageons la souffrance et exprimons notre tristesse et notre soutien aux proches de Nahel, abattu froidement à l’âge de 17 ans dans des circonstances suffisamment documentées pour ne laisser aucun doute sur les intentions des policiers impliqués.


Mais il nous faut également comprendre la crise sociale profonde que ce meurtre a ouverte, crise exprimée par plusieurs nuits d’émeutes et d’affrontements, très fortes dans notre département
(commissariats, mairies, écoles, centres commerciaux…).
Contrairement à ce qui est présenté par le gouvernement et les grands médias, la jeunesse des quartiers populaire impliquée dans les destructions, pillages et attaques a une action éminemment politique. Les cibles choisies illustrent bien la
relégation, l’exclusion, la marginalisation et la paupérisation auxquelles sont promis les jeunes habitant.es de ces quartiers.

Le harcèlement policier au quotidien

Le harcèlement policier au quotidien(rappelons les 152 lycéen·nes agenouillé·es et humilié·es en décembre 2018), les choix d’orientation scolaire qui n’en sont pas, les services publics sacrifiés, les transports urbains hors de prix avec des contrôles
violents et discriminatoires, le logement dégradé, les discriminations à l’embauche, la précarité financière sont en effet le quotidien des travailleurs des quartiers populaires.

Y a-t-il une bonne façon d’être en colère ?

Les commentateurs refusent de voir que si la colère prend la forme de l’émeute, c’est parce que le cadre républicain a été laminé : l’abstention est au plus haut, les centaines de milliers de grévistes et les millions de manifestant·es opposé·es à la réforme des retraites ont été méprisé·es, les syndicats sont affaiblis par les réformes Macron, les travailleurs et travailleuses, chômeurs et chômeuses, retraité·es subissent des attaques constantes de la part du patronat et des gouvernements successifs.
D’autres commentateurs insistent sur les dégâts pour les petits ou gros commerçants et patrons, les mairies, l’État… Nous ne pleurerons pas avec les employeurs, qui versent des larmes de crocodiles après les destructions, tout en profitant allègrement de
l’exploitation des habitant·es des quartiers populaires : en usant et abusant de contrats précaires (auto-entreprenariat, intérim, CDD), de main d’œuvre sans-papiers, de salaires de misère. De même, si nous déplorons les conséquences des dégâts pour les
salarié·es travaillant dans les lieux touchés par les destructions, et nous plaçons résolument du côté de la défense de leurs intérêts, nous refusons d’opposer les différentes catégories de travailleurs et travailleuses, qu’ils ou elles y soient employé·es ou usager·ers. Les motifs de la colère sont les mêmes pour tous : nous aurions tort de séparer arbitrairement les « jeunes des
quartiers » des autres membres des classes laborieuses.
Ce sont leurs enfants, leurs voisin·es, leurs collègues,
leurs ami·es.

La répression : jusqu’où ?

Les policiers et leur hiérarchie le racontent à longueur d’antenne, lorsqu’ils sont invités sur les plateaux : ils utilisent la force de façon proportionnée.
Quiconque a mis les pieds dans une manifestation contre la réforme des retraites, contre un grand projet inutile d’aménagement du territoire (comme à Sainte-Soline, le 25 mars 2023), ou dans un quartier populaire, sait que c’est un écran de fumée, destiné à masquer la carte blanche et l’impunité dont
bénéficient les policiers, quand ce n’est pas clairement un permis de tuer.
Quelle proportion des moyens quand on envoie le RAID et le GIGN (unités d’élite spécialisées dans les prises d’otages, le terrorisme et le grand banditisme), sur des jeunes en possession de mortiers d’artifice ? Nous dénonçons l’usage d’armes de guerre contre les jeunes, la rhétorique militaire employée par
le pouvoir et par certains syndicats de policiers, les arrestations de masse et la justice expéditive et vengeresse qui sévit actuellement dans les tribunaux, où les prévenus sont condamnés davantage pour incarnation de la période de révolte que pour les faits qui leur sont reprochés.

Il est temps de nous attaquer aux racines de la crise actuelle. Pour nos organisations, il faut augmenter les salaires, abroger la réforme des retraites, désarmer la police, cesser la criminalisation et l’offensive antiterroriste sur les mouvements écologistes, et reprendre l’offensive partout : pour des salaires et des allocations suffisantes, pour la défense d’un environnement naturel vivable pour tous, pour une égalité réelle des droits, pour le respect des libertés publiques.

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Écologie Répression Violences policières

Intervention de Solidaires 78 au rassemblement de Mantes du 28 juin

Dans la continuité de la répression gouvernementale à l’encontre du mouvement écologiste, 8 personnes sont convoquées mercredi 28 juin à des auditions libres ou à des mises en garde à vue suite aux manifestations de Sainte Soline (79) en résistance à la construction de méga bassines. Bassines Non Merci, Les Soulèvements de la Terre (entre temps dissous), La Confédération paysanne, la CGT et l’Union syndicale Solidaires sont visés par ces convocations.

Depuis des années tout l’arsenal répressif est utilisé par le gouvernement particulièrement contre des militant·es écologistes : matériel militaire d’écoute installé devant le domicile d’un militant, balise GPS posée sous le véhicule d’un militant, intimidation par les pro-bassines, condamnation de plusieurs militants allant jusqu’à des incarcérations et très récemment la dissolution du collectif des Soulèvement de la Terre.

En plus de 7 autres camarades convoqués le même jour, Hervé Auguin, codélégué départemental Solidaires 79, est convoqué à la gendarmerie de St Maixent (79) le 28 juin pour une audition libre. Notre camarade est “soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de : organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique le 29 octobre 2022 à Sainte Soline (79)”.

Le gouvernement fait le choix d’interdire toute expression de celles et ceux qui défendent la planète contre les profits.

L’Union syndicale Solidaires dénonce avec force ces attaques envers les différents collectifs de défense de la nature et de l’eau, en lieu et place d’une véritable politique d’urgence pour le climat et apporte son soutien plein et entier à Hervé et à toutes et tous les réprimé·es du mouvement écologiste.

Après d’autres lois liberticides, après avoir imposé sa réforme des retraites, après la répression violente des manifestations,  il s’agit d’une nouvelle attaque du président et du gouvernement, au service des capitalistes, contre nos libertés, liberté d’expression, liberté d’association, liberté d’organisation, liberté de contester et de s’opposer.

Ces attaques s’inscrivent dans une montée de l’autoritarisme du président et du gouvernement qui s’appuient sur la police et la gendarmerie, aux ordres, soutenues et encouragées, et peut-être demain d’autres corps de l’armée.

Le mouvement social est dans le viseur du gouvernement.

Mais cet autoritarisme et cette répression ne concernent pas que le mouvement social, les morts dans les quartiers populaires, encore hier à Nanterre, ou aux frontières en sont aussi un des éléments.

Il s’agit de mettre au pas et de contrôler par la violence, l’interdiction et la peur.

Mais le gouvernement ne nous fera pas taire !

NO BASSARAN

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Appel pour la jeunesse populaire

La mort dramatique de Nahel à Nanterre a mis en lumière les tensions toujours très fortes dans les quartiers populaires de France qui dépassent le seul cadre des violences policières et sont liées aux injustices et discriminations subies au quotidien. Elles nécessitent une réponse politique de court et de long terme.

Nous, signataires de cette tribune, sommes convaincu-es que l’avenir de la société se joue dans la place qu’elle parvient à faire, notamment à toutes les jeunesses. Nous exigeons un plan ambitieux qui permette de sortir par le haut d’une situation que les gouvernements actuel et passés ont contribué à créer et ont laissé  dégénérer.

Une grande partie de la jeunesse subit le racisme au quotidien, victime de préjugés, de discriminations, et de violences. Un climat idéologique d’ensemble stigmatise en particulier les musulman.es ou celles et ceux qui sont perçu.es comme tel.les et notamment les jeunes. C’est cette situation-là qui ne peut plus durer.

Dans les quartiers populaires notamment, les rapports entre la police et la population, particulièrement les jeunes, sont conflictuels et discriminants. Il est prouvé, par exemple, que les jeunes hommes perçus comme arabes ou noirs ont 20 fois plus de probabilité d’être contrôlés par la police que les autres. Nous demandons l’abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par la police. Nous demandons la fin de la seule réponse répressive par la police dans les quartiers. Nous nous prononçons également pour la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits. Nous revendiquons la création d’un organisme indépendant de contrôle, en remplacement de l’IGPN, et nous sommes favorables à la création et la promotion d’une plateforme en ligne permettant de déposer images et vidéos de potentielles violences policières. Nous demandons le retour des services de prévention spécialisés avec l’embauche massive d’éducateurs et d’éducatrices de prévention (dit « de rue ») diplomé-es et formé-es pour prévenir les conflits entre jeunes, entre les jeunes et le reste de la population, et faire de l’accompagnement éducatif.

La relégation sociale de la jeunesse populaire est le résultat de politiques qui ont trop souvent oublié la jeunesse et participé à sa marginalisation. Les services publics, en premier lieu, l’Ecole, ont subi des années de suppressions d’emplois qui ont aussi touché les établissements les plus défavorisés. Derrière les discours prétendument volontaristes, l’Education prioritaire a été démantelée dans les lycées. En collège, elle a été diluée dans une série de mesures dans des politiques territoriales académiques qui ont mis à mal l’ambition initiale de l’Education prioritaire. La crise économique n’a cessé de creuser les inégalités sociales dans le pays, multipliant le nombre d’établissements qui pourraient relever des critères sociaux de l’éducation prioritaire. Et pourtant, le chantier de la révision et l’élargissement de la carte de l’Education prioritaire n’a même pas été entamé !
Les autres services publics ont aussi disparu des quartiers populaires alimentant un sentiment légitime d’abandon : comment croire à l’égalité quand des quartiers se retrouvent sans services publics ? Quand les quartiers restent enclavés faute de transports accessibles, sans médecins, sans hôpital de proximité ? Quand le logement est profondément dégradé dans ces quartiers, accentuant le sentiment de relégation ? Quand l’accès à l’emploi est plus difficile pour les jeunes de ces quartiers, comme l’ont démontré de multiples études ? Cette jeunesse se retrouve assignée à résidence sociale et géographique : c’est un renoncement mortifère pour la démocratie ! Comment ne pas voir qu’en assignant des jeunes à leur origine sociale, en enfermant cette jeunesse populaire dans des destins tout tracés, s’opère alors une rupture amère et pleine de rancœurs avec les promesses du modèle républicain ?

Les quartiers populaires ont eux aussi besoin de services publics qui permettent de créer du lien social, de la solidarité, de la proximité, de l’égalité. Ils font du commun dans une société et, plus particulièrement dans des quartiers qui n’en ont plus. L’espoir d’un avenir meilleur pour la jeunesse populaire passe par un grand plan d’investissement pour l’Ecole, les transports, le logement, l’emploi.

Les associations de proximité ont subi toutes ces dernières années les coupures de subvention, et un contrôle de plus en plus renforcé sous prétexte du respect des principes républicains.

Les moyens nécessaires doivent être attribués aux programmes de prévention et de lutte contre les discriminations dans les établissements scolaires, où des agent-es formé-es doivent servir de personnes ressources missionnées en tant que telles pour accompagner et orienter les élèves qui en sont victimes. Par ailleurs, une évaluation et une réflexion autour des programmes scolaires est nécessaire pour aboutir à une prise en compte satisfaisante de l’histoire, des études et des notions liées à l’esclavage, à la colonisation, au racisme, à l’oppression des femmes et des minorités sexuelles et aux combats divers pour l’égalité qui s’y rapportent. Une école qui promeut l’égale dignité de tous et toutes les élèves, futur-es citoyen-nes, à la préoccupation constante de garantir que ses contenus d’enseignement ne comportent ni oublis ni angles morts sur ces questions et transmettent des savoirs utiles à la compréhension des origines et des mécanismes de discriminations pour contribuer efficacement à leur disparition à plus long terme.

Le 30 juin 2023

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Nahel, abattu par la police Il est temps de faire cesser l’impunité et les crimes policiers !

Communiqué de nos camarades de SUD éducation 92

SUD éducation 92 présente toutes ses condoléances à la famille de Nahel et s’associe à la douleur de toutes celles et ceux qui l’ont connu.

SUD éducation 92 partage la douleur des enseignant·e·s qui l’ont accompagné lors de sa scolarité, des personnes qui l’ont accompagné le long de sa vie qui n’était pas destinée à s’arrêter aussi brutalement, abattu à 17 ans à bout portant par un policier.

Rien ne peut justifier d’être abattu ainsi.

La mort de Nahel n’est pas une situation isolée mais démontre un problème systémique :
13 morts en 2022, déjà 3 morts en 2023 [1] ; “le nombre de tués par des tirs policiers visant des personnes se trouvant dans des véhicules a même été multiplié par cinq entre avant et après le vote de la loi de 2017” qui est venue assouplir les règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre [2].
On en voit le résultat : la police tue encore plus depuis. Il est donc urgent d’abroger cette loi.

Comme si cela ne suffisait pas, la réputation de Nahel a été salie par les mensonges véhiculés comme d’habitude par les médias dominants, qui essaient de faire croire qu’un éventuel casier judiciaire changerait quoi que ce soit à l’affaire [3].

La révolte spontanée de la jeunesse un peu partout n’est due qu’à la cécité volontaire et l’incurie organisée des gouvernements successifs face aux violences policières systémiques et l’incapacité de la justice à faire “justice”.

Qu’a-t-on appris de 2005 ? La société française ne comprenait pas pourquoi des jeunes collégiens nommés Zyed et Bouna qui n’avaient strictement rien à se reprocher se soient sentis obligés de se réfugier dans un transformateur électrique pour échapper à la police. Aujourd’hui, elle ne comprend pas pourquoi un jeune garçon de 17 ans braqué par un policier qui lui dit “Tu vas te prendre une balle dans la tête” ait tenté de fuir. On ne peut plus parler d’incompréhension, il s’agit de déni. Oui les violences policières sont une réalité, oui la police tue, et tout particulièrement dans les quartiers populaires.

Combien de morts faudra-t-il encore pour qu’une transformation des méthodes d’intervention de la police se fasse enfin ?

Combien de mutilations faudra-t-il encore pour qu’une refondation du maintien de l’ordre en France puisse avoir lieu ?

Combien de mensonges, de bavures, de délits, de crimes policiers devront-ils être démontrés par les images des passant·e·s et des citoyen·ne·s pour que cesse enfin la culture de l’impunité qui y sévit ?

Combien d’affrontements faudra-t-il pour que la force publique soit enfin mise au service des citoyen·ne·s ?

Jusqu’à quand les moyens publics seront-ils utilisés pour maintenir la coercition étatique sur des catégories de population qui font l’objet d’un traitement différencié parce que criminalisées : en fonction de leur lieu de vie, parce qu’elles sont racisées, parce qu’elles s’engagent et militent activement face aux dérives de l’État et des puissances qu’il soutient ?

La marche blanche de ce jeudi 29 juin a montré par son ampleur que cette exécution policière est l’affaire de toutes et tous. Parce que ce n’est pas la société à laquelle œuvre SUD éducation, SUD éducation 92 appelle à participer à l’ensemble des manifestations pacifiques pour dénoncer et s’opposer à cette situation, pour que justice soit faite et pour que les violences et crimes policiers cessent.

SUD éducation 92 demande en outre à la direction académique des Hauts-de-Seine de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la protection des élèves et des personnels qui signalent un danger lié aux incidents en cours dans le département.

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Un crime policier odieux et une colère légitime

Communiqué des ami·es de Maurice Rajsfus

Nahel n’est pas la victime d’un « refus d’obtempérer » mais bien celle d’une police sûre de son bon droit et agissant sur des réflexes racistes et néocoloniaux qui ne font aucun doute et, par-là même, très « explicables », n’en déplaise aux autorités et au locataire de l’Élysée qui nient en permanence ces pratiques systémiques qui gangrènent l’appareil policier.

Une fois de plus, un enregistrement vidéo amateur, réalisé par un témoin de cette scène de crime, à partir de son téléphone, a permis de mettre en déroute, presque immédiatement, les mensonges et les faux témoignages des deux policiers qui s’affirmaient en danger et en situation de « légitime défense », dans leurs premières déclarations. 

Au vu de ces images, ce sont deux policiers criminels qui devraient être mis en examen pour homicide volontaire. A savoir le flingueur, mais aussi son collègue qu’on entend, sur les enregistrements, l’inciter au tir.  

Les autorités appellent au calme, mais mobilisent par milliers policiers et gendarmes, de peur d’un embrasement dans les quartiers. Plutôt que d’apaiser, cette mobilisation policière ne peut qu’être vécue comme une provocation supplémentaire, dans ce contexte explosif de colère légitime. La situation voudrait que tout soit fait pour assurer une désescalade, mais cela a peu de chance d’advenir aujourd’hui, comme demain, sans de profondes remises en cause des comportements policiers, en particulier dans les quartiers, et l’abrogation des lois scélérates qui autorisent les policiers à ouvrir le feu.

Alors que se déroulera, dans quelques jours, la commémoration du crime d’État méconnu du 14 juillet 1953, place de la Nation, qui fit 7 morts, dont 6 nationalistes algériens ; alors que le 40e anniversaire de la Marche pour l’égalité des droits, initiée en octobre 1983 après plusieurs années marquées par des crimes racistes, sera célébrée à l’automne prochain, cet horrible tir de sang-froid nous révulse, car il montre hélas, une fois de plus, comment les contrôles et le maintien de l’ordre, dans certains quartiers, continuent de s’apparenter à un ordre colonial raciste.

Nous apportons tout notre soutien à la famille et aux proches de Nahel et resterons à leurs côtés pour que toute la lumière soit faite sur cet ignoble crime et ses raisons profondes.

Site :  www.mauricerajsfus.fr

Contact :  ami.e.s_mauricerajsfus@laposte.net

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Soutien à la LDH – « Nous continuerons »

Communiqué de presse en soutien à la LDH attaquée par Darmanin semaine dernière par les organisations (associations et syndicats) membres du cadre opposé à la loi séparatisme.

Nous continuerons !

Auditionné par la commission des lois du Sénat sur les techniques de maintien de l’ordre à Sainte-Soline, en réponse à une intervention du sénateur Bonhomme invitant à cesser le financement des associations « qui n’ont rien à voir avec l’état de droit, quoi qu’elles en disent », le ministre de l’intérieur a estimé que la subvention accordée à la Ligue des Droits de l’Homme « méritait d’être regardée dans le cadre des actions qu’elle a pu mener ».

Les dernières digues cèdent face au tournant autoritaire emprunté par le ministre de l’intérieur.

Il n’hésite plus à s’attaquer à tous les acteurs qui remettent en cause son action, jusqu’à s’en prendre à la LDH qui, depuis des décennies, combat pour la protection des droits et libertés et des valeurs démocratiques.

La Ligue des Droits de l’Homme a été créée il y a 125 ans, au lendemain de l’affaire Dreyfus, par des esprits résistants en vue de combattre l’injustice antisémite, elle a été de toutes les luttes historiques contre le fascisme, pour la laïcité, pour la garantie des libertés publiques et la reconnaissance de nouvelles. Jusqu’à ce jour, le seul régime à avoir remis en cause son existence était celui de Vichy en 1940.

L’actualité la plus récente a rappelé l’utilité de l’action de la LDH qui a, grâce à ses observateurs et observatrices, dénoncé les dérives du maintien de l’ordre et l’entrave à l’intervention des secours sur Sainte-Soline. La ligue a appelé à une désescalade de la violence, et se trouve encore à l’origine avec plusieurs organisations et syndicats, des récentes condamnations de préfectures, en raison de l’atteinte portée à la liberté de manifestation.

La LDH est à l’origine de bien des avancées du droit et des libertés avec des contentieux qu’elle a gagnés, devant le Conseil constitutionnel, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat.

Comme à son habitude, le ministre de l’intérieur ignore que le soutien financier aux associations n’implique pas que les collectivités soient en accord avec l’ensemble des revendications ou des positionnements politiques pris par l’association dans le débat public.

Une fois de plus, le ministre de l’intérieur fait preuve de défiance à l’égard du monde associatif, en insinuant qu’il faut réserver le bénéfice des subventions aux bons soldats, à ceux et celles qui feront acte d’allégeance à la politique du gouvernement, sans remettre en cause ses actions, sans dénoncer ses dérives, sans troubler l’ordre public.

La restriction des financements accordés aux contre-pouvoirs et aux associations de défense des droits humains est symptomatique du vacillement de l’Etat de droit. Les propos du ministre confirment non seulement la menace qui pèse sur le tissu associatif, en particulier depuis la mise en œuvre de la loi dite « séparatisme » du 24 août 2021, mais plus globalement sur les contre-pouvoirs et ceux qui prônent une certaine idée de la liberté, de la démocratie et de l’État de droit.

La rhétorique déployée par le ministre de l’intérieur est dangereuse et témoigne du basculement de ce dernier, et du gouvernement auquel il appartient, dans l’illibéralisme autoritaire.

Le ministre sape le fondement même de l’idée politique en disqualifiant toute opposition, la faisant désormais passer pour du “terrorisme intellectuel“. Si vous n’êtes pas d’accord avec G. Darmanin, vous êtes suspect.

Mais les tentatives de bâillonnement seront vaines car, pour reprendre les termes du Président de la LDH, « nous continuerons ».

Plus que jamais nous continuerons et agirons ensemble, contre ceux et celles qui s’en prennent au modèle démocratique, contre ceux et celles qui veulent gouverner avec et par la peur, contre ceux et celles qui entendent mettre en œuvre un projet délétère et qui génèrent eux-mêmes le séparatisme contre lequel ils et elles disent lutter, contre ceux et celles qui sont à l’origine de la mise à mal du contrat social et de la République.

SIGNATAIRES :

La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

Le Comité pour le Respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)

Anticor

FSU

Fondation Copernic

UNEF

MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

Union syndicale Solidaires

Le Syndicat de la magistrature

Gisti – Groupe d’information et de soutien des immigré·es

DAL – Droit Au Logement

Association de Travailleurs Maghrébins de France ( ATMF)

L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’ACORT)

ATTAC France

La Fédération nationale de la Libre Pensée

Greenpeace France

CGT

L’Association des Marocains en France (AMF)

Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR).

Memorial 98

Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)

Femmes Egalité

Alternatiba

Anv-Cop21

Collectif des associations citoyennes (CAC)

Utopia 56

Emmaüs France

VoxPublic

Le Comede

Groupe d’Accueil et de Solidarités (GAS)

Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé)

La Cimade

La Fédération des associations de solidarités avec tou-te-s les immigré-e-s

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Solidaires des camarades victimes de la violence de l’État policier

Voici les interventions lues lors du rassemblement contre les violences policières du 30 mars devant la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie

Solidarité pour les proches de Serge et de blessés de Ste Soline

https://www.helloasso.com/associations/association-la-sellette/collectes/solidarite-pour-les-proches-de-serge-et-de-blesses-de-ste-soline


Déclaration de l’Union syndicale Solidaires 78

Notre Union Syndicale appelle à rejoindre les rassemblements contre les violences policières et la répression d’État partout en France.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, engage une procédure de dissolution envers « l’association » Les Soulèvements de la Terre, pilier de la résistance face aux projets écocidaires comme les méga bassines.
« Les Soulèvements de la Terre » ne sont pas une association.
C’est une coalition qui regroupe des dizaines de collectifs locaux, de fermes, de syndicats et de sections syndicales, d’ONGSs, à travers le pays.
Mais peut-être que dans sa montée d’autoritarisme actuelle, le gouvernement rêve de « dissoudre » une bonne partie de l’opposition écologique, sociale et syndicale du pays.
Celle-ci a le tort de lui faire front dans les manifs dans les quartiers, dans les campagnes, au travail et sur les piquets de grève Son régime politique semble aujourd’hui réduit à l’exercice de la matraque.

Le ministère de l’intérieur préfère ainsi s’attaquer à la résistance au glyphosate plutôt qu’aux lobbies agro-chimiques, aux paysannes et paysans solidaires plutôt qu’à l’agro-industrie destructrice de la nature, à la jeunesse écologiste plutôt qu’à l’accaparement de l’eau pour une minorité.

Deux jeunes-militants sont toujours-entre la-vie et la mort depuis la manifestation sanglante contre les méga bassines à Sainte-Soline du 25 mars. Toutes nos pensées et amitiés militantes vont à ces personnes et à leurs proches.
Ainsi qu’à toutes les autres victimes de cette violence d’État.
Nous dénonçons la répression faite à celles et ceux qui s’opposent à la privatisation de l’eau et se battent pour le bien commun.
Nous condamnons à nouveau fermement la violence déchaînée des forces de l’ordre à l’encontre des manifestantes et manifestants et exigeons que l’ensemble des violences commises par la police y compris les gardes à vue arbitraires et les entraves aux secours, fassent l’objet des enquêtes nécessaires et que leurs auteurs, autrices et responsables au plus haut niveau soient poursuivis et sanctionnés

Leurs violences policières n’entameront pas la détermination de toutes celles et ceux qui se battent pour une autre société : c’est aujourd’hui une question vitale !

Mantes, le 30 mars 2023


Communiqué des parents de Serge :

Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un “pronostic vital engagé”, suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

  • Oui, Serge est fiché “S” – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
  • Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
  • Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

Les parents de Serge
Le Mercredi 29 mars 2023


Nous ne pouvons vaincre militairement la police, soyons plus malin·gnes qu’elle

vendredi 31 mars 2023, par admin x

Malgré un bombardement médiatique intense qui suit la manifestation de Sainte Soline, visant à faire passer les 30 000 manifestant·es présents pour démonter les bassines pour des criminel·les, et les blessé·es grave pour des bêtes assoiffées de sang, l’élan d’indignation contre les violences policières et de solidarité avec les blessé·es ne retombe pas. Il faut croire que la propagande qui vise à séparer les bon·nes et les mauvais·es manifestant·es ne marche pas aussi bien que le pouvoir le voudrait.

Il faut dire que la situation ne prête pas à la sympathie avec la police ou avec l’État. Récemment, pendant le mouvement contre la réforme des retraites, nous avons connu les arrestations de masse arbitraires à Paris avec tabassage, une travailleuse de l’éducation avec des doigts arrachés à Rouen, un cheminot éborgné à Paris, des flics qui gazent des personnes sur une terrasse de bar à Lille, des blessés sur des blocages de zone industrielle à Boulogne-sur-Mer, des lycéens brutalisés… Les images tournent en boucle, et montrent le visage des chiens de garde d’un État qui n’a plus rien d’autre à proposer que des coups.

Elles font suite à une liste interminable de violences, de mutilations et de meurtres par l’État démocratique et républicain. Les militant·es écologistes, assigné·es à résidence, tabassé·es sur la ZAD, voire tués comme Rémi Fraisse, ou alors réveillé·es par le bruit des bottes à 6h par des nervis anti-terroristes comme en Limousin le 15 juin 2021. Les manifestant·es, depuis la loi travail en 2016, mutilé·es par le bras gauche de l’État, puis par la Macronie triomphante qui en est issue. Dans les cités ouvrières, par les baqueux, aux frontières par les flics de la PAF qui chassent les sans papiers, heureux de faire le plus sale travail du monde.

Alors, dans la période de crise qui est la nôtre, il est important de rappeler que l’État républicain et démocratique, et sa police, n’ont jamais été autre chose. Depuis qu’elle existe, elle mutile, tue, réduit au silence, conspire, terrorise. Ce n’est pas une affaire de bon ou de mauvais ministre ou président. Qu’il soit de gauche, de droite, nationaliste ou populaire, de l’extrême-centre, français, malgache, latino-américain ou algérien, le gouvernement déteste tou·tes les exploité·es qui refusent leur sort dans ce gigantesque camp de travail qu’est le monde capitaliste. Il défend les intérêts d’une classe au pouvoir, bien contente de vivre du labeur des prolétaires. Il n’y a pas de bonne police, ou de bon policier, car il n’y a pas de bon État. « L’État, disait un vieux révolutionnaire, ce n’est, en dernière analyse, qu’une bande d’homme armés », chargés de réprimer tous ceux qui s’opposent aux glacées du calcul égoïste du système capitaliste.

Mais aujourd’hui, il y a dans le fond de l’air un parfum de révolte. C’est celui d’un mouvement social qui déborde et devient incontrôlable. C’est celui d’une jeunesse qui refuse d’aller à l’abattoir qu’on lui promet : trimer jusqu’à crever au milieu d’un monde en ruines. C’est celui d’un soulèvement par mois sur la planète. Aucun gouvernement n’est épargné : gouvernements religieux patriarcaux, gouvernements de militaires rentiers, gouvernements progressistes arc-en-ciel et respectueux de la diversité, gouvernements d’anciens leaders de mouvements populaires, gouvernements d’autoritaires populistes décérébrés.

Revenons-en aux violences policières de l’État français. Nous sommes en train de passer de la douleur, de la sidération et de l’abattement à la colère, à l’action. Alors réfléchissons ensemble.

Nous ne pouvons pas vaincre la police sur le terrain militaire, surtout qu’elle a permis de tuer. En revanche, nous pouvons être plus malin·gnes qu’elle, ce qui, vu les argousins en face de nous, n’est pas forcément hors de portée. Dans le mouvement social, soyons mobiles plutôt que dans le face à face. Soyons à de multiples endroits plutôt qu’à un seul. Masquons-nous pour éviter les caméras ou dissimulons ceux qui passent à l’action. Ne laissons pas nos camarades se faire arrêter. Soyons solidaires avec les condamné·es et les blessé·es, moralement, financièrement, juridiquement, dans la rue. Parlons entre nous de nos expériences de répression pour ne pas faire les mêmes erreurs. Ne parlons pas aux renseignements territoriaux, qui essaient de faire copain-copine pour mieux alimenter les fiches qui serviront plus tard à nous faire tomber. Refusons de faire le tri entre les gentil·les et les méchant·es dans nos rangs, car c’est tout le mouvement social qui en sort perdant. Créons les conditions d’une incapacité de l’État à pouvoir nous réprimer, et un soutien sans faille à ceu·lles que le pouvoir condamne.

Macron et Darmanin, costard sur le dos mais sang sur les mains.

Contre la répression, solidarité !

Un des textes lu au rassemblement contre les violences policière le 30 mars 2023 à Mantes La Jolie


À propos de la construction policière autour de Serge et des autres blessés de Sainte-Soline

Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’État essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.

Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.

Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.

Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.

Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.

Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.

Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.

PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

Pour nous contacter : S.information

Des camarades du S.

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