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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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En grève ! Répression Retraites

Violences policières sur le campus Condorcet : le ministère de l’ESR doit se positionner

Depuis décembre, des étudiant-e-s partout en France se mobilisent chaque semaine en Assemblée générale contre la réforme des retraites et contre la précarisation des conditions de vie et d’études. Le lundi 23 janvier au soir, faute de salle consacrée à la vie étudiante, 29 étudiant-e-s ont tenté d’occuper l’Espace associatif et culturel du Campus Condorcet de l’EHESS. En moins de 30 minutes, ce n’est pas la présidence qui est venue dialoguer mais la police qui est venue réprimer. Grâce à une forte mobilisation sur le Campus Condorcet qui a réuni étudiant-e-s et personnels, les pouvoirs publics ont pu être interpellés pour demander la libération de nos camarades. Car au cours de cette garde à vue, de nombreuses violences ont été commises par la police. Les étudiant-e-s n’ont pas pu se nourrir, boire, voir des médecins même lorsqu’ils étaient inconscients ou avec le visage en sang. Si les violences policières sont malheureusement récurrentes, celles-ci avaient clairement un objectif politique : briser la mobilisation étudiante par la force. Cette garde à vue collective, ignoble et brutale va à l’encontre de la volonté étudiante de s’organiser dans un mouvement social qui concerne le pays entier.

L’intervention à l’EHESS est la démonstration d’une recrudescence policière au sein des espaces universitaires depuis plusieurs années. Cette intervention policière est le second pas dans la répression de la contestation étudiante. Tandis qu’à Strasbourg une Assemblée générale a été délogée par des CRS, un pas supplémentaire dans la répression a encore été franchi au campus Condorcet. Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces recours à la violence à l’initiative des chef-fe-s d’établissement qui vont à l’encontre de la franchise universitaire, garante des libertés d’expression et de mobilisation au sein des universités, même si celle-ci s’avérait être bruyante. De plus, la présence d’intérêts privés, comme l’incarne le Campus Condorcet, ne garantit plus la franchise universitaire et met à mal les espaces de solidarité étudiante.

De même pour les poursuites judiciaires, nous sommes inquiet-e-s et incertain-e-s. Grâce à la mobilisation sur l’EHESS, le président du Campus Condorcet, Pierre-Paul Zalio, s’est engagé à ne pas poursuivre les étudiant-e-s. Pourtant, nous ne savons pas quelles seront les suites de la répression policière contre les 29 étudiant-e-s mobilisé-e-s. Pour cela, nous demandons la plus grande solidarité envers nos camarades étudiant-e-s brutalisé-e-s et nous interpellons le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui doit se positionner sur cette recrudescence d’interventions policières brutales sur nos campus. Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche doit rappeler aux président-e-s d’université de ne faire intervenir la police qu’en cas de crimes ou délits graves, comme le veut la franchise universitaire.

Le potentiel de mobilisation étudiante et de sa conjonction avec les travailleur-euse-s est puissant. Le gouvernement le sait et en a peur. Nous soutenons la mobilisation des étudiant-e-s pour défendre leurs retraites, en solidarité avec toutes et tous les travailleur-eus-es. Nous appelons à continuer le mouvement social, à amplifier la journée du 31 pour frapper encore plus fort que le 19 janvier.

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En grève ! Retraites

On va gagner la bataille des retraites !

La mobilisation est massive et historique, mais Macron et Borne ne lâcheront pas facilement. Mais nous avons les moyens de les faire céder et de protéger nos retraites. Pour gagner il faut un certain nombre d’ingrédients, voici la liste :

L’unité dans la lutte. Plus nous serons unis autour du rejet de cette réforme, plus nous aurons de chance de gagner. Il faut mettre de côté les divergences entre syndicats. Par contre, on ne transige pas : l’extrême-droite n’est pas la bienvenue dans nos luttes.

Visibiliser la mobilisation. On ne doit voir que ça dans l’espace public renforcera nos chances de victoires : banderoles aux ponts, collages, moments festifs, diffusions de tracts…

Continuer de convaincre autour de nous. Tout le monde est globalement contre cette réforme. Continuer de donner des arguments pour contrer cette réforme, c’est donner plus de force au mouvement pour durer.

Ne pas les laisser tranquille. Il y a des ministres, des députés, des organisations politiques, le MEDEF qui défendent cette réforme et/ou vont la voter. Il faut porter partout la contradiction. Ils veulent nous faire mourir au travail ou avoir une retraite à l’hôpital ? Il faut assumer !

Des initiatives locales et des actions le plus souvent possible. Dans les grandes agglomérations, les manifestations et actions ont souvent lieu dans la ville centre. C’est important, mais il ne faut pas délaisser toutes les villes de périphéries où se trouve une population nombreuse qui ne peut pas toujours se déplacer aisément.

Pour la démocratie : organiser des assemblées générales (AG). Pour enraciner la mobilisation il faut tenir des AG décisionnelles dans les secteurs où chacun.e peut prendre la parole et décider des actions à mener, du rythme de la lutte. Il est important aussi dans les territoires de tenir des AG interprofessionnelles, si elles émanent et représentent des secteurs en lutte.

La grève (reconductible) : libérer du temps, bloquer l’économie. La grève est l’arme des travailleuses et des travailleurs. En arrêtant de travailler nous libérons du temps pour renforcer la mobilisation et pour manifester. Nous arrêtons aussi le système de production économique. Nous le savons, la suite de journées isolées peut servir pour renforcer la lutte au départ mais peut vite devenir épuisante et ne pas suffire pour le niveau de rapport de force nécessaire. C’est pourquoi nous mettons en débat dans les AG le moment où il faudra lancer la grève reconductible. Il faut construire les conditions pour partir avec le maximum de collègues et essayer de se coordonner avec les autres secteurs professionnels.

Manifester C’est bien en occupant la rue massivement que nous montrons notre force et que nous reprenons de l’énergie pour continuer. Manifester c’est indispensable. Et il peut y avoir des initiatives également le soir et le week-end pour permettre à l’ensemble de la population de participer. Tout ce qui renforce le rapport de force est bon à prendre.

Notre solidarité Les plus précaires d’entre nous seront en difficultés financières. Des caisses de grève locales et/ou sectorielles peuvent aider. La solidarité est notre force !


Se syndiquer c’est défendre les retraites et ses droits

Se syndiquer Solidaires c’est également porter des valeurs d’écologie, d’émancipation et d’égalité pour les femmes, les LGBT+, contre le racisme, d’indépendance des patrons et des hiérarchies mais aussi des pratiques démocratiques.

Pour entrer en contact avec nos syndicats et nos solidaires départementaux : https://solidaires.org/

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En grève ! Retraites

La Grève n°11 interprofessionnelle pour la retraite à 60 ans

ON NE VA PAS LES LAISSER TRANQUILLES! DES CALENDRIERS QUI SE REMPLISSENT.

Avant même les appels aux 7 et 11 février, partout dans le pays, les syndicats, les grévistes et les mobilisé-es avaient commencé à remplir leur calendrier.

Plusieurs centaines de personnes ont défilé le 2 février à Toulouse et à Hendaye.

Le 3 février, on danse à Aubervilliers et on défile au Pré-Saint-Gervais, à Pantin et Saint-Denis.

Le 4 février, on se réunit en AG à Marseille entre travailleurs de l’audiovisuel et du spectacle vivant.

Et ce n’est qu’un début… viennent des diffusions de tract massives, d’autres marches, des soirées festives, des débats, rassemblements… partout on construit, le projet du gouvernement ne passera pas !

Suivez le programme sur les réseaux sociaux de Solidaires.

Et pour la suite, un petit florilège de divers tracts des structures qui appellent au 7 et au 11 février :
– SUD Santé Sociaux : deuxième round, le gouvernement est dans les cordes !
– Solidaires Finances Publiques : après la déferlante dans la rue du 31 janvier, enracinons la mobilisation.
– SUD PTT : 3 millions dans la rue le 31 janvier ! On peut faire plus fort !
– SUD Education : Retraites, la mobilisation s’amplifie, faisons plier le gouvernement !
– Solidaires 93 : calendrier de la mobilisation en Seine-SaintDenis

image tract SUD PTT 44

Le secteur social se mobilise

Ce jeudi 2 février, le secteur social avait prévu de descendre dans la rue de longue date pour dénoncer la destruction des secteurs du social et du médicosocial ! Ils étaient des milliers à manifester à Paris pour demander des augmentations de salaire et des conditions permettant de faire leur métier ! La mobilisation contre les retraites était aussi dans toutes les têtes.

Les liens entre la réforme des retraites et les réformes qui ont touché nos collectifs de travail sont plus qu’étroits.

Lutter pour nos métiers, c’est lutter pour nos retraites. Lutter pour nos retraites, c’est lutter pour travailler dignement !

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En grève ! Retraites Vidéo

La bataille des retraites : le meeting Solidaires du 27 janvier

Pourquoi lutter contre le projet de réforme des retraites à 64 ans ? Comment gagner ? Et qu’est-ce qui se passe dans les secteurs ?

En moins de 30 minute Solidaires dresse un panorama général de la situation, avec en complément l’intervention de SUD Éducation, de SUD Commerces et Services, des camarades sans-papiers en grève, de Solidaires Finances Publiques et de SUD Rail.

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Retraites

Petit guide contre les bobards de la réforme des retraites – Attac France

Le gouvernement d’Emmanuel Macron l’a annoncé : il souhaite repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Pour ce faire il multiplie les mensonges et contrevérités.Notre petit guide décrypte les bobards du gouvernement, pour comprendre les enjeux et se mobiliser face à ce projet de réforme injuste et injustifié !

Petit guide contre les bobards de la réforme des retraites – Attac France

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En grève ! Retraites

La grève, bulletin interprofessionnel pour la retraite à 60 ans ! Numéros 1 & 2

ÉNORME ! Plus de 2 millions de personnes ont manifesté ce 19 janvier en France contre la réforme des retraites de Borne/Macron. 250 manifestations avec 400 000 manifestant·es à Paris,140 000 à Marseille, 55 000 à Nantes, 25 000 à Nancy, 18 000 à Rouen, 15 000 à Avignon mais aussi 7 000 à Angoulème, Vannes…. Avec partout des cortèges de Solidaires fournis et dynamiques ! Et partout la mobilisation des travailleurs et travailleuses, retraité·es, étudiant·es a été extrêmement puissante à la hauteur de l’enjeu du rejet de la réforme des retraites de Macron mais également de toute sa politique antisociale, salaires, assurance chômage, protection sociale…1 vol sur 5 est d’ores et déjà annulé, un chiffre qui pourrait augmenter.

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Luttes féministes Retraites

les femmes grandes perdantes de la #ReformeDesRetraites

Contrairement à ce que nous dit le gouvernement. On vous explique pourquoi dans cette vidéo

https://https://twitter.com/UnionSolidaires/status/1615381656613027840?s=20

retraites : les femmes grandes perdantes from Union Syndicale Solidaires on Vimeo.

Prise de parole Manif Mantes la Jolie 20/01/23 : Avec Fabienne et Myriam

FEMMES ET RETRAITE

Bonjour,

Nous sommes deux militantes syndiquées à Solidaires, et du collectif féministe les FFFrac à Mantes , Myriam et Fabienne.

Nous allons vous présenter les 5 raisons principales pour lesquelles cette réforme est sexiste et discrimine les femmes.

Nous nous sommes inspirées d’un tract de CGT Educ’action, de la Collective 93 et d’un texte de Christiane Marty d’Attac.

  1. La première Raison : La pension minimum est conditionnée à une carrière complète:

Nous les femmes, nous voyons constamment nos carrières se hacher : à cause de la charge de famille ; en effet les femmes se retirent totalement ou partiellement, lors de l’arrivée d’enfants, du fait du manque de modes d’accueil de la petite enfance.

En ajoutant également que nous subissons des contrats courts et précaires, comme des temps partiels imposés : rappelons que 80% des emplois à temps partiel sont des féminins.

Le résultat ? En 2018, déjà les femmes percevaient des pensions de retraite inférieures de 28% à celles des hommes !

  1. Deuxième raison: les congés parentaux sont pris très partiellement en compte:

Seulement 4 trimestres seront comptabilisés pour la retraite: du fait des stéréotypes de genre et de leur précarité, ce sont bien les femmes qui en majorité prennent ces congés ( 2⁄3 des congés parentaux sont pris par les mères en 2018). Même si le congé paternel a été augmenté à 28 jours, il n’est majoritairement pas utilisé.

  1. Troisième raison : cette réforme entraînera de façon prévisible, la précarité en fin de carrière !

Car parmi les personnes au chômage ou en invalidité avant la retraite, 60% sont des femmes.

Donc allonger, la date de départ à la retraite, c’est allonger cette précarité pour des milliers des femmes!

4. Quatrième raison: La pénibilité des métiers féminisés n’est pas toujours reconnue.

L’espérance de vie d’une infirmière est de sept ans inférieure à la moyenne des femmes. 20% des infirmières et 30% des aides soignantes partent à la retraite en incapacité.

Sans oublier, les aides soignantes, les caissières, et les femmes de ménages et tant d’autres mé tiers invisibilisés.

5. Cinquième raison de refuser cette réforme: la décote à 67 ans est injuste et touche plus les femmes.

Le gouvernement se fout des femmes en déclarant maintenir la décote jusqu’à 67 ans pour les femmes, et l’annuler pour les hommes !

Tout recul de l’âge de départ, comme tout allongement de la durée de la cotisation, ne pourront qu’aggraver la situation des femmes et les inégalités. Et ce qui permettrait de les réduire n’est pas prévu !

Toute notre carrière, NOUS subissons les salaires plus faibles, les contrats plus précaires: l’absence de primes ou d’évolution de salaire.

Cette réforme amplifie ces inégalités.

Toutes en lutte

et en grève,

pour le retrait

de la réforme

des retraites!

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Éducation En grève ! Retraites

SUD éducation En grève reconductible le 31 janvier pour nos retraites ! 

Le gouvernement s’attaque une nouvelle fois au système de retraites. Pour SUD éducation, le mot d’ordre est clair : pas un jour de plus, pas un euro de moins ! Notre priorité est de mettre en échec ce gouvernement au service des capitalistes. Au-delà, SUD éducation revendique plus que jamais le retour à la retraite à 60 ans (55 pour les métiers pénibles) et 37,5 annuités.

La journée de grève du 19 janvier, à l’appel d’une intersyndicale unie, a été un succès historique. La prochaine date nationale de grève du 31 janvier doit être plus forte encore. et être le point de départ d’un mouvement reconductible massif, seule garantie de notre victoire. SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à la grève reconductible à partir du 31 janvier.

D’ici le 31 janvier SUD éducation mettra donc tout en œuvre pour construire et engager fermement cette reconduction afin de hisser le rapport de force à la hauteur de l’enjeu :

  • en organisant partout des AG d’établissements et/ou de territoires ;
  • en tournant dans les écoles, les établissements et les services pour convaincre de la nécessité de la reconduction ;
  • en prenant des initiatives militantes (type marches aux flambeaux), voire des temps de grève interprofessionnelle localement, lorsque c’est possible ;
  • en ouvrant une caisse de grève nationale, destinée aux grévistes de l’éducation et notamment aux plus bas salaires, à reverser dans les caisses de grève locales par le biais de ses syndicats départementaux.

La lutte ne doit pas se limiter à notre secteur, il est important de mettre tout en œuvre pour construire un mouvement de masse. Face aux attaques injustifiées de ce gouvernement au service des capitalistes, seule une action collective interprofessionnelle puissante permettra d’inverser le rapport de force. La convergence des luttes doit émerger de stratégies et de revendications unifiantes. Il s’agit de mettre en lien les différents secteurs du privé comme du public, à toutes les échelles (AG interpros, comités de luttes, intersyndicales).

C’est ainsi que nous pourrons prendre notre avenir en main et construire un mouvement historique capable de renouer avec la victoire, ouvrant la voie à une période offensive de reconquête des acquis sociaux.

Éducation

Dans notre secteur également, les motifs de mécontentement ne manquent pas. La nouvelle menace à l’horizon concerne le collège. En effet, il s’agit du seul secteur à ne pas avoir subi de contre-réforme d’ampleur depuis le début du mandat de Macron, c’est désormais en cours ! Les conséquences sont la remise en cause des statuts, l’explosion des missions supplémentaires, notamment pour les PE amené·es à enseigner en collège. L’enseignement de la technologie, qui perd une heure en 6e, en est d’ores et déjà la première victime.

L’identification du cycle 5e-4e-3e comme objet de la réforme, couplé à la découverte des métiers dès la 5e, montre bien le risque de l’introduction de l’orientation dès cette période. Ces projets ne sont pas nouveaux, et convergent vers un objectif: la remise en cause du collège unique, et la mise en œuvre d’une orientation précoce. Pour SUD éducation, la réponse est sans ambigüité : non au projet Macron-Ndiaye de réforme du collège ! Non à la casse du collège unique !

Par ailleurs, la mobilisation contre le projet de réforme du lycée professionnel reste une priorité : les dernières annonces de la ministre chargée de la formation professionnelle dans le cadre de la concertation en cours ne nous rassurent aucunement, et SUD revendique l’abandon pur et simple du projet.

Les conditions de travail se dégradent plus largement. Face aux suppressions de postes, les mobilisations locales se multiplient et SUD éducation les soutiendra partout. Alors que des écoles, établissements scolaires et universités sont menacées de coupures d’électricité, donc de fermeture, pour SUD éducation ce n’est pas à l’éducation et à ses personnels de payer la crise énergétique ! Par ailleurs, la question salariale reste centrale dans notre secteur comme dans le reste de la société : il faut d’urgence une augmentation à la hauteur de l’inflation pour l’ensemble des personnels, quel que soit le stade de la carrière et sans contrepartie. Il faut également une égalité dans les traitements et les primes aux personnels. Si les AED et AESH ont enfin gagné le droit à bénéficier de l’indemnité REP/REP+, il est d’autant plus intolérable qu’elle soit minorée que ces personnels sont les plus mal rémunéré es.

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, la situation est tout particulièrement critique pour les collègues les plus pauvres et les plus précaires. Les perspectives d’accès à un poste de titulaire se sont encore réduites pour les collègues précaires, puisque la LPR a ancré le principe de la généralisation des emplois précaires et que les universités, asphyxiées par l’austérité budgétaire, ont réduit drastiquement les recrutements de titulaires au cours des quinze dernières années. Le montant des vacations, dont vivent un nombre important de collègues précaires à la recherche d’un poste de titulaire, n’a pas été revalorisé et tombe encore plus bas en dessous du SMIC. La mensualisation du paiement des vacations, seule disposition progressiste de la LPR, est loin d’être mise en place dans la totalité des universités; quand elle l’est, elle demeure insatisfaisante, avec des paiements tardifs aux montants irréguliers. Pour SUD éducation, l’amélioration des conditions de rémunération des précaires payé-es en vacation est une urgence. Les missions accomplies par ces collègues correspondent à des besoins permanents: SUD éducation revendique de manière urgente leur contractualisation, étape vers la titularisation de l’ensemble des collègues précaires qui le souhaitent dans le cadre d’une politique de créations de postes massives.

Luttes sociales

La mobilisation féministe du 8 mars approche. La lutte pour l’égalité de genre est une dimension centrale du combat mené par SUD éducation, dans un ministère où plus de 73% des personnels sont des femmes. SUD éducation porte la perspective d’une véritable grève féministe pour le 8 mars. Pour mettre en avant les secteurs féminisés, SUD éducation portera en intersyndicale nationale la date du 8 mars comme prochaine date de mobilisation et de grève pour les AESH, qui luttent pour une amélioration de leurs conditions d’emploi, de rémunération et de travail.

SUD éducation fera le lien avec la réforme des retraites : en effet, un allongement de l’âge légal de départ à la retraite, ainsi qu’une baisse des pensions pour les personnels qui choisiront de partir dès celui-ci, touchera davantage les femmes que les hommes, notamment au vu des plus faibles rémunérations qui servent de base au calcul des pensions et du fait de leurs carrières davantage hachées.

SUD éducation dénonce également la dimension validiste de cette réforme qui va davantage exposer les personnes malades, en situation de handicap, âgées à des situations fragilisantes.

De plus en plus de personnels sont confrontés à des situations d’élèves et de familles privés de papiers et de domicile ou d’hébergement, élèves en situation de handicap qui ne bénéficient pas des aides dont elles et ils auraient besoin. De nombreux personnels, à travers l’ensemble du territoire, viennent en aide à des familles à la rue en occupant des écoles. SUD éducation condamne l’inaction de l’État, soutient et encourage les actions de solidarité (manifestations, grèves, occupations, actions juridiques…) avec des élèves et familles en difficulté et s’opposera à toute forme de répression destinée à bâillonner ces actions.

Familles sans toit, école inclusive sans moyens, maltraitance, droit à l’éducation bafoué… Les fronts de lutte se multiplient : SUD éducation fait de la lutte pour le respect des droits de l’enfant une priorité de son intervention.

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En grève ! Retraites

Réforme des retraites : nos analyses et revendications | Solidaires

Publié le 18 janvier 2023

Réforme annoncée: report de l’âge légal, accélération Loi Touraine

L’âge légal à partir duquel il est possible de partir à la retraite sera donc progressivement relevé à compter du 1er septembre 2023, à raison de 3 mois par année de naissance. Il sera ainsi fixé à 63 ans et 3 mois en 2027 à la fin du quinquennat, puis atteindra la cible de 64 ans en 2030. La durée de cotisation est maintenue à 43 annuités, mais la montée en charge pour atteindre cette cible sera accélérée par rapport au calendrier prévu par la réforme de 2014 (réforme Touraine). Elle s’achèvera désormais en 2027 au rythme d’un trimestre supplémentaire par année. Les premières personnes concernées par les mesures d’âge seront celles nées entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961, qui devront donc travailler trois mois de plus. L’âge du taux plein sans décote reste fixé à 67 ans.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Solidaires revendique la retraite à 60 ans pour 37,5 ans de cotisations. Les salarié-es doivent pouvoir bénéficier d’une retraite en bonne santé afin de profiter de ce temps de vie.

Alors que dans la tranche d’âge 60-64 ans, seulement un tiers des salarié-es est encore en activité, reporter l’âge de la retraite c’est allonger les périodes de chômage. Cela génère aussi des coûts : versement d’allocations chômage, RSA…

Au contraire, la retraite à 60 ans, c’est permettre aux anciens de partir et aux jeunes de rentrer sur le marché du travail.

Ce seront les salarié-es aux parcours heurtés, c’est-à dire les plus précaires (qui subissent des périodes de chômage) et les femmes (temps partiel) qui vont se trouver le plus pénalisé-es : ils et elles arriveront difficilement au taux plein, voire jamais, situation aggravée avec la double peine qu’est la décote, dont Solidaires revendique la suppression. Le report de l’âge paupérise encore plus les plus fragiles. En fait, travailler plus et devenir pauvre à la retraite…Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère …

Réforme annoncée: Financement :

Afin de combler un déficit prévisionnel estimé à -12,4 milliards d’euros en 2027 et -13,5 milliards d’euros en 2030, l’exécutif chiffre à 10,3 milliards d’euros en 2027 et 17,7 milliards d’euros en 2030 le rendement des mesures d’âge.

Les 4,2 milliards d’euros restants doivent ainsi permettre de financer les “ mesures d’accompagnement “. Les 600 millions d’euros manquants seront comblés par la branche excédentaire des accidents du travail.

S’ajoutent en termes de recettes une hausse de 0,1 point des taux de cotisations vieillesse – moyennant une baisse, en parallèle, des taux de cotisations AT-MP, “afin de ne pas alourdir les coûts pour les entreprises” -, soit 800 millions d’euros supplémentaires. Au final, le solde des régimes de retraites post-mesures doit s’établir à -4,1 milliards d’euros en 2027 et +300 millions en 2030, prévoit le gouvernement. Reste encore à financer le relèvement des petites pensions pour les retraités actuels, évaluée à 1 milliard d’euros. Ce qui peut passer par “une solidarité interbranche.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Ces prévisions de déficit qui résultent du rapport du COR de septembre 2022, comportent des aléas, elles se fondent sur une croissance faible et un chômage élevé. La réalité des faits aujourd’hui, c’est qu’après une période de déficit des caisses de retraite de 14 Mds€ en 2020 dû à la montée de l’activité partielle qui résultait de la crise COVID, l’équilibre est rapidement revenu : excédent de 900 millions d’euros en 2021 et de 2,3 Milliards d’euros en 2022 ! Et pour l’avenir, selon le COR lui-même, de 2028 à 2032, la part des dépenses de retraite dans le PIB varie peu : elle pourrait atteindre 14,2 % voir 14, 7% du PIB en fonction des scénarios (elle était de 14,7% en 2020).

En tout état de cause, d’autres solutions de financement peuvent être trouvées:

En partageant les richesses : les cotisations sont le salaire socialisé des travailleurs-euses ! Solidaires revendique :

-la suppression des exonérations de cotisations sociales (75Mds euros)

-une cotisation sociale sur les dividendes (80 Mds Euros de dividendes ont été versés par les entreprises du CAC 40 en 2022!)

– augmenter les cotisations patronales : selon Michael Zemmour, une augmentation de 0,8% des cotisations patronales rapporterait 12Mds€ en 2027)

-augmenter les salaires et réaliser l’égalité salariale femmes/femmes amènerait des rentrées de cotisations sociales

En partageant le travail : plutôt que d’entériner le constat d’un chômage endémique exigeons les 32H sans perte de salaire ni flexibilité tout de suite, c’est de l’emploi pour tout-es et des rentrées de cotisations sociales.

Concernant la branche AT-MP :

Le gouvernement augmente certes la part patronale des cotisations retraite de 0,1 point, mais annule cette petite augmentation par une baisse symétrique de 0,1 point des cotisations patronales de la branche ATMP : de qui se moque-t-on ? Il n’y a pas de financement supplémentaire dégagé ! Il faut aussi dénoncer le scandale de la diminution des recettes de la branche ATMP qui n’est excédentaire qu’en raison de la sous-déclaration des accidents du travail et à la sous reconnaissance des maladies pro dues notamment aux pressions/chantages du patronat (sur ses salarié-es et acteurs du secteur).

Réforme annoncée: Régimes spéciaux :

Seront concernés la RATP, la branche des industries électriques et gazières (IEG), les clercs et employés de notaires, les personnels de la banque de France ainsi que les membres du Conseil économique social et environnemental (CESE).

Selon le principe de la “clause du grand-père” déjà appliquée en 2018 à la SNCF, seuls les nouveaux embauchés recrutés à compter du 1er septembre 2023 dans les régimes spéciaux concernés seront affiliés au régime général pour la retraite.

Les régimes autonomes (professions libérales et avocats) et ceux répondant à des sujétions spécifiques (marins, Opéra de Paris, Comédie Française) ne seront pas concernés par cette fermeture.

Le décalage progressif de deux ans de l’âge légal et l’accélération de la réforme Touraine s’appliqueront aux salariés actuels des régimes spéciaux “mais en tenant compte de leurs spécificités”. L’entrée en vigueur de la réforme sera comme attendu décalée, avec une entrée en vigueur des nouvelles règles relatives à l’âge de départ en 2025. L’âge d’annulation de la décote sera inchangé.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Comme c’est déjà le cas pour la SNCF, les régimes spéciaux de la RATP , des IEG disparaissent pour les nouveaux entrants au 1er septembre 2023 : c’est la fin programmée de tous les régimes spéciaux.

Quant aux salarié-es toujours sous régimes spéciaux : iels bénéficient de la clause dite du grand-père : ils partiront donc deux ans plus tard, puisque le report de l’âge légal est de deux ans. Ce qui posera problème à ces salarié-es qui subissent une usure professionnelle consécutive à la pénibilité de leurs métiers (TMS, horaires décalés…), au même âge qu’avant bien sûr. Ils devront donc tenir deux ans de plus jusqu’à leur départ anticipé subissant traitements médicaux, arrêts maladie voire inaptitude. Les salarié-es concerné-es vont arriver cassé-es en retraite.

A noter que concernant les fonctionnaires, les 765 000 fonctionnaires dits de catégorie active (sur 5, 5 millions d’agent-es publics) qui continuent de bénéficier de départs anticipés à la retraite, il en sera de même que pour les salarié-es en place des régimes spéciaux : décalage de deux ans du départ anticipé avec les mêmes conséquences.

Pour le privé comme pour le public (catégorie active) Solidaires revendique le départ anticipé pour pénibilité de 5 ans sur un âge légal de retraite à 60 ans.

Réforme annoncée: carrières longues

Les personnes qui remplissent les conditions actuelles du dispositif carrières longues (durée d’assurance cotisée, 5 trimestres avant la fin des 20 ans) continueront de partir 2 ans avant l’âge légal, donc à 62 ans quand l’âge légal sera à 64 ans. Les périodes de congé parental seront intégrées aux carrières longues.

Les personnes qui ont eu des carrières très longues pourront partir plus tôt, dès 60 ans, sous réserve d’avoir cotisé la durée d’assurance requise majorée d’une année ; les personnes qui ont commencé à travailler avant 16 ans pourront continuer à partir à compter de 58 ans, sous réserve d’avoir cotisé la durée d’assurance requise majorée d’une année, et non plus de deux années comme aujourd’hui. Enfin, jusqu’à 4 trimestres pourront être pris en compte au titre de l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) pour partir au titre du dispositif carrières longues.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Du fait du report de l’âge de deux ans, les carrières longues devront partir deux ans plus tard (à 62 ans au lieu de 60 ans) même effet report que pour les départs anticipés. Ajoutons que les carrières longues, ce sont en général les travailleurs-euses les plus pauvres, qui ont dû commencer dans des métiers difficiles, dès 16 ans comme apprentis. Or à 62 ans, selon l’INSEE, 25 % des travailleurs/euses pauvres -majoritairement des hommes – , sont déjà mort-es (Contre 4% des plus riches), à 64 ans 29 % ( contre 6% des plus riches. Avec la retraite à 64 ans, c’est un tiers d’entre eux qui auront travaillé jusqu’à la mort…

Le dispositif carrières longues ne devrait pas coûter bien cher au gouvernement et surtout pas très longtemps. En effet, il y aura de moins en moins de salarié-es bénéficiant de ce dispositif, les jeunes entrant en moyenne de plus en plus tard sur le marché du travail. Selon le COR, si aujourd’hui déjà en fonction des règles actuelles, un quart des salarié-es du régime général peuvent encore partir à 60 ans, ceux qui sont nés en 1970 ne seront plus que 10% à pouvoir le faire et 5% pour la génération 1975.

Réforme annoncée: Invalidité, inaptitude, handicap et amiante.

Les personnes invalides ou en inaptitude pourront partir à 62 ans à taux plein, comme aujourd’hui. Elles ne sont donc pas concernées par le relèvement de l’âge. Pour les personnes handicapées, elles pourront toujours continuer à partir à 55 ans et seule la condition d’avoir cotisé un nombre minimal de trimestres sera maintenue – elle est aujourd’hui fixée à 112 trimestres pour une personne née en 1973 – tandis que la condition cumulative de trimestres validés – aujourd’hui fixée à 132 trimestres – sera supprimée. Pas de changement pour les travailleurs exposés à l’amiante, qui pourront continuer de partir à 50 ans.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Rien ne change pour les salarié-es en invalidité, inaptitude, handicap ou amiante, mais pas d’avancée non plus pour eux, alors qu’iels sont dans les situations les plus difficiles.

Un seul assouplissement de peu de portée concernant les travailleurs/euses handicapé-es: pour partir en retraite à 55 ans, la seule condition exigée désormais sera d’avoir cotisé un nombre minimal de 112 trimestres (soit 28 ans). La condition d’avoir 132 trimestres validés (durée d’assurance) est supprimée.Dans les faits, les personnes en situation de handicap restent 8,5 ans sans emploi après 50 ans contre 1,8 ans pour l’ensemble de la population, la conséquence en est des pensions basses ayant subi la décote, ou bien travailler plus longtemps pour l’éviter : dans les faits, à l’heure actuelle, les travailleurs/euses handicapé-es liquident leur retraite à 62,4 ans, situation intolérable….

Réforme annoncée: retraite pour incapacité permanente

Le dispositif de retraite pour incapacité permanente, créé en 2010, sera simplifié. “Toute personne ayant eu un accident du travail ou une maladie professionnelle ayant entraîné une incapacité d’au moins 10 % pourra partir 2 ans avant l’âge légal, si cette incapacité est liée à une exposition à des facteurs de pénibilité. La condition de durée d’exposition sera réduite de 17 ans à 5 ans pour justifier de ce lien. Toute victime d’un AT-MP (accident de travail-maladie professionnelle), dont l’incapacité est supérieure à 20 % sera éligible à ce départ anticipé”

Analyse et revendicatif Solidaires:

Aujourd’hui pour bénéficier de la retraite pour incapacité permanente -incapacité d’au moins 10% – le/la salarié-e doit avoir été exposé-e pendant au moins 17 ans à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels. La condition d’exposition de 17 ans est supprimée en cas d’invalidité d’au moins 20% : toute personne victime d’un AT-MP dont l’incapacité est d’au moins 20% est éligible au départ anticipé, sans autre condition.

Avec la réforme des retraites, si la condition de durée d’exposition au risque professionnel ayant entraîné l’incapacité est réduite de 17 ans à 5 ans, ce qui constitue effectivement un assouplissement des critères requis, pour autant, le/la salari-ée en incapacité devra travailler deux ans de plus, malgré la dégradation de sa condition physique.

En effet, le retraite pour incapacité permanente suite à un AT-MP donne actuellement droit à la retraite à taux plein à 60 ans quelque soit le nombre de trimestres cotisés (moins deux ans sur l’âge légal actuel de 62 ans), avec la réforme des retraites, elle se trouve décalée de 2 ans là encore (62 ans pour un âge légal de 64 ans).

Réforme annoncée: Pénibilité et C2P

Les seuils des principaux facteurs d’exposition aux risques professionnels seront abaissés pour permettre à davantage de salariés de bénéficier d’un compte professionnel de prévention (C2P). Le seuil de travail de nuit passera de 120 à 100 nuits par an et celui du travail en équipes successives alternantes passera de 50 à 30 nuits par an.

Les salariés concernés par le C2P bénéficieront d’un droit à la reconversion pour changer de métier. 60 points acquis sur le C2P permettront de financer une formation “longue et qualifiante” de 30 000 €. Les droits à la formation seront par ailleurs renforcés : un point au C2P ouvrira un droit de 500 € de financement de formation, contre 375 € aujourd’hui.

– pas de réintégration des critères supprimés en 2017 dans le C2P,

– recensement par les branches professionnelles (avec la sécurité sociale, via “l’enquêteSummer”), des métiers les plus exposés aux facteurs de risques ergonomiques qui causent 9 maladies professionnelles sur 10 : les postures pénibles, le port de charges lourdes et les vibrations mécaniques.

– création d’un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle à destination de salariés exerçant ces métiers, financé par la branche AT-MP. (1 Md€ sur la durée du quinquennat), il financera des actions de sensibilisation, de prévention et de reconversion”, précise l’exécutif.

– suivi renforcé de la médecine du travail, à compter de la visite médicale de mi-carrière qui intervient aux 45 ans.

– visite médicale de fin de carrière pour les salariés les plus exposés aux risques d’usure professionnelle “sera rendue obligatoire à 61 ans pour permettre un départ anticipé à tous ceux […] reconnus inaptes au travail”. Ils pourront partir à 62 ans à taux plein.

Les salariés bénéficiaires d’une rente liée à un accident du travail ou à une maladie professionnelle “et ayant exercé un métier pénible pendant au moins 5 ans” pourront également partir à 62 ans à taux plein.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Le gouvernement cherche à botter en touche en insistant sur la prévention et la reconversion – bien sûr nécessaires alors qu’il n’a jamais agi en ce sens au contraire – afin d’éluder la réponse aux fins de carrière qui nécessite un départ anticipé à la retraite pour les salarié-es ayant exercé des métiers pénibles. Celles-ci, ceux-ci devront continuer de travailler usé-es encore plus longtemps, à coup d’expédients (médicaments, arrêts-maladie, inaptitude…) ou partir avec la décote pour en finir.

Il continue de rejeter les quatre critères de pénibilité qui ont été sortis du C2P en 2017 : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, l’exposition aux risques chimiques, et refuse toute extension à d’autres critères de pénibilité tels les horaires décalés. Les trois premiers facteurs de risques en question -renommés risques ergonomiques- suscitent des TMS -troubles musculo-squelettiques ; or les TMS représentent 86 % des maladies professionnelles indemnisées et peuvent être très invalidantes voire conduire à l’exclusion de l’emploi. On comprend pourquoi le gouvernement persiste à les exclure du C2P.

En substitution, il crée un fonds de 1Mds€ destiné à lutter contre l’usure professionnelle due à ces risques “ergonomiques” . La prévention, sans la reconnaissance de la pénibilité pleine et entière en somme, et surtout en évitant les départs anticipés. L’un n’empêchait pas l’autre pourtant. Mais le gouvernement veut qu’on travaille plus longtemps.

Autre problème, le C2P, compte où sont enregistrés des points de pénibilité chichement décomptés en fonction de seuils d’exposition élevés, répond à une logique individuelle. Aujourd’hui seulement 10 000 départs anticipés ont lieu chaque année au titre du C2P pour 30 millions d’actifs ! Autant dire qu’avec le C2P, la pénibilité n’est pas reconnue (rappelons que Macron ne veut pas entendre parler de ce terme). Solidaires revendique une reconnaissance de la pénibilité par métiers et a demandé au gouvernement l’ouverture d’une concertation interprofessionnelle pour une vraie reconnaissance de la pénibilité, hors C2P, dispositif que nous récusons.

Réforme annoncée: minimum de pension

(à ne pas confondre avec le minimum vieillesse ou ASPA -Allocation de solidarité pour personnes âgées soit 956 €)

Le minimum de pension augmentera de 100 € par mois pour les personnes partant en retraite à compter du 1er septembre 2023 (+25 € au titre du minimum de pension de base et +75 € au titre de la majoration du minimum de pension, qui valorise les périodes effectivement en emploi et donc le travail). Les salarié-es, artisans-commerçant-es ainsi que les agriculteurs-trices qui ont travaillé au Smic toute leur vie devraient bénéficier d’une retraite de près de 1 200 € par mois, soit 85 % du Smic net.

Par ailleurs, le minimum de pension du régime général et du régime des salariés agricoles sera désormais indexé sur le Smic, et non plus sur l’inflation.

Pour la revalorisation du minimum de pension des retraités actuels, “des travaux complémentaires” sont nécessaires, mais il est prévu d’appliquer la même revalorisation qu’aux futurs retraités, et ce “dès cette année”.

Analyse et revendicatif Solidaires:

C’est une mesure déjà actée dans la loi Fillon de 2003 (à l’époque 1000 €) qui n’a jamais été mise en œuvre (un simple décret aurait suffi) y compris par Macron pendant son premier quinquennat. Quelle avancée sociale !

Une retraite minimum à 1200 euros (85% du SMIC) soit 100 euros de plus que le seuil de pauvreté ( 60% du revenu médian soit 1102 euros) pour toute une vie de labeur ? Ce n’est pas une retraite décente permettant de vivre dignement !

De plus, elle ne bénéficiera qu’à celles et ceux qui ont eu une carrière complète : or, nombreux-ses sont les salarié-es qui partent sans avoir atteint les 43 annuités requises, ayant subi chômage et /ou temps partiel et n’ont pas pu arriver à une carrière complète. Ce n’est pas moins de 3,7 millions de retraité-es -surtout des femmes- dont la carrière est incomplète et dont la retraite est en dessous de 1000 euros : iels resteront dans la misère, et seront même plus nombreux/ses du fait du report de l’âge qui se cumule à la décote.

Pour Solidaires : abandon de la décote, pas de retraite en dessous du SMIC et le SMIC porté à 1700 euros, avec indexation du SMIC sur l’inflation, et des retraites sur les salaires.

Réforme annoncée : Index seniors.

Un index seniors sera créé, “qui pourra être adapté par branches professionnelles”. Une obligation de publication des résultats concernera les entreprises de plus de 1 000 salariés en 2023 et 300 salariés en 2024. Une sanction en cas de non-publication est prévue. Enfin, “l’emploi de seniors deviendra un objet obligatoire de la négociation sur la gestion des emplois et des parcours professionnels dans l’entreprise en s’appuyant sur les indicateurs de l’index”.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Il existe déjà un index professionnel dans le privé pour mesurer les inégalités F/H et il n’a aucune efficacité. La politique du patronat c’est de se séparer de ses salarié-es les plus âgé-es pour diminuer sa masse salariale (et certainement avoir sous la main une main d’œuvre plus docile/flexible). Les inégalités F/ H sont toujours aussi importantes. On peut multiplier à l’infini les rapports, index et autres observatoires, et alors ? Ce qui est utile c’est la volonté politique de partager le travail, en commençant par les 32H sans perte de salaire ni flexiblité, pour du travail pour tout-es et tous. Un tiers des seniors de 60 à 64 ans est sans activité, trop de jeunes sont au chômage : il faut réduire le temps de travail et la retraite à 60 ans !

Retraite progressive.

Le temps partiel pourra être accordé pour une durée inférieure à 24 mois. Le dispositif de retraite progressive sera ouvert aux fonctionnaires et à l’ensemble des travailleurs indépendants.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Dans la fonction publique, un dispositif similaire, la CPA (cessation progressive d’activité) existait jusqu’en 2011, date à laquelle il a été supprimé.

La retraite progressive est une mesure qui va dans le bon sens à deux conditions : la garantie qu’elle soit au même niveau qu’une retraite à taux plein (c’est à dire sans que la période effectuée “à temps partiel” soit comptabilisée comme telle pour calculer le montant de la pension mais comme une période avec un salaire à temps plein) et l’embauche corrélative de jeunes, ce qui permettrait d’ailleurs un tuilage.

D’ores et déjà la première condition ne sera pas remplie : le gouvernement prévoit que les règles applicables seront les mêmes que le temps partiel de droit commun pour l’établissement des durées et des droits à pension.

Quant à la seconde, on peut en douter…

Ce n’est néanmoins qu’une mesurette destinée à faire passer la pilule amère du report de l’âge.

Cumul emploi-retraite.

Le cumul emploi-retraite, qui bénéficie aujourd’hui à 500 000 retraités, sera rendu créateur de droits supplémentaires à la retraite, sans plus de précision à ce stade.

Analyse et revendicatif Solidaires:

Solidaires est pour une retraite à 60 ans à taux plein. Donc plutôt que le cumul emploi-retraite qui résulte de la nécessité d’avoir des revenus suffisants, ce sont des salaires et des retraites décents qu’il faut pour vivre et non pas survivre :+ 400 euros pour tout-es, le SMIC à 1700 euros, pas de retraite en dessous du SMIC ainsi relevé, l’échelle mobile des salaires, et l’indexation des retraites sur les salaires.

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Mobilisation contre le recul de l’âge de départ à la retraite : lettre ouverte aux maires et élu·es du bassin de Mantes

À Mantes, comme partout dans le pays, la mobilisation contre le projet du gouvernement sur les retraites prend une grande ampleur. C’est un enjeu social et économique crucial qui engage l’avenir de millions de personnes, à l’échelle du pays comme au niveau local.

Alors que 93 % de la population active refuse ce projet, se pose la question du fonctionnement démocratique de notre société, au niveau national comme au niveau local.

Aujourd’hui, des travailleur·es et des habitant·es du Mantois sont décidé·es à s’organiser, ici et maintenant, et à se coordonner pour informer, débattre et lutter contre ce projet inégalitaire, injuste et discriminatoire. Ils et elles le font sur leur lieu de travail et dans la rue, en organisant des rassemblements et des manifestations.

Une démocratie sociale et locale sans domicile fixe

Mais, nul part sur le bassin, nous ne disposons d’une salle ou d’un local permettant la tenue d’assemblées générales, outil incontournable de rencontre, de débat, de confrontation des idées et de coordination interprofessionnelle entre les différents secteurs mobilisés.

Dans la rue pour lutter : oui ! À la rue pour débattre et échanger… non !

Nous, organisations syndicales et collectifs de lutte contre le projet du gouvernement, salarié·es et habitant·es du Mantois, avons décidé d’interpeller publiquement les maires et élu·es de nos communes pour qu’ils et elles témoignent concrètement de leur engagement à nos côtés – ou simplement de leur attachement au débat démocratique – en mettant une salle à notre disposition tout au long de ce mouvement, car il n’y a pas de démocratie vivante sans démocratie sociale – et locale effective.

Nous restons à la disposition des élu·es qui souhaiteraient nous rencontrer pour nous proposer des solutions … mais il y a urgence, tant la colère et la détermination sont grandes !

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