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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Agriculture Écologie Répression

Solidaires dénonce la répression contre la Confédération paysanne

Tout un symbole ; à quelques heures de la signature de l’accord Mercosur, la Bourse du Commerce européenne était inaugurée au Grand Palais à Paris jeudi 5 décembre ! La Confédération paysanne y a organisé une action militante en déployant une grande banderole « Sauvez les paysan·nes, mangez un trader ». L’objectif de cette action non violente était notamment de dénoncer la spéculation boursière sur les céréales et le danger que représente l’accord Mercosur entre l’Union européenne et des pays d’Amérique du Sud

Contrairement aux opérations de la Fnsea qui se déroulent sous le regard bienveillant des forces de l’ordre, y compris lorsqu’elles s’en prennent à des institutions publiques et leurs agent·es, nos camarades de la Confédération paysanne ont été nassé·es, matraqué·es et 5 d’entre elleux ont été placé·es en garde à vue. Garde à vue qui a été prolongée toute la nuit. 3 camarades ont finalement été relâché·es dans la journée du 6 décembre et 2 sont présenté·es aux juges ce samedi 7 décembre. Un rassemblement de soutien devant le tribunal judiciaire de Paris est organisé dès 9h.

Pour l’Union syndicale Solidaires, le traitement réservé aux militants et militantes de la Confédération paysanne est scandaleux, honteux, révoltant. Nous apportons notre soutien plein et entier aux camarades qui sont jugé·es et réclamons leur relaxe. Nous dénonçons la répression ciblée de l’État contre une partie du monde paysan porteur d’un autre projet agricole que celui mortifère de la Fnsea et des lobbies agroalimentaires. Une autre agriculture est possible !

https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=15102
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(re)Penser notre syndicalisme Agriculture Écologie

Jeudi 16 octobre – Table ronde intersyndicale : Bien produire pour bien manger et pour bien vivre, le travail doit payer !

Bourse du travail de Paris

Table ronde unitaire CGT – FSU – Solidaires – Confédération paysanne

Bien produire pour bien manger et pour bien vivre, le travail doit payer !

Tel est le fil conducteur de la convergence inédite en cours entre le monde du travail salarial et le monde du travail paysan.

Les crises sociales s’enchainent : réformes des retraites et 49.3 , Covid, Ste Soline et la criminalisation de l’action syndicale, stigmatisation des quartiers populaires, accélération de la crise agricole…

Le monde social est en ébullition et confronte ses réalités face à un gouvernement qui précarise le travail au service du capital.

A cela s’ajoute le vol démocratique depuis les législatives et la nomination d’un gouvernement pro-libéral avec comme 1er ministre M Barnier, ex ministre de l’agriculture sous la présidence de N Sarkozy.

Aussi, nos organisations, dans l’intérêt des travailleuses et travailleurs avons des propositions et n’entendons pas céder aux diktats du capitalisme.

Bien au contraire il est urgent de renforcer nos liens et perspectives communes notamment dans ce secteur si fondamental dans nos vies qu’est l’alimentation.

Relever le défi d’une alimentation de qualité et produite en proximité pour toutes et tous passera assurément par la revalorisation du travail et par une politique publique de la formation volontariste et de l’installation massive gage de notre souveraineté alimentaire.

Dans ce contexte social, et alors que rien ne se profile pour que les travailleur.se.s voient leur travail rémunéré à leur juste valeur, le sujet est plus que jamais d’importance.

Autour d’une table ronde organisée en présence de la CGT, FSU, Solidaires et la Confédération paysanne nous vous invitons à venir en débattre le 16 octobre 2024 à partir de 18 heures à la Bourse du Travail à Paris.

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Agriculture antifascisme antiracisme Écologie Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Les Soulèvements de la terre : Pour un soulèvement antifasciste

Le temps est venu de construire un réseau de résistance, de tisser un maillage de contre-pouvoirs populaires. Le temps est venu de nouer de nouvelles alliances et et déployer de nouvelles stratégies en allant à la rencontre de nombreux collectifs, syndicats et organisations. Cela implique une lutte acharnée sur le terrain et une bataille culturelle.

les soulèvements de la terre

Les “Soulèvements de la Terre”, c’est la tentative de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle ; la volonté d’établir un véritable rapport de force en vue d’arracher la terre au ravage industriel et marchand.

1 – Le péril néo-fasciste est réel

Partout en Europe et dans le monde, des partis néo-fascistes s’emparent du pouvoir. Partout dans la société leurs idées xénophobes et autoritaires se répandent. Pourtant, pas question de banaliser ce qui nous arrive. Pas question de normaliser un parti fondé par des SS et des partisans de l’Algérie française.

Le RN est un parti néo-fasciste. Il fantasme la pureté d’une nation refermée sur elle-même. Une nation “blanche et catholique” qui exclut et discrimine. Il promeut une guerre de civilisation. Il exalte la virilité, la masculinité toxique et la force brute. Il perpétue le racisme colonial le plus rance. Il stigmatise des boucs émissaires et désigne des ennemis intérieurs : hier les “judéo-bolcheviques”, aujourd’hui les “islamo-gauchistes”. Il prétend que les inégalités de classe, de genre et de race seraient “naturelles”.

Le RN s’inscrit dans la continuité historique des fascismes du XXe siècle. À la différence de l’Italie et de l’Allemagne des années 30, le néo-fascisme n’est pas un mouvement de masse avec des milices armées qui tiennent la rue. Du moins pas encore. En revanche, il s’est incrusté au plus profond de l’appareil répressif d’État. Il gangrène en profondeur les rangs de la police et de l’armée.

En moins de 20 ans, il a imposé ses idées dans le paysage culturel et médiatique, de la télé de Bolloré aux armées de trolls sur les réseaux sociaux. Il s’est installé peu à peu comme la première force électorale du pays. Aujourd’hui, il est aux portes du pouvoir.

2 – La prise de pouvoir des néo-fascistes est le prolongement logique des politiques néo-libérales et autoritaires des gouvernements précédents

Depuis des années, droite et gauche lui préparent le terrain. Sarkozy s’est vanté de vouloir“passer les banlieues au karcher” et “débarrasser la racaille”. Il a créé un ministère de l’identité nationale et multiplié les lois sécuritaires. Hollande a proclamé l’État d’urgence. Il a arrosé la jeunesse de grenades pour passer en force sa loi travail. Il a voulu introduire la “déchéance de nationalité” dans la constitution.

Macron a supprimé le droit du sol à Mayotte. Il a interdit le port de l’abaya à l’école. Il a fait voter une loi séparatisme et une loi sur l’immigration qui reprennent les propositions du RN. Il a dissout plus d’associations que n’importe quel autre gouvernement. Il soutient aveuglément l’extrême-droite israélienne et le génocide qu’elle perpétue en terre de Palestine. En banlieue, à Sainte-Soline ou en Kanaky, il déploie une police radicalisée qui exerce une violence sans borne. Une police autorisée à mutiler en masse. Une police à laquelle il a délivré un permis de tuer.

Depuis 20 ans, la gauche et la droite de gouvernement s’alignent sur les idées du RN. Elles le banalisent et le normalisent. Elles appliquent une partie de sa politique sans même que celui-ci ne gouverne. Elles organisent le règne de l’état d’exception, renforcent le racisme systémique et désignent les mêmes ennemis intérieurs que lui. L’ensauvagement du capitalisme néo-libéral et la fascisation se renforcent mutuellement. L’extrême-centre roule pour l’extrême-droite. Longtemps, il s’est servi d’elle comme épouvantail électoral pour gagner les élections en dépit de sa politique anti-sociale. Maintenant, il s’apprête à lui cèder la place. En décrétant la dissolution de l’Assemblée Nationale, Macron lui offre un boulevard. L’extrême-droite pourrait bien revenir au pouvoir pour la première fois depuis le régime de Vichy.

Entendons-nous bien, si les gouvernements successifs lui ont soigneusement préparé le terrain, une éventuelle prise de pouvoir néo-fasciste serait tout de même un moment de bascule. Une accélération fulgurante du ravage écologique, social et colonial. Un électro-choc autoritaire pour maintenir coûte que coûte la domination capitaliste.

Difficile d’imaginer la salve de mesures qui seraient adoptées en premier lieu contre les exilé·es et les personnes issues de l’immigration, les musulman·es et les quartiers populaires, les personnes LGBT et les précaires, les travailleur·euses sociaux et les associations solidaires. Difficile d’imaginer l’offensive brutale qui serait engagée contre les luttes sociales et écologiques. Historiquement, le fascisme a toujours cherché à écraser toutes celles et ceux qui s’opposent au régime, par tous les moyens. Impossible de se figurer les agissements d’une police en roue libre avec Bardella pour premier ministre.

3 – Ces élections sont cruciales mais les bulletins de vote ne suffiront pas à stopper la montée du fascisme

Gardons en mémoire le front populaire de 1936. Il est né dans la rue d’une manifestation anti-fasciste. Ses mesures phares – comme l’instauration des congés payés – sont le fruit d’une longue grève générale avec occupations d’usines enclenchée au lendemain de sa victoire aux élections. L’annonce par Nouveau Front Populaire (NFP) d’un moratoires sur les mégabassines et les autoroutes dans son programme des 15 premiers jours est le fruit du rapport de force que nos luttes ont su imposer au cours des 3 dernières années. 

Le terrain et le tempo des Soulèvements de la terre sont ceux de la lutte, de l’auto-organisation des mouvements et de l’action directe populaire. Que le gouvernement soit néo-faciste, macroniste ou de gauche, nous continuerons à lutter contre l’accaparement des terres par l’agro-industrie et la bétonisation du monde. Quel que soit le résultat, nos luttes et nos actions doivent franchir un cap face aux menaces conjointes du ravage écologique et de la fascisation.

Nous vivons pour l’heure un moment historique. Il ne suffit pas de faire barrage au Rassemblement National par les urnes, il faut lui barrer physiquement la route. Il ne doit pas prendre le pouvoir, ni dans trois semaines, ni dans trois ans !

C’est pourquoi nous appelons les comités locaux des Soulèvements de la terre et les collectifs d’habitant·es en lutte auxquels nous sommes liés : 

# Avant les élections  

  • à renforcer les manifestations contre l’extrême-droite partout en France
  • à rejoindre la manifestation en hommage à Nahel le 29 juin prochain
  • à prendre part aux assemblées et aux banquets populaires ou à en initier
  • à multiplier les initiatives anti-fascistes à la campagne pour ne pas laisser l’extrême-droite gagner plus de terrain dans le monde rural (comme invitent à le faire depuis les luttes territoriales nos camarades de terres de lutte : https://reporterre.net/Construisons-des-resistances-locales-a-l-extreme-droite )

# Après les élections 

Si le RN est au pouvoir nous devrons immédiatement faire en sorte qu’il ne puisse pas appliquer son programme. Voici de premières propositions d’actions communes et d’espaces de convergences. Nous invitons à les mettre en discussion au sein des comités locaux et des assemblées d’ici le 30 juin :

  • envisager dès à présent des blocages ciblés et des prise des ronds points partout en France dès le 8 juillet. Monter des barrages physiques à l’exercice du pouvoir et des espaces d’auto-organisation dans la rue si le barrage électoral n’a pas été suffisant.
  • empêcher, en cas d’élection du RN, que les Jeux Olympiques assurent sous les regards du monde entier la consécration d’un gouvernement fasciste.
  • confluer massivement au village de l’eau contre les méga-bassines du 16 au 21 Juillet, première grosse mobilisation estivale post-élection et lieu de rassemblement pour organiser la résistance. | Canal Télegram de la mobilisation : https://t.me/STOPmegabassines

# Avant et après les élections 

  • à construire une campagne d’actions contre le groupe Bolloré, acteur majeur de la logistique néo-coloniale extractiviste dont les bénéfices servent à renforcer l’hégémonie culturelle néo-fasciste à travers son empire médiatique. Ce groupe qui oeuvre sans relâche à mettre l’extrême droite au pouvoir possède de multiples sites à travers le pays.

L’heure est grave.

Le temps est venu de construire un réseau de résistance, de tisser un maillage de contre-pouvoirs populaires.

Le temps est venu de nouer de nouvelles alliances et et déployer de nouvelles stratégies en allant à la rencontre de nombreux collectifs, syndicats et organisations.

Cela implique une lutte acharnée sur le terrain et une bataille culturelle.

Cela implique de prendre dès à présent les mesures qui s’imposent face à la répression en diffusant des pratiques de sécurité et de solidarité.

Cela exige d’être en mesure de jeter les bases d’une riposte en cas de bascule néo-fasciste.

Nous appuierons dans les semaines qui viennent des initiatives pour construire un front de lutte qui agrège des salarié·es, des étudiant·es, des paysan·nes, des habitant·es des quartiers populaires, des campagnes et des villes résolu·es à s’unir pour désarmer le fascisme. 

Les soulèvements de la terre, le 14 juin 2024

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Agriculture Écologie

Droit à l’eau – Appel planétaire à converger du 14 au 21/07 en France pour le partage de l’eau

Appel planétaire à converger du 14 au 21/07 en France pour le partage de l’eau

Ces communautés de vie, pour le moment, nous les appelons des « pays dans le pays ». Ce sont des espaces territoriaux toujours en lien avec un ruisseau, une rivière, un fleuve. Instaurer des « pays » à partir de bassins versants permet de faire d’un enjeu vital, l’eau, un espace politique. Bien sûr, l’eau bénéficie déjà d’une gestion politique – il existe des politiques de l’eau dont une multitude d’acteurs se préoccupent – mais l’eau n’est pas un espace politique. On ne gouverne pas un bassin versant comme on gouverne une municipalité, une ville, une région, un Etat. Nous proposons de le faire. Et de redessiner à partir
de l’eau une géographie démocratique.

En même temps, nous n’inventons rien. D’autres que nous ont pensé ces pays depuis longtemps comme les peuples premiers qui ont réussi à rester en relation avec leur territoire. Cette idée forte, combattue par des siècles de colonialisme et d’extractivisme, nous proposons de la prendre avec nous.

Mais cette proposition de faire pays sait aussi qu’elle n’est pas seule au monde et que le monde est fait de fascismes, de capitalisme et de brutalités. Elle n’est pas déconnectée de ce qui se passe autour. Elle sait ce qu’elle doit défendre et dans quel temps et quel contexte elle vit. Cette proposition sait qu’elle n’est pas seule et qu’elle ne peut pas aller seule. Si elle entend construire, elle n’oublie pas pour autant tout ce qui détruit. Et tout ce qu’elle peut défendre. Et tout ce qu’elle doit combattre.

Faire pays localement en ne cédant rien aux contraintes géopolitiques ni aux politiques nationales, cela suppose aussi de nous relier, de nous fédérer, de nous sentir rassemblés, de nous soutenir aussi, de mettre ensemble nos pratiques, nos idées et nos moyens. C’est pourquoi il nous faut trouver aussi une forme qui nous permette de converger durablement, pourquoi pas de façon planétaire.

Rendez-vous du 15 au 21 juillet 2024 en France

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Agriculture Écologie

(Alliance écologique et sociale) Agriculture: il est urgent de changer de modèle !

Les récentes manifestations d’agriculteurs montrent le malaise profond du monde agricole que les pouvoirs publics et la société toute entière doivent entendre. Celui-ci est principalement lié aux difficultés qu’ont les agricultrices et agriculteurs à vivre décemment de leur travail.

Cette situation est la conséquence directe du modèle de développement ultra-libéral mené par la France et l’Union Européenne, privilégiant l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution qui dégagent de grosses marges et accentuent l’inflation. Et ce sont les paysan⋅nes, captifs et captives de ce système concurrentiel, qui doivent produire toujours plus et toujours moins cher pour survivre, en remboursant les emprunts de financement (matériel, terres, produits chimiques…), dans un cercle infernal qui mène de trop nombreuses fois au suicide. Après celle des Gilets jaunes, cette crise met une nouvelle fois en exergue un partage des richesses de plus en plus injuste qui précarise et appauvrit.

La revendication de certaines organisations, dont la FNSEA, de s’attaquer aux normes environnementales et sanitaires au nom de la compétitivité va dans le sens d’une mise en concurrence des paysan·nes du monde entier. Ce serait une fuite en avant destructrice, car les normes, lorsqu’elles sont bien pensées pour accompagner les paysan⋅nes à les mettre en œuvre, peuvent être aussi protectrices, pour la santé publique, l’environnement et le revenu des paysan⋅nes. La concurrence « libre et non faussée » sur un marché mondialisé ne profite qu’aux actionnaires des grandes multinationales et affaiblit toujours plus le monde paysan. L’agriculture ne peut et ne doit pas être un business comme les autres soumis aux pressions de la financiarisation.

Pour l’Alliance écologique et sociale, qui a exposé dès 2021 des propositions dans son Plan de Rupture, les solutions ne résident pas dans le maintien d’une agriculture productiviste, surendettant les paysan⋅nes et mortifère pour la biodiversité, la ressource en eau et la santé. Les annonces du 24 janvier du Premier Ministre ne suffiront pas à garantir un revenu digne aux paysan⋅nes et ne font qu’aggraver les problèmes à long terme, en facilitant par exemple la création de méga-bassines aux effets délétères sur l’environnement et par conséquent aussi sur les futures productions agricoles.

Face à l’urgence sociale et écologique, il faut sortir des accords de libre échange qui mettent en péril l’agriculture paysanne. Il faut prendre des mesures fortes pour la création de centaines de milliers d’emplois dans le monde paysan, pour assurer un revenu permettant aux agricultrices et agriculteurs de vivre dignement de leur travail, tout en répondant aux enjeux environnementaux majeurs :

  • fonds de  mutualisation des risques climatiques, aide au développement de l’agriculture biologique, relocalisation de productions agricoles sur le modèle d’une agriculture paysanne;
  • instauration de prix minimum d’entrée sur le territoire national, régulation  des marchés (dont interdiction d’achat de produits agricoles en  dessous de leur prix de production), lutte contre la spéculation et toutes les formes d’accaparement du foncier, partage équitable  des ressources nécessaires à l’agriculture (eau, terres,…),  création de nouveaux droits sociaux pour les agricultrices et  agriculteurs (droit au repos,…);
  • priorité absolue à l’installation-transmission pour le renouvellement des générations, moyens pour un enseignement agricole public de qualité pour former les paysan⋅nes dont le pays a besoin. 

Il faut également orienter la Politique agricole commune et l’ensemble des normes vers ces objectifs. De cette crise doit naître un autre modèle, respectueux des conditions de vie des agricultrices et agriculteurs et de l’environnement. 

Par ailleurs, l’Alliance écologique et sociale constate avec plaisir que le ministre de l’Intérieur ne veut pas envoyer les CRS à des gens qui manifestent parce qu’ils souffrent et sont en colère. Elle escompte que cela constituera désormais la doctrine du ministre lors des prochaines manifestations portant sur des revendications sociales ou de protection de l’environnement, qui souffre lui aussi des ravages du modèle « toujours plus de dividendes ». Nous affirmons que c’est une seule et même colère.

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Agriculture

La colère paysanne est légitime mais ne nous trompons pas de cible (Confédération paysanne)


La Confédération paysanne souhaite que la colère dans nos campagnes soit enfin entendue et suivie d’effets sur la question du revenu agricole.
Nous demandons solennellement au Président de la République Emmanuel Macron deux mesures concrètes et immédiates :
▪ L’arrêt définitif des négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, un moratoire sur tous les autres accords commerciaux en négociation et un réexamen de tous les accords en vigueur, concernant la concurrence déloyale engendrée par cette politique de libre-échange, y compris au sein de l’Union
Européenne.
▪ Une loi interdisant enfin l’achat de nos produits agricoles en-dessous de leur prix de revient. La loi espagnole sur les chaînes alimentaires est ainsi un exemple possible d’instauration de prix planchers.
▪ Un meilleur accompagnement des paysan·ne·s vers une transition agroécologique et un soutien à ceux qui ont déjà des pratiques vertueuses
▪ Une réelle maîtrise des coûts du GNR et de l’électricité.

En parallèle, l’extrême-droite instrumentalise les difficultés des agricultrices et agriculteurs, en leur faisant croire à une solution protectionniste via un repli nationaliste et excluant. Pourtant, l’Histoire nous l’a démontré à maintes reprises, l’extrême-droite n’est pas du côté des travailleuses et travailleurs de la terre et de l’avancée des droits sociaux. Encore récemment, la majorité du groupe parlementaire d’extrême droite au Parlement Européen a voté favorablement l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande.
Face à ce constat, la Confédération paysanne continuera à être mobilisée pour le revenu paysan et la reconnaissance de notre métier, comme cela a été le cas sur les MAEC, la bio, l’élevage plein-air ou sur les secteurs en difficulté comme l’apiculture,
l’élevage et les fruits et légumes.
Au regard de l’impasse actuelle et face à l’urgence sociale et écologique, continuons à être force de propositions pour sortir de ce constat d’échec et réorienter durablement le développement agricole pour des paysannes et paysans nombreux
dans des campagnes vivantes.
Cette crise est la conséquence directe des politiques économiques ultra libérales menées depuis plusieurs décennies par l’Etat et l’Union Européenne, en cogestion avec la FNSEA au niveau national et le COPA-COGECA au niveau européen.

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Agriculture

Tribune commune de syndicalistes paysan-nes et salarié-es

Cette tribune commune est parue dans Libération du 1er février 2024.

Face à la captation des finances par l’agro-industrie, il faut augmenter les salaires, revaloriser le travail, revoir la répartition des subventions pour changer en profondeur le système agricole en faillite, revendique un collectif d’organisations syndicales, dont la CGT de Sophie Binet.

La mobilisation du monde agricole met en lumière un scandale. D’un côté, de plus en plus de paysans et de paysannes ne vivent plus de leur travail. De l’autre, les prix de l’alimentation explosent et les salariés sont toujours plus nombreux à être en difficulté pour manger correctement. Pourquoi ? Parce que les richesses sont captées par la finance, les multinationales de l’agroalimentaire et par la grande distribution dont les marges atteignent des records. Ce sont les mêmes, les patrons de l’agroalimentaire et les patrons de la grande distribution, qui s’allient pour tirer vers le bas la rémunération des agriculteurs et qui exploitent leurs salariés. Les causes du malaise sont les mêmes, les revendications se rejoignent : vivre dignement de notre métier. Nous appelons les salariés et les paysans à s’unir pour mettre fin au vol de leur travail par les multinationales et par les actionnaires. Le mouvement des agriculteurs et agricultrices en colère doit permettre une revalorisation du travail. Rappelons-nous : durant le Covid, les métiers d’utilité publique ont été applaudis : paysan·nes, personnel soignant, éboueurs, routiers, caissières, enseignants.

Où en sommes-nous aujourd’hui pour ces travailleuses et travailleurs ? Toujours plus de difficultés à se loger, se nourrir, vivre correctement ! Sans parler d’une réforme des retraites injuste et inique, pour laquelle les paysannes et paysans se sont mobilisés aux côtés des salariés en ravitaillant avec les produits des fermes pour «nourrir la lutte». Le débat public autour des conditions de travail et le niveau de rémunération des agriculteurs et agricultrices doit permettre de réorienter les politiques publiques au service de l’intérêt général et des travailleuses et travailleurs de la terre.

S’il n’y a pas de paysannes et de paysans au travail, il n’y a pas de nourriture dans les assiettes. Point barre. Ces hommes et ces femmes qui se lèvent jour après jour, prennent soin de la terre et des animaux, sont indispensables à toutes et tous pour pouvoir effectuer les activités individuelles ou collectives de la vie courante.

Endettés et précarisés

Et au fond tout le monde le sait bien… Pourtant, une partie significative des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté, endettés et dépendants d’un système économique inhumain. Quant aux ouvriers agricoles et aux saisonniers, ils et elles cumulent précarité, bas salaires et pénibilité. Le monde paysan est en quelque sorte «à part» tant les droits sociaux octroyés à cette profession sont faméliques : pas de droit au repos, retraites misérables en particulier pour les paysannes, recul des services publics dramatique dans nos campagnes… Un scandale ! La seule réponse qui leur est apportée est la course au gigantisme. Pour tenter d’avoir un revenu digne, il faut produire toujours plus, s’agrandir, et s’endetter.

Ainsi les agriculteurs se retrouvent dépendants voire pieds et poings liés vis-à-vis de l’agrobusiness et on transforme les paysans en «agrimanagers» avec une logique de patrons. Sommes-nous prêts à voir le monde agricole continuer à périr sous nos yeux pour au final délocaliser la ferme France ? Depuis cinquante ans, la superficie des exploitations a été multipliée par quatre et le nombre de paysans a été divisé par quatre. Quel est l’intérêt de cette course au gigantisme ? Quel est le sens de forcer les agriculteurs français à produire toujours plus pour inonder les pays émergents de poulets de batterie et de lait en poudre ? L’histoire a démarré avec cette logique de libéralisation prônée par l’OMC. L’industrie française n’a pas pu résister contre le moins-disant social et environnemental. L’usine France a été délocalisée. Le monde ouvrier en a fait les frais. Et les paysans ont déjà payé un lourd tribut. Il est temps d’engager une rupture avec le dogme du libre-échange qui asphyxie le système agricole et alimentaire et le monde paysan, qui met en compétition les travailleuses et travailleurs du monde entier et tire les droits sociaux et environnementaux vers le bas.

Imposer un prix minimum pour protéger les paysans

La réponse à la mobilisation passe par la reconnaissance du travail et par la fin de la marchandisation de l’agriculture. Il faut imposer un prix minimum pour protéger les paysans face aux multinationales. Il est temps de conditionner l’entrée des matières premières et des marchandises sur le marché européen au respect de normes environnementales et sociales. Il est temps d’harmoniser vers le haut en Europe les droits sociaux et environnementaux. Au lieu de cela, pour ne surtout pas remettre en cause les rentes de l’agro-industrie, gouvernement et grands patrons agricoles dévient le débat sur les normes environnementales. Les remettre en cause serait une dramatique régression. Les agriculteurs et agricultrices ont par leur travail un impact direct sur la moitié de la surface du territoire français, sur notre santé, notre alimentation, notre eau, bref sur notre quotidien.

Touchés de plein fouet par la multiplication des catastrophes naturelles, ils et elles payent aussi la pollution au prix fort : les cancers sont la première cause de mortalité chez les agriculteurs et les agricultrices. A l’image des ouvriers de l’automobile qui subissent la délocalisation de leur industrie au prétexte de la transformation environnementale, les agriculteurs se heurtent à la multiplication des normes environnementales vécues comme autant de bâtons dans les roues alors que le quotidien est déjà difficile. La mise en opposition du social et de l’environnemental est l’impasse sur laquelle prospèrent l’extrême droite et les politiques néo libérales. Comment la dépasser et traiter l’urgence sociale et écologique de front et ensemble ? En ayant enfin le courage de s’attaquer au capital ! De plus en plus de Français et de Françaises aspirent à manger une nourriture de qualité mais n’en ont pas les moyens. De plus en plus de paysans aspirent à transformer leur façon de produire en adoptant des pratiques agro écologiques mais ne disposent pas du soutien suffisant pour réaliser cette transition coûteuse. Augmentons les salaires et revalorisons le travail, remettons à plat la répartition des subventions et révisons en profondeur le modèle agricole, voilà les chantiers qu’il faut ouvrir pour permettre à chacune et chacun de vivre de son travail et de consommer une alimentation de qualité produite en proximité !

Signataires :

Laurence Marandola porte-parole de la Confédération paysanne Sophie Binet secrétaire générale de la CGT Murielle Guilbert et Simon Duteil coporte-parole de Solidaires Benoît Teste secrétaire général de la FSU Pierre Thomas président du Modef.

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Agriculture Écologie En grève !

Salarié·es, paysan·nes, convergeons ! NOUS VOULONS VIVRE DIGNEMENT DE NOTRE TRAVAIL

La crise actuelle dans le monde agricole révèle l’impasse du mode de production capitaliste qui broie les humains et détruit notre environnement. Le modèle de développement ultra-libéral centré sur l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution dégagent de grosses marges, accentuent l’inflation et écrasent les agricultrices et agriculteurs, captifs et captives de ce système concurrentiel, qui doivent produire toujours plus pour survivre.

Ces questions nous concernent toutes et tous : la production de nourriture et de produits alimentaires est essentielle à nos vies !

Dans cette mobilisation, Solidaires est aux côtés de la Confédération paysanne. Ne nous trompons pas de cibles : ce ne sont pas les salarié·es des banques, de la sécurité sociale agricole, des préfectures ou des finances publiques qui sont responsables de la situation des paysan·nes. Ce ne sont pas les “normes” nécessaires – et encore insuffisantes – pour les droits des salarié·es, la santé, les conditions de travail ou l’environnement qui doivent diminuer.

Les réponses prévues du gouvernement, main dans la main avec la FNSEA, ne font globalement que renforcer la fuite en avant productiviste comme extractiviste avec les mégabassines, loin des préoccupations sociales et écologistes.

L’urgence, c’est le partage des richesses produites et de pouvoir vivre dignement de son travail. Pendant que les actionnaires du CAC 40 se partagent presque 100 milliards d’euros de dividendes, que le nombre de millionnaires croît et que la richesse des milliardaires explose, de plus en plus de travailleuses et travailleurs se retrouvent dans une situation précaire, face à l’inflation. Nous rappelons également que les femmes ont toujours, en moyenne, des salaires inférieurs de 20% à ceux des hommes.

Les paysan·nes ne sont pas les seul·es à se mobiliser sur la question des rémunérations : lundi 29 janvier les agent·es des finances publiques sont appelé·es à la grève, tout comme dans l’énergie le mardi 30. La grève dans l’éducation nationale le 1er février est axée notamment sur la question des salaires. Dans le rail, le 6 février marque le début d’une grève reconductible dans les technicentres sur ce sujet.La crise sociale est réelle et profonde.

L’Union syndicale Solidaires appelle, partout où c’est possible à échanger, se regrouper, converger, en restant clair·es sur nos valeurs : l’extrême-droite est l’ennemie des travailleuses et des travailleurs.

Créons les conditions d’un grand “toutes et tous ensemble” pour construire, par nos mobilisations, le rapport de force nécessaire pour imposer des hausses de salaires, pensions de retraites, minima sociaux et assurer un revenu agricole supérieur aux coûts de production. Nous n’aurons que ce que nous irons chercher ensemble.

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/salariees-paysannes-convergeons/

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Agriculture Écologie

SUD Rural-Territoires : Je vous écris depuis le congrès…

49 à Mainsat…

Rien à voir avec l’article 49.3, le préféré de nos oligarques nationaux.

Mainsat, charmant village de Creuse, a ouvert ses portes aux camarades de SUD Rural Territoires, le temps d’un congrès.

Venu·e·s de toute la France, de Marseille à Quimper, de Saint Omer à Perpignan, de Dax à Dijon, des ambassadeurs et ambassadrices, engagé·e·s, enragé·e·s et mobilisé·e·s, ont pris les routes de l’hexagone pour partager ce temps fort de notre vie syndicale.

Échanges formels et informels, dans une ambiance conviviale, nous ont permis de faire le bilan des années précédentes et de définir nos orientations pour les années à venir. Les réunions se sont enchaînées, les débats en plénière ou en commissions, ont été riches, fruits de cogitations individuelles et collectives.

Malheureusement, les constats sont les mêmes dans tous les services représentés : casse de nos missions de services publics par des voyous en costard, technocrates au service des plus riches et qui n’hésitent pas à collaborer de manière éhontée avec celles et ceux qui vendent des armes, détruisent nos forêts, artificialisent nos sols. En bref, nombre de cadres de nos ministères, nous le savons malheureusement, pactisent sans sourciller avec le diable. Ça c’est pour le côté obscur de la force.

Mais ce congrès, c’est aussi l’espoir. Tout d’abord parce qu’on est encore là et qu’on ne lâche pas le morceau. Vous savez, l’histoire du grain de sable dans l’engrenage, du petit caillou dans la chaussure… Autre motif de satisfaction, pas mal de nouvelles têtes, ce renouvellement met du baume au cœur et on se dit que rien n’est perdu. Enfin, des camarades qui s’engagent en décidant de participer aux instances et au bureau syndical. La relève est assurée. L’occasion pour nous de saluer les camarades qui quittent le bureau national et de les remercier pour le travail qu’elles et ils ont abattu (ils et elles se reconnaîtront).

Côté vie nocturne creusoise, des soirées animées et festives, culturelles aussi. Spéciale dédicace à Vlad et Gilles, musiciens locaux, grâce auxquels nous nous sommes trémoussé·e·s et avons appris que nos enfants sont de droite ; à Paco et sa librairie itinérante et contestataire, La Limou’Zine ; à Klem (SUD Rural canal historique) pour sa micro-conférence gesticulée, son atelier de réalisation de bombes de graines et son animation du jeudi après-midi.

Enfin, avant de clore le chapitre, un grand merci à nos intervenant·e·s de jeudi après-midi, qui sont venu·e·s enrichir nos débats autour de la transition agro-écologique (T.A.E) : Thomas de la Conf’, Étienne d’un comité qui n’a pas été dissout, Justine pour le réseau AB du département, Arnaud maraîcher bio et Antoine, représentant de la société civile creusoise. Leur participation et le partage de leurs connaissances et expériences nous ont permis de construire une réflexion intéressante sur ce concept de T.A.E., de nous questionner et de nous emparer de problématiques contemporaines.

Au moment de tourner la page, on regarde par la fenêtre : pas de loup, pas d’ours. Tant pis, ça aurait fait plaisir à un camarade qui se reconnaîtra…

Allez, on vous laisse, on vous dit à bientôt et on ne lâche rien !

Vigilance et Résistance !

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Syndicalisme et territoires… nouveau numéro de la revue Les Utopiques

Syndicalisme et territoires … vaste programme ! On ne manquera pas de relever que le territoire premier du syndicalisme, c’est l’entreprise, le service, le lieu de travail. De plus en plus, celui-ci n’est pas circonscrit à un périmètre restreint et définitif. Il y a longtemps que les portes de l’usine ne sont pas son seul horizon. D’ailleurs, l’ont-elles été, du moins pour le syndicalisme dont nous nous revendiquons, dès lors que celui-ci concerne aussi les chômeurs et chômeuses, les personnes en retraite, les jeunes en formation, etc. ? Comment la transformation sociale, la rupture avec la société capitaliste, patriarcale et destructrice de la planète serait-elle envisageable sans intervenir dans les villes, les quartiers, les villages ?

Depuis longtemps, le syndicalisme a créé un outil pour répondre à ces enjeux : ce sont les unions interprofessionnelles locales. Nous ne revenons pas ici sur leur filiation avec les Bourses du travail, déjà évoquée au fil de précédents numéros des Utopiques[1]. De Seine-Saint-Denis pour l’une, des Vosges pour l’autre, de Solidaires pour la première et de la CGT pour le second, Anouk Colombani et Michel Tommasini nous donnent deux éclairages complémentaires : sur les unions locales CGT dans le 93 d’une part, sur l’importance des unions locales d’autre part, à partir d’un état des lieux précis dans la CGT. Manuel Guyader et Anouk Colombani offrent un zoom sur les forces et contradictions d’une union locale, celle d’Aubervilliers.

Les territoires sont des enjeux politiques et économiques ; leur statut, fruit de l’histoire et donc de rapport de force, n’est pas toujours celui auquel aspirent les peuples qui y vivent. Guillaume nous livre un aperçu fort documenté de l’émergence d’un syndicalisme anticolonial en Corse, de la CFDT au STC. A propos de colonies, Verveine Angeli et Jean-Paul Dessaux explique ce que nous dit le chlordécone des territoires de la Martinique et de la Guadeloupe. Restons dans le domaine international : Nara Cladera a recueilli les propos de Nathaniel Clavijo, du PIT-CNT, sur la crise de l’eau en Uruguay ; ce n’est pas une sécheresse mais un saccage environnemental, nous dit-il.

D’un territoire à un autre, il faut des transports. A travers les actions de la Convergence nationale rail, Didier Le Reste illustre en quoi le rail est un outil de désertification du territoire. Jullien Troccaz explique pourquoi SUD-Rail, pour le ferroviaire et l’écologie, refuse la nouvelle ligne Lyon/Turin. L’union départementale Solidaires de Seine-Saint-Denis traite du saccage du territoire dû aux Jeux olympiques et paralympiques. Contre les déserts médicaux, la solution c’est la démocratie nous dit le Syndicat de la médecine générale. Deux articles reviennent sur les activités d’unions départementales Solidaires dans des territoires ruraux : Baptiste David nous parle de l’implication de l’UD des Deux-Sèvres dans la lutte contre les mégabassines ; Yannick Baraban, John Doutre et Alexandra Nagy de celle de l’UD de la Meuse dans les rencontres transnationales des luttes paysannes et rurales.

Les territoires sont aussi des lieux d’alternatives. Richard Neuville nous présente Ardelaine, une coopérative de territoire. Kamel Guemari raconte l’Après M, une expérience sociale menée pour et par la population locale. Christian Mahieux interviewe l’équipe de L’empaillé, exemple parmi d’autres d’une presse libre ancrée dans les territoires. Métropoles, métropolisation, démétropolisation : Makan Rafatdjou nous livre une analyse pointue. Nous avons aussi transcrit un débat, organisée par l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs, à propos de la nouvelle question foncière. Enfin, tandis que Denise Milbergue et Patrick Velard nous font découvrir l’activité de Solidaires dans un CESER, le SUPFEN Solidaires relate une lutte pour la sauvegarde de la forêt.

Le numéro se complète se cinq articles hors dossier : Jérôme Massin et Francky Poiriez rappelle, à partir de l’expérience de SUD Industrie, en quoi les salaires sont une bataille centrale pour le syndicalisme. Edy Zhilman du syndicat suisse Unia nous dresse un panorama des luttes syndicales et sociales dans ce pays. Lina Cardenas traite des formations aux enquêtes militantes en santé au travail au sein de l’Union syndicale Solidaires, alors que Nicolas Latteur propose une critique populaire de l’exploitation, à partir d’une centaine d’entretiens menés auprès de salarié∙es, en Belgique et en France. Pour finir, Ernesto Herrera analyse l’échec du mouvement ouvrier lors du coup d’Etat militaire en Uruguay, il y a 50 ans, en juin 1973.


[1] De même, le mouvement des Gilets jaunes, très lié à cette question des territoires, a fait l’objet du dossier de numéro 11.

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