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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Fiche analyse : Les violences sexistes et sexuelles au sein de l’Éducation nationale

En septembre 2024, SUD éducation a proposé aux personnels de l’Éducation nationale de remplir un questionnaire sur les violences sexistes et sexuelles au travail. Cette fiche présente les principaux résultats.

L’ambiance en salle des personnels se rapproche du harcèlement d’ambiance

74% des sondé·es ont entendu des blagues sexuelles de la part de collègues

47% des sondé·es ont déjà subi des remarques non sollicitées sur leur physique ou leurs vêtements

12% des sondé·es ont vu ou voient toujours des images dégradantes sur leur lieu de travail

Une personne sur cinq ayant répondu (et qui n’est pas un homme) a été victime d’insultes ou d’injures misogynes

Plusieurs victimes indiquent que ces violences sexistes et sexuelles, selon elles, étaient également liées à d’autres discriminations : raciste, validiste, LGBTIphobe, liée à l’âge.

→ la formation des collègues et des directions est indispensable. Lorsqu’elles se sont tournées vers un·e collègue, plus de la moitié des victimes indiquent qu’elles n’ont pas trouvé l’aide qu’elles cherchaient… et lorsqu’elles ont sollicité la direction, seules 17% ont obtenu une réponse satisfaisante.

→ les personnels de direction doivent faire l’objet de sanctions lorsqu’ils commettent des violences : alors que les chefs de service sont garants de la santé et de la sécurité des personnels, un tiers des sondé·es ont déjà entendu des blagues sexuelles de la part de la direction !

58 % des sondé·es ont été témoins de blagues, propos, ou rumeurs à caractère sexuel. Ce sont donc des choses qui se savent. SUD éducation voit ici l’importance de se former pour savoir comment être un·e allié·e et comment réagir face aux violences sexistes et sexuelles.

Les violences sexuelles au travail restent massives

Une personne sur cinq ayant répondu a été victime d’actes à caractère sexuel sur leur lieu de travail (harcèlement, agression, viol).

Ces violences ont lieu très majoritairement par surprise, donc sans avoir l’opportunité de dire “non”. La surprise court-circuite la réaction (cela s’appelle la sidération) : on imagine sans peine l’insécurité que cela crée pour les personnels.

Ces violences impactent la santé mentale des personnels

40 % des sondé·es se sont déjà senties mal au travail suite à des VSS, et ont eu recours à des stratégies d’évitement. SUD éducation rappelle l’importance de proposer aux collègues victimes de remplir le RSST, de saisir la médecine de prévention, d’avertir la F3SCT.

Les lacunes institutionnelles sont légion

80 % des sondé·es n’ont eu aucune information sur les VSS de la part de l’administration

Une personne sur deux n’a eu aucune réponse lorsqu’elle a écrit un signalement dans le registre RSST sur des violences subies

75 % des sondé·es ne connaissent pas l’existence de la cellule de signalement des violences sexistes et sexuelles de leur académie

Dans la fonction publique, la circulaire du 9 mars 2018, qui prévoit la protection des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles, n’est pas pleinement appliquée : les collègues qui dénoncent les violences subies ne bénéficient souvent ni de protection ni d’accompagnement convenables. Pourtant l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des agent·es sur leur lieu de travail ! L’accord Égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique va même plus loin en attribuant aux employeurs publics un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

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Agenda militant Éducation Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es

Jeudi 5 décembre : stage syndical SUD Éducation 78 – UPE2A Se rencontrer & échanger pour s’organiser !

Pour la troisième année consécutive, SUD éducation 78 organise un stage syndical et pédagogique autour de la question des UPE2A.

Il aura lieu jeudi 5 décembre 2024 au Centre Hospitalier de Plaisir – Site Mansart, 220, Rue Mansart, Plaisir, de 9h30 à 17h

Au programme :

Matin :
➔Accueil, présentation
➔Bilan du début d’année, remontées de terrain
➔Axe juridique : connaître ses droits et les défendre
➔Études de cas concrets : faire face aux difficultés rencontrées

Après-midi :
➔Atelier au choix :
* Pédagogie Freinet en UPE2A, pour quoi faire ?
* Atelier penser collectivement l’inclusion
* Arpentage du livre Entrer en pédagogie antiraciste
➔Prochains rendez-vous, quelles actions collectives mener ?

Comment participer ?

Les stages syndicaux sont un droit (12 journées par an), sur temps de travail et sans retrait de salaire : faisons vivre ces droits !

1) prévenez sudeducation78@ouvaton.org de votre participation.

2) Envoyer votre demande à votre hiérarchie avant le 5 novembre 2024.
Pour le 1er degré, demande à formuler sur Colibris (choisir “formation syndicale”). Enregistrement à venir, nous contacter si problème…

Pour le 2nd degré : voici la demande de stage à compléter et envoyer à la hiérarchie avant le 5 novembre

[Nom]
[Prénom]
[Fonction]
[Établissement]

[Ville], le [date]

À [choisir et effacer les autres]

□ Monsieur/ Madame l’Inspecteur·trice d’académie sous couvert de
l’IEN [personnels du 1er degré]
□ Monsieur / Madame le·la Recteur·trice sous couvert du / de la
chef·fe d’établissement [personnels du 2d degré]
□ Monsieur / Madame le·la chef·fe d’établissement [AED]
□ Monsieur / Madame le·la Recteur·trice sous couvert du / de la
pilote du PIAL [AESH]
□ Monsieur / Madame le / la président·e d’université sous couvert du
directeur d’UFR / du chef de service [personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche]
□ Mme/M. l’inspecteur d’académie [agent-es du 1er degré]
□ Mme/M. le président du conseil départemental/ régional s/c du chef d’établissement [agent-es du 2nd degré]

[Madame / Monsieur],
En application de la loi n° 82-997 du 23 novembre 1982 et du décret n°84-474 du 15 juin 1984 relatif aux congés de formation syndicale dans la fonction publique d’État, je demande à bénéficier d’un congé pour formation syndicale d’une journée, en vue de participer à la session de formation syndicale, qui se déroulera le jeudi 5 décembre 2024 à Plaisir, de 9h à 17h, sous l’égide du Centre d’Étude et de Formation Interprofessionnel Solidaires (CEFI Solidaires), 31 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris.

[Signature]

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anti-validisme antifascisme antiracisme Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Luttes féministes Luttes logement Luttes migrant·es

L’extrême-droite n’est pas du côté des travailleurs et travailleuses

FACE À L’EXTRÊME DROITE, COMMENT S’ORGANISER ?
CONTRE LES DANGERS DE L’EXTRÊME DROITE, NE RESTONS PAS SEUL·E :
– syndiquons-nous sur notre lieu de travail et/ou dans notre ville ou département
– construisons des assemblées générales pour construire une mobilisation d’ampleur
-renforçons les associations, collectifs militants et les autres contre-pouvoirs pour combattre
l’extrême droite
– rejoignons les manifestations, rassemblements et l’ensemble des initiatives antifascistes qui se dérouleront dans les jours et semaines à venir

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Actu Solidaires 78 Éducation Luttes contre les discriminations Luttes féministes

Mois des fiertés LGBTQIA+ l’intersyndicale de l’éducation appelle à défiler

Il est temps d’assurer l’inclusion et la visibilité de toutes les personnes LGBTQIA+, tout en assurant leur protection : c’est le mot d’ordre des marches des fiertés 2024. Elles sont de plus en plus nombreuses sur notre territoire d’avril à octobre, mais leur réussite nécessite un maximum de participant·es. Aussi notre intersyndicale de l’éducation invite tous et toutes les syndiqué·es qu’iels soient LGBTQIA+, proches, ou citoyen·nes à participer aux marches des fiertés en masse partout dans le pays.

Les démonstrations festives de la diversité sont autant de résistances à la grave dégradation du débat public sur la diversité, aux actes et aux idéologies violentes et discriminatoires contre les personnes LGBTQIA+. Ce sont autant de moments de visibilité essentiels pour rappeler que nous sommes toutes et tous égaux et égales, pour permettre à tout·e personne LGBTQIA+ de s’identifier à un groupe inclusif et de faire face à ces trop nombreuses attaques.

C’est particulièrement sensible pour toutes et tous et singulièrement les personnels de l’éducation parce que :

  • l’actualité est marquée par une augmentation des actes LGBTIphobes de plus en plus violents, et des offensives transphobes, guidées en premier lieu par la droite et l’extrême droite.
  • La loi de la honte votée par le Sénat, avec la lâcheté du Gouvernement se limitant à émettre un avis de sagesse, remet en cause les droits des mineur·es trans et leur accompagnement médical. Cette focalisation du débat sur l’infime partie des enfants trans pris en charge conduira inévitablement à les mettre en danger, en plus de continuer à oublier la large majorité non prise en charge.
  • Depuis le mois de janvier, notre société a pris conscience des manquements importants d’établissements privés sous contrat en matière d’éducation à la vie affective et sexuelle, et dans l’application de la circulaire de septembre 2021 sur l’accueil des élèves trans. Cela contribue aussi à mettre en danger des enfants et des jeunes, en laissant libre cours à des discours et pratiques LGBTIphobes.
  • Les deux premiers lieux de discrimination pour les personnes LGBTQIA+ sont, de manière constante, le milieu scolaire et universitaire et celui du travail.

Personnels de l’éducation :

toutes et tous dans les marches des fiertés !

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Défense de nos libertés Luttes contre les discriminations Luttes logement Luttes migrant·es

JO : Circulez y a rien à voir – 1 an de nettoyage social…

Le collectif le Revers de la médaille (dont le CNDH Romeurope fait partie intégrante) publie aujourd’hui son rapport : “Circulez y a rien à voir” – 1 an de nettoyage social avant les JOP 2024

Le CNDH Romeurope, en tant que coordinateur de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, a activement pris part aux remontées de terrain et à l’analyse des données. 
Je vous conseille de lire particulièrement les pages 26 à 35, qui reviennent en détails sur les bases légales, des exemples concrets et précis du lien entre JO et expulsions…



La presse a abondamment commenté les données présentes dans ce rapport, vous trouverez en PJ deux articles du Monde et de Médiapart.

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antiracisme Conditions de travail Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es

Pas de papiers, pas d’avocat ? C’est terminé : nous avons mené au bout notre action unitaire

Le Conseil constitutionnel a rendu son jugement : les travailleur-euses sans-papier·es vont pouvoir bénéficier de l’aide juridictionnelle pour faire valoir leurs droits devant les Prud’hommes !

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Luttes contre les discriminations Luttes féministes

Face à la haine anti-trans : construisons une riposte syndicale et transféministe !

Partis politiques – LR, RN et Reconquête en tête -, médias d’extrême droite, maisons d’édition, député·es et sénateur·ices, les attaques envers les personnes trans explosent de toutes parts ces derniers temps. Marguerite Stern et Dora Moutot publient leur livre Transmania aux éditions d’extrême-droite Magnus et dans le même temps la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio lance l’offensive anti-trans au Sénat en voulant interdire la transition des personnes mineures.

Les personnes trans et le transféminisme1 “dérangent”. Les réactionnaires prennent peur et s’organisent pour conserver leur idéal patriarcal d’une société fondée sur la famille nucléaire hétérosexuelle et des personnes exploitées et dominées. Ces dernières années, les attaques envers les mouvements LGBTQI+, et notamment envers les personnes trans, se sont multipliées : appels à la fin des subventions du planning familial, attaques de manifestations féministes et LGBTQI+, attaques de centres LGBTQI+, agressions physiques, campagnes de harcèlement envers les militant·es féministes et LGBTQI+, infiltrations d’associations trans par des médias d’extrême-droite, la liste est encore (trop) longue.

Les forces réactionnaires cherchent à diviser les opprimé·es en créant sans cesse de nouveaux boucs émissaires.

Face à leur haine, la solidarité est notre force.

Aujourd’hui, les personnes trans rencontrent de nombreuses difficultés pour accéder à l’emploi, subissent de nombreuses discriminations sur leur lieu de travail, sont contraintes de vivre de l’économie informelle en dehors du droit du travail, notamment les personnes transféminines et sans papiers. Selon une étude réalisée par l’IFOP et l’association l’Autre Cercle, 37% des personnes trans interrogées ont dit avoir subi une agression sur leur lieu de travail. La destruction des services publics, notamment de santé, entrave d’autant plus un accès aux soins déjà précaire. Les attaques envers l’école, portées par le gouvernement ou des organisations d’extrême-droite comme Parents Vigilants, génèrent un climat particulièrement hostile pour les élèves trans.

Ainsi, un grand nombre de personnes trans subissent de plein fouet les discriminations au travail et la précarité et l’ensemble du mouvement social, syndicats en particulier doivent se montrer solidaires des luttes transféministes et des personnes trans. En tant que syndicalistes, nous nous devons de défendre l’ensemble des travailleur·ses, et notamment les plus opprimé·es.

C’est pour toutes ces raisons que l’Union Syndicale Solidaires appelle l’ensemble de ses structures à se rapprocher des associations Trans et LGBTQI+ et à participer aux mobilisations prévues le 5 mai.

Solidaires se tient également à disposition des travailleur·ses trans pour les accompagner dans le respect de leurs droits. Si vous faites face à des discriminations sur votre lieu de travail, vous pouvez nous contacter via contact@solidaires.org et vous rapprocher de votre union locale ou section syndicale la plus proche de votre lieu de travail.

Plus largement, nous réclamons :

  • Le respect du prénom et des pronoms d’usage partout, dans les entreprises comme dans les administrations.
  • La possibilité de changement d’état civil libre et gratuit par simple déclaration devant un officier d’état civil en mairie, sans intervention des pouvoirs médicaux et judiciaires.
  • Une transition dépsychiatrisée, libre et gratuite.
  • Le remboursement à 100 % des frais médicaux de transition sans condition, y compris à l’étranger lorsqu’elles ne peuvent pas être réalisées en France.
  • L’accès à la PMA pour toutes les personnes trans.
  • La fin des mutilations, stérilisations, traitements hormonaux non consentis sur des personnes intersexes quel que soit leur âge.
  • Des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception.
  • Une réelle formation des travailleurs·es de l’éducation, de la santé et des collectivités territoriales à l’accueil des personnes trans.
  • Des financements à la hauteur des besoins des associations trans et un respect des libertés associatives de plus en plus souvent attaquées.
  • Le droit d’asile automatique pour toutes les personnes LGBTQI+.


1 Le transféminisme, issue des luttes féministes et LGBTQI, défend l’émancipation des personnes trans. Il part de la situation des personnes trans pour lutter contre l’ensemble des systèmes d’oppression.

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Luttes contre les discriminations Santé-Social

26 avril – Atelier / Conférence /Échange / Repas “Pour une Sécurité Sociale de l’Alimentation” à Mantes la Jolie

Vendredi 26 avril 2024 à 19 heures – Espace Guy Mainière 64 rue Maurice Braustein 78200 Mantes la Jolie

(entrée libre et gratuite)     

Pensez à apporter à boire et à manger pour le repas partagé.
L’Université Populaire du Mantois invite Kévin Certenais auteur (avec Laura Petersell) de Régime Général – Pour une sécurité sociale de l’alimentation (EditionsSyndicalistes) pour réfléchir,échanger,agir et…. manger ensemble autour du thème de l’alimentation.

(Kévin Certenais et Laura Petersell sont militant·e.s et membres de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat qui milite pour un salaire à la qualification personnelle appelé plus communément salaire à vie).

Le système alimentaire actuel, ravagé et dominé par l’industrie agroalimentaire et l’agriculture intensive nous tue.Alors qu’il produit de quoi nourrir 12 milliards d’êtres humains à travers le monde, plus d’un milliard d’entre nous souffrent de famine et de malnutrition. Ce système empoisonne nos corps et notre planète. Les multinationales agricoles, de la transformation alimentaire et de la grande distribution, bâties sur l’impérialisme capitaliste et colonial, sont parmi les responsables des dérèglements climatiques que nous connaissons.
L’alimentation est aussi une question de santé publique : les pesticides, herbicides et insecticides utilisés par l’agro-industrie ont une influence considérable sur la santé humaine et celle de l’ensemble des êtres vivants sur Terre. La cupidité de quelques-uns est la cause de maladies et de mort chez beaucoup d’autres, par exemple l’usage du chlordécone dans les bananeraies des Antilles françaises ou la propagation des algues vertes sur le littoral breton.
L’organisation du travail dans l’ensemble de la filière alimentation engendre des accidents et des maladies professionnelles en masse : suicides des agriculteurs (un tous les trois jours en France), souffrance psychique et troubles musculosquelettiques dans les abattoirs ou sur les chaines de l’industrie agroalimentaire, épuisement des travailleuses de la filière, dans l’emploi et au foyer puisque c’est sur les femmes que pèse la responsabilité de nourrir les autres. Elles ont la charge de penser les menus, faire les courses, la cuisine, la vaisselle et sont surreprésentées parmi les plus exploitées de la filière professionnelle : ouvrières agricoles, ouvrières sur les chaines industrielles, caissières, serveuses, cantinières… Autant de métiers pénibles et dévalorisés qui entrainent des conditions matérielles de vie dégradées et une altération de la santé physique et psychique. Le système alimentaire repose également sur l’exploitation coloniale ; si l’esclavage est devenu illégal, il n’a pas pour autant disparu des champs et des bateaux de pêche notamment. La main-d’œuvre immigrée travaille dans des conditions scandaleuses qui rendent ces travailleurs et travailleuses particulièrement vulnérables aux maladies professionnelles et accidents du travail, y compris mortels.
Les évolutions de l’exploitation de la force de travail dans la filière alimentation vont de pair avec une mise en danger accrue des travailleuses et travailleurs. Ainsi, les Uber Eats et autres services de livraison de repas à domicile sont le cheval de Troie de la casse sociale et de la maltraitance au travail.
La malbouffe nous tue.

Les principales maladies cardiaques, le diabète, l’obésité et les morts qu’ils entraînent sont dus à nos régimes alimentaires et ne frappent pas au hasard : la manière dont on se nourrit est politique. Ce que nous mangeons, ou ne mangeons pas, n’est pas une question de choix individuel, mais plutôt le maillon ultime d’une chaine qui nous contraint. Le système alimentaire est à la botte de multinationales de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution qui contrôlent la chaine alimentaire, le marketing, le lobbying afin de nous vendre leurs produits ultra-transformés mauvais pour la santé. Leurs produits à l’achat sont jusqu’à 60 % moins chers que les produits frais et remplissent en priorité nos caddies, en particulier ceux des classes sociales les plus paupérisées et racisées. Les antagonismes de classe se rejouent violemment autour de l’accès à l’alimentation : qui a accès à de la nourriture de qualité ? Qui dépend de l’aide alimentaire ? La place de l’alimentation dans nos budgets est souvent la variable d’ajustement face à d’autres postes de dépenses contraintes qui ne cessent d’augmenter ces dernières années : loyer, énergie notamment.
Ces constats dramatiques ne sont pas une fatalité, mais le fruit d’une organisation du monde déshumanisée, dictée par la recherche de profit.
Lutter contre les causes.

Une sécurité sociale de l’alimentation inspirée du régime général de Sécurité sociale mis en place en 1946 en France par Ambroise Croizat(ministre du Travail)permettrait l’instauration d’un système alimentaire sain, sur lequel nous aurions la main.
La santé et l’alimentation sont étroitement liées, et un changement de système ne peut se résumer à la partie « consommation ».Les quatre pans du système alimentaire – production, transformation, distribution et consommation – sont imbriqués les uns aux autres et c’est bien tout le système qui est à changer pour un impact sur notre santé.Nous faisons le pari que si la population, c’est-à-dire nous, a le pouvoir de décider comment produire, transformer et distribuer les denrées alimentaires, alors nous consommerons autrement.
Nous voulons la création d’une nouvelle cotisation sociale, assise sur la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises qui permettra d’instaurer une filière alimentation conventionnée par des caisses de sécurité sociale de l’alimentation fédérées en réseau. Ces caisses décideront de critères de conventionnement qui concerneront des collectifs de travail organisés en autogestion où les personnes salariées seront titulaires d’un salaire à vie, copropriétaires d’usage de leurs outils de travail. Grâce à l’investissement par subvention, les caisses auront la main sur le déploiement de ces coopératives autogérées. Elles seront également garantes du versement d’une allocation mensuelle à l’ensemble de la population qui sera dépensée auprès de ces coopératives. Aussi, elles impulseront la multiplication des espaces de restauration collective gratuits, ou cantines.
Cette proposition s’appuie sur une analyse du système actuel dans tous ses méfaits et des déjà-là subversifs qui dessinent un horizon désirable, socialisé et démocratique.

 * Le travail est au cœur de l’activité humaine, c’est par notre travail en commun que nous faisons société. La reconnaissance économique du travail est une décision politique qui, en système capitaliste et patriarcal, valorise une partie de l’activité et déprécie ou invisibilise la majorité des activités humaines indispensables au bien commun. Un salaire à vie est un salaire attaché à la personne et non pas à son poste de travail. Il participe de cette reconnaissance que le travail existe bien au-delà des emplois encadrés par le marché du travail ou du marché des biens et services. Il ne peut pas nous être retiré. Puisque l’alimentation est vitale, alors, comme pour la santé, il est nécessaire que les travailleuses et travailleurs de l’ensemble de la filière soient titulaires d’un salaire attaché à la personne. Les « déjà-là » existent avec le statut de fonctionnaire ou à travers les cotisations sociales qui accordent aux soignantes et soignants, aux chômeuses et chômeurs et aux personnes retraitées un salaire, donc la reconnaissance du statut de travailleur et de travailleuse.
    * Afin que l’activité professionnelle dédiée à l’alimentation soit tournée vers l’intérêt général donc, entre autres, une nourriture respectueuse de notre santé, nous devons sortir les entreprises de la propriété privée lucrative et mettre l’outil de travail entre les mains des travailleuses et travailleurs sous forme de coopérative en propriété d’usage. Ainsi, les conditions de travail ne seront plus dictées par la pression économique de générer encore et toujours plus de profit ou rembourser la dette contractée auprès d’une banque pour avoir pu lancer son activité professionnelle.
    * La garantie d’un salaire à vie et la propriété collective et d’usage rendront les métiers de l’ensemble de la filière attirants et l’installation de nouvelles coopératives envisageable. Pour promouvoir cette production alimentaire saine et orienter l’économie, les caisses de sécurité sociale de l’alimentation auront recours à l’investissement par subvention, comme ce fut le cas pour les centres hospitaliers universitaires en France. Dans les années 1960, la hausse conséquente du taux de cotisation sociale a permis leur création et un accès à des soins de qualité pour toutes et tous.
    * Les caisses locales de sécurité sociale de l’alimentation auront, entre autres responsabilités, celles de déterminer des critères de conventionnement que les coopératives autogérées devront respecter pour intégrer cette filière alimentation conventionnée. Ce mécanisme existe déjà avec les professionnels de santé qui ne sont pas toutes et tous conventionnés par l’assurance maladie, seulement, en matière de santé, nous sommes dépossédés du pouvoir de décision sur le conventionnement. Contrairement à la mécanique à l’œuvre en matière de politique agricole commune, la prise de décision sur ces critères de conventionnement sera réalisée par les habitants et collectifs de travail conventionnés. Nous définirons ces critères de conventionnement dans un intérêt commun, soucieux de notre bien-être, notre santé. Il est plausible d’imaginer que l’interdiction des néonicotinoïdes et des organismes génétiquement modifiés (OGM) par exemple deviendra la règle.
    * Des millions de personnes pourront intégrer des coopératives autogérées (fermes, ateliers de transformation, épiceries, cantines) en ayant la garantie d’un salaire, dans le cadre d’une filière alimentaire débarrassée des objectifs lucratifs. Il sera possible de produire des aliments sains, dans des conditions de travail respectueuses de notre santé, puisque décidées collectivement. Modifier la filière alimentation pour supprimer les impacts nocifs en matière de santé publique et permettre à l’ensemble de la population d’accéder à des aliments sains est aussi une manière de prendre soin de notre système de santé.

Un enjeu systémique.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Ainsi, la santé ne s’arrête pas sur la question du « bien manger », à ce que nous consommons. Pourtant, les « conseils nutritionnels » assénés par les politiques publiques font peser toute la responsabilité sur nos comportements individuels au lieu d’analyser nos conditions matérielles de vie et les chaines d’approvisionnement.
Les initiatives de distribution de paniers solidaires ne changent rien aux écarts croissants de richesse et à la paupérisation galopante de franges entières de la population. Si le seul angle de vue adopté est celui de la réforme de l’aide alimentaire, alors battons-nous pour une revalorisation conséquente des salaires et des minima sociaux, pour le gel des loyers, la mise en place d’un service public de l’énergie et la gratuité des transports en commun. Ainsi nous aurons une part suffisante de nos budgets à consacrer à une alimentation saine.
Manger ensemble est au cœur du lien social. Une grande part de nos repas sont collectifs : les cantines scolaires, de la crèche à l’université, les restaurants d’entreprise, les cantines de maison de retraite, d’hôpitaux, de quartier… Or, ces espaces de restauration collective sont aussi une manière d’accéder à de la nourriture cuisinée, à des repas équilibrés. Par exemple, pour beaucoup d’enfants parmi les familles paupérisées, la cantine scolaire est le seul repas complet de la journée. Des espaces de restauration collective gratuits où le travail sera rémunéré permettront à tout le monde d’accéder à la même nourriture de qualité puisque ces lieux s’approvisionneront auprès des coopératives conventionnées par les caisses de sécurité sociale de l’alimentation. Ces espaces seront aussi un moyen de sortir du foyer une partie du travail ménager, invisible et gratuit, qui repose essentiellement sur les femmes et participe de leur épuisement. Les personnes qui travailleront dans ces cantines seront rémunérées sous la forme d’un salaire à vie et, en tant que copropriétaires de leur outil de travail, pourront s’auto-organiser, dans l’esprit de ce qui existe déjà au niveau des centres de santé communautaire.

Cette sécurité sociale de l’alimentation telle que nous l’envisageons s’inscrira dans un bouleversement global pour prendre la main sur l’ensemble de l’économie afin de réellement décider de notre santé, de nos vies.

LIENS
https://www.editionssyndicalistes.fr/
https://www.reseau-salariat.info/ 

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Luttes contre les discriminations

2024, une année de luttes indispensables pour les droits LGBTQI+ !

Scoop : Gabriel Attal n’est pas un camarade

La nomination de Gabriel Attal au poste de 1er Ministre est moins un événement marquant du fait de son homosexualité, contrairement à une lecture médiatique de surface le laisserait penser, qu’un gage toujours plus marqué, par ses choix de ministres, à la droite la plus homophobe et réactionnaire : assidu·es à la Manif pour tous (Catherine Vautrin), opposant·es à la PMA (Rachida Dati) et/ou partisan·es de l’exclusion des hommes trans de la protection du droit à l’IVG (Aurore Bergé), chantre enfin de l’école privée intégriste Stanilas (AOC, Amélie Oudéa-Castéra) où le sexisme, l’homophobie et l’absence de prévention en matière de santé sexuelle sont des règles fondamentales.

Quand le pinkwashing[i] cache la forêt

Se focaliser sur son homosexualité masque donc toutes ces menaces LGBTQIphobes directes et participe de la dépolitisation des enjeux LGBTQI en les masquant derrière des « icônes », sans parole ni action positives, sous le seul prisme de la vie privée[ii]. Par ailleurs, cette absence d’analyse laisse le champ libre aux fantasmes d’extrême-droite sur de prétendus « lobbys gays » d’un « Etat profond » ou à des caricatures même de gauche évoquant « Dalida à Matignon ». Aucune lutte LGBTQI et syndicale n’y gagne, seuls les rouges-bruns et les fachos en ressortent démultiplié·es et légitiment les discours divisant artificiellement les « questions économiques » (aka urgentes) des « questions sociétales » (pas prioritaires car pour « une minorité de personnes », de l’ordre de la pure division de l’opinion publique et concernant bizarrement les droits élémentaires des femmes et LGBTQI).

A fortiori quand ce sont les rances projets de « réarmement démographique » – pure projet nataliste et nationaliste du Rassemblement national qui occupe actuellement le gouvernement Macron, dans une pure vision instrumentale des femmes perçus comme seuls utérus – vision partagée par les transphobes au passage – avec pour corollaire la défense de la famille nucléaire hétérosexiste, celle-là même qui fout à la porte les jeunes queers et dissimule les incestes[iii] gênant le beau récit mythique de la famille nucléaire ancestrale, forme sociale moderne héritée de la classe bourgeoise. C’est également ce gouvernement qui couvre les violences policières dont les LGBTQI sont aussi victimes, arrogent aux seuls fonctionnaires de police des augmentations et leur octroient un accès à des données sensibles désormais liés aux changement d’état civil notamment de personnes trans et/ou de personnes d’origine étrangère[iv].

« Avec le mariage pour tous, vous avez pas tout obtenu ? » : PMA, droits des personnes trans & intersexes : rien ne nous a été donnés, tout est encore à gagner !

Pourtant, la photographie des luttes LGBTQI a très peu évolué depuis près d’une dizaine d’années et on ne constate toujours pas en France de diminution des agressions LGBTQIphobes, ce qui n’émeuvent pas les gouvernements Macron[v]. Au contraire ceux-ci sous-dotent et même conditionnent les aides financières dans le cadre de lutte contre les discriminations LGBTQIphobes[vi], alors même qu’on assiste à une infiltration des discours transphobes dans les médias, colportés par l’extrême-droite et des régressions inquiétantes des droits LGBTQI même dans les pays limitrophes (Italie[vii], Royaume-Uni[viii]). Demeurent suspendues et plus que jamais nécessaires à obtenir ces revendications essentielles en France, défendues par l’Union syndicale Solidaires :

-La fin des mutilations à la naissance des personnes intersexes[ix]

-L’ouverture réelle de la PMA (Procréation Médicale Assistée) à tou·te·s, dont les personnes trans[x] et/ou racisées[xi]. Par ailleurs, la procédure reste peu accessible à toutes en France du fait de l’embouteillage des demandes, suite à la sous-estimation de la nécessité de l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples lesbiens

-La simplification du Changement d’État Civil (CEC) des personnes trans, sans étape psychiatrique ni judiciaire mais sur simple demande en mairie (comme c’est désormais le cas en Espagne)[xii]

-+ de formations scolaires / professionnelles et de moyens alloués contre les discriminations LGBTQIphobes et à la lutte contre le VIH et les IST

Une année déterminante pour défendre les droits des étranger·es LGBTQI+

La rentrée de septembre 2023 avait annoncé la hauteur des débats pour les années à venir en légiférant sur les vêtements des jeunes filles à l’école et en décrétant quels vêtements étaient « islamiques ». Le contrôle « républicain » du corps des femmes mineures par des adultes est donc entériné. Puis, ce fut le marronnier « vieille France » de l’expérimentation du retour de l’uniforme – genré bien sûr – à l’école qui fit son chemin, programme de longue date de l’extrême-droite. La Loi sur l’immigration de Darmanin vient confirmer ce désastre légal qui s’installe pour durer si les forces syndicales et associatives ne se montrent pas en mesure de proposer un autre projet social où les migrant·es auraient droit comme tout·e un·e chacun·e – normalement – à un toit, une éducation gratuite, à la santé et à un emploi décent. Et, évidemment, à l’application réelle de la Convention de Genève du droit des réfugié·es.

Depuis des années, les associations de défense des étranger·es alertent sur l’extrême vulnérabilité que ces lois toujours plus xénophobes et restrictives font peser sur les étrangers et les migrant·es et, parmi eux notamment, les réfugié·es LGBTQI en demande d’asile. Risquant leur vie iels aussi face aux esclavagistes en Libye, par leur traversée du Sahara, de la Méditerranée, des Alpes, de la Manche, iels cumulent qui plus est la menace initiale de persécutions lesbophobes, homophobes, intersexophobes, transphobes dans leur pays de départ puis, à leur arrivée en France, peuvent faire face soit à la suspicion des offices d’immigration quant à leur récit de vie LGBTQI, soit à la minimization du danger réel de vivre en tant que LGBTQI dans leur pays de depart, ce qui a déjà conduit honteusement à des OQTF[xiii] dans des pays aux législations LGBTQIphobes où leur chance de survie est extrêmement faible. Les migrant·es LGBTQI, comme les autres, peuvent de plus avoir besoin de traitements, inexistants ou inaccessibles dans leur pays de départ, nécessitant a fortiori la garantie du statut de réfugié·es en France.

La nécessité de poursuivre le combat à l’international aussi !

Outre le cas de l’Italie et du Royaume-Uni mentionnés plus haut, l’Union syndicale Solidaires fait le lien entre la politique extérieure impérialiste et belliciste en Russie[xiv] et sa politique intérieure de chasse aux personnes LGBTQI, aux pacifistes, progressistes et aux militant·es féministes. De même, l’intégrisme religieux évangéliste en Ouganda[xv] ou au Ghana[xvi], soutenu par les lobbys ultras-réactionnaires états-uniens pèsent sur l’ensemble des minorités de genre ayant toujours existé en Afrique, par-delà la colonisation. Nous nous réjouissons des avancées politiques en Grèce, Slovénie, Népal ou en Espagne en matière de droits LGBTQI car notre solidarité dépasse les frontières, ne pourra se satisfaire d’un “élu gay” ou d’un trottoir repeint aux couleurs de l’arc-en-ciel ! Des actes maintenant, pour lutter contre les violences partout !

Les droits LGBTQI concernent donc tout le champ syndical des luttes, pour défendre et renforcer le droit des femmes, des migrant·es qui composent les rangs des travailleur·ses, ici et ailleurs, qui n’en peuvent plus des conditions de travail sous les insultes et ambiances hétérosexistes. L’agenda de nos luttes est rempli face aux menaces fascistes, racistes, LGBTQIphobes et misogynes, mais toutes celles-ci rentrent en résonance.

Egalité pour tou·te·s, des papiers pour tou·te·s ou plus de papiers du tout !

[i] http://rainbowhouse.be/wp-content/uploads/2017/07/glossairefr_modifs2.pdf

[ii] https://blogs.mediapart.fr/leane-alestra/blog/090124/gabriel-attal-premier-ministre-une-poudre-de-perlimpinpin-arc-en-ciel?utm_source=genre-20240111-181720&utm_medium=&utm_campaign=&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[GENRE]-genre-20240111-181720%20&M_BT=4995152897428

[iii] https://www-mediapart-fr.bnf.idm.oclc.org/journal/france/141223/inceste-la-ciivise-un-changement-de-presidence-qui-va-changer-la-ligne

[iv] https://www.laquadrature.net/2024/01/30/la-france-cree-un-fichier-des-personnes-trans/

[v] https://www.madmoizelle.com/pourquoi-des-associations-lgbtqi-rejettent-le-nouveau-plan-contre-la-haine-anti-lgbt-du-gouvernement-1550181

[vi] https://www-mediapart-fr.bnf.idm.oclc.org/journal/france/190723/delegation-contre-le-racisme-et-la-haine-anti-lgbt-histoire-secrete-d-une-derive

[vii] https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/nous-savions-que-ca-finirait-par-arriver-en-italie-la-traque-des-familles-homoparentales-par-le-gouvernement-de-giorgia-meloni-a-commence_5987957.html

[viii] https://www-mediapart-fr.bnf.idm.oclc.org/journal/international/140223/la-loi-ecossaise-sur-la-reconnaissance-du-genre-enflamme-le-royaume-uni

[ix] https://cia-oiifrance.org/un-arrete-de-bonnes-pratiques-qui-ninterdit-rien-le-ministere-confirme-le-droit-des-medecins-a-mutiler/

[x] https://www-mediapart-fr.bnf.idm.oclc.org/journal/france/051123/pma-pour-les-personnes-trans-le-grand-flou

[xi] https://www-mediapart-fr.bnf.idm.oclc.org/journal/france/301221/pma-des-lesbiennes-non-blanches-deplorent-un-racisme-medical

[xii] https://outrans.org/discours-de-outrans-a-lexistransinter-2023/

[xiii] OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français

[xiv] https://blogs.mediapart.fr/mouais-le-journal-dubitatif/blog/020224/le-placard-ou-la-prison-repression-des-lgbt-en-federation-de-russie

[xv] https://www.france24.com/fr/afrique/20230529-ouganda-une-loi-anti-lgbt-promulgu%C3%A9e-malgr%C3%A9-l-indignation-de-nombreuses-ong

[xvi] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/29/au-ghana-le-parlement-durcit-la-loi-contre-les-homosexuels_6219284_3212.html

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Éducation Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es

Élèves primo-arrivant·es – Les revendications des collègues pour une scolarité et des conditions de travail dignes !

SUD éducation 78 a organisé deux stages sur la question des UPE2A (Unités pédagogiques pour élèves allophones arrivant·es), afin d’échanger sur les réalités du métier mais aussi sur les conditions d’accueil et d’existence des élèves et de leurs familles.

La 1ère journée, qui a eu lieu le 16 juin et qui a rassemblé 1/3 des enseignant·es d’UPE2A du département, mais également d’autres personnels concerné·es, et a permis aux collègues de dresser une liste de revendications (voir ci-dessous), confirmée lors de la 2e journée de stage en novembre.
Les collègues porteront ces revendications lors d’un échange auprès du/de la défenseur·e des droits départemental·e, du Casnav et de la Dasen, audiences que SUD éducation 78 soutiendra.

La journée de novembre a soulevé les difficultés croissantes des collègues pour organiser des sorties pédagogiques ou financer le matériel nécessaire au travail des élèves, alors même que le département alloue une subvention spécifique aux UPE2A. Celle-ci s’avère insuffisante et son utilisation est parfois freinée par les directions d’établissement.
Il a également été question de la honteuse enquête administrative demandée par l’administration aux collègues du 2nd degré depuis cette rentrée : il s’agit de faire savoir à l’administration à quelle date la famille est arrivée en France, qui en sont les membres, si ils ou elles ont un titre de séjour, quelle est la date de naissance des frères et sœurs, quelles sont leurs coordonnées personnelles, etc. Ce fichage des élèves et de leur famille scandalise les collègues qui l’ont d’ores et déjà fait savoir à leur hiérarchie (notamment dans le 92).
https://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article2856

Quant au début de l’année 2024, il a été l’occasion d’un début de travail intersyndical sur la question des UPE2A à l’échelle académique, décliné dans plusieurs départements, mais il a aussi montré la précarité des collègues et des dispositifs, menacés de fermeture sans raison, avec des postes non stabilisés (par les délégations fonctionnelles, parfois depuis plus de 10 ans ! le refus de titulariser sur leur poste les collègues contractuel·les pourtant très nombreux·euses en UPE2A ou encore de ne pas inscrire dans la durée des dispositifs pourtant nécessaires).

Des journées de travail essentielles pour construire du collectif, que ce soit sur le plan pédagogique ou sur celui des luttes. C’est pourquoi une troisième journée de stage est d’ores et déjà prévue au printemps !

Quelles revendications pour une scolarité digne des élèves et pour de meilleures conditions de travail ?

(Revendications établies par les personnels lors du stage UPE2A du 16 juin 2023)

Accueil des élèves

  • Mettre fin à l’invisibilisation des ENAF (élèves nouvellement arrivé·es en France) dans les effectifs des établissements ;
  • Dès qu’un dispositif dépasse les 15 élèves inscrit·es, ouverture d’un nouveau dispositif ;
  • Ne pas limiter à une seule année la prise en charge en UPE2A mais individualiser les prises en charges et les parcours en tenant compte des besoins pédagogiques des élèves ;
  • Une revalorisation significative de la subvention du Conseil départemental, mise en place d’une subvention pour les lycées sur le modèle de ce qui existe en collège et en école ;
  • Des moyens identiques à ceux des rep+ pour les dispositifs upe2a pour les élèves et primes pour les enseignants ;
  • Un véritable budget et des investissements pour la gratuité des transports en commun par la région, de la cantine, des sorties, comme pour les élèves à besoins particuliers ;
  • Une extension de la bonification UPE2A à tous les vœux d’orientation et pas seulement aux CAP réservés ;
  • Un financement par la DSDEN d’un service d’interprétariat pour les échanges avec les familles ;
  • Raccourcir les délais de scolarisation tout en maintenant les évaluations en cellules d’accueil dans les CIO pour les élèves à partir de la 6e ;
  • La reconnaissance du plurilinguisme des élèves dans le cursus des élèves, l’inscription gratuite au CNED pour leurs langues d’origine ;

Fonctionnement et pilotage départemental

  • Avoir des rencontres régulières de bassins (sur des bases géographiques cohérentes), entre coordinateurs et coordinatrices UPE2A pour des échanges de pratiques entre pair·es ;
  • Mettre fin à l’opacité sur les ouvertures et les fermetures de dispositifs UPE2A, associer les personnels à la prise de décision ;
  • Plus de formateurs et de formatrices CASNAV, pour une présence sur le terrain renforcée en donnant la priorité au pédagogique avec de vrais disponibilités pour l’accompagnement des personnels ;
  • Avoir un protocole pour savoir qui contacter sur les questions pédagogiques, sur les questions administratives, sur les questions d’affectation ;
  • Harmoniser le fonctionnement national des CASNAV, questionner la pertinence du rattachement départemental à l’ASH 2 ;
  • Veiller à une communication respectueuse et des délais raisonnables ;
  • Savoir précisément qui remplit quelles enquêtes ;

Reconnaissance du travail en UPE2A

  • Disposer d’un temps de service pour l’information et la coordination avec les équipes des établissements ;
  • Égalité de traitement titulaires / contractuel·les, en particulier pour les rémunérations du type DELF ou pour le versement des IMP ; augmentation de la NBI
  • Stabiliser et titulariser les personnels contractuels sur les établissements ;
  • En finir avec l’itinérance, dans tous les cas, la limiter à 2 établissements maximum ;
  • Avoir des indemnités de déplacement conséquentes ;
  • Versement d’une prime PP pour les UPE2A NSA de lycée ;
  • Être inspecté·es par des inspecteurs et inspectrices connaissant les problématiques en UPE2A ;
  • Ne pas permettre à la hiérarchie de modifier (en ajoutant ou en enlevant des éléments) la lettre de mission, et supprimer cette lettre de mission, la circulaire de 2012 étant suffisante ;

La formation

  • Une vraie formation initiale et continue, en distinguant la certification FLS de la formation ;
  • Inviter les candidats et candidates à la certification à observer en priorité des classes ordinaires accueillant des élèves allophones.
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