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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Bâtiment - travaux publics Collectivités territoriales Dans les Yvelines, une classe en lutte... Éducation En grève ! Industrie Luttes logement Précarité

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 29


Au sommaire : Industrie, éducation, logement, petite enfance, université… Trappes, Meulan, Bouafle, Guyancourt, Les Mureaux …


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : 78actu.fr

Une illustration locale de la dégradation régulière des services sociaux notamment concernant l’accueil des enfants : encore une fois, les femmes souvent en charge de leur garde, devront se débrouiller seules ! 

Source : 78actu.fr

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève ! Précarité

5 avril – AESH en grève le 5 avril : dossier complet

SUD éducation appelle avec l’Intersyndicale à une nouvelle journée de grève le 5 avril pour les droits des AESH, pour l’école inclusive, contre les Pial.

Vous trouverez dans ce dossier tout le matériel pour préparer et réussir cette journée de grève.

SUD éducation appelle les AESH à se mettre massivement en grève, mais aussi l’ensemble des personnels.

Le tract de SUD éducation d’appel à la grève
Le communiqué intersyndical
La caisse de solidarité pour la grève du 5 avril
AESH : comment faire grève?
Visuels pour les droits des AESH
Le guide “droits des AESH”
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Actu Solidaires 78 En grève ! Que faire ? Ressources juridiques Solidaires 78

Que faire ? Nouvelle brochure Solidaires 78 : la grève dans la fonction publique

Solidaires 78 a édité sa première brochure “Que faire ?”, celle-ci est consacrée à la grève dans la fonction publique. Elle est disponible sur simple demande ou à l’accueil Solidaires à la librairie La nouvelle Réserve à Limay.

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Actu Solidaires 78 Dans les Yvelines, une classe en lutte... Éducation En grève ! Précarité

Petite histoire du collectif AESH 78

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Dès le début de l’année scolaire 2017 /2018, dans l’établissement, ou j’exerce mes missions d’Accompagnante d’Élève en Situation d’Handicap, le mot d’ordre est donné par les collègues AESH, dont le cerveau avait bien été lavé, par le proviseur de l’époque : « Si tu ne veux pas de problème éloigne toi des syndicalistes » …

« Si tu ne veux pas de problème éloigne toi des syndicalistes » …

Maintenant je sais ce que cela voulait dire… Si tu l’ouvres trop, ta place et ton CDI tu pourras t’assoir dessus !

Voici le contexte dans lequel le collectif a pris racine…

Mettez dans un établissement scolaire deux professeur·es syndicalistes et une accompagnante d’élève en situation d’handicap et vous obtiendrez un début de mouvement de lutte pour les accompagnantes, oubliées de tous et toutes, dans nos établissements scolaires, car l’idée est bien de nous invisibiliser un maximum, afin de ne pas dénoncer la situation dans laquelle nous sommes, c’est-à-dire une précarisation et un manque de reconnaissance sans précédent des institutions qui nous emploi, j’ai nommé : l’Éducation nationale.

Voilà pourquoi je ne dois pas m’approcher des syndicalistes !

Enseignantes, enseignants et AESH ont travaillé ensemble pour améliorer le travail de chacun, chacune

C’est avec plaisir que je me suis approchée et laissée entrainer à une réunion aux Mureaux, ou un autre syndicaliste nous attendait dans un local, avec un petit groupe de camarades, nous nous sommes retrouvé·es pour échanger sur nos situations et essayer de se soutenir. Le regard de chacun et chacune était important, car cela mêlaient la richesse et la diversité des points de vue ; ainsi enseignantes, enseignants et AESH ont travaillé ensemble pour améliorer le travail de chacun, chacune. Les revendications principales étaient : un vrai statut, un vrai salaire et une vraie formation.

Après quelques réunions, dans une ambiance de début de colère vis-à-vis du système éducatif tout en gardant une bienveillance les un·es pour les autres, nous avons décidé d’organiser un rassemblement devant la mairie des Mureaux (2018) pour sortir de nos murs et se montrer, du moins se faire connaitre du publique et pourquoi pas enrôler d’autres camarades…

Rassemblement très peu suivi et ce qu’on pourrait penser comme étant une défaite m’a encore plus motivé à continuer…

Nous avons organisé un autre rassemblement devant le lycée St Exupéry à Mantes la Jolie, suivi d’une marche jusqu’à l’IME du Val Fourré, nous avions demandé une audience avec l’inspecteur, malheureusement cela ne nous a pas été accordé, à défaut cela ne nous a pas empêcher de donner notre pétition au secrétariat.

Le mouvement des retraites

Durant les différentes mobilisations de la réforme des retraites (2020), d’autres liens se sont tissés et avec des étiquettes syndicales différentes, peu importe avec moi j’avais des personnes intelligentes et avec un idéal commun « ne laisser personne sur le carreau ».

Je voulais délocaliser le groupe plus près de Mantes, en ayant l’idée que sur le Mantois j’avais plus d’attache et que je connaissais un peu plus le terrain.

Durant la lutte des réformes contre les retraites, nous avons fait les AG au local syndical de la Vaucouleurs, beaucoup d’enseignant·es, d’agent·es SNCF, de Gilets Jaune, mais pas de camarades AESH.

Le constat, après plusieurs invitations à participer aux AG de ce nous avons nommé « l’Assemblé de lutte du Mantois » ne faisait pas fureur. Peur d’être noyé·e dans cette masse de lutteurs et lutteuses professionnels, ça peut effrayer lorsqu’on n’a pas l’énergie ou qu’on se sent pas légitime à porter un mouvement de contestation, surtout quand à longueur de journée ont nous martel de nous taire et d’aller au fond de la classe !

Quand à longueur de journée ont nous martel de nous taire et d’aller au fond de la classe !

C’est ainsi que nous avons compris la nécessité, de créer un collectif d’AESH, car il fallait avant d’intégrer une quelconque lutte, changer le regard que nous portions sur nous en tant qu’être humain mais également en tant que professionnelles de l’inclusion scolaire, avec un savoir-faire qui n’était pas reconnu de certains de nos collègues enseignant·es, directeurs·trices, proviseur·es, référentes de scolarité, coordo PIAL et d’autres personnel de l’Éducation nationale.

Avec mes copin·es syndicalistes, nous avons commencé à refaire des réunions , mais cette fois-ci au local syndical de la Vaucouleurs, à Mantes la Ville.

Le groupe est partie de 4 AESH et 4 enseignant·es…

Les enseignant·es qui peu à peu laissaient place aux principaux concerner, les AESH, pour échanger et mener des actions afin d’améliorer nos conditions de travail, se sont retiré·es des réunions, à aucun moment les enseignant·es nous ont dicté nos actions, aucune influence n’a été faite sur qui que ce soit. Nous étions maitre·sse du jeu.

Avant de commencer une quelconque lutte, il fallait que nous, AESH, avec un salaire de 780 euro par mois, pour un temps de travail imposé, des conditions de travail très dégradante et la maltraitance institutionnelle infligée aux élèves, avec de moins en moins d’heures de prise en charge, des collègues accompagnantes d’élèves en situation d’handicap qui ont en charge de plus en plus d’enfants, avec des pathologie diverses et variés, prennent conscience de notre situation et de la misère dans laquelle l’État nous plonge, pour ne pas nous rendre compte de quoi que ce soit ; ainsi avec des préoccupations de survie nous ne remettons rien en question et l’institution peut comme bon lui semble nous laissé sur le bord de la route ; ne se préoccupant pas du constat alarmant qui est que nous vivons sous le seuil de pauvreté…

Des camarades AESH ont deux emplois !

Lorsque cette prise de conscience fut prise nous étions prêtes à affronter le monde…

Nous nous réunissons une fois tous les deux mois au local de la Vaucouleurs, nous avons mené plusieurs actions, rassemblement devant la DSDEN, manif devant l’inspection académique de Mantes la Jolie, 2 rassemblement devant la mairie de Mantes la Jolie, une manifestation dans laquelle nous avons déambulé pour nous arrêter devant la MDPH et scander des slogans enrobés de témoignages glaçants du vécu des AESH, nous avons rencontré le député de la 8ème circonscription et avons d’autres projets…

Maintenant je sais pourquoi je dois me méfier des syndicalistes !

Non ! La lutte des classes n’est pas d’un autre temps !

Les exploité·es sont toujours présent·es !

Le problème c’est qu’on pense que les luttes, contre l’exploitation des femmes (emploi très féminisé à 95 %) sont terminées et qu’au XXI siècle ce n’est plus d’actualité. L’histoire du collectif des AESH nous montre qu’elle est toujours belle et bien présente et qu’il faut plus que jamais nous mobiliser pour ne plus laisser personne sur le carreau.

L’actualité du collectif :

Un appel à une grève intersyndicale et nationale est lancé pour le mardi 5 avril 2022, une réunion s’est tenue le samedi 19 mars 2022 à 10h au local syndical de la Vaucouleurs.

Le collectif a été invité, samedi 12 mars au débat, après la projection du film de Ruffin, Debout les femmes, aux Mureaux…

Nous sommes devenus plus organisées, plus combatives et avons pris conscience de notre situation d’oppressée et identifié nos oppresseurs.

A vous les studios !

Fati

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Actu Solidaires 78 Éducation En grève !

Au collège Gustave Courbet de Trappes, l’enseignement n’est manifestement plus prioritaire

Communiqué de Presse

Personnels enseignants, techniques, administratifs, sociaux, de santé et de vie scolaire, accompagnants d’élèves en situation de handicap du collège Gustave Courbet de Trappes, nous serons en grève à compter du lundi 21 mars 2022.

Les motifs de cette action résident dans l’insuffisance des moyens attribués à notre établissement au titre de la Dotation Horaire Globale (DHG) pour la rentrée 2022, annoncée en ce début d’année par la direction académique.

Cette décision entraînerait la fermeture d’une classe, ce qui veut dire que nos élèves seraient environ 27 élèves par classe à la prochaine rentrée en 4e, chiffre inédit pour notre établissement situé en REP (Réseau d’Education prioritaire).

Nous sommes en désaccord avec le nouveau mode d’attribution des moyens REP, qui en fait perdre le caractère véritablement prioritaire. Nous ne demandons pas des moyens supplémentaires mais le simple maintien des conditions actuelles d’enseignement, déjà contraintes et difficiles dans des zones où les élèves ont particulièrement besoin de l’engagement de tous pour réussir.

A quelques semaines de l’élection présidentielle, la volonté, jamais assumée, de retirer des moyens à des zones pourtant dites prioritaires et l’indifférence générale entourant cette mort programmée des REP ne sont pas acceptables.

Nous nous rassemblerons devant le collège Gustave Courbet, 2 rue Victor Jara (Trappes) le :

lundi 21 mars 2022 à 10h30

et invitons les parents d’élèves, les élus (M. le Maire, Mme la Conseillère départementale, M. le Député, Mme la Ministre de la Ville, précédemment Députée de Trappes), la presse régionale et nationale intéressée par les questions d’éducation et l’avenir de la jeunesse de Trappes, à venir rejoindre ce rassemblement afin d’échanger avec nous sur ces questions qui nous semblent essentielles.

Après plusieurs demandes restées sans réponse depuis le mois de janvier, nous rencontrerons le directeur académique des Yvelines le mardi 22 mars, et déciderons sur la base de cet entretien de la suite que nous donnerons à notre mouvement.

Contact :
gustavecourbetenlutte.trappes@gmail.com

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En grève ! Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es

vidéo sur la grève des sans-papiers de DPD, RSI et Chronopost

Vidéo sur la grève des sans-papiers de DPD, RSI et Chronopost from Union Syndicale SOLIDAIRES & Fédération SUD PTT on Vimeo.

— 
Solidaires national & Fédération SUD PTT- 2021 – durée 5mn

Canal Marches


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Éducation En grève !

22 mars – Journée nationale de grèves des Assistant·es d’éducation

AED, les méprisé·es de Blanquer

Personnels essentiels au bon fonctionnement des établissements, les assistant·es d’éducation (AED, AP et APS) doivent faire face à des conditions d’emploi et salariales inadmissibles : CDD d’un an renouvelable en attente de la désormais possible CDIsation au bout de 6 ans, temps de travail incomplet, salaire sous le seuil de pauvreté.

Depuis le début de la crise sanitaire, leurs conditions de travail se sont amplement dégradées, notamment par la multiplication des tâches qui leurs sont confiées. Les missions qui sont définies par les textes réglementaires sont suffisamment floues pour que leur soient confiées toutes sortes de tâches, dont certaines ne sont clairement pas de leurs ressorts.

Lorsque c’est le cas, le bras de fer avec la hiérarchie est souvent rude, les chef·fes n’hésitant pas à jouer avec les menaces de non-renouvellement et de sanctions disciplinaires.

Le mépris envers les assistant·es d’éducation s’entend jusque dans l’hémicycle parlementaire lorsque des amendements proposant d’accorder la prime éducation prioritaire aux AED y exerçant sont balayés d’un revers de manche. Grand·es oublié·es du Grenelle de l’éducation, la seule réponse de Blanquer a été la publication d’un décret en décembre 2021 ouvrant la possibilité aux AED de faire des heures supplémentaires, blanc-seing donné aux chef·fes d’établissement leur permettant de faire pression sur les AED pour qu’ils et elles augmentent leur temps de travail selon les besoins du service.

Face à l’autoritarisme : le collectif et la solidarité !

De nombreux collectifs locaux d’assistant·es d’éducation ont vu le jour avec les mobilisations de l’hiver 2021, regroupés au sein d’une coordination nationale.

Ces collectifs ont permis de rompre avec l’isolement dans lequel se trouvent les AED, de créer des solidarités à l’échelle d’une ville ou d’un département, d’impulser des mobilisations locales, de mettre en place des caisses de grève.

Cette dynamique d’auto-organisation SUD éducation la soutient pleinement et appelle au renforcement des collectifs d’AED.

La Coordination nationale des collectifs d’assistant·es d’éducation appelle à une nouvelle journée de grève nationale des AED le 22 mars 2022. SUD éducation appelle les assistant·es d’éducation à se saisir de cet appel et dépose un préavis de grève pour ce jour-là.

La CDIsation ne suffit pas pour sortir de la précarité : gagnons notre titularisation !

Le 24 février 2022, l’Assemblée nationale a voté définitivement la loi portant sur le harcèlement scolaire, dont une des dispositions prévoit la CDIsation des AED après 6 ans de contrat.

La CDIsation, ça change quoi?

Tou·tes les personnels qui travaillent sous contrat dans la Fonction publique se voient automatiquement proposer un CDI après 6 ans de CDD avec moins de 4 mois d’interruption entre chaque contrat. Jusqu’à aujourd’hui, les AED étaient exclu·es injustement de cette disposition.

La CDIsation n’implique pas d’augmentation de salaire, le salaire doit être ré-examiné tous les 3 ans mais il n’existe pas de grille de progression salariale pour les AED à l’heure actuelle. Cette mesure de CDIsation est largement insuffisante : avec un CDI au SMIC, le gouvernement maintient les AED dans la pauvreté. Les AED en CDI vont travailler pour un salaire de 1269 euros nets pour un temps plein de 41h par semaine : c’est de l’exploitation !

L’AED en CDI n’est pas titulaire de la Fonction publique : il ou elle n’a pas accès aux mêmes droits que le fonctionnaires, c’est pourquoi SUD éducation revendique la titularisation de tous les personnels AED qui le souhaitent !

Pour les assistant·es d’éducation, SUD éducation revendique :

  • la titularisation sans condition de tous les personnels qui le souhaitent par la création d’un statut d’éducateur scolaire
  • l’augmentation des salaires avec une grille nationale d’augmentation salariale à l’ancienneté ;
  • la baisse du temps de travail ;
  • l’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;
  • la suppression du forfait nuit en internat ;
  • la création d’une brigade de remplacement dans les départements pour ne pas faire peser aux AED en poste dans l’établissement le remplacement des collègues absent·es ;
  • le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique ;
  • l’accès à une formation et l’augmentation du crédit d’heure pour formation.
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Actu Solidaires 78 En grève ! Luttes féministes

Grève du 8 mars : de Mantes à Paris…

La veille du 8 mars, le 7 en soirée les FFFrac étaient en  manifestation dans les rues de Mantes la Jolie  : une ambiance combative et très animée. Des arrêts symboliques permettaient des interventions  orales notamment sur le pourquoi et le comment de la grève des femmes, le bilan de Macron , les femmes ukrainiennes  face à la guerre ainsi que des chants féministes très appréciés.

Le 8 à Paris   : la déferlante féministe  fut très réussie, unitaire,  jeune, mixte et dynamique avec plusieurs arrêts symboliques

photos des défilés, dont celle du die in au Père Lachaise, un moment très poignant.

La GREVE DES FEMMES : ça vient d’où et pourquoi ?

Depuis 1968 dans certains pays, il y a eu plusieurs grèves gagnantes de femmes, spécifiquement pour demander l’égalité notamment des salaires et contre les discriminations (en Angleterre, en Islande).

Mais depuis les années 2010 la grève des femmes comme outil de lutte est devenue centrale pour la nouvelle vague du féminisme qu’on voit se développer mondialement à l’occasion du 8 mars journée internationale de lutte pour les droits : de façon très massive en Argentine où une femme meure toutes les 30 heures ou en Pologne pour le droit à l’avortement.

En France, l’appel à la grève des femmes pour le 8 mars est défendu depuis 2014 par l’Union syndicale Solidaires.

Depuis, l’appel est repris par le Collectif national pour les droits des femmes, On arrête toutes et la CGT. En 2022, beaucoup d’autres collectifs et syndicats dont la FSU rejoignent cet appel.

Le 8 mars 2017, dans pas moins de 30 pays, les féministes ont organisé une grève internationale des femmes de la production et du travail domestique.

Le 8 mars 2018 en Espagne, la gréve préparée pendant un an, par des assemblées, a réuni 6 millions de femmes.

Cette nouvelle forme de mobilisation pour unifier la lutte dans le monde entier, confère à ce « nouveau » mouvement des femmes un caractère réellement international.

Grève de la reproduction sociale : c’est quoi?

Il ne s’agit pas de n’importe quelle grève.

La grève des femmes allie grève du travail salarié et grève du travail reproductif.

Le travail reproductif, c’est l’ensemble des tâches, rémunérées ou non, ayant lieu dans la sphère privée, familiale ou non, qui permettent la reproduction des travailleurs et travailleuses ainsi que celle de la force de travail.

C’est l’ensemble du travail domestique (tâches ménagères, éducation des enfants, préparation des repas, des habits, entretien de la maison…), du travail de soin psychologique (travail émotionnel, charge mentale), et de la reproduction sexuelle.

Pour le 8 mars, il ne s’agit donc pas uniquement de se mettre en grève sur notre lieu de travail, mais aussi de cesser d’effectuer l’ensemble des tâches qui sont attendues socialement des femmes, qui constituent la fameuse double journée de travail.

La grève des femmes permet de visibiliser le travail reproductif comme un véritable travail.

Souvent invisible, gratuit, il passe inaperçu.

Pourtant, il est central dans le système capitaliste. Sans lui, il n’y a plus de travailleurs ni travailleuses, ni de profit pour les entreprises.

À l’heure actuelle, ce travail domestique à la maison est accompli en partie par des femmes immigrées-parfois maltraitées et sous-payées-, car il a été partiellement externalisé, notamment dans les foyers des classes dominantes et aisées.

Défendre la grève du travail reproductif, c’est donc aussi faire le lien entre lutte des classes, féminisme et antiracisme, qui sont intrinsèquement liés.

Récemment, nombre de luttes victorieuses ont lieu dans les secteurs du travail reproductif salarié, notamment le nettoyage : grève d’ONET, grève des Holiday Inn, des Hôtel Ibis etc…

En faisant la grève du travail productif et reproductif, non seulement nous bloquons la production et la reproduction, mais nous dégageons également du temps pour nous organiser solidairement, pour débattre librement, nous former pour mieux résister.

Trop souvent les femmes ne peuvent pas se mettre en grève et ou en lutte car pèsent sur elles la charge de la famille !

Cette grève est à la fois une grève sociale mais aussi politique : elle est contre le système économique et patriarcal dont l’oppression des femmes est une des pierres angulaires.

En défendant une grève totale, on libère un espace pour la lutte des femmes.

Alors, toutes en grève pour le 8 mars !

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