Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériennes et d’Algériens se dirigent vers le centre de Paris depuis les bidonvilles qui leur servent d’habitats. Le FLN a appelé à une démonstration de masse pacifique pour protester contre le couvre-feu visant exclusivement les « Français musulmans algériens » de région parisienne depuis le 5 octobre. Le Préfet de police de Paris, Maurice Papon, sous l’autorité du premier ministre, Michel Debré, doit empêcher l’accès au cœur de la capitale et pour cela mater dans le sang la manifestation : les blessé·es et les mort·es se comptent par centaines. Des corps sont repêchés dans la Seine jusqu’à plusieurs jours après cette nuit de répression. 12 000 à 15 000 Algérien·nes sont raflé·es. Un millier d’Algérien·nes sont renvoyés « dans leur douar d’origine », livrés à l’armée française à leur arrivée.
Depuis les travaux de Jean-Luc Einaudi en 1991, la connaissance historique du 17 octobre 1961 a progressé. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un crime d’État impliquant les plus hautes sphères du pouvoir. Depuis 1961, les collectifs de militant·es anticoloniaux·ales et antiracistes n’ont cessé de se battre pour rendre visible ce crime et contraindre l’État à reconnaître sa responsabilité. Cependant, la reconnaissance institutionnelle de ce massacre et de ses responsables n’est toujours pas au rendez-vous. En octobre 2021, à la suite du rapport sur les questions mémorielles concernant la colonisation et la guerre d’Algérie, l’État a organisé une commémoration officielle pour les soixante ans de ce massacre. Cependant, les actions politiques n’ont été que de courte durée. Aujourd’hui encore, l’État refuse de reconnaître le 17 octobre 1961 comme un crime d’État. Le 28 mars 2024, l’Assemblée nationale a voté un texte demandant au gouvernement l’instauration d’une journée de commémoration et la reconnaissance “du massacre commis sous l’autorité du préfet de l’époque, Maurice Papon”.
Fatima Bedar avait 15 ans lorsque son corps a été retrouvé dans le canal de Saint-Denis le 31 octobre 1961. Elle est la plus jeune victime des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Elle fréquentait le collège de Stains en Seine St Denis. Sa mère, craignant les débordements, lui avait interdit de prendre part à la manifestation. Mais elle s’y rend avec son cartable, en faisant semblant de se rendre au collège.
Cette date s’inscrit dans une longue liste de massacres coloniaux qui se perpétuent, et une continuité dans des politiques racistes portées par l’État français.
La violence coloniale se retrouve aujourd’hui principalement sous quatre formes :
Le vote de lois toujours plus racistes comme la loi immigration qui fait des travailleurs et travailleuses sans-papiers une main d’œuvre exploitable à merci puis expulsable, ou les lois islamophobes allant jusqu’à empêcher des femmes musulmanes de participer à des compétitions sportives.
La gestion coloniale des quartiers populaires et de l’utilisation de l’espace public. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que de jeunes hommes non blancs subissent les violences policières, les entraves à la circulation, les contrôles au faciès ponctués d’insultes et d’humiliations. Ce contrôle permanent des corps non blancs conduit bien trop souvent à des violences voire à des crimes policiers, dont les victimes auront beaucoup de mal à faire reconnaître la culpabilité de la police.
La perpétuation de la gestion coloniale des « territoires ultramarins » : les peuples de Martinique et de Kanaky subissent couvre-feu, état d’urgence et mesures martiales, et des militant·es indépendantistes sont déporté·es de force dans des prisons métropolitaines, comme c’est le cas actuellement pour plusieurs dizaines de Kanaks, dont certains, libérés, restent assignés en métropole.
La complicité avec le génocide en cours en Palestine. Par les relations économiques, diplomatiques et les livraisons d’armes, la France se rend complice du génocide à Gaza et de l’occupation galopante de toute la Cisjordanie. Le discours antipalestinien est porté jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale. Et le seul discours porté par le gouvernement ne respecte pas le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.
SUD éducation revendique que :
le 17 octobre 1961 soit reconnu comme massacre colonial et crime d’État car c’est une nécessité historique et politique ;
des programmes scolaires qui déconstruisent l’histoire coloniale et raciste de la France et qui reconnaissent le 17 octobre 1961 comme un massacre colonial et un crime d’Etat soient mis en place ;
les archives de la Guerre d’Algérie et celles du 17 octobre 1961 soient ouvertes sans restriction d’aucune sorte et leur accès facilité ;
des mesures de réparations, symboliques comme matérielles, soient prises en direction des victimes du 17 octobre 1961, de leurs familles et descendant·es.
SUD éducation appelle à se joindre aux commémorations et aux rassemblements du 17 octobre partout en France afin de rendre hommage à la mémoire de tou.te.s les Algérien-ne-s qui ont été victimes des violences racistes et colonialistes de l’État français !
LE RN ET LA SÉCURITÉ SOCIALE Fin juillet, Achille Biziaux, conseiller Affaires Sociales du groupe RN à l’Assemblée Nationale envoie un courriel au réalisateur du film « La Sociale » Gilles Perret. Ce film retraçait avec brio l’histoire de la création de la Sécu après la deuxième guerre mondiale. Tout à sa tactique de dédiabolisation,… afficher en ligne.
Avec Estelle Delaine, maitresse de conférence en Scie,ce Politiques à l’Université de Rennes 2 20h30 le 8/10, Maison de Quartier de Villejean afficher en ligne.
L’annonce dans la presse locale (La Nouvelle République, 20 septembre 2025) de la candidature d’une manager d’Inter Mutuelles Assistance (IMA) aux prochaines élections municipales à Niort, sous l’étiquette d’un parti politique classé à l’extrême droite par le Conseil d’Etat, suscite notre profonde indignation. IMA et toutes les mutuelles, historiquement ancrées dans l’économie sociale et solidaire,… afficher en ligne.
La Nuit du bien Commun : Un gala d’extrême droite privé sous couvert de caritatif. Alors que l’austérité amenuise les budgets des régions, des départements, des mairies. Les services publics tombent les uns après les autres, les associations voient leurs subventions tenues en otage. L’extrême droite et les droites extrêmes instrumentalisent les régions, les départements et… afficher en ligne.
Non content d’avoir multiplié les menaces judiciaires contre l’Humanité, qui a publié des révélations sur son projet politique d’extrême droite, Pierre-Edouard Stérin s’en prend désormais au journaliste qui a signé ces enquêtes, Thomas Lemahieu. Le milliardaire a en effet poussé le cynisme jusqu’à créer une société baptisée Lemahieu Holding, ce qu’il a fait savoir à… afficher en ligne.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient à apporter son soutien à Thomas Lemahieu, grand reporter au pôle Enquêtes de L’Humanité et à l’ensemble de l’équipe du journal. Par ses révélations, notre confrère a largement contribué à mettre au jour le projet politique Périclès (Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux,… afficher en ligne.
La fête des associations de Montfermeil, organisée le 06 septembre, a été l’occasion d’une offensive brutale contre l’EVARS (Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité), orchestrée par les « Mamans louves », « SOS Éducation » et soutenue par la mairie de Montfermeil. Les participant·es ont en effet été l’objet d’une campagne… afficher en ligne.
septembre 2025 Depuis le scrutin présidentiel de 2002 qui plaçait pour la première fois le Front National au second tour et celui de 2022 où Marine le Pen a affronté Emmanuel Macron, le contexte politique et les stratégies de l’extrême droite ont évolué. En deux décennies, le FN, devenu RN, est passé de 5,5 millions… afficher en ligne.
Numéro 5 -septembre/octobre 2025 L’élaboration des listes pour désigner les futures équipes municipales et les maires se déroule en ce moment. Dans l’Hérault, on assiste d’élections en élections à une augmentation inquiétante des scores du FN/RN. A l’image du Gard, de l’Aude ou des Pyrénées Orientales, notre département (à l’exception pour le moment de Montpellier)… afficher en ligne.
Le gouvernement théofasciste israélien continue son offensive militaire génocidaire contre le peuple palestinien . À Gaza, après avoir déplacé sans relâche les populations, bombardé pendant deux ans, aboutissant à plus de 60000 morts et 75% du territoire en ruine, il a organisé une famine généralisée et maintenant son armée occupe la ville de Gaza en détruisant… afficher en ligne.
Katya Gritseva sera présente au stand de VISA lors de la fête de l’Humanité 2025. Comment aborder des sujets difficiles. Comment parler de choses graves. Chaque jour, quelqu’un meurt. Des roquettes volent, nous sommes privés de sommeil. Nous sommes des militants. Nous nous jetons dans la lutte sociale parce que nous pensons que c’est important. Mais… afficher en ligne.
Les 21 et 22 juin, le Réseau syndical international de solidarité et de luttes organisait une rencontre, à Kyiv, avec des représentantes et représentants de plusieurs syndicats indépendants d’Ukraine. Pour SUD Rail, ce fut aussi l’occasion de recueillir les témoignages des animateurs des deux syndicats du secteur ferroviaire : Oleksandr Skiba, de Kyiv, et Vyacheslav… afficher en ligne.
L’extrême-droite est le pire ennemi des travailleuses et des travailleurs La rentrée sociale s’annonce chaude. L’ensemble des organisations syndicales s’opposent à la cure d’austérité voulue par le gouvernement et la bourgeoisie. De nombreux secteurs sont déjà mobilisés les hôpitaux, l’énergie, les industries, les transports, l’audiovisuel public et la culture… La colère s’étend ! En ce… afficher en ligne.
La crise sociale se double d’une crise politique sans précédent. Sans rien écouter de l ‘avertissement unanime des organisations syndicales face au projet de budget 2026 qui éreinte les travailleuses et les travailleurs, les malades, les chômeurs, chômeuses, retraité.e.s., Macron veut continuer la casse. Son gouvernement a privilégié une économie de guerre et entretient une… afficher en ligne.
Depuis début août 2025, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est la cible d’attaques frontales par le président tunisien Kaïs Saïed et ses partisans. Le 7 août, des manifestants ont attaqué le siège de la Centrale tunisienne. Cette tentative d’assaut de son siège a été suivie par une déclaration du président tunisien en soutien aux… afficher en ligne.
lundi 7 juillet 2025 L’extrême droite et ses idées progressent en France depuis quarante ans. Son discours est largement relayé par certains médias et infuse dans toute la société. Cela s’est vérifié lors des élections législativesde juillet 2024 : l’extrême droite lepeniste et ciottiste compte aujourd’hui près de 140 député·es à l’Assemblée Nationale. Et le… afficher en ligne.
Iran : La confirmation de la peine de mort de la militante ouvrière Shariféh Mohammadi, une nouvelle tâche de honte sur l’appareil judiciaire répressif Le syndicat des travailleur·euses de la régie du transport de Téhéran et sa banlieue condamne fermement la condamnation et la confirmation de la peine de mort contre militante ouvrière Shariféh Mohammadi. Shariféh… afficher en ligne.
Le bureau départemental de la FSU de l’Allier et les instances de ses syndicats se réunissent cette semaine pour préparer la mobilisation dès la rentrée : pour sauver l’école d’Autry-Issard comme pour rétablir les moyens en AED à l’école Léonard-de-Vinci, pour les moyens au collège de Commentry et dans tous les collèges, nous serons sur le… afficher en ligne.
Lorient , le 10 août 2025 Monsieur le Directeur, En 2005, de jeunes musiciens palestiniens étaient accueillis au Festival Interceltique de Lorient. Deux ans plus tard, ils y revenaient. Ouest-France du 3 août 2007 titrait : « Le bagad palestinien Guirab est de retour » en soulignant sa participation à la Grande Parade. Et le… afficher en ligne.
Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO sont horrifiés et dénoncent l’assassinat ciblé et revendiqué par l’armée israélienne du journaliste d’al Jazeera Anas al-Sharif, qualifié de « terroriste », et de ses collègues Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. La tente sous laquelle ils s’abritaient, devant l’hôpital al-Chifa à Gaza-ville,… afficher en ligne.
En une dizaine de jours, trois locaux d’Unions départementales ou de structures de Solidaires ont été dégradés et recouverts d’inscriptions, à Pau, Lorient et Brest. Si les slogans inscrits sont parfois peu lisibles, ce qui apparaît (croix celtiques, références à Pétain, propos racistes) ne laissent pas de doutes sur la provenance de ces dégradations. Ce… afficher en ligne.
Les images terribles de la famine à Gaza sont maintenant connues du monde entier. Cette famine, sciemment organisée par l’État d’Israël alors que les secours attendent depuis des mois dans les pays voisins, s’ajoute aux bombardements incessants qui visent délibérément la population civile – femmes, enfants, médecins, secouristes, journalistes, artistes -, à la destruction totale… afficher en ligne.
Torre Pacheco concentre les attentions. Cette petite ville du sud-est de l’Espagne, où vivent 40 000 âmes, est scruté à la loupe par les identitaires européens. Reprenons depuis le début. Le mercredi 9 juillet 2025, Domingo Tomas Martinez, 68 ans, sort se promener à la fraîche. Il est agressé par trois jeunes hommes qu’il identifie… afficher en ligne.
Dans la nuit du 4 au 5 aout 2025, la maison du Parc de la Bergère à Bobigny, a été incendiée. Depuis qu’elle a été renommée il y a un mois en hommage à la militante du FLN et féministe Danièle Djamila Amrane-Minne, cette maison est la cible de militant·es nostalgiques de l’Algérie française. Dans… afficher en ligne.
Paris, le 8 août 2025 Monsieur le président de la République, Vous avez annoncé que la France reconnaîtrait l’État de Palestine en septembre prochain lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette annonce est bienvenue. Depuis votre annonce, d’autres pays du G7 ont indiqué que cette reconnaissance leur semblait d’actualité et qu’ils pourraient s’y joindre… afficher en ligne.
Mercredi 16 juillet 2025, le FN / RN tenait meeting à St Sever, près de Mont de Marsan. Edwige Diaz, vice présidente du FN / RN, députée de Gironde et cheffe du parti en Aquitaine, était la tête d’affiche. Alors qu’une centaine de personnes était réunie autour d’elle, 140 militant.es syndicaux et associatifs se sont… afficher en ligne.
L’intersyndicale (FO, CFE-CGC et CGT) de BDR Thermea aappelé à manifester contre un plan de licenciement ce samedi5 juillet à 10h, en partant de l’usine de Mertzwiller dans le BasRhin. Le groupe BDR emploie 800 personnes sur ce site,notamment pour produire des pompes à chaleur. Il avaitannoncé, le 20 mai, la suppression de 370 postes… afficher en ligne.
Nous lançons cet appel le 15 juillet dans un monde de plus en plus chaotique et incertain, où on ne sait pas de quoi demain sera fait, traversé par des crises écologiques, sociales, économiques, des guerres et par une large offensive du masculinisme et du sexisme. Les femmes paient le plus lourd tribut des conflits… afficher en ligne.
Pour la seizième année, les militant·es de VISA vous accueillent sur leur stand au village du livre pendant les 3 jours de la fête de l’Humanité au Plessis-Pâté, base 217, dans l’Essonne. A quelques mois des élections municipales, la dénonciation de l’imposture sociale du FN/RN est plus que jamais d’actualité. Vous trouverez notamment sur notre… afficher en ligne.
Début septembre, France Travail a organisé une réunion d’information avec l’agence européenne Frontex, dont le contenu a récemment été révélé par StreetPress. L’un des représentants de l’agence y a présenté le métier de garde-frontière comme une activité de « chasse », vantée auprès de « jeunes hommes » en quête d’action.
Ces propos ne relèvent pas d’un simple dérapage. Ils s’inscrivent dans un discours désormais banalisé qui déshumanise les personnes migrantes, les réduit à des cibles et promeut une vision viriliste de la force et du contrôle. Que ce registre soit employé par Frontex [1], déjà accusée à de multiples reprises de violations des droits humains (pushbacks illégaux, violences aux frontières), n’étonne guère. Mais qu’il trouve une tribune au sein de France Travail, service public censé accompagner toutes les personnes qui résident sur le territoire vers l’emploi – y compris les personnes migrantes, est particulièrement alarmant.
Cette dérive n’est pas isolée. Aux États-Unis, l’agence ICE (Immigration and Customs Enforcement) recrute massivement pour mettre en œuvre les expulsions promises par Donald Trump. Certes, les propos tenus lors de la réunion hébergée par France Travail n’ont pas atteint le degré outrancier des campagnes américaines, qui appellent ouvertement les futures recrues à expulser les « criminels et prédateurs » qui auraient « envahi » les États-Unis. Mais les points communs sont frappants : un recrutement massif au détriment de la formation (Frontex a abaissé son niveau d’études requis de bac +3 au baccalauréat, ICE a réduit ses formations de cinq à deux mois) ; le ciblage d’anciens militaires, recyclés dans le contrôle armé des migrations (la réunion France Travail était organisée avec Défense Mobilité, le service de reconversion du ministère des Armées) ; et plus largement, la banalisation de la violence aux frontières, présentée comme un défi exaltant.
Si France Travail a condamné les propos tenus lors de cette réunion, Frontex, elle, n’a rien désavoué.
Nous dénonçons la normalisation d’un vocabulaire et de pratiques contraires aux droits humains. Les frontières ne sont pas des terrains de chasse. Paris, le 26 septembre 2025
[1] « Frontex, agent intouchable du renseignement migratoire », Anna Sibley, Plein droit, n°145, juin 2025.
Le Gisti est une petite association qui mène de multiples actions en faveur des droits des étrangers. L’autofinancement de ses activités, garantie de son indépendance, demeure un objectif prioritaire. À ce titre, votre soutien est essentiel.
Pour soutenir notre action, n’hésitez pas à faire un don ! (déductible à 66%)
Avec : SUD Santé Sociaux 91, CGT Action Sociale 91, Collectif “Enseigner sans en saigner” 91, Gaëlle Martinez (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires)
Combattre les racismes, un enjeu syndical
Avec : Amal Bentounsi (Militante antiraciste et contre les violences policières), Monira Moon (Militante/formatrice antiraciste et syndicaliste), Sabrina Sebaihi (députée Les écologistes), Nathalie Tehio (Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme), Véronique Poulain et Tayeb Khouira (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires)
Construire la contre-offensive pour imposer un autre budget
Avec Caroline Chevé (FSU), Thomas Vacheron (CGT) Youlie Yamamoto (ATTAC), Eric Coquerel (Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale) Murielle Guilbert et Julie Ferrua co-déléguées Union Syndicale Solidaires
La Sécurité sociale : 80 ans après, la défendre, la développer
Avec : Denis Gravouil (membre du bureau confédéral de la CGT), Gilles Perret (réalisateur), Michèle Rault (Union syndicale Solidaires), Gisèle Riqueau (SUD Recherche/Collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation) Elie Lambert et Julie Le Mazier (secrétariat national de Solidaires)
Palestine – Ukraine : Face aux guerres impérialistes, quelles actions syndicales ?
Verveine Angeli (militante syndicale et associative), Denys Gorbach (militant ukrainien, universitaire), Félix Le Roux (militant de SUD éducation), Lana Sadeq (Forum Palestine Citoyenneté), Linda Sehili (Union syndicale Solidaires)
Combattrele racismesur nos lieux de travail une responsabilitécollective
Des discriminations massives
Dans les entreprises, dans les administrations, danslesservicespublicsetmêmedanslesassociations, lesdiscriminationsracistesnesontpasdesexceptions.
Celles et ceux qui ont une apparence, une origine, une religion ou un nom associés à des groupes stigmatisés sont moins embauché·es, moins payé·es, moins promu·es, plus contrôlé·es, plus sanctionné·es. Sur leur lieu de travail, le quotidien des personnes qui subissent le racisme est souvent oppressif, fait de brimades, d’humiliations et d’insultes. C’est même parfois insupportable.
Une responsabilité collective
Face aux inégalités et à l’oppression raciste, nous avons toutes et tous le devoir d’agir !
En premier lieu, les employeurs ont des obligations qu’il faut souvent leur rappeler… et leur imposer de respecter. Il y a donc une responsabilité collective des personnels. Leurs représentant·es et les organisations syndicales doivent être des soutiens pour cette action. Face à l’injustice, il y a toujours quelque chose à faire, une action collective à entreprendre. Plus encore, au jour le jour, chacun, chacune d’entre nous a un rôle à jouer dans la lutte contre le racisme au travail et partout ailleurs.
Le racisme opprime ceux qui le subissent et divise les salarié·es, agissons ensemble pour l’égalité !
La loi interdit et sanctionne certaines expressions du racisme
attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés.
comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…).
violences physiques.
fonctionnements qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination.
discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres.
Au travail, des délits racistes définis par le code pénal peuvent être lourdement sanctionnés
Pour faire respecter le droit sur nos lieux de travail il existe des outils et des recours juridiques: les représentant·es du personnel, l’inspection du travail, le Défenseur des droits, des associations spécialisées, des instances, des tribunaux, des avocat·es…
Mais notre meilleure arme est la solidarité et l’action collective, contre le racisme comme pour défendre l’ensemble des droits des travailleurs et travailleuses. Dans tous les cas, les syndicats membres de Solidaires sont là pour vous accompagner et vous défendre.
Ne restez pas seul·es ! N’acceptons pas l’injustice !
Refusons la banalisation du racisme
Le combat contre le racisme au travail ne peut pas se limiter à faire respecter la loi.
Parce que beaucoup de comportements racistes ne peuvent pas donner lieu à des poursuites légales. Parce que la loi est mal appliquée. Et parce que toute une partie des décisions politiques s’inscrivent dans une vision raciste du monde.
Il faut donc mener à la fois un combat quotidien contre les manifestations du racisme et une lutte collective contre les politiques et l’organisation de la société qui reposent sur le racisme, et qui en amplifient les effets.
Les discours racistes envahissent l’espace médiatique et politique. Les politiques racistes ont le vent en poupe et accompagnent la progression du fascisme. Il faut d’urgence un sursaut général pour refuser la banalisation du racisme.
Combattre l’extrême droite
L’extrême droite est l’ennemie des travailleurs et travailleuses, le racisme est un de ses principaux piliers.
Solidaires est une organisation syndicale indépendante des partis politiques. A Solidaires, défendre nos valeurs et les intérêts des travailleurs/ses nous impose de combattre l’extrême droite. Derrière les discours de l’extrême droite sur l’identité ou la sécurité se cache une obsession raciste : faire des personnes immigrées, musulmanes, noires, arabes, maghrébines, juives ou roms les boucs émissaires des problèmes de la société. La préférence nationale, élément programmatique central, hier du FN et aujourd’hui du RN, ne sert qu’à diviser les travailleurs et travailleuses et affaiblir nos luttes sociales. Le programme de l’extrême droite, avec des milliardaires qui sont derrière, c’est l’inégalité des droits, la casse des conquis sociaux des salarié-e-s, la fermeture des frontières, la répression des quartiers populaires, l’attaque contre les solidarités, les libertés publiques et les droits syndicaux.
et toutes les idées racistes
Mais les idées racistes ne sont pas portées uniquement par l’extrême droite.
Elles traversent toute la société et servent directement les intérêts des capitalistes. Une partie croissante du champ politique, médiatique et patronal reprend les thématiques de l’extrême droite, voire ses propositions. Les discours sur «-l’assistanat-», la remise en cause du droit du sol, la criminalisation des solidarités, la suspicion généralisée envers les musulman·es ou les sans-papiers sont devenus monnaie courante, jusqu’au sommet de l’État. Répandre ces idées dans le débat public et dans les politiques gouvernementales contribue à légitimer l’extrême droite et à préparer le terrain à sa prise de pouvoir.
Un combat quotidien
Refuser le racisme, c’est aussi le combattre dans ses formes les plus banalisées, au quotidien : remarques déplacées, soupçons systématiques, moqueries, surveillance excessive, humiliations… Ces micro-agressions, souvent minimisées, souvent présentées comme des plaisanteries, ne sont pas anodines.
Elles marquent les corps, brisent les parcours, rongent l’estime de soi et sont des rappels permanents du statut d’infériorité de certain·es et une façon de les délégitimer.
En les laissant passer, on participe à leur normalisation, on rend le racisme tolérable, on ouvre la voie à des violences plus massives — médiatiques, policières, institutionnelles, physiques.
Refuser, dénoncer, visibiliser ces agressions, c’est refuser la banalisation du racisme, et défendre concrètement l’égalité et la dignité pour toutes et tous.
Victime ou témoin d’un comportement raciste? Victime : Conservez les preuves, écrivez et datez les faits ; cherchez des alliés, sur votre lieu de travail ou en dehors ; contactez Solidaires, le syndicat vous accompagnera selon vos attentes. et respectera strictement à chaque étape vos choix. il est important de «rassurer» les victimes et faire savoir que ce sont elles qui maîtrisent leurs réactions. Témoin : Ne laissez pas la victime isolée, même si elle-même ne réagit pas. Faiteslui savoir que ce qui s’est passé n’est pas normal, que vous êtes disposé à l’écouter et à l’accompagner. Respectez toujours ses choix de réactions.
Le complotisme, cheval de Troie de l’extrême droite et du racisme
Face au rouleau compresseur du capitalisme et aux désordres du monde, on peut être tenté·e par une vision des choses qui attribue à des groupes stigmatisés la responsabilité de ce qui va mal. Les théories complotistes sont souvent lancées par l’extrême droite. Les groupes qu’elles accusent de tirer les ficelles sont toujours, quand on creuse un peu, des catégories ciblées par le racisme.
L’antisémitisme et l’islamophobie ont en commun d’être deux formes complotistes de racisme. Dans beaucoup de médias et au plus haut sommet de l’État, l’islam fait l’objet d’une lecture conspirationniste qui entraîne des violences et un harcèlement administratif. Les musulman·es sont présenté·es comme un corps étranger, une menace manipulant des institutions, imposant une « islamisation » fantasmée. Comme si tou·tes les musulman·es avaient un projet commun, même à leur insu ― alors qu’il y a une grande diversité de pratiques, de positionnements politiques, de modes de vie. L’antisémitisme porte l’idée que les Juifs et Juives formeraient un groupe tout-puissant, agissant dans l’ombre pour contrôler le monde, la finance et les médias. C’est évidemment faux. Les personnes juives ne forment pas un groupe qui aurait plus de pouvoir que le reste de la population.
Cette approche dangereuse mène à une impasse. Le complotisme nie les réalités sociales et masque les vrais rapports de pouvoir. Ce qui dirige le monde, c’est le système capitaliste et la bourgeoisie qui en tire profit.
Pour construire l’unité, lutter contre les inégalités
Cela saute aux yeux : il y a une division raciste du travail.
Les salarié·es appartenant à des groupes stigmatisés sont sur-représenté·es dans les emplois les plus précaires, mal payés, pénibles ou surexposés (nettoyage, sécurité, livraison, sous-traitance, soins des personnes dépendantes…). Les discriminations à l’embauche, dans l’accès au logement, à la formation ou aux soins renforcent ces inégalités. Construire l’unité des travailleurs et des travailleuses est indispensable si on veut changer les rapports de force. Mais cette unité se fera à condition de reconnaître les inégalités existantes et en les combattant. Dans nos revendications comme dans nos pratiques, il faut tenir compte des différentes oppressions.
Par exemple, revendiquer des hausses de salaire en pourcentage peut laisser intactes, voire renforcer, les inégalités liées au racisme et au sexisme. C’est pourquoi il faut exiger la suppression des écarts de salaire en même temps que des augmentations générales.
Face au racisme et aux inégalités, l’Union syndicale Solidaires se bat :
Pour l’égalité réelle des droits, quelle que soit l’origine, la nationalité ou la religion
Contre les discriminations au travail, à l’école, à l’embauche, au logement, dans les services publics et partout dans la société
Pour la régularisation de toutes les personnes privées de droits administratifs, l’accueil digne des exilé·es, la liberté de circulation et d’installation
Contre les lois et pratiques racistes du patronat et de l’État comme le harcèlement policier et les contrôles au faciès
Pour la justice pour toutes les victimes de violences policières
Au travail et partout ailleurs, détruisons le système raciste !
Le gouvernement persiste dans sa politique autoritaire, répressive, raciste et xénophobe avec sa loi immigration et sa circulaire Retailleau. Alors que les actes et violences racistes se multiplient sur le territoire et au travail, il reprend encore aujourd’hui les idées et les discours de l’extrême droite !
L’Union syndicale Solidaires continuera à lutter avec celles et ceux qui subissent les oppressions racistes au travail, dans nos quartiers et dans la société. Nous continuerons à nous battre pour la justice, pour l’égalité des droits, contre le racisme, pour la régularisation des travailleurs-ses sans papiers, la liberté de circulation et une société juste et libre d’oppressions !
1 million de personnes sont victimes de racisme chaque année (enquêtes de victimation INSEE-ONDRP),
96% d’entre elles ne portent pas plainte (enquêtes de victimation INSEE-ONDRP),
55% des affaires à caractère raciste étaient classées sans suite en 2022 (Ministère de la Justice, 2022),
En 2023, la France compte 68 millions d’habitant·es. 5,6 millions de résidents de nationalité étrangère vivent en France. La loi immigration du 19 décembre 2023 s’attaque ainsi à 8,2 % de la population (INSEE, 2024),
91% de personnes noires, en France métropolitaine, affirment être victimes de discrimination raciale dans leur vie de tous les jours, d’après le dernier baromètre du Cran (Conseil représentatif des associations noires).
Quelles sont ces violences ?
La société française est profondément structurée par le racisme, un système de domination et d’exploitation qui hiérarchise les vies et les droits en fonction de leur origine, leur provenance, leur religion réelle ou supposée, leur couleur de peau . Ce racisme (racisme antiarabe, islamophobie, négrophobie, antitziganisme, antisémitisme…) est largement hérité du colonialisme. Il a déjà des effets concrets : oppressions, discriminations, violences.
La loi interdit et sanctionne le racisme lorsqu’il s’exprime sous forme :
d’attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés ;
de comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…) ;
de violences physiques ;
de mode de fonctionnement qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination ;
de discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres, et se référant souvent à la science à cette fin.
Campagne Intersyndicale – Racisme, antisémitisme, xénophobie au travail : c’est non !
Publié le 21 mars 2025
Les derniers chiffres du défenseur des droits nous indiquent qu’année après année, les statistiques sur les discriminations en raison de l’origine réelle ou supposée restent très élevées. Dans son baromètre il indique que plus de la moitié des saisines reçues par l’institution en matière de discriminations liées à l’origine se sont déroulées dans la sphère professionnelle. Les analyses de l’INSEE montrent que la discrimination raciale à l’embauche est massive en particulier contre les candidats issus de l’immigration. Face à l’ampleur du phénomène, l’ensemble des organisations syndicales, dans une déclaration commune le 11 juillet 2024, ont décidé de mener une campagne contre les discriminations, contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie au travail.
Cette campagne a été lancé officiellement le 21 mars 2025 avec une table ronde intersyndicale suivi d’une conférence de presse.
Ces propos auraient été tenus publiquement par un professeur devant les personnels de l’Éducation nationale et des élèves au sein d’un établissement au Chesnay. Des professeurEs ont réagi vivement et cet évènement aurait amené les élèves à libérer leur parole et à décrire ce qu’ils elles endureraient en classe depuis un certain temps : des propos graves et redondants à caractère raciste, affectant leur dignité.
Cette situation est encore une fois la preuve de la banalisation de la parole raciste, conséquence de la bataille idéologique menée par des médias de propagande. Ce cas de racisme interpelle notamment par la passivité, l’inaction de l’administration, ayant laissé se développer un climat délétère, un malaise parmi les personnels, et les élèves, l’enseignant étant toujours en fonction.
Pour SUD éducation 78 : En tant que personnels de l’éducation, il est urgent d’empêcher la profération des idées, des discours d’extrême droite dans nos établissements scolaires afin de permettre à chacun.e d’être considéré.e et d’évoluer dans un climat respectueux et réellement inclusif. De plus, il est du devoir de l’administration de protéger les personnels et les élèves contre le racisme et les discriminations dans l’Éducation nationale ainsi que les lanceuses et lanceurs d’alerte.
Des “rafles” organisées par le Ministre de l’Intérieur ?
L’arrivée de Retailleau au ministère de l’intérieur aura marqué un tournant inquiétant pour les droits des étranger.es, avec ou sans titre de séjours dans notre pays. Après la circulaire janvier 2025 abrogeant la circulaire Valls, donnant des consignes claires pour durcir les conditions de régularisations, des notes envoyées aux commissariat pour ficher les personnes étrangères, des listes de métiers en tension réduites à portions congrues, le ministre de l’intérieur, se lance dans une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires, les étrangers et étrangères, notamment sans titre de séjour.
Le Gouvernement en stigmatisant toujours les étrangers et étrangères contribue à la banalisation de la parole et des actes racistes.C’est dans cette optique que le ministre de l’intérieur vient d’annoncer des opérations de contrôle dans les gares et les lieux de transports publics pour
« lutter contre l’immigration irrégulière » qui s’apparentent à des “rafles”.
Nos organisations, dénoncent cette escalade nauséabonde, visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur le lieu de travail et qui aujourd’hui et demain, un peu plus que d’habitude, le feront la peur au ventre. Nous rappelons, qu’une partie des personnes étrangères sur notre territoire, sont sans titres de séjours à cause des durcissements successifs des politiques migratoires et des conditions de traitement de leur dossier. Les étranger.es ne viennent pas profiter de notre système social, ils et elles viennent travailler, dans les conditions les plus difficiles, la plupart du temps sans aucuns droits, tout en s’acquittant des cotisations et impôts.
Ce sont les guerres, les dérèglements climatiques et la pauvreté qui poussent des milliers de personnes à rejoindre notamment notre pays, souvent au péril de leur vie, pour essayer d’y trouver une existence digne. Il n’y a pas de crise migratoire, il y a une carence des politiques d’accueil structurées au niveau national et européen.
Nos organisations saluent l’initiative des syndicats de cheminots appelant les agents à ne rien faire qui ne soit pas dans leur prérogatives.
Nous demandons la mise en place d’un processus de régularisation par le travail qui soit opérationnel et qui permette aux travailleurs et travailleuses sans titre de séjour de sortir de l’irrégularité.
Nous demandons un plan d’urgence pour renouveler les milliers de titres de séjour en attente dans les préfectures du territoire national.
Nous exigeons des politiques migratoires centrées sur l’accueil, sur le respect des droits humains et la solidarité. Les moyens doivent être prioritairement mis pour répondre aux besoins sociaux des populations, notamment des plus précaires.