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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Éducation En grève ! Précarité

19 oct. journée de grève des AESH : un succès local et national !

À l’occasion d’une journée nationale de grève, se tenait mardi 19 octobre le 3e rassemblement local appelé par le collectif d’AESH du 78 (Accompagnants d’élèves en situation de handicap, essentiellement des accompagnantes), avec le soutien du syndicat Sud éducation 78.


Plus d’une cinquantaine de personnes, rassemblées devant la mairie de Mantes-la-Jolie, AESH et soutiens (notamment des enseignants grévistes et des parents d’élèves), dans une ambiance joyeuse et déterminée. Les personnes qui ont échangé avec les AESH, dont beaucoup avaient entendu parler de leurs revendications en cette journée de mobilisation nationale, ont fait part de leur compré­hen­sion et de leur solidarité.

Les AESH dénoncent le mépris salarial et professionnel dont elles sont l’objet : sous-effectifs et flexibilité de déplacement, grande précarité du statut, temps partiel imposé et salaire de misère (entre 700 et 800 €p mensuels ; en deçà du seuil de pauvreté).


La grève demande l’abandon des PIAL, le nouveau système de gestion des AESH mis en place par le ministère de l’Éducation nationale, qui permet de les envoyer dans des établissements scolaires sans connaître les élèves ni l’équipe éducative.
À la place de leur contrat précaire, les AESH demandent leur titularisation sous un statut d’éducateur scolaire spécialisé avec un service hebdomadaire de 24 heures te 11 heures annexes, aligné sur celui des professeures des écoles
Cette journée, un succès à l’échelle de la France – 80 rassemblements dans le pays –, a mis à mal la volonté du ministère de rendre invisibles ces travailleurs de travailleurs de l’ombre, petites mains de l’école inclusive, qui sont sorties des salles de classes dans lesquelles ont les avaient cantonnées.
Les AESH nous ont montré une fois encore que le collectif rend fort, c’est pour cela que nous vous invitons à rejoindre leur collectif, le samedi 27 novembre à 10 heures au local syndical situé au 19, rue de la Vaucouleurs, à Mantes-la-Ville.

Sud éducation 78
Contact presse : 06 71 48 60 88

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Grève et rassemblement des Accompagnant·es d’élèves en situation de handicap (AESH), mairie de MLJ, mardi 19/10 à 11h !

Après le succès des mobilisations précédentes à l’échelle nationale, une nouvelle journée de grève pour s’opposer aux PIAL et demander un véritable statut de la fonction publique pour les AESH est organisée partout en France le mardi 19 octobre.

Toutes les informations sur la grève et la carte des mobilisations en France sont visibles ici : https://www.sudeducation.org/aesh-greve-19-octobre-2021/

Localement, pour cette journée de grève, le collectif d’AESH du 78 appelle à un rassemblement à 11h devant l’hôtel de ville de Mantes-la-Jolie.

AESH, travailleurs de l’éducation, et soutiens, pour défendre les AESH en première ligne de l’école inclusive et gagner de nouveaux droits, soyons nombreuses et nombreux pour faire entendre notre voix et notre colère !

Les tracts du collectif AESH du 78 sont disponibles ici :

Voir en ligne : https://www.sudeducation.org/aesh-g…

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Pourquoi des prisons ? Précarité Répression

Non à la construction de nouvelles prisons, à Magnanville comme partout ailleurs !

L’Union syndicale Solidaires Yvelines a appris via la presse le projet porté par l’État de construire une maison d’arrêt de 700 places à Magnanville, proche du lycée Senghor. Notre Union s’oppose vivement à ce projet et demande son abandon immédiat pour diverses raisons :

1) Cette construction ne résoudra pas le problème de la surpopulation carcérale et des conditions de détention

En plus du centre de détention de mineurs de Porcheville, Magnanville deviendrait la quatrième prison des Yvelines avec la maison d’arrêt de Bois d’Arcy (900 détenus), la maison d’arrêt pour femmes de Versailles (150 détenues) et la maison centrale de Poissy (180 détenus).

La construction de la maison d’arrêt de Magnanville s’inscrit dans un schéma national de « création nette de 15 000 places de prison supplémentaires en France à l’horizon 2027 et permettra notamment d’offrir de meilleures conditions de travail au personnel pénitentiaire et de fermer certains établissements qui ne sont plus adaptés. Il vise à résorber la surpopulation dans les maisons d’arrêts et à poursuivre l’objectif de l’encellulement individuel à 80%1. »

Cet argument est faux ! Déjà en 1991, l’ouverture de la prison de Villepinte dans le 93 visait à limiter la surpopulation carcérale. 5 ans plus tard, elle était occupée à 116 % (et aujourd’hui 1 000 personnes pour 600 places). Depuis 30 ans, le nombre de détenus en France a presque doublé pour atteindre 70 000, avec un taux d’occupation en moyenne de 142% en maisons d’arrêt et quartiers de maisons d’arrêt2. L’État ne tient pas ses engagements, car le principe d’une cellule individuelle, s’il est préconisé depuis 1875 et a été consacré par la loi de novembre 2009, n’est toujours pas appliqué. Comme le disait régulièrement Adeline Hazan, ancienne contrôleuse générale des lieux de privation de liberté : « La construction de places nouvelles n’est pas une réponse à la surpopulation carcérale » car « plus on crée de places plus on les remplit ».

Cette concentration de détenus et l’abandon auquel l’État se livre sont les causes des conditions de (sur)vie indignes dans les prisons françaises, régulièrement ciblées par les associations de défense des droits humains. Récemment, la prison de Seysses a été mise sur le devant de la scène par Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Elle raconte : « trois hommes entassés dans une cellule de 4,28 m², des toilettes bouchées, une violence infernale. » L’un des détenus a même contracté la leptospirose, « c’est la maladie de la pisse de rat3 ». On est bien loin de l’image idyllique de conditions de détention luxueuses parfois véhiculées, avec télévision et salle de sport.

Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est donc d’abord refuser qu’une partie de la population puisse être privée d’humanité par le traitement qui leur est imposé.

2) Cette construction s’inscrit dans un modèle de société étouffant et inadapté aux enjeux actuels

Cette construction devrait avoir lieu à deux pas du lycée Léopold Sédar Senghor. Quelle ironie quand on sait que cet homme, défenseur de la liberté, a lui même été mis en prison pendant la seconde guerre mondiale par les nazis…

Michel Lebouc, maire de Magnanville, a évoqué la création de 700 emplois directs en lien avec la construction. Nous aimerions avoir un décompte précis de cette estimation, car nous sommes dubitatifs sur cette potentialité ! Et d’ailleurs, quels sont les emplois associés à une prison, qui donneront un exemple de futur métier aux lycéens ? Surveillant de prison ? Membre des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ÉRIS), des compagnies ultra-violentes destinées à dresser par la force les détenus récalcitrants aux conditions indignes dans lesquelles ils sont placés ? Alors qu’on supprime 17 postes d’enseignants à la rentrée 2021 dans les Yvelines, qu’il manque 89 équivalents temps plein à l’hôpital de Meulan – Les Mureaux, que Renault supprime 2 000 postes dans l’ingénierie dont de nombreux sur le site de Guyancourt, on se vante des emplois associés à une prison ? N’y a-t-il pas un choix à faire, et à imposer par la population pour que les emplois créées correspondent réellement aux besoins de la population ?

Enfin, la prison, qui serait construite sur des champs, contribuerait à bétonner encore plus de terres agricoles, alors que la surface agricole en France a déjà régressé de presque 20 % depuis 1950 et que le nombre de paysans s’effondre… Bel exemple et sûrement beaucoup d’emplois pour les élèves du lycée agricole Sully, situé à… Magnanville.

Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est aussi défendre un modèle de société où les choix sociaux correspondent aux besoins de la population et de la nécessaire défense de nos conditions naturelles de vie et d’alimentation.

3) La prison est un mode de gestion des populations précaires et marginalisées et pas l’exercice d’une justice impartiale

En prison, on ne trouve pas les personnes poursuivies pour avoir détourné des millions d’euros d’argent public, abusé de leur pouvoir de ministre ou d’élu, ou maquillé des comptes municipaux. Sarkozy n’y ira probablement pas, Balkany n’y est pas resté bien longtemps et Bédier n’a été condamné qu’à du sursis, et l’incarcération de Bernard Tapie ne l’a pas empêché de continuer les affaires. Par contre, on peut faire de la prison ferme pour des tags, pour avoir volé de la nourriture ou pour des délits mineurs. Et, souvent, on se retrouve en prison en attendant un procès (détention provisoire), même pour des faits mineurs. C’est le cas pour un tiers des personnes incarcérées. Si on ajoute les Centres de Rétention Administrative (CRA), qui enferment les sans-papiers (qui vivent et travaillent de façon invisible sur les postes les plus ingrats et mal payés de notre société, et pourront être renvoyés dans un pays en guerre ou en crise), on voit bien à quelle catégorie de la population s’adresse l’immense majorité des places en prisons : les pauvres, les exclus, les marginaux, dont les situations relèvent parfois bien plus de la santé.

La prison est donc davantage un moyen d’exclure et d’isoler ceux qui n’ont trouvé pour autre solution pour s’en sortir que la délinquance (vols, trafics, deal, contrefaçon…) qu’une punition réparatrice pour réintégrer pleinement les condamnés à la société. À côté des marchés illégaux de la contrefaçon et du cannabis, des marchés parfaitement légaux existent, et sont menés par les États eux-mêmes : les armes pour faire la guerre, les sous-marins. Personne n’ira en prison pour avoir vendu des engins de mort à des dictatures !

La prison, donc, en plus d’être le signe d’une justice à géométrie variable, est une marque d’impuissance de la société à ne pas corriger les défauts qui produisent l’exclusion : la pauvreté, le chômage, l’isolement. Et, à mesure que la précarité de la population progresse, on construit davantage de prisons, toujours aussi surpeuplées… Si les conditions de vie étaient différentes, combien ne se retrouveraient pas en prison ?

Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est refuser de répondre à l’exclusion par l’exclusion et ainsi de masquer les véritables enjeux que sont les inégalités sociales grandissantes.

Ce que nous défendons

Ainsi, nous demandons l’arrêt du projet de maison d’arrêt à Magnanville, et l’arrêt de toutes les constructions de prisons en France. Nous nous sommes battus, avec les sans-papiers notamment lors de leur marche nationale en 2020 pour demander la fermeture des CRA (notamment celui de Plaisir), et nous continuons à le demander.

Nous pensons qu’il est urgent d’éradiquer les causes sociales du système qui produit la prison : il faut augmenter les salaires, revaloriser l’allocation chômage et les retraites, créer les postes nécessaires dans la santé et l’éducation.

Nous sommes favorable à une refonte complète du système judiciaire, qui ne saurait exister sans une refonte du système économique, car les deux sont intimement liés.

Une société qui a besoin de prisons est une société malade !

Refusons la logique de l’exclusion et de la régression sociale !

Nous appelons toutes les personnes qui refusent la construction de cette prison

à nous contacter pour réfléchir ensemble aux moyens d’actions contre ce projet,

et pour une société plus juste.

1 http://www.presse.justice.gouv.fr/communiques-de-presse-10095/construction-dun-centre-penitentiaire-a-magnanville-34112.html

2 Chiffre de 2017 : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/expliquez-nous/expliquez-nous-la-surpopulation-carcerale-en-france_2545599.html

3 https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/prison-de-seysses-comment-peut-laisser-vivre-les-gens-dans-un-trou-a-rat-1633417148

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Précarité Ressources juridiques

Bulletin N° 1 “Protection sociale et précarité “

L’Édito
Ce bulletin contient des analyses, des informations, des propositions sur la protection sociale et la précarité. Cela inclut entre autres la Sécurité sociale et ses différentes branches (retraites, maladie, accident du travail, famille…), l’assurance chômage, le RSA. Il est publié par la commission protection sociale et le groupe de travail chômage et précarité dans le but de former et d’informer les adhérent.e.s de Solidaires sur ces thématiques, ce qui est un préliminaire essentiel pour s’opposer aux démantèlement des institutions de protection sociale que nous imposent les capitalistes et les gouvernements qui les servent.

Loin d’être un document technique, ce bulletin se veut un lieu d’exposition des contre propositions de Solidaires pour une autre société alternative au capitalisme.Il est diffusé à toutes les structures (syndicats, fédérations, Solidaires locaux) et à toute personne qui le demande en écrivant à contact@solidaires.org.

Documents à télécharger

Bulletin N° 1 “Protection sociale et précarité

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Précarité

Nouvelle attaque contre l’assurance chômage

Le gouvernement s’acharne à imposer par la force la réforme de l’assurance‐chômage avant la campagne présidentielle, prétextant de la reprise économique pour accuser les chômeurs d’être des profiteurs ne voulant pas rechercher d’emploi. Il vient d’informer les organisations syndicales d’un nouveau décret imposant au 1er octobre de nouvelles règles de calcul des allocations, déjà prévues par le décret du 30 mars dernier. Or ce décret s’est vu suspendu le 22 juin par le Conseil
d’État, celui‐ci arguant des « incertitudes sur la situation économique », et estimant que « ces nouvelles règles de calcul pénaliseront les salariés ayant alterné contrats courts et inactivité ».


Le gouvernement impose cette réforme alors même que le Conseil d’État ne s’est pas encore prononcé sur le fond des recours déposés par les organisations syndicales, à savoir les inégalités de droits entre demandeurs d’emploi. Une étude de l’Unedic estimait que 1,15 million de demandeurs d’emploi connaîtraient une baisse significative de leur allocation, notamment les plus précaires. Or 87 % des embauches sont actuellement en CDD.
Comme à son habitude, le gouvernement veut passer en force et imposer sa politique de régression sociale. En détruisant allègrement le droit du travail, et en transformant le service public
de l’emploi en structure de contrôle et de coercition à l’égard des salarié∙es privé∙es d’emploi, le gouvernement compte les contraindre à accepter n’importe quel travail et à n’importe quel prix.


Mais cette stratégie va peser sur l’ensemble de la société, en faisant pression sur les salaires et en continuant de généraliser la précarité. Cette réforme de l’assurance chômage est une nouvelle étape dans la destruction de notre système social.


NOUS SOMMES TOUTES ET TOUS CONCERNÉS !


Pour défendre les droits de toutes et tous les chômeur·es et précaires, nous exigeons :
‐ L’abrogation définitive de la réforme de l’assurance chômage,
‐ L’abrogation du décret sur le renforcement des sanctions de décembre 2018,
‐ La revalorisation immédiate des allocations des chômeur∙es et précaires,
‐ L’indemnisation de tous les chômeur∙es et précaires,
‐ La baisse des loyers et l’augmentation des APL.


MARDI 5 OCTOBRE ‐ 14 h ‐ PLACE DE LA RÉPUBLIQUE


Et nous vous donnons rendez‐vous le même jour dès 12 h 30,
à l’angle de la rue du Temple et de la place de la République,
à une assemblée générale sur les perspectives à donner à nos luttes.

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Éducation Nettoyage Précarité

Nettoyage : seule la lutte paie ! (1)

Une nouvelle rubrique – que nous espérons riche et dynamique ! – pour présenter les victoires du camp des travailleurs et des travailleuses, ici et ailleurs…


Victoire des salarié·e·s du nettoyage à Jussieu (Sorbonne Université) face à l’entreprise « Arc-en-ciel » : la lutte paie !

Source : Libération du 24 septembre 2021

Depuis environ 15 ans, le nettoyage du campus Jussieu est assuré par des salarié-es de sociétés sous-traitantes, aux pratiques illégales honteuses. Les agents du nettoyage, dont le travail permet aux personnels et étudiant-es de travailler et étudier dans des locaux propres, sont ainsi soumis à des conditions de travail inacceptables : cadences infernales, salaires très bas, menaces et pressions sur les salarié-es pour leur faire accepter des modifications arbitraires de leur contrat ou de leurs conditions de travail…

Ces mauvais traitements sont à mettre en perspective avec les multiples couches d’oppression que les salarié-es subissent : racisme, sexisme et classisme, qui interagissent et s’ajoutent à la dévalorisation du travail effectué. Cela est notamment le cas pour les femmes, qui sont particulièrement touchées par les changements d’horaires imposés, souvent incompatibles avec leurs obligations familiales. Par ailleurs, les problèmes de faible compréhension du français oral ou écrit de certain-es salarié-es ont permis à Arc En Ciel de leur faire signer des contrats de CDD antidatés en lieu et place de leurs CDI, afin de mettre fin à leur travail.

Excédées par cette situation, notamment par la hausse brutale de leur charge de travail suite au non-renouvellement de plusieurs collègues en CDD, et l’annonce d’un fractionnement des journées de travail, les 130 personnes, en grande majorité des femmes, employées par la société de sous-traitance « Arc-en-ciel Environnement » se sont mises en grève à partir du 14 septembre. Après huit jours d’une grève massivement suivie, avec le soutien de syndicats de l’université dont la section SUD Éducation, les grévistes ont obtenu satisfaction sur leurs revendications :

  • pas de fractionnement des journées de travail
  • non-application de la clause de mobilité (inscrite sur les contrats de travail, cette clause permettait à la direction de muter les agents sur toute la région parisienne, au gré de ses besoins)
  • aucun licenciement
  • remplacement des absences
  • paiement des sommes dues pour les heures travaillées et non payées, notamment les heures supplémentaires
  • régularisation des contrats de travail
  • fourniture de produits d’entretien non allergisants
  • départ du responsable d’exploitation du site, au comportement irrespectueux envers les agents
  • paiement de 50 % des jours de grève

Si les 130 agents de Jussieu ont gagné face à une entreprise au chiffre d’affaires de 23 millions d’euros et employant 1000 salarié-es, c’est avant tout parce qu’ils et elles ont su rester soudé-es tout au long du mouvement, débattant quotidiennement la poursuite de la grève, en fonction des avancées obtenues face à l’employeur. C’est aussi parce qu’ils et elles ont été appuyé-es au quotidien par les militants syndicaux de l’université, pour tous les aspects de la grève; les syndicats ont aussi pesé sur l’administration de l’université pour qu’elle fasse pression sur l’entreprise. C’est enfin parce qu’une très forte solidarité des personnels et des étudiant-es de l’université s’est exprimée tout au long de la grève : pétition massivement signée, dons à la caisse de grève, démarches de responsables de laboratoire auprès de la direction de l’université, applaudissements dans les amphis lors des manifestations quotidiennes sur le campus, affichages, motions de soutien, etc. Le soutien extérieur a aussi été précieux : rassemblement de solidarité médiatisé, contributions importantes d’autres syndicats à la caisse de grève, préparation d’une manifestation au siège de l’entreprise Arc-en-Ciel, etc. Ce mouvement de solidarité est encourageant pour les luttes à venir, par exemple celles des personnels précaires de l’université (vacataires, doctorant-es sans financement…), dont le travail, bien que plus valorisé socialement, est également minimisé et invisibilisé.

Cette grève est une nouvelle démonstration éclatante qu’une lutte unitaire, déterminée et organisée des travailleuses et des travailleurs peut les mener à la victoire, et cela même si les grévistes sont parmi les travailleur-ses les plus précaires du site. Cette victoire fait écho à celle des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Clichy-Batignolles, qui sont d’ailleurs venues soutenir leurs collègues.

Cette grève a donné à voir les aspects les plus sombres de la sous-traitance, allant jusqu’à la maltraitance quotidienne et au travail sans contrat et/ou non-rémunéré. L’une des pancartes brandies par les grévistes portait le slogan : « En grève pour le respect ». En effet, il a fallu huit jours de grève et des négociations serrées, juste pour obtenir que des garanties inscrites dans le droit du travail, voire dans le droit tout court, soient respectées au sein de l’université ! Cela est indigne du service public et de l’université. De plus, l’attitude de la direction d’Arc-en-Ciel et de ses « syndicats maison » lors des négociations a été abjecte : d’abord un refus de mettre par écrit les engagements, puis la communication d’un protocole d’accord avec une date de reprise erronée, en passant par des rendez-vous non honorés, le refus de rencontrer une délégation de grévistes, des menaces de sanctions, la perturbation des assemblées de grève par des « représentants du personnel » aux ordres, l’envoi de fausses informations à la direction de l’université, etc.

Cette grève est aussi là pour nous montrer à quoi sert la mise en concurrence dans les marchés publics. Au gré des changements de prestataires, les agents de nettoyage restent les mêmes (certains y travaillent depuis 25 ans !) : ce sont elles, ce sont eux qui connaissent le campus, ses amphis, ses espaces extérieurs, ses couloirs, ses labos. La seule fonction des entreprises sous-traitantes, dont la mise en concurrence favorise toujours le moins-disant, n’est pas d’améliorer la qualité du service rendu mais de réduire les coûts pour le compte du « donneur d’ordres » (l’université), en pressant les salarié-es au maximum, au besoin par des méthodes illégales. Au passage, la sous-traitance crée des « angles morts » en déresponsabilisant l’université vis-à-vis des conditions de travail de certaines catégories de personnes qui travaillent pourtant sur ses campus. La pratique de la sous-traitance doit cesser ! SUD Éducation exige que les travailleuses et travailleurs intervenant pour des tâches régulières dans le service public d’éducation, d’enseignement et de recherche bénéficient tou-tes du statut d’agent titulaire de la fonction publique. C’est aux établissements et aux ministères concernés de prendre leurs responsabilités, car ils ne peuvent pas ignorer que la sous-traitance engendre des violations systématiques des garanties élémentaires sur les conditions de travail, notamment envers des femmes et des personnes racisées qui sont déjà parmi les plus précaires dans l’échelle sociale.

Dans les semaines et les mois à venir, nous resterons mobilisé-es, aux côtés des salarié-es, pour veiller au respect des engagements pris par l’entreprise Arc-en-ciel. La force collective acquise, et l’importance du soutien reçu, leur permettent d’envisager une nouvelle grève si ces engagements ne sont pas tenus.

Section SUD Éducation Sorbonne Université

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Éducation Précarité

Précarité dans l’éducation : seule la lutte paie ! (2)


Depuis 2011, SUD éducation a fait condamner l’Éducation nationale à verser plus de deux millions d’euros aux ex-AVS employé·es en CUI


Une nouvelle rubrique – que nous espérons riche et dynamique ! – pour présenter les victoires du camp des travailleurs et des travailleuses, ici et ailleurs…


En novembre 2016 et janvier 2019, ce sont déjà 5 collègues en CUI qui avaient gagné  47 000€ au tribunal des prud’hommes d’Evry, ce sont de nouveau 31 personnes, accompagnées par  SUD Education 91 qui ont vu le jugement  des prud’hommes confirmé par la cour d’appel de Paris en septembre 2021.

Le Lycée Robert Doisneau établissement mutualisateur dans l’Essonne a donc été condamné en 1ère instance, puis  devant la cour d’appel, à verser en tout aux 31 plaignantes plus de 300 000 € pour défaut de  formation et annualisation abusive : le rectorat a fait travailler des collègues employé·es en contrat aidé (CUI) 25h par semaine pour une paie équivalente à 20h de travail. Après 4 ans de  procédures juridiques, la victoire est là! Déjà, l’administration avait été condamnée en 2019 à verser 370 000 € à 22 ex-AVS employé·es auprès des élèves en situation de handicap en Charente, en 2011, les ex-AVS d’Angers ont reçu 450 000 € suite à une procédure similaire,  200 000 € ont été gagnés par les AVS entre 2018 et 2019 dans l’académie de Grenoble, plus d’un million a été versé à 36 ex-AVS dans les Bouches-du-Rhône en 2014. 

L’administration avait fait le pari d’enfreindre la loi en pensant que les personnels ex-AVS engagé·es en contrat aidé pour des salaires extrêmement bas (680 € par  mois) n’oseraient pas se lancer dans une procédure aux Prud’hommes. 

Ce sont ainsi des milliers de personnes qui  ont travaillé gratuitement 4 à 5 heures par semaine pour l’Éducation nationale pendant plusieurs années. 

SUD éducation a mis ses moyens syndicaux au service des personnels pour les accompagner dans leurs démarches en justice. Ces jugements positifs pour les droits des personnels rappelle l’importance de se syndiquer et de se battre collectivement. 

SUD éducation appelle tous les personnels à continuer la mobilisation contre la précarité et à construire une grève d’ampleur le 19 octobre pour gagner un vrai statut intégré à la Fonction publique pour les AESH. Accompagner les élèves en situation de handicap à l’école, c’est un métier, il doit être reconnu. 

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Licenciements Précarité

SUD Culture Solidaires : contre l’autoritarisme et la casse libérale : propageons les luttes !


Le gouvernement vient de réenclencher sa réforme libérale de l’assurance chômage, qui va réduire les droits de très nombreux/ses chômeurs/ses . Au printemps dernier, pourtant, les précaires et les intermittent-es, refusant la destruction de notre système de protection sociale, s’étaient fortement mobilisé-es contre celle-ci, en occupant plus d’une centaine de lieux culturels. Le gouvernement persiste donc dans des choix économiques et sociaux clairement au service du capitalisme.

Services publics et sécurité sociale :  zones à défendre

La crise sociale et sanitaire a rappelé l’importance des services publics mis à mal par les gouvernements successifs, en particulier dans la santé, où l’hôpital public a subi des fermetures et des restructurations sans fin, ainsi que des suppressions de postes. Mais les baisses de moyens et les suppressions de postes ont visé les services publics dans leur ensemble, en particulier à la Culture. Dans le même temps, Emmanuel Macron s’acharne à détricoter l’assurance chômage, ce bien collectif qui permet aux salarié-es de continuer à survivre en l’absence d’emploi. Alors que le Conseil d’État a suspendu la réforme en juin dernier, le gouvernement publie un nouveau projet de décret qui n’est que le copier-coller de la réforme initiale durcissant considérablement les règles de calcul d’indemnisation. Ce nouveau décret doit entrer en vigueur le 1er octobre. 

Crise sanitaire et sociale du coronavirus : incurie et autoritarisme

Pour se dépêtrer d’une crise sanitaire sans fin, Emmanuel Macron a choisi pour unique mesure – la plus autoritaire – la généralisation du passe sanitaire. Pourtant une vraie politique de santé publique dotée de moyens, allant vers les plus précaires, les plus isolé-es socialement et géographiquement aurait permis non seulement de lutter efficacement contre la pandémie, mais aussi de prendre en charge l’ensemble des problématiques de santé tout en renforçant la cohésion sociale.  Mais il a préféré choisir une politique de la contrainte et du contrôle pour faire oublier l’incurie de son gouvernement depuis le début de la crise épidémique. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la politique sécuritaire menée par le gouvernement, telle que la rêvait une droite la plus extrême. Le passe sanitaire accroît encore la surveillance numérique généralisée, restreint l’accès aux services publics et à la culture et  délègue une politique de contrôle aux employeurs. A la faveur de l’été, le gouvernement a en outre présenté une nouvelle loi sécuritaire fourre-tout (amendes forfaitaires pour vol à l’étalage, fichage des mineurs étrangers, caméras en garde à vue, évolution de la CNIL) qui autorisera, entre autres, les drones policiers, dans la suite de la Loi Sécurité Globale. Le Passe sanitaire et les drones sont les outils d’un même projet idéologique « technopolicier ». Bienvenue dans le monde macronien de demain : libéralisme économique et autoritarisme social.

Mesures de prévention et missions d’accueil : surveiller et punir

Les travailleurs et travailleuses au contact du public ou en première ligne, attendront encore longtemps des mesures protectrices auxquelles l’employeur est pourtant tenu, mesures que nous réclamons depuis le début de la pandémie : masques FFP2, retour des jauges et ventilation adéquate. De plus, le gouvernement a décidé de renvoyer travailler sur site une partie des personnes vulnérables.

A partir du  30 septembre, les jeunes de plus de 12 ans devront aussi présenter leur passe sanitaire pour accéder notamment aux lieux culturels, bibliothèques comprises. A l’heure où 2021 a été décrétée année de la Lecture, les ces restrictions d’accès rendent caduques toute réelle politique culturelle en faveur du livre et de la lecture. La mise en œuvre de ce passe sanitaire porte atteinte aux missions des personnels d’accueil auxquelles ils/elles sont attaché-e-s. : Accueillir le public, quel qu’il soit et non le contrôler, et le trier en fonction de son statut sanitaire ! 

Réprimer encore…

La logique punitive de la politique gouvernementale vise aussi plus spécifiquement les sans-papiers enfermés en Centre de rétention en vue de leur expulsion. Depuis plus d’un an, plusieurs étrangers détenus en CRA ont été envoyés en prison pour avoir refusé un test PCR. Cette pratique administrative avait été jugée illégale et dénoncée par la Contrôleuse des lieux de privations de liberté. Le gouvernement a choisi d’entériner dans la loi de “gestion de crise sanitaire” du 9 août, la pénalisation du “refus de test PCR”. Une mesure qui n’a rien à voir avec la santé publique mais bien avec le “tout répressif ” du gouvernement.

En grève le 1er octobre contre l’extension du passe sanitaire aux jeunes et contre la mise en œuvre de la réforme de l’Assurance Chômage

En grève le 5 octobre pour nos droits sociaux, les services publics ainsi que la justice sociale et écologique

C’est à nous de défendre nos droits collectifs ! Ne les laissons pas faire !

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Pot de rentrée de Sud éducation 78 : un moment solidaire !

Ce mardi 14 septembre, le syndicat Sud éducation 78 conviait ses adhérent·es et sympathisant·es du Mantois à son pot de rentrée.

Une trentaine de camarades – de l’éducation mais aussi d’autres secteurs – se sont donc retrouvé·es à la librairie La Nouvelle Réserve à Limay – qui accueille aussi notre Union syndicale Solidaires chaque mardi de 17 à 19 h.

Retrouvailles, musique, échanges, interventions (dont celle très remarquée du collectif Aesh 78 qui était invité à venir partager ce moment avec nous…) et débat autour de la sortie du livre Étincelles pédagogiques, paroles d’élèves, pratiques de profs, de notre camarade Jacqueline Triguel étaient au programme.
Une rencontre qui s’est prolongée jusque très tard dans la nuit.

Prochain rendez-vous, lundi 20 septembre à partir de 18 heures pour le pot de rentrée de Versailles-Saint Quentin suivi de l’Ag de rentrée du syndicat.

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