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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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antifascisme Défense de nos libertés Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es

Tribune collective – « Nous assistons à des attaques répétées contre les associations qui défendent les exilés »

Publié le 3 novembre 2023

L’assassinat le 13 octobre dernier au lycée Gambetta d’Arras de Dominique Bernard, professeur de français, les graves blessures causées à deux personnels de l’établissement, ont plongé notre pays dans l’effroi. Face à cet acte ignoble et injustifiable, nos associations expriment à nouveau leur plein soutien aux victimes, à leurs proches, à la communauté éducative une nouvelle fois endeuillée. Dans ce contexte tragique, la tournure du débat médiatique et politique s’est révélée particulièrement alarmante pour notre démocratie, notre cohésion sociale et la protection de l’Etat de droit.

Le déferlement des préjugés et raccourcis liant, sans aucun recul ni souci d’exactitude, immigration, délinquance et terrorisme, confortant la stigmatisation des personnes étrangères, attisant les tensions et les divisions, est d’abord dramatique. Alors que le passé nous a démontré qu’on ne peut établir de lien automatique entre origine, nationalité et implication dans des attentats, alors que nombre de travaux de recherches démentent le présupposé selon lequel les personnes étrangères seraient davantage délinquantes, il est atterrant de voir à quel point amalgames et contre-vérités se diffusent dans le débat politique et médiatique, avec si peu de contradictions.

Une véritable campagne de haine

Des associations de solidarité qui s’étaient mobilisées en 2014 contre la séparation et l’expulsion du meurtrier présumé font depuis lors l’objet de critiques virulentes de certaines figures politiques ou médiatiques, qui alimentent ainsi une véritable campagne de haine, incluant des intimidations, menaces et dégradations. Depuis plusieurs années, nous assistons à la répétition d’attaques contre les acteurs du monde associatif engagés dans la défense des personnes exilées ou des droits humains ; un jour désignés complices des passeurs, un autre complices des terroristes, le lendemain menacés de voir leurs subventions coupées.

Ces attaques infondées et caricaturales contre les corps intermédiaires que sont les associations représentent une véritable menace pour notre Etat de droit et pour la vitalité démocratique de notre pays. Elles peuvent aussi mettre en danger les milliers de bénévoles et salariés qui œuvrent au quotidien dans ces associations, auprès des personnes en situation de vulnérabilité, et qui pallient bien souvent les défaillances de l’Etat. Enfin, la présentation du projet de loi asile et immigration comme débouché et solution politique miracle après le drame d’Arras, accompagnée d’une surenchère de nouvelles mesures répressives au détriment des droits fondamentaux, est une réponse inadaptée et dangereuse pour notre société.

La contestation voire le mépris affiché pour le respect par la France des conventions internationales, prônée par le ministère de l’Intérieur lui-même, et largement banalisée dans le débat politique et médiatique, témoigne d’une grave perte de repères sur ce qu’est l’Etat de droit. Alors que la période appelle apaisement et cohésion, les orientations gouvernementales nous projettent à l’inverse dans un abîme d’arbitraire, de stigmatisation et de précarisation accrue de nombreuses personnes étrangères ; des mécanismes qui ont toujours fait le lit des ressentiments et de la violence.

Nos associations en appellent au gouvernement, aux responsables politiques, à l’ensemble du corps social, pour prendre d’urgence la mesure de ces dérives majeures à l’égard de notre Etat de droit et de notre démocratie, et combattre ces injustices à venir. Et pour faire à l’inverse triompher la tolérance, l’inclusion, la solidarité et le respect des droits fondamentaux.

Liste des signataires :

  • Amnesty International France : Jean-Claude Samouiller, président
  • Anafé (Association nationale d’Assistance aux Frontières pour les Personnes étrangères) : Alexandre Moreau, président
  • Anvita (Association nationale des Villes et Territoires accueillants) : Damien Carême, co-président et eurodéputé
  • Ardhis (Association pour la Reconnaissance des Droits des Personnes homosexuelles et trans à l’Immigration et au Séjour) : Aude Rieu, présidente
  • Adde (Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers) : Morade Zouine, co-président
  • CCFD-Terre Solidaire : Sylvie Bukhari-de-Pontual, présidente
  • Cimade : Henry Masson, président
  • Comede : Didier Fassin, président
  • Crid (Centre de Recherche et d’Informations pour le Développement) : Noura Elouardi, coordinatrice exécutive
  • Emmaüs France : Antoine Sueur, président
  • Fasti (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou·te·s les Immigré·e·s) : Camille Gourdeau, co-présidente
  • Fédération de l’Entraide protestante : Isabelle Richard, présidente
  • Forim (Forum des Organisations de Solidarité internationale issues des Migrations) : Mackendie Toupuissant, président
  • GAS (Groupe Accueil et Solidarité) : Philippe Dupourqué, Président
  • Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s) : Vanina Rochiccioli, Co-présidente
  • Humanity Diaspo : Rana Hamra, directrice exécutive
  • Ligue des Droits de l’Homme : Patrick Baudouin, président
  • Médecins du Monde : Florence Rigal, présidente
  • Médecins sans Frontières : Xavier Crombé, Chef de Mission France
  • Mrap (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) : Jean-François Quantin, co-président
  • Observatoire international des Prisons – section française : Matthieu Quinquis, président
  • Pantin solidaire : Carole Desheulles, présidente
  • Paris d’Exil : Oriane Sebillotte, co-présidente
  • Perou (Pôle d’Exploration des Ressources urbaines) : Jean-Michel Frodon, président
  • Polaris 14 : Bruno Tesan, co-fondateur et directeur
  • RESF (Réseau Education sans Frontières) : Armelle Gardien, coordinatrice
  • Secours xatholique : Véronique Devise, présidente
  • Sidaction : Florence Thune, directrice générale
  • Singa : Benoît Hamon, directeur général
  • Syndicat de la Magistrature : Kim Reuflet, présidente
  • Syndicat des Avocats de France : Claire Dujardin, présidente
  • Thot (Transmettre un Horizon à Tous) : Félix Guyon, délégué général
  • Tous Migrants : Anne Gautier, co-présidente
  • Union syndicale Solidaires : Cybèle David, secrétaire nationale
  • Utopia 56 : Yann Manzi, délégué général
  • VoxPublic : Jean-Marie Fardeau, délégué national
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Défense de nos libertés Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes migrant·es

Appel contre l’immigration jetable et pour une politique migratoire d’accueil Prochaine mobilisation le 6 novembre à 13h devant le sénat

Ucij 2023

Le 6 novembre, le projet de loi arrive au Sénat. Darmanin instrumentalise l’assassinat d’un professeur à Arras pour durcir encore son discours sur l’immigration. Les personnes migrantes sont considérées désormais non plus seulement comme des délinquantes mais comme de potentielles terroristes. Cette utilisation du contexte politique pour criminaliser les personnes qui sont venues et viennent en France pour fuir la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique est désastreuse. Le gouvernement en profite pour accélérer le calendrier parlementaire sur la loi dite « asile et immigration » qui sera débattue au Sénat à partir du 6 novembre et à l’Assemblée nationale début décembre. Dans ce contexte, il est impératif de nous mobiliser : convaincre, interpeller les parlementaires et se mobiliser le 6 novembre, en particulier devant le Sénat à Paris.

Non à l’immigration jetable ! Nous refusons le nouveau projet de loi asile et immigration ! Non à la loi Darmanin !

Le nouveau projet de loi asile et immigration du gouvernement conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrantes et migrants. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des OQTF et des IRTF, dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de centre et locaux de rétention administrative.

Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoigne l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées. Les migrantes et migrants sont déshumanisé·es et considéré·es uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”. Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreuses étrangères et de nombreux étrangers, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique…

Les droits protégés par les conventions internationales sont de plus en plus bafoués (asile, droit de vivre en famille, accueil des femmes et des personnes LGBTIA+ victimes de violences…) y compris ceux des enfants (enfermement, non-respect de la présomption de minorité, séparation des parents…). Les droits des étrangères et étrangers sont de plus en plus précarisés. L’attaque s’inscrit dans l’agenda global du gouvernement : chômage, retraites, logement, santé… En 2006 déjà, nous étions uni·es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étrangères et étrangers en France sont considéré·es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir.

Pour un accueil digne, une couverture santé décente pour toutes et tous ! Défendre et étendre l’Aide médicale d’État (AME)

Les parlementaires LR veulent supprimer l’AME, l’aide médicale d’État, qui permet aux sans-papiers de se faire soigner.

LA FOIRE AUX FANTASMES

L’AME serait ruineuse, un appel d’air au tourisme médical, pour réaliser des traitements de confort, dans des filières de soin mafieuses…

L’AME EN RÉALITÉ

  • Concerne les étrangers en situation irrégulière à faibles ressources ;
  • pèse 0,47% du budget de l’Assurance maladie ;
  • offre un panier de soins réduit et inférieur à celui de l’ex-CMU.

Seulement 51% des sans-papiers y ont recours : ignorance des droits, peur de la police, complexité administrative dissuasive.

UNE DANGEREUSE ABSURDITÉ

La santé d’une population est une entreprise collective. Les microbes ne connaissent pas le statut des personnes qu’ils infectent. Les sans-papiers sont surexposés à des risques de par leurs métiers et conditions de travail et de vie.

Reporter les soins jusqu’aux urgences vitales est inhumain, et aggraverait la saturation médicale et administrative des structures de dernier recours (Pass24, urgences). Les expert·es sont unanimes sur la nécessité de renforcer les démarches de soins et d’accès à une couverture maladie.

Le porte-parole du gouvernement et le ministre de la Santé se sont dits opposés à la suppression de l’AME. Qu’à cela ne tienne, Gérald Darmanin se déclare déterminé à l’acter. La surenchère dans l’utilisation des sans-papiers comme bouc émissaire fait planer une menace sérieuse sur l’AME.

La proposition réapparaît au Sénat avec la loi asile immigration. Face à cette infamie, l’Ucij revendique :

● le droit à la santé. L’AME doit être maintenue et son obtention facilitée. Ses bénéficiaires doivent pouvoir accéder à la complémentaire santé solidaire (Puma) afin d’assurer des soins de qualité pour toutes et tous ;

● l’égalité d’accès aux soins. Tout délai de carence en matière d’accès aux soins doit être abrogé. Les structures sanitaires et notamment les hôpitaux doivent avoir les moyens de fonctionner à la hauteur des besoins de santé de toutes les personnes. Des consultations psychologiques et psychiatriques doivent être accessibles notamment pour celles et ceux ayant vécu un parcours migratoire dramatique.

L’UCIJ appelle se joindre à la mobilisation le lundi 6 novembre 2023 à 13h, à Paris devant le Sénat.

Télécharger le tract

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
blogs.mediapart.fr/uni-es-contre-limmigration-jetable/blog

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Défense de nos libertés Écologie Répression

Prise de parole de Solidaires au rassemblement contre la dissolution des Soulèvements de la terre

L’union syndicale Solidaires est partie intervenante dans le recours contre la dissolution des Soulèvements de la terre.

Pour l’union syndicale Solidaires les luttes écologistes ne sont pas l’accessoire des luttes sociales. Elles sont toutes les deux intimement liées : lutter contre l’accaparement des richesses de ce capitalisme qui appauvrit, aggrave les inégalités ne peut se réfléchir désormais sans lutter contre l’accaparement des ressources naturelles, et anticiper les crises sociales, économiques, migratoires qui vont accompagner la crise climatique majeure en cours.

De même que lutter pour une autre planète vivable ne peut se faire qu’avec la participation des travailleuses et travailleurs. Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte et la reconversion écologique est aujourd’hui une urgence absolue !

Gouvernements et patronat sont prêts à tout pour empêcher une véritable reconversion écologique de la société. Leur objectif est de préserver les intérêts de quelques très riches, et de maintenir un modèle économique fondé sur l’accumulation du capital et une croissance infinie, impossible dans une planète aux ressources limitées.

Ainsi le ministère de l’Intérieur préfère s’attaquer aux résistant·es au glyphosate plutôt qu’aux pollueurs, aux paysan·nes solidaires plutôt qu’au système productiviste destructeur de la nature, au Soulèvement de la terre plutôt qu’aux voleurs d’eau.

La violence de la répression ne lui suffisant pas, il fait le choix d’interdire toute expression de celles et ceux qui défendent la planète contre les profits en demandant la dissolution des Soulèvements de la terre.

Pour l’Union syndicale Solidaires ce qui se joue lors de cette audience va bien au delà d’une dissolution dont la simple évocation est déjà insupportable pour toutes celles et ceux qui s’engagent au quotidien pour préserver la planète, et pour toutes celles et ceux qui luttent contre les causes à l’origine du dérèglement climatique. Car au-delà, il s’agit aussi de préserver les droits démocratiques de s’organiser et de porter un projet de société tout simplement respectueux de la nature et de la biodiversité.

Nous sommes la terre qui se défend !

Nous sommes toustes les Soulèvements de la terre !

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antifascisme Défense de nos libertés

14 octobre à Trappes débat LDH Extrême droite : défi global pour nos droits, riposte locale

L’extrême droite de plus en plus menaçante dans une politique de restriction des droits et des libertés

Face à des actions, intimidations et violences développées récemment dans les Yvelines, divers secteurs toujours plus nombreux ont été visés , et notamment :

  • Espaces dédiés à l’accueil des sans-abris, demandeurs d’asiles, réfugiés
  • Lieux de culture et d’enseignement, médias, universités, théâtres
  • Organisations,syndicats et associations qui sont les garants de la vie démocratique
  • Agressions physiques contre des personnes, à raison d’une identité d’origine, d’adhésion ou de genre, réelle ou présumée

C’est la déstabilisation de toute l’architecture institutionnelle qui contribue à installer et à garantir l’accès aux droits et libertés pour toutes et tous sur la base d’un principe d’égalité qui est visée par l’extrême droite.

Nous avons besoin d’échanger, de nous coordonner localement et de mettre en commun nos expériences et nos capacités de mobilisations.

C’est pourquoi nous vous invitons, dans un premier temps, à participer au débat organisé par la fédération des Yvelines de la Ligue des droits de l’Homme,

le 14 octobre 2023 de 15h à 17h

Maison des associations Espace 1901

22, rue Maurice Ravel, 78190 Trappes

Le thème en sera :

Extrême droite : défi global pour nos droits, riposte locale

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antimilitarisme Défense de nos libertés Éducation

Ni à l’école ni hors l’école ! Pour l’abandon du SNU !

Mardi 19 septembre, Prisca Thévenot, secrétaire d’État à la jeunesse, a avancé à nouveau la volonté du gouvernement de procéder à la généralisation et à l’obligation du Service National Universel (SNU). Cette position fait suite à une série d’atermoiements du gouvernement sur les modalités d’application du SNU.

Les propos de la secrétaire d’État à la jeunesse sont restés très vagues, manifestant l’embarras du gouvernement face à un dispositif qui soulève une importante contestation et qui ne trouve pas de volontaires. Les interventions d’Olivier Véran n’ont pas levé le flou, le porte-parole du gouvernement se contentant, à l’issue du conseil des ministres, de rappeler l’attachement du gouvernement au SNU qu’il considère « comme un moment important dans la vie d’un jeune ».

Ce que Prisca Thévenot présente comme une « montée en puissance » relève pour SUD éducation d’une nouvelle tentative pour imposer le SNU de manière contraignante, pour contourner l’opposition et le désintérêt que suscite ce dispositif, véritable entreprise de militarisation et d’enrôlement de la jeunesse.

Les jeunes et les personnels qui les accompagnent ont très bien saisi les objectifs du SNU, il n’est pas besoin de nous l’expliquer comme prétend le faire la Secrétaire d’État à la jeunesse. L’opposition à laquelle se heurte le SNU traduit le refus de la jeunesse d’être embrigadée, son rejet d’un dispositif qui connaît de nombreuses dérives depuis sa mise en place et qui ne répond nullement à ses besoins ni à ses attentes.

A l’issue du conseil des ministres du mercredi 20 septembre, Olivier Véran affirmait le souhait du gouvernement d’explorer « les voies et les moyens pour que le SNU puisse profiter à l’ensemble des générations concernées ». Pour SUD éducation, la meilleure façon d’atteindre cet objectif c’est d’abroger le SNU, de mettre les moyens que coûte ce dispositif dispendieux au service d’une politique éducative ambitieuse et émancipatrice.

SUD éducation exige l’abandon total du SNU que ce soit dans l’école ou hors l’école.

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Défense de nos libertés Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es Violences policières

Samedi 23 septembre marche unitaire “Pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques”

Appel à la marche unitaire du 23 septembre

Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières, et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron. Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.

En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitant·es, et notamment les jeunes des quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d’urbanisme brutales. Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant notamment l’accès aux prestations sociales. La scandaleuse réforme de l’assurance chômage en est un exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.

Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s’analyser que dans ce contexte global. Les habitant·es de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seul·es les carences de services publics dont la destruction s’accélère de jour en jour.

A côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et destruction de l’emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultras riches écocidaire, supers profits des multinationales, modes de production hypers polluants responsables de la crise climatique. Et pour cela, l’Etat laisse faire ! De plus, les populations racisées et/ ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.

La politique répressive de l’Etat est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi les compétences du ministère de l’Intérieur à la ville, l’Outre-mer et la citoyenneté. La répression s’étend avec toujours plus d’intensité et de violences policières, d’interdictions de manifester, contre le mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par l’immense majorité des travailleur-ses et leurs syndicats et à Sainte-Soline. La liberté associative, directement et indirectement, est de plus en plus mise en cause.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique. Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux déclarations du Directeur général de la police nationale et à celle du Préfet de police de Paris ainsi que le ministre de l’intérieur, c’est l’institution policière qui aujourd’hui remet en cause l’État de droit, plutôt que de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences policières.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières et partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministes et pour que cessent les politiques sécuritaires et anti sociales.

La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave.

Nous ne pouvons accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel, ou d’autres blessé.es, victimes des violences policières.

Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques.

Nous exigeons des réponses immédiates et dans l’urgence :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;

– Un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux

Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !

Organisations signataires au 1er septembre :

  • Collectifs/comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières :

Coordination pour la Défense des habitants des Quartiers Populaires, Coordination nationale contre les violences policières, Coordination nationale “Marche 40 ans”, Collectif du 5 novembre, Collectif Vérité et justice pour Adama, Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre, Comité Vérité et Justice pour Mahamadou, Comité Justice pour Othmane, Collectif Justice et Vérité pour Yanis, Comité Justice pour Alassane, Collectif Stop Violences Policières à Saint-Denis, Comité vérité et justice pour Safyatou, Salif et Ilan, Mémoire en marche Marseille, le Mouvement des mères isolées, les Marmoulins de Ménil.

  • Organisations syndicales :

CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, SAF, FSE, FIDL, MNL, UNEF, Union étudiante, la Voix lycéenne, Syndicat des quartiers populaires de Marseille.

  • Associations et autres collectifs :

l’ACORT, Alternatiba, ANV-COP21, APEL-Egalité, ATMF, Attac France, Les Amis de la Terre France, Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF), CAD, Coudes à Coudes, Dernière Rénovation, Droit Au Logement (DAL), Les Effrontées, FASTI , Fédération nationale de la LIbre Pensée, Femmes Egalité, Fondation Copernic, Gisti, Mouvement Utopia, la Relève Féministe, La Révolution est en marche, Marche des Solidarités, Memorial 98, Planning familial, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), UJFP, Association Stop Aux Violences d’État, XR Extinction Rebellion France, Alternatiba Paris, Association de veille écologique et citoyenne (Nantes), Association Intergénérationelle de la Rabière (AIR-37), Association Naya (37), Association Nouveaux Souffle pour l’Insertion Sociale et Professionnelle (ANSIP-37), ODED 32, Pas peu fièr-es, Le GRAIN, Réseau Hospitalité

  • Organisations politiques :

EELV , ENSEMBLE , LFI , FUIQP, GDS, La Gauche Ecosocialiste, Génération.s, NPA, Nouvelle Donne, PCOF, PEPS, PG, Place publique, POI, Rejoignons nous, REV, UCL, Vivre Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT-37)

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Notre pays est en deuil et en colère

Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.

Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.

Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.

L’abandon de ces populations de quartier est aggravé par le contexte économique d’appauvrissement, d’inflation, de hausse des loyers, des prix l’énergie et la réforme de l’assurance chômage. Les inégalités sociales touchent particulièrement les enfants et les mères isolées. C’est ce que montrent les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires depuis quelques jours en réaction à la tragédie de Nanterre.

En plus de décennies de dérives d’une politique du maintien de l’ordre, de lois sécuritaires (loi sécurité globale, loi séparatisme…) et de mesures d’exception, nous assistons depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable !

L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés.

L’apaisement durable n’est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation et aux exigences des populations concernées.

L’ONU a critiqué à plusieurs reprises les politiques sécuritaires et les problèmes institutionnels de racisme en France, en particulier dans les forces de l’ordre.

Ce sont les discriminations qui sont un poison toxique qui décrédibilise l’idée même d’égalité et sème le désespoir.

L’extrême droite en fait son lit pour diviser toujours davantage la société. Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de « nuisibles » par des syndicats de policiers.

Nous condamnons la constitution d’une cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel à l’initiative d’un membre de l’extrême droite et l’absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l’huile sur le feu.

Tout est à repenser et construire. Il faut partir de bases nouvelles, créer des espaces de discussions larges et tirer les leçons des erreurs des politiques publiques depuis des décennies, en respectant les histoires, parcours, cultures et singularités dont se nourrit notre aspiration collective à l’égalité. Il est plus que temps d’écouter et de prendre en compte les demandes des habitant·es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse !

La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.

Rien ne peut cependant se faire sans un autre partage des richesses, sans lutter contre les inégalités sociales. Rien ne peut se faire sans la lutte contre la pauvreté et la précarité, aggravées par le dérèglement climatique, la hausse des loyers et des charges, et sans le renforcement des services publics et de l’éducation populaire. C’est à ces chantiers que le gouvernement devrait s’attaquer au lieu de mener des politiques publiques régressives qui font le lit de l’extrême droite.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités et partis politiques sont mobilisés pour le maintien des libertés publiques et individuelles.

Dans l’immédiat, nous appelons à rejoindre tous les rassemblements et marches autour de ces revendications, partout dans le pays à partir du mercredi 5 juillet, à l’exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama le 8 juillet, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet.

Nous appelons à des marches citoyennes le samedi 8 juillet dans toute la France et les territoires ultra-marins.

Nous construirons ensemble les suites de ces mobilisations.

Signataires

Syndicats :

  • CGT
  • CNT-Solidarité Ouvrière,
  • Fédération Syndicale Étudiante (FSE),
  • FSU,
  • Solidaires Étudiant-e-s,
  • Syndicat des Avocats de France,
  • UNEF le syndicat étudiant
  • Union Syndicale Solidaires,
  • Union Étudiante,
  • Strass – syndicat du travail sexuel
  • SYNAVI – Syndicat National des Arts Vivants –

Associations :

  • 350.org,
  • Actit
  • Adelphi’Cité,
  • Agir contre l’extrême droite – Debunkers de hoax,
  • Amnesty International France,
  • Allumeuses,
  • Alternatiba,
  • Alternatiba Paris,
  • Les Amis de la Terre France,
  • ANV-COP21,
  • APEL-Egalité
  • APEIS (Association Pour l’Emploi, l’Information et la Solidarité)
  • Arte Chavalo: Art et culture sur les bidonvilles Marseille
  • ATMF
  • ATTAC France,
  • Bagagérue,
  • Bissai Media
  • CNAFAL
  • Conscience,
  • Construire
  • Coordination nationale Pas sans Nous
  • Coudes à Coudes,
  • DAL Droit au Logement,
  • Destins Liés
  • La Fabrique Décoloniale,
  • FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigrés-e-s),
  • Fédération Nationale de la Libre Pensée,
  • Fédération nationale des maisons des potes,
  • Femmes Egalité,
  • Fondation Copernic,
  • Fondation Danielle Mitterrand
  • Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es),
  • Greenpeace France,
  • Jeune Garde Antifasciste,
  • LDH (Ligue des droits de l’Homme),
  • Le mouvement
  • L’Offensive
  • Les Debunkers
  • MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
  • Memorial 98,
  • Métamorphoses
  • Mouvement Colibris
  • Mouvement National des Chômeurs et Précaires
  • Observatoire nationale de l’extrême-droite,
  • Osez le Féminisme !
  • Organisation de Solidarité Trans (OST),
  • Oxfam France
  • OzACTES Quimperlé
  • Paris d’Exil
  • Planning familial,
  • Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les racismes-RAAR,
  • REVES Jeunes,
  • SKB
  • SORORE ENSEMBLE
  • SOS Racisme,
  • Une Idée Dans la Tête
  • Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
  • VISA – Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes

Collectifs :

  • Alliances et Convergences,
  • Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs,
  • Comité Lumière pour Sabri
  • Comité Vérité et Justice pour Ali Ziri
  • Colère Légitime,
  • Collectif Chardon Ardent
  • Collectif civgTENON,
  • Collectif des Écoles de Marseille (le CeM),
  • Collectif Les sentinel’les, Les Lilas
  • Collectif National pour les Droits des Femmes,
  • Collectif Nouvelle Vague,
  • Collectif Quotidiens de Racisées
  • Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse
  • Collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan,
  • Collective des mères isolées,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Quimperlé
  • Comité des Soulèvements de la Terre Sud-Essonne,
  • Comité Local de Soutien aux Soulèvements de la Terre Aude,
  • Comité Soulèvement Bas-Vivarais,
  • Comité les Soulèvements de la Terre Lyon et environs,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Villefranche,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Romans-sur-Isère,
  • Comité de soutien aux Soulèvements Royans-Vercors,
  • Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre,
  • Comité de soutien à Moussé Blé,
  • Comité justice et vérité pour Mahamadou,
  • Comité Les Lichens Ardéchois,
  • Comité Vérité et Justice pour Adama,
  • Coordination des comités pour la défense des quartiers populaires,
  • Coordination Féministe
  • Démocra’psy,
  • Dernière Rénovation,
  • En Gare,
  • Extinction Rebellion Lyon
  • Féministes révolutionnaires Paris
  • Justice pour Othmane,
  • La Chapelle Debout !
  • La Révolution est en marche,
  • La Terre se soulève en Corrèze,
  • Le Peuple Uni,
  • Les Soulèvements de la Terre – comité Île-de-France,
  • Les Soulèvements de l’Entre2Mers (33),
  • Lyon en Lutte
  • Lyon Insurrection
  • Nîmes Révoltée,
  • Réseau GBM
  • Rejoignons-nous,
  • Collectif du 5 novembre – Noailles en colère (Marseille),
  • Syndicat des quartiers populaires de Marseille,
  • Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre,
  • Youth for Climate IDF,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la terre de l’Eure,
  • Les Inverti.e.s

Organisations politiques :

  • ENSEMBLE! – Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire,
  • Europe Ecologie Les Verts (EELV)
  • La France insoumise (LFI),
  • Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires (FUIQP),
  • Gauche démocratique et sociale (GDS)
  • Gauche Ecosocialiste (GES),
  • Génération.s (G.s),
  • Nouveau parti anticapitaliste (NPA),
  • Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF),
  • Parti de Gauche (PG),
  • Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS),
  • Parti Ouvrier Indépendant (POI)
  • Réseau Bastille,
  • Révolution Écologique pour le Vivant (REV),
  • Union communiste libertaire (UCL),
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Défense de nos libertés Violences policières

Retour de Flammes : message à nos collègues agent·es des collectivités territoriales

La mort de Nahel, 17 ans, mardi dernier, exécuté par un policier à Nanterre, a fait surgir soudainement et brutalement la colère, jusqu’ici contenue dans les banlieues populaires, d’une jeunesse mise au banc de notre société. Le meurtre du jeune adolescent… un de plus… dont la vidéo aux images insoutenables met en évidence non seulement l’exécution sommaire mais surtout le mensonge des policiers dans leur déposition, est l’étincelle d’une explosion de colère, d’une révolte… pas si étonnante que ça !

C’était prévisible !

Révolte prévisible d’une jeunesse qui « vit » dans des quartiers relégués, exclus de la société depuis des années. Rejet, stigmatisation, pauvreté, déscolarisation, racisme quotidien, discrimination à l’embauche, chômage et désœuvrement… autant de force au vent de la révolte.

Et une chose est sûre, c’est que, lorsque leur colère explose, elle fait irruption et déborde des quartiers pour investir les rues des centres villes sous nos fenêtres ou à travers nos écrans de télévisions.

Ces derniers jours, les images d’émeutes urbaines tournent en boucle sur les chaînes d’information continue. Les commentaires soulignent le jeune âge des individus interpellés…

La moyenne d’âge de ces « fauteurs de trouble » est de 17 ans ! Étonnant ? Pas vraiment… c’est pile poil l’âge de Nahel… peut-être s’imaginent-ils être les prochains ?

Les 2/3 d’entre eux n’ont jamais eu affaire à la police… Sans blague ! Ce ne sont pas alors les « nuisibles », ni les « hordes sauvages » évoquées par les syndicats de police, l’extrême droite et beaucoup de commentateurs… mais simplement des jeunes en révolte contre ce système qui les écrase.

Révolte prévisible également au regard du contexte social et politique de ces dernières années et, en particulier de ces derniers mois. L’autoritarisme du gouvernement face aux mobilisations (notamment celle contre les retraites) par l’instrumentalisation antidémocratique des institutions et la répression policière crée de la rage et pousse la contestation à l’émeute.

Pourquoi nos services publics sont-ils pris pour cible ?

Nous avons toutes et tous vu ces images d’effractions et vols dans les magasins de fringues mais aussi de supermarchés, temples de la consommation.

Ces scènes de vols ne sont-elles pas, d’une part l’expression de cette jeunesse condamnée d’habitude à regarder les autres consommer et, d’autre part une réaction face à l’augmentation vertigineuse et permanente du coût de la vie pour satisfaire les besoins de première nécessité (alimentation) ?

N’oublions pas que les personnes en insécurité alimentaire dans notre pays sont trois fois plus nombreuses qu’il y a 10 ans… une humiliation quotidienne que font subir notre gouvernement et nos institutions à plus de 10% de la population pour la majorité ghettoïsée dans ces quartiers/banlieues populaires.

Oui mais alors pourquoi ces « attaques » contre nos services publics ?

Y’a-t-il une expression politique dans les actes posés par ces gamins ces derniers jours ?

Certain·es pensent que ces jeunes ont tout simplement cramé ce qu’ils et elles avaient sous la main . C’est possible. Mais alors comment expliquer qu’à Lille, par exemple, autour des quartiers Moulins et de la Porte de Douai, école, centre social, bus, métro, véhicules, panneaux publicitaires ont été pris pour cible et qu’en plein milieu l’hôpital St Vincent ait été totalement épargné ? Ou qu’à quelques kilomètres, dans un quartier de Roubaix, le Pôle Emploi ait été totalement incendié et que juste sur le trottoir d’en face, le centre de Protection Maternelle et Infantile, où fort probablement les petits frères et petites sœur sont reçues en consultation n’ait reçu que quelques jets collatéraux de pierres ?

Difficile de prêter une voix, une parole à un mouvement de colère réactionnel qui déborde.

Beaucoup de collègues expriment leur incompréhension, leur tristesse, d’autres leur colère, face aux vitres caillassées et façades brûlées des mairies, médiathèques, salles de sport, écoles, bus, centres sociaux, etc.
Ce sentiment est compréhensible !

Nous, fonctionnaires territoriaux, sommes souvent les dernier·es à continuer à porter le service public dans ces quartiers qui en ont été vidés.

Les attaques contre « nos bâtiments », nos véhicules sont difficiles à admettre. Pour certains d’entre nous, nos outils de travail sont détruits et il faut tout reconstruire.

Oui ! ça nous touche et nous blesse à la mesure de notre investissement !

Mais le vacarme et la fureur de ces dernières nuits, les jets de pavés, de feux d’artifice et de cocktails molotov, aussi spectaculaires qu’il soient… Finalement… ne frappent-ils pas déjà des ruines ?

Les images sont impressionnantes. Elles le sont d’autant plus qu’elles sont filmées en direct et commentées. Ce n’est pas le cas des actes répétés de destruction de nos services publics perpétrés depuis des années par les gouvernements successifs de tous bords.

Difficile de rester zen face aux appels de certains élus locaux, maires, présidents de Départements, etc. qui, d’un côté font des choix politiques et budgétaires qui dépècent nos services et appellent, de l’autre, la population à des « rassemblements républicains » pour condamner les attaques de cette jeunesse contre les bâtiments publics.

Les suppressions de postes, de moyens, les attaques contre notre Statut, les fermetures de services, les réorganisations brutales, les actes de violences managériales, la numérisation à outrance, la déshumanisation des accueils du public… tous ces coups portés à nos services publics ne sont pas télégéniques mais existent bien ! Il en va de même pour l’ensemble des services publics : La Poste, Pôle Emploi, CPAM, l’école, les trésoreries, l’Hôpital, les gares, les transports publics…

Nous le savons bien nous, fonctionnaires territoriaux, nous sommes les témoins des conséquences sur les populations et sur nos collègues !

Pourtant ce vandalisme d’État à l’égard de nos services publics, du bien commun à toutes et tous… Il n’est pas qualifié de délit par les commentateurs·trices.

La violence est pourtant bien là, silencieuse, discrète, insidieuse, vicieuse… Elle est bien plus destructrice… Elle exclue, elle relègue, elle détruit à petit feu… elle tue même !

Qui sont les responsables ?

Selon le gouvernement et la bourgeoisie ce sont les parents et le manque d’éducation.
Macron a déclaré que « la République n’est pas là pour se substituer aux parents » !
Comme il est surprenant de pointer du doigt ces derniers quand il s’agit de dénoncer les actes de cette jeunesse des quartiers populaires.

Les commentaires et les leçons de morale et d’éducation de cette classe en direction des parents des quartiers populaires sont insupportables et obscènes !

À quel moment nous les entendons mettre en cause l’éducation d’une Nadine Morano lorsque son fils est mis en examen pour délit de fuite après un accident où il conduisait sous l’emprise de la cocaïne… ou un Zemmour quand son fils est interpellé et mis en examen pour avoir conduit, lui, sous l’emprise de l’alcool, mais également pour avoir refusé la priorité à un scooter et provoqué de graves blessures au conducteur et à sa passagère.

Et qui a signifié au Ministre de la Justice, lui même mis en examen dans plusieurs affaires, que son fils est placé sous contrôle judiciaire pour suspicion de violences conjugales… Le même ministre qui, vendredi, vociférait devant les caméras contre l’irresponsabilité de « ces parents » !!

Selon le gouvernement et Macron, les responsables, ce sont les réseaux sociaux, les jeux vidéos, les parents… Bref c’est tout sauf eux !

Les incendiaires sont-ils vraiment ces jeunes qui jettent les Molotov et les feux d’artifices ?

Ici, il apparait clairement que les pyromanes sont celles et ceux qui exhortent d’appeler au calme, qui laissent exprimer la haine, le racisme et la violence des forces de répressions policières et même judiciaires.

Oui ! Nous traversons une crise sociale et politique qui s’exprime par la violence. Mais ce qui se passe ici n’est ni plus ni moins qu’un retour de flammes dont le gouvernement et ses alliés sont la cause première.
De par leur brutalité, leur mépris, leur arrogance, de par la violence des attaques qu’ils mènent depuis des années contre la population, de par la violence de l’oppression dans les quartiers populaires ou de la répression contre le mouvement social ou écologique…

Ce sont elles et eux seul·es qui en ont déterminé l’intensité.
Ce sont les mêmes qui cassent le code du travail, élargissent et dérégulent les horaires de travail,
permettent l’ouverture toujours plus larges des espaces de consommation (le soir, le week end…) empêchant les travailleur·euses de s’occuper de leurs mômes.

Pour la Fédération SUD Collectivités Territoriales, il nous appartient, à toutes et tous collectivement, de nous battre pour qu’il y ait un lendemain politique à cette révolte et à cette souffrance qui s’expriment si fortement.

La justice d’exception et expéditive, en oeuvre depuis quelques jours sous la directive du garde des Sceaux, qui veut terroriser une génération entière et qui condamne à tour de bras des jeunes sans antécédents à plusieurs mois de prison ferme pour le vol d’une paire de basket ou de cannette de soda… alors que dans le même temps l’impunité de nombreux dirigeants politiques est notoire… C’est tout sauf créer les conditions d’un retour au calme.

Pas de paix sociale sans justice !

  • Il nous faut de toute urgence changer de politique.
  • Il nous faut une autre répartition des richesses de ce pays et au-delà.
  • Il nous faut reconstruire une société sur des valeurs communes à base de justice, d’égalité et de solidarité. Une société respectueuse de toutes et tous mais également de la planète et du vivant.

En sommes-nous capables ?
Sommes-nous capables d’être fraternel·les ?
Sommes-nous capables de nous réunir pour résister au racisme et à la violence d’État ?
Sommes-nous capables d’être solidaires au-delà des mots ?
Sommes-nous capables de lutter pour cet avenir meilleur ?

Si C’EST LE CAS, REJOIGNONS LES MOBILISATIONS DÈS CE SAMEDI 8 JUILLET

Catégories
antifascisme Défense de nos libertés Violences policières

Le fascisme tue, combattons-le, partout, tout le temps !

Le 27 juillet, à Nanterre (92), Nahel, un adolescent de 17 ans, décédait à la suite d’un tir par un policier. Une enquête est en cours et le policier a été placé en détention provisoire. Des mobilisations ont rapidement éclaté dans tout le territoire pour dénoncer ce meurtre et les violences policières.

Dans un communiqué de presse, les syndicats majoritaires de policiers, Alliance Police nationale et l’UNSA Police, usent d’un vocabulaire raciste, martial et sécessionniste extrêmement préoccupant, appelant à “faire la guerre aux nuisibles” ; un autre syndicat de police s’est félicité du tir mortel (France Police). Cette rhétorique dangereuse, issue des milieux d’extrême droite, doit mettre en alerte les Ministres de l’Intérieur et de la Justice que nous appelons à la responsabilité face aux dérives réactionnaires et militaristes notamment dans les rangs de la police nationale.

Dans l’attente que les pouvoirs publics et politiques prennent enfin leurs responsabilités, nous appelons chacun et chacune à s’organiser, à organiser leur défense collective et à mener la bataille des idées. Nous refusons une société raciste, réactionnaire et fondée sur la violence sociale et la haine de la différence.

Nous voulons une société juste, solidaire, ouverte et libre, fondée sur l’égalité et les droits sociaux !

Face à cela la droite (Renaissance, LR) montre son visage autoritaire. Elle nie toute origine sociale de cette révolte pourtant liée au délabrement des politiques de la ville, à la disparition des services publics, à l’accroissement des inégalités, au racisme systémique et à l’emploi de plus en plus précaire pour privilégier la “responsabilité individuelle” ou en dénonçant le soit-disant gouffre d’argent public “déversé à perte dans les quartiers”, alors que toutes les aides données sans contreparties au patronat ne l’ont jamais choquée.

Le pire restait à venir et un pas supplémentaire a été franchi par les groupuscules d’ultradroite. Dans plusieurs villes, les fascistes sont sortis dans la rue pour s’en prendre aux manifestant·es ou “faire régner l’ordre”.

A Lyon (69), une centaine de leurs militants a défilé pour une démonstration de force, à Chambéry (73) c’est aux cris de « Français réveille-toi, tu es ici chez toi » et « Chambé, Chambé, anti casseur » qu’un cortège d’une quarantaine de personnes a paradé en centre-ville, Annecy (73) voyait aussi une dizaine d’activistes tentant de s’en prendre aux manifestant·es tandis qu’à Grenoble (38) ils étaient une quinzaine.

C’est dans l’Ouest que se sont produits les événements les plus graves. A Angers (49), les membres du groupuscule dissout l’Alvarium ont joué de la batte de base-ball trois soirs de suite et plusieurs personnes ont du être conduites à l’hôpital. A Lorient (56) ce sont encore des “patriotes” (une trentaine de personnes) qui se sont constitués en milice pour apporter leur “aide” à la police en malmenant des manifestant·es et en pratiquant des arrestations sauvages et illégales. A Saint-Brieuc le Festival pour une Bretagne solidaire a été attaqué par une vingtaine de militants d’ultradroite habillés en noir, cagoulés et armés !

Ce sont donc au moins sept villes qui ont vu la peste brune descendre dans la rue. Et à chaque fois elle a pu le faire avec la complicité des forces de l’ordre malgré les violences et les armes bien visibles. A Chambéry la police a escorté (et protégé), deux soirées, pendant plusieurs heures, une manifestation non déclarée scandant des slogans racistes !

Ces initiatives de l’extrême droite activiste nous révulsent tout autant que l’attitude de l’État et des ses forces de l’ordre qui entretiennent et nourrissent même ce climat nauséabond.

Il serait normal qu’il y ait une action ferme des pouvoirs publics contre ces groupuscules d’extrême droite, mais d’ici là il faut veiller à ne pas leur laisser prendre la rue. Dans certaines villes les jeunes des quartiers populaires et les antifascistes ont fait reculer ces groupuscules ou les ont empêché de sortir. Nous devons suivre ces exemples, l’extrême droite ne s’affiche dans la rue que parce que nous la laissons faire.

Le mouvement social doit se mobiliser en soutien aux premières victimes des discriminations raciales, économiques et sociales.
Nous devons nous mobiliser face à une justice de classe injuste et impitoyable qui matraque les jeunes révolté·es lors des comparutions immédiates.
Ne nous y trompons pas, c’est notre classe qui est attaquée. Mobilisons-nous pour défendre notre dignité et nos acquis contre les forces du Capital et de la réaction.

La rue est à nous, pas à ces forces réactionnaires !

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